Le Havre, chemins de traverse

N’y allons pas par quatre chemins. J’ai toujours pensé que Le Havre était une ville moche où il pleuvait. Je n’avais jamais été attirée par cette ville, qui me semblait, vue de loin et de mes certitudes, sans âme et trop industrielle.

Mais je n’aime pas les avis définitifs et encore moins sans avoir expérimenté. C’est la raison qui m’a poussée, à l’occasion de ce festival Le Goût des Autres, à me confronter mes a priori et à partir à la découverte des charmes qui avaient pu inspirer tant d’auteurs -parmi lesquels Balzac, Flaubert ou Maupassant- et d’artistes ayant dépeint Le Havre dans leurs œuvres.

Si la ville est connue pour son architecture et son port, que j’évoquerai dans des articles spécifiques, j’ai voulu aller me balader dans les rues : mon choix s’est alors naturellement porté sur le circuit des escaliers.

Car des escaliers, il y en a un certain nombre !

Véritable flemmarde, j’ai pris le bus jusqu’au Fort de Sainte Adresse, pour faire le chemin dans le sens de la descente. Et découvrir quelques merveilles en chemin…

Ancienne base militaire désaffectée, le Fort de Sainte Adresse, initialement prévu pour repousser une attaque venant de la mer, il a été reconverti en 2008 en jardins suspendus.

Ils s’étendent sur 17 hectares et offrent un instant sensoriel et dépaysants. La serre contient quant à elle de nombreuses plantes parfumées ou aromatiques, végétaux de tous les pays, orchidées, bégonias, succulentes et bien d’autres espèces végétales exotiques.

Surplombant la baie de Seine, ce lieu incontournable offre également un magnifique point de vue sur la ville, le port et la mer. Mais ce qui m’a frappée, surtout, c’est l’espace et le calme des lieux. On y trouve même des bancs où l’on peut passer des heures à lire dans ce cadre si apaisant.

A quelques encablures, un peu en contrebas, se trouve le château des Gadelles, un édifice à l’architecture étonnante. Selon les notes figurant sur le site internet de la Ville, seule la conciergerie-bibliothèque, conçue à l’imitation de l’Arco de Santa Maria de Burgos, subsiste d’un vaste projet de château de l’architecte parisien Pierre-Edouard Dumont.

Construite en 1886 en collaboration avec l’architecte Henri Toutain, comportant des structures métalliques de Gustave Eiffel pour la couverture, elle a été restaurée en 1996, inscrite partiellement au titre des Monuments Historiques en 1997, et depuis transformée en appartements. Etonnant !

Le quartier Saint-Vincent a été rattaché à la ville basse à la suite de la démolition des fortifications ordonnée à partir de 1852. En parcourant ses rues étroites, l’on peut apercevoir de grandes demeures bourgeoises édifiées dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Certaines sont des maisons de négociants, reconnaissables par leurs toits surmontés d’un belvédère à terrasse destiné à guetter les navires. C’est toute la richesse de la Ville Haute du Havre, qui raconte elle aussi l’histoire de la cité au fil du temps, en rappelant au visiteur qu’il se trouve bien dans une ville portuaire. De quoi faire oublier bien vite l’idée que Le Havre serait moche et quelconque !

Durant la Seconde Guerre mondiale, les organes de commandement de la forteresse du Havre se situent sur les hauteurs du Havre, principalement le long de la rue Félix Faure et en contrebas de celle-ci.

A partir de 1942, les Allemands construisent plusieurs bunkers, la plupart dissimulés dans les propriétés réquisitionnées. Le poste de commandement est reconnaissable par son aspect massif et ses deux portes blindées. Il abritait les officiers de permanence ainsi qu’un important centre de transmission, relié à toutes les unités de la place et aux différents Etats-Majors. Il était défendu par d’autres ouvrages construits à proximité. Hélas, il ne se visite pas, hormis lors d’événements très spéciaux.

Datée de la fin du XIXe siècle, la Villa Le Bosphore « néo-Renaissance », de brique et de pierre, est surmontée d’un toit à long pan, abritant une série de lucarnes.

Elle est habitée à cette période par Jules Siegfried, homme politique et négociant havrais. Né à Mulhouse en 1837, il incarne les valeurs d’un patronat paternaliste et social, prônées par Jean Dollfuss et les industriels alsaciens émigrants, après la guerre franco-prussienne.

En tant que maire, le plus jeune qu’ait connu Le Havre, il fonde en 1870 la Société havraise des cités ouvrières, qui réalise des logements sociaux comme la cité havraise et aménage le quartier ouvrier de l’Eure autour du boulevard de l’Amiral Mouchez. Il devient député puis ministre du Commerce et de l’Industrie. C’est à ce poste qu’il fait voter en 1894 la loi sur l’« Habitat Bon Marché » (HBM) en faveur du logement social.

A partir du XVIIIe siècle, les négociants installent des pavillons sur la commune d’Ingouville, hors fortifications, avec jardins et vue sur la mer. Le pavillon Latham, construit entre 1826 et 1842 à l’emplacement d’une ancienne ferme est, malgré quelques transformations, l’un des rares témoins qui subsistent de cette époque où les riches propriétaires habitaient ce que l’on appelle « la Côte ».

Toute la magie du Havre se trouve aux confins de ces escaliers, qui permettent d’accéder à de multiples points de vue sur la ville basse et ses ensembles urbains.

On y découvre l’estuaire de la Seine et le port, dont les fameuses cheminées et au loin, les grues de chargement d’un côté, et plus près, le clocher de l’église Saint Joseph..

Pour redescendre vers la ville basse, j’ai emprunté le funiculaire de la côte, surnommé « la ficelle ». Inauguré en 1890, il mesure 343 mètres de long pour un dénivelé de 78 mètres. Initialement à vapeur, il ne prévoit qu’une voiture de 32 places et 12 déplacements par heure. En 1911 il est électrifié.

Endommagé par les bombardements de 1944, il est remis en service en 1946. Aujourd’hui il comporte deux cabines tirées par un câble sur une seule voie avec évitement central et transporte environ 400 000 personnes par an.

Après les marches et cette promenade dans la ville haute, j’ai eu envie de m’intéresser à la thématique de l’eau dans la ville. Car Le Havre n’en manque pas ! Bordée par la mer, la ville compte aussi de nombreux bassins où stationnent les bateaux.

Ayant choisi de loger à l’hôtel Mercure, j’ai eu tout le loisir de contempler, pendant tout mon séjour, le bassin du Commerce, sur lequel donnait ma chambre.

La vendeuse du Local Shop m’a raconté qu’il y a longtemps, les communistes avaient eu pour projet de le combler pour en faire un gigantesque parking. Quelle hérésie… Heureusement le bassin existe et s’est doté d’une passerelle très design, primée en 1972, et s’achève sur le Volcan réalisé par l’architecte Oscar Niemeyer. Quel bonheur d’admirer, à toute heure du jour, la lumière se poser sur ce bassin.

En me rendant au festival, situé dans le quartier des Docks, j’ai pu longer d’autres bassins : le bassin Vauban où se trouvent de nombreux bateaux de plaisance, le bassin de l’Eure qui sert de passage vers la mer, et le bassin Paul Vatine, qui borde les docks.

De l’eau, des ponts, des lignes… autant de points de départ vers de nouveaux horizons. Autant de lieux où flâner, rêver, lire… Un peu de l’âme du Havre.

Note : cet article a été complété grâce aux précieuses informations contenues dans les publications de la Ville du Havre et notamment ses publications et son site internet, que je vous invite à visiter.

Le Havre, port de lecture

Le Festival Le Goût des Autres, qui m’a attirée jusqu’au Havre tel un aimant, n’est qu’une petite partie d’une politique beaucoup plus large de lecture, mise en place par la municipalité du Havre sous l’impulsion de son ancien maire Edouard Philippe. En bon lecteur et auteur, il a eu l’envie de décliner toute une gamme de service pour mettre la lecture à la place qu’elle mérite dans la ville.

Et cette politique est ambitieuse. Elle veut aller à la rencontre de ceux qui aiment déjà la lecture mais aussi, d’offrir la possibilité à ceux qui sont a priori moins en contact avec les livres de pouvoir les découvrir. Parce que la lecture est avant tout un plaisir !

Le plan Lire au Havre, mis en place par la municipalité se décline en plusieurs objectifs :

  • susciter l’appétit de lecture,
  • favoriser l’accès individuel aux oeuvres (écrites, sonores, visuelles ou numériques),
  • faciliter les échanges, les rencontres,
  • participer à la construction de la citoyenneté,
  • familiariser le public avec une pratique qui, studieuse ou ludique, permet d’accéder à bien des formes d’expressions sensibles.

Pour y parvenir, les actions sont nombreuses. Elles concernant aussi bien l’accès physique au livre, par l’ouverture de la bibliothèque Oscar Niemeyer et le renforcement des bibliothèques existantes dont certaines sont ouvertes le dimanche, la mise en place de relais lecture ou le concept des livres nomades et des livres à domicile, que des actions de découvertes, dont fait partie le Festival Le Goût des Autres ou les randonnées littéraires dans la ville, des contes et histoires dans les halls d’immeuble, ou une plus grande ouverture au numérique. Enfin, la littérature est envisagée comme un vecteur de création, notamment via les concours de nouvelles.

Parmi mes coups de cœur, deux actions particulièrement intéressantes :

  • le livre nomade propose à tous de découvrir d’autres façons de rencontrer les livres… partout ! Les points « Livres nomades » sont répartis dans plus de 70 lieux et disposition de tous des livres. Ceux-ci peuvent être gratuitement lus sur place, empruntés, puis redéposés dans n’importe quel point … ou pas ! Plus de 100 000 livres sont ainsi en circulation. J’aime tellement l’idée que j’ai proposé à ma propre municipalité d’instaurer le même système.
  • les stages Booktuber : les Booktubers sont les YouTubers qui consacrent leurs chroniques vidéos aux livres, faisant ainsi partager leurs découvertes d’auteurs et d’œuvres. La ville du Havre permet à ceux qui le souhaitent de se former aux techniques de la vidéo -prise de vue et montage) afin de développer cette pratique. J’adore !

Cette politique volontariste et très diversifiée, alliant l’accès à la connaissance et la créativité sous différentes formes, a permis au Havre de devenir un vrai paradis pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin aux livres.

Pour en savoir plus

 

Rome Antique (1)

Mardi 7 août. C’est parti pour la première journée de ce périple de trois jours et demi dans Rome. Aujourd’hui, la Rome Antique, première partie !

08h30. Petit déjeuner. Pas terrible. Les croissants locaux made by Mercure sont juste infects. Le pain est moyen, seule la confiture est acceptable. Pêches en conserve, un peu de melon. Un jus d’orange qui doit être du Tropicana. Quelques mini-muffins industriellement parfumés à la vanille. Et un café. Caffèèèèèèè !

Une heure plus tard, je quitte l’hôtel. Direction le Colisée, à 200 mètres à pied, pour acheter dans une petite guérite située à ses pieds les titres de transports qui me seront nécessaire tout au long de ce voyage, et notamment le Roma Pass.

Touriste, si tu restes au moins 3 jours, cette carte est ta nouvelle meilleure amie. Pour 30 euros, tu peux voyager gratuitement dans Rome (bus et métro) et bénéficier de deux visites gratuites parmi celles proposées dans la liste.

Si tu es malin –et tu l’es- tu choisis les deux les plus chères. Ainsi, avec deux visites à 12 €, la carte de transport pour 3 jours te revient à 6 €. Le billet pour une journée, lui, coûte 4 €. C’est donc très économique. Mais là n’est pas le seul avantage du Roma Pass. Ce qui lui vaut tout l’amour des touristes, c’est sa qualité de « coupe-file », qui permet de griller tout le monde à l’entrée des monuments les plus visités. Dont le Colisée.

Le sport principal à Rome consiste à attendre le bus, qui passe un peu quand il veut. On peut l’attendre très longtemps, et en voir deux ou trois arriver en même temps. La légende locale veut que les retards soient liés au souhait des chauffeurs de terminer leurs parties de cartes… ce qui explique du coup les bus arrivant en même temps.

D’ailleurs, à Rome, il n’y a pas d’horaires aux arrêts. Juste de grands panneaux recensant la liste des arrêts par ligne. Autre spécificité locale : les arrêts portent souvent le nom des rues, et le parcours de la ligne indique combien il y a d’arrêts dans cette rue. Oui, vous pouvez avoir trois arrêts qui portent le même nom : à vous de savoir lequel est le bon ! Si vous vous trompez, ça n’est pas très grave : à Rome, tout est à proximité, vous n’aurez donc pas beaucoup à marcher.

Première visite, les forums impériaux dont le plus grand, le forum de Trajan et la célèbre Colonne Trajane.

Si les bâtiments sont plutôt bien conservés, il ne reste plus grand chose de la place. Heureusement le livret de la Rome Antique permet de se faire une idée pour imaginer à quoi pouvait ressembler ce haut lieu de la vie romaine, extension du Forum Impérial.

Sur la gauche du Forum de Trajan, juste derrière les forums de César et d’Auguste, se trouve Il Vittoriano.

Situé sur la Piazza Venezzia, cet édifice imposant de marbre blanc, ressemblant à une machine à écrire, a été érigé en 1885 pour célébrer l’Italie unifiée et rendre hommage à son premier roi, Victor-Emmanuel II. Egalement connu sous le nom d’Altare della Patria (Autel de la Patrie), il est adulé par les uns, et détesté par les autres. Outre une gigantesque statue du souverain, on peut y voir la tombe du soldat inconnu, sur le haut du bâtiment, entre les deux statues de Victoria conduisant un quadrige.

Après avoir fait le tour du bâtiment, j’accède au Capitole par le côté droit du Vittoriano. Sur le flanc de la colline se trouvent les vestiges de l’Insula dell’Ara Coeli.

Découverts en 1926 au pied du Capitole, ces restes de l’insula Romana sont l’unique exemple d’habitations plébéiennes collectives restant de l’Empire.

J’en fais le tour pour accéder au Capitole.  Au pied de la colline, de chaque côté de la Cordonota, l’escalier qui monte depuis la piazza d’Aracoeli, deux lions crachent l’eau de leur fontaine.

En haut des marches, la piazza del Campigliano, dessinée par Michel-Ange, est bordée par trois palais : le Palazzo Nuovo à gauche, le Palazzo dei Conservatori à droite, et le Palazzo Senatorio tout droit. Les Musées du Capitole ont été aménagés dans les deux premiers, qui se font face. Dans le troisième siège le Conseil Municipal. Au centre trône la copie de la statue de Marc-Aurèle, dont l’original est exposé dans le musée du Capitole.

La visite du Musée du Capitole me déçoit. Hormis la louve capitoline et la statue équestre de Marc-Aurèle (datant du IIème siècle), peu de pièces sont vraiment intéressantes.

Les peintures ne valent pas le détour –tout juste deux petits Le Caravage- et j’avoue ne pas être du tout fan des bibelots. Finalement, seules les antiquités de la cour justifient le déplacement, notamment les fragments de l’immense statue de Constantin, haute de 12 m, qui ornaient la basilique de Maxence sur le Forum.

La véritable surprise de la visite, c’est l’exposition temporaire Lux in Arcana, les archives secrètes du Vatican.

Créée pour le quatrième centenaire de la fondation des Archives Secrètes du Vatican, elle propose aux visiteurs de découvrir 100 documents originaux et précieux jusqu’à présent conservées dans les près de 85 km linéaires des Archives Secrètes Vaticanes.

Une mine de trésors ! L’exposition me laissera un seul regret : les photos étant interdites, j’aurais aimé pouvoir disposer du catalogue. Hélas, il n’était disponible qu’en italien et en anglais. Etant donné la qualité des pièces présentées, il est dommage de ne pouvoir disposer de cet outil dans plusieurs langues.

Les visites terminées, j’ai poursuivi mes pérégrinations sur la colline du Capitole, à travers les ruelles et les jardins.

Il est midi et la canicule fait rage sur Rome : pas moins de 38° à l’ombre. En 2h, dont une dans le frais d’un musée, j’ai déjà avalé 1 litre d’eau.

Heureusement, la société civile distribue des bouteilles d’eau gratuites aux touristes, qui les conservent pour les remplir ensuite aux fontaines de Rome.

 

Sur le côté droit de la place, il est possible d’accéder gratuitement à la terrasse du Musée du Capitole par une entrée indépendante située sur le Piazzale Caffarelli.

Cette sympathique terrasse offre un joli panorama sur la ville, ses coupoles et ses toits. C’est également là que se trouve le Caffè Capitolino. Je choisis d’y déjeuner sur le pouce d’une pizzetta rossa à la pâte bien trop grasse (3 €) et d’une bouteille d’eau 50 cl bien trop chère (1,5 €). Ce déjeuner sur le pouce reste tout de même peu onéreux pour un musée (4,5 €), malgré son aspect trop industriel.

Hélas, il est impossible de descendre la colline du Capitole via ses jardins, fermés au public. Contournant le Capitole par sa droite, je descends alors la via di Teatro di Marcello, tout en observant les quelques ruines encore visibles sur le Capitole.

Je passe alors devant le Teatro di Marcello, dont l’architecture fait penser à un petit Colisée.

Construit sur le Champ de Mars à Rome, le théâtre fut commencé sous Jules César et terminé sous Auguste. C’est le plus ancien théâtre en pierre de Rome qui ait subsisté. Dédié au neveu d’Auguste Marcellus, il était formé de trois étages et pouvait contenir environ 13 000 spectateurs. Il reste une grande partie de l’édifice, car il fut utilisé comme palais au Moyen Âge : le palazzo dei Savelli domine les deux premiers étages d’arcades antiques.

Cette avenue débouche sur la piazza della Bocca della Verita, où se trouve le Forum Boarium et la chiesa Santa Maria in Cosmedin.

Pour accéder à la célèbre Bocca della Verità, qui se refermerait sur la main des menteurs, il faut patienter : pas moins d’une heure de queue !

Tour à tour, chacun met 0,5 € dans le nourrain, puis pose en mettant sa main dans la sculpture.

Une fois dans la basilique Sainte Marie in Cosmedin, je visite la crypte d’Hadrien –je vous déconseille d’y aller sans vous être renseigné avant sur cette crypte, vous pourriez avoir juste l’impression de visiter une vieille cave.

Puis je découvre  la basilique, qui renferme de magnifiques fresques, dont l’une représente l’épiphanie.

En sortant de la basilique, je prends la rue située à gauche, qui me permet de remonter jusqu’au Circo Massimo.

Ce grand pré elliptique, situé au pied du Palatin, servait autrefois aux courses de char. Le pré de Ben Hur, en somme !

S’il n’en reste qu’un peu d’herbe, les reconstitutions permettent de réaliser la grandeur de cet espace, qui pouvait accueillir jusqu’à 150 000 spectateur.

En théorie, j’aurais du visiter ensuite le Palatin voisin, le Forum et le Colisée. Ravagée par la chaleur -j’en viens à bénir l’eau chaude- je remets ces visites au lendemain. Faute de bus, c’est à pied que je rentre à pied l’hôtel après avoir bu un nouveau litre d’eau.

C’est le moment idéal pour profiter de l’air de la terrasse – la mer n’est qu’à une trentaine de kilomètres- et de la piscine, avec vue sur le Colisée.

Chauffée uniquement par le soleil, l’eau est un peu fraîche, mais quel cadre !

En début de soirée, je sors de nouveau dans les rues de Rome, pour dîner. Je choisis au hasard de m’arrêter chez Naumachia, un petit bar à vins situé Via Ostilia, à proximité du Colisée.

Ce premier dîner, composé d’un beignet de fleur de courgette, d’une bruschetta al pomodoro (pain frotté à l’ail et huile d’olive agrémenté d’une salade de tomates parfaitement assaisonnée au basilic), d’une pizza roquette, jambon de parme, tomates cerise et d’un coca, ne me coûte que 14,5 €.

En sortant du restaurant, sur le chemin de l’hôtel, je cède à la tradition de la glace italienne –la vraie, pas celle qui sort d’une horrible machine- pour déguster une grosse glace pistaccio/caffè (5 €) dans une vraie gelateria.

La dolce vita !

Circo Massimo

Le Cirque Maxime, avec son plan elliptique de 664 x 123 m, est situé dans le vallon qui sépare la colline du Palatin de celle de l’Aventin.

C’est le siège de jeux – courses de chevaux et de chars – depuis les débuts de la cité.

Les premières installations furent en bois et remontent probablement à l’époque des Rois Tarquins au VI ème siècle av-JC.

Sa construction fit passer Rome de village au rang de cité monumentale, à l’emplacement où, depuis Romulus, se seraient déroulées les rites et les jeux sacrés en l’honneur du dieu Consus et appelés consualia. C’est précisément au cours de l’un d’eux que serait survenu le rapt des Sabines auquel les Romains, selon la légende, se seraient livrés pour entreprendre l’accroissement démographique de la ville.

Les premières structures en pierre remontent au IIème siècle av-JC, elles concernaient surtout les équipements employés pour les compétitions. C’est sous Jules César que les premiers gradins en pierre sont construits, donnant à l’édifice sa forme définitive vers 46 av-JC.

Le monument fut restauré après un incendie et embelli par Auguste qui ajouta même un obélisque de Ramses II rapporté d’Egypte. Il fut déplacé au XVIème siècle par le Pape Sisto V sur la Place du Peuple (Piazza del Popolo). D’autres embellissements se succédèrent sous les empereurs Tibère et Néron et un arc fut érigé pour Titus en 81 ap-JC.

Après un incendie important, il fut reconstruit par Domitius et Trajan en 103 ap-JC : c’est de cette époque que remontent la plupart des restes qui ont traversé le temps jusqu’à nos jours.

Maintes fois embelli, en 357 ap-JC Constantin y ériga un second obélisque égyptien de Toutmosis III (aujourd’hui devant Saint-Jean du Latran).

Le cirque sera utilisé  jusqu’aux dernières compétitions organisées par Totila en 549.

Il pouvait accueillir, à l’époque d’Auguste, jusqu’à 150 000 spectateurs. Trajan porta ce nombre à 250 000 grâce à des travaux d’agrandissement.

Aujourd’hui diverses manifestations ont lieux sur le Cirque Maxime, dont un festival de musique qui se tient au début de l’été où des stars pop/rock sont invitées. C’est aussi là que se sont réunis les romains pour assister à la finale de l’Euro 2012.

 

 

 

 

 

Informations

Le Cirque Maxime est un parc à entrée libre, entre les collines du Palatin et de l’Aventin.