Ce matin, en me regardant dans la glace, j’ai découvert que j’étais… une femme. Dingue ! Et je me suis demandée en quoi cela pouvait influer sur mes choix politiques. Ma vie de politique.
Et si j’aimerais avoir une femme pour présidente de la République. Parce que tel est le dernier argument du camp Aubry, délivré par leur championne au Grand Journal ce vendredi.
Au risque de choquer les féministes, non. Non pas que je refuse que le président soit une femme. Simplement, ça ne me paraît pas un argument suffisant. Pire, ça me paraît ultra léger. L’argument ultime quand on n’a plus rien d’autre à proposer. Le degré zéro de la politique, en somme.
Mon choix pour la présidentielle se fait au mieux sur un programme, et a minima sur des valeurs, qui se doivent d’être républicaines. En ce sens, je récuse un candidat qui foulerait au pied la Constitution et qui prônerait les intérêts particuliers –à commencer par le sien- au lieu de l’intérêt général. Suivez mon regard.
En aucun cas, je ne choisirais une femme sous prétexte qu’elle est une femme. D’une part, cela consisterait à céder à un communautarisme, et je suis contre toutes les formes de communautarismes. Si l’on commence à céder à l’argument du sexe, à quand la couleur, l’appartenance religieuse, la taille, le poids, et autres particularismes ?
Mais surtout, cela relève de la plus grande démagogie. Aujourd’hui on serait pour les femmes, celles là même à qui on réserve les circonscriptions qu’on ne peut gagner ? Celles là même que dans le petit monde de la politique, on aime bien trop souvent encore faire progresser en fonction de leur capacité à se retrouver en position allongée ?
Ne jouez pas les vierges effarouchées, vous savez tous très bien que cela existe encore, et les exemples de femmes politiques participant à entretenir la promotion canapé sont légions. Sans parler des rumeurs collées sur toute nana osant mettre les pieds dans le monde politique, qu’elles soient ou non avérées.
Aussi avant de nous demander de voter pour une femme parce qu’elle est une femme sous prétexte que c’est le seul argument qu’il reste à cette candidate de la primaire PS, il faudrait peut être commencer par nous regarder telles que nous sommes, à savoir des politiques.
Certes, nous n’avons pas de pénis, mais nous avons un cerveau. Des idées. Une vision. Tout cela vaut que l’on s’y arrête quelques instants. Et que l’on nous fasse une place au mérite. Car cela devrait être le sujet. Que le monde politique laisse une chance aux femmes de se présenter, et c’est à la loyale qu’elle gagneront… ou pas.
Car si les femmes ont toute leur place en politique, et méritent la parité, elles n’ont aucune priorité à avoir sur les hommes et ce, au nom de l’égalité entre les candidats : seul le mérite doit les départager.
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