Plongée en Rase Campagne

9782709659598-001-xHasard ou coïncidence, c’est au moment où Alain Juppé prend la parole pour annoncer qu’il ne sera (toujours) pas candidat à cette présidentielle folle que j’écris ces lignes.

Toujours pas remise des 20 et 27 novembre 2016 et du #PenelopeGate. Deux jours après, aussi, une table ronde passionnante sur l’émotion et la décision en politique à laquelle participait justement Gilles Boyer.

Emotion qui me submerge à l’heure où le Patron renonce et où je ressens un double sentiment contradictoire : l’immense fierté de mes 15 ans de petit militantisme, faits de loyauté et de fidélité à Alain Juppé, mêlée à la tristesse de constater une fois de plus la hauteur de vue de cet homme d’Etat dont la France a besoin et dont la droite ne veut pas. Regrets éternels pour la France que de la savoir ainsi privée de son meilleur atout.

Emotion qui m’a submergée aussi à la lecture de Rase Campagne, de Gilles Boyer*, qui raconte les deux années durant lesquelles l’auteur a dirigé la campagne d’Alain Juppé pour la primaire de la droite. Primaire perdue, donc. Juppéiste Canal Historique (hystérique ?) tendance #SansJuppeOnEstAPoil, j’avais toutes les raisons de me jeter sur Rase Campagne. Parce que j’ai participé à cette campagne de l’intérieur et de l’extérieur mais surtout, parce que j’aime profondément Gilles Boyer. Etrange sensation de découvrir qu’en fait, c’est son propre livre qui explique le mieux pourquoi.

20 août 2014. Alain Juppé se déclare candidat à la primaire. 27 mois plus tard, il la perd. Entre les deux, Gilles Boyer dirige la campagne. En temps que collaborateur « le moins éloigné » du Patron, il a la charge de le faire gagner. Mais il perdra. Comment ? Pourquoi ? Autant de questions que se posent l’auteur dans ce livre.

L’intérêt de l’ouvrage réside en trois points. D’abord, c’est un retour de l’intérieur sur une aventure hors norme. Qu’un directeur de campagne perdant se livre à une autopsie chirurgicale d’une défaite politique quelques jours à peine après le résultat mérite que l’on s’y attarde tant c’est exceptionnel. Réaliser cette analyse à froid alors que le résultat est encore chaud témoigne en outre de l’exceptionnel capacité de Gilles Boyer à prendre de la distance par rapport aux événements. Une qualité essentielle dans son métier de conseiller. Inconsciemment, il démontre qu’il était l’homme de la situation.

Comment peut-il alors croire une seconde être responsable de la défaite ? L’homme est humble et sait prendre sa part de responsabilité. Ne cherchons pas là d’explications psychanalytiques de comptoir : c’est dans l’ADN juppéiste que d’adopter de tels comportements. Chez les vrais, il s’entend. Pour autant, est-il coupable ? Bien sûr que non. Et bien qu’il prenne dans Rase Campagne sa part de responsabilité, il y a bien trop de paramètres sur lesquels il n’avait aucune prise pour porter cet échec et accessoirement, il n’était pas non plus tout seul dans le bateau. D’où la question qui le taraude : au fond, son métier est-il encore utile ? Bien sûr qu’il l’est.

Ensuite, quiconque s’intéresse à la politique aura pu remarquer que 2017 est une année électoralement folle. Plus rien n’est certain. Les techniques de gestion de campagne sont en train de changer. Gilles Boyer explique précisément que tout ce qu’il sait de son métier est désormais dépassé, que le logiciel a changé. Que tous ses repères ont disparu et qu’il va falloir en trouver de nouveaux pour répondre à l’attente des Français, qui a évolué. Il se sert de cet argument pour se mettre hors-jeu mais c’est bien sûr un artifice que ne renierait pas un renard des surfaces.

Parce que l’homme vit, boit, mange, respire et dort (parfois) politique. C’est son monde. A la fois sa respiration et l’amour de sa vie. Celui vers lequel, en dépit de quelques infidélités, il reviendra toujours. Une drogue dure dont on croit pouvoir se passer pour toujours y replonger. Aussi, si Gilles Boyer quitte le monde des apparatchiks, il reste bel et bien en politique et tentera d’être transféré au FC Députés dès le prochain mercato, puisqu’il sera candidat aux législatives dans la 8ème circonscription des Hauts-de-Seine. M’est avis qu’il ne restera pas sur le banc de touche…

Enfin, c’est un livre profondément humain. L’auteur se raconte et raconte son métier avec une pudeur, une affection et une justesse qui ne peut que toucher. L’homme est pétri de principes aussi l’ouvrage est toujours correct : il ne balance pas, il raconte. Ses propres turpitudes. Ses propres tourments. Dans Rase Campagne, Gilles Boyer parvient à trouver le ton juste, à bonne distance, pour raconter sa campagne tellement mieux que ceux qui ont parfois tenté de le décoder, sans jamais y arriver.

L’homme est aussi à mourir de rire : de ce côté là, Rase Campagne n’est pas en reste et fait le plein d’autodérision et de drôlerie, notamment avec ses hilarantes notes de bas de page. Il sait aussi décocher quelques flèches, très subtilement, sans jamais oublier de s’en tirer quelques-unes.

Pour toutes ces raisons, Rase Campagne est un must-read pour tous les passionnés de politique mais aussi pour ceux qui n’y connaissent rien et qui découvriront ce monde décrit avec une profonde affection par son meilleur amant. Au final, ce livre est à l’image de Gilles Boyer : très bien écrit, distancié, honnête, pudique, attachant. A ne manquer sous aucun prétexte.

*Gilles Boyer est également auteur de Un Monde pour Stella (2015), un roman passionnant sur l’avenir de notre planète, et coauteur avec Edouard Philippe de deux polars géniaux se déroulant dans l’univers politique, Dans l’Ombre (2011) et L’Heure de Vérité (2007) et auquel devrait succéder un tome 3 à une date de plus en plus hypothétique, en dépit de mes pressions répétées, ce qui démontre mon haut degré d’influence sur les auteurs.

Sarko : enfin la fin du ni-ni…

sarkoniniRégionales 2015, souvenez-vous : alors que les scores du FN faisaient courir le risque d’une présidence de régions Fn, Sarkozy persistait à refuser d’indiquer une consigne de vote pour le second tour en cas d’élimination de la droite, préférant laisser à ses sympathisants le libre choix de voter pour le FN.

C’était le fameux NI-Ni : ni gauche, ni FN, je m’en lave les mains. Pendant le même temps, Alain Juppé tempêtait, se prononçant, lui, en faveur d’un vote républicain, fusse à gauche.

Qu’on soit très clair : en vertu de notre constitution, le vote se fait à bulletin secret. In fine, l’électeur a donc toujours le choix de voter pour qui il souhaite. Autrement dit, quand un politique donne une consigne de vote, ça n’est qu’une recommandation aux électeurs qui ont porté leur voix sur lui. C’est une position politique. Et à partir du moment où le FN peut se présenter à des élections, les électeurs peuvent voter pour le FN. Ca ne se discute pas.

En revanche, quand un politique prend position, il ne s’agit plus du droit des électeurs à voter comme ils veulent –c’est garanti par la Constitution- mais à donner SA propre position. Quoi qu’ait pu en dire Nicolas Sarkozy et ses amis pendant les Régionales, prôner le Ni-Ni n’est pas un refuge visant à laisser les électeurs choisir : ils ont déjà ce droit et il est constitutionnel.

Le Ni-Ni est une arme bien plus insidieuse. Elle consiste à dire aux électeurs que  s’ils souhaitent voter FN, ça ne lui pose absolument aucun problème au politique qui prend cette position et que c’est un choix tout aussi respectable que de voter pour la gauche républicaine. Il ne fait aucune différence entre ces deux offres. Autrement dit, il banalise le vote FN. Prôner le Ni-Ni, c’est dire aux électeurs que s’ils n’ont pas choisi le parti du politique concerné, ils peuvent aller vers les extrêmes.

On peut réellement s’interroger sur une telle prise de position au sein d’un parti qui se dit républicain et le porte dans son nom, et des tentations d’alliance entre Les Républicains et le FN, qui ont traversé la tête de certains de ses représentants. En la matière, Nicolas Sarkozy a beaucoup joué avec le feu.

Qu’il tourne aujourd’hui sur le Ni-Ni en affirmant chez Jean-Jacques Bourdin qu’en cas de duel Hollande/Le Pen il voterait Hollande, et tourne ainsi casaque, est heureux.

Après est-ce sincère ? Plus personne ne peut savoir, aujourd’hui, ce que pense vraiment Nicolas Sarkozy : à force de changer tout le temps d’avis sur tout pour courir après un électorat qui n’a plus envie de lui, le peuple ne parvient plus à le comprendre. La présidentielle étant, en France, encore fortement marquée par la rencontre entre un homme et un peuple, il y a fort à parier que malgré ce revirement, heureux pour une fois, cela ne soit pas suffisant pour l’emporter in fine, c’est-à-dire en mai prochain au cas où il viendrait à remporter la primaire.

Loi Travail : un petit tour aux Prud’hommes….

le-code-du-travail_4719679En ces temps de contestation sociale contre la #LoiTravail, j’ai décidé d’aller voir sur le terrain comment ça se passe pour les salariés qui se retrouvent dans l’obligation d’attaquer l’entreprise qui les a licenciés pour non-respect du droit du travail.

Je me suis donc rendue dans le Conseil des Prud’hommes du coin pour assister à l’audience du jour. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça valait son pesant de cacahuètes.

Premier cas : un salarié licencié pour ne pas s’être présenté à plusieurs reprises à un entretien avec sa hiérarchie pour se voir attribuer une nouvelle mission, le tout sur une durée de 15 jours durant lesquels il a donc été absent de l’entreprise. Si, selon les faits présentés par le demandeur, le premier entretien semble avoir été fixé un peu tardivement, il est fort probable, au vu de la plaidoirie du défendeur, que le salarié sera débouté de ses demandes et reconnu fautif d’absences injustifiées ayant entraînées son licenciement.

Ce premier exemple est intéressant car il démontre que les Prud’hommes ne sont pas un lieu où les salariés ont systématiquement raison et où les entreprises seraient condamnées à de lourds montants sans raison sur simple requête de leurs salariés. Petit rappel : 75% des décisions sont favorables aux salariés. Dans 25% des cas, les salariés sont donc déboutés des demandes qu’ils estiment fondées et pour lesquelles ils ont engagés des frais d’avocats onéreux ; il est donc nécessaire de disposer de solides arguments à l’encontre de l’employeur pour s’engager aux Prud’hommes, ce qui, avec la longueur des procédures, reste un élément réellement dissuasif pour les licenciements avec cause réelle et sérieuse.

Hélas, dès le cas suivant, ça s’est gâté pour les employeurs. Une entreprise était attaquée par son ex-salarié pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, la cause étant « fin de chantier » pour un… contrat à durée indéterminée. IN-DE-TER-MI-NEE. Ça pourrait être drôle si ça n’était pas dramatique pour le licencié. Pire, la société lui avait fait signer deux avenants pour prolonger sa période d’essai… un mois après la fin de celle-ci. Oui, oui, carrément. La fête du slip !

Enfin, l’entreprise s’était bizarrement retrouvée en liquidation judiciaire moins de trois semaines après la saisine des Prud’hommes, le tout plus d’un an après le licenciement du salarié : celui-ci, titulaire de l’aide juridictionnelle, avait en effet mis du temps à se voir conseillé. La concomitance des deux dates, dans le secteur de la sécurité de surcroît, laisse raisonnablement penser que la liquidation a été orchestrée, d’autant que la société mise en cause n’a fourni strictement aucune information à l’avocat de AGS et ne s’est bien évidemment pas présentée à l’audience.

Parmi les arguments de l’avocat des AGS, qui souhaitait limiter le montant à régler au demandeur : « il n’a été présent que 5 mois dans l’entreprise ». Bon bah 5 mois seulement, ça n’est pas grave alors ? Un salarié Kleenex, ce bonheur… Autant dire qu’il est capital de ne surtout pas baisser la référence pour fixer les indemnités aux Prud’hommes : rappelons que ces mois sont une sanction appliquée à des entreprises FAUTIVES, par décision d’un collège paritaire de conseillers Prud’homaux, en nombre égal pour représenter les employeurs et les salariés. Et non un tribunal posé là pour s’en prendre aux entreprises dont beaucoup respectent le droit !

Le cas suivant présentait un salarié remettant en cause son licenciement économique, injustifié selon lui. Et là, ça a été un festival. L’entreprise mise en cause avait licencié 4 managers de niveau intermédiaire -soit l’ensemble d’un niveau hiérarchique, ce qui est interdit-, au mois de mars, en prétendant être en difficultés économiques sur l’année… alors qu’il restait 8 mois à courir sur l’exercice ! Donc le patron estime en mars qu’il ne pourra rien faire pour améliorer son chiffre d’affaires. Le reste de l’année, pendant les 8 AUTRES MOIS, il fait quoi au lieu de chercher des clients, un tennis ?

Ça vous amuse si j’ajoute qu’il n’a présenté aucune pièce comptable permettant de corroborer la vision de sa boule de cristal ? Vous en voulez encore ? Un mois avant de licencier ces 4 cadres, ce patron avait fait un prêt à sa banque sur le motif suivant : embauche de 4 personnes. Le mec prétend à sa banque qu’il embauche, et en fait il licencie. Argument de l’avocat : « C’est l’argument que la banque a bien voulu retenir pour justifier son crédit ». PARDON ? Mais mon gars, quiconque a déjà demandé un prêt sait que l’octroi d’un prêt dépend de l’utilisation prévue ainsi, accessoirement, que les taux d’intérêts. Dites les gens, vous pensez quoi d’un patron qui ment à sa banque pour obtenir un crédit ? Qui prétend embaucher et qui en fait, licencie ?

Je vous passe les détails croustillants du type oubli de proposer un reclassement aux salariés licenciés économiques (ah ah, c’est quand même la base) ou encore l’utilisation du témoignage douteux du seul des 4 cadres réembauché (douteux car on peut raisonnablement penser qu’il a été écrit sous l’influence de son employeur, un lien de subordination existant entre eux), et autres joyeusetés, comme les effets de manche de l’avocat qui passe 10 minutes à expliquer à quel point l’employé qui attaque est de mauvaise foi, en prétendant qu’il a fourni un tableau des heures supplémentaires qui seraient dues par l’entreprise sans retirer celles payées par l’entreprise. Un bon tiers de sa plaidoirie a été consacrée à ce point pour qu’au final, l’avocate du salarié démontre par A+B en sortant le tableau remis par le salarié qu’il y avait bien deux colonnes, dont celles des heures supplémentaires payées. Un tiers de plaidoirie pour chier sur le salarié dans le seul but d’induire le tribunal en erreur, ou comment faire perdre son temps au CPH.

Ces divagations n’ont que peu de rapport avec le fond. Le fait est qu’aujourd’hui, et avant une loi de type El Khomri, il est impossible de licencier selon des estimations comptables qui sortent tout droit de la boule de cristal de l’employeur et non d’une situation comptable avérée. Si cet employeur pensait vraiment ne pas s’en sortir, pourquoi n’a-t-il pas fait certifier une situation intermédiaire, par exemple au 30 juin par un expert-comptable ?

On arrive au vrai problème : aujourd’hui, un certain nombre d’employeurs, souvent de petites sociétés, pensent qu’ils ont tous les droits sur leurs salariés, et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Bah non. Il y a un gros livre rouge qui s’appelle le Code du Travail, et qui fixe des règles. C’est comme le code de la route : quand tu es rattrapé par la patrouille, tu es sanctionné selon la gravité de ta faute. Et c’est normal. A voir les agissements de ces entreprises, les sanctions ne semblent toujours pas suffisamment dissuasives, surtout pour les salariés disposant de peu de temps de présence dans les entreprises. C’est pourquoi il est capital de ne pas les réduire en imposant un barème plus favorable aux employeurs, faute de quoi les employeurs-voyous iront encore plus loin dans la maltraitance.

Je me répète : on parle, aux Prud’hommes, de sanctions pour des employeurs QUI SE SONT MIS EN FAUTE au regard du code du Travail. Quand j’entends le MEDEF hurler à la mort pour réclamer d’aller encore plus loin que la #LoiTravail proposée par le gouvernement -et pour l’heure vidée de ces éléments avant les éventuels amendements filous pouvant survenir lors de l’examen du Projet de Loi au Parlement- on a un peu tendance à l’oublier. Si les entreprises ne veulent pas « risquer les Prud’hommes », je leur conseille une technique qui a fait ses preuves : RESPECTER LE CODE DU TRAVAIL et accepter qu’on ne puisse pas virer un salarié sans aucune raison valable, comme un Kleenex. Simple, efficace, économique et socialement responsable. Chiche ?

La République des Citoyens : ensemble, modernisons la vie politique !

bannerQuatre jours après le scrutin, et en dépit de la déferlante Star Wars, tout le monde a encore en tête ces Régionales. Le score du FN, tant au national que dans les régions où il a été si près de l’emporter. L’abstention, qui marque la désaffection des citoyens pour la politique. Les réactions de certains irresponsables politiques, nettement plus préoccupés par leur intérêt particulier que par l’intérêt général qu’ils ont pourtant mandat de défendre.

Aujourd’hui, nous sommes nombreux à faire le constat d’une France en fin de régime, marquée par une classe politique envenimée dans une logique de communication plus que d’action, finissant par se rendre illisible à force d’abuser des effets d’annonce non suivi de réformes et de résultats, et de buzz politique souvent à côté de la plaque et sans impact sur la chose publique. Le système est mort, il faut se renouveler.

Alors, que faire ?

La République des Citoyens, composée de citoyens d’origine diverses qui ne sont pas des professionnels de la politique et surtout qui ne sont au service de personne, propose de s’unir pour changer la vie politique en profondeur. Cela implique d’importantes modifications institutionnelles, qui permettront de faire émerger une nouvelle mentalité que nous appelons tous de nos vœux, afin de renouveler l’offre politique dans une organisation démocratique modernisée :

  • Sortir du système des partis, totalement sclérosé, incohérent et dépassé : droite et gauche, aujourd’hui, ne sont plus des références pertinentes
  • Réduire le nombre d’élus
  • Limiter strictement les mandats dans l’espace et dans le temps
  • Définir un statut de l’élu, indispensable pour déprofessionnaliser la vie politique et lever les freins qui empêchent aujourd’hui certaines catégories de s’engager
  • Instaurer le scrutin à la proportionnelle, seule gage d’une véritable représentativité.
  • Instaurer une stricte parité
  • Renforcer les pouvoirs du Parlement

Ces propositions visent à rénover complètement la manière de penser et de faire de ma politique : en permettant d’échapper au régime des partis, de renforcer le rôle et l’efficacité des élus tout en réduisant leur coût, et d’assurer une véritable représentativité de tous dans les instances politiques tout en cassant le concept de classe politique et en évitant que l’engagement public ne soit un métier, elles permettront d’instaurer à nouveau le lien de confiance entre le peuple et ses élus et de rendre à l’action politique la sincérité qui lui est nécessaire.

La République des Citoyens propose de mobiliser ceux qui se sentent concernés pour inventer la France de demain. Alors, on se bouge ?

Appel de La République des Citoyens

Rejoindre La République des Citoyens

Un monde pour Stella : et l’Homme dans tout ça ?

UnMondePourStellaMa première rencontre avec Un monde pour Stella remonte à 2012. Je rencontre pour la première fois Gilles Boyer, dont j’ai adoré les deux premiers romans écrits en duo avec Edouard Philippe : l’Heure de Vérité (2007) et Dans l’Ombre (2011).

Assis à une table de ce café parisien, il tapote sur son Mac. Il travaille à ce nouvel ouvrage, seul cette fois. D’emblée, il m’annonce que ce sera très différent. Ce roman, c’est Un monde pour Stella.

2014. Gilles Boyer m’a promis qu’après les municipales, lui et Edouard Philippe se remettront à écrire la suite des aventures de Winston qu’il avoue constituer une trilogie. Mais le 20 août, je comprends qu’il n’en sera rien à l’instant même où Alain Juppé déclare sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Eh merde, Winston prend 7 ans en pleine face. Et pourtant dès le déjeuner, je fais comme tous les juppéistes un peu éclairés : je participe aux Auditeurs ont la parole, sur RTL, pour dire tout le bien que je pense de la décision de Juppé. Je parle encore un peu à Gilles ou Edouard de Winston mais pour rire : en réalité, on est déjà tous au travail pour la campagne.

2015. A la fin de l’été, les infos se font plus précises sur la sortie d’Un monde pour Stella. Ce sera le 7 octobre. La veille, tout ce que Gilles compte d’amis et de juppéistes plus ou moins sincères se presse dans la librairie Gallimard pour booster les ventes, lécher le cul du directeur de campagne du peut-être futur président, le soutenir et le féliciter. J’en suis mais je ne m’éternise pas : un parasite me fait fuir et puis je n’ai pas encore lu l’ouvrage.

A ce stade, je ne peux pas décemment lui dire quoi que ce soit, donc autant me taire. J’ai besoin de le lire pour savoir si je vais aimer. Et ça n’est pas gagné : je ne connais rien à l’environnement, qui se résume pour moi à trier péniblement mes déchets que d’autres jetteront au milieu de l’océan pour former un continent de plastique. Je ne m’en fiche pas, mais je me sens impuissante, ce qui m’éloigne de ce sujet.

8 octobre 2015, 12h. Installée dans la salle d’attente du médecin, j’attends mon tour. Il y a quelques minutes, en ouvrant la boîte aux lettres, j’y ai trouvé Un monde pour Stella. Je l’ai serré bien fort, sachant que j’allais entamer la lecture dès les instants suivants. Il est temps.

Qu’est ce qui pourrait sauver la Terre ? Voilà une question que l’Homme prétend se poser depuis un paquet d’années sans pour autant concrétiser les idées qui ont pu émerger. Cette fois, les politiques ont décidé d’unir leurs efforts pour changer le monde et c’est Esther qu’ils ont mandatée pour définir les actions à mener.

11 octobre 2015, 19h. Je viens de terminer Un monde pour Stella. D’abord circonspecte, j’ai dévoré ce bouquin. Chaque chapitre, chaque ligne, chaque pensée : telle une éponge, je m’en suis imprégnée. J’ai un temps pensé à lancer un mouvement apolitique visant à faire élire Gilles Boyer président du monde, puis j’ai ri : Un monde pour Stella n’est pas un livre-programme de prescriptions pour guérir la planète. C’est bien plus profond que cela.

Un monde pour Stella est une réflexion sur l’Homme et son environnement. Parasite pour la Terre qui l’a fait naître, l’Homme est au centre de toutes les questions environnementales. Il dispose de toutes les solutions écologiques, économiques et sociales, mais est-il capable de les mettre en œuvre ? A en payer le prix ? Et quel prix ? Le prix nécessaire ou le plus brutal ?

Cet ouvrage passionnant aborde toutes ces questions. Certains trouveront peut-être certaines explications scientifiques trop longues. Pas moi : étant véritablement documentées, elles ont permis à l’absolue néophyte que je suis de comprendre les enjeux pour mieux réfléchir à la vraie question centrale du livre : l’Homme, mis à nu, dans toute sa complexité mais aussi dans ce qu’il a de plus animal.

Un monde pour Stella : un livre à lire d’urgence et à réfléchir en même temps, histoire d’apprécier au mieux -ou pas- la Cop 21, qui se tiendra à Paris dans quelques semaines. Avec une idée en tête : si l’on n’y prenait garde, cette histoire pourrait être la nôtre.