Au Camp des Loges… (6)

Bientôt deux mois déjà que les entraînements du PSG sont à huis clos.

Au départ du fait de la bulle, sous laquelle s’entraînait les joueurs, puis en raison de travaux, il est désormais difficile de connaître, faute de communication, la véritable raison de la mise à l’écart des supporters.

Malgré l’impossibilité de voir les joueurs en action, certains aficionados continuent d’arpenter les abords du centre d’entraînement parisien. Ce jeudi, une poignée d’entre eux avait fait le déplacement, dans le souci de montrer aux joueurs leur soutien, particulièrement un lendemain de défaite. Une attention forcément très appréciée par les joueurs !

Comme d’habitude, nombreux sont ceux à s’être montrés disponibles. Premier d’entre eux, Kevin Gameiro, toujours en pool position pour sortir du Camp des Loges.

Quelques instants plus tard, le petit groupe a reconnu au loin le vrombissement de l’Audi R8 de Javier Pastore. Surprise, alors que personne ne pensait qu’il arrêterait sa machine, El Flaco a stoppé net en plein milieu de la route : et c’est au volant de son bolide qu’il s’est prêté aux sollicitations des supporters, sourire aux lèvres.

Ce fut ensuite au tour de Néné, toujours aussi chaleureux avec le public. Puis Thiago Motta. Si le brésilien s’était montré un peu nerveux sur le terrain la veille, c’est un tout autre personnage qui est apparu aux yeux des supporters. Décontracté, il a joué avec une petite fille… pendant que la sienne l’appelait depuis son véhicule.

Tout aussi accessibles, ce sont ensuite Christophe Jallet, Guillaume Hoarau, Peguy Lyundula, Zoumana Camara, le gang des brésiliens avec Alex, Sherrer Maxwell et Marcos Ceara, Siakha Tiénè, Blaise Matuidi, Salvatore Sirigu, et enfin le charmant Momo Sissoko qui se sont succédés au parcage.

Derniers à sortir, mais toujours là pour répondre, la jeune garde du PSG avec Alphonse Aréola, Neeskens Kebano ou encore Jean-Christophe Bahebeck.

Enfin, c’est une fois tout le monde parti qu’est arrivé Diego Lugano. Blessé, il s’est toutefois arrêté pour répondre aux sollicitations des dernières supportrices présentes.

Mais la plus belle image de cette rencontre entre le PSG et ses supporters reste sans conteste celle du capitaine Mamadou Sakho. Dans ses lunettes se réfléchissaient les supporters : les joueurs du PSG et leur public, symbole de cette journée !

Toutes les photos des joueurs

Au camp des Loges… (5)

C’est par une température de -5° que les joueurs du Paris Saint-Germain se sont entraînés ce mercredi, devant le public et les médias.

Le froid et le vent glacial n’avait pas rebuté les supporters, toujours nombreux pour accueillir Alex, qui est resté en salle… Et Thiago Motta !

Surprise en effet, le joueur parisien, qui a signé ce mardi en toute fin mercato, était présent à l’entraînement avant même sa présentation officielle, prévue l’après-midi même.

Très investi, il s’est mis tout de suite dans le bain, avec ses nouveaux partenaires, et n’a pas hésité à mouiller le maillot, sous le regard de Leonardo et Jean-Claude Blanc.

Les photos de Thiago Motta à l’entraînement sur Football 365

Côté entraînement, comme d’habitude, les joueurs ont débuté par un échauffement, en ligne et toujours guidés par une sono.

A noter l’absence de Néné, malade, et de Javier Pastore, de retour du Qatar mais resté en salle pour les soins.

Ils ont ensuite réalisé deux exercices d’attaque/défense, dont un jeu en carré.

Répartis en 4 groupes, les joueurs devaient effectuer une course, qui les positionnaient en attaque ou en défense, puis s’affronter face au but, et tenter leur chance. Le tout avec rythme et rapidité.

De leur côté, les gardiens ont suivi une séance spécifique plus longue qu’à l’accoutumée.

Notamment pour Salvatore Sirigu qui a enchaîné les exercices de corde à sauter, de sauts sur step, de sauts de haie et d’interception du ballon, sous la direction de Gilles Bourges.

Enfin comme d’habitude, l’entraînement s’est achevée sur un travail d’opposition, sur demi-terrain, à quelques mètres seulement du public.

L’occasion de voir un Makélélé toujours en forme, un Sirigu toujours présent à la parade, et une magnifique tête de Guillaume Hoarau, droit au fond du but de Douchez.

Au final, un affrontement très animé, notamment en milieu de terrain, et sur les côtés avec un Maxwell décidément très présent dans son couloir. Quant à la défense, on peut dire que Sylvain Armand comme Mamadou Sakho n’étaient pas là pour faire de la figuration…

Après cette séance très relevée, les joueurs se sont prêtés comme d’habitude aux sollicitations des supporters restés les attendre dans le froid.

Un grand merci à tous les joueurs qui se sont arrêtés : Gameiro, Bisevac, Bahebeck, Matuidi, Camara, Kebano, Douchez, Chantôme, Jallet, Armand, Maxwell, Alex, Hoarau, et Sirigu.

Alex, qui a d’ailleurs profité de la solidarité brésilienne, pour repartir avec son pote Maxwell.

Toute la séance en photos

Sablé… en miettes !

© C.Gavelle/PSG

Vendredi. Jour de match. Jour de match de coupe de France contre l’équipe de CFA2 de Sablé sur Sarthe.

Dilemme : j’ai des origines sarthoises… Mais ici c’est Paris, même si on joue au Mans, je suis forcément pour mon équipe : on peut changer de job, de mec ou d’appart, mais on ne change jamais de club. Bref, ici c’est Paris !

Les joueurs partent ce matin mais moi, je les rejoins plus tard. En voiture. Avec la Mini de Sirigu. Imaginez un peu. Déjà conduire la voiture d’un mec se rapproche d’une opération suicidaire, mais celle d’un italien, je ne vous en parle même pas. Une rayure sur le pare-chocs et je finis au fond de la Seine, les deux pieds dans le ciment. Autant dire que j’ai la pression. C’est donc soulagée qu’après deux heures de route, j’arrive enfin à la MMArena, le stade flambant neuf du Mans.

Les joueurs sont sur le terrain, pour une découverte des lieux et quelques exercices. Bon manifestement, la pelouse vient de chez Ikea : elle se troue de partout ! A moins que ce ne soit la faute de René la Taupe. C’est simple, tu marches dessus, et les mottes de terre te restent collées aux talons. Ca va être sportif…

De retour dans les vestiaires, je tente de m’isoler avec ma moitié. Et c’est Pastore qui ouvre les hostilités : « Alors Poupette, combien de points de moins ? » Ménez embraye : « T’as embouti combien de voitures ? » Science-fiction. Rien de tout ceci n’est arrivé et la voiture est arrivée à bon port dans le parking des officiels. Même si j’ai du m’y reprendre à trois fois pour la garer. La peur du deuxième poteau, sûrement.

Néné, lui, a les yeux rivés sur ma tenue du jour. « Bas ou collants ? » Le brésilien a de drôles de questions… N’importe quelle femme normalement constituée évitera les collants. Quitte à choper froid par le bas. Hoarau vient mettre son grain de sel : « Je parie sur des bas. » Evidemment ils veulent tous savoir. La jupe étant courte, un mouvement tissulaire ne tarde pas à les renseigner sur la réponse. Galimeiro hallucine : « Porte-jarretelles ! » Quelqu’un peut lui expliquer qu’il faut bien les attacher ? Et que les bas auto-fixant ne sont pas sûrs à 100% ???

Ce soir je suis au protocole. Leonardo étant à Paris pour régler l’éventuel transfert de Tévez, j’accompagne Nasser et Jean-Claude Blanc. Autant j’arrive à rigoler avec Leo, autant les grands patrons du club, ça intimide direct, pas sûr que je m’éclate comme d’hab. D’autant qu’il y a du politique dans le coin : le ministre des Sports, mais aussi le Premier Ministre… qui fut maire de Sablé, et qui se présente aux législatives à Paris. Hum, difficile pour lui de choisir son camp.

Histoire de détendre l’atmosphère, je sors un paquet de sablés. Je tends le paquet à Erding : « C’est ta seule chance de bouffer du Sablé, fais toi plaisir. » Bahebeck, également relégué en tribune, est mort de rire. Les joueurs entrent sur le terrain, et c’est la folie dans le stade. Les paysans ont même pompé notre slogan, agitant des banderoles Ici c’est Sablé. Non les mecs, ici c’est le Mans. Achetez vous un GPS !

A l’entrée des joueurs, je suis stressée, mon string n’a jamais été aussi tendu. « T’as qu’à le retirer » me balance Erding. Okay si Paris perd, je le suicide en l’obligeant à ingérer massivement des rillettes. Ou mieux, de la quiche à la rillette. Parce que question quiche, Erding, c’en est une bonne. J’en profite pour faire coucou à Jallet, qui est sur le banc. Mon Jallet. C’est l’heure de la photo de famille, version mélangée, les amateurs et les pros formant ce milk-shake parfum Coupe de France. A ce propos, il faudrait dire au gardien de Sablé que quand il joue un match, il a le droit de retirer son uniforme orange de la DDE. Fashion police.

Ca y est. Et dès la première minute, je frise l’arrêt cardiaque avec une première alerte sur le but de Sirigu. Qu’il n’a aucun mal à écarter en corner. Mais ça a frappé fort et Sakho était partie cueillir des fraises. Ensuite sur le corner, tout dépend de quel point de vue on se place. Pour les commentateurs en mode PSG Bashing, elle n’était pas loin de rentrer. Salvo, lui, se pend à la transversale pour bien montrer qu’elle était largement au dessus. « Che schimmia ! » Quel singe.

Ceara fait une double tête. Un jour je lui raconterai l’histoire de Marie-Antoinette qui elle aussi, aurait aimé pouvoir faire ça. Je lui ferai goûter devant un thé et des macarons de chez La Durée. Un sablé met Sissoko par terre. Ils ont faim, manifestement. A croire qu’ils n’ont pas eu assez de rillettes. Du coup on leur ressert un petit café : Maxwell est au taquet. Problème, si Sablé est un club amateurs, ils le sont moins lorsqu’il s’agit de distribuer des grosses mandales. A moins qu’en bons mecs, ils aient un goût affirmé pour les nichons ? Parce qu’une fois de plus, c’est Néné qui fait les frais de leur passage en CFA option Boucherie.

Cette première mi-temps est groumpf : beaucoup d’occasions, de bonnes combinaisons devant entre Ménez, Néné, Gameiro, et pas de concrétisation. Jean-Claude Dusse, sors de ces corps ! Vers la 20ème , j’ai enfin de quoi me poiler : alors que les petits sablés pensent enfin arriver dans la surface, Mamad dégage bien loin. Mode Cours Forrest, cours enclenché. Je suis pliée en deux. Sirigu, lui, a largement le temps de se boire une bière puis d’aller pisser.

Ensuite, on entre dans la séquence infirmerie. D’abord, Galimeiro se prend un méchant coup d’épaule. Ca n’est pas un vrai carreau (tête contre tête) mais l’effet est le même, notre Tom pouce finit par terre. Merci la moissonneuse batteuse sarthoise ! Pourtant selon mes informations, ce n’est pas l’époque de la moisson… Les soigneurs lui mettent un petit coup de bombe magique, et ça repart.

Et puis la tuile : Javier se claque. Tout seul. A deux à l’heure. J’hurle. Fort. Vraiment très fort. Je crois même que Douillet n’a plus d’oreille. Déjà qu’il n’avait pas de cerveau… C’est ballot. Nasser fait franchement la gueule. Il a 42 millions d’euros immobilisés pendant au minimum un mois, et sans que ça ne lui rapporte d’intérêts. Les bouseux sifflent la sortie de Pastore, remplacé par Jallet. Problème, notre petit poulet à nous est totalement froid. Et deux claquages, ça ne le ferait pas. FEAR. Et pour le zéro tracas, on repassera. Hein MMA !

Heureusement, Néné se joue d’un petit sablé dans la surface et ça marche : péno, qu’il transforme, on marque enfin. A la sauvage, mais pas de pitié pour les croissants. Euh, pour les sablés. Un sarthois qui a compris que 100% des gagnants ont tenté leur chance se lance. Bilan : au dessus, un mort dans le public. Sablé tente alors un nouveau jeu : plutôt que de demander les maillots des joueurs à la fin du match, les amateurs préfèrent collecter les tibias de joueurs du PSG pendant le match. En commençant par celui de Néné. C’est un concept.

Pendant la mi-temps, je chope Erding le nez dans son téléphone. Il suit avec passion le dossier Tévez. Pour savoir s’il a une chance de rester. Je lui tend un sandwich aux rillettes : « désolé, y’avait pas de galette-saucisse. » Puis je suis avec lui les tergiversations au sujet de Tévez. Qui venait il y a une heure puis ne venait plus il y a une demi-heure, selon la Gazetta dello Sport. Mais qu’Eurosport annonce toujours comme arrivant. C’est drôle, ce décalage. En même temps Eurosport, ils ont fait option Curling, on ne peut pas leur en vouloir… Je me poile.

Retour des joueurs sur le terrain. Sirigu parle à Sakho, qui semble s’en foutre totalement. Queuwa ? Note pour plus tard : tuer Mamad. A coup de stilettos. Jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nan mais ??? Hey Mamad, ti credi di essere ??? Pour qui tu te prends ??? Comment ça je ne suis pas objective ??? Bref, ça repart ave un PSG qui pousse tellement que ça va finir par rentrer. Même si le pauvre Galimeiro joue de malchance. Punaise, j’ai mis un billet qu’il allait marquer.

A la 58ème, je fais un malaise vagal. Enfin presque, je n’ai pas super envie que Douillet me ranime. La balle arrive sur le côté gauche de Sirigu… qui fait une faute de mains. Avec Edel, elle partait au fond. Heureusement il se rattrape, et offre quelques secondes plus tard une superbe claquette. Qui passe d’un coup l’envie d’être la baballe. Je crois que ce sera sa seule vraie action du match… La Menace Chantôme est remplacé par Armand : il faut bien qu’on rééquilibre, niveau bouchers. D’ailleurs Ceara s’y met, et laisse traîner ses crampons bien profondément sur un tibia sarthois. De là à dire qu’il n’en reste que des miettes –de Sablé, ah ah- il n’y a qu’un pas.

Par contre ce serait bien qu’on règle cette histoire de type de la DDE qui occupe les cages. Parce qu’il n’est pas mauvais, le bougre. Mais se prend quand même un but de Game Héros. 2-0, le break est fait. Quoi le renard était hors jeu ? Si l’on tient compte de la force centrifuge générée par le poids du renard qu’il porte sur la tête, on est bons.

Néné lance la fusée Game Héros dans la profondeur, et nouveau but. Doublé pour notre Galimeiro ! Je suis debout sur mon siège, je danse un truc qui ressemble vaguement à la choré de Pulp Fiction, en hurlant « Game Héros, Game Héros ». Cette fois ça n’est ni un péno ni un but litigieux ! Les garçons jouent vraiment, ça fait plaisir à voir. Jallet tente même la demi-volée. A quelques encablures de Loué, notre petit poulet se sent pousser des ailes ! La balle aussi…

Un type ose s’approcher de ma cage. Oui, ce qui est à Sirigu est un peu à moi. Je suis comme ça. Dans le feu de l’action, le joueur manque de le taper. J’hurle : « Va fanculo stronzo ! » Ah merde, y’a toujours deux ministres à côté. Côté Douillet aucun risque, son cerveau n’est déjà pas programmé pour comprendre le français, mais Fillon passe toutes ses vacances en Toscane. Donc techniquement il y a 99,999% de chances qu’il ait compris. Euh… Permesso ? Par contre le corner du sarthois… Par charité, je n’en parlerai pas. Je pense qu’avoir pouffé dans ma bière est assez éloquent. Y compris pour lesdits ministres.

Sakho se troue méchamment et donne carrément la balle à un petit sablé… C’est Papus qui nous sauve. Côté passe en retrait, Mamad, sur ce coup là, a atteint le 12/10 dans l’échelle du Tièné. J’hurle. Très fort. Très très fort. Captain Mamad, c’est pas capitaine Flam, c’est pas trop lui qui sauve les gens de Mégara sur ce coup là. Alors qu’avec Goldorak dans les buts et Capitaine Flam en défense, on aurait une sacrée équipe. Manque plus qu’Albator. Et peut être Musclor.

Pour l’heure, Jallet se fait faucher par un paysan, puis Néné se prend un coup de coude –mais la moisson c’est en juillet bordayl- qui finit à terre, en position fœtale. Et pleure. D’un côté nous avons les amateurs de Sablé qui concourent sur la pelouse de la MMArena pour le titre de meilleur ouvrier de France, section Boucherie. Et de l’autre, notre Néné qui  retourne dans le ventre de sa mère. Mais bien sûr.

Avant d’enchaîner sur un petit tir perso alors qu’il y avait deux chevaux mieux placés dans la quatrième course, histoire de nous faire toute sa panoplie. Comme il rate son coup, il s’énerve. Classique. Erding fait la gueule.  Ménez se foire. Tout le stade se fout de sa gueule. Un petit Sablé rejoue au loto, mais en fin de match, leur équipe a tellement donné que la puissance n’est plus au bout du pied. Sirigu n’a qu’à se baisser pour ramasser tranquillement le ballon. Lui par contre, il est applaudi.

Un dernier petit but de Néné pour terminer –il est dans une phase doublés en ce moment, le Néné- et le match se termine tranquillement. Bilan : 4-0 pour nous et un Pastore blessé. Bravo aux amateurs de Sablé, qui ont bien donné. Direction le vestiaire avec les officiels. Comme à chaque victoire, j’ai très chaud dans la culotte mais pas question de baver : tous les joueurs de Sablé squattent pour récupérer les maillots –ce qui est trop trop chou- et y’a des télés et des politiques partout. Pas idéal pour une soupe de langues, voire plus si affinités. Frustration.

Remise du maillot à Fillon, à Douillet, à ma cousine, à mon ours en peluche… Fillon repart même avec le maillot de Javier. Du coup, El Flaco se fait dépouiller de son short, puis de ses protège-tibias par les amateurs de Sablé, bien décidés à s’offrir un petit souvenir. A la porte –si j’entre, je lui saute dessus, donc on va éviter- je trépigne, jusqu’à ce que Bruno batte le rappel des troupes encore attardées auprès de la presse pour rejoindre le car qui ramènera les garçons vers Paris.

Enfin pas tous… C’est avec bonheur que Salvatore découvre la raison de ma venue en voiture et non avec les joueurs : j’ai discrètement négocié cette semaine une dispense de retour, afin de prolonger le week-end tous les deux dans un endroit magnifique que je connais bien au nord du Mans. Soldat Sirigu, libéré ! Garde à vous…

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Montée au filet

© PSG Girl

Nouveau changement de programme, mais à l’avance cette fois. L’entraînement n’est plus prévu ce mercredi à 11h, mais 14h30. Et je peux vous dire qu’il y en a un qui m’attend au tournant.

Lassé de mes blagounettes à répétition, Hoarau a décidé de me faire payer. Cher. Très cher. Tellement cher qu’il sort la grosse artillerie : à peine arrivée, il me balance à plein tubes « Le rital », de Claude Barzotti.

LE morceau interdit. Le genre de tube de merde dont tu ne comprends même pas comment des gens ont pu l’inventer, puis d’autres l’acheter, et qui te reste gravé dans la tête pour la journée entière. C’est vraiment dégueulasse. La Guille, je te hais.

Arrivée très en avance, je squatte la salle de repos des joueurs. Pastore se fait un billard avec le staff pendant que je regarde le foot américain. Maxwell arrive. Je lui demande un café. Le pauvre, il ne va jamais sortir de cette vanne. Mais comme il est vraiment très gentil, il m’apporte vraiment un café.  Ou alors il a de l’humour. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la peine d’en rajouter…

Avant de sortir sur les terrains, tout le monde passe en salle de fitness. Certains pour se faire un peu les muscles : tests respiratoires d’effort, assouplissements, musculation… Sakho me montre ses muscles. Bodmer fait du développé-couché. « Comme toi » me dit-il. J’ai vaguement l’impression d’avoir une petite réputation. Aucune idée d’ailleurs de l’endroit où se trouve mon matériel de muscu perso.

D’autres joueurs se font poupouner par les kinés, comme Pastore et Douchez. J’ai beau chercher, toujours pas la moindre trace de Sirigu. Et pas question de checker le sauna ou la balnéo, ça pourrait partir en vrille. Gameiro m’entraîne dans une séance d’abdos. Pour aplatir mon ventre déjà plat ??? Hoarau repasse, en me fredonnant à nouveau Le Rital. Ma vengeance sera terrible…

Vers 14h30, les garçons mettent enfin le nez dehors. Il fait froid, mais ça n’a pas rebuté la presse –une cinquantaine de journalistes squatte la terrasse- ni les supporters, venus en très grand nombre. Alors que ces derniers sont en moyenne une cinquantaine lors des séances, ils sont aujourd’hui trois fois plus nombreux. Dont beaucoup de gamins, mercredi oblige.

Ca démarre comme d’habitude par des exercices d’assouplissements, sauts, slaloms et courses. Ils jouent même à une version remasterisée du célèbre chat, un joueur devant rattraper l’autre. Je propose à Ancelotti qu’on corse l’affaire en jouant à chat-bite. Makelele me répond que c’est déjà plus ou moins ce qu’ils font. Pas faux. C’est à mon tour. Je dois attraper Ménez. Jallet m’encourage : « Chasse le renard ! ». De la part de notre aéroport à mouches, c’est savoureux. J’ai toujours aimé Jallet. Mais ça, vous commencez à le savoir.

Contre toute attente, j’y parviens avec une technique bien particulière : j’accroche son survêtement, et je tire. Forcément, comme il continue de courir, il tombe en s’emmêlant dans son froc. Tout le monde éclate de rire. Ménez pleure. Dommage qu’on soit sur le terrain 2, les supporters auraient adoré. Je célèbre ma victoire comme un but : championne du monde !

Fini de jouer, on passe à la traditionnelle séance de travail des oppositions. En tenue, Makelele participe. C’est un peu le concept avec Carlito : tout le staff intervient, d’une manière ou d’une autre. C’est à la fois très sérieux et très soudé. Je constate mon influence au sein du club, au moins sur le type du matériel : aujourd’hui, les chasubles sont blancs. La fashion police le remercie.

J’ai plein de boulot. Ancelotti veut que je lui apprenne le français. Pour l’instant, il maîtrise parfaitement bien les phrases de un à deux mots, mais à partir de trois ça déraille. Côté jeu, Sakho déshabille Hoarau. J’applaudis en criant « A poil, à poil ! » mais Ancelotti me fait les gros yeux. Néné discute les recommandations du coach pendant que Bodmer lui fait des oreilles d’âne. Comme je suis très bon public pour les crétineries, ça me fait rire. D’un coup de genou, Bahebek tue le dos de Pastore, qui grimace. « Enculo » crie-je. Pas très classe, mais au moins c’est de l’italien. Bahebek pleure.

L’atelier suivant porte sur les tirs face au but, en reprise de volée ou après une passe. Ca va très vite. Les gardiens font une tournante : deux arrêts chacun et au suivant. Gros boulot de concentration et de vitesse pour tout le groupe. Je reste en retrait avec La Menace Chantôme, pour lui faire travailler un peu son vocabulaire. La séance se termine, tout le monde rentre au vestiaire rejoindre Blaise Matuidi, qui a fini son entraînement particulier… Enfin sauf les gardiens qui eux, continuent. Je les rejoins.

Maintenant que le public est parti et qu’on est à nouveau à huis clos, et sans Carlo, je peux déconner. Je me mets dans les cages. Sirigu me soulève pour m’accrocher à la transversale. L’occasion de lui apprendre comment faire le cochon pendu, comme quand j’étais petite, en chantant « un petit cochon pendu au plafond ». Et de constater que dès qu’on a des seins, c’est beaucoup moins drôle. Parce qu’ils se retrouvent à l’air, et que tout le monde puisse mâter plaît très moyennement à Sirigu. Qui me jette par-dessus la transversale en me disant : « Tu est prisonnière dans mon filet. » C’est pas faux…

Au début je trouve ça très sympa, je me sens un peu comme dans un hamac. Mais très vite, j’ai l’impression d’être à Bagdad : les garçons continuent de s’entraîner, et les tirs d’Areola pleuvent sur la cage. C’est fou ce que la balle arrive vite. Tellement que j’hurle à chaque tir, de peur de m’en prendre un en pleine face. Je me couche façon commando. Et pas question de m’accrocher à la transversale à cause des claquettes de Salvatore !

Ca s’arrête enfin, et je me rapproche de la barre, sans trop savoir comment aborder la descente. Sirigu se rapproche et me tend les bras. Ah, ça c’est un chemin que je connais bien. Mais ça ne m’empêche pas de me vautrer lamentablement, ce qui le déséquilibre, et on finit roulés dans l’herbe. Ma… è bene anche. 

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Au camp des Loges… (3)

En ce mercredi, il fait très froid, mais le public se presse nombreux au Camp des Loges : pas moins de 150 personnes ont fait le déplacement, dont de nombreux enfants. Difficile, du coup, de se frayer un chemin dans le minuscule espace prévu pour les supporters.

Sur la gauche, les gardiens réalisent leur entraînement spécifique pendant qu’au loin, sur le second terrain, le reste du groupe s’échauffe : courses, sauts, étirements… Difficile de suivre les exercices sans jumelles !

Le groupe rejoint ensuite le terrain le plus proche des installations –et donc du public- pour un travail sur les oppositions, les passes, et le jeu.

Sous la direction de Carlo Ancelotti, et avec la participation à leurs côtés de Claude Makelele, les joueurs fournissent une intense séance de travail.

Le jeu est relevé, l’entraînement est intense, et les joueurs ne se font aucun cadeau.

Sakho n’hésite pas à tirer le maillot de Guillaume Hoarau, en se battant pour conserver le ballon Néné glisse, et Bahebeck assène un coup de genou involontaire à Pastore, qui se tord un instant de douleur.

Puis les joueurs se dirigent à nouveau vers l’autre terrain, sur lequels ils effectuent un exercice de passes et de tirs immédiats, avec une montée en puissance sur le but dans la lancée.

Les gardiens, eux, se mettent à tour de rôle dans les cages, le temps de deux tirs.Tout va très vite, c’est un exercice de précision dans le feu de l’action.

Blaise Matuidi est le premier à rentrer, à l’issue de sa séance spécifique. Diego Lugano, quant à lui, n’a pas participé à l’entraînement

Alors que les joueurs rejoignent le vestiaire, Gilles Bourges conserve encore ses gardiens pour poursuivre les exercices, et notamment faire travailler les dégagements à Salvatore Sirigu et Nicolas Douchez.

Enfin comme d’habitude, à l’issue de l’entraînement, de très nombreux joueurs viennent saluer les courageux supporters qui ont bravé le froid durant de longues heures pour les attendre : se succèdent ainsi Gameiro, Bodmer, Jallet, Kebano, Chantôme, Douchez, Areola, Sakho, Bisevac, Camara, Néné, Sissoko, Maxwell, et Ménez.

L’occasion pour tout le monde de poser avec les joueurs, et de faire signer les maillots.

Comme toujours, Néné remporte la palme du joueur le plus cool, le capitaine Sakho illumine les yeux des fervents parisiens,

Gameiro étonne par sa gentillesse.

Maxwell découvre l’ambiance, il va falloir se mettre à l’espagnol ou au portugais pour échanger plus facilement avec le brésilien.

Mais surtout, Ménez vient signer, ce qui est rare, et reste vraiment longtemps, ôtant son bonnet chaque fois qu’un supporter le lui demande pour poser avec sa crête… avant de le remettre de peur d’attraper froid.

Il faut dire que ceux qui ont le privilège de le voir ont attendu jusqu’à la tombée de la nuit… Le dernier à sortir sera Lugano, resté longuement en soins, mais l’uruguyen arrêtera tout de même son véhicule pour faire plaisir aux supporters.

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