Champion mon frère !

2816235_psgAprès les événements de ce lundi au Trocadéro, le peuple rouge et bleu avait à cœur de faire une vraie fiesta au Parc des Princes ce samedi pour le dernier match de la saison.

Le club avait également annoncé avoir les mêmes intentions, et demandé aux supporters de prévoir de rester à l’issue du match. J’y étais. L’occasion de vous montrer cette belle soirée, côté tribunes. En rouge et bleu, allez !

IMG_112419h15. La foule s’amoncelle devant l’entrée officielle du Parc, pour accueillir les joueurs. Le bus arrive enfin.

Pour la dernière fois de la saison, le public accueille ses joueurs à la maison. La foule est impressionnante. C’est de la folie.

19h30. Les portes ouvrent enfin pour laisser entrer la masse des spectateurs, venus à l’avance, suivant ainsi les conseils donnés par le club. Hélas, l’accueil au Parc n’est toujours pas à la hauteur. La marée humaine s’entasse, sans pousser, mais est-ce digne d’un club aux prétentions européennes ? Non.

Un italien s’insurge, dans sa langue natale, et réclame que l’UEFA s’en mêle. Je lui réponds dans la langue de Dante, et s’engage un dialogue qui dévie très vite sur le foot. Il est milanista, et regrette que je sois Juvenista. Je le chambre sur notre 31ème scudetto, c’est si bon…

Je passe difficilement le contrôle de sécurité, très long, mais on s’y attendait. Une crêpe plus tard, je suis à ma place d’abonnée. Dans les travées, l’ambiance est bon enfant. On sait déjà que cette fête là n’aura rien à voir avec le fiasco du Trocadéro. Ici pas de casseurs. Des virages à la présidentielle, tout le monde est là pour faire la fête.

20h10. Le speaker du Parc lance un obscur DJ absolument nul. Le rap qu’il crache est d’un niveau assez bas. Je coche « Nike ta mère la pute » sur mon Bingo Rap. Mouais. Vivement que ça se termine.

20h30. Sous l’ovation du public, les joueurs font enfin leur entrée, habillés de T-shirts en hommage à Nick Broad, rappelant que ce titre est aussi le sien. Merci à eux, nous non plus on ne l’a pas oublié. La plupart des joueurs ont teinté leurs cheveux en rouge et bleu, couleurs du club, ou en bleu-blanc-rouge pour le titre de champions de France !

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IMG_0578Nicolas Douchez, qui n’est pas sur la feuille de match, s’échauffe avec deux drapeaux, tout comme Sylvain Armand. Même Giovanni Mauri, adjoint d’Ancelotti et réputé pour ne pas rigoler, s’amuse avec un drapeau. Ambiance !

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IMG_0585A intervalles réguliers, le speaker rappelle aux spectateurs qu’ils sont invités à rester à la fin du match. Dans le même temps, les équipes du Parc distribuent les fameux confettis que le public doit lancer à l’entrée des joueurs. Sans oublier d’agiter les petits drapeaux positionnés sur les sièges. C’est marrant d’ailleurs, de voir les footix se jeter sur le matériel du supporter. Au lieu de se rendre à leur place et y trouver un drapeau, ils font le tour des travées pour en piquer le plus possible.

IMG_0540Placée en tribune A, je découvre avec stupeur que mon voisin abo n’est pas là, ni son fils. Et je me retrouve à côté de 4 bons gros Footix bien flippés de nous voir remuer.

C’est-à-dire, chanter et agiter nos drapeaux, tout en dansant un peu sur la musique que crache les haut-parleurs.

Euh, on n’est pas au théâtre… Et rien ne va non plus leur arriver ! Ils regardent, éberlués, la tribune Boulogne. Et s’étonnent que je puisse connaître parfaitement n’importe quel chant. Me regardent très bizarrement quand j’hurle un « Ta Gueule » au mec qui lance « Il est mort le Parc des Princes », alors que mon pote de derrière lui répond « T’as qu’à chanter, connard ! ». CQFD. Dans notre tribune, les abos n’aiment pas trop le cinéma des vrais-faux ultras…

IMG_0569Nos footix, eux, sont perdus. D’ailleurs, ils ne comprennent pas nos vannes sur Siaka Tiéné.

Ils ne savent probablement même pas qui c’est. Ni même que ces précieuses minutes jouées par Tiéné lui permettront d’être officiellement champion.

Peu importe, la fête devrait permettre de leur montrer que le peuple rouge et bleu ne correspond en rien à ceux qu’on a vu casser au Trocadéro.

IMG_059920h55. Le PSG accueille ses anciens champions. Les joueurs ayant remporté les deux précédents titres, en 1986 et 1994, foulent à nouveau la pelouse du Parc des Princes.

Parmi eux, Georges Weah, Vincent Guérin, Alain Roche, Antoine Kombouaré, Laurent Fournier, Raï, Daniel Bravo, Daniel Ginola, Francis Llacer, Michel Bibard, Omar Da Fonseca, Robert Jacques, Thierry Morin. Dominique Rocheteau (cadre de l’AS Saint-Etienne) et Joël Bats (entraîneur des gardiens de Lyon) ont de bonnes excuses pour être absent. Mais il manque également Luis Fernandez, Safet Susic ou encore Bernard Lama.

IMG_0596Tous ces champions semblent heureux de revenir dans leur jardin, et arborent les écharpes Parisiens & Champions, sous les ovations du public. Alors qu’ils se préparent à se rendre au centre du terrain, les champions 2013, qui achèvent leur échauffement, viennent à leur rencontre. Forcément, les joueurs qui étaient présents la saison dernière vont tous saluer leur ancien coach, Antoine Kombouaré.

IMG_058921h00. Entrée des joueurs, sous une pluie de confettis rouges et bleus, et les acclamations d’un public bien décidé à fêter ses héros. Dès cet instant, le Parc ne cessera plus de chanter. Ville Lumière une dizaine de fois, et tous les standards des chants de supporters.

IMG_0604Pour son dernier match, David Beckham porte le brassard de capitaine.

IMG_06106’. But d’Ibrahimovic, sur une passe décisive de Clément Chantôme, à droite. 1-0 pour Paris, sous les hourras du Parc. Dans la même minute, Ibra passe très près du doublé. Le ton est donné… et les occasions s’enchaînent.

Au milieu de cette domination parisienne, surgissent quelques occasions brestoises, obligeant Sirigu à réaliser deux arrêts. Le premier à la 12’ pour écarter un corner, le second à la 25’ pour écarter un tir vraiment dangereux, en outre à contrepied. Le dernier rempart mérite bien son surnom de The Wall…

IMG_061531’. Zlatan obtient un corner, tiré par Beckham. Matuidi, marqué par personne, en profite pour la mettre au fond des filets. 2-0 pour Paris ! Matuidi se précipite vers Paul Clement, qui lui avait fixé le pari de marquer 6 buts dans la saison. C’est le septième !

IMG_062335’. Coup franc à gauche. Beckham et Ibra sont sur les rangs pour le tirer. Mais Beckham, n’est-ce pas un peu trop attendu ?

IMG_0625Ce sera une patate de Zlatan, direct dans le but. 3-0 pour Paris ! Trois buts en 36 minutes, ça laisse une confortable avance pour les champions de France face au premier relégué.

IMG_0626A la mi-temps, Gilles Bourges se précipite vers Salvatore Sirigu, accompagné d’Alphonse Areola. Une profonde accolade, beaucoup de félicitations de l’entraîneur des gardiens envers son poulain. A cet instant, il est clair que Sirigu va sortir, pour laisser le jeune Areola être officiellement champion.

IMG_062847’. Sirigu, entré sur le terrain pour la seconde période, cède maintenant sa place. Le PSG fait les choses bien : pour féliciter son gardien, le staff lui offre une sortie en cours de match, pour lui permettre de bénéficier de l’ovation du public. Le jeune Alphonse Areola, grand espoir du club, le remplace, heureux de découvrir son jardin. A la reprise, Lucas avait remplacé Clément Chantôme.

IMG_0630La seconde partie du match ressemble à un camp de vacances. Le PSG ne pousse plus vraiment, et Brest… Comment dire… Brest… Déjà relégué, Brest ne joue plus rien. Et n’a manifestement pas le physique pour faire mieux. Pendant un long moment, le match perd un peu en intérêt.

Jusqu’à ce que le PSG se remette à chercher à en mettre un quatrième, et entraîne Brest à se bouger un peu. C’est d’ailleurs Brest qui finira par en mettre un à la 80’. Benshop, dans le dos de… Tiéné. C’était écrit.

IMG_0631On préfèrera alors retenir la très bonne attitude du public du Parc. Et les longues minutes consacrées à implorer Carlo Ancelotti de rester, en chanson, et le remerciant pour ce qu’il a apporté au club. Les supporters savent célébrer leurs champions. Nombreux seront les joueurs à être ainsi fêtés. Mais pour Carlo, il s’agit surtout de l’inciter à rester au PSG.

L’ambiance est vraiment toujours aussi intense. Surprise : même la tribune présidentielle chante… et saute sur Qui ne saute pas est marseillais. Du jamais vu ! Seule fausse note, l’installation de CRS sous les tribunes dès la 60ème minute. Pour dissuader d’un envahissement de la pelouse. Reste que si loin du coup de sifflet final, ça ressemble à une provocation. Le public rit beaucoup de voir les hommes en bleu sous la tribune présidentielle…

IMG_063282’. David Beckham quitte la pelouse, remplacé par Ezequiel Lavezzi. Et fond en larmes. Sur le terrain, l’émotion est palpable. Même Brest arrête de jouer. Les deux équipes saluent celui qui vient de se ranger des ballons, et il les salue à son tour.

IMG_0634IMG_0637IMG_0638IMG_0639Avant de se jeter dans les bras de Carlo Ancelotti puis de Paul Clement. Le public adresse à Beckham l’ovation qu’il mérite. Thanks for all, David !

Coup de sifflet final, sur le score de 3-1. Mais ce soir, le foot passe au second plan : les esprits sont à la fête.

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Sirigu et Pastore filent au coin réservé aux personnes à mobilité réduite, situé au bas de la tribune Paris, où se trouve la famille Pastore, et récupérer les petits frères d’El Flaco.

IMG_0653IMG_0656Les chants accompagnent les joueurs au vestiaire pendant que le speaker rappelle au public de rester pour le show. L’installation est longue mais peu importe, tout le monde est prêt pour la fête. Les équipes du Parc distribuent du matériel dans les travées, qui continuent de chanter. C’est si long que dans ma tribune s’organise une bataille… de boules de papier. Comme à l’école. Avec les enfants. Comme le dit un abonné : « Nous sommes des casseurs de papier ».

IMG_064423h00. Le show démarre enfin. En attendant, on revoit tous les buts de la saison, sur l’air de Bittersweet Symphony (The Verve) : beaux souvenirs ! Le Parc des Princes s’éteint, plongé dans la pénombre. C’est parti pour des jeux de lasers sur la pelouse.

IMG_0662IMG_0665Puis un feu d’artifice. Dans le stade. Pas au-dessus du stade. DANS le stade. Depuis le centre de la pelouse. Extraordinaire.

34799 34798L’ambiance est à son comble. Encore quelques instants, le temps d’installer le podium, puis ce sera l’entrée des champions, au centre d’une haie d’honneur formée par les champions de 1986 et 1994.

IMG_066123h30. A tout seigneur, tout honneur, Carlo Ancelotti est le premier à rejoindre le podium, où se trouve déjà Nasser et Thiriez mais pas Leonardo, interdit de pelouse du fait de sa suspension à titre conservatoire, pour se voir remettre son trophée. Naturellement, le Parc scande son nom en chanson.

Le staff le suit : Giovanni Mauri, Paul Clement, Gilles Bourges, Claude Makélélé, Angelo Castellazzi, Maxime, Jacques, Denis Lefebvre, Simon Collinet. Les hommes en rouge ont eu aussi leur part du titre. Carlo exhorte le public à applaudir le staff, ce que le Parc fait de bon cœur.

Premier à entrer en scène, le dernier rempart, Salvatore Sirigu. Auteur de 22 clean sheets (matchs sans buts) et du nouveau record sans but encaissés pour un gardien du PSG (948 minutes), et 84,3% de tentatives arrêtées, l’international italien a fait une saison parfaite, réalisant les arrêts qu’il fallait quand il le fallait. Le Parc lance son fameux cri « Siriguuuuuuu » pendant que son gardien s’exprime dans un français absolument parfait, remeciant le public espérant « que ce soit la première de beaucoup d’autres victoires ».

34800Il est suivi de près par celui qui l’a accueilli dans le vestiaire parisien et enseigné ses premières bases de français, Zoumana « Papus » Camara, défenseur central et pilier du vestiaire, qui déclare que « C’est un honneur de jouer pour le club ». Suit l’arrière gauche brésilien Sherrer Maxwell, pote d’Ibrahimovic, trop timide pour s’exprimer.

C’est ensuite le tour de Christophe Jallet, avec son crâne bleu-blanc-rouge, manifestement très heureux. Sa progression au sein du PSG lui aura : « Un grand merci de nous avoir soutenus, je suis fier de faire partie de cette aventure, je pars de loin », avant de terminer par un petit « Ici c’est ? » auquel le public répond naturellement « Paris ! ». Il est suivi de Ronan Le Crom, quatrième gardien, qui lui aussi revient de loin puisqu’avant son arrivée au PSG, il était… à Pôle Emploi.

34801Puis c’est au Tank, Alex, d’entrer en scène. Défenseur central, souvent associé à Thiago Silva, Alex tire une caravane, mais c’est aussi un mur, sans oublier sa puissance et ses têtes qui nous ont apporté de jolis buts.

Il se dit « très fier de porter le nom de Tank, que lui ont donné les supporters du PSG ». Il est suivi du jeune Alphonse Areola, qui a joué ce soir ses premières minutes avec l’équipe A. Grand espoir du club et de l’équipe de France, on devrait en entendre parler à l’avenir.

Arrivée de Thiago Motta, notre boucher préféré, un milieu avec des statistiques de conservation de balle impressionnantes. Longtemps absent à la suite de la finale de l’Euro, où il s’était blessé quelques minutes après être entré en jeu, on l’a moins vu cette saison, même s’il fut l’artisan de quelques victoires grâce à sa vision du jeu et de la distribution des ballons. Surprise pour ceux qui ne fréquentent pas le camp des loges, il s’est exprimé en français : « Je suis très content, je suis très très content, merci à tout le monde, et allez Paris ! »

Il est temps pour Sly, Sylvain Armand, d’entrer sous les chants à sa gloire du Parc des Princes : 9ème saison au PSG… et premier titre ! « Je l’attendais depuis longtemps ». Tu m’étonnes ! Il est suivi par Lucas, le brésilien arrivé cet hiver et déjà tellement intégré au groupe. Comme beaucoup d’étranger, il parle en français et lance un « Paris est magique ! ».

Autre jeune pousse parisienne, Clément Chantôme, très aimé des supporters, issu du centre de formation et donc au club depuis 13 ans. « Ca fait déjà 13 ans que je suis là, j’ai fait plus de la moitié de ma vie avec Paris, soit on a Paris dans le cœur soit on ne l’a pas, aujourd’hui c’est le plus beau jour de ma vie ». Il est suivi de Siaka Tiéné, arrière gauche, connu pour être la fashion victim du vestiaire.

Quand Marco Verratti entre en piste, je me mets à hurler en italien. Les gens me regardent, amusés, hurler : « Marcolino ! Sei piccolo ma un grande giocatore ! Marcolino ! No carta rossa ! Marcolino ! Sei il nuovo Pirlo ! Forza Italia e vince l’Euro con gli Azzurini ! ». Mon italien reste approximatif mais mes voisins sont persuadés que je suis bilingue. Huhu. Lui aussi remercie en français tout le monde, ses compagnes (ce qui ne manque pas de faire rire ses camarades), et tous les supporters.

Nicolas Douchez, lui, assure le show. Il entre avec lunettes « Champions » et un drapeau qu’il agite, se jette à terre, fait le fou en bas du podium, avant de finalement monter en exhortant le public à hurler pour lui. Après les remerciements d’usage, il entonne « On est les champions », repris en cœur par tout le Parc des Princes.

34802C’est Mamad qui le suit. Mamadou Sakho, l’enfant du club, qui se filme avec son Iphone. Une fois sur scène, il est ovationné par le public, qui lui offre un petit « Marseille, Marseille, on t’encule » en référence à la fête de lundi où il s’était laissé aller à un chant anti-marseillais, avant d’être rattrapé par la patrouille et sanctionné. Cette fois, c’est un autre chant qu’il fait entonner au Parc. L’hymne du PSG : Ville Lumière.

Il est suivi par Kevin Gameiro, arrivé de Lorient à l’été 2011. Remplaçant de luxe, c’est tout de même lui qui a marqué quelques buts salvateurs cette année. C’est ensuite au tour de Gregory Van der Wiel, arrivé l’été dernier.

Arrive ensuite le chewin-gum à 14 poumons, Blaise Matuidi. Le français sera aussi devenu international grâce à sa progression au sein du PSG. « J’ai des poumons du cœur parisien ». Lui aussi lâche quelques « Ici c’est ? » au public. Il est suivi par son compagnon de l’équipe de France, Jérémy Ménez, tout sourire. Jérémy, qui nous a offert le but du titre face à Lyon le 11 mai. « C’est toute l’équipe qui a gagné, tous ensemble. »

Titre_du_PSG_Quand_Ezequiel-16ee6f55036f646b6e9f05ec0b08d390C’est au tour de l’argentin venu de Palerme, Javier Pastore, de faire son entrée. El Flaco va enfin montrer à tout le monde son très bon niveau de français… Que connaissaient déjà les habitués du camp des Loges.

Il est suivi de son compatriote Ezéquiel Lavezzi. El Pocho s’amuse un peu à décoiffer Thiriez. Et lui aussi tente le français ! De quoi montrer à tout le monde que la bande des italiens s’est vite mise à la langue de Molière…

Qui arrive ensuite ? ZLATAN. Un peu flippé par les lances flammes, il craint pour sa chevelure. « Merci à tous les supporters, merci à toute l’équipe, merci à l’entraîneur », avant de lancer une version très perso du « Ici c’est Paris ».

34804C’est l’heure de saluer David Beckham. Une vidéo lui rend d’abord hommage. Dans les coulisses, Beckham est ému mais le Parc est surtout heureux de célébrer ce grand joueur venu terminer sa carrière dans notre jardin.

Un grand monsieur qui aura incontestablement apporté son expérience au vestiaire. Le Parc le remercie à sa manière, en l’acclamant chaleureusement et en chantant longuement pour lui. « I wanna say thank you to everybody in Paris, to my teammates, to the staff, to the fans, it’s been very special to finish my carrier here ». Il termine avec un petit “Merci Paris !”.

Dernier à entrer en scène mais pas le moindre, le capitaine, O monstro, Thiago Silva. Le meilleur défenseur du monde est à Paris, et n’a pas volé ce qualificatif. Privé du match de ce soir en raison d’un carton rouge totalement immérité il y a deux journées, le capitaine est de la fête et heureux de ce titre. C’est en brésilien et français qu’il fait part de sa joie : « Merci à tous les supporters et merci à Nasser ».

Puis il soulève l’Hexagoal au moment où We are the champions résonne dans le Parc, repris en cœur par toute l’équipe et les 45000 privilégiés assistant à cette fête.

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IMG_069600h00. Sur le podium, l’équipe fait la fête, puis descend pour le tour d’honneur, rejointe par les enfants des joueurs. Lucas attrape le micro et lance « Champion mon frère ! », qui restera le cri de ralliement de ce titre 2013.

IMG_0698IMG_0701Ibra file au vestiaire alors que le reste de l’équipe s’équipe de drapeaux pour aller à la rencontre des supporters. Sirigu prend Verratti dans ses bras, le petit Iago Silva brandit le petit Hexagoal pendant que son papa brandit le grand, et les supporters félicitent chaleureusement leurs champions.

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IMG_0708IMG_0706IMG_0715IMG_0713IMG_071400h15. Le tour d’honneur s’achève, les joueurs rentrent au vestiaire. Le Parc se vide doucement, et dans le calme. Les 45000 heureux spectateurs ont des étoiles plein les yeux. Dans les rues adjacentes, quelques CRS, qui sourient aux chants entonnés. Puis les concerts de klaxon. Le peuple parisien célèbre ses champions de manière festive, mais dans le calme et la bonne humeur. Vous aviez dit Trocadéro ? Non. Ici, c’est Paris. Le Parc est mythique. Et Paris est magique !

Bouquet Final

Paris(iens) en colère

TrocaCe lundi 13 mai devait être un jour de fête pour la présentation du très moche Hexagoal, dûment gagné par nos vaillants parisiens.

Le peuple rouge et bleu était convié à fêter ses héros place du Trocadéro, puis sur les ponts enjambant la Seine. C’était avant. Avant que tout ne dégénère.

Depuis, les supporters parisiens sont traînés dans la boue par la France qui avale ce que disent les médias pour mieux le recracher, sans aucun recul. Ce discours d’incultes de la planète football, qui mélange allègrement curieux, supporters, ultras, hooligans. Des catégories qui n’ont pourtant rien à voir entre elles. Mais peu importe, brûlons le PSG, maintenant qu’il a gagné…

J’étais au Trocadéro. Avec mon maillot du PSG et mon petit drapeau parmi les dizaines que j’ai pu récupérer au Parc des Princes tout au long de l’année. Et mon écharpe de la Ligue des Champions, au fond de mon sac. En tenue de supportrice fière de ses couleurs rouge et bleu. Et Fred.

Je suis arrivée vers 17h45. A 18h, Fred et moi étions à mi-chemin entre la statue du centre de la place et le podium. Nous avions conscience qu’il ne fallait pas aller trop devant, pour éviter de finir écrasés contre le podium lors des mouvements de foule qui accompagneront la présentation du trophée. Autour de nous on se checke, on se rappelle les consignes de sécurité : en cas de vague, pousser dans le sens opposé le plus fermement possible. Cela s’appelle une « vague inversée ».

Il fait beau et malgré l’hiver qui dure, on a chaud, au centre de la foule. Je range ma veste en jean dans mon sac à dos. La foule se fait plus dense. Régulièrement, on se fait de l’espace, pour garder de quoi respirer. Un premier constat s’impose : peu de vrais supporters parmi les présents, et encore moins d’ultras. Comment le sait-on ?

Lassés d’entendre hurler « Marseille on t’encule » ou « Les frères Ayew sont des salopes », on commence à se douter que le public ne connaît pas bien le PSG. Parce que quitte à crier « enculé », on aurait pu s’attendre à des noms d’oiseaux visant M. Thual (ndlr : l’arbitre qui a un peu abusé du rouge à Evian). Alors, on lance le test magique : Ville Lumière. Notre hymne. Notre rituel : chanter en tenant bien droit notre écharpe au dessus de nos têtes. J’en ai compté à peine dix. Et une centaine de voix, seulement. Clairement, ce public n’avait rien d’ultra. Les ultras, eux, respectent Ville Lumière. Tous.

Alors que les joueurs se font attendre, tout à coup, l’impensable se produit. Un gamin se met à escalader un échaffaudage. Dans la foule, c’est la stupéfaction. D’un coup, l’ambiance se glace : tout le monde tremble à l’idée que ce jeune ne se tue. L’inconscient continue sa montée. C’est long. Très long. Une bonne demi-heure. Rien ne se passe. Personne ne vient tenter de le récupérer. Paradoxalement, c’est normal : lui courir après sur la structure n’aurait que présenté plus de risques qu’il ne panique et finisse par  s’écraser au sol.

C’est de cet événement complètement fou qu’est parti le reste de la soirée. Ce sentiment d’impunité de ce jeune fou a déclenché les ardeurs d’autres demeurés. C’est ainsi qu’on a vu une cinquantaine de personnes envahir le même échaffaudage. Envahir un échaffaudage. Dans une fête du foot. Plus de 20 ans après le drame de Furiani. Oh, ceux qui étaient dessus n’ont pas connu Furiani. Ils n’ont pas comme moi vu la tribune s’écrouler en direct sur TF1. Ils n’ont pas pris conscience que la structure pouvait s’effondrer, et les tuer. Rien que ça, c’était une honte. Dans la foule, le public répétait inlassablement son incompréhension. Peu à peu, on ne s’est plus vraiment senti en sécurité…

Parce qu’évidemment, cette question simple se pose : pourquoi l’accès à cet échaffaudage n’avait-il pas été sécurisé ? C’est la base, n’importe qui ayant des notions de sécurisation de l’espace public le sait. Sur ce point, la Préfecture de Police de Paris a commis une faute grave. Or c’est de ces actes que partent la suite des événements. Quelques minutes plus tard, c’est la tribune de presse qui est envahie. Les journalistes déguarpissent. Lorsque je me retourne, j’ai la surprise d’y voir installé des gens normaux, familles et bourges, côte à côte avec les racailles. Comme s’ils avaient pris leur Bastille. Flippant.

Ca ne s’arrête pas là. Les joueurs sont désormais en train d’arriver. Dans la foule, les inconscients incapables de maîtriser le matériel qu’ils utilisent sentent bien qu’ils peuvent se lâcher. Ils ont un sentiment d’impunité. Alors, les fumigènes craquent de partout. Lancés par des ultras ? Depuis quand faut il être un ultra pour craquer des fumis ??? Au moment même de l’arrivée des joueurs ? Désolé, j’ai un peu de mal à croire qu’un ultra manque à ce point de respect non pas au club –ça oui, tout le temps, c’est leur crédo depuis l’arrivée des qataris parce que la Prince leur a dit non- mais jamais aux joueurs.

Stratégiquement, j’ai mis mon sac à dos devant moi. Pour éviter d’être écrasée contre ceux de devant en cas de mouvement de panique. Le premier fumigène que je respire vient de s’écraser  pas loin de nous. Fred et moi avons un peu de mal avec les fumées, mais on tient bon : les joueurs sont là. On veut les voir. On a bravé la foule pour cela. Alors, on reste.

Le second, dans la même minute, est aux pieds de Fred. Il shoote dedans machinalement pour l’éloigner de nous. On se rendra compte après qu’il avait bien le fumi aux pieds, ses chaussures étant bleues. La fumée montant, on se prend tout le contenu dans les narines. Passionnés de foot mais pas complètement fous, on décide de fuir.

Si j’avais imaginé que je fêterais le titre en tournant le dos à mes joueurs… Mais notre sécurité l’impose : il faut partir. Le visage bleu, on tente de se frayer un chemin. C’est compliqué. Ce que vous n’avez pas vu car les caméras n’ont pu le filmer, c’est que la moitié de la place a fait comme nous. Un beau bordel, mais dans une ambiance respectueuse. Notamment pour les blessés et les enfants.

Là, première avenue bloquée par les CRS. Deuxième avenue, idem. Métro, trop dangereux. Troisième avenue, après avoir ramé sur les ¾ de la place : possible de passer via un goulot d’étranglement. Bref, jusqu’au bout de l’évacuation, notre sécurité aura été en danger.

Et ce serait de la faute des supporters ? Non. C’est de la faute de l’organisation, à commencer par les pouvoirs publics. Cette place était trop petite, et le dégagement impossible. Il aurait fallu interdire de laisser pénétrer des objets dangereux. Ne pas distribuer de drapeaux dont la hampe, bien qu’en plastique, constituait un dangereux projectile, mais aussi, tout simplement, un danger dans une masse compacte. J’ai d’ailleurs préférer larguer mon drapeau que de blesser quelqu’un dans le rush de l’évacuation.

Arrivés avenue Georges Mandel, nous avions encore beaucoup à faire pour fuir. Surtout ne pas remonter vers les Champs. Rejoindre la Seine, et par les petites rues. Je me souviens avoir dit à Fred de nous éloigner d’une supérette. Premier arrêt dans un café cossu, pour nous rafraîchir, et laisser passer le gros des troupes. Mais surtout, prendre le temps de Facebooker, Twitter, répondre au sms de nos proches qui s’inquiétaient pour nous.

Nous avons ensuite pris la direction du Pont de l’Alma, pour rejoindre d’autres supporters pacifiques. Des vrais. Des gens en maillots et drapeaux, qui savent vous citer la liste intégrale des joueurs du PSG including Siaka Tiéné. Des mecs qui ont connu Edel et Jean-Eudes Maurice. Ouais, gars. Je sais que je te parle chinois. Les vrais savent. Et vouent un culte à Sirigu , Maxwell, Thiago Silva, sans oublier notre Sly Armand…

Et là, stupeur. Comment la Préfecture de Police a pu valider l’idée stupide de remonter la Seine en bateau ??? Des ponts, on peut en jeter des conneries… Des fumis, des canettes, et peut être même les baraques à frites qui avaient été installées au milieu du pont. Surréaliste. Tu m’étonnes que la croisière a été annulée… bien trop dangereux sur des ponts non sécurisés.

22h00. Je suis enfin chez moi. Après avoir été dévisagée dans le RER par des voyageurs apeurés. Par moi ? Une fille ? Dont le calme ne faisait aucun doute ? Ah mais voilà, l’habit fait le moine, les médias ayant désignés les supporters du PSG comme « coupables »…

Les images s’enchaînent. Les propos insultants aussi. Ces commentateurs, qui n’étaient pas là, expliquent en long, en large, et en travers, que parce que 4 écervelés ont déployés une banderole « Liberté pour les ultras », c’est de la faute des supporters. Sans la moindre analyse. Pourtant, il est techniquement compliqué d’être un ultra quand on a entre 16 et 20 ans…

Mais qui était donc au Trocadéro ce lundi ?

Des familles, des enfants, des femmes, des supporters pacifiques qui ont fui dès les premiers jets de fumigènes, le confinement rendant impossible de supporter ces fumées en pleine figure. Ceux qui avaient des écharpes les ont relevées prudemment pour se protéger, tout en craignant de passer pour des hooligans.

Qui restait-il sur la place du Trocadéro, après la fuite du peuple parisien ?

Des hooligans et des casseurs. Non, pas des supporters. Il restait ceux qui voulaient en découdre. Des hordes venues d’on-ne-sait-où, car non, je ne tomberai pas dans le cliché raciste, mais oui, on peut dire à leur vocabulaire qu’ils venaient de lieux où l’on parle plutôt un français peu châtié et où manifestement, on ne connaît pas bien la liste des joueurs du PSG. Ceux-là portaient un maillot ? Ca n’en fait pas des supporters… Ils portent le maillot du PSG comme ils portent des Nike !

Ce qui est plus inquiétant, au-delà d’avoir voulu en découdre avec les forces de l’ordre, c’est leur volonté de tout raser sur leur passage, dans la ville. De casser des vitrines. Hier soir tard, un twittos débilos se vantait d’avoir cassé une Porsche. D’avoir passé sa rage sur un signe extérieur de richesse ? Et si tout ça cachait une gigantesque crise sociale ?

Et si pour cacher tout ça, les politiques préféraient faire du PSG un bouc-émissaire, plutôt que d’assumer la réalité politique et sociale d’un pays profondément fracturé et dévasté par plusieurs années de crise, dont certains territoires payent le prix fort ?

Parce qu’oser dire que tout ceci n’était pas prévisible alors que la veille, il y a eu de la casse sur les Champs-Elysées, c’est un peu court, Monsieur le Préfet de Police. Si vous le pensez réellement, un petit bilan de compétences s’impose car justement, vos fonctions incluent de le prévoir.

C’est à vous et à vos services de renseignements d’étudier les déplacements de population en direction de la capitale lors d’un rassemblement festif.

C’est encore à vous de faire la différence –aisée- entre les casseurs d’hier et ceux que vous appelez les ultras. Pas vraiment le même look et encore moins les mêmes codes vestimentaires.

C’est enfin à vous de ne pas laisser de brèches comme cet échaffaudage, ou d’éviter de valider un déplacement sur un fleuve avec potentiels jets de projectiles sur des ponts non sécurisés.

Bande de Bisounours, votre incompétence a gâché notre fête et celle des joueurs. Assumez !

Un big mac, pour Gignac, un Beckham pour Paname !

BeckhamBeckham, c’est le roi du coup franc. Enfin si l’on excepte Andrea Pirlo qui lui, est le dieu du coup franc et du foot tout court. Mais Beckham, c’est un grand. Bon certes, il a 37 ans. Il vieillit. Il ne jouera pas beaucoup. Et il arrive juste pour 5 mois. Pourquoi ?

Un choix qui ne doit rien au hasard

S-T-R-A-T-E-G-I-E.

L’arrivée de David Beckham n’est pas un choix sportif. A l’heure où j’écris ce texte, une émission de foot fait un débat sur le jeu de Beckham. Totalement hors sujet. On s’en foot. C’est pas le but. On ne met pas plus d’un an à convaincre un joueur et à organiser sa venue quand il a 37 ans. Ils ont du yaourt dans le cerveau, ceux qui pensent ça ? Soyons sérieux…

Le vrai coup réalisé par le PSG, c’est un coup politico-économique. Beckham qui signe au PSG, c’est la poursuite du fameux projet du club lancé depuis maintenant 18 mois par QSI. L’idée, c’est de faire du PSG une marque reconnue dans le monde entier, qui serve plusieurs objectifs.

1 – De nouvelles ressources

Beckham, c’est une icône. Autrement dit, une image. Pour ceux qui vivraient depuis 15 ans dans une grotte, c’est M.Posh. Le mari de Victoria Beckham. Le Spice Boy. La fashion week. Les Beckham, c’est une marque ultra glamour à ceci prêt que deux de leurs marmots portent le maillot de l’OM, ce qui n’est pas glamour. A ce faux pas près, la marque Beckham, c’est la classe. Même en slip. Et ça fait vendre. Si en plus on ajoute que le gendre parfait a un comportement irréprochable…

Donc pour le PSG, la venue de David Beckham, c’est un coup marketing énorme. Evidemment, il va vendre des maillots. Plus qu’Ibrahimovic ou Thiago Silva. Il va peut être même permettre de vendre les places hors de prix sur la fin de saison. Mais même ça, même à l’international, c’est peanuts et uniquement la partie émergée de l’iceberg.

Il y a également la vente des droits TV, une ressource non négligeable pour les clubs. Bien sûr certains droits sont déjà négociés. Mais il existe des territoires encore vierges qui peuvent être conquis rapidement, notamment en Asie, un marché sur lequel Beckham est porteur et le PSG peu connu. A l’heure de l’instauration du fair-play financier, tout ceci n’a absolument rien d’anodin…

2 – Développer un club compétitif au niveau européen

En ce sens, l’arrivée de Beckham s’inscrit dans la logique du recrutement initié depuis le départ par le club et son accélération depuis un an avec l’arrivée de Carlo Ancelotti, d’internationaux en masse (ce qui n’est pas sans poser de problèmes de récupération au club, voir le récent refus de cette connasse de LFP de reporter le match PSG-Bastia du 8 février demandé par le club en raison de la sélection d’un grand nombre des joueurs du PSG dans leurs équipes nationales respectives le 6 février), et les recrutements à l’été de Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, et Lucas.

C’est la poursuite de la stratégie des dominos. Qui croit encore que le recrutement de Maxwell en janvier dernier n’était pas un premier jalon dans le recrutement de son pote Ibrahimovic cet été ? Le recrutement d’une star comme Beckham prépare évidemment l’arrivée de futurs très grands noms du foot et l’on pense évidemment à Cristiano Ronaldo ou José Mourinho : Paris devient attractif. Utile, quand on veut rapidement être compétitif en Ligue des Champions, puis remporter la coupe aux grandes oreilles.

Et je dis bien Paris car tout le travail de QSI, c’est d’associer l’image de la ville lumière à celle du PSG. Ou comment le PSG a redoré son blason en éradiquant l’association PSG/violence, au prix du sacrifice des supporters faute d’avoir su distinguer les supporters des hooligans, pour en faire un club hype et glamour, sans pour autant sacrifier l’aspect sportif.

La stratégie est si claire qu’on se demande encore pourquoi le club n’a pas encore eu l’idée de mettre en avant le mythique Ville Lumière, que les supporters, seul hymne parisien reconnu des supporters. Par ignorance de l’existence même du chant ?

3 – Positionner le Qatar pour la Coupe du monde de 2022

Dans la stratégie du Qatar, le PSG est central. Ce petit pays du Golfe ne brille pas par sa légitimité pour organiser la coupe du monde de 2022, ni par l’intérêt de son championnat. Pour le Qatar, il faut donc briller ailleurs. Démontrer sa légitimité foot. Peser dans la planète du ballon rond.

Pour ça, le Qatar s’est offert un club, pour en faire une vitrine. Depuis, rien n’est laissé au hasard. Il faut briller vite et bien, pour que la Prince ne passe pas pour un con. A n’importe quel prix. Ou presque. Et dès demain, tous les journaux évoqueront la venue de Beckham à Paris et l’associeront au PSG.

Et naturellement, derrière la Coupe du Monde de 2022, c’est le positionnement géopolitique du Qatar qui est en jeu. Ce petit Etat a besoin de s’installer sur la scène internationale et de préparer l’après, quand les ressources énergétiques auront été épuisées.

Et la ligue 1 dans tout ça ?

Hélas, tout le monde n’aura pas compris tout ça. J’ai vu le directeur de l’union des clubs de football professionnels dire ce soir sur Itélé, dans 20h Foot, que, je cite, « La venue de Beckham démontrait l’attractivité de la Ligue 1 ». Après m’être étouffé de rire, j’ai pleuré à chaudes larmes devant l’incompétence manifeste de ce garçon et de nos instances en général, qui ont du mal à comprendre que pour un PSG qui brille de mille feux, les autres clubs de Ligue 1 rament, à l’heure où ce mercato a vu de nombreux talents français quitter le territoire.

La faute aux manque de moyens des clubs pour les recruter –et j’en profite pour rappeler que lorsque le PSG a voulu acheter des joueurs français, les clubs français n’ont pas voulu les lui vendre (Capoue, Belhanda, …) mais aussi au incertitudes quant au durcissement éventuel de la fiscalité qui pourrait toucher les joueurs. En effet, un jour on annonce une taxe crampons, un jour on annonce qu’elle est enterrée…

D’ailleurs, le PSG s’est offert une jolie cerise sur le gâteau, en réalisant un véritable coup de maître : l’annonce du salaire de Bekcham reversé à des œuvres de caritatives pour des enfants. Ou comment dynamiter dans l’œuf les éventuelles polémiques sur le PSG et l’argent… Politiquement, le PSG ne laisse plus rien au hasard. Et ne vous en faites pas, Beckham aura toujours ses contrats pub, qui pourraient même augmenter.

Concrètement, la ligue 1 n’ira pas mieux avec Beckham. Elle n’ira pas moins bien. Mais elle ne va pas bien. Le fossé entre le PSG et les autres clubs se creuse encore un peu plus. Mais personne ne semble en prendre conscience du côté des instances du foot français, qui se font réélire à plus de 80%, mais ne savent toujours pas raisonner en fonction du foot d’aujourd’hui et de ses implications économiques.

Pourtant, l’arrêt Bosnan, origine des profondes mutations que subissent les clubs, date tout de même de plus de 20 ans. Mais ils vivent dans le passé sans avoir su comprendre les nouveaux enjeux. Alors, les clubs rament. Triste, mais c’est une réalité.

Parmi les prochains sujets, il y aurait pourtant à parler du cas de Monaco, qui va revenir en Ligue 1, et qui bénéficie d’une fiscalité de nature à fausser la concurrence. D’ailleurs c’est déjà le cas en Ligue 2 mais la LFP s’en fout. Dans les trois ans qui viennent, les clubs qui s’en sortiront seront ceux qui pourront diversifier et augmenter leurs recettes. Autrement dit, ceux qui feront entrer des investisseurs… qui seront eux, attirés par un environnement local favorable et un stade de bonne qualité.

Le stade, c’est d’ailleurs le prochain gros dossier dans la stratégie du PSG et là encore, il peut y avoir de sacrées surprises. Ca n’est pas du tout un hasard si le PSG ne fait que les travaux minimum au Parc des Princes pour l’Euro. Il sera bien temps après de décider de tout refaire ou de faire ailleurs…

Et la mairie de Paris a tellement mal joué dans ses relations avec le club -qui aujourd’hui est bien plus fort politiquement- et ses tergiversations de princesse, qu’elle a perdu beaucoup de terrain dans les éventuelles négociations à venir. D’autant que QSI peut très bien –par exemple- décider d’acheter du foncier privé en plein Paris. Ne me dites pas que c’est impossible, rien ne l’est ! La politique, encore… un point essentiel qu’a su intégrer QSI.

Mi chiamo France… L’Italia chiamò, si !


Je m’appelle France. Comme mon pays.

Et pourtant, depuis le 9 juillet 2006, je soutiens l’Italie. Sans avoir aucune origine italienne.

Perché ?

Parce que les histoires d’amour finissent mal… en général.

La belle histoire

Je n’ai pas toujours été pro-Italie. Au contraire. Aussi loin que remontent mes souvenirs de foot, ils sont liés à l’équipe de France. Tout démarre en 1978. Haute comme trois pommes, à tout juste quatre ans, j’ignore tout du mouvement anti Coupe du Monde des intellectuels, et je suis à fond dans Argentina 78.

On ne va pas se mentir, les Bleus n’ont pas brillé cette année-là. En plus, ils ont eu plein de problèmes d’équipements. Ca a commencé avec l’histoire des primes Adidas, du coup les joueurs ont passé les bandes blanches au feutre pour ne pas montrer le sponsor. Trop des rebelles, les français.

Le premier match de la compétition oppose la France à…. L’Italie. Mon histoire, quelque part, est en train de s’écrire. La petite fille que je suis ne manque pas une miette du spectacle, et voit Lacombe marquer au bout de seulement 32 secondes, sur un centre de Didier Six. Mais ça, c’était avant que Rossi à la 29ème, puis Zaccarelli à la 54ème ne permettent aux italiens de l’emporter.

Mon frère, lui, se trouve à l’hôpital, pour une opération infantile de type appendicite ou amygdales. Il est de tradition de consoler un enfant seul à l’hôpital en lui offrant un présent qui pourra, si possible, l’occuper un peu. Pour son petit garçon, ma mère décide de frapper très fort, et de renoncer à son sacro-saint principe anti-Panini, en lui offrant le célèbre album à vignettes. Il choisit Bernard et Bianca, le Disney du moment. En tant que petite sœur-trop-petite-pour-comprendre, j’ai aussi droit à un album Panini. Et je choisis quoi ? Barbie ? NON. Argentina 78. La passion est née.

Quelques jours plus tard, nous affrontons l’Argentine, qui remportera chez elle la Coupe du Monde. Evidemment on se foire. Mais d’abord, on leur tient tête. Sauf que l’arbitrage est un peu local, et l’Argentine obtient un pénalty pas évident parce qu’on a touché involontairement le ballon du bras. Pire, l’arbitre laisse d’abord jouer, mais les argentins mettent la pression alors il accorde le pénalty. Bon, Platini met tout le monde d’accord en égalisant mais Six rate le but de la victoire. L’Argentine reprend la tête et la France est éliminée.

Pour le troisième match, face à la Hongrie, on joue en maillot vert et blanc. En gros boulets, on est venu avec notre maillot blanc. Comme la Hongrie. Or la Fifa nous avait demandé de venir en Bleu, comme notre nom. Du coup, l’équipe locale nous prête son maillot. Rock n’roll. Sur ce, on quitte la Coupe du Monde. Mais moi, j’ai des Bleus plein les yeux…

Dès lors, je ne raterai que peu de matchs de l’équipe de France. A la maison, mon père place une bouteille de champagne au frigo avant chaque match. Chaque victoire permet de l’ouvrir. Je grandis dans une bulle de foot. Et de champagne. La bella vita !

Tout ça nous amène en 1982. Désormais âgée de 8 ans, je maîtrise les règles du jeu, et je suis capable de reconnaître chaque joueur. Sauf que 1982, c’est une année de merde. D’abord, je perds mon grand-père, le seul homme bien de ma vie d’enfant. Ensuite, le PSG bat les Verts en coupe de France MAIS on m’offre le maillot des Verts. L’horreur. Mais le pire est encore à venir, et ce sera à Séville, ce soir du 8 juillet 1982. Schumacher. Pute. Oui, on a le droit de dire des gros mots sur Harald Schumacher. C’est même recommandé.

Sur le coup, j’ai cru qu’il avait tué Battiston. Notre joueur ne bougeait pas, il était dans le coma. Et pourtant la France s’est relevée. Un match de dingue, sous forme de montagnes russes. Et la défaite, cruelle. Ma seule consolation aura été de voir les italiens l’emporter en finale, pour moi il eût été injuste que l’Allemagne l’emporte et que Schumacher eût pu être champion. Dès lors, j’ai toujours eu de l’affection pour les italiens. Parce qu’ils nous ont vengés.

Le divorce

Ce soir du 9 juillet 2006, je suis dans un pub, avec mon meilleur ami. Nous sommes enroulés dans nos drapeaux français, maquillés, prêts à célébrer la victoire qui ne peut –pensons-nous à cette heure- nous échapper. Et pourtant.

Tout démarre bien. Dès la 7ème minute, Zidane transforme le pénalty accordé pour faute de Materazzi sur Malouda, et on se dit déjà qu’on a le cul bordé de pasta. Parce que si tu trouves quand Materazzi a touché Malouda, tu me préviens hein. C’est un pénalty très généreux.

Mais en bons français pleins de mauvaise foi, on hurle à la mort que non et d’abord on mène au score, et puis zut. En plus Zidane a collé une panenka à Buffon, c’est quand même marrant. Bon, sur le coup, on a eu peur, parce que la panenka a d’abord touché la transversale. Mais elle a rebondit derrière la ligne, et buuuuuuut de Zidane ! Douze minutes plus tard, Materazzi (avec un seul R, merci) récupère la monnaie de sa pièce. Egalisation de l’Italie, sur un corner tiré par Andrea Pirlo. Le maître Pirlo.

Forcément, tout le monde se replie en défense, des deux côtés. Les français aiment dire que les italiens pratiquent le catenaccio mais sur ce coup-là, ils rivalisent hyper bien. L’Italie domine en première mi-temps, sans parvenir à concrétiser. La France domine la seconde mi-temps, mais ses frappes ne transpercent plus la cage de Gigi Buffon. Seul fait notable, Vieira se claque, et est remplacé par Alou Diarra. Avoues que tu avais oublié. Et pourtant, c’est à partir de là que le match va vraiment changer pour les français. En mal. En très mal.

Les deux équipes étant à égalité au terme des deux périodes, elles entament les prolongations. Ribéry espère mais sa frappe passe au ras du poteau. A la 103ème se produit ce qui reste pour moi LE geste du match : Sagnol place le ballon directement sur la tête de Zidane, qui la reprend puissamment pour la diriger vers la lucarne de Buffon. Mais le maître Gigi sort une parade venue de nulle part, et claque la balle en corner. Ma-gni-fique ! Le corner, tiré par Malouda, est boxé par le gardien italien.

Mais ce dont vous vous souvenez tous se produit lors de la seconde prolongation. A la 109ème minute, Zidane donne un violent coup de tête dans le thorax de Materazzi. L’italien aurait, selon le français, proféré des insultes. A propos de sa mère, de sa sœur, ou des deux, on ne sait pas vraiment. Hum. J’y reviendrai. Zidane se prend donc un carton rouge. A l’issue des prolongations, très disputées, les tirs aux buts voient la défaite des Bleus, Trézéguet manquant le sien, qui touche la transversale. Cruelle ironie du sort pour celui que les italiens surnomment Trézégoal, et qui reste le meilleur buteur français de l’histoire en Série A avec 123 réalisations.

Voilà, on a perdu la coupe du monde. Ou plutôt, l’Italie l’a gagnée. Contrairement à ce que l’on entend encore, les italiens n’ont pas volé la victoire. Ils se sont battus, et même si nous étions probablement un peu au-dessus, eux n’ont pas craqué. Et surtout pas Gigi Buffon. Sa claquette magistrale sur la tête de Zidane est l’arrêt d’anthologie qui a pu faire douter les français, mais qui aura rassuré tout un peuple. Etonnant d’ailleurs qu’il n’ait pas, cette année-là, remporté le Ballon d’Or qu’il méritait largement.

Comme je l’ai indiqué plus haut, j’ai grandi avec les matchs. J’ai connu des victoires, et des défaites avec l’équipe de France. Les hauts des années 80, et les bas des années 90. J’ai toujours été là, à soutenir mon équipe, même lorsqu’elle ne gagnait plus. Même après le départ de la génération Platini. Mais ce soir-là, quelque chose s’est cassé. Et le fautif s’appelle Zinedine Zidane.

Comment peut-on vouloir être un grand champion, et perdre ses nerfs lors d’une finale de Coupe du Monde ? Six ans après, je n’ai toujours pas compris. Et encore moins pardonné. Qu’a dit Materazzi à Zidane pour l’énerver ainsi ? Sur un tirage de maillot, Zidane lui a dit qu’il lui donnerait à la fin du match. Materazzi a répondu que s’il voulait son maillot, il le demanderait à Inzaghi. Sachant qu’à l’époque, la rumeur courait que Madame Zidane aurait pris son pied avec Pipo… Selon Zidane, ce sont des insultes très graves qui touchent à la famille.

L’ennui, c’est que ça ne colle pas. Si encore on parlait d’un jour qui n’a jamais joué en Série A et connu pour être un petit ange tombé du nid, je veux bien. Mais on parle de Zidane. D’un joueur connu pour ne pas être facile. Qui certes joue au Real Madrid à ce moment-là, mais a passé les cinq années précédentes… à la Juventus de Turin. Alors les insultes sur le terrain en italien, il connaît. Et d’ailleurs, il n’est pas le dernier à avoir pratiqué. Et pour avoir vécu en Italie, il sait à quel point cette tactique de déstabilisation de l’adversaire est fréquemment utilisée. Bref : il ne peut prétendre avoir été surpris ou blessé par ces propos. Sauf à nous prendre pour des cons.

Soyons francs, ce qu’il s’est passé sur le terrain du stade olympique de Berlin, ce 9 juillet 2006, c’est que Zinédine Zidane a craqué. Et ça nous a peut-être coûté la coupe du Monde du fait de l’infériorité numérique qui a suivi son expulsion. Mais qui l’a dit ? En France, on a mis la faute sur Materazzi. Pourtant à l’origine, c’est Zidane qui tire le maillot de l’italien. Mais en France, on verse alors dans la mauvaise foi. Et surtout, personne ne veut toucher à l’icône Zidane. Mais quelle icône ?

Oui, Zidane est un génie de technique, un des meilleurs joueurs du monde. Mais ça n’est pas, et ça ne sera jamais, un champion. Parce qu’au moment fatidique, il a craqué. Il n’a pas eu le mental pour aller au bout. Et c’est rien de moins que tout un pays qu’il a planté. Pour son geste, il aurait dû être sanctionné. Mais comme il arrête sa carrière, il ne le sera pas. Et finalement, ce qui est tout de même un délit pénal –coups et blessures volontaires- sera totalement pardonné par tout le monde. Pardon ????

Depuis, la France du foot récupère les conséquences de cet acte, sans jamais percuter que c’est bien à la 109ème minute de ce France-Italie que ce situe l’origine du mal. Pire, on pense que c’est l’absence de Zidane qui est un problème. Allo ???

Quatre ans plus tard, à Knysna, les joueurs font la révolution, en refusant de descendre du bus pour aller s’entraîner, pour protester contre la punition d’Anelka qui aurait insulté Domenech. Des joueurs qui refusent de jouer. Mais où est-on ? Sur un terrain de poussins ou en tour préliminaire de la Coupe du Monde ? Les joueurs se représentent-ils eux-mêmes ou leur pays ? Eux-mêmes. Comme Zidane en finale de Coupe du Monde.

L’équipe de France se résume désormais à des individualités. Pas un collectif, pas un amour du maillot, pas la fierté d’avoir l’honneur de représenter son pays dans une compétition internationale de prestige… La France, c’est finalement un F de plus sur l’écusson, rien de plus. C’est cet état d’esprit auquel j’ai tourné le dos. Et ça n’est pas forcément facile. D’autant que personne ne comprend. Peut-être, mais moi j’ai le foot dans le sang.

Que n’ai-je entendu depuis sur mon manque de patriotisme. Comme si le patriotisme allait se nicher dans le sport. Donc si vous soutenez Federer au tennis, vous n’êtes pas de bons français. Certains ont poussé le vice jusqu’à me dire que l’on ne peut comparer sports individuels et collectifs. Ah bon ? Et pourquoi ? Parce qu’à plusieurs on forme une équipe à laquelle peut s’identifier la communauté nationale ? Okay mais si on prend ces arguments, parlez-moi u peu de la nation que formerait alors l’équipe de France… Je ris.

J’aime le foot, j’aime le sport, j’aime le jeu, et sous prétexte que des Footix qui ne connaissent pas la règle du hors-jeu, aiment les vuvuzelas et regardent les matchs de l’équipe de France une fois tous les quatre ans en estimant être de grands spécialistes l’ouvrent, je devrais être mise au ban de la nation ? Par des types qui ne savent même pas faire la différence entre un 8 et un 10 ? Sérieux ? Non, je n’admets pas cette argumentation bancale.

J’ai eu des maillots de l’équipe de France, je me suis souvent maquillée, j’ai même une perruque qui traîne, mais il y a bien longtemps que le drapeau n’est plus affichée à la fenêtre les soirs de matchs. Parce que justement, j’aime mon pays. Et pour le moment, l’équipe mais surtout le foot français me font honte. Ce sont eux qui représentent mal notre pays. Alors merci de ne pas inverser la vapeur. Parce que ça n’est pas forcément facile, d’être apatride du foot et d’avoir demandé le passeport Foot italien.

Forza Italia !

Cette douleur, je l’ai ressentie fortement hier à Parme, où j’ai assisté au match amical Italie-France, quand quelqu’un m’a dit « mais tu chantes les deux hymnes ??? ».

Oui, j’ai chanté les deux hymnes. Mais pas de la même façon. Et pas pour les mêmes raisons. En effet, impossible pour moi de renier la Marseillaise. Ou même, de ne pas la chanter. Question d’habitude. Question de fierté d’être française. Question de naturel.

Mais j’ai aussi chanté fièrement Fratelli D’Italia. Sans aucune fierté d’être italienne, je ne le suis pas. Même pas de loin. Même pas à la 32ème génération. Encore que peut être, si, mais forcément par alliance, parce qu’en ligne directe, je sais déjà que non. Ou alors, du côté de mon père. Dernière chance, que je sois la fille du facteur. Passons. Reste que j’ai chanté l’hymne italien, pour encourager l’équipe que je soutiens.

Côté jeu, en revanche, je n’étais pas déchirée. Sur le terrain, mon coeur battait pour Pirlo et ses coéquipiers. Sans l’ombre d’un doute. Mais j’ai eu mal. Imaginez un peu de vous retrouver face à la maîtresse/amant qui serait responsable de la rupture avec votre moitié ? Oui, le foot, c’est à ce point-là pour moi : c’est sacré.

Voir Ribéry et Evra à quelques mètres de moi -j’étais tout près de la pelouse- m’a vraiment posé problème. Je n’ai évidemment au une haine personnelle envers ces deux joueurs. Je reconnais le talent de Ribéry. Pas d’Evra, faut pas déconner. Je vois bien que Ribéry a changé. Mais c’est cassé entre nous.

Irrémédiable. Parce qu’en 2010, ils ont eu la même mentalité que Zidane quatre ans plus tôt : l’oubli du maillot. Et les dernières déclarations de Ribéry disant qu’il préfère jouer au Bayern qu’en équipe de France –même s’il a depuis rétropédalé sur ses propos- ne sont pas de nature à me démontrer un réel attachement aux Bleus.

Certes, Knysna est loin et on ne peut pas leur en vouloir éternellement. Simplement, ces deux joueurs, sans le vouloir, sont représentatifs de ce qui, quelques années avant, m’a amené au divorce avec l’équipe de France, et coupables d’avoir contribué, à Knysna, à entériner cette sensation que le concept même d’équipe avait disparu.

Du coup hier à Parme, j’en étais encore à crier à Evra « Fais gaffe, une taupe ! ». Oui, je sais, je suis drôle. Mais avoir honte de mon équipe nationale depuis 2006, c’est assez désagréable. Et ça n’est pas le dernier Euro qui m’aura convaincue. Bien sûr, les joueurs n’ont pas commis d’atrocités. Nasri qui fait mime un « Ta Gueule » à la presse, ça n’est pas un drame.

Mais ça le devient quand c’est le seul fait que l’on retient parce que sur le terrain, on ne voit aucune envie. La France a pris la Suède de haut, elle a mangé le mur, et un peu de Zlatan. Elle a joué perdante face à l’Espagne, et a logiquement perdu. Où est sa fierté ? Son orgueil ? Demandez à l’Italie…

Parce que les italiens, eux, aiment profondément leur maillot, et se sentent honorés de pouvoir jouer en Nazionale. Et ils y mettent vraiment du cœur. Tout est question d’état d’esprit. Attention, la vie de la Squadra Azzurra n’a jamais été un long fleuve tranquille. C’est une de ces équipes « montagnes russes », qui, lorsqu’elles remportent une compétition majeure, échouent souvent rapidement dans la suivante.

Et après 2006, il y a eu de nombreux problèmes de comportements, lors du mondial 2010. Certes, pas au point de Knysna. Mais l’Italie a eu elle aussi à affronter des soucis disciplinaires. Et n’a pas brillé plus que la France sur le terrain. Sauf que l’Italie, contrairement à la France, a saisi le problème à bras le corps, au lieu de rester les bras croisés à attendre que ça se passe. L’Italie a réagi, en la personne de Cesare Prandelli.

Nouvel entraîneur, qui a succédé à Marcello Lippi, dont il était l’assistant, Prandelli a joué la carte de l’humilité et de la fermeté. Humilité face à sa fonction de sélectionneur –il supervise régulièrement les joueurs en allant suivre les rencontres en clubs, pour dénicher ses futures pépites et suivre la progression des talents déjà repérés- et fermeté par rapport à la discipline.

En effet, depuis son arrivée, Prandelli a imposé un code éthique : tout joueur adoptant sur le terrain un comportement inadéquat sera privé de sélection pendant un certain nombre de matchs. Pour Parme, c’était De Rossi qui a été écarté par Prandelli : pour avoir eu un comportement violent le weekend précédent, il a pris 3 matchs.

En outre, Prandelli est confronté à un problème de génération. Les gloires de la coupe du monde 2006 ont pour la plupart arrêté leur carrière en sélection, et pour celles qu’il reste, elles n’iront pas jusqu’en 2014, à part peut-être Gigi Buffon s’il ne se blesse pas d’ici là. Le sélectionneur italien doit donc reconstruire une équipe, sur la base de celle qu’il a emmenée à l’Euro en juin dernier, et qui s’est hissée jusqu’en finale, là où seule les observateurs très attentifs la voyait. C’est-à-dire, peu ou prou personne.

Et ça marche. Pourquoi ? Parce que le sélectionneur SELECTIONNE. Ca paraît simple, dit comme ça, mais en France, il y a 60 millions de sélectionneurs. Dont hélas, les instances du foot et la presse, chacun faisant pression sur ce qu’elles pensent avoir compris des désirs du reste des 60 millions de sélectionneurs.

J’exagère un peu, mais vous avez compris. Aujourd’hui, on se prive de Nasri parce qu’il a dit « Ta Gueule » à un journaliste [alors qu’en Italie, on met 3 matchs à DDR pour avoir frappé un joueur, hein] avant même de se demander si le sélectionneur l’aurait sélectionné. Non, c’est la fédé qui a décidé de le suspendre. Le sélectionneur, en France, est pris pour un incompétent incapable de savoir s’il doit prendre un joueur ou non.

En Italie, depuis la mise en place du code éthique, les joueurs sont au parfum. Jamais on n’ira leur reprocher des comportements relatifs à leur vie privée –ils alimenteront les gazettes- mais leur comportement sur le terrain se doit d’être exemplaire, sinon la sanction tombe. Résultat, Prandelli parvient à contrôler des joueurs aussi instables que Balotelli, Cassano ou El Shaarawy.

En France, on tape sur les joueurs d’abord, mais sans jamais se demander si le système qui les a produit ne serait pas, éventuellement, défectueux. Pourtant, les Nasri et autre M’Vila sont en centre de formation depuis leur 13 ans. Ils sont donc été formés, éduqués, gérés par le foot français. Il y a fatalement une part de responsabilité.

En France, on ne veut tellement pas voir le problème qu’on s’enfonce la tête très profondément dans le sable. A deux ans, précisément. Ainsi, M’Vila a été condamné à rater la prochaine coupe du monde, pour…. Etre sorti en boîte de nuit. Sérieux ??? Je vous rappelle que Zidane, en 2006, n’a rien pris, pour coups et blessures volontaires. On croit rêver.

Certains de mes amis m’expliquent que trois matchs de suspension, ça ne marcherait pas en France, parce que les joueurs s’en fichent. C’est possible. Mais justement : si les joueurs s’en fichent, c’est bien que toute la structure a échoué à inculquer aux joueurs, depuis leur 13 ans, l’amour du maillot ? Et le problème ne date pas d’aujourd’hui : Zidane, c’était déjà ça. L’amour de soi avant l’amour du maillot.

En Italie, les joueurs sont fiers de porter le maillot de la Nazionale. Sans revenir sur le sujet des hymnes –Platini ne le chantait pas, et pourtant il avait l’amour du maillot- les italiens mettent tout leur cœur à chanter Fratelli d’Italia, non comme un hymne, mais comme un cri de guerre à la façon du haka des All Blacks. Surtout à la fin, lorsqu’ils disent « Siam pronti alla morte, l’Italia chiamo, si ! » que l’on peut traduire par « Nous sommes prêts à aller à la mort, l’Italie nous appelle, oui ! »

En France, tout ceci est oublié. Comme si après la Coupe du Monde 1998, on avait pris un melon pas possible, et oublié l’essentiel. Le problème n’est pas uniquement Zidane –même si son geste l’a brutalement mis en exergue-, mais l’absence de prise de conscience de la nécessité d’afficher cet état d’esprit.

Cet abandon des valeurs par le foot français m’a profondément marquée, agacée, écoeurée. Tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience, je ne cautionnerai pas ce système. J’aime trop le foot pour ça.

C’est ça qui m’a brisé le cœur, le 9 juillet 2006.
C’est ça que j’ai retrouvé dans la Squadra Azzurra.
C’est pour ça qu’hier je vibrais en italien, et pas en français.

Mi chiamo France. L’Italia chiamò, si !

Leonardo, l’arbitrage, le foot français….

Je suis supportrice parisienne, mais sur le dossier Leonardo, je ne réagis pas en tant que parisienne.

Comme je l’ai dit dans l’After sur RMC ce soir, les problèmes que nous évoquons dépassent largement le cadre de Paris et même de l’arbitrage. Et je pense que ce procès est dirigé sur le mauvais accusé.

En ce qui concerne l’arbitrage, chaque week-end il y a des erreurs, qui nous semblent de plus en plus grossière. Le sont-elles vraiment ? Je n’ai pas de stats, mais quoi qu’il arrive, il y a une plus grande exigence de tous les acteurs du foot –et pas seulement des supporters- pour avoir un meilleur arbitrage. A voir comment améliorer ça, pour tout le monde.

Ce qui me choque, c’est la convocation de Leonardo devant le Conseil National de l’Ethique. Avoir dit que les arbitres n’étaient pas professionnels, cela relève vraiment de l’éthique ? Le foot français voudrait-ils nous imposer une certaine pensée unique ? Une omerta ? Et si il dit la même chose dans un dîner parisien, on le convoque ? C’est n’importe quoi, cette petite crise d’autoritarisme qui traduit une chose : c’est la panique de tout ce petit monde.

Il serait temps que les instances du foot cessent de taper sur les autres, et regardent la poutre qu’elles ont dans l’œil. On ne va pas se mentir, le foot français va mal.

Les instances du foot ont tiré à hue et à dia sur les joueurs (pendant l’Euro, sur les espoirs), sur les entraîneurs, sur les sélectionneurs, sur les arbitres, et maintenant sur les directeurs sportifs. Les seuls qui manquent dans la liste, ce sont les deux guignols qui dirigent le foot français.

Aujourd’hui, Je leur adresse un carton rouge et je m’explique.

Quelle est la réalité du foot français ?

En effet, le foot a des problèmes plus urgent, comme la taxe à 75% qui pourrait toucher ¼ des joueurs de la L1 –et donc grever les budgets- sans parler qu’il faudra tenir compte du fair-play financier. Ca, c’est la logique économique auquel le foot est confronté. Mais non, on préfère s’occuper de Leonardo. C’est sûr, c’est vachement important.

Sauf que pendant ce temps, hormis Paris, quasiment tous les clubs sont à vendre ou en recherche de financement. Et que fait-on ? On méprise les investisseurs étrangers, on s’en prend systématiquement à eux, on les humilie. On donne des leçons alors qu’on n’a aucun bilan bref, on fait nos coqs alors qu’on n’a plus de plumes !

Que Thiriez et ses copains apprennent un peu l’économie : ça n’est pas en France qu’on va trouver les capitaux capables de rendre un club compétitifs en Ligue 1 voir au niveau européen.

Donc on a deux solutions :

  • Soit les instances continuent de se replier sur elles-mêmes, seule possibilité d’avoir encore des votes pour se faire réélire ad vitam eternam entre gens qui dirigent le foot depuis Mathusalem, et on peut dire adieu à un l’investissement et donc au football compétitif. Il faudra donc s’occuper sérieusement de tout le reste (formation, arbitrage, ..).
  •  Soit elles s’ouvrent un peu et comprennent que de toutes façons ça ne se passera pas comme ça: dès cette saison peut être, et à tout casser dans les trois prochaines, il y aura de nouveaux petits PSG, avec des arrivées de capitaux parce que la survie des clubs en dépend. Et donc, l’impact du foot français dans le monde.

Je donne un carton rouge, c’est une exclusion temporaire, mais attention : l’économie du foot pourrait finir par les sanctionner d’un retrait de licence. On sait qui vote, à eux d’anticiper que les temps changent…

Réécouter mon intervention dans l’After Foot sur RMC ce soir