Entretien dans un cabinet de recrutement

Cet après-midi, j’avais rendez-vous dans un cabinet de recrutement situé dans le triangle d’or de la recherche d’emploi -le Pont de Neuilly- pour un poste au sein d’une collectivité territoriale, auprès d’un élu.

Légèrement sous-dimensionné, le poste m’intéressait car l’annonce semblait rechercher quelqu’un de mon niveau, et les collectivités territoriales étant limitées en nombre de collaborateurs de cabinet, il se pouvait que l’élu concerné cherche ce type de profil, du moins c’était ce que sous-entendait l’annonce.

Comme pour chaque entretien, j’avais calculé mon itinéraire, m’accordant la possiblité de prendre une petite pause café avant de passer sur le grill, et de profiter ainsi de quelques minutes de détente, au soleil. J’imagine que je reverrai cette stratégie lorsque le temps sera mauvais !

Arrivée au cabinet à peine deux minutes avant l’heure du rendez-vous, j’étais détendue. La standardiste était charmante, et la recruteuse accueillante. J’ai toutefois décliné son café, lui expliquant que je venais d’en prendre un.

Le schéma de l’entretien était classique à ceux des cabinets de recrutement : d’abord une présentation du cabinet, puis un long temps consacré à ma vie professionnelle, durant lequel elle a pris de très nombreuses notes. Le principe était simple : je devais expliquer mon parcours depuis mes études, en mentionnant les missions précises effectués au sein de chaque structure, pendant combien de temps, avec qui, sous quel type de contrat, ce que j’en avais tiré… de manière à dresser un portrait complet de mon parcours professionnel.

S’en est suivi un petit jeu très amusant, lors duquel j’ai du citer cinq traits de ma personnalité, puis trois qualités professionnelles. J’ai peu rencontré ce type de questions et je ne les prépare jamais, estimant qu’il n’est pas utile de chercher à donner une bonne réponse, mais plutôt être spontané et en cohérence avec ce que le recruteur a décelé au cours de l’entretien.

Pour les traits de ma personnalités, je ne me souviens plus du premier, mais j’ai ensuite cité : généreuse, parfois têtue mais dans le bon sens du terme, responsable, et libre. Pour les qualités professionnelles, j’ai indiqué : minutieuse, rationnelle, et organisée. Je pense que chacun de ces points me correspond. Si j’avais pu avoir plus de mots, j’aurais ajouté fidèle…

Après un petit café -que j’ai accepté- et une discussion informelle sur les méthodes de recrutement, l’entretien s’est achevé par un dernier exercice : la rédaction d’une lettre manuscrite -pour le graphologue- de l’élu aux autres élus locaux pour les inviter à une inauguration. Le texte de l’invitation ne me posait aucun problème. En revanche, cela m’a pris du temps, pour deux raisons. D’abord, écrire à la main est long, et il faut parfois reprendre le courrier pour des questions de présentation. D’autre part, il ne faut négliger aucun détail ni de forme, ni de fond. Donc ne pas oublier le destinataire, son titre, l’adresse, la date, mais aussi les références.

Mais il ne faut pas non plus négliger le fond. Ayant choisi de montrer à travers ce courrier mes connaissances dans le domaine des collectivités territoriales, j’ai choisi un cas difficile, en prenant comme invité le président du conseil général. Ce qui impliquait de choisir un équipement à inaugurer qui soit, idéalement, de sa compétence. J’ai donc choisi un élément de voirie. Mais le président de notre conseil général étant aussi ministre, le titre de l’adresse était différent du titre, ce qu’il ne fallait pas omettre.

Les choses se sont gâtées lorsque la recruteuse est venu me rechercher. Elle me parlait alors que j’achevais mon courrier… ce qui m’a trompée. N’étant plus attentive, j’ai oublié d’indiquer la bonne formule de politesse. Alors qu’elle m’attendait au dehors pour lui remettre le courrier, elle a vu que je n’étais pas satisfaite et m’a demandé si tout s’était bien passé. J’ai répondu par la négative en lui indiquant qu’étant donné qu’elle était pressée, je ne pouvais plus refaire le courrier, alors que je devais en changer la formule de politesse. Elle m’a indiqué que puisque je le savais, elle allait l’indiquer sur le courrier, afin que je ne sois pas pénalisée.

A ce stade, il était manifeste que mon pari -montrer mes connaissances du secteur- était payant : le client allait bien voir ce courrier, et donc constater que je sais parfaitement gérer les différents types de courrier que peut avoir à envoyer un élu.

Ce long entretien -2h au total- était fort agréable, et l’échange que j’ai eu avec la recruteuse m’a confortée dans l’idée que je me suis faite de la tendance du moment en matière de recrutement. A l’heure actuelle, les spécialistes du domaine -les cabinets de recrutement- ne posent plus de questions pièges, tant ils sont habitués à cerner la personnalité des candidats.

Une fois de plus, il est impossible de me livrer à un pronostic : si je pense avoir convaincu sur mes compétences et ma personnalité, et être présentée au client, j’ignore ce qu’il cherche précisément tant professionnellement qu’humainement. Avec la crise, les demandeurs d’emploi sont légion, et les employeurs ont le choix. Dès lors, la sélection s’effectue sur des critères moins rationnels, et un bon candidat peut être refusé pour un détail insignifiant, un petit moins, ou être accepté sur un léger plus qu’il n’aura même pas considéré lui-même comme étant un atout.

L’important, c’est de le savoir, pour ne pas se décourager, toujours se positionner comme le candidat idéal, tout en ayant conscience de participer à une gigantesque loterie.

Entretien auprès d’un cabinet de recrutement

Cet après-midi, je rencontre un cabinet de recrutement dans le secteur public et para-public. Voici le récit de cette aventure…

H-6. Après un coucher tardif, je suis réveillée par le voisinage. Une petite douche et un café serré plus tard, il me reste 6h pour me préparer.

H-5. Mon tailleur est prêt, ma chemise finement repassée, le choix des chaussures et du collier est fait. J’ai également trouvé un sac pour transporter les documents nécessaires à l’entretien, ni trop voyant, ni trop bourge, ni trop décontracté… Le sac idéal.

H-3. Dernier petit coup de fil au frangin, entrecoupé par un appel sur le portable : j’ai décroché un autre entretien pour mardi prochain, sur un poste d’assistante parlementaire ! Un poste qui m’intéresse grandement et pour lequel je suis extrêmement motivée. Voilà qui me met en bonne condition.

H-2. Là, je suis tendue comme une arbalète. A cause des questions bizarres qu’on pourrait me poser. Comme d’habitude. J’ai faim mais le ventre noué, donc je me rabats sur un paquet de mini-Lu pocket, en misant sur le sucre, et j’en glisse en paquet dans mon sac pour l’après entretien.

Dans une grosse demi-heure, je serai à l’arrêt du bus. J’ai naturellement « prévu large » pour les transports, en veillant toutefois à ne pas arriver trop en avance non plus. Si c’est le cas, je devrai aller dans un café et en fait, ça me stresse encore plus. Je fume nerveusement une dernière clope, avant de démarrer la phase habillage/maquillage/coiffure, histoire d’être nickel. En priant pour ne pas mourir de chaud dans les transports !

H-1,5. Les choses se sont furieusement accélérées. Alors que j’allais entamer la phase « ravalage de façade », le livreur d’UPS m’a appelée car il ne trouvait pas mon immeuble. Il a fallu le guider et quelques minutes plus tard, je recevai mon tout nouveau robot pâtissier. L’opération de préparation s’est bien déroulée et pour une fois, je n’ai pas eu de souci pour mettre mon mascara : pas de débordement, pas de pâtés… Je m’améliore ! Après avoir checké une nouvelle fois le contenu de mon sac, je suis fin prête pour la phase 2 de la grande aventure. Dans 10 minutes, top départ !

H-1. En avance à l’arrêt de bus, j’ai attrapé un bus plus tôt, et je suis donc arrivée à la gare pour le train de H-1, soit très en avance. Je regarde les stations défiler et réalise tout à coup que ce train est direct entre Saint-Cloud et La Défense. En 15 minutes, je suis donc à cette dernière station.

H-40 minutes. Il ne m’a pas fallu plus de 5 minutes pour faire le trajet La Défense/Pont de Neuilly/Adresse de rendez-vous. Je me rends donc dans un charmant café, où je m’installe en terrasse… et je me connecte à Facebook.

H-5 minutes. Je rejoins le lieu de l’entretien et patiente dans un salon très cosy, doté d’une fontaine d’eau, et surtout climatisé. Un bon point !

H. Les deux chargés du recrutement me reçoivent chaleureusement, à l’heure, et me mettent en confiance. C’est parti ! L’entretien démarre par une présentation du cabinet de recrutement. Je suis dans la division public/parapublic d’une filiale d’un grand cabinet de recrutement. Cette division est jeune puisqu’elle n’a qu’un an.

H+15 minutes. L’entretien se poursuit par l’étude de mon parcours, et les recruteurs prennent des tonnes de notes. Chaque étape de mon parcours est disséquée, mais dans le bon sens du terme : mes hôtes cherchent à cerner les fonctions exactes occupées, les éventuelles fonctions de management, les compétences utilisées, et manifestement, la capacité d’adaptation. Aucune question piège ou déstabilisante.

H+30 minutes. Arrêt à la station Parti Politique. Je comprends immédiatement que le jeune loup de 25 ans qui est en face de moi est adhérent. Non pas par son look ou son état-civil, qui constituaient certes des indices mais pas des certitudes, mais tout simplement parce qu’il me demande d’un air passionné qui était président des Jeunes à mon époque. Et lorsque j’évoque mon poste, j’ose indiquer que mes successeurs se revendiquent chef de cabinet, en expliquant qu’à mon sens c’est très exagéré, mais qu’en revanche le qualificatif de chargé de mission est complètement à propos, il confirme. La suite m’indique qu’il connaît manifestement très bien le fonctionnement du Parti. Cette expérience semble un atout pour moi.

H+35 minutes. Le passage au cabinet du Maire achève le jeune homme : l’annonce du traitement de 1000 interventions par an le laisse pantois, et l’explication de texte du poste lui confirme que le chiffre n’est pas surfait. Entre les interrogations orales des élus, et l’absence totale de classement vertical, il comprend vite que traiter chaque dossier n’était pas une option… Encore un bon point, qui me permet d’expédier Ma Ville, et même d’oser la réelle explication sur mon départ, à savoir le dézinguage en règle par Journaliste… et donc de désamorcer la prise de référence.

H+45 minutes. L’entretien s’achève par un test sur mon niveau d’anglais. La question est simple : What did you do last week-end ? Hum, j’explique que je n’ai rien fait d’intéressant le week-end dernier et que j’aimerais plutôt parler du week-end à venir. Le recruteur se marre et accepte. Je détaille le parcours de folie prévu par Elise, plaçant évidemment qu’elle vient du Canada (international friends, ça le fait), et là une fois de plus, comme à chaque test d’anglais, on m’arrête. Tout ça parce que je sais aligner une dizaine de phrases sans m’arrêter pour chercher mon vocabulaire et sans fautes de grammaire ! J’ajoute, en clin d’oeil, que je maintiens mon niveau grâce aux films et séries US.

H+55 minutes. Après un tour d’horizon sur le type de poste recherché et les prétentions salariales, et quelques formalités administratives, l’entretien s’achève. Mon recruteur m’informe que mon profil les intéresse fortement et que je présente bien. Je suis donc inséré dans le pool de candidats de cette division, mais aussi du cabinetdans sa globalité. I’m so happy !