Union pour Ma Pomme

L’UMP, après avoir été fondée en 2002 pour donner une large majorité au Président de la République Jacques Chirac, se renie désormais. Après s’être constituée à partir des sensibilités de la droite gaulliste, centriste et libérale, l’UMP n’est plus qu’un amas de cendres destinée à ne surtout pas gêner le nouveau président, Nicolas Sarkozy.

Ce même Nicolas Sarkozy avait pourtant, dans son discours d’investiture comme président de l’UMP, le 28 novembre 2004, avait déclaré aux adhérents de l’UMP :

« Vous, adhérents, je veux que vous soyez maîtres de votre destin. Les grandes décisions politiques du mouvement nous les prendrons ensemble. Pour cela, je ne connais qu’une seule formule : celle du vote démocratique, ouvert à tous. Une fois le vote acquis celui-ci s’imposera à tous et chacun aura à cœur de respecter la ligne commune.

Il n’y aura pas de conciliabule secret. Il y aura la transparence, la liberté des délibérations, la légitimité des décisions. Notre union sera la grande formation politique populaire, puissante et moderne dont nous avons besoin. Je serai le garant de votre unité et tout autant de votre liberté.

Je veux que chaque adhérent ait un rôle à jouer, que son avis soit sollicité, que par-dessous tout il se sente respecté. »

Aujourd’hui, l’UMP prépare une réforme des statuts qui supprimera l’élection du président du parti au suffrage universel. Le vote ouvert à tous, c’est déjà du passé. Et le nouveau président de la République a menti à sa propre famille politique, mais personne ne bronche chez les godillots.

Palme du foutage de gueule à Luc Chatel, porte-parole du parti, qui prétend que les statuts n’avaient pas prévu que le président de l’UMP puisse être un jour président de la République. Nan, ça fait juste 5 ans qu’il fait campagne, mais Chatel n’avait pas remarqué… Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu ?

Après avoir opéré fin 2004 un hold-up sur ce parti, et l’avoir institué comme socle de sa campagne personnelle pour se faire élire président, le nouveau président de la République est conscient d’avoir utilisé le parti à des fins personnelles, et  ne veut pas être la victime de la même stratégie. Il a donc décidé de tuer le parti pour éviter toute menace.

Menace qu’il a lui même instauré en s’opposant constamment à son prédécesseur, Jacques Chirac, pendant toute la durée du précédent quinquennat. Menace qui a trouvé son apogée lorsque pour éliminer son rival, Dominique de Villepin, alors Premier Ministre, il a retourné la majorité en la poussant à s’opposer au CPE.

Une réforme dont notre pays avait pourtant besoin, mais son intérêt personnel –être élu président et donc éliminer un rival- passait par l’abandon de sa propre famille politique, de ses valeurs et de sa politique. Une trahison de plus dans le parcours du nouveau président, que personne n’avait alors commentée.

Juste un rappel. Dans son discours aux permanents de l’UMP, puis dans ses vœux 2005, il avait promis de faire de l’UMP son laboratoire pour la France qu’il comptait alors diriger un jour.

Puisse-t-il ne jamais mener la France comme il a mené l’UMP, cela va sans dire.

Fillon, girouette dénuée de courage politique

Comme chaque matin, je me suis plongée dans la lecture de 20 minutes, et je me suis particulièrement attachée à l’interview de François Fillon, présenté comme le futur Premier Ministre.

Je n’apprécie guère le bonhomme, un peu trop adepte à mon goût du changement de veste, ce qui pour moi marque un manque de convictions. Balladurien en 1993, Seguiniste de 1999 (avant les européennes) à la débâcle parisienne de 2001, il est devenu chiraquien en intégrant l’UEM en 2001, par pur carriérisme. Après avoir mené la réforme des retraites en 2003, il s’estimait premier-ministrable…

Las ! En juin 2005, non seulement il n’a pas obtenu Matignon, mais en plus il a été éjecté du Gouvernement. En deux secondes, il est devenu sarkozyste. Comme il le dit lui-même :« j’ai rejoint Nicolas Sarkozy quand j’ai compris qu’il était incontournable dans le parti. »

Je dirai plutôt qu’il ne l’a jamais quitté, puisqu’ils ont connu les mêmes combats politiques auprès de Balladur et de Seguin… La passe chiraquienne n’aura été qu’une parenthèse dans la vie de cette girouette inconstante à l’ambition débordante.

Si j’avais monsieur Fillon en face de moi, l’échange serait extrêmement tendu. Et pour une simple raison : monsieur Fillon n’assume pas ses choix politiques. Dans cette interview, il dit n’avoir pas supporté de voir « Chirac et Villepin se déballonner dès que la rue est dehors ».

Pour commencer, pendant sa réforme des retraites, l’UMP a lancé des contre manifs, et clairement aidé à faire passer la pilule. Il ne me semble pas qu’à ce moment là, qui que ce soit ce soit déballonné. Au contraire, la solidarité gouvernementale a joué à plein. Monsieur Fillon aurait-il la mémoire courte ?

Et puisqu’on est dans la déballonnade, parlons franchement : qui s’est a baissé son pantalon en 2005 pendant la crise du CPE ? Certainement pas Chirac et Villepin, mais bel et bien Nicolas Sarkozy. Celui qui était alors patron de l’UMP s’est prononcé contre le CPE, par pur tactique politique : il a monté les parlementaires contre le chef du gouvernement et le chef de l’Etat, pour les affaiblir, les isoler, et les obliger à abandonner le CPE… en se déclarant lui-même contre.

Les parlementaires de l’UMP, moutons désireux d’être investis et de retrouver leur siège, ont suivi. Quitte à oublier d’être solidaires avec leur gouvernement, et de jouer l’opposition à plein tube.

C’est bien Nicolas Sarkozy qui a cédé à la rue, de peur que cela n’entache la présidentielle à venir. C’est lui qui n’a pas eu le service trois pièces nécessaire pour aller au bout de cette réforme. Et monsieur Fillon n’a pas le courage de l’assumer.

Voilà pourquoi j’ai une très piètre image de ce politique intriguant et ambitieux, qui n’est qu’un Rastignac de plus.

Un bon projet enterré : et après ? *

Jeunes pour le CPE s’est créé le 24 janvier dernier, une semaine après l’annonce de Dominique de Villepin, Premier ministre, de la création du Contrat Première Embauche.

En tant que jeunes, nous avons vu dans ce projet, devenu un article de loi, la possibilité de mettre enfin un terme aux années de galères traversées par nos aînés pour atteindre leur premier CDI, 8 à 11 ans en moyenne après la fin de leurs études.

Pendant 3 mois, nous avons défendu ici cette mesure, qui nous semblait bonne pour lutter contre le chômage des jeunes et la spirale infernale des stages, CDD et périodes d’intérim, synonymes de précarité et d’incertitudes. En effet, il nous semble indispensable, aujourd’hui, de trouver des solutions rapides et fiables, qui puissent être supportables pour les entreprises, et de fait créatrices d’emplois.

Semaine après semaine, nous avons développé ici nos arguments en faveur du CPE, comparant ce projet aux contrats déjà existants ou ayant existé (CDD, emplois jeunes) ou le confrontant aux contrats en vigueur dans l’Europe des 25.

Ce site, qui se voulait pédagogue et militant, avait pour but de vous informer, et de vous offrir un espace de débat. Au terme de ces trois mois intenses, nous avons appris hier, comme vous tous, le remplacement du CPE par un autre dispositif, qui réduit le public y ayant accès.

Jeunes pour le CPE ne se satisfait pas d’un contrat mi-figue mi-raisin, qui rejoint la multiplicité des contrats aidés. Ce nouveau contrat, désormais directement dirigé vers les jeunes sans qualification, répondra en partie à la crise des banlieues du mois de novembre, espérons le suffisamment.

Simplement nous n’attendions pas une rustine de plus, mais une vraie politique volontariste pour l’emploi des jeunes alors forcément, depuis hier, nous avons la gueule de bois.

Nous maintenons que le Contrat Première Embauche était une bonne mesure. Nous pensons également qu’avec un peu plus de courage de la part des politiques, et notamment le soutien du parti de la majorité, nous aurions pu gagner cette bataille de l’emploi.

Dans cette histoire au mauvais goût de série B, les politiques auront encore perdu quelques plumes. En effet, un Premier ministre courageux, désireux de s’atteler de pied ferme au dossier très chaud du chômage et ce un an avant les élections, ça se salue et ça se soutient, au nom de l’intérêt général. Ca ne se dézingue pas. Encore, que l’opposition fasse de l’opposition, c’est de bonne guerre politique…

Mais se faire attaquer par son propre camp pour des histoires qui n’ont que peu de rapport avec les solutions à apporter au chômage, c’est proprement scandaleux. Si devoir d’inventaire il doit y avoir, l’UMP peut fermer pour un bon bout de temps… Il ne suffira pas d’un week-end pour panser les plaies.

Si un jour on pouvait penser à livrer le service trois pièces à nos élus en même temps que l’écharpe tricolore, alors la France serait réformable, et l’on pourrait s’attaquer sérieusement au problème du chômage.

D’ici là, nous continuerons à enchaîner stages, CDD, et périodes d’intérim, en espérant que ces années difficiles soient les moins longues possibles.

Plus que jamais, nous sommes pour le changement.

* Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse

Halte à la manipulation !

Depuis maintenant trois mois, nous vivons au rythme des dires et des chiffres des râleurs, contestataires permanents, révolutionnaires de la première heure, aigris permanents quoiqu’il en soit bloqueurs de tout poil. Ca Suffit !

Nous vivons dans l’impression d’un Etat assiégé par une vague populaire soi disant légitime alors qu’il n’en est rien. Des polémiques ont enflé sur le chiffrage des manifestations.

A juste titre car par exemple, lors d’une manifestation à Marseille, les chiffres de la police annonçaient 10000 personnes et les chiffres de syndicats 100000 !!!

Lors d’une émission de Fun Radio, le standard reconnaissait que les interventions en désaccord avec le CPE étaient du même nombre que celles qui étaient en sa faveur.

Ce matin encore sur LCI, à la question faut il abroger le CPE, les internautes répondent à 55 % NON ! C’est sûr, la majorité n’est pas dans la rue !

Evidemment, elle travaille dans les entreprises, suit ses cours, étudie dans les universités ou les lycées (ou tout au moins essaie) et se bouge pour faire avancer ce pays.

Pendant ce temps là nos syndicalistes zélés se refont une santé pour leurs prochains congrès histoire d’être confortablement réélus et nos chers fonctionnaires vont se promener dans les rues deux fois par semaine à l’appel de l’extrême gauche.

Et nos médias d’être à l’affût de la moindre image qui pourrait faire un peu d’audimat. Et donc de gonfler artificiellement la réalité de la contestation.

Il est certain que c’est moins sexy de ne rien dire, de subir, de travailler, de se lever le matin, de construire des projets, une famille, mais c’est en revanche un parcours bien plus assuré et raisonnable pour préparer l’avenir.

*Article rédigé pour Halte au blocage et publié à cette adresse

Le droit a été dit…*

Ce soir, le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision, qui confirme la validité constitutionnelle de l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances, instaurant le CPE.

Juridiquement, il n’y a donc plus aucun obstacle à la promulgation de la loi par le Chef de l’Etat, et à l’entrée en vigueur du CPE.

Les opposants au CPE ont marqué leur désaccord, parfois sans respecter le droit.

Que l’on soit pour ou contre le CPE, la question n’est plus là. Il convient aujourd’hui d’accepter la promulgation de cette loi, pour respecter les institutions de la République et le droit qui est le nôtre.

Ensuite, il est possible de discuter des modalités, comme le propose Dominique de Villepin, Premier Ministre, depuis une semaine.

Contrairement à ce que disent les syndicats, il n’est pas buté et a fait la preuve d’entendre la rue, puisqu’il a proposé de revenir sur les deux points qui posent problème, à savoir la durée de la période de consolidation, et les modalités de licenciement.

Les syndicats, en refusant cette main tendue, s’enferment dans une logique jusqu’au-boutiste.

Simplement, le droit a été dit, là où eux mêmes ne le respectent pas toujours, en prenant en otages les étudiants et lycéens dont les lieux d’enseignements sont fermés, et les usagers des transports lors des grèves, dont la plupart posent des RTT (quand ils en ont) pour éviter ces journées catastrophes.

Aujourd’hui, nous en appelons à l’esprit de responsabilité des syndicats, en leur demandant de revenir à la table des négociations pour discuter des points qu’ils avaient eux mêmes soulevés, et auxquels le Premier Ministre a été sensible.

Demander le retrait est juridiquement un non-sens : on ne revient pas sur une loi votée et validée par le Conseil Constitutionnel.

Discuter est en revanche toujours possible, pour un peu qu’on en ait la volonté.

Le Premier Ministre l’a et le dit depuis une semaine.

Quid des syndicats ?

A eux de prendre leurs responsabilités.

Rappelons que chez les étudiants, cette attitude a coûté cher à l’UNEF… qui se croyait pourtant majoritaire.

Les français sauront juger.

*Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse