8h00. Alors que j’allais filer, on sonne à ma porte. Un livreur. « Euh 8h c’est un peu tôt pour une pizza ». Manifestement, il n’a pas le même humour que moi. Mais un énorme bouquet. Vraiment énorme. Plus grand que moi, je pense.
Tellement que j’ai du mal à trouver le mot qui l’accompagne. Poupée, je t’aime beaucoup. Je te demande pardon. Salvo. Beaucoup ??? Mais pourquoi tu as ajouté beaucoup ??? Je change mon statut Facebook en It’s complicated.
8h30. L’entraînement est dans une heure, mais je suis déjà sur place, avec Makelele. Si tôt, le moment est idéal pour glisser un mot dans le casier de Sirigu : Embrasse-moi. Merci. Poupette. Puis je file me préparer. Aujourd’hui, non seulement on bosse, mais en plus, on déjeune à la mairie de Paris. Dress code : costard. Pour faire honneur au club, je dois me faire belle, ce qui inclut un make-up et une coiffure recherchés. Et ça, ça prend du temps. N’importe quelle fille me comprend.
Du coup, je reste sur la terrasse. Pas question de flinguer ma tenue à coup de mottes de terre, et ça reste le meilleur endroit pour le méga combo café/clope. Ancelotti me rejoint pour s’en griller une. Oui, le coach fume. J’adore ce petit côté subversif. Il en profite pour me demander un petit bilan du collectif, et évoquer les joueurs. Mon job de nounou/confidente me place idéalement pour donner quelques indications sur l’état d’esprit de chacun, et pour passer des messages. Enfin dans le vestiaire : Leonardo peut se brosser pour avoir mes infos.
Le chouchou du moment, c’est mon Joli Cul Bodmer. Le coach l’adore. Je suis vraiment contente pour Matt, qui mérite. Ancelotti a enfin compris que c’était un meneur de jeu, idéal pour la distribution du ballon. Et lorsqu’il est en confiance, Matt peut vraiment apporter beaucoup à l’équipe. Ancelotti m’annonce qu’il sera vice-capitaine. Excellent choix. « Du lourd », j’ajoute en pouffant.
Les garçons rentrent au vestiaire se faire beaux, puis tout le monde rejoint le car, direction la mairie de Paris pour la traditionnelle réception du Maire. Sirigu a maintenant forcément vu le mot que j’ai mis dans son casier. Mais rien. J’ai pourtant choisi une place seule, mais il passe devant moi et s’installe à une autre place libre, et Pastore se met à ses côtés. Malgré ma tenue canon et ma coiffure qui m’a demandé plus d’une heure de préparation. WTF ??? Enervée qu’il souffle constamment le chaud et le froid, je ne réponds à aucun des textos enflammés qu’il m’envoie. Faut pas déconner.
A l’Hôtel de Ville, c’est la folie. Je croise des politiques que je connais, ils me font tous la bise. Ca tue un peu les garçons. Sans parler de Leonardo, assez impressionné. Je lui explique alors que certains sont des ennemis personnels. Réponse du manager : « Je sais, te placer à table n’a pas été simple. » Sans déc ? Alors qu’on rejoint la salle, je reste en retrait, et raconte l’histoire du bâtiment à ceux qui m’entourent. Oui, j’ai vu Des Racines et des Ailes. Lugano, Pastore, Jallet, Sissoko et Sirigu posent beaucoup de questions. Qui a dit que les footeux n’aimaient pas la culture ?
Direction le déjeuner… placé. A chaque table, des joueurs, des joueuses, du staff, et des élus. Leonardo m’a mise à la table 4, avec Pastore et Sirigu. Il me prévient d’emblée : ça n’est pas pour que je batifole avec le gardien… Il faut que j’anime le déjeuner et que je fasse participer Javier. Ce qui est assez simple : je connais le monde des élus et celui des joueurs, aucun souci pour mettre chacun des convives en valeur sans moi-même me la jouer. Et croyez moi, c’est un métier. Salvatore est très intéressé, et Javier assez détendu pour qu’on puisse faire partager un bon moment à toute la tablée.
L’ambiance est bonne, et mes copains de vestiaire ne sont pas en reste. Néné m’envoie un texto : « Mollo sur la vinasse. » Mais qu’il est drôle… Lugano me demande de lui traduire des mots. Bodmer, une anecdote à placer. Ancelotti, le nom du maire qu’il a déjà oublié. Je réponds : « Jacques Chirac ». La vanne Hoaresque…. ou plutôt à haut risque. Grosse crise de rire à la table d’honneur, je comprends alors qu’il a répété. Mon portable vibre, texto de Leonardo : « Hoarau Girl !». Qu’est ce que je disais…
14h30. C’est l’heure de la cérémonie, avec les discours, et le tirage au sort des parrains et marraines des clubs parisiens. Les gamins des clubs de foot de la capitale sont là, hystériques. Ils attendent impatiemment le nom de leur parrain pour l’année. S’ensuit une longue séance de dédicaces pour tous ces petits parisiens, qui repartent avec des étoiles dans les yeux. L’occasion pour moi de m’en griller une.
La journée a été longue, nous rejoignons le car fatigués. Je me prends une place en solo, et pose ma tête contre la fenêtre, bien décidée à rejoindre les bras de Morphée. Mais c’est un autre bras, italien celui là, qui passe autour de moi et ramène ma tête sur son épaule. Son propriétaire a remonté ses genoux sur le siège de devant, pour trouver une position confortable. En dépit de toutes les règles de sécurité, je bascule ma jambe droite, pour me retrouver couchée sur lui. C’est ainsi lovés, serrés l’un dans les bras de l’autre, que nous ferons tout le trajet jusqu’au Camp des Loges.
Certains détails ne trompant pas, ce fut aussi l’occasion pour moi de constater que je ne le laisse vraiment pas indifférent : cette fois, les dés sont jetés…
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