Construire un parcours d’emploi pour les jeunes*

Le Gouvernement a fait le choix d’expliquer la réalité de l’emploi des jeunes telle qu’elle est et a montré l’urgence de la situation.

Il est normal que face à cette réalité, les jeunes et leurs parents soient inquiets de l’avenir.

La bataille pour l’emploi est la priorité du Gouvernement. Face aux réformes nécessaires, les interrogations sont nombreuses et légitimes.

Sur le terrain, la mobilisation étudiante patine et ne parvient pas à s’étendre au-delà des traditionnels cercles conservateurs de la gauche estudiantine : la dernière grande manifestation contre la loi Fillon, le 8 mars 2005, avait réuni 165.000 étudiants et lycéens, contre 125.000 le 7 mars dernier contre le CPE

Faute de convaincre, le mouvement s’enferme dans la radicalisation et le blocage d’universités contre la majorité des étudiants : des recours en justice contre ces blocus sont déposés (par exemple à Poitiers) et la mobilisation des étudiants « non-grévistes » va croissante.

Le Gouvernement est à l’écoute de tous les Français, de ceux qui manifestent et aussi de tout ceux qui ne manifestent pas et en particulier tous les jeunes qui galèrent pour trouver un emploi stable. Face à la désinformation, nous devons poursuivre et à accentuer le travail d’explication et de pédagogie.

1) Préférer le statu quo c’est choisir de laisser les jeunes dans la précarité : nous avons choisi l’action plutôt que la résignation

  • En France, le taux de chômage des jeunes atteint 23% : c’est 6 points de plus que le reste de la zone euro (17,4%). Et ce taux grimpe à 40% pour les non qualifiés.
  • Alternant stages, CDD ou périodes de chômage, un jeune met en moyenne 8 à 11 ans pour trouver un emploi stable : c’est 2 fois plus que chez nos voisins européens.
  • Plus de 70% des jeunes qui trouvent un emploi sont embauchés en CDD et la majorité de ces CDD ne dépasse pas un mois. Et même quand ce n’est pas le cas, le CDD a toujours une fin.
  • C’est dans la succession de ces périodes d’incertitude que réside la vraie précarité des jeunes.
  • Face à cette situation, il est temps d’essayer autre chose que ce qui échoue depuis 20 ans ! Aujourd’hui, l’urgence, c’est de sortir de la logique qui a prévalu avec la Gauche : la logique des petits boulots et de la bonne conscience.
  • A la bonne conscience, nous voulons opposer le bon sens, en partant de la réalité de la situation des jeunes :

– le succès du CNE (350.000 signés) nous incite à poursuivre l’effort pour faciliter les embauches, en apportant des réponses nouvelles

– le Contrat première embauche c’est un contrat à durée indéterminée ouvert aux jeunes de moins de 26 ans dans les entreprises de plus de 20 salariés

– la vraie précarité ce n’est pas demain avec le CPE, c’est aujourd’hui, avec le chômage et la succession de stages et de CDD !
2) Nous voulons construire un véritable parcours d’embauche pour les jeunes

Proposer une totale remise à plat de notre système d’orientation

  • Les dispositifs d’orientations existants sont mis en cohérence au niveau national : l’objectif est d’arriver à la mise en place d’un véritable service public de l’orientation.

– il est légitime qu’un jeune puisse connaître la réalité des débouchés sur le marché de l’emploi lorsqu’il s’engage dans une filière de formation. Il ne peut exercer sa liberté de choix que s’il est pleinement informé.

– ce dispositif serait décliné au niveau régional, par académie.

  • « Trois temps forts » de l’orientation sont mis en relief : en 4ème, en terminale et à l’issue de la licence.
  • Enfin, la mise en place des tutorats par des jeunes de grandes écoles à destination des élèves de ZEP permet d’élargir le champ des possibles pour tous ceux qui sont motivés :
    – le principe est simple : un élève de grande école « coache » un élève de ZEP pour lui apporter tous ces « petits plus » qui font la différence lors d’un concours ou d’un entretien d’embauches
    – le Président de la République a demandé que ce tutorat soit généralisé : 100.000 étudiants de grandes écoles parraineront 100.000 jeunes issus des quartiers sensibles

Nous encadrons la politique des stages

  • Les stages supérieurs à 3 mois sont désormais obligatoirement rémunérés.
  • Une convention de stage est également obligatoire dans tous les cas.
  • Afin d’éviter les abus, les stages non inclus dans le cursus pédagogique sont limités à 6 mois de la durée
  • Pour favoriser la rémunération des stagiaires, une franchise de cotisations sociales est instaurée :
    – Auparavant, l’exonération totale allait jusqu’à 360 euros : dès le franchissement de 361 euros, les cotisations s’appliquaient sur la totalité de la rémunération.

– Désormais, elles ne s’appliqueront que sur les euros supplémentaires à compter de 360 euros : au-delà, les cotisations portent sur les seuls euros supplémentaires, ce qui supprime un effet de seuil et permet de mieux rémunérer les stagiaires.

Développer les formations en alternance et l’apprentissage

  • Dans tous les pays européens, un lien plus étroit entre la formation et l’entreprise est une garantie d’emploi rapide.
  • Les entreprises qui ne respecteraient pas les objectifs chiffrés que nous avons fixés en matière d’apprentis verront leur taxe d’apprentissage augmenter de 20%. (Pour rappel : pour les entreprises de plus de 250 salariés, 1 % de jeunes en alternance en 2007, 2 % en 2008, 3 % en 2009).
  • Le texte met en place « l’apprentissage junior » ouvert aux jeunes âgés d’au moins 14 ans :
    – cette mesure s’adresse à celles et ceux qui veulent rapidement apprendre un métier, qui ont déjà une idée de leur projet professionnel et qui souhaitent s’engager dans la vie active.
    – le choix est réversible : à tout moment, le jeune peut réintégrer l’enseignement général. Il ne remet donc pas en cause le principe du collège unique.

Créer un contrat spécifique adapté aux difficultés des jeunes

  • Depuis 20 ans, on est prisonnier du même labyrinthe de fausses bonnes idées et on se heurte toujours au même mur du chômage des jeunes ! Le Gouvernement veut explorer et proposer une voie nouvelle.
  • Nous voulons répondre aux problèmes des jeunes, qui font face à la quadrature du cercle : 
    – on leur demande une expérience professionnelle que, par définition, ils n’ont pas eu le temps d’acquérir ;

– on exige d’eux une qualification très pointue qu’ils n’ont pas toujours ;

– parfois même on leur reproche au contraire un diplôme trop élevé et inadapté au poste proposé.

  • Le contrat première embauche est un nouveau CDI pour permettre aux jeunes d’accéder plus rapidement à un emploi stable. Passé la période de consolidation de l’emploi de 2 ans, le contrat première embauche devient un contrat à durée indéterminée à part entière.

3) Le contrat première embauche c’est l’inverse de la précarité 

  • Le contrat première embauche, nouveau CDI pour les jeunes, prévoit des garanties spécifiques pour répondre au mieux aux préoccupations des jeunes :

– les stages et les CDD sont décomptés de la période de consolidation de l’emploi de 2 ans : un jeune qui aurait déjà fait 6 mois stage et 6 mois de CDD dans l’entreprise n’aurait plus que 12 mois de période de consolidation.

– une garantie de rémunération : en aucun cas les rémunérations ne pourront être inférieures au régime commun des salariés. Il n’est pas question de payer un jeune au rabais !

– le droit à la formation individuel est ouvert dès la fin du 1ermois : là aussi, c’est un vrai progrès, puisque dans les autres contrats le droit à la formation ne s’ouvre qu’au bout d’1 an
– un délai de préavis qui augmente avec l’ancienneté :l’employeur ne peut pas licencier le salarié du jour au lendemain. Ce délai de préavis est de 14 jours de la fin du 1er mois au 6ème  et d’un mois à partir du 6ème mois, comme pour un CDI ! Et en cas de licenciement abusif (licenciement d’une femme enceinte par exemple) le droit du travail s’applique : le salarié licencié peut saisir les prud’hommes

– une indemnité de 8% du salaire, nette de cotisations sociales, en cas de rupture du CPE : cela équivaut à la prime de fin de CDD

– une protection renforcée en cas de licenciement : en cas de rupture du CPE après 4 mois, une allocation forfaitaire permettant de chercher un emploi dans de meilleures conditions.

  • Les possibilités offertes par Locapass (avance de caution et garantie des impayés de loyer) sont étendues aux titulaires d’un contrat première embauche dès le premier jour de travail.
  • Les banques considèrent déjà le CPE comme un CDI pour les ouvertures de crédits.
  • Enfin, le contrat première embauche respecte le droit du travail : pas de licenciement abusif et pas de discriminations possibles. Les droits prévus par la convention collective de l’entreprise s’appliquent dès le 1er jour de travail (congés spécifiques, RTT, primes, prise en compte de l’ancienneté…)

4) La gauche n’a rien à proposer pour l’emploi des jeunes

  • Après 5 ans d’immobilisme et plus 3 ans de silence sur l’emploi des jeunes, le PS fait dans la surenchère de concepts, mais ne propose rien de nouveau.
  • « Contrat emploi formation » pour François Hollande, « contrat sécurité insertion » pour Laurent Fabius, le PS ne parvient pas à sortir de la logique de l’emploi subventionné de court terme qui a pourtant échoué. Faute d’imagination, le PS préconise même un retour aux emplois jeunes !
  • Il n’est d’ailleurs pas inutile de rappeler à ceux qui dénoncent aujourd’hui le caractère précaire du CPE ce qu’étaient réellement les emplois jeunes :
    – des CDD de 5 ans, susceptibles d’être rompus chaque année : l’aide de l’Etat étant attachée au poste et non à la personne, elle durait tant que le poste existe, même si le contrat était rompu avant l’expiration de l’aide.

– une faible rémunération : la rémunération variait entre 1 et 1,2 Smic, puisque les emplois jeunes étaient financés par une aide de l’Etat correspondant à 80% du Smic brut par emploi créé sur 5 ans.

– aucun dispositif de formation n’était prévu par la loi

– aucun dispositif d’indemnisation chômage ou de pérennisation des emplois n’était prévu

– des emplois destinés à des jeunes peu qualifiés qui étaient en réalité occupés par des jeunes diplômés (les 2 tiers avaient un niveau bac ou plus)

5) Le Gouvernement a laissé tout le temps nécessaire à un véritable débat

  • Avec au total plus de 132 heures de discussion, le débat parlementaire a pleinement eu lieu : le projet de loi pour l’égalité des chances a été adopté, en dépit de l’obstruction stérile de l’opposition.
  • L’ensemble du texte s’appliquera dans les prochaines semaines pour répondre au plus vite aux situations d’urgence auxquelles notre pays est confronté : le projet de loi vise ainsi à lutter contre les discriminations, contre les inégalités et les injustices, mais aussi à faire reculer véritablement le chômage des jeunes.
  • Les consultations sur la mise en œuvre des mesures se poursuivent pour compléter les différents dispositifs et notamment pour enrichir le nouveau parcours d’embauche.

*Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse

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