En ces temps de luttes acharnées contre le CPE et de blocages en tous genres, le Net est parsemé de documents à destination des révolutionnaires en culottes courtes, pas franchement démocratiques…
L’UNEF aura beau crier haut et fort qu’elle ne manipule pas les AG, c’est tout de même sur un de ses blogs qu’on a trouvé cette petite recette du parfait bloqueur de fac, relayé bien sûr par de nombreux collectifs gauchistes qui sourcent tous ce document d’un seul sigle : UNEF. Faudrait voir à pas nous prendre trop pour des cons non plus.
Dans cette fiche pratique de mobilisation, on apprend qu’il faut respecter un certain timing pour une belle mobilisation, qu’il faut créer tout un tas de commissions, et décorer la fac, mais surtout comment tenir une assemblée générale.
Et là, que lis-je ? « Que l’UNEF doit systématiquement y être représentée ».
Pire, je lis au sujet du président de séance, que « le mieux c’est que ce soit la personne de l’UNEF ».
Tiens, tiens, ça ne cadre pas avec ce qu’a dit une jolie brunette membre du bureau national de l’UNEF, qui prétendait mardi soir sur LCI que l’UNEF n’était pas représentée à la tribune des assemblées générales… On nous aurait menti ?
Passons au contenu. Et là, accrochez vous bien : « Il est fondamental que cette personne [le représentant de l’UNEF à la tribune] sache s’imposer, qu’elle est un sens « politique » de la situation, qu’elle sache où elle veut arriver à la fin de l’AG, qu’elle connaisse parfaitement la tête de toutes les autres forces, qu’elle soit assez intelligente pour gérer une liste d’inscrits. (limiter dès le début le temps d’intervention pour tous et intercaler un mec UNEF et autres forces mais sans que cela soit visible). »
Bon, à ce stade, l’AG est normalement bien manipulée, ceci dit il faut tout de même enfoncer le clou pour s’assurer que le discours de l’UNEF est bien entré dans le crâne des étudiants, et surtout, qu’aucun récalcitrant n’aura l’opportunité de prendre la parole, et donc potentiellement d’atteindre les étudiants lambdas. Il convient d’éliminer ces « dangers » par tous les moyens : « Pour aider, le camarade qui tient la présidence, il faut absolument un ou deux cadres qui soient chargés de gérer la salle, faire intervenir les camarades pour que l’UNEF ou des proches UNEF interviennent dans notre sens, aller parler aux gauchistes ou droitiers pour les occuper et minimiser leur prise de parole, gérer tout événement perturbateur puisque celui qui est à la tribune ne peut pas le faire. »
Tiens donc, on dirait que les étudiants ne peuvent pas penser par eux-mêmes et prendre la parole comme ils le souhaitent… Le mieux, pour l’UNEF, c’est encore qu’ils votent à l’insu de leur plein gré !
Quant à la « gestion » de la salle, je vous renvoie au témoignage de Jean-Baptiste sur Halte au Blocage, qui lui, pour avoir osé intervenir, s’est fait sortir de l’amphi en cours d’AG. Il m’a aussi raconté avoir été jeté dans les escaliers, histoire que l’on soit certain de ne pas le revoir de sitôt. Voilà en quoi consiste « gérer tout événement perturbateur »
Je vois d’ici vos réactions scandalisées, me dire que « non, les étudiants ne sont pas manipulés ». Inutile de nier, c’est écrit noir sur blanc, signé de l’UNEF, qui confirme ainsi sa vocation à manipuler les assemblées générales, et à nier toute démocratie dans la tenue de celles-ci.
* Article rédigé pour Halte au blocage et publié à cette adresse