Stage commando de recherche d’emploi… Day Two

La journée a de nouveau été consacré au stage de Stratégie de recherche d’emploi, que l’on n’appelle pas SRE mais SRT. Ne cherchez pas, vous êtes au Pôle Emploi : l’incohérence est le quotidien aussi, c’est normal. Et en plus on s’en fiche tous…

Dès 9h00, donc, rebelote. Ce qui nous marque tous, c’est que la chaise de T. est vide. T. n’a pas eu peur de la radiation, et a zappé le reste de la formation. Ou peut être qu’il a trouvé un emploi : vu le temps qu’il a passé hier en appels téléphoniques, c’est fort probable… J’envie T… mais il faut revenir à la réalité.

D’entrée, une désagréable surprise nous attend : l’ode au Pôle Emploi. Formateur nous explique que nous ne devons pas dénigrer le Pôle -sous peine d’être envoyé au goulag ?- car si nous dénigrons le Pôle, nous dénigrons les chomeurs. Et donc nous même. Je fais part de mon désaccord : d’une part je ne me sens aucun esprit de corps avec le Pôle -qui n’est pas mon entreprise- mais en plus, je le trouve d’un redoutable manque d’efficacité, aussi mon jugement est sévère.

Je précise toutefois que ce n’est pas la faute des conseillers, qui sont surchargés de dossiers, mais les conséquences d’une fusion certes nécessaire, mais mal organisée en amont. Et j’explique deux choses : 8 jours après ma convocation pour mon inscription, je n’ai toujours pas reçu le courrier de convocation… qui n’a donc pas été envoyé. Et hier, j’ai reçu ce mail de ma conseillère, qui en gros, me fait comprendre qu’elle ne pourra pas m’accompagner dans ma recherche. Je termine mon propos en ajoutant que ce n’est pas grave si nous ne sommes pas d’accord, car la discussion fait avancer le débat d’idées.

Mais ce n’est pas tout. Notre formateur a décidé d’explorer toutes les voies, et nous emmène ce matin sur les chemins de la zénitude. Il nous impose donc de commencer notre session par un travail sur la voix, à base de « Aume » et autres sons.

En bonne fan de Ciel mon mardi -la meilleure émission TV jamais animée par Christophe Dechavanne, dans les années 90-, Aume m’évoque les aumistes du Mandarom, et sa très grande sainteté Gilbert Bourdin, décédé depuis, après avoir eu quelques soucis judiciaires pour son amour un peu trop universel touchant également les petits n’enfants. Bref, je n’ai d’autres images en tête que la statut du Mandarom et la vision de mon pote Olive en chaussettes au milieu de ce temple lors du reportage sur cette secte incluant l’interview de sa sainteté complètement tournée en dérision.  Pas vraiment de quoi me détendre… Je suis partagée entre l’envie d’éclater de rire, et le dépit de cette scène ridicule tant nous sommes tous coincés.

Formateur, qui a du flair, constate que je ne suis pas vraiment convaincue. Eh, je m’efforce de rester polie, ça serait fair-play de ne pas me critiquer. Etant pour la paix des peuples, je zappe ma réflexion sur le grand mandarom et décide d’aborder le sujet positivement : « Cet exercice me stresse car, et je dis ça sans aucun jugement de valeur sur une technique que je comprends, je ne suis pas à l’aise dans ce type de démonstration. Aussi, je ne me vois pas le mettre en application juste avant un entretien, d’autant que je me déplace en transport en commun. J’ai donc une autre méthode : je me rends sur le lieu de l’entretien en avance, je prends un café, et je profite de ce temps calme pour me vider la tête, afin d’arriver souriante et détendue à l’entretien. Ce qui est, je pense, le but de votre exercice. Et ça marche. »

A ce stade, je ne me suis pas fait un copain : Formateur est un peu vexé par mes deux interventions. Pas par mes propos, mais par ma manière de les présenter, qui l’oblige à avoir l’ouverture d’esprit d’accepter ma vision des choses, faute de quoi il apparaîtrait comme hermétique aux autres. En clair, je lui donne un peu trop de fil à retordre, avec mon sens de l’argumentation…

La matinée se poursuit par la suite des réalisations probantes, que quatre d’entre nous doivent encore présenter. Formateur m’ayant dans le nez, tout le monde passe avant moi. Passées les 3 minutes de présentation, Formateur prend son temps pour délivrer ses « bons conseils » à celui qui vient de passer sur le grill. Tellement qu’à plusieurs reprises, mes collègues et moi décrochons. La chanson « It’s not over » n’en finit pas de tourner dans ma tête et m’emmène vers Jack Bauer : je suis loin, loin, loin…

Jusqu’à la vanne pourrie, balancée par Formateur à mon encontre. X. est en train de présenter sa réalisation probante, qui porte sur les marchés publics. Et là, Formateur lui balance : « Et PB il t’a demandé combien sous la table ? ». Je suis hors de moi. Non pas parce qu’il cherche à me faire bippp -il sait que j’ai travaillé pour PB- mais parce qu’il insulte PB. Et ça, je ne le tolère pas. Après avoir sérieusement envisagé de l’empaler, je pense très fort à PB, à ce qu’il a enduré lui-même, et à ce qu’il aurait conseillé comme réponse, puis je lui réponds très froidement.

Moi : « Vous n’êtes pas drôle, et c’est de très mauvais goût. »

Lui : « C’est une blaaaaague. »

Moi : « Non, c’est très insultant pour PB et ça ne se fait pas. Non seulement vous dépassez ostensiblement le cadre de vos prérogatives, mais en plus, vous êtes incorrect vis à vis d’un homme dont vous ne savez rien. Ca me fait de la peine, vraiment. »

Après ça, j’ai totalement décroché. J’ai bien sûr pensé à quitter la salle, mais pourquoi donner l’impression de rendre les armes ? J’écoute donc la suite d’une oreille, sous les yeux ébahis de mes collègues chomistes, qui pensent tous comme moi. Et qui n’ont pas l’humour gras.

Formateur, qui n’est plus aussi à l’aise -il n’a qu’à chanter !- propose une courte pause avant mon passage. Bah tiens, comment créer un moment pour tenter vainement de plaider sa cause, juste avant mon exercice. J’allume une clope, et naturellement, il vient tenter de se justifier. Et là, je lui explique ce qui n’est pas drôle, sans toutefois entrer trop dans les détails. Je lui explique que personne ne peut s’attaquer de la sorte à mon ex-patron, est-ce que moi je m’attaque à sa femme ou ses enfants ?

Que c’est contradictoire avec ce que lui même a dit sur la nécessité de ne pas dénigrer le corps auquel on appartient, nous autres chomistes, le Pôle Emploi. Que je sais cet homme innocent, et qu’en politique, une des valeurs fondamentales est la fidélité. Que je pense d’abord à PB et à sa famille, et que ça me peine d’imaginer ce qu’ils ont pu entendre. Que je voudrais pouvoir les en protéger. Bref, que c’est très blessant. Cette fois, son bec est définitivement cloué.

Et c’est à mon tour de passer sur le grill. Mes deux camarades de trinôme ont choisi que je présente comme réalisation probante l’organisation d’un congrès à dimension européenne non validé à J-10. J’explique donc par le menu la mise en oeuvre de cette opération, qui cloue mes petits camarades.

Et là Formateur, au lieu de reconnaître les points positifs -comme il l’a fait avec ses chouchous- s’entête à m’expliquer que je devrais passer plus de temps à expliquer en amont des J-10. Sauf que je répondais à la question « Etes vous capable de travailler sous la pression », et qu’avant J-10, il n’y avait pas de pression. C’était juste du quotidien. Formateur a du mal à percevoir que ce qui lui mettrait la pression à lui peut être une ballade de santé dans mon métier…

X. un peu énervé par ce cassage systématique, finit par lâcher : « Sa présentation était nickel. Si j’avais FML face à moi, je serais séduit par son dynamisme, son ingénuosité, ses compétences manifestes, autant de qualités qu’elle met au service d’une réelle vocation. En d’autres termes, je l’embaucherais de suite. » C’est mignon… mais ce qui me touche vraiment, c’est que X. est dans les ressources humaines. Tellement plus concerné que Formateur !

Tout ça pour vous dire que je déteste la malhonnêteté intellectuelle, et cette manière de tenter de me rabaisser « parce que je suis dans la politique ». Et alors ? Si j’étais huissier de justice, j’aurais des vannes sur les expropriations ??? Ou on essaierait de me rabaisser parce qu’on n’aime pas mon métier ??? En théorie, Formateur devrait être impartial, et user de son devoir de réserve. On en est très loin…

La matinée s’achève, et nous avons quartier libre. Enfin pas tout à fait. Cet après midi, nous devons faire notre enquête de terrain. KEZAKO ? Nous devons passer des coups de fil, nous rendre dans des organismes professionnels, pour identifier les secteurs et les entreprises qui recrutent. Euh… c’est déjà fait !

Je m’octroie donc une petite sieste, je me cuisine une tarte mirabelles/abricots en mettant en application un des principes de Formateur -« se faire plaisir »- et je m’attaque à la rédaction de mon rapport d’enquête de terrain, qui n’est pas pipo (ou si peu). En pensant avec dépit qu’il me reste encore 1,5 jours de mitard à tirer… A suivre !

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