Pour cette 13ème journée de Ligue 1, lors de laquelle 9 des 10 matchs se sont joués ce dimanche (à l’exception curieusement de Lille qui a joué samedi deux jours seulement après son match de Ligue des Champions) pour une cause de G20 –trop de forces de police mobilisées à Cannes- le PSG se déplaçait au stade Chaban Delmas pour affronter Bordeaux.
Le nom du stade préfigurait mal une victoire bordelaise, et l’absence de victoire à domicile des girondins depuis le début de la saison permet aux parisiens d’espérer réaliser une performance. Ce malgré des statistiques défavorables, le déplacement à Bordeaux ayant trop souvent été la bête noire du PSG. Contexte contre statistiques, telle est donc l’affiche de ce match.
Ca démarre sur les chapeaux de roues, avec un Paris très agressif, et un Ménez au taquet. Tremoulinas, lui, cherche le but de Sirigu, mais le portier parisien est au mieux de sa forme. Sissoko, quant à lui, se prend un carton dès la 6’. Les paris sont pris pour savoir si ce petit jaune finira en gros rouge qui tâche… ce qui ne serait pas à la hauteur du vignoble bordelais. Deux minutes plus tard, sur un centre du même Tremoulinas, décidément dangereux, Tiéné gagne son duel aérien. Tiéné qui réussit un truc, c’est à noter. Si, si.
Bordeaux reprend la maîtrise du jeu, mais pas pour longtemps. Sur une passe de Néné un peu juste pour atteindre Gameiro, Paris obtient un corner.
Tiré par Néné, il est dévié par Bodmer et trouve la tête de Sissoko : 1-0 pour Parisà la 10’.
Trois minutes plus tard, Tremoulinas égalise pour Bordeaux. 1-1, et deux buts dans le premier quart d’heure de jeu. Ce match promet !
Hélas, la pression retombe assez vite. Paris ne peut dépasser la défense bordelaise, assez haute, et ne trouve pas un Gameiro trop souvent ignoré. Néné se même laisse aller à un centre qui finit dans les vignes, bien loin du stade Chaban Delmas. A l’arrière, le PSG bute sur l’attaquant décidément très gênant Tremoulinas. Notamment parce que Menez pêche à défendre dans le couloir. Menez qui, d’ailleurs, héberge toujours sur son crâne un renard mort, dont il serait salutaire de se séparer.
A la 31’, Plasil réalise un joli tir, très dangereux pour Paris. C’est sans compter sur le talent de Salvatore Sirigu qui plonge, tout en extension, pour écarter cette balle de 2-1.
Air Sirigu, un atout sérieux pour le club parisien. Il bénéficie d’ailleurs d’une meilleure défense qu’en début de saison, grâce au retour de Sakho, qui sauve régulièrement les attaques devant la cage parisienne.
M. Lannoy, arbitre de cette rencontre, exerce son art de manière étonnante : ses coups de sifflets intempestifs, parfois pour des fautes imaginaires, d’autres fois pour des actions qui ne méritent pas l’arrêt du jeu, perturbent le rythme du match. Ce qui énerve Néné. Qui juste derrière, charge les bordelais… et est logiquement sifflé. Tout comme cette tentative bordelaise de simulation dans la surface face à Ménez, pour essayer d’obtenir un pénalty. Ainsi s’achève la première période, sans que le tableau d’affichage n’est varié.
La seconde période s’ouvre sur une belle image, celle de Menez embrassant le crâne de Carasso, portier bordelais mais également son partenaire en équipe de France.
D’emblée, Paris montre un tout autre visage, et donne le ton. Néné tente sa chance, Bordeaux défend admirablement bien. Pastore frappe, mais est contré. Enfin sur un corner de Néné, Gameiro arme… contré par le sacrifice de Plasil qui évite la balle de 2-1. Ca joue enfin.
A la 64’, Pastore se prend un petit jaune… pour avoir fait un geste de mécontentement à l’arbitre. L’argentin n’est pas franchement une terreur des pelouses, et l’arbitre fait un peu n’importe quoi depuis le début de la rencontre, mais bon. Ca chauffe du côté de la cage parisienne, et Sakho manque de nous faire un joli CFC. On frôle la crise cardiaque, y compris Sirigu qui suit la balle, qu’il n’a pu toucher, pour s’assurer qu’elle passe bien à côté de son but. WTF ???Sakho, d’ailleurs, rejoint Sissoko au bar pour un petit jaune.
Puis Bordeaux, qui a repris du poil de la bête –non, je ne parle pas du renard mort qui hante la tête de Menez- obtient un coup franc intéressant. Que Sirigu stoppe avec classe.
Menez, lui, persiste dans son style inclassable : il prend le ballon, dribble, veut redribbler, perd le ballon, réessaye, puis non. On se prend à rêver qu’il sorte. Ce qui ne tarde pas à arriver. Kombouaré préfère viser les couloirs, et fait entrer Jallet et Bahebeck.
Une dernière tentative de Tremoulinas passe au dessus, et plus rien ne viendra faire vibrer cette seconde période. Au final, si le PSG concède le nul et rate l’occasion de prendre quelques précieux points d’avance, Paris reste leader du championnat.
Sur ce match, le jeu parisien aura manqué de précision, de vitesse, de simplicité, et parfois encore de collectif. On a vu Ménez s’enfermer tout seul dans des situations inextricables, un défaut hélas récurrent. Si le jeu est légèrement plus simple qu’en début de saison, où les joueurs cherchaient à tout prix à se faire remarquer par leur technique individuelle, tout cela manque encore un peu de fluidité.
Pire, le PSG joue encore trop souvent à 10. Gameiro, en pointe, est trop souvent oublié, se prenant un râteau sur 90% de ses appels.
Comment l’équipe parisienne peut persister à se passer ainsi de ce joueur de pointe, meilleur buteur du championnat ? L’un des défis du PSG reste incontestablement de mieux l’intégrer.
Pastore, en revanche, avait été mieux accueilli au sein du collectif parisien. Ce dimanche, on l’a moins vu sur ce match et nombreux sont ceux à critiquer la baisse de régime de l’international argentin. Pastore est-il rincé ? Déjà, il vient d’arriver, s’est bien intégré, a manqué de préparation, subi de nombreux d’heures de vol pour rejoindre la sélection argentine, et n’est pas encore totalement installé ici.
Fin technicien, il manque parfois de simplicité, mais reste un excellent joueur, qui apporte aussi beaucoup au collectif.
Mais n’oublions pas non plus qu’il a marqué encore une fois cette semaine –face à Bratislava- et pointe à la quatrième place du classement des meilleurs buteurs de Ligue 1, derrière Gameiro, Giroud et Gomis, et juste devant Néné.
Néné, justement, le joueur du mois au PSG. Profitant de la belle de forme de Pastore, le brésilien s’affiche en patron du jeu parisien. Passes décisives, maîtrise du jeu, frappes cadrées, et même buts, Néné est en forme et entend bien montrer qu’il compte autant que l’an dernier dans l’effectif parisien. Un effectif qui, malgré le nombre de joueurs encore à l’infirmerie, se porte plutôt bien, notamment avec sa défense retrouvée.
Avec 3 points et 3 buts d’avance sur Montpellier –qui a également fait un nul ce soir- et 6 points et 5 buts sur Lille, le club parisien aborde sereinement la dernière ligne droite avant la trêve hivernale. Rendez-vous le 20 novembre au Parc pour l’affrontement avec Nancy, avant le déplacement la semaine suivante au stade vélodrome pour le clasico face à l’OM !