Rigueur et décadence

Depuis une dizaine de jours, le gouvernement prépare les français à l’annonce d’un nouveau plan de rigueur, deux mois à peine après le précédent. Une communication aux accents de véritable version orale de la vaseline.

C’est Nicolas Sarkozy qui a lancé le sujet, lors de son SarkoShow destiné à expliquer au bon peuple comment il a sauvé le monde. Tout en expliquant que les mesures seraient annoncées après le G20. Mais pas par lui. Par le préposé aux mauvaises nouvelles : François Fillon.

Car le Premier ministre ne sert qu’à cela : gérer tout ce qui ne met pas en bonne posture le-candidat-qui-n’est-pas-encore-candidat-mais-en-fait-si –d’ailleurs dès cette semaine il fera non plus deux mais trois déplacements en province par semaine, histoire de flatter le bon peuple-, et se cramer à la place de celui qui décide de tout. Pourtant, le Premier ministre n’est plus vraiment aux affaires. La preuve, il intervient peu dans la vie politique, et semble plus préoccupé par son parachutage dans la 2ème circonscription de Paris pour les prochaines législatives. Reste que c’est lui qui est mandaté pour le sale boulot.

Bref, aujourd’hui, le Premier ministre a mis son costume sombre de croque-mort, pris son air le plus grave version On va tous mourir, et nous a expliqué le plus sérieusement du monde son objectif –enfin, celui de Sarko : « Protéger les Français contre les difficultés que traversent certains pays européens », avant de donner le ton du plan à venir : « L’effort budgétaire et financier d’aujourd’hui est un choix que nous faisons pour la nation et pour les générations à venir».

Ne riez pas. Le Premier ministre, en poste depuis 4 ans et demi, vient juste de réaliser que vivre à crédit constitue une « spirale dangereuse ». Soit cet homme est sincère, et n’a aucune base en économie. Soit il se paye franchement notre tête. Dans les deux cas, il y a urgence à s’en séparer au plus vite.

En chiffres

L’heure est grave. Face à la crise de la Zone Euro, avec la Grèce au bord de la faillite, et l’Italie qui commence à flancher, la France entend bien conserver son triple A, à tout prix. Cette conférence de presse anxiogène du Premier ministre commence donc par un cocktail d’anxiolytiques et d’anti-dépresseurs de chiffres tous plus indigestes les uns que les autres, pour que chacun comprenne que désormais, on ne rigole plus : la pompe à fric est à l’arrêt.

« Pour arriver à zéro déficit d’ici 2016, ce qui est notre objectif, il faudra économiser un peu plus de 100 milliards d’euros ». 100 milliards d’euros. Le précédent plan de rigueur, qui date d’il y a deux mois, a peiné à trouver 11 milliards d’euros. Et celui-ci le complète, pour arriver à un total de 18,6 milliards d’euros. En 5 ans, on sera grosso modo à 65 milliards d’euros, soit en ajoutant des mesures, soit grâce à une hypothétique croissance. Tout ça n’est pas bien précisé. Pour les 35 milliards restants, soit 1/3, aucune réponse. Autrement dit en 2016, on ne pourra être au déficit zéro. Ca n’est pas moi qui le dit…

« Au final, alors qu’entre 2007 et2012 la crise aura contribué à creuser le déficit de 75 milliards d’euros, ce que même l’opposition reconnaît, grâce aux réformes et aux économies que nous avons engagées, le déficit n’augmentera, sur le quinquennat, que de 36 milliards d’euros ». C’est la faute à la crise, refrain bien connu. Sauf que le déficit budgétaire était estimé fin août 2011 à 102,8 milliards d’euros, alors qu’il était de 42 milliards en 2007. Autant dire qu’en faisant un effort de 36 milliards, on n’atteindra jamais que 65 milliards d’euros de déficit, soit sur le quinquennat un déficit multiplié par 1,5. Hum. Lorsque l’on sait que l’explosion du déficit n’est lié que pour 1/3 à la crise, on aura finalement… réduit la part liée à la crise. Comment dire ?

« Nous avons des objectifs et un calendrier intangibles : en 2012 nous ramènerons notre déficit public à 4,5 % de la richesse nationale, à 3 % en 2013, à 2 % en 2014, jusqu’à l’équilibre qui doit être atteint en 2016 ». Le gouvernement, qui a creusé le déficit de 75 milliards d’euros, se permet de prévoir un plan jusqu’en 2016… sans être certain d’être encore au pouvoir dans 7 mois. Ou comment donner des leçons aux éventuels successeurs, qu’ils n’ont pas appliquées eux-mêmes.

Cette intolérable suffisance d’un pouvoir qui se prétend le seul à pouvoir régler la crise laisse apparaître la première marque de la campagne électorale dans cette conférence de presse : par ce plan, le Premier ministre ne fait que dérouler son projet économique pour la France, et les solutions qu’il entend appliquer sur le prochain quinquennat. Ou du mélange des genres en cette période pré-Présidentielle…

Les mesures

Ces nouvelles mesures s’ajoutent à celle du précédent plan de rigueur, présenté par le Premier ministre le 24 août  dernier, dont la fameuse taxe Coca et l’augmentation des taxes sur le tabac. Au programme, la réduction des dépenses publiques : l’Etat réduira son train de vie de 1,5 milliards d’euros au lieu des 1 millions prévus. Mais aussi des augmentations d’impôts, pour engranger de nouvelles recettes.

Indexation des prestations sociales sur la croissance et non plus sur l’inflation. Une arnaque en puissance. En effet, l’inflation explose, entraînant une hausse mécanique des prestations sociales, ce qui coûte cher à l’Etat. La croissance, elle, n’est pas au rendez-vous. Ce qui permet de ne pas augmenter les prestations sociales, et de réduire les dépenses de santé de 700 millions d’euros. Les pensions de retraites ne seront pas diminuées, tout comme le RSA, le mini vieillesse, l’AHH, l’ASS.

Coup de rabot sur les niches fiscales, dont la suppression en 2013 du dispositif Scellier sur les investissements locatifs, le recentrage du prêt à taux zéro (PTZ) sur le neuf et une diminution du  crédit d’impôt développement durable. La suppression des niches sélectionnées représente une économie de  2,6 milliards d’euros. Ces dispositifs touchent essentiellement les ménages. Tout en diminuant très fortement les mesures favorisant l’accession à la propriété. Apparemment, le président candidat ne rêve plus à une France de propriétaires. Le détricotage de son quinquennat continue : encore une mesure à supprimer d’un bilan décidément de plus en plus light

A noter que la niche Copé, qui exonère d’impôt sur les sociétés (à 33,3%) les plus-values encaissées par des personnes physiques ou morales (holdings) en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans, n’est pas concernée. Le manque à gagner en terme de recettes fiscales est pourtant estimé à 22 milliards d’euros sur 3 ans, entre 2007 et 2009, soit environ 8 milliards par an. Autrement dit, le montant qui était recherché… L’exonération des heures supplémentaires, mise en place par la loi TEPA, est également maintenue.

Hausse du prélèvement libératoire sur les dividendes et intérêts de 19 à 24%. Ainsi, quelle que soit l’option choisie par le contribuable entre prélèvement libératoire ou taxation au barème de l’impôt sur le revenu, l’imposition sera la même. Une des trop rares mesures touchant aux revenus du capital, l’essentiel de l’effort étant supporté par les revenus du travail.

Retraite à 62 ans dès 2017. Initialement prévue pour 2018, la mise en place de la retraite à 62 ans sera effective un an plus tôt. Vu le nombre de séniors au chômage, il est illusoire d’imaginer maintenir un tel dispositif sans le coupler à un plan en faveur de l’emploi de cette catégorie d’âge. Les pensions, elles, ne seront pas diminuées. Pas question de fâcher les retraités, un électorat favorable au président-candidat.

Surcote de 5% de l’Impôt sur les sociétés pour les entreprises dont le CA est supérieur à 250 millions d’euros. Son rendement représentera 14% de ces nouvelles mesures d’imposition.

Gel du barème de l’ISF, de l’IR, et des successions et donations, qui restera identique au taux 2010. Cette mesure rapportera 3,4 milliards d’impôts, les foyers dont les revenus augmentent passant, pour une partie d’entre eux, dans la tranche supérieure. A noter que le simple fait de geler ces barèmes alors que l’inflation devrait atteindre 2,2% revient à augmenter mécaniquement les impôts pour tous ceux qui en paient.

Hausse de la TVA de 5,5 à 7% sauf pour les produits de première nécessité (produits alimentaires, abonnements au gaz et à l’électricité ainsi qu’à des réseaux de fournitures d’énergie, équipements et services à destination des personnes handicapées). La TVA sur la restauration, y compris sur la restauration rapide, sera donc relevée. Encore un point du bilan de Sarkozy qui part au panier. Selon le Premier ministre, cela permet d’être au niveau de l’Allemagne, et constitue un premier pas vers l’harmonisation fiscale. Hum, ça permet surtout de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, inutile de mettre un ruban autour du papier cadeau…

Limitation des dépenses de campagne électorale en réduisant de 5% le plafond des dépenses prise en charge et la dotation d’Etat aux partis politiques. Cette mesure symbolique vise à donner l’exemple en mettant la classe politique à contribution. Un cache misère de plus. Car les premiers à subir cette réduction seront les petits partis, et cela impactera directement la campagne présidentielle de 2012.

A titre personnel, je suis très défavorable à cette mesure : si l’Etat finance les partis politiques, c’est pour éviter le financement de la vie politique par d’autres acteurs économiques. Si les gros partis réalisent de nombreuses dépenses, notamment de communication, qui pourraient être réduites, ce n’est pas le cas des plus petites formations. Qui elles, vont perdre de précieux financements. Et pendant ce temps, l’Elysée et Matignon continuent de commander des sondages sur les deniers de l’Etat. Insupportable double discours…

Gel des salaires des ministres et du président de la République jusqu’à l’équilibre. Selon le Premier ministre, « Tous ceux qui ont des responsabilités doivent être exemplaires». Gel des salaires ? Gel du salaire du président ? Du président qui s’était augmenté de 140 % ? Il n’aurait pas pu le baisser un peu, même s’il aurait été carrément classe de revenir au niveau de 2007, avant l’augmentation de 140 % ? Et François Fillon ose dire que c’est une mesure symbolique visant à donner l’exemple ? Symbolique, c’est certain. Exemplaire, c’est nettement moins le cas…

A titre de comparaison, en Espagne, Zapatero avait baissé son traitement et celui de ses ministres de 15%. Enfin cerise sur le gâteau, Le Monde rappelle dans son édition d’aujourd’hui que cette mesure est déjà appliquée, et ne constitue donc pas une baisse des dépenses. Ou comment laisser penser aux Français que tout le monde se sert la ceinture, alors que seuls les ménages vont supporter le poids de ces nouvelles mesures.

Rigueur vs Croissance

En 2007, Fillon avait commencé le quinquennat en disant : « Je suis à la tête d’un Etat en faillite ». Il l’achève de la même manière. Bilan : il aura attendu 4 ans et demi pour prendre des mesurettes, surtout sans toucher aux grosses niches, et après avoir bien augmenté les dépenses pendant les trois premières années du quinquennat, et en détricotant aujourd’hui une large partie de ses réformes. Tant et bien que Sarko va demander aux Français de le reconduire… alors qu’il n’aura quasi aucun bilan à son actif. Si ça c’est pas du foutage de gueule… En parallèle, celui qui voulait être le président du pouvoir d’achat renonce à sa dernière marotte. Les Français, c’est certain, devront faire des sacrifices.

Aussi, il est tout de même étonnant de voir le Premier ministre de positionner en protecteur, alors que ses mesures mettent à mal le modèle social. En effet, les mesures annoncées pèseront, selon le Monde, à 86% sur les ménages : sur 7,9 milliards d’euros d’impôts supplémentaires, 5 seront prélevés directement sur les ménages, et 6,8 si l’on intègre la hausse de la TVA… une taxe étant un impôt indirect. Justice sociale ? Pas franchement ! Pas sûr non plus que ce soit un pari gagnant pour les élections. Or quoi que Fillon prétende, l’UMP est bel et bien entrée en campagne.

En juin, le gouvernement annonçait que la croissance était « acquise » à 1,5% pour 2011. Le 27 octobre dernier, Nicolas Sarkozy lui-même a annoncé qu’elle serait autour de 1%. Ce matin, François Fillon annonce que « les objectifs de croissance seront tenus pour cette année ». Avant de confirmer en fin de phrase que pour 2012, il n’est pas devin. Or ce plan de rigueur peut avoir un effet négatif sur la croissance, étant donné que ce sont les ménages qui vont en absorber l’essentiel : en se serrant la ceinture, ils vont fatalement freiner leur consommation, et donc la relance…

Et c’est bien la critique que lui adressent les socialistes, en pointant qu’il aurait été préférable de favoriser la consommation des ménages. Sans tomber dans l’excès inverse, il est certain qu’il eût été plus probant d’équilibrer le poids des efforts, au lieu d’en faire porter l’essentiel sur les ménages. Et d’avoir le courage politique de réaliser de vraies réformes, en supprimant certaines niches très coûteuses, et en taxant non seulement les revenus, mais aussi le capital, dans une plus large mesure.

Autant dire que ce plan ne sera probablement pas suffisant, et permettra de ne sauver le AAA que temporairement. Quoi qu’il arrive, il faudra envisager de nouvelles mesures plus ambitieuses et aller chercher l’argent là où il se trouve, au lieu de faire supporter aux ménages le poids de l’effort, au risque d’attaquer si fortement le pouvoir d’achat qu’il leur sera impossible de consommer. C’est le défi que devra relever le prochain président de la République, si la situation de la France ne s’aggrave pas d’ici là.

La campagne qui s’annonce sera donc très fortement marquée par cette thématique, et les programmes des différents partis devront émettre des propositions durables. Force est de constater que la nécessaire justice fiscale, qui permet la justice sociale, n’est pas au programme du gouvernement, ni du projet de la droite pour la Présidentielle, qui nous a été présenté aujourd’hui. Rendez-vous au printemps pour savoir ce que les Français en pensent !

Un G20 sous haute tension

Ce devait être l’apothéose. La conclusion d’une année de présidence française du G20, qui aurait consacré Nicolas mètre du monde, et bien aidé à lancer sa campagne présidentielle virtuelle faute de pouvoir se lancer rapidement dans la vraie.

Mais depuis quelques jours, tout a basculé. Et en guise de feu d’artifices, il pourrait bien voir le monde économique s’embraser.

Pourtant, Sarko n’a pas ménagé sa peine. Lors du difficile sommet européen de la semaine dernière, il n’a pas lâché la négociation, pour permettre d’arracher un accord en vue de ce G20. Il s’est même assis sur ses propositions, acculé à accepter la vision d’une Allemagne en position de force. Fort de ce très relatif succès, il s’est présenté quelques heures après devant les Français, pour expliquer par le menu comment il avait sauvé la France, l’Europe, et même le monde. Tout cela devait se concrétiser à Cannes et achever en beauté cette année présidence française du G20.

Bon, tout n’était pas si rose, surtout du côté des rouges. L’accord négocié présentait notamment le renforcement de FESF, mais nécessitait donc de trouver des capitaux pour ce fonds de garanti. La Chine a bien sûr bondi sur l’occasion de venir jouer les sauveurs de l’Europe. Avec évidemment de nombreuses arrière-pensées, dans la perspective du G20.

D’abord, les chinois veulent accélérer leur adhésion à l’OMC. Le statut de membre plein leur permettrait de ne plus être accusé de dumping et autres infâmes pratiques, et donc de pouvoir tranquillement continuer à sous estimer leur monnaie et leur coûts de production, pratiquer la contrefaçon, le tout sans se voir opposer la moindre réciprocité. Bah oui, s’ils mettent au pot du FESF, ils sont clairement en position de force pour refuser toutes les velléités de protection des autres économies.

Ensuite, la Palestine a adhéré à l’Unesco, grâce à un vote favorable de nombreux pays… dont certains du G20 et notamment la France. Ce qui a provoqué la fureur des Etats-Unis, alliés traditionnels d’Israël. Ils ont donc mis leur menace à exécution de supprimer les crédits alloués à l’Unesco, qui perd ainsi 22% de son financement. Vu le mécontentement d’Obama, il y a fort à parier que tout ceci pèsera aussi allègrement sur l’ambiance du G20. Dire que si le vote avait été une semaine après cela aurait posé moins de problèmes… Comme ce conflit d’agenda est ballot !

Mais le monde pouvait faire nettement mieux pour plomber cette réunion. Comme dans les meilleurs séries télé, cette superproduction mondiale a connu un cliffhanger de taille hier, par la voix de Georges Papandreou. Le Premier Ministre grec a en effet eu l’outrecuidance -aux yeux de ses partenaires européens- de proposer à son peuple de se prononcer sur le plan de sauvetage de son pays –qui efface la moitié de sa dette privée, soit 100 milliards d’euros, au prix d’un nouvel effort de rigueur- par référendum. Ou comment le leader du gouvernement grec a fait un énorme doigt d’honneur au Conseil Européen, leur adressant –en termes plus polis- un joli « Allez vous faire voir chez les Grecs ! ».

Ce scrutin –qui coûtera forcément cher- devrait être programmé en janvier. D’ici là, tout est donc bloqué. Et côté européen, ça chauffe ! Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ça va quand c’est la Libye, mais quand il s’agit pour la Zone Euro de sauver la Grèce –et de se sauver elle-même car si la Grèce refuse ce plan , le pays sera en faillite, nos banques plongeront, et nous avec, sans parler de notre triple A-, faut pas pousser ! Si l’on ajoute que cet odieux Papandreou n’a même pas pris la peine de prévenir notre bon mètre –aka le mètre du monde- il y a de quoi provoquer à Sarko un nouveau malaise vagal. Sur ce coup là, comme dirait Aubry, il s’est fait empapaouter. Par un Grec. Ah ah.

Alors évidemment, en ce qui concerne le G20, rien ne peut être perdu avant même d’avoir commencé. A deux jours du début du congrès, les sherpas s’activent déjà en coulisses pour tenter d’éteindre l’incendie. Ainsi ce mercredi à 16h, veille de l’ouverture du G20, Nicolas Sarkozy rencontrera George Papandreou. Objectif : lui coller une bonne soufflante mettre en place le plan de sauvetage dès maintenant.

Lors d’une intervention d’une minute ce soir, Sarko a en effet confirmé qu’il tiendra demain cette réunion dans le cadre d’un mini COnseil Européen avec le FMI, et que « les engagements pris seront tenus ». Reste que les thématiques mises au programme du G20 risquent de souffrir de cette situation, ainsi que l’obtention d’éventuels accords sur celle-ci.

Ou comment Sarko n’a pas sauvé le monde, ni l’Europe, ni la France. Voilà qui le met en position fort délicate : le G20 était en effet son dernier joker, son atout pour redresser un mauvais bilan et expliquer aux Français qu’il était le plus apte à gérer la crise. Et pour le moment, non seulement il n’affiche pas de résultats tangibles sur le plan intérieur, mais ses négociations internationales prennent l’eau. C’est dire si ça sent le sapin ! Ou comment en cette Toussaint, la blague grecque pourrait enterrer la candidature de Sarkozy, et l’obliger à renoncer. On peut toujours rêver.

La règle dort…

Aujourd’hui, lors des #QAG –Questions au Gouvernement-, il a beaucoup été question des finances publics, de la crise, de l’équilibre budgétaire, avec en filigrane, le Projet de Loi de Finances Rectificatif (PLFR) qui est discuté depuis hier au Parlement.

Cette discussion n’a pas échappé aux internautes, ce qui nous a valu le petit clin d’œil ci contre de Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale. L’occasion pour moi de revenir sur le sujet, et de vous expliquer en termes simples de quoi il retourne.

Parce que tout l’été, on nous a bassiné avec la règle d’or. Déjà qu’on avait du mal avec le nombre d’or –si tu as fait maths ou art, tu sais de quoi je parle, -sinon, Wikipedia est ton ami– il a fallu qu’on nous sorte la règle d’or. Non, pas de trois. D’or. Une règle magique qui résoudrait tout –enfin déjà une partie- de nos soucis de finances publiques qui elles, sont dans le rouge.

Alors, que dit ce fameux texte qu’il faudrait absolument voter pour sauver le monde la France ?

  • Création de lois cadres de programmation des finances publiques couvrant des périodes d’au moins trois ans, qui s’imposeront aux lois de finances (PLF) et lois de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) annuelles. Ainsi, si les budgets de l’Etat et/ou de la Sécurité Sociale ne respectent pas les objectifs inscrits dans la loi cadre, le Conseil Constitutionnel pourra les censurer.
  • Suppression du monopole tenus par les lois de finances et de financements de la sécurité sociale des mesures touchants aux prélèvements obligatoires (impôts et prélèvements sociaux). Le gouvernement a déjà, dans les faits, supprimé ce principe. Il entend juste le graver dans le marbre
  • Validation, en avril, par le Parlement, du programme de stabilité. Il s’agit d’un document envoyé chaque année à Bruxelles, et qui détaille la trajectoire du déficit public.

Histoire de rajouter une couche de crème pâtissière, c’est un autre texte, en l’occurrence une loi organique -dont la portée est moindre que la Constitution- qui définira le contenu des lois-cadres. Texte qui n’est évidemment pas bouclé. Autant vous dire qu’on n’est donc pas sorti de l’auberge.

Maintenant que vous avez lu ce chouette gloubiboulga et notamment le premier alinea, vous aurez remarqué que la règle d’or consiste… A ne fixer aucune limite. C’est la loi-cadre qui la fixera, et pour une durée d’au moins 3 ans. Autrement dit, il n’y a pas de règle d’or. Juste le principe qu’on peut éventuellement sur un malentendu décider que la loi-cadre pourra peut être mettre un chiffre qui obligerait alors à respecter un chiffre précis pour une durée limitée… et le changer en cas de besoin.

Ou comment inscrire dans la Constitution de bons principes, sans aucunement dater le retour à l’équilibre. Tu parles d’une ambition ! Vite, votons ! C’est ce qu’a fait le Sénat ce matin, et ce que fera l’Assemblée Nationale ce soir. Dé-li-re !

Histoire de vous y retrouver dans vos journaux TV & autres médias, voici un petit aperçu de ce qu’en pense la classe politique, qui s’étripe à longueur de micros sur le sujet :

  • La droite est pour à fond les ballons, au motif qu’il faut être responsable, et d’abord l’Allemagne l’a fait. Hum… Puisqu’en France on aime tant se comparer à l’Allemagne, voyons ce qu’on décidé nos amis d’Outre Rhin il y a déjà 2 ans :  dès 2009, l’Allemagne a inscrit dans sa Constitution l’obligation de ramener le déficit du budget fédéral à 0,35% du PIB en 2016. Nettement plus volontariste !
  • La gauche est contre, au motif que le gouvernement, qui a nettement creusé les déficits, est gonflé de présenter des règles qu’il n’appliquera pas lui-même, à travers ce texte d’un vide intersidéral, ce qui ressemble à s’y méprendre à une OPA de Sarko sur la présidentielle en mode  J’ai sauvé l’économie française, élysée moi ! 
  • Le centre est pour et contre… Pour le principe de la règle d’or, sans trouver ce texte Canada Dry assez ambitieux, puisqu’il ne fixe aucun chiffre ni aucune date de retour à l’équilibre.

Comme le disait Herman Von Rompuy, président du Conseil Européen, lors des universités d’été du Medef : « Le plus important c’est qu’on le fasse. Si la constitution peut aider à ce qu’on le fasse… Constitution ou pas, c’est qu’on arrive, comme le demande le pacte de stabilité, à un équilibre budgétaire. »

Selon  cet article paru aujourd’hui dans Challenges, Sarkozy prendrait sa décision fin septembre. Reste qu’organiser un coûteux congrès pour un texte inutile et si peu ambitieux, ça fait un peu cher le mille-feuille législatif !

Le mieux serait encore de suivre le conseil d’Herman Von Rompuy, au lieu de s’obstiner à faire empiler des textes plein de bons sentiments, et de tout simplement se fixer de réelles ambitions en matière de finances publiques : Constitution ou pas, le bon sens impose d’appliquer une véritable règle d’or !

#UEMedef11 : Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen

L’Europe, c’est loin. Et pourtant, c’est ici. Mais avouez : combien d’entre vous connaissaient –avant ce billet !- le nom du président du Conseil Européen ? Pourtant, c’est à lui qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy voudraient confier la présidence de la Zone Euro. Une bonne raison de s’y intéresser.

L’intervention d’Herman Van Rompuy aura incontestablement marqué cette université d’été. Premier temps fort, elle fut aussi pour moi un vrai coup de cœur, malgré son aspect très technocratique. Car si sa fonction exige de lui une grande diplomatie, il aura su parsemer son intervention de notes d’humour… et n’aura pas été exempt de quelques légers scuds, que chacun saura décrypter. Tout en livrant sa vision du rôle de l’Europe dans la gestion de la crise, mais aussi au-delà. Une master class vraiment passionnante. En voici le compte-rendu.

Pragmatique, le président du Conseil Européen est d’abord revenu sur le contexte économique des trente dernières années, rappelant à juste titre : « depuis que je suis professionnellement actif, le mot crise ne m’a pas quitté ». Avant d’entrer dans le vif du sujet : la crise, ses implications, et les solutions.

Pour Herman Van Rompuy, il ne sert à rien de se voiler la face. Quoi qu’en dise les adeptes de la démondialisation, l’interdépendance financière mondiale était inévitable. Et histoire que tous les idéologues en mal de 2012 en prennent pour leur grade, il a également précisé la fâcheuse tendance de certains à oublier que « La stabilité monétaire était garantie par l’Euro, qui nous a protégé des dévaluations monétaires ». Grâce à l’Euro, nous avons évité la surenchère monétaire et évité le protectionnisme.

La crise actuelle nous enseigne plusieurs choses. Sur le plan monétaire, d’abord, l’Europe a rencontré un écueil majeur : dans la zone Euro, la politique est restée nationale, alors que la monnaie est utilisée par 350 millions d’européens. L’Europe tente aujourd’hui de dépasser ce manque de convergence, et notamment depuis le 21 juillet dernier.

Mais la crise a aussi mis en exergue les limites du déficit standing au nom de la croissance économique. Nous n’avons pas réagi en restaurant immédiatement en restaurant l’équilibre budgétaire mais de manière croissante. Pour le président du Conseil Européen, on doit passer à une politique de rigueur. Enfin, notre taux de croissance potentiel est trop bas pour être concurrentiel sur le marché mondial. Hors il constitue un élément indispensable pour maintenir notre modèle social, même réformé. Ce constat dressé, on doit tenir compte de nos erreurs.

Comment faire ? Herman Van Rompuy s’amuse de la phrase « pour gouverner mieux, il faut gouverner moins », reconnaissant que ce n’est pas toujours le cas. Il préfère alors citer Paolo Coehlo : « les choses les plus simples sont les plus extraordinaires, et seuls les sages peuvent les voir ». Quelles seraient ces idées simples ? Le président du Conseil européen en liste dix :

  • On peut s’endetter pour investir, pas pour consommer
  • Lorsqu’on s’est trop endetté, on doit aller plus loin et retourner à l’équilibre budgétaire
  • Il faut équilibre entre risque et rendement
  • Les taux de change doivent refléter l’approche économique d’un pays sinon on fausse la concurrence
  • Il doit y avoir équilibre entre rémunération et prestation
  • Il faut être solidaire avec ceux et celles qui prennent leurs responsabilités : responsabilité et solidarité doivent aller de pair, modèle européen
  • On ne peut concevoir une monnaie commune sans politique qui aillent dans la même direction
  • Aucune construction européenne ne peut se faire sans un supplément d’âme, une motivation : l’union fait la force et l’unité dans la diversité
  • L’ennemi de l’idée européenne, de la paix, de la solidarité, est le communisme, le chacun pour soi, le moi d’abord : il faut avoir le sens de l’intérêt général
  • Il faut exécuter ce qu’on a décidé. Détricoter nuit à la crédibilité.

Si ces idées semblent de bon sens, ne prenez pas Herman Van Rompuy pour un bisounours. Son constat sur la gouvernance économique de l’Europe n’est pas tendre. Il n’hésite pas à clamer haut et fort que si l’on avait pratiqué une politique économique rigoureuse et orthodoxe, il n’y aurait pas de crise aujourd’hui. Reste qu’il faut en sortir. Et pour cela, donner du temps à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande.

Face à la crise, l’Europe s’est trouvée dépourvue. Faute d’avoir su anticiper, il a fallu tout inventer, en pleine crise. D’où une certaine lenteur, qui pourrait être interprétée dans l’opinion comme un manque de réactivité. Mais l’Europe manquait d’instruments. Si l’Euro constitue un projet politique et un facteur d’intégration, et en dépit du travail effectué par la Banque Centrale Européenne, la monnaie ne suffit pas : la solution ne peut être uniquement monétaire.

C’est pourquoi, depuis le 21 juillet, l’Europe s’est dotée d’outils permettant de réaliser une véritable surveillance budgétaire, réforme qui sera prochainement soumise au Parlement Européen. Parmi ces outils, le Pacte Euro Plus : les 23 pays signataires s’engagent à réformer leur système de retraites et leur marché de l’emploi. Mais selon le président du Conseil Européen, il est possible d’aller encore plus loin dans l’intégration européenne. Il annonce d’ailleurs qu’il fera en ce sens des propositions concrètes lors du Conseil Européen de mi-octobre. Tout en évacuant habilement une éventuelle question sur les détails, avec pique intégrée à qui-vous-savez : « Contrairement à d’autres, je ne lancerai des nouvelles idées dans les médias : je préfère une diplomatie plus discrète et donc plus efficace ».

Herman Van Rompuy insiste également sur la nécessité de renforcer les institutions de la zone Euro. Déjà, en 2008, Nicolas Sarkozy avait réunis les présidents de la zone Euro, et cette réunion s’était avéré décisive pour la gestion de la crise. Depuis, le président du Conseil Européen a présidé quatre nouveaux sommets, lors de situations exceptionnelles. Il voudrait aller plus loin, et faire que les réunions existent également hors des périodes de tension. Car gouverner, c’est prévoir. En ce sens, il appuie la proposition conjointe d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Proposé par les deux leaders allemand et français, il estime en effet nécessaire l’instauration d’un leadership au lus haut niveau, mais aussi plus de coordination. S’il reste lucide sur la difficulté de parler d’une seule fois avec 17 gouvernements, il lui semble cependant possible de donner le même message. Tout en insistant sur la nécessité de ne pas critiquer les décisions prises. Mais aussi de les mettre en œuvre, ce qui est vital pour la crédibilité de l’Europe. « Tout l’accord, et rien que l’accord du 21 juillet : c’est la priorité des priorités. » A bon entendeur…

Pourtant, le président du Conseil Européen se refuse à accabler la Grèce, et se livre à un édifiant rappel : « La dette grecque est quasiment aussi élevé que celle de la Belgique en 1993 quand j’ai pris les fonctions. On nous a donné du temps ». Herman Van Rompuy insiste sur la nécessité de donner du temps  à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande. L’exemple belge est à ce titre intéressant : en 2011, le déficit public de la Belgique sera ramené à 3,5% du PIB. Presque dans les critères de Maastricht. Et je vous entends déjà dire que les mentalités ne sont pas les mêmes… Rappelez vous du début de cette intervention du président du Conseil Européen : il ne demande pas à ces pays de se laisser aller, mais appelle à la rigueur. Simplement soyons pragmatiques : leur situation ne s’arrangera pas en un jour…

A ce titre, il insiste également sur le risque de se laisser aller à tomber dans un climat d’angoisse : le négativisme permanent dans le discours de certains a un effet paralysant sur les consommateurs, qui pèsent sur la croissance. « Il nous faut la confiance. Je suis convaincu qu’on peut éviter une récession », tempête-t-il.

Dans ces temps difficiles pour l’économie mondiale, la vieille recette doit être la règle : l’intérêt général doit être une préoccupation générale partagée par tous et par toutes, et il est nécessaire de jouer collectif. Ces évidences sont nécessaires à rappeler, faute d’avoir existé par le passé. La zone Euro sortira différente de cette crise… et marquera un pas de plus dans la construction européenne ?

En conclusion, Herman Van Rompuy rappelle que sur le plan monétaire, l’euro restera fort et selon certains, mêmes, une monnaie trop forte. Et dresse le constat connu de tous : sur tous les pans de l’économie, d’autres continents devront s’adapter. Les Etats-Unis devront faire face à leur problème de dette publique, la Chine devra revoir son taux de change, sous évalué, qui crée des tensions monétaires sur son propre territoire. Ces avancées là se feront via la structure du G20.

Pour le président du Conseil Européen, on taxe trop vite cette période comme riche en médiocrité. Hors ce début de siècle se démarque par la percée de la mondialisation, avec ses défis. Qui fait émerger des tentations de populisme. Mais pour lui, l’idée européenne reste la plus généreuse et la plus performante depuis longtemps, et sa foi en l’Europe reste intacte : « on ne décevra pas l’histoire, et les millions d’européens ».

A l’issue de son intervention, Herman Van Rompuy a répondu aux questions posées par la salle. En voici le verbatim !

En France, il y a une polémique sur la règle d’or. Quels conseils donnez vous aux Français

Je ne vais surtout pas m’immiscer dans un débat politique français que je connais bien. Je sais que c’est un débat avec beaucoup de subtilité. Une disposition constitutionnelle a été adoptée en Allemagne, qui donne un déficit maxi de 0,35% en 2016. Il s’agit d’un déficit structurel et non conjoncturel. Le plus important c’est qu’on le fasse. Si la constitution peut aider à ce qu’on le fasse… Constitution ou pas, c’est qu’on arrive, comme le demande le pacte de stabilité à un équilibre budgétaire. Mais je ne suis pas ici pour me  mêler à un débat politique français. La politique française est encore plus subtile que la vie politique belge.

Vous êtes président des 27 pays de l’Union Européenne. Comment voyez vous l’axe franco allemand et comment les autres 25 le voient ? Sur la Belgique, pas de gouvernement, et pourtant le déficit a été sous contrôle. Quel commentaires pouvez vous faire sur cette situation ?

Note : à la fin de l’énoncé de cette question, Laurence Parisot précise, avec un brin d’humour : « ne croyez pas que nous sommes anarchistes ! »

L’axe franco allemand a toujours existé, dès l’Europe des Six. S’il n’y a pas d’accord, l’Europe en souffre car France et Allemagne représentent moitié de la zone euro. Mais elles représentent également deux sensibilités donc si les deux sont d’accord, plus facile de mettre les autres d’accord. Mon rôle est de trouver un accord quand il n’y en a pas, et de préparer le terrain pour cela. Je suis en contact constant avec Berlin et Paris, et la plupart des autres pays. Je recherche le consensus, souvent d’abord avec la France et l’Allemagne. Les autres sont malheureux si pas d’accord, et veulent plus si accord. Je suis habitué des subtilités. Parce qu’il nous faut l’unanimité. Je suis donc partisan d’une bonne entente franco allemande, une condition nécessaire mais pas suffisante.

J’ai cité la phrase « Pour gouverner mieux il faut gouverner moins », mais je ne pensais pas à la Belgique (rires). La Belgique est un pays différent de la France:

  • C’est un état fédéral. 40% des dépenses publiques gérées par provinces.
  • Elle a une très grande culture de concertation sociale : grand rôle des organisations sociales et syndicats, donc des accords restent possible malgré ce qu’il se passe.
  • Il y a un parlement fédéral, ce qui a permis de voter un budget 2011 qui mènera à un déficit de 3,5%, ce qui constitue une grande satisfaction

Aussi, le pays est géré aussi même si chacun attend vite un gouvernement fédéral pour entreprendre les grandes réformes dont le pays a besoin dans le secteur des retraites et du marché du travail.

Elle y parviendra : l’Eurozone et la Belgique sont coriaces !

Les chefs d’entreprises ont l’impression que l’Europe ne se bat pas à armes égales. Comment appliquer le principe de réciprocité entre Europe et partenaires ?

Ce principe de réciprocité est dans le texte. Les anglais préfèrent win win, mutual beneficts.  Quand il y a danger de dumping ou concurrence déloyale, il y a des mesures prises par la Commission Européenne. Les responsabilités sont prises, et pas par principe de réciprocité.

Ce débat porte sur l’ordre international monétaire : les taux de change doivent refléter la santé d’une économie. (ex : Chine). Dans les rencontres de type G20, on doit se saisir de ce thème pour en discuter franchement : il faut faire une réadaptation, qui sera graduelle. Et la Chine a tout intérêt à rectifier le tir : nous en compétitivité, eux en stabilité monétaire à l’intérieur de leur propre pays.

Naturellement, on a besoin  d’une approche diplomatique pour régler ça.

Nous pensons B20/G20. Considérez vous que la représentation européenne au G20 (6/7 personnes) est un atout ou une faiblesse ?

C’est encore plus subtil car je suis là en tant que président, il y a aussi le président de la commission européenne. On a du se battre pour que l’UE puisse être au G20. Le problème n’est pas vraiment qu’il y ait différentes voix, mais est-ce qu’on donne le même message ? Sans une unité d’approche, on s’affaiblit. Donc on prépare le G20 de novembre par le conseil européen d’octobre. Politiquement on le prépare donc à 27 et non juste avec les membres du G20 : avoir un même message est crucial. Même si parfois ça n’a pas été fait, comme lors de la conférence sur le climat à Copenhague.