Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé écrire.
Déjà, à l’école primaire, j’aimais plus que tout la rédaction : évoquer des souvenirs, bien sûr.
Mais surtout, raconter des histoires. Inventer. Créer.
Quelques années plus tard, alors que j’étais journaliste cinématographique, j’avais été fortement marquée par Requiem for a dream, de Darren Aronofsky.
Adapté du roman d’Hubert Selby Jr, ce film décrivait l’évolution de plusieurs personnages face à leur addiction. Si beaucoup de gens ont pensé que l’auteur parlait de la drogue, il allait en réalité bien plus loin, en démontrant que tout –la drogue, le sexe, mais aussi, le sport ou la télévision- peut devenir une addiction.
Si certains produits entraînent une dépendance physique, la question de la dépendance psychologique est toute autre. Finalement, la frontière est mince entre la passion dévorante et l’addiction. Après avoir vu et revu ce film –au point de me demander si je n’en étais pas devenu addict, étant une immense admiratrice de son réalisateur- je n’ai cessé de me demander ce qui pourrait bien, un jour, devenir ma drogue.
Le café, que j’aime tant ? Le chocolat ? Non, des années de régime m’ont appris à limiter ma consommation. Même si, lorsque j’étais au lycée, j’ai du me sevrer du coca-cola, que je buvais à outrance.
Le sport ? Aucun risque : depuis mon accident de gym, dont je subis des années plus tard les conséquences, j’ai considérablement limité ma pratique, jusqu’à totalement arrêter.
La drogue ? Certainement pas. Je n’ai jamais été attirée par les paradis artificiels. J’ai en outre eu la chance de fréquenter des musiciens, plus âgés que moi, qui eux s’étaient autrefois laissés tenter et avaient à cœur de m’empêcher de commettre les mêmes erreurs. Merci à eux pour leur bienveillance.
Et puis un jour, alors que j’étais dans un état entre bien et pas bien, j’ai compris. Ma drogue à moi, c’est l’écriture. J’en ai besoin. Quand je vais bien, il faut que j’écrive. Quand je vais mal, il faut que j’écrive. Mais surtout, quand je n’écris pas pendant longtemps, j’ai l’impression de ne plus vivre. Non pas d’aller mal, mais de perdre quelque chose. De manquer d’énergie. Comme si j’étais là sans être là. Un manque de moi.
J’ai viscéralement besoin d’écrire. Peu importe la forme. Je peux bloguer sur n’importe quel sujet, ou faire un exercice d’écriture créative, en français, en anglais, en italien… Peu importe, tant que j’écris. Tant que je crée. Et même si mes écrits ne sont pas de la littérature : qu’importe, ils sont une partie de moi. La trace d’une pensée, d’un plaisir, d’une envie, d’un sourire… Des morceaux de moi disséminés aux quatre vents.
Pour satisfaire ce besoin qui est également une envie, je viens de m’offrir 642 things to write about, un livre anglais qui propose à ces lecteurs des sujets sur lesquels rédiger un texte. Il peut s’agir de questions sur la vie de celui qui va écrire ou de pure fiction.
Ainsi, parmi les premiers sujets :
- qu’est ce qui peut arriver en une seconde ?
- quel est le pire plat de Thanksgiving que vous ayez eu ?
- une plante d’intérieur est en train de mourir. Dites pourquoi elle a besoin de vivre
- vous êtes astronaute. Décrivez-nous votre jour parfait
- racontez une histoire qui commence par une demande de rançon
642 propositions faites par ce live, véritable dealer de bonheur ! Autant vous dire que j’ai largement de quoi faire travailler mon imagination et me faire plaisir. Et qui sait, peut-être que je vous proposerai certains de ces textes…