Deschamps… miné

Pauvre Didier… Il faisait peine hier, au CFC, dans ses confessions à Astrid Bard. 5 matchs de championnat sans victoire, le sort s’acharne sur l’OM et la Ligue des Champions s’éloigne.

La faute d’un mercato inexistant faute de moyens, d’un effectif trop juste épuisé de jouer sur les quatre tableaux, et d’un soupçon de pas-de-chance venu se glisser dans la bouillabaisse. Et ce fichu ballon qui bloque le port de Marseille sans que pour une fois Valbuena ne plonge pour le récupérer…

Pour raccrocher une place européenne, il faudra désormais miser sur une des coupes, européenne ou pas. Tenter l’exploit face au Bayern. Espérer laminer un Lyon confronté au même problème en coupe de la Ligue. Seule éclaircie dans ce monde de brutes, il sera en théorie plus simple de se débarrasser de Quevilly lors du prochain tour de la coupe de France, et d’accéder aux demis.

Courage les gars… La route est droite mais la pente est forte !

Le retour de la revanche

Mes aïeux quelle soirée ! Salvatore est un prénom qui lui sied à merveille, mais il se débrouille aussi vachement bien sur le Valentin…

Bref, il est déjà midi quand j’ouvre enfin les yeux. Mais je sens que le courant passe vraiment bien entre ma couette et moi. J’en veux encore… Du coup, je m’y vautre encore un peu. En charmante compagnie en plus. Huuuuuuummmmm… Belote, rebelote et dix de der… et strip poker.

Ce soir, c’est match contre Dijon, en coupe de France. On les a battus en championnat, ils nous ont battus en Coupe de la Ligue, c’est donc le retour de la revanche. La belle. Patrice Carteron se voit déjà en haut de l’affiche, ses hommes probablement aussi. De mon côté, je suis stressée. Sirigu n’est pas sur le terrain -nan, il est avec moi- ma confiance est donc légèrement altérée. Je flippe. Pourtant j’adore Douchez. Mais rien à faire, je flippe. Et pour ne rien arranger, c’est Eurosport qui diffuse. Alors que chacun sait qu’ils ne connaissent rien au foot : ils ont pris option Curling.

Histoire de me détendre, Sirigu me propose une partie de Fifa. Histoire de bien faire ma mauvaise, je le choisis comme gardien. Il est vert. Ce serait plus drôle s’il pissait en l’air. Dans les vestiaires. M’en fous. Poupette’s rules. Cette partie me permet de constater que Sirigu est infoutu de se mettre un but à lui même. Gniark gniark gniark. C’est vrai, Fifa 12 me détend. Un peu. Tant que je mets une pâtée à mon gardien chéri.

Mais c’est déjà  l’heure du match. Ancelotti a aligné une équipe qui ressemble furieusement à celle de la saison dernière, à Douchez, Lugano et Ménez près : Douchez, Jallet, Camara, Lugano, Ceara, Matuidi, Bodmer, Chantôme, Ménez, Nene, Hoarau. Kombouaré’s touch. D’entrée, les paysans sifflent Carlito… sur un match de Coupe de France ! Bel esprit… Le match n’est pas commencé que la moutarde me monte déjà au nez. Ou au Néné.

Dès la première minute, Dijon tente de faire monter la partie en mayonnaise en réclament un péno fictif. On attend tous que le 10 Sport indique qu’on leur a volé. Lugano prend un ballon en pleine poire : le sniper dijonnais est complètement cintré, notre garçon boucher va forcément se venger. En mode Le sang est dans le pré.

Joli Cul Bodmer dribble. WTF, Bodmer qui dribble ? Dijon tente la frappe, mais à côté. Reste qu’ils semblent avoir décidé de bouffer du PSG à la moutarde. Sirigu avale un énorme morceau de pizza. Et moi je me termine à la bière cul sec. Autant vous dire qu’on est tendus dans nos strings. D’autant que c’est Leboeuf qui commente. Inutile de vous dire qu’on aurait du commander un bon rumsteak…

Douchez touche la balle par deux fois. Crise cardiaque, Sirigu doit me ranimer. Avec la langue. J’aime. Côté terrain, on n’est tellement pas dans le match que je lance l’alerte enlèvement sur les milieux de terrain.  Jallet tente vers Néné. Joli Cul Bodmer talonne pour Jallet. Matuidi à l’aise Blaise… Bref, ça commence à venir. Même si ce con de Leboeuf se croit drôle à raconter que Néné doit être plus à l’aise en salle ou sur le sable. Juste un truc : ta gueule, le bœuf.

Hoarau met une tête nulle part. C’est un concept. Mais Néné arrive sur la gauche et bien qu’enfermé à quelques encablures du coin de corner, il voit le gardien réaliser une magnifique boulette à la Edel, et lui colle dans le coin du but. Du gauche. Dans un angle improbable. Un but facile pour les loosers d’Eurosport… Vraiment envie de faire un steak de Leboeuf, qui marine dans l’anti-PSG. En hommage à ce magnifique but du brésilien, Sirigu joue avec mes Néné. Vas-y mon gars. Caliente.

Hoarau nous fait une petite golden barre. Au Parc, il aurait pu gagner une voiture. Mais on est à Dijon là. Joli Cul tatoue un dijonnais d’une semelle à la sauvage, ni vu ni connu. Rayon cul, toujours, Papus Camara nous sauve d’un coup de fessier. C’est un style. Que Sirigu imite aussitôt tout contre moi. Chez nous la température est tellement montée qu’à ce rythme, on ne va pas voir la fin du match. En même temps faut bien qu’on s’occupe.

La Menace Chantôme se montre un poil –alors qu’il n’en a pas- et Matuidi réalise un bon match. Y’en a un autre qui se joue à la maison, à propos de la télécommande. N’en pouvant plus des commentaires anti-parisiens de la daube de Bœuf, qui risquent de faire dangereusement chuter ma libido alors qu’on approche du moment crucial, j’enlève le son. Salvo remet le son. Et j’enlève le son. Et il remet le son. Furieuse envie de lui défoncer le crâne à coups de télécommande. Mais il a envie d’un tout autre combat. Forcément comme dans la télé, on se croirait au tour préliminaire de l’Europa League, on s’adapte.

C’est le moment que choisit Hoarau pour tuer un spectateur, par une frappe partie directement dans les tribunes. Puis un dijonnais veut faire un petit câlin à Douchez. Dans le même genre, un type veut toucher la crête de Jolie Poupée Ménez. Dans ce cas, qu’il se rende utile et vienne avec une tondeuse… Alors que j’avale une gorgée de bière, Leboeuf compare une faute de Jallet au but pris par Dijon. J’explose de rire, et Sirigu finit trempé par les résidus de ma bibine. Une bonne occasion de lui retirer enfin ses fringues.

Un coup et coude et hop, Lugano explose Jovial, qui du coup ne l’est pas : il pleure sa mère. En même temps, j’avais prévenu que Diego se vengerait. Faut pas lui en vouloir, il passe tellement de temps à cirer le banc qu’il doit penser à sa reconversion, et préparer les épreuves pratiques de son CAP Boucherie. M’est avis qu’il aura de meilleures notes que dans l’Equipe… Joli Cul Bodmer tue à son tour. Et Nico Douchez manque de peu de se la jouer Edel. Fear.

Jusqu’à ce centre de Ménez pour Hoarau, enfin une occasion ! Niente, comme dirait le Chewbacca qui gémit sur le canapé. Frappe de Néné ! On s’excite, et ça retombe. Paris ce soir, c’est deux secondes douche comprise. Inutile de vous dire que je suis très footballistiquement frustrée. Alors on se rattrape… Sortie de Nico sur Jovial. Commentaire de la daube de Leboeuf : « Bon dégagement de Douchez, je crois qu’il ne l’a pas fait exprès ». Je suis à deux doigts de péter l’écran plat. Ma moitié découvre mon tempérament de hooligan en jupette. Je crois que je lui fais peur.

Mais ça fonctionne, Paris se met enfin à jouer correctement. La transmission de pensée, ça marche. Ou pas. Peu importe, Hoarau se lance, est tout seul, mais trouve le moyen de s’emballer. Un peu comme nous. Lloris Arnaud, sors de ce corps ! Enfin toi, Sirigu, reste y. Une dernière action de Ménez et groumpf. C’est la mi-temps, avec un tableau d’affichage toujours vierge. L’exacte inverse de chez nous. Inutile de vous faire un dessin. Quelques trucs qui ne se racontent pas plus tard, j’apprends que finalement, pour Eurosport, le but de Néné était beau. Ca a du gueuler dans l’oreillette. Je ris.

Les joueurs reviennent sur le terrain, et Titof Jallet cède sa place à Bisevac, sur béquille. Ce soir Sarko parle à la télé, mais nous on reste sur le match. Lovée contre mon gardien préféré, je sirote tranquillement la fin de ma bière, tout en observant Lugano défendre. La Menace Chantôme et A-Haut-Risque se prennent consécutivement une semelle, puis c’est au tour de Joli Cul Bodmer de se faire tatouer le mollet. On va finir en kit…

Carteron s’énerve et se fait rappeler à l’ordre par l’arbitre. Il me stresse. Chaque fois que je le vois, j’ai l’impression qu’il va nous claquer dans les doigts au bord de la pelouse. J’espère qu’il a un bon cardiologue. Bon, sinon, Paris ne veut toujours pas tuer le match. Mourir. Du coup, j’envoie des sms aux copains qui regardent l’interview de Sarko. Du genre « Tu viens de louper le triplé d’Hoarau ». Ouais, j’suis taquine.

Les mecs d’Eurosport ne vont pas mieux. Ils annoncent un but de Dijon… en réalité, parade de Douchez. Puis ils annoncent l’entrée de Thiago Sylvain. Sûrement un croisement entre Sylvain Armand, blessé à la cheville, et Thiago Motta. Quand je vous dis qu’ils ont pris Option Curling… Ce serait toutefois sympa de la part d’Eurosport d’investir dans un commentateur qui connaissent un peu les règles et les joueurs.  Si c’est pas trop demander.

Ceara se prend un pastis. Hoarau cherche la frappe. Qu’il nous prévienne quand il la trouvera. DU coup Jovial en profite pour faire son malin, mais Douchez sort un arrêt décisif. C’est du reste le seul joueur du PSG encore éveillé. Pour le reste… Joli Cul Bodmer, blessé à la cuisse, est remplacé par Galimeiro. Gros plan sur ses cuisses. Sirigu n’aime pas que je mâte. Oh ça va, je les vois tous les jours en vrai… Jolie Poupée Ménez fait son show. Tout seul. Comme d’hab. Pastis pour Motta.

Galimeiro a tellement faim qu’il croque la feuille et finit dans les bras du gardien. Note pour mon prochain cours : lui expliquer que c’est la feuille de match, pas une feuille de salade. L’arbitre en oublie de siffler le péno sur Galimeiro. Et La Menace Chantôme finit écrasé sous une moissonneuse batteuse. Eurosport évoque un éventuel futur changement du côté de Paris… qui a déjà utilisé ses trois changements en remplaçant Jallet, Bodmer et Néné. Donc on résume : ils ne savent pas désigner un but, ne connaissent pas le nom des joueurs, et  ne savent pas compter. C’est embêtant.

Heureusement que le match touche à sa fin. D’autant que Douchez me fait peur. Enorme coup de bol, ce centre ne trouve personne. De toutes façons, ça fait un moment que Dijon patauge dans la moutarde. Et puis un type prend Matuidi pour une auto-tamponneuse. Ceci dit, il n’a pas totalement tort, ce match a par moment des allures de fête foraine.

D’ailleurs Ménez croque encore la feuille, faute de trouver une pomme d’amour. A tout de le temps choisir l’option solo, en même temps c’est normal… Bisevac hallucine. Nous aussi. Victoire du PSG 1-0. A nous les quarts !

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Sablé… en miettes !

© C.Gavelle/PSG

Vendredi. Jour de match. Jour de match de coupe de France contre l’équipe de CFA2 de Sablé sur Sarthe.

Dilemme : j’ai des origines sarthoises… Mais ici c’est Paris, même si on joue au Mans, je suis forcément pour mon équipe : on peut changer de job, de mec ou d’appart, mais on ne change jamais de club. Bref, ici c’est Paris !

Les joueurs partent ce matin mais moi, je les rejoins plus tard. En voiture. Avec la Mini de Sirigu. Imaginez un peu. Déjà conduire la voiture d’un mec se rapproche d’une opération suicidaire, mais celle d’un italien, je ne vous en parle même pas. Une rayure sur le pare-chocs et je finis au fond de la Seine, les deux pieds dans le ciment. Autant dire que j’ai la pression. C’est donc soulagée qu’après deux heures de route, j’arrive enfin à la MMArena, le stade flambant neuf du Mans.

Les joueurs sont sur le terrain, pour une découverte des lieux et quelques exercices. Bon manifestement, la pelouse vient de chez Ikea : elle se troue de partout ! A moins que ce ne soit la faute de René la Taupe. C’est simple, tu marches dessus, et les mottes de terre te restent collées aux talons. Ca va être sportif…

De retour dans les vestiaires, je tente de m’isoler avec ma moitié. Et c’est Pastore qui ouvre les hostilités : « Alors Poupette, combien de points de moins ? » Ménez embraye : « T’as embouti combien de voitures ? » Science-fiction. Rien de tout ceci n’est arrivé et la voiture est arrivée à bon port dans le parking des officiels. Même si j’ai du m’y reprendre à trois fois pour la garer. La peur du deuxième poteau, sûrement.

Néné, lui, a les yeux rivés sur ma tenue du jour. « Bas ou collants ? » Le brésilien a de drôles de questions… N’importe quelle femme normalement constituée évitera les collants. Quitte à choper froid par le bas. Hoarau vient mettre son grain de sel : « Je parie sur des bas. » Evidemment ils veulent tous savoir. La jupe étant courte, un mouvement tissulaire ne tarde pas à les renseigner sur la réponse. Galimeiro hallucine : « Porte-jarretelles ! » Quelqu’un peut lui expliquer qu’il faut bien les attacher ? Et que les bas auto-fixant ne sont pas sûrs à 100% ???

Ce soir je suis au protocole. Leonardo étant à Paris pour régler l’éventuel transfert de Tévez, j’accompagne Nasser et Jean-Claude Blanc. Autant j’arrive à rigoler avec Leo, autant les grands patrons du club, ça intimide direct, pas sûr que je m’éclate comme d’hab. D’autant qu’il y a du politique dans le coin : le ministre des Sports, mais aussi le Premier Ministre… qui fut maire de Sablé, et qui se présente aux législatives à Paris. Hum, difficile pour lui de choisir son camp.

Histoire de détendre l’atmosphère, je sors un paquet de sablés. Je tends le paquet à Erding : « C’est ta seule chance de bouffer du Sablé, fais toi plaisir. » Bahebeck, également relégué en tribune, est mort de rire. Les joueurs entrent sur le terrain, et c’est la folie dans le stade. Les paysans ont même pompé notre slogan, agitant des banderoles Ici c’est Sablé. Non les mecs, ici c’est le Mans. Achetez vous un GPS !

A l’entrée des joueurs, je suis stressée, mon string n’a jamais été aussi tendu. « T’as qu’à le retirer » me balance Erding. Okay si Paris perd, je le suicide en l’obligeant à ingérer massivement des rillettes. Ou mieux, de la quiche à la rillette. Parce que question quiche, Erding, c’en est une bonne. J’en profite pour faire coucou à Jallet, qui est sur le banc. Mon Jallet. C’est l’heure de la photo de famille, version mélangée, les amateurs et les pros formant ce milk-shake parfum Coupe de France. A ce propos, il faudrait dire au gardien de Sablé que quand il joue un match, il a le droit de retirer son uniforme orange de la DDE. Fashion police.

Ca y est. Et dès la première minute, je frise l’arrêt cardiaque avec une première alerte sur le but de Sirigu. Qu’il n’a aucun mal à écarter en corner. Mais ça a frappé fort et Sakho était partie cueillir des fraises. Ensuite sur le corner, tout dépend de quel point de vue on se place. Pour les commentateurs en mode PSG Bashing, elle n’était pas loin de rentrer. Salvo, lui, se pend à la transversale pour bien montrer qu’elle était largement au dessus. « Che schimmia ! » Quel singe.

Ceara fait une double tête. Un jour je lui raconterai l’histoire de Marie-Antoinette qui elle aussi, aurait aimé pouvoir faire ça. Je lui ferai goûter devant un thé et des macarons de chez La Durée. Un sablé met Sissoko par terre. Ils ont faim, manifestement. A croire qu’ils n’ont pas eu assez de rillettes. Du coup on leur ressert un petit café : Maxwell est au taquet. Problème, si Sablé est un club amateurs, ils le sont moins lorsqu’il s’agit de distribuer des grosses mandales. A moins qu’en bons mecs, ils aient un goût affirmé pour les nichons ? Parce qu’une fois de plus, c’est Néné qui fait les frais de leur passage en CFA option Boucherie.

Cette première mi-temps est groumpf : beaucoup d’occasions, de bonnes combinaisons devant entre Ménez, Néné, Gameiro, et pas de concrétisation. Jean-Claude Dusse, sors de ces corps ! Vers la 20ème , j’ai enfin de quoi me poiler : alors que les petits sablés pensent enfin arriver dans la surface, Mamad dégage bien loin. Mode Cours Forrest, cours enclenché. Je suis pliée en deux. Sirigu, lui, a largement le temps de se boire une bière puis d’aller pisser.

Ensuite, on entre dans la séquence infirmerie. D’abord, Galimeiro se prend un méchant coup d’épaule. Ca n’est pas un vrai carreau (tête contre tête) mais l’effet est le même, notre Tom pouce finit par terre. Merci la moissonneuse batteuse sarthoise ! Pourtant selon mes informations, ce n’est pas l’époque de la moisson… Les soigneurs lui mettent un petit coup de bombe magique, et ça repart.

Et puis la tuile : Javier se claque. Tout seul. A deux à l’heure. J’hurle. Fort. Vraiment très fort. Je crois même que Douillet n’a plus d’oreille. Déjà qu’il n’avait pas de cerveau… C’est ballot. Nasser fait franchement la gueule. Il a 42 millions d’euros immobilisés pendant au minimum un mois, et sans que ça ne lui rapporte d’intérêts. Les bouseux sifflent la sortie de Pastore, remplacé par Jallet. Problème, notre petit poulet à nous est totalement froid. Et deux claquages, ça ne le ferait pas. FEAR. Et pour le zéro tracas, on repassera. Hein MMA !

Heureusement, Néné se joue d’un petit sablé dans la surface et ça marche : péno, qu’il transforme, on marque enfin. A la sauvage, mais pas de pitié pour les croissants. Euh, pour les sablés. Un sarthois qui a compris que 100% des gagnants ont tenté leur chance se lance. Bilan : au dessus, un mort dans le public. Sablé tente alors un nouveau jeu : plutôt que de demander les maillots des joueurs à la fin du match, les amateurs préfèrent collecter les tibias de joueurs du PSG pendant le match. En commençant par celui de Néné. C’est un concept.

Pendant la mi-temps, je chope Erding le nez dans son téléphone. Il suit avec passion le dossier Tévez. Pour savoir s’il a une chance de rester. Je lui tend un sandwich aux rillettes : « désolé, y’avait pas de galette-saucisse. » Puis je suis avec lui les tergiversations au sujet de Tévez. Qui venait il y a une heure puis ne venait plus il y a une demi-heure, selon la Gazetta dello Sport. Mais qu’Eurosport annonce toujours comme arrivant. C’est drôle, ce décalage. En même temps Eurosport, ils ont fait option Curling, on ne peut pas leur en vouloir… Je me poile.

Retour des joueurs sur le terrain. Sirigu parle à Sakho, qui semble s’en foutre totalement. Queuwa ? Note pour plus tard : tuer Mamad. A coup de stilettos. Jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nan mais ??? Hey Mamad, ti credi di essere ??? Pour qui tu te prends ??? Comment ça je ne suis pas objective ??? Bref, ça repart ave un PSG qui pousse tellement que ça va finir par rentrer. Même si le pauvre Galimeiro joue de malchance. Punaise, j’ai mis un billet qu’il allait marquer.

A la 58ème, je fais un malaise vagal. Enfin presque, je n’ai pas super envie que Douillet me ranime. La balle arrive sur le côté gauche de Sirigu… qui fait une faute de mains. Avec Edel, elle partait au fond. Heureusement il se rattrape, et offre quelques secondes plus tard une superbe claquette. Qui passe d’un coup l’envie d’être la baballe. Je crois que ce sera sa seule vraie action du match… La Menace Chantôme est remplacé par Armand : il faut bien qu’on rééquilibre, niveau bouchers. D’ailleurs Ceara s’y met, et laisse traîner ses crampons bien profondément sur un tibia sarthois. De là à dire qu’il n’en reste que des miettes –de Sablé, ah ah- il n’y a qu’un pas.

Par contre ce serait bien qu’on règle cette histoire de type de la DDE qui occupe les cages. Parce qu’il n’est pas mauvais, le bougre. Mais se prend quand même un but de Game Héros. 2-0, le break est fait. Quoi le renard était hors jeu ? Si l’on tient compte de la force centrifuge générée par le poids du renard qu’il porte sur la tête, on est bons.

Néné lance la fusée Game Héros dans la profondeur, et nouveau but. Doublé pour notre Galimeiro ! Je suis debout sur mon siège, je danse un truc qui ressemble vaguement à la choré de Pulp Fiction, en hurlant « Game Héros, Game Héros ». Cette fois ça n’est ni un péno ni un but litigieux ! Les garçons jouent vraiment, ça fait plaisir à voir. Jallet tente même la demi-volée. A quelques encablures de Loué, notre petit poulet se sent pousser des ailes ! La balle aussi…

Un type ose s’approcher de ma cage. Oui, ce qui est à Sirigu est un peu à moi. Je suis comme ça. Dans le feu de l’action, le joueur manque de le taper. J’hurle : « Va fanculo stronzo ! » Ah merde, y’a toujours deux ministres à côté. Côté Douillet aucun risque, son cerveau n’est déjà pas programmé pour comprendre le français, mais Fillon passe toutes ses vacances en Toscane. Donc techniquement il y a 99,999% de chances qu’il ait compris. Euh… Permesso ? Par contre le corner du sarthois… Par charité, je n’en parlerai pas. Je pense qu’avoir pouffé dans ma bière est assez éloquent. Y compris pour lesdits ministres.

Sakho se troue méchamment et donne carrément la balle à un petit sablé… C’est Papus qui nous sauve. Côté passe en retrait, Mamad, sur ce coup là, a atteint le 12/10 dans l’échelle du Tièné. J’hurle. Très fort. Très très fort. Captain Mamad, c’est pas capitaine Flam, c’est pas trop lui qui sauve les gens de Mégara sur ce coup là. Alors qu’avec Goldorak dans les buts et Capitaine Flam en défense, on aurait une sacrée équipe. Manque plus qu’Albator. Et peut être Musclor.

Pour l’heure, Jallet se fait faucher par un paysan, puis Néné se prend un coup de coude –mais la moisson c’est en juillet bordayl- qui finit à terre, en position fœtale. Et pleure. D’un côté nous avons les amateurs de Sablé qui concourent sur la pelouse de la MMArena pour le titre de meilleur ouvrier de France, section Boucherie. Et de l’autre, notre Néné qui  retourne dans le ventre de sa mère. Mais bien sûr.

Avant d’enchaîner sur un petit tir perso alors qu’il y avait deux chevaux mieux placés dans la quatrième course, histoire de nous faire toute sa panoplie. Comme il rate son coup, il s’énerve. Classique. Erding fait la gueule.  Ménez se foire. Tout le stade se fout de sa gueule. Un petit Sablé rejoue au loto, mais en fin de match, leur équipe a tellement donné que la puissance n’est plus au bout du pied. Sirigu n’a qu’à se baisser pour ramasser tranquillement le ballon. Lui par contre, il est applaudi.

Un dernier petit but de Néné pour terminer –il est dans une phase doublés en ce moment, le Néné- et le match se termine tranquillement. Bilan : 4-0 pour nous et un Pastore blessé. Bravo aux amateurs de Sablé, qui ont bien donné. Direction le vestiaire avec les officiels. Comme à chaque victoire, j’ai très chaud dans la culotte mais pas question de baver : tous les joueurs de Sablé squattent pour récupérer les maillots –ce qui est trop trop chou- et y’a des télés et des politiques partout. Pas idéal pour une soupe de langues, voire plus si affinités. Frustration.

Remise du maillot à Fillon, à Douillet, à ma cousine, à mon ours en peluche… Fillon repart même avec le maillot de Javier. Du coup, El Flaco se fait dépouiller de son short, puis de ses protège-tibias par les amateurs de Sablé, bien décidés à s’offrir un petit souvenir. A la porte –si j’entre, je lui saute dessus, donc on va éviter- je trépigne, jusqu’à ce que Bruno batte le rappel des troupes encore attardées auprès de la presse pour rejoindre le car qui ramènera les garçons vers Paris.

Enfin pas tous… C’est avec bonheur que Salvatore découvre la raison de ma venue en voiture et non avec les joueurs : j’ai discrètement négocié cette semaine une dispense de retour, afin de prolonger le week-end tous les deux dans un endroit magnifique que je connais bien au nord du Mans. Soldat Sirigu, libéré ! Garde à vous…

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Coupe de France : Paris frise la correctionnelle

18000 personnes dans le stade de La Moustoir, à Lorient, pour accueillir cette affiche choc de ces 32ème de finale.

Les rouge et vert de Locminé alignent donc une équipe d’amateurs certes, mais surmotivée. Qu’ils soient étudiants, dans le bâtiment ou commerciaux, ces garçons vont vivre en rêve, en affrontant le champion d’automne de Ligue 1. Face à eux, le groupe du PSG sera amputé de Chantôme, Matuidi, Gameiro et Ménez, blessés, et de Tièné, parti rejoindre sa sélection pour la CAN. C’est donc un groupe proche de celui qui s’est opposé au Milan AC qui constituera l’effectif de cette rencontre.

Qui du PSG ou de Locminé sera sacré vainqueur de ce 32ème de finale de la Coupe de France ? D’un côté l’équipe bretonne de CFA 2, petit David rêvant de renverser Goliath. De l’autre le Paris Saint-Germain, bien décidé à briller pour ce premier match officiel sous l’ère Ancelotti mais aussi à aller jusqu’au bout de cette coupe de France. Nul doute que les deux équipes ont à cœur de se montrer sous leur meilleur jour. Un seul défi pour les joueurs de Carlo Ancelotti : montrer aux bretons qu’ici c’est… Paris !

Dès le coup d’envoi, Locminé est parti à la vitesse de l’éclair, bien décidé à se montrer. Les parisiens ont mis un certain temps à réagir et à se trouver, face à une équipe bretonne ayant adopté un schéma en 5-4-1.

Pour l’instant le beau jeu souhaité par Carlo Ancelotti n’est pas encore au rendez-vous et c’est l’équipe de Locminé, très présente en attaque qui réjouit son public… ce dernier se laissant aller à faire la hola. On note toutefois quelques occasions pour les parisiens, comme cette reprise de volée de Sissoko à la 15ème, suivie d’un lob d’Hoarau. Ou encore la tête du même Momo Sissoko à la 31ème, au dessus.

Menacé par quelques frappes, sauvé par une transversale, Sirigu s’est toutefois imposé au pied sur la seule tentative vraiment dangereuse de Locminé, détournée en corner à la 39ème. Le gardien parisien s’est toutefois montré furieux à l’égard de Mamad Sakho, coupable de s’être laissé avoir par un grand pont.

Paris reprend des couleurs au bout du pied de Pastore, qui remonte 60 mètres tout seul, pour servir Jallet : la frappe est stoppé par le gardien breton.

Hélas à la 43ème, Hoarau tente de couper la trajectoire sur un centre de Jallet, mais échoue à placer sa tête. Le score reste vierge à la mi-temps. Gageons que Carlo Ancelotti remontera les bretelles des joueurs pendant la pause, et que le physique finira par faire la différence.

C’est reparti au stade du Moustoir pour une seconde période que l’on espère plus explosive que la première. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle sera disputée, et spectaculaire.

D’emblée, le locminois Moustapha se blesse sur un choc puissant avec Lugano, et sort sur une civière. Paris campe dans la surface bretonne, tout le monde se regarde, personne ne tire, et ça part en contre. Lugano et Sirigu ne se comprennent pas. L’italien a les yeux revolver pour l’uruguyen, qui fait peur…

A la 53ème, Pastore arrive à l’entrée de la surface, réalise un magnifique grand pont, et tire.

La frappe bute sur le gardien mais revient et Pastore, encore, la récupère pour tirer croisé dans le but vide. 1-0 pour le PSG.

Locminé obtient un coup franc sans conséquence. Pastore, accroché, tente la passe à Hoarau… sans succès. Locminé fait une faute sur Néné. Hélas, le brésilien est victime de sa réputation, et l’arbitre ne siffle pas. Bodmer, en revanche, se prend un petit jaune. Arbitre en carton… Tellement en carton qu’il ne siffle pas non plus la faute sur Sissoko dans la surface et le pénalty évident qui en découlait.

A la 60ème, Pastore se lance, et sa frappe meurt sur la transversale… alors qu’il avait le doublé et la balle de break au bout du pied. Ancelotti encourage l’argentin à coup de « Dai dai dai ! ». Hoarau, qui manque de réussite depuis le début du match, est remplacé par Erding. Le locminois Maïga se présente devant le but de Sirigu, laissé bien seul face à sa défense. Mais l’italien veille, et sauve une nouvelle fois son équipe.

Au milieu, Bodmer s’en sort plutôt bien dans ses duels, et confirme la bonne phase qu’il traverse depuis début décembre. En bonne armoire normande, il fait office de mur face aux attaquants bretons. C’est génétique.

A la 71ème, nouvelle occasion pour Pastore, décalé sur la droite par une très belle  passe de Christophe Jallet. El Flaco choisit de tirer… et se troue : petit filet. Néné et Erding, qui étaient seuls au centre, sont furieux… Idem pour Ancelotti qui hurle depuis le banc « centre ! ».

Ca repart en contre et dans la surface. Mamad Sakho fauche un locminois. Pénalty. Et cette fois, il est bien sifflé.

A ce moment là, qui ne pense pas à l’occasion ratée de Pastore de tuer le match ? Et au péno non sifflé au profit du PSG ?

C’est la loi du foot, il faut faire avec. Maïga ne tremble pas devant Sirigu. L’italien est pris à contre pied. Egalisation de Locminé.

Dans le stade du Moustoir, c’est la folie. Le public comme les joueurs bretons croient en leur bonne étoile.

Ancelotti sort Sakho et le remplace par Ceara. Peu probable toutefois que ce soit pour punir Mamad, même si ça fait un moment que l’international français n’a pas quitté le jeu en cours de match. Le coach a probablement voulu renforcer le couloir en apportant du soutien à Bisevac. Bodmer récupère le brassard de capitaine, un signe de confiance d’Ancelotti !

Sirigu est encore là pour parer à toute éventualité. Les deux équipes ont mis le turbo, ça joue vite et bien.

Le PSG continue son pressing, Jallet se fait remarquer.Très bon match de Tophe, d’ailleurs, qui a bien servi Pastore par deux fois. L’argentin manque de peu une passe d’Erding, détournée par un locminois. Paris obtient un corner à la 79ème, qui ne donne rien. Makelele, lui, fait le coach. Notamment avec Jallet.

Ca repart dans l’autre sens, et Sirigu se retrouve à poil. Grosse pression du gardien, ou de Ceara, on ne sait plus trop. Corner. Salvatore prouve une nouvelle fois que sa mère l’a bien prénommé en écartant la frappe des deux points. Ou fulguro-poings. Goldorak, go ! Il reste moins de dix minutes de jeu, et les deux équipes se battent ardemment. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre d’une équipe de CFA2, les bretons ont encore du jus ! Ou de l’adrénaline…

A la 88ème, Erding dévie en une-deux et Bodmer se retrouve seul face au but, avec une occasion en or… et dévisse du pied droit.

On se dirige peu à peu vers la prolongation, il reste quelques minutes pour marquer. Pour le PSG, les bretons ne touchant plus un ballon.

Le pressing finit par payer : à la 93ème, Lugano place une magnifique tête décroisée sur un centre du brésilien Néné, et tue le rêve breton. 2-1 pour le PSG.

Cruelle défaite pour les bretons, qui n’ont pas démérité -mention spéciale au portier-, et sortent de la Coupe de France la tête haute. Pour le PSG, ce fut laborieux, mais l’essentiel est là, avec cette qualification pour les 16ème de finale. Alors bien sûr, il faudra encore travailler pour moins se faire peur.

N’oublions cependant pas qu’il y a une semaine tout juste, les parisiens faisaient connaissance avec un nouveau coach, de nouvelles méthodes, et un nouveau schéma de jeu.

Le beau jeu souhaité par Ancelotti n’est pas encore là : un peu de patience…

On note déjà quelques cadres qui se dégagent : Pastore et Sirigu, naturellement.Mais également Bodmer, qui hérite du brassard en cours de jeu et c’est mérité, et Jallet. Néné avait déjà montré son talent face au Milan AC, et s’est montré auteur de belles passes ce soir, même s’il n’a pu conclure sur ses occasions.

Pour terminer, le tirage au sort s’est encore montré favorable aux parisiens : le PSG affrontera en 16ème de finale le club de Sablé sur Sarthe. Détail peu footballistique mais amusant : Sablé est la ville du Premier Ministre, François Fillon, qui se présente aux législatives… à Paris. Qui soutiendra-t-il ? En tout cas pour moi, et bien que le coeur en Sarthe Nord du côté du Tronchet, pas de doute : ici c’est et ce sera toujours, Paris !