Le Havre, port de lecture

Le Festival Le Goût des Autres, qui m’a attirée jusqu’au Havre tel un aimant, n’est qu’une petite partie d’une politique beaucoup plus large de lecture, mise en place par la municipalité du Havre sous l’impulsion de son ancien maire Edouard Philippe. En bon lecteur et auteur, il a eu l’envie de décliner toute une gamme de service pour mettre la lecture à la place qu’elle mérite dans la ville.

Et cette politique est ambitieuse. Elle veut aller à la rencontre de ceux qui aiment déjà la lecture mais aussi, d’offrir la possibilité à ceux qui sont a priori moins en contact avec les livres de pouvoir les découvrir. Parce que la lecture est avant tout un plaisir !

Le plan Lire au Havre, mis en place par la municipalité se décline en plusieurs objectifs :

  • susciter l’appétit de lecture,
  • favoriser l’accès individuel aux oeuvres (écrites, sonores, visuelles ou numériques),
  • faciliter les échanges, les rencontres,
  • participer à la construction de la citoyenneté,
  • familiariser le public avec une pratique qui, studieuse ou ludique, permet d’accéder à bien des formes d’expressions sensibles.

Pour y parvenir, les actions sont nombreuses. Elles concernant aussi bien l’accès physique au livre, par l’ouverture de la bibliothèque Oscar Niemeyer et le renforcement des bibliothèques existantes dont certaines sont ouvertes le dimanche, la mise en place de relais lecture ou le concept des livres nomades et des livres à domicile, que des actions de découvertes, dont fait partie le Festival Le Goût des Autres ou les randonnées littéraires dans la ville, des contes et histoires dans les halls d’immeuble, ou une plus grande ouverture au numérique. Enfin, la littérature est envisagée comme un vecteur de création, notamment via les concours de nouvelles.

Parmi mes coups de cœur, deux actions particulièrement intéressantes :

  • le livre nomade propose à tous de découvrir d’autres façons de rencontrer les livres… partout ! Les points « Livres nomades » sont répartis dans plus de 70 lieux et disposition de tous des livres. Ceux-ci peuvent être gratuitement lus sur place, empruntés, puis redéposés dans n’importe quel point … ou pas ! Plus de 100 000 livres sont ainsi en circulation. J’aime tellement l’idée que j’ai proposé à ma propre municipalité d’instaurer le même système.
  • les stages Booktuber : les Booktubers sont les YouTubers qui consacrent leurs chroniques vidéos aux livres, faisant ainsi partager leurs découvertes d’auteurs et d’œuvres. La ville du Havre permet à ceux qui le souhaitent de se former aux techniques de la vidéo -prise de vue et montage) afin de développer cette pratique. J’adore !

Cette politique volontariste et très diversifiée, alliant l’accès à la connaissance et la créativité sous différentes formes, a permis au Havre de devenir un vrai paradis pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin aux livres.

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LGDA 2019 : Voyage, voyage…

Sur la route… Pour certains c’est une chanson de De Palmas, mais pour les aficionados de littérature, c’est une œuvre majeure de l’incontournable Jack Kerouac.

Et partir sur la route, c’est ce que nous propose cette huitième édition du Festival Le Goût des Autres, à travers la thématique de cette année : les littératures des voyages.

Ce nouveau tome du festival Le Goût des Autres se décline en cinq chapitres :

  • La Grande Route, dédiée à l’exploration des grands textes de la littérature mondiale (Homère, London, Kerouac) et aux correspondances du Havre avec de grandes métropoles étrangères (Amsterdam, Mossoul, Tunis).
  • Le monde est fiction permettra de découvrir les écrivains du monde entier, avec notamment le 40e anniversaire des éditions Métailié en compagnie de Leonardo Padura, grand écrivain cubain.
  • Le vent de l’aventure, en accueillant le journaliste, écrivain et surfeur William Finnegan, lauréat du Prix Pulitzer.
  • Babel heureuse, une série consacrée aux échanges culturels, dont une grande rencontre sur les langues et la traduction.
  • Bourlinguez Jeunesse ! parce que le festival n’oublie pas le jeune public

Le Havre, ville portuaire, est, par son emplacement géographique, une ville ouverte sur le monde. Qui n’a jamais flâné sur une plage en imaginant le monde sous d’autres horizons ? En s’imaginant voguer sur la mer et rejoindre tel ou tel point de la terre ? En s’y inventant une nouvelle vie ?

Au Havre, on croise des cargos et des bateaux de croisière, géants des mers qui emmènent leurs passagers vers de nouveaux ports. De quoi alimenter l’imaginaire de n’importe quel écrivain et de faire rêver leurs lecteurs… Justement, ce sont des écrivains du monde qui seront à l’honneur, ainsi que les voyages.

Pendant ces quatre jours, chacun pourra voguer sur l’océan de la créativité, se laissant porter par l’onde des pages, en découvrant avec curiosité de nouveaux horizons. Comment ne pas se laisser tenter par la vague ?

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Bucket List : Matériel pour couvrir un festival

Du 17 au 20 janvier prochain, j’aurai le plaisir de couvrir le festival littéraire Le Goût des Autres, au Havre. C’est mon premier événement littéraire, mais j’ai déjà eu l’occasion de couvrir plusieurs fois le festival de Cannes pour plusieurs sites internet, il y a une vingtaine d’année. J’ai aussi relayé d’autres événements comme les universités d’été du Medef. J’ai donc l’habitude de gérer mon temps et mes sujets.

Cependant, couvrir un festival pour un blog et sur les réseaux sociaux a considérablement changé au fil des ans et nécessite, aujourd’hui encore plus qu’hier, de bien préparer son matériel. Cela représente un budget conséquent, mais chacun peut constituer son pack au fil du temps. Voici ce que j’emmène avec moi.

 

Photo & Vidéo

J’ai choisi de conserver pour toutes mes prises de vue mon Iphone XS. Si les smartphones de dernière génération font des images de bonne qualité, il reste néanmoins indispensable d’ajouter des ustensiles.

  • Stabilisateur, sur lequel on positionne l’appareil. On peut aussi y ajouter des accessoires, ce qui est très pratique. J’ai choisi celui-ci
  • Lumière: traditionnellement, on réalise un éclairage en trois points. J’ai donc dans mes outils 3 petits projecteurs de marque Godox. On peut en fixer deux sur le stabilisateur et pour le troisième, il suffit d’utiliser le trépied ou un tripod. Attention, ils sont gourmands en piles.
  • Micro externe: pour éviter un son trop métallique ou mal adapté, il est vivement conseillé d’ajouter un micro et de le doter d’une bonnette, très utile pour atténuer les bruits et le vent. J’ai choisi le micro compact de la marque Rode, qui se fixe aussi sur le stabilisateur, ainsi qu’une rallonge. J’ai aussi un micro-cravate.
  • Image: j’ai une boîte d’objectifs de tailles diverses, pour fixer sur mon Iphone.
  • Supports : Perche à selfie, tripod et trépied classique pour fixer l’Iphone ou le stabilisateur. Chacune dispose de sa petite housse, pour un meilleur rangement

 

Accessoires

Partir 5 jours loin de chez soi nécessite d’emmener tout ce qu’il faut pour être autonome, malgré un grand nombre d’outils. J’ai toujours avec moi de quoi tenir la journée et de quoi recharger la nuit.

 

Pour écrire

Ecrire est ma passion. Lorsque je pars en festival, je me prépare en général un mois à l’avance, en me documentant sur le programme, la thématique, et la ville dans laquelle il a lieu. Je recense alors mes idées de sujet et je commence à écrire les articles de présentation. Je détermine aussi mon programme et je prépare mon road-book de voyage, dans lequel j’insère toutes les infos dont j’aurai besoin sur place, pour limiter le poids de mon sac. Pour cette raison également, je m’emmène aucun matériel de scrapbooking ni mon imprimante Instax : le journal de voyage sera fait au retour.

  • Ordinateur : j’ai un Lenovo Yoga 520, de taille A4, l’idéal pour voyager
  • Road-book de taille A5, créé spécialement pour l’événement
  • Carnet de voyage pour prendre toutes sortes de notes et conserver mes bons plans pour réaliser ensuite un petit journal de voyage
  • Une chemise cartonnée A5 pour conserver les documents, plans, etc… que je pourrais trouver sur place
  • Mini-trousse contenant deux feutres noirs, un criterium et un crayon-gomme ultra pratique
  • Clé USB Iphone / Ordinateur pour transférer facilement les éléments en cas de problème de connexion Wi-fi (sinon j’utilise One Drive)

 

Divers

Une infirme partie se trouve dans ma valise et reste à l’hôtel (tout ce qui sert à recharger le matériel) mais je loge l’essentiel dans un sac à dos léger et pratique, doté d’un connecteur USB et surtout imperméable ! J’y ajoute :

Vous l’aurez compris, pour partir en festival, il faut à la fois disposer du matériel adéquat en fonction des objectifs que l’on s’est fixé, savoir le protéger au moyen de housses, prévoir ce qu’il faut pour le recharger, tout en limitant le poids et l’espace pour tout caser dans un sac de taille raisonnable et léger. Un vrai défi !

LGDA, kezako ?

LGDA, c’est l’acronyme pour Le Goût des Autres, le festival de littérature du Havre. Lancé en 2012, il se tiendra pour la huitième fois cette année du 17 au 20 janvier, au Havre.

Le concept est simple : faire de la littérature un spectacle vivant, en 4 jours, 4 soirées, et une grande nuit de folie aux Bains des docks ! Explorons ensemble ses 4 points cardinaux :

  • un festival

Soyons clairs, Le Goût des Autres n’est pas un salon du livre. C’est une ode à la littérature qui part à la rencontre de tous les arts, portée par tous types d’artistes, à travers de nombreux spectacles : projections cinématographiques, photos, concerts, spectacles vivants… En parallèle des temps forts du festival, il est possible de lire, manger, danser, … faire la fête !

  • un territoire

Le Goût des autres trouve son origine dans l’envie d’en faire un axe fort de la politique publique culturelle, Lire au Havre, au sein d’un territoire où sont nés de nombreux écrivains et où d’autres ont trouvé l’inspiration.

  • une ville

Né au Havre dans les quartiers Sud, entre le bassin Vauban, le bassin de l’Eure et le bassin Paul Vatine, Le Goût des Autres est intimement lié à cette ville qui lui ressemble et façonne son identité.

  • à chaque édition, son histoire

Chaque année, tout recommence ! Le Goût des Autres renouvelle sa thématique pour chaque édition, pour toujours plus de découvertes littéraires, pour que chacun y trouve son compte selon son âge, ses goûts, ses envies.

Lors de sa précédente édition, en janvier 2018, le festival était dédié aux littératures new-yorkaises. Il a, à cette occasion, accueilli 13 000 festivaliers. Alors, en serez-vous en 2019 ?

Pour en savoir plus
Site internet du festival Le Goût des Autres

Les élections municipales : une course de fond

Quand on s’engage en politique, on a tous des idéaux. Au moins sur la forme -la fameuse pratique de la politique-, parfois mais hélas pas assez souvent, sur le fond.  Mais très vite, on plonge dans la vie trépidante du microcosme, qui fait parfois oublier l’essentiel. Et pourtant, la ligne de mire doit toujours rester la même : on doit garder présent à l’esprit le calendrier électoral.

Hélas, certains tendent à oublier cette donnée vitale. Ainsi, depuis quelques temps, on voit fleurir les articles de presse sur la thématique des municipales. Qui auront lieu… en mars 2020. S’il est assez logique que les prétendants au mandat de maire commencent à s’interroger sur leur stratégie et à travailler sur le projet qu’ils pourront proposer à leurs concitoyens, il reste tout à fait hors de propos d’alimenter la presse sur ce sujet.

Parce qu’avant mars 2020, il y a juin 2019. Et que se passera-t-il à cette date ? Rien de moins que les élections européennes. Un scrutin national. Une paille.

Et pourtant. En 2017, les Français ont fait preuve d’un dégagisme qui a marqué la classe politique, et choisi de faire confiance à Emmanuel Macron, lui donnant dans la foulée une majorité lui permettant de gouverner confortablement. En choisissant un parti complètement neuf, ils ont bouleversé les équilibres préexistants sur l’échiquier politique, rejetant la traditionnelle alternance droite/gauche.

Ce mouvement sera-t-il durable ? Il est trop tôt pour le dire. Mais ce qui est certain, c’est que l’élection européenne est un jalon essentiel dans la redéfinition des forces politiques en France. A gauche comme à droite, la question n’est plus vraiment celle des clivages traditionnels, mais plutôt celle des différences criantes entre pro et anti-européens. Que ce soit au sein du PS, où l’on voit mal comment la ligne Hamon et la ligne Faure peuvent se réunir sur l’Europe, ou chez Les Républicains où l’on imagine bien mal également comment la ligne Wauquiez pourrait s’accorder avec la ligne Juppé/Raffarin sur l’Europe. De fait, les anciennes familles politiques vont devoir se réinventer devant ce mur que constitue l’élection européenne.

Or cette élection est la pire pour le pouvoir en place. D’abord, c’est une élection intermédiaire. Mais surtout, elle concerne cette Europe si lointaine pour tant de Français, qui ont du mal à percevoir son rôle et surtout ses atouts pour notre pays. Dès lors, elle rassemble tous les facteurs menant au risque de vote protestataire. Pire : c’est l’élection qui rassemble la plus forte abstention. De fait, ses résultats subissent l’effet d’une loupe grossissante. C’est donc l’élection de tous les dangers.

Son résultat aura naturellement un impact sur les municipales. Certes, elles sont l’antithèse des municipales, dans le sens où la participation est faible et le sentiment d’éloignement des électeurs très élevé. Cependant, c’est un scrutin intermédiaire dont les résultats seront observés et commentés, dans un contexte européen mouvant (résurgence des populismes, échec de la construction européenne). Mais attention. Les européennes elles-mêmes dépendront du contexte national, dans cette élection où une faible part de la population vote uniquement en fonction des enjeux européens.

Les facteurs qui peuvent impacter les élections portent essentiellement sur la confiance envers le président et la satisfaction à l’égard de la politique menée. Les points suivants sont à suivre : l’image du Président, le rétablissement ou non de la confiance entre le peuple et ses représentants était l’un des enjeux de l’élection présidentielle de 2017, la capacité à mener les réformes, l’adhésion des Français aux choix politiques effectués, l’apparition des premiers résultats, et bien sûr le contexte international et européen.

Autant dire qu’avant les élections européennes, de l’eau aura coulé sous les ponts. Alors d’ici les municipales… Il faut savoir raison garder. Ne pas céder à la politique politicienne, qui consiste à parier sur tel ou tel coureur 18 mois à l’avance, sans savoir quel sera l’état de santé politique des candidats à la candidature.

Et pour qu’ils le soient, il y aura deux conditions. D’abord, qu’ils présentent un projet qui puissent répondre aux attentes des électeurs de leur commune. Et ensuite, qu’ils soient en capacité de l’incarner. Dès lors, l’année qui vient ne peut, pour eux, qu’être consacrée à établir un projet de continuité ou d’alternance, selon qu’ils sont déjà maires ou aspirent à le devenir. Avant le sprint, dans la dernière ligne droite, il faudra courir… sur le fond.