Idées reçues sur le téléchargement : comment les démonter ?

Tous les jours, j’entends des arguments pro-Hadopi toujours plus étonnant. En voici une petite complitation, avec l’argumentaire de circonstance pour les démonter. A diffuser largement !

Internet n’a pas dématérialisé les supports, ça n’est pas une révolution

Au risque de vous surprendre, ce n’est pas parce qu’internet est numérique et passe par des tuyaux que c’est la première fois que le consommateur ne touche pas l’objet diffusé. En effet, la radio, le cinéma et la télévision fonctionnent selon le même principe. Si au cinéma, le film n’est pas bien loin, puisqu’il est pour le moment encore dans la cabine du projectionniste, à la radio ou à la télévision, l’œuvre diffusée n’est pas un objet que le consommateur peut toucher.

Tout ceci pour dire que l’idée selon laquelle la dématérialisation serait perturbante est une énorme connerie, et un prétexte à la noix. Il y a un sacré paquet de temps que les consommateurs y dont habitués !!!

Le téléchargement n’est pas un problème, c’est un mode de consommation.

Nous l’avons vu, juridiquement, le téléchargement ne constitue pas un problème. Sociologiquement, c’est un fait, que cela plaise ou non. Pourquoi mettre tant d’énergie à lutter contre une pratique qui n’est pas un problème, et qui est installée dans la société ?

Au nom de la vieille lutte de la tradition contre la modernité, de cette vieille notion inconsciente selon laquelle tout ce qui est nouveau et que l’on ne maîtrise pas est nécessairement mauvais, voir maléfique.

La radio, le cinéma, la télévision ont chacun, en leur temps, modifié la consommation. Cette diabolisation d’internet, on l’a connu également avec les supports précités. Il y a moins de 30 ans, les radios libres étaient présentées comme un danger… A chaque évolution technologique, c’est le même refrain.

Et vous pensez sérieusement que c’est un argument valable ???

Hadopi ne protègera pas la création française.

Au risque de perturber les créateurs français, je tiens à leur rappeler que les produits les plus téléchargés ne sont pas les films français. Aussi, peut être peut on cesser de se mentir ?

Ca n’est pas le cinéma français qui perd le plus d’argent, et encore moins le ciné indépendant français.

Plus intéressant, les films les plus téléchargés sont aussi ceux qui récoltent le plus d’entrées en salle.

Dès lors, il est faux d’opposer au téléchargement illégal le risque de mort de la création. Que le téléchargement fasse perdre d’éventuelles ressources aux créateurs, d’accord. Mais que cela mène à la mort des artistes, certainement pas.

Dans le même ordre d’idée, si le téléchargement mettait l’industrie du cinéma en danger, celle-ci n’enregistrerait pas des chiffres de fréquentation record. Cessons d’opposer tel mode de consommation à tel autre, et de brandir de fausses menaces.

L’instauration d’un pass illimité de téléchargement ne tuera pas la création

D’une manière générale, la consommation globale, ne portant pas sur un mais une infinité de produits, n’a jamais nuit à la création artistique. C’est simplement un autre mode de consommation. Ainsi, le « pass illimité » a toujours existé, et même parfois gratuitement.

Le pass illimité gratuit

Oui. La radio ou la télévision hertzienne (ou numérique hertzienne) sont gratuites. L’auditeur et le téléspectateur ne versent aucune redevance pour accéder aux œuvres. Et qu’on ne me réponde pas qu’il s’agit de streaming. De tous temps, il a été possible de reproduire ces œuvres, grâce aux cassettes audios puis vidéos, aux enregistreurs numériques et autres graveurs DVD…

Les modèles économiques de la radio et la télévision prévoient une rémunération des auteurs au prorata de l’audience et de la diffusion. Ainsi, pour les radios, la SACEM se base sur les listes de diffusion des œuvres pour répartir les droits entre les auteurs. Idem pour la télévision. Comment les diffuseurs peuvent-ils payer ces droits ? Grâce à leurs ressources, que sont essentiellement la redevance (pour le secteur public) et la publicité.

Autant dire qu’il serait tout à fait imaginable que ce modèle soit transposé sur internet.

Le pass illimité payant

Les exemples sont encore plus nombreux. Premier type d’abonnement annuel extrêmement répandu et pourtant bien souvent oublié, les cartes de bibliothèques. Pour une somme extrêmement modique, il est possible de s’abonner pour emprunter des œuvres pour une durée limitée. Et pourtant, il ne s’agit pas d’œuvres du domaine public, les bibliothèques vous permettant d’accéder à des ouvrages extrêmement récents. Dans ce modèle, la rémunération des auteurs ne dépend pas de la diffusion (et donc du nombre des emprunts), mais se base uniquement sur l’acquisition des livres par chaque bibliothèque.

Autre abonnement choisi par certains, la télévision payante (pay tv). Pour un coût mensuel déterminé par contrat, vous accédez à une offre plus large que celle de la Free TV, et même désormais à une banque de produits, puisque qu’il est maintenant possible de choisir l’heure de démarrage d’un programme. Dans ce modèle, la rémunération des auteurs est la même que pour la Free TV, à savoir des droits à payer en fonction des diffusions déclarées, et pris sur les ressources des chaînes que sont alors la publicité et les abonnements.

Enfin dernier exemple, les cartes de cinéma illimitées. Pour un abonnement mensuel, il est possible d’accéder à toutes les salles et séances de cinéma d’un réseau donné, pour lequel la carte a été achetée. Dans ce modèle, la rémunération des ayants droits est assurée de la même manière que pour le ticket de cinéma classique, c’est-à-dire par la remontée des recettes sur le ticket de cinéma. Seule différence : le ticket est considéré comme un tarif réduit.

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