Hier, 19h45. Je sors du supermarché les bras chargés de bouteilles, en prévision du débat. La soirée va être animée : pas question de tomber en panne !
Je monte dans un taxi qui me parle aussitôt de politique. Il est question de la perquisition avortée à l’Elysée. Je lui explique alors que selon moi, il est important de conserver une immunité au Chef de l’Etat sur certaines affaires, qu’aussi il est important de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
En effet, il y a quelques mois, un président a été assassiné, pendu, au terme d’un procès qu’il n’a eu cesse de dénoncer, dans la démocratie naissante de son Etat. J’aurais, à ce moment, préféré un tribunal international.
De même, dans notre histoire plus lointaine, il y a un peu plus de 200 ans, nous avons tué nos dirigeants. Ils s’appelaient Louis Capet – XVIème du nom, et Marie Antoinette d’Autriche. En plus, nous avons jeté en prison leurs enfants. Toute révolution se fait dans le sang et pour que la France devienne le pays des Droits de l’Homme, nous avons connu la Terreur, et de nombreux morts. Sans procès équitable.
Il est bon de se rappeler tout ça, et de conserver un peu de mesure : l’immunité a été instaurée sur ces bases… Le statut pénal du Chef de l’Etat a fait l’objet en février dernier d’une réforme constitutionnelle. Pour autant, il convient de conserver certains domaines réservés. Comme souvent, tout est question d’équilibre…
Hier toujours, 1h30. Après notre soirée spéciale Débat, je sors de chez Chouchou, et prends un taxi. Là encore, il me parle de politique, et évidemment du débat. La suite de cet intéressant débat n’est pas racontable publiquement, je peux juste vous dire que je me suis vraiment bien marrée… Il faut parfois être créatif pour convaincre !
Ce matin, 9h00. Je prends mon café et m’installe dans mon bureau, pour comater. Et là, une personne, puis deux, puis trois arrivent. Elles veulent débriefer le débat. Je rassemble les quelques neurones qui me restent, et m’engage dans une discussion qui durera 1h30. Si, si !
Voilà, les français se sont passionnés pour ce moment de la présidentielle. Ils étaient 20 millions devant le petit écran -3 millions de moins que pour la finale de la coupe du monde, 3 millions de plus que pour le précédent débat en 1995-, ils ont été nombreux à s’appeler au terme du débat, et encore plus nombreux à échanger leurs impressions ce matin devant les machines à café.
Qui a dit que les français se désintéressaient de la politique ?