Ce midi, Xavier Bertrand et François Fillon ont démenti la création d’un nouveau parti centriste… ce qui rend caduque une partie de la précédente note.
Dans le même temps, Nicolas Sarkozy a déclaré « ne jamais avoir cru à un parti de la droite et du centre ». Une manière toute personnelle de transformer le Tout sauf Sarkozy en Tout Pour Sarkozy, en donnant un fort signe d’ouverture aux électeurs de gauche « Tout sauf Ségo » et aux électeurs du centre…
Ceci dit, je maintiens mes propos de la précédente note : Nicolas Sarkozy, depuis son élection à la tête de l’UMP, n’a eu cesse de s’acharner à réduire le centre à sa portion congrue, pour les raisons évoquées dans le billet précédent.
Et aujourd’hui, en tant que candidat à l’élection présidentielle, on le voit mal ne s’adresser qu’à son parti : ce qui l’intéresse tout de même prioritairement, c’est d’attirer un maximum d’électeurs. Il est donc logique qu’il multiplie les gestes d’ouverture en leur direction, tout en respectant leur parti d’origine.
La vraie question que pose Nicolas Sarkozy par ces propos, c’est de savoir si l’union doit se faire avant ou après les élections, et donc au sein d’un parti qui proposerait un programme exprimant l’influence de ses composantes, ou pas.
Rappelons qu’en 2002, l’union de la droite et du centre derrière Jacques Chirac avait permis de donner une forte majorité au président de la République, avec 365 députés élus. Les investitures avaient alors été gérées en interne.
En 2007, c’est aussi l’UMP qui a porté Nicolas Sarkozy, en faisant l’union grâce à une candidature unique et soutenu par l’ensemble des ténors du parti.
Sur le fond, et en l’état actuel de l’UMP , je tends à penser que Nicolas Sarkozy a raison : le parti majoritaire, qu’il dirige, a avalé ses sensibilités sans leur donner la parole, et mué en RPR-bis…
De fait, l’UMP ne remplit plus son objectif d’union des sensibilités. Il paraît donc logique que ces sensibilités aient des velléités de réorganisation, comme Debout la République qui a quitté le giron du parti unique.
Toutefois, l’UMP est encore jeune, et arrivera à maturité lorsqu’elle se sera testée dans l’expression de sa pluralité. Le parti n’a pas échoué, bien au contraire : il semble bien remis des échecs électoraux de 2004 et 2005.
Aussi, il est trop tôt, à mon sens, pour trancher cette question. Seule certitude : si un temps les tiraillements internes ont pu faire craindre une explosion du parti, aujourd’hui l’UMP semble à l’abri, et devrait entamer la campagne des législatives toute aussi unie que pour la présidentielle.
Avant la troisième mi-temps, prévu en novembre 2007, lorsqu’il faudra renouveler l’équipe dirigeante du parti majoritaire.