Un big mac, pour Gignac, un Beckham pour Paname !

BeckhamBeckham, c’est le roi du coup franc. Enfin si l’on excepte Andrea Pirlo qui lui, est le dieu du coup franc et du foot tout court. Mais Beckham, c’est un grand. Bon certes, il a 37 ans. Il vieillit. Il ne jouera pas beaucoup. Et il arrive juste pour 5 mois. Pourquoi ?

Un choix qui ne doit rien au hasard

S-T-R-A-T-E-G-I-E.

L’arrivée de David Beckham n’est pas un choix sportif. A l’heure où j’écris ce texte, une émission de foot fait un débat sur le jeu de Beckham. Totalement hors sujet. On s’en foot. C’est pas le but. On ne met pas plus d’un an à convaincre un joueur et à organiser sa venue quand il a 37 ans. Ils ont du yaourt dans le cerveau, ceux qui pensent ça ? Soyons sérieux…

Le vrai coup réalisé par le PSG, c’est un coup politico-économique. Beckham qui signe au PSG, c’est la poursuite du fameux projet du club lancé depuis maintenant 18 mois par QSI. L’idée, c’est de faire du PSG une marque reconnue dans le monde entier, qui serve plusieurs objectifs.

1 – De nouvelles ressources

Beckham, c’est une icône. Autrement dit, une image. Pour ceux qui vivraient depuis 15 ans dans une grotte, c’est M.Posh. Le mari de Victoria Beckham. Le Spice Boy. La fashion week. Les Beckham, c’est une marque ultra glamour à ceci prêt que deux de leurs marmots portent le maillot de l’OM, ce qui n’est pas glamour. A ce faux pas près, la marque Beckham, c’est la classe. Même en slip. Et ça fait vendre. Si en plus on ajoute que le gendre parfait a un comportement irréprochable…

Donc pour le PSG, la venue de David Beckham, c’est un coup marketing énorme. Evidemment, il va vendre des maillots. Plus qu’Ibrahimovic ou Thiago Silva. Il va peut être même permettre de vendre les places hors de prix sur la fin de saison. Mais même ça, même à l’international, c’est peanuts et uniquement la partie émergée de l’iceberg.

Il y a également la vente des droits TV, une ressource non négligeable pour les clubs. Bien sûr certains droits sont déjà négociés. Mais il existe des territoires encore vierges qui peuvent être conquis rapidement, notamment en Asie, un marché sur lequel Beckham est porteur et le PSG peu connu. A l’heure de l’instauration du fair-play financier, tout ceci n’a absolument rien d’anodin…

2 – Développer un club compétitif au niveau européen

En ce sens, l’arrivée de Beckham s’inscrit dans la logique du recrutement initié depuis le départ par le club et son accélération depuis un an avec l’arrivée de Carlo Ancelotti, d’internationaux en masse (ce qui n’est pas sans poser de problèmes de récupération au club, voir le récent refus de cette connasse de LFP de reporter le match PSG-Bastia du 8 février demandé par le club en raison de la sélection d’un grand nombre des joueurs du PSG dans leurs équipes nationales respectives le 6 février), et les recrutements à l’été de Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, et Lucas.

C’est la poursuite de la stratégie des dominos. Qui croit encore que le recrutement de Maxwell en janvier dernier n’était pas un premier jalon dans le recrutement de son pote Ibrahimovic cet été ? Le recrutement d’une star comme Beckham prépare évidemment l’arrivée de futurs très grands noms du foot et l’on pense évidemment à Cristiano Ronaldo ou José Mourinho : Paris devient attractif. Utile, quand on veut rapidement être compétitif en Ligue des Champions, puis remporter la coupe aux grandes oreilles.

Et je dis bien Paris car tout le travail de QSI, c’est d’associer l’image de la ville lumière à celle du PSG. Ou comment le PSG a redoré son blason en éradiquant l’association PSG/violence, au prix du sacrifice des supporters faute d’avoir su distinguer les supporters des hooligans, pour en faire un club hype et glamour, sans pour autant sacrifier l’aspect sportif.

La stratégie est si claire qu’on se demande encore pourquoi le club n’a pas encore eu l’idée de mettre en avant le mythique Ville Lumière, que les supporters, seul hymne parisien reconnu des supporters. Par ignorance de l’existence même du chant ?

3 – Positionner le Qatar pour la Coupe du monde de 2022

Dans la stratégie du Qatar, le PSG est central. Ce petit pays du Golfe ne brille pas par sa légitimité pour organiser la coupe du monde de 2022, ni par l’intérêt de son championnat. Pour le Qatar, il faut donc briller ailleurs. Démontrer sa légitimité foot. Peser dans la planète du ballon rond.

Pour ça, le Qatar s’est offert un club, pour en faire une vitrine. Depuis, rien n’est laissé au hasard. Il faut briller vite et bien, pour que la Prince ne passe pas pour un con. A n’importe quel prix. Ou presque. Et dès demain, tous les journaux évoqueront la venue de Beckham à Paris et l’associeront au PSG.

Et naturellement, derrière la Coupe du Monde de 2022, c’est le positionnement géopolitique du Qatar qui est en jeu. Ce petit Etat a besoin de s’installer sur la scène internationale et de préparer l’après, quand les ressources énergétiques auront été épuisées.

Et la ligue 1 dans tout ça ?

Hélas, tout le monde n’aura pas compris tout ça. J’ai vu le directeur de l’union des clubs de football professionnels dire ce soir sur Itélé, dans 20h Foot, que, je cite, « La venue de Beckham démontrait l’attractivité de la Ligue 1 ». Après m’être étouffé de rire, j’ai pleuré à chaudes larmes devant l’incompétence manifeste de ce garçon et de nos instances en général, qui ont du mal à comprendre que pour un PSG qui brille de mille feux, les autres clubs de Ligue 1 rament, à l’heure où ce mercato a vu de nombreux talents français quitter le territoire.

La faute aux manque de moyens des clubs pour les recruter –et j’en profite pour rappeler que lorsque le PSG a voulu acheter des joueurs français, les clubs français n’ont pas voulu les lui vendre (Capoue, Belhanda, …) mais aussi au incertitudes quant au durcissement éventuel de la fiscalité qui pourrait toucher les joueurs. En effet, un jour on annonce une taxe crampons, un jour on annonce qu’elle est enterrée…

D’ailleurs, le PSG s’est offert une jolie cerise sur le gâteau, en réalisant un véritable coup de maître : l’annonce du salaire de Bekcham reversé à des œuvres de caritatives pour des enfants. Ou comment dynamiter dans l’œuf les éventuelles polémiques sur le PSG et l’argent… Politiquement, le PSG ne laisse plus rien au hasard. Et ne vous en faites pas, Beckham aura toujours ses contrats pub, qui pourraient même augmenter.

Concrètement, la ligue 1 n’ira pas mieux avec Beckham. Elle n’ira pas moins bien. Mais elle ne va pas bien. Le fossé entre le PSG et les autres clubs se creuse encore un peu plus. Mais personne ne semble en prendre conscience du côté des instances du foot français, qui se font réélire à plus de 80%, mais ne savent toujours pas raisonner en fonction du foot d’aujourd’hui et de ses implications économiques.

Pourtant, l’arrêt Bosnan, origine des profondes mutations que subissent les clubs, date tout de même de plus de 20 ans. Mais ils vivent dans le passé sans avoir su comprendre les nouveaux enjeux. Alors, les clubs rament. Triste, mais c’est une réalité.

Parmi les prochains sujets, il y aurait pourtant à parler du cas de Monaco, qui va revenir en Ligue 1, et qui bénéficie d’une fiscalité de nature à fausser la concurrence. D’ailleurs c’est déjà le cas en Ligue 2 mais la LFP s’en fout. Dans les trois ans qui viennent, les clubs qui s’en sortiront seront ceux qui pourront diversifier et augmenter leurs recettes. Autrement dit, ceux qui feront entrer des investisseurs… qui seront eux, attirés par un environnement local favorable et un stade de bonne qualité.

Le stade, c’est d’ailleurs le prochain gros dossier dans la stratégie du PSG et là encore, il peut y avoir de sacrées surprises. Ca n’est pas du tout un hasard si le PSG ne fait que les travaux minimum au Parc des Princes pour l’Euro. Il sera bien temps après de décider de tout refaire ou de faire ailleurs…

Et la mairie de Paris a tellement mal joué dans ses relations avec le club -qui aujourd’hui est bien plus fort politiquement- et ses tergiversations de princesse, qu’elle a perdu beaucoup de terrain dans les éventuelles négociations à venir. D’autant que QSI peut très bien –par exemple- décider d’acheter du foncier privé en plein Paris. Ne me dites pas que c’est impossible, rien ne l’est ! La politique, encore… un point essentiel qu’a su intégrer QSI.

Les appellations, collection Printemps 2012

Chaque année, les médias foot nous gratifient de leurs petites inventions en matière de commentaires. C’est un peu leur fashion week à eux. Comme le sujet des coupes de cheveux perd en tendance –y’a trop à dire- on invente maintenant des mots à base d’extensions non capillaires.

Vous connaissiez tous le clasico, pour qualifier les affrontements d’équipes rivales comme le clasico Real-Barça, ou plus près de nous, OM-PSG. Il y a maintenant le leaderico, qualificatif donné fin février pour qualifier le match PSG-Montpellier. Ou encore le chtico pour désigner l’affrontement de ce week-end entre Lille et Valenciennes. C’est dire si nos confrères journalistes sont sur les dents !

Mais ça n’est pas tout. Après le suffixe en –co, la tendance est au –time. A l’origine, le money-time désigne les trois dernières minutes du match, cruciales pour le résultat. Le PSG ayant pris l’habitude d’en user et d’en abuser pour planter des buts venus de nulle part –enfin, surtout du banc des remplaçants-, on parle désormais d’Ancelotime. Rapport à Carlo Ancelotti, dont les dons de medium permettrait de faire entrer sur le terrain le joueur qui a le plus faim et qui va donc sauver les parisiens sur le fil. Et la marmotte…

Bref, mais jusqu’où iront-ils ? A ce stade, on n’est pas loin de l’Aulasserie en référence aux Roucasseries Franchement les mecs… vous ne trouvez pas que ça suffixe ???

Le retour de la revanche

Mes aïeux quelle soirée ! Salvatore est un prénom qui lui sied à merveille, mais il se débrouille aussi vachement bien sur le Valentin…

Bref, il est déjà midi quand j’ouvre enfin les yeux. Mais je sens que le courant passe vraiment bien entre ma couette et moi. J’en veux encore… Du coup, je m’y vautre encore un peu. En charmante compagnie en plus. Huuuuuuummmmm… Belote, rebelote et dix de der… et strip poker.

Ce soir, c’est match contre Dijon, en coupe de France. On les a battus en championnat, ils nous ont battus en Coupe de la Ligue, c’est donc le retour de la revanche. La belle. Patrice Carteron se voit déjà en haut de l’affiche, ses hommes probablement aussi. De mon côté, je suis stressée. Sirigu n’est pas sur le terrain -nan, il est avec moi- ma confiance est donc légèrement altérée. Je flippe. Pourtant j’adore Douchez. Mais rien à faire, je flippe. Et pour ne rien arranger, c’est Eurosport qui diffuse. Alors que chacun sait qu’ils ne connaissent rien au foot : ils ont pris option Curling.

Histoire de me détendre, Sirigu me propose une partie de Fifa. Histoire de bien faire ma mauvaise, je le choisis comme gardien. Il est vert. Ce serait plus drôle s’il pissait en l’air. Dans les vestiaires. M’en fous. Poupette’s rules. Cette partie me permet de constater que Sirigu est infoutu de se mettre un but à lui même. Gniark gniark gniark. C’est vrai, Fifa 12 me détend. Un peu. Tant que je mets une pâtée à mon gardien chéri.

Mais c’est déjà  l’heure du match. Ancelotti a aligné une équipe qui ressemble furieusement à celle de la saison dernière, à Douchez, Lugano et Ménez près : Douchez, Jallet, Camara, Lugano, Ceara, Matuidi, Bodmer, Chantôme, Ménez, Nene, Hoarau. Kombouaré’s touch. D’entrée, les paysans sifflent Carlito… sur un match de Coupe de France ! Bel esprit… Le match n’est pas commencé que la moutarde me monte déjà au nez. Ou au Néné.

Dès la première minute, Dijon tente de faire monter la partie en mayonnaise en réclament un péno fictif. On attend tous que le 10 Sport indique qu’on leur a volé. Lugano prend un ballon en pleine poire : le sniper dijonnais est complètement cintré, notre garçon boucher va forcément se venger. En mode Le sang est dans le pré.

Joli Cul Bodmer dribble. WTF, Bodmer qui dribble ? Dijon tente la frappe, mais à côté. Reste qu’ils semblent avoir décidé de bouffer du PSG à la moutarde. Sirigu avale un énorme morceau de pizza. Et moi je me termine à la bière cul sec. Autant vous dire qu’on est tendus dans nos strings. D’autant que c’est Leboeuf qui commente. Inutile de vous dire qu’on aurait du commander un bon rumsteak…

Douchez touche la balle par deux fois. Crise cardiaque, Sirigu doit me ranimer. Avec la langue. J’aime. Côté terrain, on n’est tellement pas dans le match que je lance l’alerte enlèvement sur les milieux de terrain.  Jallet tente vers Néné. Joli Cul Bodmer talonne pour Jallet. Matuidi à l’aise Blaise… Bref, ça commence à venir. Même si ce con de Leboeuf se croit drôle à raconter que Néné doit être plus à l’aise en salle ou sur le sable. Juste un truc : ta gueule, le bœuf.

Hoarau met une tête nulle part. C’est un concept. Mais Néné arrive sur la gauche et bien qu’enfermé à quelques encablures du coin de corner, il voit le gardien réaliser une magnifique boulette à la Edel, et lui colle dans le coin du but. Du gauche. Dans un angle improbable. Un but facile pour les loosers d’Eurosport… Vraiment envie de faire un steak de Leboeuf, qui marine dans l’anti-PSG. En hommage à ce magnifique but du brésilien, Sirigu joue avec mes Néné. Vas-y mon gars. Caliente.

Hoarau nous fait une petite golden barre. Au Parc, il aurait pu gagner une voiture. Mais on est à Dijon là. Joli Cul tatoue un dijonnais d’une semelle à la sauvage, ni vu ni connu. Rayon cul, toujours, Papus Camara nous sauve d’un coup de fessier. C’est un style. Que Sirigu imite aussitôt tout contre moi. Chez nous la température est tellement montée qu’à ce rythme, on ne va pas voir la fin du match. En même temps faut bien qu’on s’occupe.

La Menace Chantôme se montre un poil –alors qu’il n’en a pas- et Matuidi réalise un bon match. Y’en a un autre qui se joue à la maison, à propos de la télécommande. N’en pouvant plus des commentaires anti-parisiens de la daube de Bœuf, qui risquent de faire dangereusement chuter ma libido alors qu’on approche du moment crucial, j’enlève le son. Salvo remet le son. Et j’enlève le son. Et il remet le son. Furieuse envie de lui défoncer le crâne à coups de télécommande. Mais il a envie d’un tout autre combat. Forcément comme dans la télé, on se croirait au tour préliminaire de l’Europa League, on s’adapte.

C’est le moment que choisit Hoarau pour tuer un spectateur, par une frappe partie directement dans les tribunes. Puis un dijonnais veut faire un petit câlin à Douchez. Dans le même genre, un type veut toucher la crête de Jolie Poupée Ménez. Dans ce cas, qu’il se rende utile et vienne avec une tondeuse… Alors que j’avale une gorgée de bière, Leboeuf compare une faute de Jallet au but pris par Dijon. J’explose de rire, et Sirigu finit trempé par les résidus de ma bibine. Une bonne occasion de lui retirer enfin ses fringues.

Un coup et coude et hop, Lugano explose Jovial, qui du coup ne l’est pas : il pleure sa mère. En même temps, j’avais prévenu que Diego se vengerait. Faut pas lui en vouloir, il passe tellement de temps à cirer le banc qu’il doit penser à sa reconversion, et préparer les épreuves pratiques de son CAP Boucherie. M’est avis qu’il aura de meilleures notes que dans l’Equipe… Joli Cul Bodmer tue à son tour. Et Nico Douchez manque de peu de se la jouer Edel. Fear.

Jusqu’à ce centre de Ménez pour Hoarau, enfin une occasion ! Niente, comme dirait le Chewbacca qui gémit sur le canapé. Frappe de Néné ! On s’excite, et ça retombe. Paris ce soir, c’est deux secondes douche comprise. Inutile de vous dire que je suis très footballistiquement frustrée. Alors on se rattrape… Sortie de Nico sur Jovial. Commentaire de la daube de Leboeuf : « Bon dégagement de Douchez, je crois qu’il ne l’a pas fait exprès ». Je suis à deux doigts de péter l’écran plat. Ma moitié découvre mon tempérament de hooligan en jupette. Je crois que je lui fais peur.

Mais ça fonctionne, Paris se met enfin à jouer correctement. La transmission de pensée, ça marche. Ou pas. Peu importe, Hoarau se lance, est tout seul, mais trouve le moyen de s’emballer. Un peu comme nous. Lloris Arnaud, sors de ce corps ! Enfin toi, Sirigu, reste y. Une dernière action de Ménez et groumpf. C’est la mi-temps, avec un tableau d’affichage toujours vierge. L’exacte inverse de chez nous. Inutile de vous faire un dessin. Quelques trucs qui ne se racontent pas plus tard, j’apprends que finalement, pour Eurosport, le but de Néné était beau. Ca a du gueuler dans l’oreillette. Je ris.

Les joueurs reviennent sur le terrain, et Titof Jallet cède sa place à Bisevac, sur béquille. Ce soir Sarko parle à la télé, mais nous on reste sur le match. Lovée contre mon gardien préféré, je sirote tranquillement la fin de ma bière, tout en observant Lugano défendre. La Menace Chantôme et A-Haut-Risque se prennent consécutivement une semelle, puis c’est au tour de Joli Cul Bodmer de se faire tatouer le mollet. On va finir en kit…

Carteron s’énerve et se fait rappeler à l’ordre par l’arbitre. Il me stresse. Chaque fois que je le vois, j’ai l’impression qu’il va nous claquer dans les doigts au bord de la pelouse. J’espère qu’il a un bon cardiologue. Bon, sinon, Paris ne veut toujours pas tuer le match. Mourir. Du coup, j’envoie des sms aux copains qui regardent l’interview de Sarko. Du genre « Tu viens de louper le triplé d’Hoarau ». Ouais, j’suis taquine.

Les mecs d’Eurosport ne vont pas mieux. Ils annoncent un but de Dijon… en réalité, parade de Douchez. Puis ils annoncent l’entrée de Thiago Sylvain. Sûrement un croisement entre Sylvain Armand, blessé à la cheville, et Thiago Motta. Quand je vous dis qu’ils ont pris Option Curling… Ce serait toutefois sympa de la part d’Eurosport d’investir dans un commentateur qui connaissent un peu les règles et les joueurs.  Si c’est pas trop demander.

Ceara se prend un pastis. Hoarau cherche la frappe. Qu’il nous prévienne quand il la trouvera. DU coup Jovial en profite pour faire son malin, mais Douchez sort un arrêt décisif. C’est du reste le seul joueur du PSG encore éveillé. Pour le reste… Joli Cul Bodmer, blessé à la cuisse, est remplacé par Galimeiro. Gros plan sur ses cuisses. Sirigu n’aime pas que je mâte. Oh ça va, je les vois tous les jours en vrai… Jolie Poupée Ménez fait son show. Tout seul. Comme d’hab. Pastis pour Motta.

Galimeiro a tellement faim qu’il croque la feuille et finit dans les bras du gardien. Note pour mon prochain cours : lui expliquer que c’est la feuille de match, pas une feuille de salade. L’arbitre en oublie de siffler le péno sur Galimeiro. Et La Menace Chantôme finit écrasé sous une moissonneuse batteuse. Eurosport évoque un éventuel futur changement du côté de Paris… qui a déjà utilisé ses trois changements en remplaçant Jallet, Bodmer et Néné. Donc on résume : ils ne savent pas désigner un but, ne connaissent pas le nom des joueurs, et  ne savent pas compter. C’est embêtant.

Heureusement que le match touche à sa fin. D’autant que Douchez me fait peur. Enorme coup de bol, ce centre ne trouve personne. De toutes façons, ça fait un moment que Dijon patauge dans la moutarde. Et puis un type prend Matuidi pour une auto-tamponneuse. Ceci dit, il n’a pas totalement tort, ce match a par moment des allures de fête foraine.

D’ailleurs Ménez croque encore la feuille, faute de trouver une pomme d’amour. A tout de le temps choisir l’option solo, en même temps c’est normal… Bisevac hallucine. Nous aussi. Victoire du PSG 1-0. A nous les quarts !

<- Episode 39 – Tous les épisodes – Episode 41 ->

Salade niçoise

© C.Gavelle/PSG

Nice. La promenade des anglais. Le Negresco. Le stade de la Rey. « Du cul » balance Hoarau.

Thiago ne comprend pas et me demande de traduire. Armand suggère que je le fasse en images. Néné relance de dix et propose que je montre aussi mes seins. « Mes nénés », tient-il à préciser. Alors que c’est le seul mot que tous les joueurs connaissent.

Ils sont en forme nos garçons. En même temps c’est une mise au vert, ils ont un peu faim. Mais à deux jours de la Saint-Valentin, c’est pas le romantisme qui les étouffe… en même temps, ils seront  aussi au vert, vu qu’on sera à Dijon. La Saint-Valentin à Dijon. L’amour parfum moutarde. Mourir.

Ici, l’ambiance est chaude, parfum pizza. Dans les tribunes, un mec me demande ce que je veux. « Une Calzone ». Il ne comprend pas. Purée même en humour, on est premiers du championnat. Les niçois gueulent. Le plus drôle, c’est qu’ils nous traitent de paysans. Euh.. Je suis fébrile. Dans les vestiaires, Alex s’est mélangé les chaussettes avec Motta. Surréaliste. Ils ont des valises toutes prêtes et ils arrivent à se planter. Vraiment les mecs… Sirigu, lui, grogne parce que je ne vais pas assez vite pour fixer ses protèges tibias au gaffer. Ils sont un peu chiants ce soir.

Retour dans les tribunes, juste à temps pour l’entrée des joueurs. Ils n’ont aucune chance de m’entendre, mais je leur parle. Jolie Poupée Ménez appelle le ballon, bien vu Néné, mais Ospina est sur le coup. C’est pas pour rien qu’on parlait de lui l’an dernier pour remplacer Edel. Gameiro tente. Au loto du ballon rond, il n’a toujours pas de chance. De toutes façons le jeu est un peu cracra. En plus Jolie Poupée Ménez et Néné ne se trouvent pas.

Nice a faim, mais Captain Mamad est là. Hey, c’est son birthday demain, avec une grosse soirée en rentrant de Nice, il va vouloir faire le beau. Faute sur Maxwell. Sherrer protège le ballon comme si c’était un bébé. On lui explique ? Sirigu, lui, dirige sa défense. En parlant avec les mains, les pieds, et parfois aussi la voix. Alex se fait remarquer. Et ne fait pas dans la dentelle.

Côté niçois, Mouloungui a décidé de se prendre pour Jolie Poupée Ménez, crête incluse. N’y allons pas par quatre chemins, c’est moche. Très moche. A peu près autant que le vilain geste de boucher de Bisevac, qui semble vouloir repartir avec un tibia. Ceci dit, Abriel qui prend Ménez par derrière, c’est pas beaucoup mieux. Si ce match se termine sans blessés ni cartons rouges, on aura de la chance.

Et tout à coup la frappe de Mounier. Et la claquette de Sirigu. Juste magique. Mounier envisage maintenant de se suicider à coup de smarties. Dé-goû-té par cet arrêt. Je suis joie, je danse la samba, je remue des fesses, je fais la choré de Michel Télo. Oui parce que Ai se eu te pego, ça signifie « Ah si je t’attrape ». Comme la balle. Ou moi. A la base c’est Néné qui a lancé la mode dans les vestiaires, puis pour célébrer les buts, et pour moi la danse des arrêts de Sirigu. Enfin jusqu’à ce que Leonardo me retienne par le maillot. Oh ça va hein ! Jaloux…

Ca repart, et Galimeiro loupe une passe. Je grogne. On a du mal. Ca circule, mais en mode Jean-Claude Dusse : on n’arrive pas à conclure. Néné se prend un pastis. Ca fighte entre Néné et Civelli, Monzon reste à terre. C’est le Bronx sur herbe là. Fair-play, Néné jette un oeil au tatouage qu’il a fait à Monzon. Je ris. Très fort. Sinon pas un ne pense à Sirigu pour calmer Civelli. Pourtant, ils jouaient ensemble à Palerme… Je dis ça, je dis rien. Je commence à m’impatienter : on ne m’a toujours pas apporté ma calzone. J’en parle à Léo, qui appelle Paris pour m’en faire livrer une. Ca ne va pas mieux, Léo. Parfois, il perd tout sens commun.

Et là, c’est le drame. L’arbitre réprimande Ancelotti. Ancelotti fait « oui, oui », mais on sait tous qu’il n’a rien compris. Makélélé vient à sa rescousse, mais doit se lever pour ça. En même temps, il fait 1m12 Claude… L’arbitre voit rouge, et lui hurle « Assis, assis, assis ». Comme si Maké était un chien galeux ! Maké lui indique qu’il est de mauvaise foi.. et se fait exclure. Comme au bon vieux temps. Reste que c’est n’importe quoi. Ancelotti pleure.

Néné s’offre un joli coup du sombrero pendant que Sissoko balance tout ce qu’il a au bout des crampons pour décrocher le jaune. Qu’il finit logiquement par obtenir. On lui dit que ça n’est pas un Oscar ? Ca flotte. Et Nice joue à 35 en défense. J’ai le mal de mer. Alex fait une petite poussette au putois niçois. En même temps une petite poussette d’Alex, c’est un lancer de nain pour n’importe qui d’autre. Mais bon. On nage en pleine couscous party avec un arbitre totalement fêlé. Corner party aussi, un peu.

Clerc tente une reprise qui se termine en publicité pour n’importe quel revendeur de lunettes. M’est avis qu’il se cherche un équipementier… Joli tacle de Captain Mamad. Talonnade de Néné pour Galimeiro et… Et ??? K-e-v-i-n ??? Hors cadre. Bisevac. Idem. Mouloungui le putois ? Dans les bras de Sirigu. Ménez réalise un magnifique grand pont… mais tout seul. Alors que tout le monde connaît le tennis-ballon, Jolie Poupée Ménez invente le foot-balle. C’est comme du foot, mais tu joues tout seul avec la balle. Sur ce c’est la mi-temps, sur le score mirifique de 0-0.

Direction les vestiaires où Gilles Bourges félicite chaleureusement Sirigu. Hey mais c’est mon job, moi j’ai deux nichons et une langue ! WAG power ! Bon, la place étant prise, je console Galimeiro. Et aide à fixer les protèges de Jallet, qui file à l’échauffement en remplacement d’Alex. Et ça repart. Sissoko accroché. Le putois Mouloungui rencontre un Sakho. Puis shoote une taupe. Ce soir, c’est une spéciale Les animaux du monde ! Mais je m’ennuie. Tellement que j’ai le temps de voir que Mouloungui a l’étiquette qui dépasse de son maillot. Vraiment pas classe. C’est pas jouli. C’est pas Paris.

Avec tout ça, toujours pas eu l’occasion d’évoquer Joli Cul Bodmer. Qui est inexistant. Quant à Galimeiro, il ne parvient plus à conserver un ballon. Je suis au bord du suicide à la Calzone. Que ce type ne m’apporte toujours pas. Je veux une pizza !!! Leonardo commence à avoir peur de moi. Et soudain, Galimeiro envoie une frappe cadrée. Yeaaahhhh…. Arrêt d’Ospina. Je pleure ma pizza, là.

Guillaume A-hauts-risques remplace Galimeiro. Je me lance dans des incantations bizarres pour qu’il plante la même tête qu’ à l’entraînement. Anin frappe… Loin du cadre. Très loin. Jolie Cul Bodmer relance pour Néné, qui passe à Hoarau, tête, et Ospina. Groumpf. Réponse du berger à la bergère en contre, par une frappe lointaine de Monzon. Parade de Sirigu. Youhou !!!

Joli Cul Bodmer se couche sur Abriel. Euh… Frappe de Sissoko. Trop haut. Essaie encore. Pendant ce temps, personne ne voit les appels d’Hoarau. Ca rassure Galimeiro : ça n’est donc pas un problème de taille… Bref, on patauge dans une salade niçoise un peu trop chargée en huile d’olive. Du coup Ancelotti a les boules. Totalement raccord avec le sapin de Noël. J’en suis réduite à modeler un santon footballeur dans une boule de pâte d’amandes, à lui construire une petite crèche, et prier le Saint Chantôme. Mon cerveau a dû fondre…

Abriel tente sa chance. Sirigu tue dans l’œuf cette frappe. Salvatore le bien nommé… Je suis raide dingue. J’en enlève mes talons de 12, maintenant je danse pieds nus. Par le froid qu’il fait. Ouais, ouais. Ca vire au n’importe quoi. Ospina se fait mal. Difficile de voir si Jolie Poupée Ménez lui a collé une mandale au passage. Ancelotti est furax après Joli Cul Bodmer, qui sort et cède sa place à Matuidi.

Alerte : Hoarau fait une très belle reprise. La Guille a l’air en forme, mais c’est juste au dessus. Nice se met au grand classique de la faute sur Néné. Y-a-t-il une équipe dans ce championnat qui ne soit pas obsédée ??? Nouvelle tête d’A-Hauts-Risques. Magnifique. Ca va finir par rentrer. Du moins, ce serait bien. Côté Nice, ça ne va pas mieux. Palun a le même serial coiffeur que Ménez, et Mouloungui laisse traîner ses mimines.

On enchaîne par un petit coup franc pour une faute sur Ménez. Jallet plante une énorme frappe, presque ! Et puis Jolie Ménez m’a tué. Tant de suffisance, ça n’est plus un brin, mais une crinière ! Puis Néné croque tellement la feuille qu’il en perd toutes ses dents. Heureusement, il cadre le coup franc direct qu’il obtient ensuite, mais hélas Ospina est sur la trajectoire. Et dire que Civelli allait la prendre de la main… C’est fini, sur ce score exceptionnel de 0-0.

Du bord du terrain, j’observe Sirigu répondre à Mourad, de Canal +. Cette fois, pas de « puto dio », ça se passe bien. Son français est parfait. C’est fou ce que j’ai fait du bon boulot avec lui. Allez c’est pas tout ça, mais direction le tryptique car-avion-car, parce qu’on a une fiesta ce soir pour les 22 ans de Captain Mamad !!!

<- Episode 36 – Tous les épisodes – Episode 38 ->

So Nice !

© C.Gavelle/PSG

Samedi matin, et je tente de faire mon sac pour le déplacement à Nice.

Tout à coup, je comprends pourquoi le club fait porter aux joueurs tous ces horribles survêtements lors des déplacements : au moins en leur fournissant les uniformes, ils sont certains de ne pas oublier de fringues.

Hum. A ceci prêt que personne ne leur fournit les sous-vêtements. T’imagines le drame si Néné oublie son caleçon fétiche Brasil ? Ou si tout autre joueur oublie ses slips et qu’il joue avec les parties qui ballottent ? Techniquement, ça me semble tout de même un point de détail important. Bref.

Pour ma part, j’échappe à l’habillage Club, je dois donc constituer moi-même mon petit sac. Sans oublier ni sous-vêtements de rechange –que pourtant quelqu’un retire à chaque fois du sac, je crois qu’il tente de me passer un message… peut être le fait que je porte un mini-kilt ?-, ni pulls, ni talons de 12, et en évitant que ça ne pèse trois tonnes : après tout on ne passe qu’une nuit dehors. Tout ça un samedi matin pendant que La Chose prend son café vu que lui, il n’a que sa petite besace à préparer et donc juste son MP3 et son chargeur à penser. Envie de pleurer là. Calimero time.

Direction le Camp des Loges, pour un dernier entraînement avant la mise au vert et le départ pour Nice. Première étape, la conférence de presse d’avant-match du Coach. Au premier plan, une cannette de Red Bull. Je ris. Puis je la prends, et je la bois. Poupette Style.

Juste après, les garçons s’entraînent sous le dôme, mais je reste à l’intérieur. D’une part, je suis sapée pour le départ, donc pas question de recommencer ce qui m’a pris un temps dingue à mettre en place. D’autre part, le service de presse m’a apporté 12 milliards d’articles en italien pour que je fasse le tri dans ce qui est intéressant. WTF ?

99% des articles ont juste traduit l’Equipe, le seul truc intéressant porte sur la réaction de Viviano à la rumeur selon laquelle il intéresserait le PSG. Genre il viendrait prendre ici une place de numéro 2 alors que le départ de Sirigu lui a permis d’arriver titulaire chez les rosaneros. Mais bien sûr… Et la marmotte ? Tu m’étonnes qu’il dément. Tout ça pour ça. Je me sens ravioli, la tête farcie à la bouillie de cerveau. Le prochain qui me parle italien, je le tue. Je suis française, mettez vous ça dans ce qu’il vous reste de crâne !

Dans le car, Bodmer s’installe à côté de moi. « T’as bien du Toblerone qui traîne Poupette ? ». Je lance un Toblerone-Scrabble : celui qui arrive à faire un mot a droit à un triangle. Forcément dès qu’on retire des lettres, ça se complique. Ménez propose Blero. Forcément, il perd. Il pleure. Matuidi gagne avec Neron. Oui, il a compris que les triangles sont double face et que donc, il suffit d’en retourner un pour avoir une autre lettre.

Dans l’avion, je lis l’autoportrait de Claude Berri. J’explique à Salvatore, qui est cinéphile, qui est Claude Berri. Un type à qui tu dis toujours merci. Et à Ménez que sur son échelle, c’est le 6124789522335452122355 épisode de Oui-Oui. Oui, tant que ça… Il pleure. A l’arrivée à Nice, je fais croire à Hoarau qu’on va se crasher en mer. Plus on descend, plus j’insiste, en lui disant que l’avion se rapproche dangereusement de la mer, et qu’on va finir par toucher l’eau. Il flippe. En même temps c’est le principe, la piste est en effet constituée d’une longue avancée sur la Méditerranée. J’adore atterrir à Nice.

Arrivée à l’hôtel, installation, dîner… on se prépare une petite soirée rugby France Irlande. Hélas, la pelouse étant congelée, le match est reporté. Groumpf. Du coup, on se fait un poker. Ca part un peu en sucette, Sirigu veut défoncer Néné qui m’a demandé si je me couchais. Je siffle la fin de la récré : « Si je ME couchais, Salvo, pas si je couchais… » De l’importance du pronom dans la construction d’un verbe pronominal. Penser à demander à sa prof de français de lui faire un cours là-dessus.

Galimeiro ne veut pas jouer. Il a déjà trop perdu au jeu de l’avion. Le pauvre Ménez se fait dépouiller. Hoarau l’appelle Martoni. Parce qu’il bluffe. Ou pas. Avec Guillaume, on se fait dans grands signes avec les mains en disant « O.D.I.L ». Personne ne comprend. Ces joueurs n’ont strictement aucune culture. Ca me déprime. Je me couche sur Sirigu. Dans tous les sens du terme. Ca va finir en strip-poker…

<- Episode 35 – Tous les épisodes – Episode 37 ->