Sarkozy, candidat décomplexé

La journaliste Anna Cabana l’a révélé dans Le Point cette semaine : selon ses informations, Sarkozy envisagerait, en cas d’échec en 2012, de se représenter en 2017. J’ai ri.

Ainsi notre bon mètre imagine qu’en cas de défaite en 2012, après avoir échoué à sauver le monde, l’Europe, la France, et son propre siège, et avoir détricoté une très large partie de son bilan, il pourrait nous refaire le coup de la rupture –avec lui-même ?- et se représenter devant les Français en 2017 ?

Dans le jeu de l’oie de la présidentielle, le double (article) 6 (de la Constitution) lui permet en effet de rejouer. Depuis la révision constitutionnelle de 2008, le mandat présidentiel a été précisé, à l’article 6 de la Constitution : « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Les modalités d’application du présent article sont fixées par une loi organique ». En conséquence, un ancien président peut se faire réélire une fois, et rien n’empêche qu’il soit élu de nouveau sous réserve qu’il n’ait pas effectué plus de deux mandats consécutifs. Un trip Poutinesque, en quelques sortes.

Mais dans ce jeu de l’oie, il y a aussi des cases Retour à la case départ. Et pour retourner à la présidentielle, le président-qui-se-sera-vautré devra en franchir deux. Premièrement, remporter la primaire à droite. Keuwa ??? Eh oui, les statuts actuels de l’UMP prévoient à l’article 14 que le candidat soutenu par le parti soit désigné par le Congrès, c’est-à-dire par un vote de l’ensemble des adhérents… au cours d’une primaire organisée en interne.

Si, si, rappelez vous… En 2007, Nicolas Sarkozy s’était bien présenté à la primaire. Bon, il était seul candidat. Mais tout de même, il avait gagné le droit d’être candidat à 100% des suffrages exprimés ! Si Sarko perd en 2012, il ne sera plus sortant, et devra se plier à une primaire en 2017. Et là, il faudrait alors que les adhérents du parti souhaitent reconduire celui qui les aurait alors mené à la défaite 5 ans plus tôt. C’est pas dans la poche… En effet, pour être l’unique candidat alors qu’il aura perdu en 2012, c’est une autre paire de manche.

Et là, nouveau Retour à la case départ : il faut se faire réélire président de l’UMP. Et une fois de plus, ça n’est pas gagné. Si en 2004 il a réussi l’OPA sur le parti majoritaire, c’est parce que Juppé s’est trouvé condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, et que personne n’a vraiment cherché à éviter l’accession au trône du petit Nicolas. Peu probable que ce cas de figure se reproduise. Aussi, il pourrait être cette fois confronté à d’autres ténors pour cette élection. Keuwa ??? Une élection ???

Eh oui, là encore, les statuts actuels de l’UMP sont clairs : si lorsqu’un président de l’UMP devient président de la République, il n’est pas remplacé pendant son mandat, en vertu de l’article 48 –c’est la petite astuce de la réforme des statuts de 2007 pour permettre à Sarko de conserver la main sur le parti majoritaire pendant la durée de son mandat, et éviter que ne lui arrive ce que lui-même avait fait à Chirac en autonomisant le parti du Président-, passé ce mandat l’UMP retrouve son fonctionnement habituel… et ses élections. Le mandat de président étant de 3 ans, ce nouveau scrutin devrait être organisé dès novembre 2012, soit au terme de son mandat (moins les 5 ans de présidence de la République).

Rien ne prouve qu’il emporterait le cocotier, six mois après avoir emmené la droite à la défaite. Même si naturellement, ce sont les statuts d’aujourd’hui. Qui pourraient très bien changer une nouvelle fois au gré des intérêts de Nicolas Sarkozy. D’autant qu’il pourrait très bien récupérer son mandat de président de l’UMP dès le 7 mai 2012, en cas de défaite à la présidentielle. Il l’était quand il s’est fait élire, et rien ne précise ce qu’il advient de ce rôle à l’issue de sa présidence… Seule la durée du mandat est précisée -3 ans- il lui resterait donc 6 mois à effectuer. Le temps de préparer les nouvelles élections internes.

Toutefois, il serait délicat de faire passer une modification des statuts dans l’intervalle. En effet, la convocation du Congrès, même extraordinaire, peut difficilement se faire  avant l’été pour modifier les statuts en sa faveur, et après l’été pour le réélire. Seule éventualité, faire modifier les statuts pour lui modifier les statuts et prolonger son mandat.

Ce qui constituerait un abus de pouvoir, et même si l’UMP en a vu d’autres -comme la modification des statuts de 2007, réalisée sur mesure pour lui permettre de diriger le parti tout en étant président de la République, la situation d’un homme en capacité de devenir le prochain président de la République ne se compare pas à celle d’un homme qui va échouer. C’est pourquoi il y a tout de même peu de chances que ce qui serait perçu comme un signe fort d’une OPA à des fins strictement personnelles puisse être suivi par beaucoup de monde. Le risque d’explosion du parti n’en serait que plus grand.

Reste que le simple fait d’évoquer l’hypothèse de se représenter en cas d’échec en 2012 est osé. D’une part, cela revient à afficher un doute quant à son éventuelle réélection, ce qui n’est pas rassurant pour son électorat comme pour les adhérents de l’UMP. Mais pire, Sarkozy se montre franchement présomptueux : imagine-t-il vraiment qu’il pourrait conserver son leadership sur la droite ? Cherche-t-il une issue de secours pour son avenir, les ténors de droite pariant justement sur son échec pour se faire une place au soleil dans la reconstruction de la droite ? Ou veut-il entraîner l’UMP dans sa chute, en la faisant exploser ?

Quelle que soit la réponse, l’info de la semaine reste la suivante : même pour Sarkozy, la question de son éventuelle défaite en 2012 n’est plus taboue… tout comme le fait d’évoquer la reconstruction de la droite, qu’il a détruite. A la fois lucide, et gonflé. Si selon la célèbre maxime attribuée à Jacques Chirac, lui marcher dessus du pied gauche portait bonheur, force est de constater qu’il entend bien faire vivre la métaphore, et coller aux semelles de la droite.

SarkoShow, Acte V : Je serai candidat, je ne le dirai que plus tard, mais je fais déjà campagne

Vu que Sarko a sauvé l’Europe, bientôt le monde, la France, qu’il se croit bon candidat, et qu’il a un programme pour tenir jusqu’aux élections, vous vous doutez bien qu’il sera candidat.

Mais peut-il l’être, quels sont les obstacles sur sa route, et quand se déclarera-t-il ? Le dernier acte sera celui des révélations. Ou pas.

Cette séquence comment par un échange aussi vif que surréaliste sur les affaires, afin de déterminer la moralité de notre non-candidat. Alors qu’Yves Calvi interroge notre bon mètre sur les éventuelles informations dont il aurait pu avoir connaissance concernant un financement illégal éventuel de la campagne de Balladur de 1995, ce qui mène tout droit au dossier Karachi, il botte en touche.

C’était attendu, reste que la réponse n’est franchement pas à la hauteur d’un dossier aussi sensible que l’attentat de Karachi, qui a fait 14 morts dont 11 Français, et de la gravité des faits si un jour la justice démontrait l’existence de rétro-commissions sur les contrats Agosta et Sawari : Ca fait bientôt 17 ans, ne croyez-vous pas que s’il y avait des choses à reprocher à M. Balladur on aurait pas trouvé ? ».

Mais que pourrait dire Sarko sur ce dossier, sachant qu’il s’agit d’une instruction en cours –dont l’Elysée est au courant, certes, mais qu’il n’a pas à commenter- à part jouer sur la corde sensible en disant qu’ « on exploite la douleur de ces gens » -les familles ? Ces mêmes familles, qu’il s’était engagé à recevoir et à informer régulièrement. Ces mêmes familles qui, rappelons le, n’ont pas hésité à le mettre en cause.

Bref, il se pourrait que je ne sois pas la seule à penser qu’au bout de 17 ans, on puisse ne pas avoir trouvé tout ce qui concernait le financement de la campagne d’Edouard Balladur, notamment si ça figure dans les documents encore sous le sceau du secret défense ! D’autant que  les délibérations du Conseil Constitutionnel sur la validation des comptes de campagne de Balladur en 1995, ne seront accessibles qu’en 2020.

Sarko tente alors de faire l’amalgame entre plusieurs affaires dans lesquelles il est cité, pour mieux noyer le poisson. L’insolence avec laquelle il tente de comparer Karachi et les rumeurs de séparation entre lui et Carla me laisse pantois. Comment peut on oser réduire ainsi une affaire qui a fait couler le sang français au Pakistan ? Quel rapport avec des propos concernant une simple affaire de cœur, fusse-t-elle la sienne ?

Cabot, Sarkozy cherche à se faire plaindre sur le traitement qui lui serait réservé : « Vous savez un président doit rendre des comptes, la transparence je suis d’accord, la calomnie non ! ». Transparence, lorsque l’on entrave la justice, comme a tenté de le faire Brice Hortefeux en prévenant Thierry Gaubert lors de sa garde à vue dans le cadre de l’affaire Karachi sur les propos que sa femme avait tenu devant les policier ? Calomnie, alors que dans l’affaire Bettencourt, il a été démontré que Philippe Courroye avait prévenu l’Elysée trois mois avant de la décision qu’il allait rendre, lequel Elysée informe alors Liliane Bettencourt, rompant ainsi l’égalité de justice entre les parties ?

Et que dire de l’affaire Clearstream, qu’il ose rappeler, en se félicitant que des gens aient été condamnés. Des gens, oui. Gergorin et Lahoud. Mais pas le coupable qu’il avait désigné, Villepin, promis à un croc de boucher, et présumé coupable quelques jours avant le début des audiences de première instance. Manifestement la notion de présomption d’innocence est à géométrie variable : à appliquer en Sarkozie, pour ses amis Thierry Gaubert et Nicolas Bazire – « M. Bazire est mon ami, c’est un homme honnête (…) vous inventez la présomption de culpabilité »-, mais point lorsqu’il s’agit de son ancien rival Villepin, pour lequel il n’eût pas, lors d’un précédent entretien télévisé, la même retenue. La justice a depuis reconnu par deux fois l’innocence du présumé coupable Villepin.

Ce terme de présomption de culpabilité sonne comme un gimmick, qu’il ressort dès qu’il peut le placer. Ainsi, sur les affaires impliquant des policiers : « La police, la gendarmerie sont deux corps admirables (…) S’il y a des brebis galeuses il faut les sanctionner (…) ». Mais cela ne va pas jusqu’à son ami Bernard Squarcini, patron de la Direction Centrale des Renseignements Intérieurs (DCRI). Mis en examen pour atteinte au secret des correspondances, collecte illicite de données, et recel du secret professionnel pour avoir cherché à savoir, grâce aux fadettes, qui étaient les informateurs du journaliste Gérald Davet dans l’affaire Woerth-Bettencourt, Bernard Squarcini ne sera pas suspendu, et n’aura pas à démissionner. Parce que « Suspendre en attendant le jugement c’est de la présomption de culpabilité ».

Les ministres qui ont été touchés par des affaires sous Chirac – Renaud Donnedieu de Vabres en 2002, Pierre Bédier en 2004-  et qui ont du démissionner après leur mise en examen apprécieront. Tout comme ceux du gouvernement Balladur, Alain Carignon et Gérard Longuet, tous deux mis en examen et démissionnaires en 1994. Ou encore Yvan Colonna qui a été déclaré coupable et ennemi public numéro 1 par ce même Sarkozy sans aucun procès. Et que dire de David Sénat, membre du cabinet de MAM accusé d’avoir informé des journalistes dans l’affaire Woerth-Bettencourt, qui lui, fut démissionné  viré sur le champ, avant même d’avoir été mis en cause par la justice ?

D’ailleurs dans cette affaire, Brice Hortefeux, ami de trente ans de notre bon mètre, avait atteint à la présomption d’innocence de David Sénat et été condamné en référé fin 2010, avant de faire appel. Ou comment en Sarkozie, la présomption d’innocence est vraiment à géométrie variable, et dépend uniquement du fait du Prince, et de la proximité du mis en examen avec le Roi. Et circulez, y’a rien à voir : l’important, pour Sarkozy, c’est de « laisser la justice faire son travail ». Traduction : ne pas le mêler à cela. Même pas pour signer la levée du secret défense sur une affaire aussi grave que Karachi.

Heureusement, cette triste séquence nous aura aussi permis de rigoler, lors des deux lapsus de notre bon mètre. De là à dire qu’il n’était pas très à l’aise sur le sujet, il n’y a qu’un pas. Le premier lapsus porte sur sa candidature. Il s’emmêle les pinceaux, laisse penser qu’il est candidat pour 2012, puis fait marche arrière lorsqu’il se rend compte de la boulette, toute l’émission visant justement à suggérer sa candidature sans jamais l’annoncer. Sa-vou-reux. Et quelques minutes plus tard, questionné sur les affaires dans la police, Sarko sort cette perle : « Les policières ont des corps admirables ! ». Avant de se reprendre, en affirmant que la police et la gendarmerie sont des corps admirables. Priceless.

Le thème suivant porte sur les sondages, ô combien importants pour les élections, d’autant plus lorsque l’on sait qu’en Sarkozie, c’est une religion : ils sont commandés, scrutés, analysés, et à partir de ces données se décide la stratégie du non-candidat. Et bien là, motus. Notre bon mètre tente de prendre de la hauteur –ah ah- et botte en touche : « Vous les commandez, vous les commentez, et le travail du président c’est de faire son travail ». Hum, doit on lui rappeler que le rapport de la Cour des Compte de 2008 avait pointé l’existence d’une convention entre l’Elysée et un cabinet d’études pour la réalisation de sondages pour un montant de 1,5 millions d’euros, le tout en dehors de toute procédure de marchés publics ?

Bon, parlons franchement, vu la côte de popularité de notre bon mètre, qui ne cesse de descendre dans l’estime populaire, on peut aisément comprendre qu’il ne commente pas les sondages, et prétendre ne pas avoir le temps de s’y intéresser car il travaille, pour le bien du bon peuple, lui : « Nous pouvons prendre des décisions qui ne sont pas populaires mais les Français jugeront ensuite  (…) Mes prédécesseurs, vous vous rappeler leurs sondages ou ce qu’ils ont fait ? (…) Moi je travaille… (…) Les Français attendent que les responsables fassent leur travail, vous êtes des commentateurs, mais moi je suis un acteur ». Hum, tout ça sent quand même un peu fort la méthode Coué.

Dernières minutes, dernières occasions de tirer quelques salves à l’attention du PS, en reprenant notamment l’accusation lancée par Martine Aubry contre François Hollande d’être un candidat du système : « Avez-vous oublié que tous les candidats du système même quand je les ai soutenus, ont été battus ? ». Eclair de lucidité, mais mortier à petite portée. J’avoue toutefois avoir bien rigolé lorsque Sarko a précisé, et invité les responsables politiques à parler de leurs projets, et à moins se critiquer mutuellement. S’il visait probablement la semaine de second tour entre Aubry et Hollande, reste que cela s’applique plutôt à l’UMP, qui a organisé la semaine dernière une convention sur… le projet du PS. Message transmis.

Enfin pour terminer, Sarko fait le point sur son avenir proche, en sortant de sa poche la carte du Président Protecteur : « j’ai un travail de président à faire, je dois protéger les français ». Il est certain que vu le contexte économique de crise, les Français comprendraient mal qu’il se lance dès maintenant dans la bataille. Coincé dans son rôle de président, lui qui excelle en tant que candidat, il décide donc de se raccrocher à ce que firent ses prédécesseurs, et de se déclarer le plus tard possible, « fin janvier-début février ».

Avant de rappeler que Mitterrand s’était déclaré en mars 1988 et Chirac en février 2002. Un changement de stratégie inhérent à la crise, pour celui qui songeait initialement faire campagne dès cet automne. Sarkozy a-t-il en tête la configuration dans laquelle se trouvaient alors Mitterrand et Chirac ? Si ces deux présidents ont été réélus, ils sortaient tout deux d’une cohabitation, ce qui n’est pas son cas. Sarko ne pourra pas jouer dans la rupture, son gimmick de 2007, et devra assumer un bilan qui pourrait lui coûter cher.

Alors qu’Yves Calvi l’interroge deux fois sur la possibilité qu’il ne soit pas candidat, l’actuel locataire de l’Elysée répond simplement : « Nous verrons en janvier, février (…)J’ai fait mon choix : celui d’être président de la République jusqu’à la dernière minute et de ne pas embêter les Français avec mes ambitions… ». En d’autres termes, Sarko verra en fonction de la situation, mais cette émission a bien mis en exergue sa volonté de se présenter.

Reste que cette dernière phrase laisse songeur. La dernière minute étant le 5 mai 2012, on peut toujours se prendre à imaginer qu’il resterait vraiment président jusqu’à la fin, et laisserait alors passer la date limite fixée par le Conseil Constitutionnel pour déposer sa candidature, en mars, et ne pas se représenter. On peut toujours rêver.

Photomatronche

Vendredi, j’ai envoyé une candidature pour un poste sur lequel je pouvais convenir. Une vraie candidature, loin de celles « quota Pôle Emploi » accumulées juste pour démontrer que je cherche du travail sans avoir la moindre chance d’être retenue parce-que-je-ne-suis-pas-comme-ci-ou-comme-ça. Ca se passe comme ça chez Pôle Emploi… Enfin si l’on veut éviter la radiation.

Trois minutes après, le portable a sonné : au bout du fil, la recruteuse, qui semblait avoir flairé le bon plan. La conversation s’est éternisée bien au-delà des quelques minutes prévues, et nous avons disséqué mon CV comme les souris en classe de 5ème B.  Tant et si bien que lorsqu’elle m’a proposé de nous rencontrer ce lundi, je me demandais bien ce que nous pourrions avoir à nous dire de plus.

Elle m’a également demandé de lui envoyer par mail ma photo « sur demande du client ». Des fois que je serais moche, ce qui est loin d’être le cas. Rappelons tout de même que lorsque la photo est demandée dans l’annonce, je ne candidate ja-mais : je n’ai pas pris l’option Bimbo.

C’est néanmoins toute pomponnée et toute guillerette que j’ai quitté mon appartement douillet et préservé de la chaleur par mes superbes nouvelles fenêtre à double vitrage, pour effectuer ¾ d’heure de trajet en plein cagnard, dans un RER puis un bus. Va faire tenir ton make-up par ce temps, tiens ! Et va éviter de planter un talon dans les pavés, aussi !

C’est en un seul morceau, encore relativement fraîche, mais au bord de la déshydratation que je suis arrivée au cabinet de recrutement. Une dame charmante m’a accueillie et proposé un verre. Après avoir hésité à lui demander un pastis, je lui ai gentiment demandé un verre d’eau : le Saint Graal ! J’aurais presque pu repartir illico tant j’étais heureuse d’avoir pu me sustenter. La dame m’a également proposé de prendre ma veste, et c’est moi qui lui en ait mis une. Ah ah. Après tant d’efforts, je tenais à être absolument impeccable pour cet entretien. C’était sans compter sur la salle de réunion surchauffée dans laquelle elle m’a demandé de patienter. Sans mentir, il y faisait bien plus chaud que dehors !

Au bout de quelques trop longues minutes, la dame –en fait la recruteuse- et une de ses copines –une autre recruteuse- sont revenues, pour entamer l’entretien. Là, il m’a été demandé de rappeler mon CV de manière rapide –comprendre moins de 2 minutes-, puis la copine de la recruteuse est partie. S’en est suivi un échange surréaliste. La recruteuse m’a demandé deux précisions techniques proches de l’enculage de mouches sur mon parcours, et m’a ensuite donné le nom du client. Voilà. En 5 minutes, nous avions fait le tour de cet entretien.

Tant d’acharnement à lutter pour rester fraîche sous le cagnard et à prier pour ne pas choper des ampoules dans mes nus pieds à talons, pour 5 petites minutes d’entretien. Raison invoquée : « il fallait que je vous vois et que je vous donne le nom du client ».Autrement dit, il fallait voir ma tronche. La photo ne suffisait pas ?