Loi Travail : un petit tour aux Prud’hommes….

le-code-du-travail_4719679En ces temps de contestation sociale contre la #LoiTravail, j’ai décidé d’aller voir sur le terrain comment ça se passe pour les salariés qui se retrouvent dans l’obligation d’attaquer l’entreprise qui les a licenciés pour non-respect du droit du travail.

Je me suis donc rendue dans le Conseil des Prud’hommes du coin pour assister à l’audience du jour. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça valait son pesant de cacahuètes.

Premier cas : un salarié licencié pour ne pas s’être présenté à plusieurs reprises à un entretien avec sa hiérarchie pour se voir attribuer une nouvelle mission, le tout sur une durée de 15 jours durant lesquels il a donc été absent de l’entreprise. Si, selon les faits présentés par le demandeur, le premier entretien semble avoir été fixé un peu tardivement, il est fort probable, au vu de la plaidoirie du défendeur, que le salarié sera débouté de ses demandes et reconnu fautif d’absences injustifiées ayant entraînées son licenciement.

Ce premier exemple est intéressant car il démontre que les Prud’hommes ne sont pas un lieu où les salariés ont systématiquement raison et où les entreprises seraient condamnées à de lourds montants sans raison sur simple requête de leurs salariés. Petit rappel : 75% des décisions sont favorables aux salariés. Dans 25% des cas, les salariés sont donc déboutés des demandes qu’ils estiment fondées et pour lesquelles ils ont engagés des frais d’avocats onéreux ; il est donc nécessaire de disposer de solides arguments à l’encontre de l’employeur pour s’engager aux Prud’hommes, ce qui, avec la longueur des procédures, reste un élément réellement dissuasif pour les licenciements avec cause réelle et sérieuse.

Hélas, dès le cas suivant, ça s’est gâté pour les employeurs. Une entreprise était attaquée par son ex-salarié pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, la cause étant « fin de chantier » pour un… contrat à durée indéterminée. IN-DE-TER-MI-NEE. Ça pourrait être drôle si ça n’était pas dramatique pour le licencié. Pire, la société lui avait fait signer deux avenants pour prolonger sa période d’essai… un mois après la fin de celle-ci. Oui, oui, carrément. La fête du slip !

Enfin, l’entreprise s’était bizarrement retrouvée en liquidation judiciaire moins de trois semaines après la saisine des Prud’hommes, le tout plus d’un an après le licenciement du salarié : celui-ci, titulaire de l’aide juridictionnelle, avait en effet mis du temps à se voir conseillé. La concomitance des deux dates, dans le secteur de la sécurité de surcroît, laisse raisonnablement penser que la liquidation a été orchestrée, d’autant que la société mise en cause n’a fourni strictement aucune information à l’avocat de AGS et ne s’est bien évidemment pas présentée à l’audience.

Parmi les arguments de l’avocat des AGS, qui souhaitait limiter le montant à régler au demandeur : « il n’a été présent que 5 mois dans l’entreprise ». Bon bah 5 mois seulement, ça n’est pas grave alors ? Un salarié Kleenex, ce bonheur… Autant dire qu’il est capital de ne surtout pas baisser la référence pour fixer les indemnités aux Prud’hommes : rappelons que ces mois sont une sanction appliquée à des entreprises FAUTIVES, par décision d’un collège paritaire de conseillers Prud’homaux, en nombre égal pour représenter les employeurs et les salariés. Et non un tribunal posé là pour s’en prendre aux entreprises dont beaucoup respectent le droit !

Le cas suivant présentait un salarié remettant en cause son licenciement économique, injustifié selon lui. Et là, ça a été un festival. L’entreprise mise en cause avait licencié 4 managers de niveau intermédiaire -soit l’ensemble d’un niveau hiérarchique, ce qui est interdit-, au mois de mars, en prétendant être en difficultés économiques sur l’année… alors qu’il restait 8 mois à courir sur l’exercice ! Donc le patron estime en mars qu’il ne pourra rien faire pour améliorer son chiffre d’affaires. Le reste de l’année, pendant les 8 AUTRES MOIS, il fait quoi au lieu de chercher des clients, un tennis ?

Ça vous amuse si j’ajoute qu’il n’a présenté aucune pièce comptable permettant de corroborer la vision de sa boule de cristal ? Vous en voulez encore ? Un mois avant de licencier ces 4 cadres, ce patron avait fait un prêt à sa banque sur le motif suivant : embauche de 4 personnes. Le mec prétend à sa banque qu’il embauche, et en fait il licencie. Argument de l’avocat : « C’est l’argument que la banque a bien voulu retenir pour justifier son crédit ». PARDON ? Mais mon gars, quiconque a déjà demandé un prêt sait que l’octroi d’un prêt dépend de l’utilisation prévue ainsi, accessoirement, que les taux d’intérêts. Dites les gens, vous pensez quoi d’un patron qui ment à sa banque pour obtenir un crédit ? Qui prétend embaucher et qui en fait, licencie ?

Je vous passe les détails croustillants du type oubli de proposer un reclassement aux salariés licenciés économiques (ah ah, c’est quand même la base) ou encore l’utilisation du témoignage douteux du seul des 4 cadres réembauché (douteux car on peut raisonnablement penser qu’il a été écrit sous l’influence de son employeur, un lien de subordination existant entre eux), et autres joyeusetés, comme les effets de manche de l’avocat qui passe 10 minutes à expliquer à quel point l’employé qui attaque est de mauvaise foi, en prétendant qu’il a fourni un tableau des heures supplémentaires qui seraient dues par l’entreprise sans retirer celles payées par l’entreprise. Un bon tiers de sa plaidoirie a été consacrée à ce point pour qu’au final, l’avocate du salarié démontre par A+B en sortant le tableau remis par le salarié qu’il y avait bien deux colonnes, dont celles des heures supplémentaires payées. Un tiers de plaidoirie pour chier sur le salarié dans le seul but d’induire le tribunal en erreur, ou comment faire perdre son temps au CPH.

Ces divagations n’ont que peu de rapport avec le fond. Le fait est qu’aujourd’hui, et avant une loi de type El Khomri, il est impossible de licencier selon des estimations comptables qui sortent tout droit de la boule de cristal de l’employeur et non d’une situation comptable avérée. Si cet employeur pensait vraiment ne pas s’en sortir, pourquoi n’a-t-il pas fait certifier une situation intermédiaire, par exemple au 30 juin par un expert-comptable ?

On arrive au vrai problème : aujourd’hui, un certain nombre d’employeurs, souvent de petites sociétés, pensent qu’ils ont tous les droits sur leurs salariés, et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Bah non. Il y a un gros livre rouge qui s’appelle le Code du Travail, et qui fixe des règles. C’est comme le code de la route : quand tu es rattrapé par la patrouille, tu es sanctionné selon la gravité de ta faute. Et c’est normal. A voir les agissements de ces entreprises, les sanctions ne semblent toujours pas suffisamment dissuasives, surtout pour les salariés disposant de peu de temps de présence dans les entreprises. C’est pourquoi il est capital de ne pas les réduire en imposant un barème plus favorable aux employeurs, faute de quoi les employeurs-voyous iront encore plus loin dans la maltraitance.

Je me répète : on parle, aux Prud’hommes, de sanctions pour des employeurs QUI SE SONT MIS EN FAUTE au regard du code du Travail. Quand j’entends le MEDEF hurler à la mort pour réclamer d’aller encore plus loin que la #LoiTravail proposée par le gouvernement -et pour l’heure vidée de ces éléments avant les éventuels amendements filous pouvant survenir lors de l’examen du Projet de Loi au Parlement- on a un peu tendance à l’oublier. Si les entreprises ne veulent pas « risquer les Prud’hommes », je leur conseille une technique qui a fait ses preuves : RESPECTER LE CODE DU TRAVAIL et accepter qu’on ne puisse pas virer un salarié sans aucune raison valable, comme un Kleenex. Simple, efficace, économique et socialement responsable. Chiche ?

Le monde magique des annonces d’emploi

annonce-emploi-cafeDe retour dans le monde des chômeurs, j’ai retrouvé ces bonnes vieilles petites annonces avec un enthousiasme mitigé. Trois ans après ma dernière expérience, j’ai en effet eu la désagréable surprise de constater que les grands manitous des Ressources Inhumaines ne manquent pas de créativité pour se moquer des chômeurs et leur faire miroiter des avantages qui n’en sont pas. Sans foi ni loi.

Annonce après annonce, les mensonges se réitèrent souvent : en cette fin octobre 2015, pour des emplois sur la région parisienne, les RH prétendent toujours que sont des avantages

  • Pass Navigo : le remboursement de 50% du coût des transports en commun est obligatoire depuis des lustres.
  • Mutuelle : à compter du 1er janvier 2016, la mutuelle sera obligatoire pour tous les salariés. Nous sommes certes seulement fin octobre 2015, mais on peut imaginer qu’une annonce publiée aujourd’hui pour un CDI verra l’heureux futur salarié titulaire de son job au-delà du 1er janvier prochain, à moins que toutes ces entreprises n’imaginent devoir virer tous les candidats retenus tant elles auront été incompétentes à en retenir un qui convienne ?
  • Rémunération sur 12 mois : en quoi est-ce un avantage ? Certaines structures proposent-elles un mois non rémunéré ? Plusieurs ?
  • Salaire fixe : pour certains métiers, le salaire est en partie variable. Mais en quoi pourrait-il exister une partie variable sur un poste d’assistante ? En vertu d’objectifs non commerciaux ? Quantifiables selon quelle grille objective ?

En 2015, les RH en sont encore à tenter d’entuber les candidats à l’emploi. Effet pervers d’un système où l’offre est très inférieure à la demande, ce qui permet aux RH d’imposer des conditions peu éthiques, comme des salaires très inférieurs à ceux en vigueur dans leur propre entreprise ou de faux avantages, dans le même objectif de tirer le salaire vers le bas, en prétendant que cela fait une charge en moins dans le budget du candidat. On nous prend vraiment pour des cons…

Now I’m a P.A…

Après deux ans de chômage, en dépit d’un bon CV, d’un joli parcours, et d’excellentes références, j’ai fini par trouver un job, par réseau, courant juillet.

Assistante de direction depuis plus de 10 ans –avec quelques variantes en politique, assistante parlementaire et chargée de mission-, j’ai cette fois trouvé un poste d’assistante personnelle. Ou personal assistant. P.A. Kezaco ?

Peu connu, ce métier ressemble fortement à celui d’assistante de direction… avec quelques spécificités bien particulières. Très utilisé outre Atlantique, ce job est peu répandu en France, où il reste l’apanage des personnalités et des grands patrons. Et pour cause : cet emploi correspond assez peu à la vision archaïque que nous avons encore des ressources humaines, à raisonner trop souvent en nombre d’heures par semaine et fiches de poste.

L’assistante personnelle se définit ainsi parce qu’elle gère aussi bien la vie professionnelle que la vie privée de son patron. Véritable bras droit, c’est elle qui sait où sont les choses, comment on fait les démarches, et qui va prendre en charge l’organisation personnelle d’un boss qui n’a souvent pas le temps de s’en préoccuper, pris par des journées de travail de 18 à 20h ou constamment à l’étranger. En somme, l’assistante est un facilitateur.

Certains pourraient penser alors qu’il s’agit d’une version remasterisée de Cendrillon, ou d’un rôle de majordome féminisé. Que nenni. L’assistante gère l’agenda –comme toute assistante de direction-, les déplacements, mais elle va plus loin, en s’occupant également des formalités (passeport, visa, …) et en étendant son champ d’action jusqu’à la sphère privée. Par exemple, organiser un voyage familial ou un restaurant, commander des fleurs pour un anniversaire ou un dîner, aider à la mise en place d’un service de téléphonie, …

Occupant ce poste auprès d’une personnalité devenu son propre patron, j’ai la chance d’avoir un poste extrêmement varié.

Office manager du bureau, je m’occupe aussi bien de l’assistanat de direction classique (gestion d’agenda complexe, organisation des déplacements, courriers) que des ressources humaines et des aspects budgétaires (facturation, budget). En outre, mon patron tient à ce que j’entre dans le contenu de l’activité de l’entreprise, ce qui me permet de gérer certains dossiers, notamment ceux relatifs à la préparation de ses déplacements. Côté vie privée, c’est vaste et indéfinissable. Ca peut aller de la gestion du domicile aux démarches familiales.

Si cet emploi est prenant –le patron peut appeler  à tout moment pour poser une question ou requérir un service- il comporte bien des avantages. La plupart des patrons utilisant une assistante personnelle ont conscience de la disponibilité qu’ils requièrent, aussi ils savent bien souvent se montrer très courtois et généreux… seule manière pour eux de s’assurer d’une collaboration durable.

Extrêmement gentil, tout en étant exigeant, le mien n’a rien du Diable s’habille en Prada, et a en outre la classe d’éviter les appels tardifs ou pendant le week-end et les vacances, préférant user du texto ou du mail, tout en me laissant doser l’urgence de la requête. Ce qui m’assure la possibilité d’avoir une vie personnelle en dehors du travail, et notamment une vie sociale. Seule nécessité : rester connectée à mon téléphone portable, devenu un authentique bureau mobile.

Véritable personne de confiance, l’assistante personnelle sait également tout de la vie de son boss.

Elle doit donc être à la fois discrète et honnête – l’assistante a accès à un très grand nombre de données privées, et toute révélation des affaires professionnelles ou privée de son boss relèverait de la faute professionnelle -, loyale et fidèle, avoir le sens du service, être disponible et facilement joignable, débrouillarde, très autonome, très organisée et rigoureuse, résistante au stress, savoir jongler entre une multiplicité de demandes et de tâches, et  avoir un petit côté nounou.

A mon sens, une expérience d’au moins 5 ans en tant qu’assistante de direction dans un univers exigeant, et si possible de haut niveau, permet d’entrer facilement dans le job et d’en assumer les responsabilités. Enfin pour terminer, il faut aussi s’assurer d’avoir des atomes crochus et une bonne entente avec son patron, car la base de cet emploi réside dans la relation de confiance instaurée entre lui et sa collaboratrice.

Noir et blanc

J’ai souvent raconté ici mes déboires avec les recruteurs. Leur manière de se focaliser sur le négatif, sur les clichés usuels, voire sur leur comportement à la limite de l’indécence.

J’en ai encore eu un exemple hier. Mais aujourd’hui, ce fut tout le contraire. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, je vais vous conter les deux histoires en mode photographie, l’une étant l’exact négatif de l’autre.

Il y a deux jours, je vois sur le net une annonce pour un syndicat professionnel. C’est exactement le type de structure auquel je peux convenir, je candidate donc immédiatement. Hier, je suis rappelée par ce qui s’apparente plus à un télé-conseiller lisant un argumentaire pré-établie qu’à un véritable professionnel. Les questions ne portent jamais sur mes compétences ou mes expériences, mais uniquement sur le type de contrat pour chacun des jobs occupés. Première question : « Vous avez souvent changé de structure DONC vous êtes instable ». Me prend l’envie de répondre : « non connasse, j’ai su saisir des opportunités et si tu me laissais l’occasion d’en placer une ET que tu branchais ce qu’il te reste de neurones, tu pourrais t’en rendre compte aisément ». Je m’arrête à : « j’ai su saisir les opportunités qui se présentaient afin de progresser dans mon métier ». Gling ! Mauvaise réponse ! Ou non prévue sur la fiche…

Question suivante : « Mais là vous êtes partie parce qu’on vous a virée ». Réponse : « non, c’était un choix parfaitement mesuré de ma part et que je peux vous justifier». Nouvelle question affirmation : « Enfin il faut être stupide pour avoir quitté un poste comme chez Sony ! ». Sympa le jugement de valeur sur mes choix avant même de m’avoir laissé parler. Surtout que non, ça n’avait rien de débile : j’étais dans un poste pépère, sur des rails, tout était super, j’adorais ma boss qui me le rendait bien… et on m’a proposé un challenge : mettre en place un poste de A à Z, créer tous les process, et devenir une assistante réellement pro-active. Débile d’accepter à l’âge de 30 ans ? Non, simple opportunité d’évoluer. Un vrai choix, totalement assumé.

L’entretien se poursuit. Arrive enfin le moment où j’ai été virée. Mais où nous avons transigé, étant donné que la raison de mon départ était purement politique. Croyez moi ou non, elle ne savait pas ce que signifiait transiger… Manifestement déçue de n’avoir pas réussi à me coincer, elle a stoppé l’entretien avant même d’avoir remonté tout mon parcours. Et m’a quitté avec le sempiternel : « on vous rappellera ». Ce qui n’est autre que l’équivalent dans le domaine de la recherche d’emploi du célèbre « Je vous demande de vous arrêter ». Elle ne rappellera jamais, et c’est tant mieux : nulle envie de grossir le fichier d’un cabinet qui manifestement, ne saura pas vendre mes qualités…. Puisqu’elles ne l’ont à aucun moment intéressé.

Aujourd’hui, je rencontre un autre cabinet de recrutement. Que je connais déjà pour y avoir été reçu il y a 3 ans. J’en avais gardé un bon souvenir : consultants sympathiques, professionnels, sérieux, focalisés sur les qualités, respect du candidat et de la législation sur le recrutement (oui, le chercheur d’emploi à des droits, mais on s’assoit souvent dessus pour ne pas se griller sauf quand on tombe sur des gens vraiment irrespectueux et là on s’autorise à jouer un peu)… C’est donc totalement sereine que je me rends à cet entretien. Et mes impressions d’il y a 3 ans se confirment. Le chargé de recrutement connaît parfaitement le secteur pour lequel il recrute, ce qui m’évite les clichés stupides auxquels je suis habituée. Le bonheur. Virée pour raison politique puis transaction ? Ca lui parle. Changements réguliers de postes en raison du métier et d’une évolution évidente dans ce secteur ? Il le comprend de suite. Et surtout, il s’intéresse à mes compétences.

Pour une fois, on ne me regarde pas comme une bête curieuse. Pour une fois, j’ai une vraie chance de me présenter sous mon meilleur jour. Pour une fois, il me reçoit pour une annonce qui colle parfaitement à mon profil. Parce qu’au lieu de recevoir des candidats à la chaîne pour tenter de justifier de son rendement, ce cabinet raisonne qualité et non quantité. Soucieux d’apporter la meilleure réponse à la demande de ses clients, il sélectionne des profils qui correspondent, sans s’embarrasser de recevoir  des tonnes de candidats pour prétendre avoir bossé. Il bosse, mais intelligemment. Il prépare ses entretiens en amont, en ne recevant que les candidats qui peuvent coller, pour valider que ceux-ci correspondent… et que l’offre peut leur plaire.

Conséquence, ma candidature sera présentée au client. Restera la troisième mi-temps : convenir, face à d’autres candidats qui ont eux-mêmes un excellent profil. Ce sera l’habituel dernier round, celui où ça ne se joue plus sur les compétences, mais sur le feeling avec le client. Conformément à la règle du jeu. Mais dans l’intervalle, le cabinet aura parfaitement fait son job. Heureuse de savoir, après mes multiples déboires, qu’il en reste encore sur le marché.

Pôle Emploi, l’usine à gaz…

Ce matin, j’ai reçu dans ma boîte mail une offre d’emploi via Pôle Emploi. Enfin une offre… Une injonction de candidater, car l’offre correspond à mon profil, et donc, je suis obligée de candidater.

C’est la fameuse politique des « deux offres d’emploi proposées », et si on n’accepte pas, on sera radié. Magnanime, Pôle Emploi m’offre la possibilité de ne pas candidater mais alors, je devrais justifier en long, en large et en travers pourquoi je refuse cette offre.

Aussitôt je me précipite, et constate que l’offre me correspond mais en plus, m’intéresse. Bon, je vous l’avoue d’emblée, pas grâce à Pôle Emploi : l’offre est obscure et ne précise pas vraiment ce que l’employeur attend. Mais un petit tour sur le site de l’employeur –qui est nommé- me permet de me faire une idée, même si le site ne relaie pas l’offre. Je décide donc logiquement de candidater. Et c’est là que tout se complique.

Je file sur le site de Pôle Emploi, je retrouve l’offre, et pas de coordonnées : seule la télécandidature est possible. Comme je dispose d’un dossier complet sur le site de Pôle Emploi, j’use de ce système. Je remplis donc un formulaire et là surprise : impossible de joindre un CV et une lettre de motivation. Le formulaire ne porte que sur les diplômes et les langues, et une liste ultra restreinte de compétences très généralistes, sans trop de lien avec l’annonce. Quant à l’espace de motivation, il fait.. 400 signes ! Super pour une lettre de motivation.

Mais le pire reste à venir. Lorsque je valide, je découvre le menu des réjouissances et attention, ça envoie du lourd : si ma candidature convient (à Pôle Emploi), mes coordonnées seront transmises à l’employeur. Pardon ???? Si ma candidature convient ? Pôle Emploi décide maintenant à la place des employeurs ??? C’est devenu un cabinet de pré-recrutement ???

Pourquoi pas, mais à ce moment là, sur quelle base Pôle Emploi décide ??? Sans lettre de motivation et sans CV ??? Parce que ces éléments, je les transmets comment ? Par la pensée ?

Des gens bien renseignés me disent via Twitter qu’une fois ma télécandidature faite, Pôle Emploi va décider si je corresponds, et là, je serai invitée à envoyer ma candidature. Deux choses :

  1. Je corresponds puisqu’on m’a gentiment poussée à candidater.
  2. De quel droit Pôle Emploi décide d’exclure des candidats d’un recrutement sans CV et lettre de motivation ?

Voilà, ça aurait pu être drôle si l’annonce ne m’avait pas réellement intéressée. Parce que j’ai eu beau chercher sur le site de l’employeur, il n’existe pas de contact sur leur site pour que je me passe de Pôle Emploi sur ce coup là, sauf à l’envoyer via l’adresse générale de contact, et de risquer qu’elle n’arrive jamais au destinataire, les webmasters transmettant rarement ce type de mail au bon service. Autrement dit, difficile de contourner l’usine à gaz.

Bref, j’attends maintenant de savoir si Pôle Emploi va être cohérent avec lui-même et sélectionner ma télécandidature. Et j’hallucine devant la perte de temps dans cette histoire. Envoyer CV et lettre de motivation par mail, fusse à Pôle Emploi, aurait tout de même été plus simple.