SarkoShow, Acte V : Je serai candidat, je ne le dirai que plus tard, mais je fais déjà campagne

Vu que Sarko a sauvé l’Europe, bientôt le monde, la France, qu’il se croit bon candidat, et qu’il a un programme pour tenir jusqu’aux élections, vous vous doutez bien qu’il sera candidat.

Mais peut-il l’être, quels sont les obstacles sur sa route, et quand se déclarera-t-il ? Le dernier acte sera celui des révélations. Ou pas.

Cette séquence comment par un échange aussi vif que surréaliste sur les affaires, afin de déterminer la moralité de notre non-candidat. Alors qu’Yves Calvi interroge notre bon mètre sur les éventuelles informations dont il aurait pu avoir connaissance concernant un financement illégal éventuel de la campagne de Balladur de 1995, ce qui mène tout droit au dossier Karachi, il botte en touche.

C’était attendu, reste que la réponse n’est franchement pas à la hauteur d’un dossier aussi sensible que l’attentat de Karachi, qui a fait 14 morts dont 11 Français, et de la gravité des faits si un jour la justice démontrait l’existence de rétro-commissions sur les contrats Agosta et Sawari : Ca fait bientôt 17 ans, ne croyez-vous pas que s’il y avait des choses à reprocher à M. Balladur on aurait pas trouvé ? ».

Mais que pourrait dire Sarko sur ce dossier, sachant qu’il s’agit d’une instruction en cours –dont l’Elysée est au courant, certes, mais qu’il n’a pas à commenter- à part jouer sur la corde sensible en disant qu’ « on exploite la douleur de ces gens » -les familles ? Ces mêmes familles, qu’il s’était engagé à recevoir et à informer régulièrement. Ces mêmes familles qui, rappelons le, n’ont pas hésité à le mettre en cause.

Bref, il se pourrait que je ne sois pas la seule à penser qu’au bout de 17 ans, on puisse ne pas avoir trouvé tout ce qui concernait le financement de la campagne d’Edouard Balladur, notamment si ça figure dans les documents encore sous le sceau du secret défense ! D’autant que  les délibérations du Conseil Constitutionnel sur la validation des comptes de campagne de Balladur en 1995, ne seront accessibles qu’en 2020.

Sarko tente alors de faire l’amalgame entre plusieurs affaires dans lesquelles il est cité, pour mieux noyer le poisson. L’insolence avec laquelle il tente de comparer Karachi et les rumeurs de séparation entre lui et Carla me laisse pantois. Comment peut on oser réduire ainsi une affaire qui a fait couler le sang français au Pakistan ? Quel rapport avec des propos concernant une simple affaire de cœur, fusse-t-elle la sienne ?

Cabot, Sarkozy cherche à se faire plaindre sur le traitement qui lui serait réservé : « Vous savez un président doit rendre des comptes, la transparence je suis d’accord, la calomnie non ! ». Transparence, lorsque l’on entrave la justice, comme a tenté de le faire Brice Hortefeux en prévenant Thierry Gaubert lors de sa garde à vue dans le cadre de l’affaire Karachi sur les propos que sa femme avait tenu devant les policier ? Calomnie, alors que dans l’affaire Bettencourt, il a été démontré que Philippe Courroye avait prévenu l’Elysée trois mois avant de la décision qu’il allait rendre, lequel Elysée informe alors Liliane Bettencourt, rompant ainsi l’égalité de justice entre les parties ?

Et que dire de l’affaire Clearstream, qu’il ose rappeler, en se félicitant que des gens aient été condamnés. Des gens, oui. Gergorin et Lahoud. Mais pas le coupable qu’il avait désigné, Villepin, promis à un croc de boucher, et présumé coupable quelques jours avant le début des audiences de première instance. Manifestement la notion de présomption d’innocence est à géométrie variable : à appliquer en Sarkozie, pour ses amis Thierry Gaubert et Nicolas Bazire – « M. Bazire est mon ami, c’est un homme honnête (…) vous inventez la présomption de culpabilité »-, mais point lorsqu’il s’agit de son ancien rival Villepin, pour lequel il n’eût pas, lors d’un précédent entretien télévisé, la même retenue. La justice a depuis reconnu par deux fois l’innocence du présumé coupable Villepin.

Ce terme de présomption de culpabilité sonne comme un gimmick, qu’il ressort dès qu’il peut le placer. Ainsi, sur les affaires impliquant des policiers : « La police, la gendarmerie sont deux corps admirables (…) S’il y a des brebis galeuses il faut les sanctionner (…) ». Mais cela ne va pas jusqu’à son ami Bernard Squarcini, patron de la Direction Centrale des Renseignements Intérieurs (DCRI). Mis en examen pour atteinte au secret des correspondances, collecte illicite de données, et recel du secret professionnel pour avoir cherché à savoir, grâce aux fadettes, qui étaient les informateurs du journaliste Gérald Davet dans l’affaire Woerth-Bettencourt, Bernard Squarcini ne sera pas suspendu, et n’aura pas à démissionner. Parce que « Suspendre en attendant le jugement c’est de la présomption de culpabilité ».

Les ministres qui ont été touchés par des affaires sous Chirac – Renaud Donnedieu de Vabres en 2002, Pierre Bédier en 2004-  et qui ont du démissionner après leur mise en examen apprécieront. Tout comme ceux du gouvernement Balladur, Alain Carignon et Gérard Longuet, tous deux mis en examen et démissionnaires en 1994. Ou encore Yvan Colonna qui a été déclaré coupable et ennemi public numéro 1 par ce même Sarkozy sans aucun procès. Et que dire de David Sénat, membre du cabinet de MAM accusé d’avoir informé des journalistes dans l’affaire Woerth-Bettencourt, qui lui, fut démissionné  viré sur le champ, avant même d’avoir été mis en cause par la justice ?

D’ailleurs dans cette affaire, Brice Hortefeux, ami de trente ans de notre bon mètre, avait atteint à la présomption d’innocence de David Sénat et été condamné en référé fin 2010, avant de faire appel. Ou comment en Sarkozie, la présomption d’innocence est vraiment à géométrie variable, et dépend uniquement du fait du Prince, et de la proximité du mis en examen avec le Roi. Et circulez, y’a rien à voir : l’important, pour Sarkozy, c’est de « laisser la justice faire son travail ». Traduction : ne pas le mêler à cela. Même pas pour signer la levée du secret défense sur une affaire aussi grave que Karachi.

Heureusement, cette triste séquence nous aura aussi permis de rigoler, lors des deux lapsus de notre bon mètre. De là à dire qu’il n’était pas très à l’aise sur le sujet, il n’y a qu’un pas. Le premier lapsus porte sur sa candidature. Il s’emmêle les pinceaux, laisse penser qu’il est candidat pour 2012, puis fait marche arrière lorsqu’il se rend compte de la boulette, toute l’émission visant justement à suggérer sa candidature sans jamais l’annoncer. Sa-vou-reux. Et quelques minutes plus tard, questionné sur les affaires dans la police, Sarko sort cette perle : « Les policières ont des corps admirables ! ». Avant de se reprendre, en affirmant que la police et la gendarmerie sont des corps admirables. Priceless.

Le thème suivant porte sur les sondages, ô combien importants pour les élections, d’autant plus lorsque l’on sait qu’en Sarkozie, c’est une religion : ils sont commandés, scrutés, analysés, et à partir de ces données se décide la stratégie du non-candidat. Et bien là, motus. Notre bon mètre tente de prendre de la hauteur –ah ah- et botte en touche : « Vous les commandez, vous les commentez, et le travail du président c’est de faire son travail ». Hum, doit on lui rappeler que le rapport de la Cour des Compte de 2008 avait pointé l’existence d’une convention entre l’Elysée et un cabinet d’études pour la réalisation de sondages pour un montant de 1,5 millions d’euros, le tout en dehors de toute procédure de marchés publics ?

Bon, parlons franchement, vu la côte de popularité de notre bon mètre, qui ne cesse de descendre dans l’estime populaire, on peut aisément comprendre qu’il ne commente pas les sondages, et prétendre ne pas avoir le temps de s’y intéresser car il travaille, pour le bien du bon peuple, lui : « Nous pouvons prendre des décisions qui ne sont pas populaires mais les Français jugeront ensuite  (…) Mes prédécesseurs, vous vous rappeler leurs sondages ou ce qu’ils ont fait ? (…) Moi je travaille… (…) Les Français attendent que les responsables fassent leur travail, vous êtes des commentateurs, mais moi je suis un acteur ». Hum, tout ça sent quand même un peu fort la méthode Coué.

Dernières minutes, dernières occasions de tirer quelques salves à l’attention du PS, en reprenant notamment l’accusation lancée par Martine Aubry contre François Hollande d’être un candidat du système : « Avez-vous oublié que tous les candidats du système même quand je les ai soutenus, ont été battus ? ». Eclair de lucidité, mais mortier à petite portée. J’avoue toutefois avoir bien rigolé lorsque Sarko a précisé, et invité les responsables politiques à parler de leurs projets, et à moins se critiquer mutuellement. S’il visait probablement la semaine de second tour entre Aubry et Hollande, reste que cela s’applique plutôt à l’UMP, qui a organisé la semaine dernière une convention sur… le projet du PS. Message transmis.

Enfin pour terminer, Sarko fait le point sur son avenir proche, en sortant de sa poche la carte du Président Protecteur : « j’ai un travail de président à faire, je dois protéger les français ». Il est certain que vu le contexte économique de crise, les Français comprendraient mal qu’il se lance dès maintenant dans la bataille. Coincé dans son rôle de président, lui qui excelle en tant que candidat, il décide donc de se raccrocher à ce que firent ses prédécesseurs, et de se déclarer le plus tard possible, « fin janvier-début février ».

Avant de rappeler que Mitterrand s’était déclaré en mars 1988 et Chirac en février 2002. Un changement de stratégie inhérent à la crise, pour celui qui songeait initialement faire campagne dès cet automne. Sarkozy a-t-il en tête la configuration dans laquelle se trouvaient alors Mitterrand et Chirac ? Si ces deux présidents ont été réélus, ils sortaient tout deux d’une cohabitation, ce qui n’est pas son cas. Sarko ne pourra pas jouer dans la rupture, son gimmick de 2007, et devra assumer un bilan qui pourrait lui coûter cher.

Alors qu’Yves Calvi l’interroge deux fois sur la possibilité qu’il ne soit pas candidat, l’actuel locataire de l’Elysée répond simplement : « Nous verrons en janvier, février (…)J’ai fait mon choix : celui d’être président de la République jusqu’à la dernière minute et de ne pas embêter les Français avec mes ambitions… ». En d’autres termes, Sarko verra en fonction de la situation, mais cette émission a bien mis en exergue sa volonté de se présenter.

Reste que cette dernière phrase laisse songeur. La dernière minute étant le 5 mai 2012, on peut toujours se prendre à imaginer qu’il resterait vraiment président jusqu’à la fin, et laisserait alors passer la date limite fixée par le Conseil Constitutionnel pour déposer sa candidature, en mars, et ne pas se représenter. On peut toujours rêver.

Les Fauves

Ce dimanche, France 2 diffusait enfin, après une première déprogrammation en mai, Les Fauves, le documentaire de Patrick Rothman consacré aux relations entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin.

Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Leur rencontre comme leur affrontement date de la campagne de 1993. Nicolas Sarkozy, alors membre du premier cercle de Jacques Chirac, dirigeait la cellule présidentielle de celui-ci depuis le printemps lorsqu’à l’automne, il décida de rejoindre le staff d’Edouard Balladur…

D’ailleurs tout le monde confirme dans ce documentaire le rôle prépondérant que tenait Nicolas Sarkozy dans cette campagne : cela aura probablement intéressé aussi le juge Van Ruymbeke ! Mais revenons à nos moutons, et au choix que fait alors le ministre du Budget en soutenant le Premier Ministre Balladur : une véritable trahison de la part de celui qui était si proche de Jacques Chirac. Qui déclenche l’arrivée dans le dispositif chiraquien de Villepin, alors directeur de cabinet d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et meilleur d’entre nous.

L’affrontement de deux candidats à travers ces deux hommes. Tout au long de leurs carrières respectives, ils ne feront que se recroiser, se jauger, se juger…  sans jamais vraiment se détacher de cette campagne de 1995, véritable déchirure de la droite qui n’est pas encore totalement soignée. A partir d’images d’archives et de témoignages de politiques – François Baroin, Xavier Darcos, Jean-François Copé, Michèle Alliot-Marie, Jean-Pierre Raffarin-, Les Fauves retrace cette époque où se trouvent les racines du mal qui ronge encore la droite aujourd’hui : la guerre n’a jamais vraiment cessé entre balladuriens-sarkozystes et chiraquiens.

Ce documentaire n’apprendra rien à ceux qui ont vécu cette histoire, aucune information ne vienant s’ajouter aux faits déjà connus. Cependant, ceux qui n’appartiennent pas à l’un ou l’autre des états majors en apprendront beaucoup sur ces vingt dernières années de vie politique à droite. Et notamment sur le véritable caractère de Nicolas Sarkozy, homme politique brillant mais horriblement teigneux et revanchard… et qui trahit par deux fois : en 1993, en rejoignant Balladur, et en 2006, en sabotant le CPE de Villepin en allant négocier avec Bruno Julliard, président du syndicat étudiant UNEF.

Véritable négatif de La Conquête, le film sorti en mai qui évoque l’ascension de Nicolas Sarkozy sous un angle plutôt positif, Les Fauves ne passe rien à l’actuel locataire de l’Elysée… qui apparaît tel qu’il est : calculateur, et plein de rancœur. Là où au contraire, Villepin est apte à passer par delà leurs affrontements, le remettant même en selle pour réintégrer les cercles chiraquiens à l’aube de 2002. Non seulement Sarko est rancunier, mais il entend aussi tuer politiquement ceux qu’il accuse de ses malheurs, et Villepin le premier. Comme avec l’affaire Clearstream, derrière laquelle il voit une manipulation de Villepin. La justice tranchera : Villepin sera relaxé deux fois, en première instance comme en appel.

Alors Sarkozy est-il capable de jugement ou sacrifierait-il père et mère pour être président ? C’est bien la question qui se pose après la vision de ce documentaire. Coléreux, impétueux, irrespectueux, ne reculant devant aucune trahison pour faire avancer sa carrière, l’actuel président n’en ressort pas grandi. Les Fauvesun documentaire à voir et revoir, pour voter en conscience lors des présidentielles de 2012.

Fillon, girouette dénuée de courage politique

Comme chaque matin, je me suis plongée dans la lecture de 20 minutes, et je me suis particulièrement attachée à l’interview de François Fillon, présenté comme le futur Premier Ministre.

Je n’apprécie guère le bonhomme, un peu trop adepte à mon goût du changement de veste, ce qui pour moi marque un manque de convictions. Balladurien en 1993, Seguiniste de 1999 (avant les européennes) à la débâcle parisienne de 2001, il est devenu chiraquien en intégrant l’UEM en 2001, par pur carriérisme. Après avoir mené la réforme des retraites en 2003, il s’estimait premier-ministrable…

Las ! En juin 2005, non seulement il n’a pas obtenu Matignon, mais en plus il a été éjecté du Gouvernement. En deux secondes, il est devenu sarkozyste. Comme il le dit lui-même :« j’ai rejoint Nicolas Sarkozy quand j’ai compris qu’il était incontournable dans le parti. »

Je dirai plutôt qu’il ne l’a jamais quitté, puisqu’ils ont connu les mêmes combats politiques auprès de Balladur et de Seguin… La passe chiraquienne n’aura été qu’une parenthèse dans la vie de cette girouette inconstante à l’ambition débordante.

Si j’avais monsieur Fillon en face de moi, l’échange serait extrêmement tendu. Et pour une simple raison : monsieur Fillon n’assume pas ses choix politiques. Dans cette interview, il dit n’avoir pas supporté de voir « Chirac et Villepin se déballonner dès que la rue est dehors ».

Pour commencer, pendant sa réforme des retraites, l’UMP a lancé des contre manifs, et clairement aidé à faire passer la pilule. Il ne me semble pas qu’à ce moment là, qui que ce soit ce soit déballonné. Au contraire, la solidarité gouvernementale a joué à plein. Monsieur Fillon aurait-il la mémoire courte ?

Et puisqu’on est dans la déballonnade, parlons franchement : qui s’est a baissé son pantalon en 2005 pendant la crise du CPE ? Certainement pas Chirac et Villepin, mais bel et bien Nicolas Sarkozy. Celui qui était alors patron de l’UMP s’est prononcé contre le CPE, par pur tactique politique : il a monté les parlementaires contre le chef du gouvernement et le chef de l’Etat, pour les affaiblir, les isoler, et les obliger à abandonner le CPE… en se déclarant lui-même contre.

Les parlementaires de l’UMP, moutons désireux d’être investis et de retrouver leur siège, ont suivi. Quitte à oublier d’être solidaires avec leur gouvernement, et de jouer l’opposition à plein tube.

C’est bien Nicolas Sarkozy qui a cédé à la rue, de peur que cela n’entache la présidentielle à venir. C’est lui qui n’a pas eu le service trois pièces nécessaire pour aller au bout de cette réforme. Et monsieur Fillon n’a pas le courage de l’assumer.

Voilà pourquoi j’ai une très piètre image de ce politique intriguant et ambitieux, qui n’est qu’un Rastignac de plus.

Sondages ou statistiques ?

Depuis janvier, le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, est en tête dans les sondages. Mais quelle est la valeur indicative de ceux-ci lorsque l’on sait que 42% des sondés affirment être encore indécis ? Difficile d’établir des probabilités…

Pour pimenter le jeu, on peut toujours regarder les résultats des élections précédentes et là, le tableau n’est plus du tout le même. Rappelez-vous…

En 1995, Nicolas Sarkozy est porte parole d’Edouard Balladur… qui n’est pas qualifié pour le second tour : Jacques Chirac est élu président de la République.

En 1999, Nicolas Sarkozy est tête de liste pour les élections européennes avec Alain Madelin : héritant du plus mauvais score jamais enregistré par le RPR (malgré la fusion avec DL mais sans le RPF de Pasqua), il gardera longtemps le sobriquet de « Monsieur 12% ».

En 2004, Nicolas Sarkozy, pourtant sollicité, refuse de prendre la tête de liste de l’Ile de France pour les élections régionales, qu’il laisse à Copé. Peur de perdre ? Malgré les bandeaux avec Nicolas Sarkozy, collés sur tous les panneaux officiels, pas d’effet Sarko lors du vote : la région reste à gauche…

Et en 2007 ?
Qui des sondages ou des statistiques feront l’Histoire ?

Si personne ne peut l’anticiper, vous pouvez tous participer : à la Politic Academy, c’est vous qui décidez !