Nous partîmes 4000, nous arrivâmes 300

Dimanche 19 juin, convention nationale de République Solidaire, un an après la création du parti. En plein doute sur mon engagement du fait d’une organisation bancale, je ne m’y rends pas. Mais fidèle à Villepin, l’homme politique, je branche LCP pour suivre son discours. Et là, c’est le drame.

Dès le début, le ton est donné : « cette campagne, je la sens bien ». Ah bon ? A 2% dans les sondages, Villepin la sent bien ? Je m’étrangle, mais en même temps, aurait-il pu dire le contraire ? Je passe donc cette première erreur, regrettant toutefois ces mots qui me démotivent alors que l’objectif est inverse. Et peste contre cette référence à Nicolas Sarkozy : on ne fait pas campagne contre un autre, mais pour la France !

S’ensuit une longue victimisation sur le sort qui lui est réservé : « Si on avait pu rouvrir Cayenne pour moi, je crois qu’ils l’auraient fait ». Diantre, pas moins ! Je vois un homme blessé exhiber ses douleurs, et un sentiment de malaise m’envahit. Je vois un anti Chirac – « Qui se souvient de 1995 ? »-, Chirac qui justement ne s’appesantissait pas sur ses échecs, préférant toujours être tourné vers l’avenir. Je tombe de haut. A-t-il oublié qu’il souhaite accéder à la magistrature suprême ?

Vient enfin le temps du programme. Les propositions sont récitées, au milieu de moultes formules pseudo-poétiques qui rendent le discours illisible. On a l’impression qu’il plane. L’homme semble ailleurs. Comme absent de son propre discours. Crash en flammes…

Lorsque vient la fin du discours, j’ai la sensation de revivre l’explosion de la navette spatiale Challenger. On y croyait tous, on avait le bon matériel, et puis un joint a lâché et pffffiou, le magnifique oiseau s’est désintégré, sous les yeux de spectateurs incrédules. Aujourd’hui, je suis la spectatrice incrédule.

O rage ô désespoir ô amateurisme ennemi
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Pourtant, je n’en veux pas à l’homme d’avoir raté l’exercice. Face à un auditoire clairsemé de 300 à 500 personnes selon les sources (300 selon les photos publiées sur le Facebook de République Solidaire, il suffit de compter le nombre de chaises positionnées et les gens debout) –en raison de la fête des pères selon une bénévole (sic !)– je ne peux que comprendre qu’il ne soit parvenu à se transcender.

  • Comment peut on avoir si mal organisé la mobilisation qu’il ait subi l’affront d’une salle vide ?
  • Comment peut on l’avoir mis face à un pupitre dont la forme évoquait, c’est selon, un cercueil, ou la proue du Titanic ?
  • Comment peut on lui avoir conseillé de tenir ce meeting, alors qu’il n’a apporté aucun élément nouveau ?
  • Comment peut on le traiter ainsi ?

Dépitée, j’appelle donc à la révolution des esprits autour de lui, et à la résistance contre ceux qui l’entourent, condition sine qua non pour lui permettre de prendre enfin son envol. On ne gère pas une campagne comme l’amicale des boulistes du coin. On ne met pas un moteur de 2CV dans une Formule 1. Villepin mérite mieux, alors un peu d’ambition que diable ! Faute de quoi…

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