Le retour de la revanche

Mes aïeux quelle soirée ! Salvatore est un prénom qui lui sied à merveille, mais il se débrouille aussi vachement bien sur le Valentin…

Bref, il est déjà midi quand j’ouvre enfin les yeux. Mais je sens que le courant passe vraiment bien entre ma couette et moi. J’en veux encore… Du coup, je m’y vautre encore un peu. En charmante compagnie en plus. Huuuuuuummmmm… Belote, rebelote et dix de der… et strip poker.

Ce soir, c’est match contre Dijon, en coupe de France. On les a battus en championnat, ils nous ont battus en Coupe de la Ligue, c’est donc le retour de la revanche. La belle. Patrice Carteron se voit déjà en haut de l’affiche, ses hommes probablement aussi. De mon côté, je suis stressée. Sirigu n’est pas sur le terrain -nan, il est avec moi- ma confiance est donc légèrement altérée. Je flippe. Pourtant j’adore Douchez. Mais rien à faire, je flippe. Et pour ne rien arranger, c’est Eurosport qui diffuse. Alors que chacun sait qu’ils ne connaissent rien au foot : ils ont pris option Curling.

Histoire de me détendre, Sirigu me propose une partie de Fifa. Histoire de bien faire ma mauvaise, je le choisis comme gardien. Il est vert. Ce serait plus drôle s’il pissait en l’air. Dans les vestiaires. M’en fous. Poupette’s rules. Cette partie me permet de constater que Sirigu est infoutu de se mettre un but à lui même. Gniark gniark gniark. C’est vrai, Fifa 12 me détend. Un peu. Tant que je mets une pâtée à mon gardien chéri.

Mais c’est déjà  l’heure du match. Ancelotti a aligné une équipe qui ressemble furieusement à celle de la saison dernière, à Douchez, Lugano et Ménez près : Douchez, Jallet, Camara, Lugano, Ceara, Matuidi, Bodmer, Chantôme, Ménez, Nene, Hoarau. Kombouaré’s touch. D’entrée, les paysans sifflent Carlito… sur un match de Coupe de France ! Bel esprit… Le match n’est pas commencé que la moutarde me monte déjà au nez. Ou au Néné.

Dès la première minute, Dijon tente de faire monter la partie en mayonnaise en réclament un péno fictif. On attend tous que le 10 Sport indique qu’on leur a volé. Lugano prend un ballon en pleine poire : le sniper dijonnais est complètement cintré, notre garçon boucher va forcément se venger. En mode Le sang est dans le pré.

Joli Cul Bodmer dribble. WTF, Bodmer qui dribble ? Dijon tente la frappe, mais à côté. Reste qu’ils semblent avoir décidé de bouffer du PSG à la moutarde. Sirigu avale un énorme morceau de pizza. Et moi je me termine à la bière cul sec. Autant vous dire qu’on est tendus dans nos strings. D’autant que c’est Leboeuf qui commente. Inutile de vous dire qu’on aurait du commander un bon rumsteak…

Douchez touche la balle par deux fois. Crise cardiaque, Sirigu doit me ranimer. Avec la langue. J’aime. Côté terrain, on n’est tellement pas dans le match que je lance l’alerte enlèvement sur les milieux de terrain.  Jallet tente vers Néné. Joli Cul Bodmer talonne pour Jallet. Matuidi à l’aise Blaise… Bref, ça commence à venir. Même si ce con de Leboeuf se croit drôle à raconter que Néné doit être plus à l’aise en salle ou sur le sable. Juste un truc : ta gueule, le bœuf.

Hoarau met une tête nulle part. C’est un concept. Mais Néné arrive sur la gauche et bien qu’enfermé à quelques encablures du coin de corner, il voit le gardien réaliser une magnifique boulette à la Edel, et lui colle dans le coin du but. Du gauche. Dans un angle improbable. Un but facile pour les loosers d’Eurosport… Vraiment envie de faire un steak de Leboeuf, qui marine dans l’anti-PSG. En hommage à ce magnifique but du brésilien, Sirigu joue avec mes Néné. Vas-y mon gars. Caliente.

Hoarau nous fait une petite golden barre. Au Parc, il aurait pu gagner une voiture. Mais on est à Dijon là. Joli Cul tatoue un dijonnais d’une semelle à la sauvage, ni vu ni connu. Rayon cul, toujours, Papus Camara nous sauve d’un coup de fessier. C’est un style. Que Sirigu imite aussitôt tout contre moi. Chez nous la température est tellement montée qu’à ce rythme, on ne va pas voir la fin du match. En même temps faut bien qu’on s’occupe.

La Menace Chantôme se montre un poil –alors qu’il n’en a pas- et Matuidi réalise un bon match. Y’en a un autre qui se joue à la maison, à propos de la télécommande. N’en pouvant plus des commentaires anti-parisiens de la daube de Bœuf, qui risquent de faire dangereusement chuter ma libido alors qu’on approche du moment crucial, j’enlève le son. Salvo remet le son. Et j’enlève le son. Et il remet le son. Furieuse envie de lui défoncer le crâne à coups de télécommande. Mais il a envie d’un tout autre combat. Forcément comme dans la télé, on se croirait au tour préliminaire de l’Europa League, on s’adapte.

C’est le moment que choisit Hoarau pour tuer un spectateur, par une frappe partie directement dans les tribunes. Puis un dijonnais veut faire un petit câlin à Douchez. Dans le même genre, un type veut toucher la crête de Jolie Poupée Ménez. Dans ce cas, qu’il se rende utile et vienne avec une tondeuse… Alors que j’avale une gorgée de bière, Leboeuf compare une faute de Jallet au but pris par Dijon. J’explose de rire, et Sirigu finit trempé par les résidus de ma bibine. Une bonne occasion de lui retirer enfin ses fringues.

Un coup et coude et hop, Lugano explose Jovial, qui du coup ne l’est pas : il pleure sa mère. En même temps, j’avais prévenu que Diego se vengerait. Faut pas lui en vouloir, il passe tellement de temps à cirer le banc qu’il doit penser à sa reconversion, et préparer les épreuves pratiques de son CAP Boucherie. M’est avis qu’il aura de meilleures notes que dans l’Equipe… Joli Cul Bodmer tue à son tour. Et Nico Douchez manque de peu de se la jouer Edel. Fear.

Jusqu’à ce centre de Ménez pour Hoarau, enfin une occasion ! Niente, comme dirait le Chewbacca qui gémit sur le canapé. Frappe de Néné ! On s’excite, et ça retombe. Paris ce soir, c’est deux secondes douche comprise. Inutile de vous dire que je suis très footballistiquement frustrée. Alors on se rattrape… Sortie de Nico sur Jovial. Commentaire de la daube de Leboeuf : « Bon dégagement de Douchez, je crois qu’il ne l’a pas fait exprès ». Je suis à deux doigts de péter l’écran plat. Ma moitié découvre mon tempérament de hooligan en jupette. Je crois que je lui fais peur.

Mais ça fonctionne, Paris se met enfin à jouer correctement. La transmission de pensée, ça marche. Ou pas. Peu importe, Hoarau se lance, est tout seul, mais trouve le moyen de s’emballer. Un peu comme nous. Lloris Arnaud, sors de ce corps ! Enfin toi, Sirigu, reste y. Une dernière action de Ménez et groumpf. C’est la mi-temps, avec un tableau d’affichage toujours vierge. L’exacte inverse de chez nous. Inutile de vous faire un dessin. Quelques trucs qui ne se racontent pas plus tard, j’apprends que finalement, pour Eurosport, le but de Néné était beau. Ca a du gueuler dans l’oreillette. Je ris.

Les joueurs reviennent sur le terrain, et Titof Jallet cède sa place à Bisevac, sur béquille. Ce soir Sarko parle à la télé, mais nous on reste sur le match. Lovée contre mon gardien préféré, je sirote tranquillement la fin de ma bière, tout en observant Lugano défendre. La Menace Chantôme et A-Haut-Risque se prennent consécutivement une semelle, puis c’est au tour de Joli Cul Bodmer de se faire tatouer le mollet. On va finir en kit…

Carteron s’énerve et se fait rappeler à l’ordre par l’arbitre. Il me stresse. Chaque fois que je le vois, j’ai l’impression qu’il va nous claquer dans les doigts au bord de la pelouse. J’espère qu’il a un bon cardiologue. Bon, sinon, Paris ne veut toujours pas tuer le match. Mourir. Du coup, j’envoie des sms aux copains qui regardent l’interview de Sarko. Du genre « Tu viens de louper le triplé d’Hoarau ». Ouais, j’suis taquine.

Les mecs d’Eurosport ne vont pas mieux. Ils annoncent un but de Dijon… en réalité, parade de Douchez. Puis ils annoncent l’entrée de Thiago Sylvain. Sûrement un croisement entre Sylvain Armand, blessé à la cheville, et Thiago Motta. Quand je vous dis qu’ils ont pris Option Curling… Ce serait toutefois sympa de la part d’Eurosport d’investir dans un commentateur qui connaissent un peu les règles et les joueurs.  Si c’est pas trop demander.

Ceara se prend un pastis. Hoarau cherche la frappe. Qu’il nous prévienne quand il la trouvera. DU coup Jovial en profite pour faire son malin, mais Douchez sort un arrêt décisif. C’est du reste le seul joueur du PSG encore éveillé. Pour le reste… Joli Cul Bodmer, blessé à la cuisse, est remplacé par Galimeiro. Gros plan sur ses cuisses. Sirigu n’aime pas que je mâte. Oh ça va, je les vois tous les jours en vrai… Jolie Poupée Ménez fait son show. Tout seul. Comme d’hab. Pastis pour Motta.

Galimeiro a tellement faim qu’il croque la feuille et finit dans les bras du gardien. Note pour mon prochain cours : lui expliquer que c’est la feuille de match, pas une feuille de salade. L’arbitre en oublie de siffler le péno sur Galimeiro. Et La Menace Chantôme finit écrasé sous une moissonneuse batteuse. Eurosport évoque un éventuel futur changement du côté de Paris… qui a déjà utilisé ses trois changements en remplaçant Jallet, Bodmer et Néné. Donc on résume : ils ne savent pas désigner un but, ne connaissent pas le nom des joueurs, et  ne savent pas compter. C’est embêtant.

Heureusement que le match touche à sa fin. D’autant que Douchez me fait peur. Enorme coup de bol, ce centre ne trouve personne. De toutes façons, ça fait un moment que Dijon patauge dans la moutarde. Et puis un type prend Matuidi pour une auto-tamponneuse. Ceci dit, il n’a pas totalement tort, ce match a par moment des allures de fête foraine.

D’ailleurs Ménez croque encore la feuille, faute de trouver une pomme d’amour. A tout de le temps choisir l’option solo, en même temps c’est normal… Bisevac hallucine. Nous aussi. Victoire du PSG 1-0. A nous les quarts !

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Peguy’s back

La news du jour, c’est le retour dans le groupe pro de Peguy Luyindula. Qui au cas où vous ne le sauriez pas, n’est pas une nouvelle copine, ni une cochonne, mais un joueur.

Encore que, ça se discute. Pour le joueur. Après des mois de procédures, il vient d’être réintégré. Soi-disant comme Loris Arnaud. Qui est pourtant dans le groupe depuis janvier, mais la presse n’a pas dû être livrée en lentilles de contact. Anyway.

Peguy est arrivé avec Papus et Galimeiro. Ils ont du croire que c’était le nouveau chauffeur. Les gazettes racontent qu’il a été surpris des changements effectués au camp des Loges. Je ne vous raconte pas quand on me l’a présenté. Il a fait une vanne sexiste, j’ai parlé de harcèlement. C’était une vanne, il n’a pas ri. Punaise, il a un niveau CFA en matière de vanne… comme en foot quoi. Je déconne. Enfin j’espère. Parce que selon le coach, c’est notre troisième attaquant. Voilà. On te promet Pato et tu gagnes Chikungunya. Et en plus, pour la Saint-Valentin. VDM.

L’autre nouvelle du jour, c’est que Douchez se prend pour le Marsipulami. Depuis qu’il sait qu’il sera titulaire pour le match de Coupe de France contre Dijon demain, on ne le tient plus. Depuis le temps qu’il cire le banc, la faim se fait sentir. Ceci dit, il ferait mieux de se calmer : ce serait ballot qu’il se blesse !

Sirigu aussi saute en l’air. En attendant de me sauter dessus. Obtenir un day-off pour la Saint-Valentin et échapper au trip « L’amour à la moutarde » au fin fond d’une mise au vert à Dijon, c’est quand même une sacrée bonne nouvelle. Je ne vous raconte pas le feu d’artifesses ce soir !

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Carré d’as

©ZeFML/365 Foot

La barre. Une bonne grosse barre de quand tu as abusé du café-calva. Pour rigoler, Sirigu fait exprès de faire vrombir la Mini. S’il veut que je lui repeigne l’intérieur, il n’a qu’à continuer comme ça.

On arrive au camp des Loges pour le petit-déj de groupe. Maxwell me tend un café. C’est simple, si je le bois, je vomis mes tripes. Pastore se marre. Néné n’est pas là Notre brésilien a attrapé un rhume, et reste donc à la maison. Petit joueur.

Aujourd’hui, c’est une séance public et médias. Et ils ne sont pas au bout de leur surprise… vu que Thiago Motta est déjà à l’entraînement, alors que sa présentation n’est que cet après-midi. Il fait -5° mais ça n’a pas rebuté la centaine de supporters qui se pressent au bord du terrain. Ils sont increvables. Je pense que le PSG les fabrique à la chaîne dans une usine du Bengladesh, en kevlar.

Ca débute par un échauffement en ligne, pour des démarrages. Dès que l’un d’eux dépasse les autres, j’hurle « hors jeu ». Hoarau l’est tout le temps. Réflexe pavlovien sûrement. Ca fait beaucoup rire Gameiro. Après quelques jeux de ballons, Paul Clement répartit les joueurs en quatre groupes. Chacun à un angle d’un carré, ils doivent courir latéralement, décrire une diagonale, et se retrouver ainsi face à face et faire un jeu d’attaque défense, deux défenseurs pour deux attaquants. C’est assez simple. Sauf pour Ménez. Il a calé au mot diagonale.

« Cours Jérèm, cours ! » C’est un peu notre Forrest Gump à nous. Maké joue aussi. Il a encore des jambes… Ancelotti donne ses consignes, et tout le monde fait au moins deux passages, un en attaque, un en défense. Ca va assez vite, c’est le but. Enfin sur ce coup là, c’est plutôt Douchez qui s’en prend. Pendant ce temps, sur le terrain 2, Gilles Bourges procure un entraînement personnalisé à Sirigu, qui doit enchaîner des sauts sur un step, des sauts de haie, puis des arrêts. Sans discontinuer.

Retour sur le terrain 1, pour la traditionnelle opposition de fin de séance sur demi-terrain. Les garçons en veulent… Ca donne dans tous les sens. Mais la star, c’est déjà Thiago. Avec sa tête de premier de la classe. Très présent, il enchaîne avec facilité, et distribue aisément à ses coéquipiers. Maké paye de sa personne. Mais sur un corner tiré par Ceara, c’est Hoarau qui la met de la tête dans le but de Douchez. Yeah !

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Au camp des Loges… (5)

C’est par une température de -5° que les joueurs du Paris Saint-Germain se sont entraînés ce mercredi, devant le public et les médias.

Le froid et le vent glacial n’avait pas rebuté les supporters, toujours nombreux pour accueillir Alex, qui est resté en salle… Et Thiago Motta !

Surprise en effet, le joueur parisien, qui a signé ce mardi en toute fin mercato, était présent à l’entraînement avant même sa présentation officielle, prévue l’après-midi même.

Très investi, il s’est mis tout de suite dans le bain, avec ses nouveaux partenaires, et n’a pas hésité à mouiller le maillot, sous le regard de Leonardo et Jean-Claude Blanc.

Les photos de Thiago Motta à l’entraînement sur Football 365

Côté entraînement, comme d’habitude, les joueurs ont débuté par un échauffement, en ligne et toujours guidés par une sono.

A noter l’absence de Néné, malade, et de Javier Pastore, de retour du Qatar mais resté en salle pour les soins.

Ils ont ensuite réalisé deux exercices d’attaque/défense, dont un jeu en carré.

Répartis en 4 groupes, les joueurs devaient effectuer une course, qui les positionnaient en attaque ou en défense, puis s’affronter face au but, et tenter leur chance. Le tout avec rythme et rapidité.

De leur côté, les gardiens ont suivi une séance spécifique plus longue qu’à l’accoutumée.

Notamment pour Salvatore Sirigu qui a enchaîné les exercices de corde à sauter, de sauts sur step, de sauts de haie et d’interception du ballon, sous la direction de Gilles Bourges.

Enfin comme d’habitude, l’entraînement s’est achevée sur un travail d’opposition, sur demi-terrain, à quelques mètres seulement du public.

L’occasion de voir un Makélélé toujours en forme, un Sirigu toujours présent à la parade, et une magnifique tête de Guillaume Hoarau, droit au fond du but de Douchez.

Au final, un affrontement très animé, notamment en milieu de terrain, et sur les côtés avec un Maxwell décidément très présent dans son couloir. Quant à la défense, on peut dire que Sylvain Armand comme Mamadou Sakho n’étaient pas là pour faire de la figuration…

Après cette séance très relevée, les joueurs se sont prêtés comme d’habitude aux sollicitations des supporters restés les attendre dans le froid.

Un grand merci à tous les joueurs qui se sont arrêtés : Gameiro, Bisevac, Bahebeck, Matuidi, Camara, Kebano, Douchez, Chantôme, Jallet, Armand, Maxwell, Alex, Hoarau, et Sirigu.

Alex, qui a d’ailleurs profité de la solidarité brésilienne, pour repartir avec son pote Maxwell.

Toute la séance en photos

Auberge espagnole

Lundi, il fait froid. Et j’ai rendez-vous avec Leonardo. Pour détendre l’atmosphère, je lui propose de lui faire une blague à la Hoarau. Ca ne le détend pas.

Apparemment, on attend encore un joueur. Dont il faut que je m’occupe demain dès son arrivée. Et pas question d’en parler d’ici là. Sinon, QSI construit une statue de moi crucifiée encore plus haute que le Corcovado de Rio. Avec à l’intérieur, moi empaillée. Fear.

Direction l’entraînement, pour une petite remise en forme des organismes de nos garçons. Aujourd’hui je suis à fond sur Alex, à qui je dois apprendre à communiquer un minimum avec ses partenaires : pas question de prendre des risques sur la défense ! Je me bats un peu avec Néné et Maxwell qui lui parlent en brésilien, quelques insultes fusent. En français, parce que ni Clement ni Ancelotti ne connaissent encore le vocabulaire un peu imagé, ni la traduction qu’en fait Néné en brésilien à Maxwell.

Ce gloubiboulga de franco-italo-portugo-anglais fait marrer Ancelotti, preuve qu’il n’a rien compris. Ceci dit, il se venge tout de même. Après la séance, courte mais intense, le Coach demande à la défense de continuer à travailler la communication en français à l’intérieur. Je récupère donc avec moi le gang des brésiliens –Ceara, Maxwell, Alex-, le serbe Bisevac, les français Sakho, Areola, Le Crom, Douchez, Jallet, Armand, Camara, l’urugayen Lugano, et l’italien Sirigu. J’hésite à leur parler de Marco Polo et de Magellan…

Ceux qui posent le plus de problèmes sont Lugano et Maxwell, avec qui j’échange en italien, et Alex, avec qui je parle anglais. Le reste maîtrise la langue de Molière. Mais pas toujours l’italien, l’anglais, le portugais ou l’espagnol. Et l’ennui, c’est que les nouveaux ont des copains qui parlent leur langue, alors ils ont un peu de mal à se mettre au français. D’où cette fumeuse séance de simulation de défense imposée par le staff.

Jeu de rôle. Sirigu parle à sa défense. « Bouge de là ! » Arf, je lui ai appris un peu trop d’expressions fleuries… Ce qui donne, pour Alex, « Move your ass !» Bon, reprenons les bases : à droite, à gauche, devant, derrière, le marquage… J’en compte quatre qui dorment, dont Armand qui ronfle tellement fort qu’on a du mal à s’entendre. Armand, dormir, pléonasme. Ceara, lui, a bien les yeux mi-clos, mais c’est parce qu’il est en transe. Mamad lui fait des oreilles d’âne. Douchez se réveille en sursaut : « Je l’ai arrêté, je l’ai arrêté ! » Pauvre Nico, ça fait un moment qu’il n’a pas touché une balle autrement que sur sa Game Boy… Peut être qu’un jour on lui dira qu’en fait ce sont les briques de Tétris ?

Ca sent très fort la testostérone. Areola dessine des attributs masculins sur son bloc notes. C’est gamin, mais faut pas lui en vouloir, il est en pleine puberté. Et puis bon, s’il savait écrire, ça se saurait. Lugano me montre discrètement les siens. Je ris. Sirigu est à deux doigts de lui mettre un pain, mais finalement il tape le mur. Je ris encore plus. Verdict : deux doigts de moins pour notre gardien, un trou dans le contreplaqué de la salle. Tout à coup, Ceara brandit un crucifix façon l’Exorciste, et là j’ai peur.

Alerté par le bruit, Ancelotti passe une tête dans la salle, et tout le monde prend sa plus belle pose de premier de la classe, sourire aux lèvres et pouces en l’air façon I Like de Facebook. Pour les Oscars du futchebol, les nominés sont… Mais c’est Alex, manifestement pas encore au courant du QBQ de l’équipe, qui fait la grosse boulette : « Poupette, would you have dinner with me tonight ? I know a nice and intimate place where we can talk easily. Or do anything else. »  Alerte rouge ! Jallet éclate de rire, Ceara refait une prière, Sakho son regard de killer. Euh, je m’en sors comment ?

Les yeux de Sirigu me lancent des éclairs, il semblerait qu’il attende une réaction de ma part. Du moins si je ne veux pas dormir sur le canapé ce soir. Je me lance : « Kind of Brandao ? Last time I’ve checked, just a second ago, I had a boyfriend and he was just in front of you. You should look at that. » Et je roule une énorme pelle à mon mec, bien content que je tacle sauvagement le Tank, qui se prend donc un énorme râteau. Il pleure.

Je lève la séance avant que Sirigu ne se mette à poil, car manifestement, il n’a pas l’intention d’en rester là. Question d’autorité sur sa défense. Bon, on finira dans le sauna alors… ou n’importe où d’ailleurs. On n’est pas bégueules.

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