Réveil difficile, ce matin. La soirée chez Pastore était sympa, jusqu’à ce que Leonardo m’envoie un sms : « Poupette, si tu acceptes, tu as la mission de chaperonner Néné avec Ronaldo. Ce texto s’autodétruira dans 5 secondes ». C’est qu’il a de l’humour, le Léo !
Leo aime bien que je sois dans le coin quand Néné sort. Ca le rassure. Et Néné aime bien que je sois là, parce que si je garde un œil dessus, je ne le colle pas, ce qui lui permet de s’amuser. Et là, la mission inclut Ronaldo. Pas Cristiano Ronaldo. L’autre. THE Ronaldo. Tu dirais non, toi ? Moi non plus !
Le double cheese ballon d’or est impressionnant. Certes, il a un paquet de kilos en trop, mais il reste le meilleur buteur de coupe du Monde. Néné me présente. « Et un, et deux, et trois, zéro ». Comme avec Leonardo, je n’ai pas pu m’empêcher. Ronaldo rigole. Néné nous prend en photo. Et encore. Et encore. Bon celles là, on ne vous les montrera pas. Faut dire qu’on fait vraiment la fête.
Les garçons m’offrent coupe sur coupe, les bouteilles bulles coulent à flots. On danse, on rit, on chahute… et je finis avec une cheville en moins. Vu le peu de temps qu’il nous reste pour dormir, Néné me propose de zapper l’étape « me raccompagner » et de squatter sa chambre d’amis. A peine a-t-il démarré que je dors déjà. Zzzzzzzz…
La barre. De celles qui vrillent dans ta tête sans jamais cesser de tourner. La bonne vieille gueule de bois. Sans parler de ma cheville… Grâce à la glace qu’a posé Néné hier elle a dégonflée, mais j’ai toujours mal. Néné est aux petits soins, j’ai droit au petit-dej au lit. En tout bien tout honneur, hein. Je vous rappelle que j’ai squatté la chambre d’amis. Et puis Néné, c’est comme un grand frère. Ma tête de déterrée –avant ravalement de façade- le fait franchement marrer: « Salvatore va se faire des idées… » Salvatore ? Salvo ! Eh merde…
Lorsque le coupé franchit l’enceinte du Camp des Loges, je me suis (encore) assoupie. Néné me réveille mais le cauchemar continue : ma chance légendaire, qui s’inspire de la loi de Murphy –dite loi de l’emmerdement maximum- veut que la voiture qui nous suit soit précisément celle de Sirigu. Vu comment il me fusille du regard, j’imagine que me voir sortir de la voiture de Néné n’est pas tout à fait à son goût. Ambiance congélateur. Des deux côtés : je passe devant sans même le regarder.
Pastore vient mener l’enquête, manifestement envoyé par son pote. Je le renvoie dans les 16 mètres : « Non mi parla. Caffè. Parlare in seguito. Quando avranno inghiottito il cafetière ». En gros, je lui réexplique les Poupette’s rules : ne pas me parler avant ingestion complète d’une cafetière. Même à 15h. Y’a pas à dire, les cours de langue de Salvo commencent à produire leur petit effet. Même si je ne sais pas dire cafetière en italien, et que je mets les mots dans un ordre aléatoire. Et alors ? T’as toujours le tiercé dans l’ordre, toi ???
Le doc regarde ma cheville, et me prescrit un peu de repos. Simple foulure, mais stilettos interdits. Et béquille pour quelques jours. Pris de pitié, Armand me porte sur le terrain. Et me pose à côté de la glacière : « Comme ça tu pourras te servir en glaçons ». Chou. L’avantage des béquilles, c’est qu’on ne me fera pas faire le footing avec le boys band. En plus, tous les garçons me chouchoutent.
En revanche, à l’arrivée de Ronaldo, tout le monde me zappe. Punaise, y’en a pas un pour me ramener ! Erding fait une syncope. Mamad tente de lui faire réaliser son célèbre passement de jambes mais le brésilien n’a pas trop envie de jouer à la baballe. En même temps moi aussi je me méfierais d’un type qui a une coupe de cheveux en ticket de métro. Hoarau est hystérique. Tout à coup, ils ont tous 5 ans. Et se pressent pour faire des photos avec l’idole. A part Néné qui lui, se moque un peu de ses camarades, tout en se tapant des barres avec son pote double ballon d’or.
Ronaldo me fait la bise. Hystérie collective. Ronaldo me parle. Chantôme pleure. Tout le monde mâte Galimeiro pour voir s’il va nous refaire un petit malaise vagal, le pauvre se fait chambrer à mort. Et là, c’est le drame. Ronaldo me demande des nouvelles de ma cheville. Les mecs percutent que j’étais en boîte avec hier et me jettent des pierres. Surtout Ménez, qui adore aller en boîte.
C’est fou ce que c’est hargneux un footballeur fan… En même temps faut les comprendre : pour la plupart d’entre eux, c’est le meilleur joueur du monde. Ronaldo est un footballeur d’exception, qui peut dire le contraire, mais pour moi, le meilleur, c’est Platini. Platoche forever. Cœur avec les mains.
Ronaldo demande à Néné si on est bien rentrés, avec un petit regard bien coquin. Néné me charrie : « Elle a fini à quatre pattes dans l’escalier. ». Euh… Dit comme ça, ça peut être diversement interprété… Y’a un complot pour me casser mon coup avec Sirigu ou bien ??? Je suis vexée. Je me fais consoler par Joli Cul Bodmer, qui justement me montre son cul. Depuis qu’il a connaissance de son surnom, il aime bien faire ça : c’est sa manière de me dire bonjour. Cherchez pas, c’est Bodmer.
Salvatore est en grande discussion avec Leonardo, mais je n’entends rien. Je me demande bien ce que le manager lui veut. Néné les rejoint, puis Pastore. Sirigu et Pastore, c’est LE duo du PSG. Toujours ensemble. Ils ne se séparent jamais. Manque plus que Balzaretti et on aura reformé les 2B3. Or not to be. Version Palerme.
La séquence star du foot s’achève, la journée aussi. Pour moi ce sera soirée Cosmo dans un bain moussant, puis DODO. Sur le parking, Salvo m’arrête : « Tu rentres comment ? » Je lui montre d’un signe l’arrêt de bus, et ma carte Navigo. Je suis une fille simple, môa. Gentiment, il propose de me déposer. Je décline poliment. Il insiste : « Il faut qu’on parle. » Homme qui me lit, sache et imprime une bonne fois pour toutes dans ta cervelle que c’est la pire phrase qu’on puisse jamais dire à une femme. Si tu jour tu l’as en tête, retiens là. Ou change les mots. Achète toi dès maintenant un dictionnaire des synonymes. En te remerciant.
Je re-décline un peu plus vigoureusement : « Quelle partie du mot NON tu n’as pas compris ? ». C’est comme au Loto, 100% des gagnants ont tenté leur chance, alors il retente : « Leonardo m’a dit qu’hier soir tu travaillais et Néné que c’est lui qui n’avait pas voulu te ramener. ». Sauf qu’il ne décroche pas le gros lot et mes yeux bleu-gris ont viré au noir : « Et mon métier, ce n’est pas pute, au cas où tu n’aurais pas remarqué. » Et vlan ! Ca monsieur, ça s’appelle un retournement de situation. Buuuuuut !
Sur ce je tourne les talons -enfin les ballerines- et je clopine en direction de l’arrêt de bus. Je suis digne, môa, monsieur. Deux minutes plus tard, c’est Sissoko qui se propose de me ramener. Ce que j’accepte sans hésiter. A demain, pour de nouvelles aventures…
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