Crêpes Party

©C.Gavelle/PSG

Aujourd’hui c’est la Chandeleur ! Pour le petit-déjeuner collectif, j’ai donc prévu un atelier crêpes avec les joueurs internationaux.

D’abord la pâte. Néné ne peut pas s’empêcher de me balancer de la farine. François Hollande Style. Ca peut vite déraper. J’envisage un instant de lui éclater un œuf sur la tête, mais l’entraînement n’a pas encore eu lieu. Je me contiens. Dur.

Armand, qui passe par là, lance la chanson : « Galette saucisse je t’aime, j’en mangerai des kilos (oui des kilos) dans toute l’Ille et Vilaine, avec du lait Ribot (du lait Ribot) ». Hommage à Merding, parti à Rennes. Sauf que là, on ne fait pas des crêpes au sarrasin. Si Motta est habile sur le terrain avec la baballe, il l’est nettement moins pour faire sauter les crêpes. Sachez le. Heureusement que Sirigu est au taquet pour les rattraper.

Par contre dès qu’il est question du mot « sauter », Lugano est bien là. Nickel sur la crêpe, le garçon boucher. Moralité, plutôt que de le laisser sur le banc, on devrait le prendre comme cuistot. Inutile de vous dire que ces grands garçons sont ravis de découvrir un petit bout de cuisine française, et de s’empiffrer de galettes au nutella, à la confiture et au sucre. Perso je préfère la glace avec une boule de glace. Je précise : « A ne pas confondre avec un testicule de Motta ». Jallet est mort de rire. Enfin un qui me comprend !

Alex, suit un programme personnalisé en salle, parce qu’il est fatigué. D’avoir usé le banc de Chelsea, certainement. De toutes façons, le terrain est gelé. Du coup, je reste avec  Pastore, l’occasion idéale pour luifaire travailler la langue de Molière : le coach trouve qu’il est à la traîne.

Javi me montre ses progrès. Oui, il tweete en français. Enfin deux tweets. Dont un n’a manifestement pas été rédigé par lui. Mouais. Y’a du progrès mais ça reste léger pour six mois de présence, Sirigu est devenu bilingue en deux mois. « Oui mais tu couches avec. » C’est pas faux. Mais ça n’est pas exactement le moment où je lui fais réviser sa conjugaison. Sur ce, à poil –enfin en maillot de bain- et c’est parti pour une petite séance de balnéo avec Javi. Je commande le champagne. Bah oui, comme à Doha. Faut suivre !

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Un Motta sinon rien

Dernier jour du mercato ! Enfin la fin des rumeurs à la con. Sérieux, on nous a fait croire qu’Armand allait partir à Lyon. On avait même préparé une fête. Et puis… il est resté. C’est vraiment dégueulasse.

En attendant, on a tout de même réussi à se débarrasser de Merding. Depuis, il m’envoie des sextos pour me proposer de goûter sa galette saucisse. Classe…. Sirigu a promis de lui faire sa fête lors de PSG-Rennes. Pas la peine, il sera forcément hors-jeu…

Une fois de plus, les entraînements de la semaine ont été décalés à midi. Je commence à en avoir marre qu’on me zappe l’apéro. Midi, l’heure du Chablis. Treize heure, l’heure de la liqueur. Tout ça me perturbe. On commence par un footing. Oui, on, parce que moi aussi. Du coup j’ai mis un legging sous le survêt et ma culotte blindée. Parce qu’Armand me court toujours après. Un truc que ne comprend pas Matuidi, un peu premier de la classe. Alex m’évite. Ménez me parle. Enfin, il essaie. Mais je ne comprends pas tout. A la prochaine brocante, je lui achète une dictée magique. #EssaieEncore.

Paul Clement confisque la Game Boy d’Armand. Il pleure. Sirigu et Sakho ne me lâchent pas, j’ai vaguement l’impression de faire mon footing avec les gardiens de Guantanamo là… Ca s’arrête enfin. Je crache mes poumons sur le bas côté. Les garçons crachent tout court. Bienvenu à la porcherie des Loges ! C’est l’heure des exercices. Je prends en photo le cul de Bodmer et je le tweete. DM de Leonardo : « Tou arrêtes ça tout de suite. » Ah ah ah DM fail de Leonardo. Il est RT 6512748 fois. Je gagne instantanément 988745 followers. Je bats enfin Ashton Kutcher.

L’entraînement terminé, direction la casa… Puis les Champs-Elysées pour une séance de ciné, nettement mieux apprêtée. Mode stilettos enclenché. J’avoue ne pas trop me souvenir du film ! Sirigu sent la concurrence on dirait… Je ne vais pas m’en plaindre. Le temps de réajuster mes bas, et en route pour le Parc pour la signature de Thiago Motta. Chouette, après le café Maxwell, on nous offre des glaces ! Le PSG est vraiment hyper fort en placement de produits.

S’ensuit la traditionnelle installation à l’hôtel, et le petit dîner qui va avec. Maxwell, justement, est là  avec Alex : le gang des brésiliens est logé au même endroit en attendant que tout le monde se trouve une baraque. Aucun ne parle français, par contre ils parlent tous portugais. Je parle donc italien. Je m’ennuie un peu. J’envoie des sextos à Sirigu, mais l’un d’eux arrive chez Leonardo. Une histoire d’eskimo Motta. Merda. Sur ce je m’endors sur la table, dévastée par le troisième café-calva.

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Comme un lundi

Le lundi au soleil, c’est une chose que l’on n’aura jamais… Même quand on est au bureau, ou plutôt sur le terrain, du moins en plein mois de novembre.

Car rien n’indique que nous soyons au mois de janvier. A mon avis on nous ment. Et aujourd’hui… je me sens comme un lundi.

Pas uniquement parce qu’on est lundi. Mais parce qu’on revient de notre premier week-end. A la campagne. Dans un cadre magnifique où le matin, tu es réveillé par les oiseaux qui chantent. Voire la nuit. Parce qu’il y a des chouettes. Qui portent mal leur nom. Parce qu’une chouette qui te réveille la nuit, c’est moyen. Mais du coup tu t’occupes…

Et le matin au réveil –par les oiseaux encore, mais je n’en connais pas la marque, je suis de la ville môa- tu vas faire ton footing dans un immense parc observes un bello ragazzo faire son footing dans le parc. Puis tu l’entraînes dans les sous bois, dans une bâtisse en vieilles pierres usées par le temps et lamées par l’eau du ruisseau : le vieux lavoir… le plus bel endroit sur terre. Le rêve…

Hélas le dimanche tu reprends l’autoroute, et tu te tapes les bouchons du retour sur Paris. Tu maudis la terre entière et tu fais jurer au bello ragazzo que tu vivras dans ce manoir avec ce parc, après tout c’est là que vivaient tes ancêtres. Il te le jure, et là tu sais qu’il ment, parce que le seul terrain dans le coin est la MMArena et que ça ne va pas le faire. Alors tu lui fais une scène parce qu’il te ment et qu’en plus si ça continue tu ne seras pas à l’heure à la casa pour regarder le Canal Football Club. A force de t’entendre dire des conneries, il rit. Bêtement. C’est bien, un bello ragazzo

Arrivée chez toi –enfin chez lui-, tu montes les marches quatre à quatre. Enfin, tu appuies sur le bouton de l’ascenseur pendant que monsieur s’occupe des bagages. Tu chopes la télécommande, une bière, et tu mets Canal. Et tu commentes. Tout. Tu as forcément un avis hyper tranché sur le clash Le Graet-Dugarry. Tu veux qu’il en ait un sur Antoine. Tu te demandes combien de prises il a fallu à Ménez pour sortir la phrase de fin de La Grande Surface. Bref, tu es titulaire au CFC. A se demander qui est le footeux là dedans. Ah, les fins de week-ends…

Mais c’est déjà lundi. Après 2 jours et demi de repos, l’entraînement est programmé à 15h. On arrive tôt, pour le déjeuner, à 13h. Tous les copains du vestiaire veulent en savoir plus sur ce petit week-end. P-e-r-s-o ! Et de toutes façons, je ne suis pas là pour raconter ma vie. Je dois animer le déjeuner, et faire parler chacun. Pour que les internationaux travaillent leur français, et que les natifs de l’hexagone bossent un peu leur syntaxe.

Avant le début de l’entraînement, dernières vérifications du matériel. « Erding, ton soutif ! » Oui, j’appelle le GPS le soutif. Parce que c’est une brassière dans laquelle est insérée le GPS, et qu’ils portent donc sur le thorax… comme un soutien-gorge. Hoarau m’intercepte : « Tu sais comment on appelle une blonde qui… » Non, je ne veux pas savoir. Jamais le lundi. C’est contre ma religion. Hoarau pleure.  Ménez grogne. « Ca ira mieux sur le terrain », lui dis-je en lui faisant un gros poutou sur la crête. Si seulement j’avais une paire de ciseaux…

Avant de passer la porte, Max me tend un café. Je l’aime déjà, lui… « Il a Free, il a tout compris. » Punaise, le Hoarau n’arrête jamais. Mais débranchez-le ! Je le tacle sauvagement dans la surface : « Et à Everton, tu crois qu’il y a Free ? ». Il re-pleure. J’ajoute : « Jamais deux sans trois. » Il abdique, et part rejoindre la bande pour l’échauffement.

Une fois chauds, les garçons font des ateliers très ludiques, y compris les gardiens qui sont comme toujours en séance spécifique. La séance ne dure qu’une heure, c’est bien assez pour une reprise. Comme un lundi, j’vous dis !

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Sablé… en miettes !

© C.Gavelle/PSG

Vendredi. Jour de match. Jour de match de coupe de France contre l’équipe de CFA2 de Sablé sur Sarthe.

Dilemme : j’ai des origines sarthoises… Mais ici c’est Paris, même si on joue au Mans, je suis forcément pour mon équipe : on peut changer de job, de mec ou d’appart, mais on ne change jamais de club. Bref, ici c’est Paris !

Les joueurs partent ce matin mais moi, je les rejoins plus tard. En voiture. Avec la Mini de Sirigu. Imaginez un peu. Déjà conduire la voiture d’un mec se rapproche d’une opération suicidaire, mais celle d’un italien, je ne vous en parle même pas. Une rayure sur le pare-chocs et je finis au fond de la Seine, les deux pieds dans le ciment. Autant dire que j’ai la pression. C’est donc soulagée qu’après deux heures de route, j’arrive enfin à la MMArena, le stade flambant neuf du Mans.

Les joueurs sont sur le terrain, pour une découverte des lieux et quelques exercices. Bon manifestement, la pelouse vient de chez Ikea : elle se troue de partout ! A moins que ce ne soit la faute de René la Taupe. C’est simple, tu marches dessus, et les mottes de terre te restent collées aux talons. Ca va être sportif…

De retour dans les vestiaires, je tente de m’isoler avec ma moitié. Et c’est Pastore qui ouvre les hostilités : « Alors Poupette, combien de points de moins ? » Ménez embraye : « T’as embouti combien de voitures ? » Science-fiction. Rien de tout ceci n’est arrivé et la voiture est arrivée à bon port dans le parking des officiels. Même si j’ai du m’y reprendre à trois fois pour la garer. La peur du deuxième poteau, sûrement.

Néné, lui, a les yeux rivés sur ma tenue du jour. « Bas ou collants ? » Le brésilien a de drôles de questions… N’importe quelle femme normalement constituée évitera les collants. Quitte à choper froid par le bas. Hoarau vient mettre son grain de sel : « Je parie sur des bas. » Evidemment ils veulent tous savoir. La jupe étant courte, un mouvement tissulaire ne tarde pas à les renseigner sur la réponse. Galimeiro hallucine : « Porte-jarretelles ! » Quelqu’un peut lui expliquer qu’il faut bien les attacher ? Et que les bas auto-fixant ne sont pas sûrs à 100% ???

Ce soir je suis au protocole. Leonardo étant à Paris pour régler l’éventuel transfert de Tévez, j’accompagne Nasser et Jean-Claude Blanc. Autant j’arrive à rigoler avec Leo, autant les grands patrons du club, ça intimide direct, pas sûr que je m’éclate comme d’hab. D’autant qu’il y a du politique dans le coin : le ministre des Sports, mais aussi le Premier Ministre… qui fut maire de Sablé, et qui se présente aux législatives à Paris. Hum, difficile pour lui de choisir son camp.

Histoire de détendre l’atmosphère, je sors un paquet de sablés. Je tends le paquet à Erding : « C’est ta seule chance de bouffer du Sablé, fais toi plaisir. » Bahebeck, également relégué en tribune, est mort de rire. Les joueurs entrent sur le terrain, et c’est la folie dans le stade. Les paysans ont même pompé notre slogan, agitant des banderoles Ici c’est Sablé. Non les mecs, ici c’est le Mans. Achetez vous un GPS !

A l’entrée des joueurs, je suis stressée, mon string n’a jamais été aussi tendu. « T’as qu’à le retirer » me balance Erding. Okay si Paris perd, je le suicide en l’obligeant à ingérer massivement des rillettes. Ou mieux, de la quiche à la rillette. Parce que question quiche, Erding, c’en est une bonne. J’en profite pour faire coucou à Jallet, qui est sur le banc. Mon Jallet. C’est l’heure de la photo de famille, version mélangée, les amateurs et les pros formant ce milk-shake parfum Coupe de France. A ce propos, il faudrait dire au gardien de Sablé que quand il joue un match, il a le droit de retirer son uniforme orange de la DDE. Fashion police.

Ca y est. Et dès la première minute, je frise l’arrêt cardiaque avec une première alerte sur le but de Sirigu. Qu’il n’a aucun mal à écarter en corner. Mais ça a frappé fort et Sakho était partie cueillir des fraises. Ensuite sur le corner, tout dépend de quel point de vue on se place. Pour les commentateurs en mode PSG Bashing, elle n’était pas loin de rentrer. Salvo, lui, se pend à la transversale pour bien montrer qu’elle était largement au dessus. « Che schimmia ! » Quel singe.

Ceara fait une double tête. Un jour je lui raconterai l’histoire de Marie-Antoinette qui elle aussi, aurait aimé pouvoir faire ça. Je lui ferai goûter devant un thé et des macarons de chez La Durée. Un sablé met Sissoko par terre. Ils ont faim, manifestement. A croire qu’ils n’ont pas eu assez de rillettes. Du coup on leur ressert un petit café : Maxwell est au taquet. Problème, si Sablé est un club amateurs, ils le sont moins lorsqu’il s’agit de distribuer des grosses mandales. A moins qu’en bons mecs, ils aient un goût affirmé pour les nichons ? Parce qu’une fois de plus, c’est Néné qui fait les frais de leur passage en CFA option Boucherie.

Cette première mi-temps est groumpf : beaucoup d’occasions, de bonnes combinaisons devant entre Ménez, Néné, Gameiro, et pas de concrétisation. Jean-Claude Dusse, sors de ces corps ! Vers la 20ème , j’ai enfin de quoi me poiler : alors que les petits sablés pensent enfin arriver dans la surface, Mamad dégage bien loin. Mode Cours Forrest, cours enclenché. Je suis pliée en deux. Sirigu, lui, a largement le temps de se boire une bière puis d’aller pisser.

Ensuite, on entre dans la séquence infirmerie. D’abord, Galimeiro se prend un méchant coup d’épaule. Ca n’est pas un vrai carreau (tête contre tête) mais l’effet est le même, notre Tom pouce finit par terre. Merci la moissonneuse batteuse sarthoise ! Pourtant selon mes informations, ce n’est pas l’époque de la moisson… Les soigneurs lui mettent un petit coup de bombe magique, et ça repart.

Et puis la tuile : Javier se claque. Tout seul. A deux à l’heure. J’hurle. Fort. Vraiment très fort. Je crois même que Douillet n’a plus d’oreille. Déjà qu’il n’avait pas de cerveau… C’est ballot. Nasser fait franchement la gueule. Il a 42 millions d’euros immobilisés pendant au minimum un mois, et sans que ça ne lui rapporte d’intérêts. Les bouseux sifflent la sortie de Pastore, remplacé par Jallet. Problème, notre petit poulet à nous est totalement froid. Et deux claquages, ça ne le ferait pas. FEAR. Et pour le zéro tracas, on repassera. Hein MMA !

Heureusement, Néné se joue d’un petit sablé dans la surface et ça marche : péno, qu’il transforme, on marque enfin. A la sauvage, mais pas de pitié pour les croissants. Euh, pour les sablés. Un sarthois qui a compris que 100% des gagnants ont tenté leur chance se lance. Bilan : au dessus, un mort dans le public. Sablé tente alors un nouveau jeu : plutôt que de demander les maillots des joueurs à la fin du match, les amateurs préfèrent collecter les tibias de joueurs du PSG pendant le match. En commençant par celui de Néné. C’est un concept.

Pendant la mi-temps, je chope Erding le nez dans son téléphone. Il suit avec passion le dossier Tévez. Pour savoir s’il a une chance de rester. Je lui tend un sandwich aux rillettes : « désolé, y’avait pas de galette-saucisse. » Puis je suis avec lui les tergiversations au sujet de Tévez. Qui venait il y a une heure puis ne venait plus il y a une demi-heure, selon la Gazetta dello Sport. Mais qu’Eurosport annonce toujours comme arrivant. C’est drôle, ce décalage. En même temps Eurosport, ils ont fait option Curling, on ne peut pas leur en vouloir… Je me poile.

Retour des joueurs sur le terrain. Sirigu parle à Sakho, qui semble s’en foutre totalement. Queuwa ? Note pour plus tard : tuer Mamad. A coup de stilettos. Jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nan mais ??? Hey Mamad, ti credi di essere ??? Pour qui tu te prends ??? Comment ça je ne suis pas objective ??? Bref, ça repart ave un PSG qui pousse tellement que ça va finir par rentrer. Même si le pauvre Galimeiro joue de malchance. Punaise, j’ai mis un billet qu’il allait marquer.

A la 58ème, je fais un malaise vagal. Enfin presque, je n’ai pas super envie que Douillet me ranime. La balle arrive sur le côté gauche de Sirigu… qui fait une faute de mains. Avec Edel, elle partait au fond. Heureusement il se rattrape, et offre quelques secondes plus tard une superbe claquette. Qui passe d’un coup l’envie d’être la baballe. Je crois que ce sera sa seule vraie action du match… La Menace Chantôme est remplacé par Armand : il faut bien qu’on rééquilibre, niveau bouchers. D’ailleurs Ceara s’y met, et laisse traîner ses crampons bien profondément sur un tibia sarthois. De là à dire qu’il n’en reste que des miettes –de Sablé, ah ah- il n’y a qu’un pas.

Par contre ce serait bien qu’on règle cette histoire de type de la DDE qui occupe les cages. Parce qu’il n’est pas mauvais, le bougre. Mais se prend quand même un but de Game Héros. 2-0, le break est fait. Quoi le renard était hors jeu ? Si l’on tient compte de la force centrifuge générée par le poids du renard qu’il porte sur la tête, on est bons.

Néné lance la fusée Game Héros dans la profondeur, et nouveau but. Doublé pour notre Galimeiro ! Je suis debout sur mon siège, je danse un truc qui ressemble vaguement à la choré de Pulp Fiction, en hurlant « Game Héros, Game Héros ». Cette fois ça n’est ni un péno ni un but litigieux ! Les garçons jouent vraiment, ça fait plaisir à voir. Jallet tente même la demi-volée. A quelques encablures de Loué, notre petit poulet se sent pousser des ailes ! La balle aussi…

Un type ose s’approcher de ma cage. Oui, ce qui est à Sirigu est un peu à moi. Je suis comme ça. Dans le feu de l’action, le joueur manque de le taper. J’hurle : « Va fanculo stronzo ! » Ah merde, y’a toujours deux ministres à côté. Côté Douillet aucun risque, son cerveau n’est déjà pas programmé pour comprendre le français, mais Fillon passe toutes ses vacances en Toscane. Donc techniquement il y a 99,999% de chances qu’il ait compris. Euh… Permesso ? Par contre le corner du sarthois… Par charité, je n’en parlerai pas. Je pense qu’avoir pouffé dans ma bière est assez éloquent. Y compris pour lesdits ministres.

Sakho se troue méchamment et donne carrément la balle à un petit sablé… C’est Papus qui nous sauve. Côté passe en retrait, Mamad, sur ce coup là, a atteint le 12/10 dans l’échelle du Tièné. J’hurle. Très fort. Très très fort. Captain Mamad, c’est pas capitaine Flam, c’est pas trop lui qui sauve les gens de Mégara sur ce coup là. Alors qu’avec Goldorak dans les buts et Capitaine Flam en défense, on aurait une sacrée équipe. Manque plus qu’Albator. Et peut être Musclor.

Pour l’heure, Jallet se fait faucher par un paysan, puis Néné se prend un coup de coude –mais la moisson c’est en juillet bordayl- qui finit à terre, en position fœtale. Et pleure. D’un côté nous avons les amateurs de Sablé qui concourent sur la pelouse de la MMArena pour le titre de meilleur ouvrier de France, section Boucherie. Et de l’autre, notre Néné qui  retourne dans le ventre de sa mère. Mais bien sûr.

Avant d’enchaîner sur un petit tir perso alors qu’il y avait deux chevaux mieux placés dans la quatrième course, histoire de nous faire toute sa panoplie. Comme il rate son coup, il s’énerve. Classique. Erding fait la gueule.  Ménez se foire. Tout le stade se fout de sa gueule. Un petit Sablé rejoue au loto, mais en fin de match, leur équipe a tellement donné que la puissance n’est plus au bout du pied. Sirigu n’a qu’à se baisser pour ramasser tranquillement le ballon. Lui par contre, il est applaudi.

Un dernier petit but de Néné pour terminer –il est dans une phase doublés en ce moment, le Néné- et le match se termine tranquillement. Bilan : 4-0 pour nous et un Pastore blessé. Bravo aux amateurs de Sablé, qui ont bien donné. Direction le vestiaire avec les officiels. Comme à chaque victoire, j’ai très chaud dans la culotte mais pas question de baver : tous les joueurs de Sablé squattent pour récupérer les maillots –ce qui est trop trop chou- et y’a des télés et des politiques partout. Pas idéal pour une soupe de langues, voire plus si affinités. Frustration.

Remise du maillot à Fillon, à Douillet, à ma cousine, à mon ours en peluche… Fillon repart même avec le maillot de Javier. Du coup, El Flaco se fait dépouiller de son short, puis de ses protège-tibias par les amateurs de Sablé, bien décidés à s’offrir un petit souvenir. A la porte –si j’entre, je lui saute dessus, donc on va éviter- je trépigne, jusqu’à ce que Bruno batte le rappel des troupes encore attardées auprès de la presse pour rejoindre le car qui ramènera les garçons vers Paris.

Enfin pas tous… C’est avec bonheur que Salvatore découvre la raison de ma venue en voiture et non avec les joueurs : j’ai discrètement négocié cette semaine une dispense de retour, afin de prolonger le week-end tous les deux dans un endroit magnifique que je connais bien au nord du Mans. Soldat Sirigu, libéré ! Garde à vous…

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Vamos a la playa

© C.Gavelle/PSG

Ce matin, l’entraînement prévu à 11h ne démarre qu’à midi. L’heure du Martini. Punaise, si en plus faut sécher l’apéro…

Décidément c’est vraiment un Boot Camp ici. Mais plutôt brésilien. La preuve, on nous a prévu aujourd’hui une petite séance à la plage.

Enfin, version Paris-Plage. Parce que dès que tu creuses un peu, tu te retrouves sur du béton.

Les terrains étant gelés, pas question de risquer que les joueurs ne se cassent une jambe. Comme je dis à Erding : « C’est vrai que pour toi, c’est déjà fait.». Ménez rigole. Jallet n’en peut plus et ajoute : « C’est vrai que ce serait dommage de casser ses jambes de bois. » Hoarau est vexé : niveau blague, je suis une sérieuse concurrente alors si Jallet s’y met… J’avoue, j’ai ri. J’ai toujours aimé Jallet.

Sur ce, c’est parti pour le beach soccer, sous les yeux du président Nasser –celui du PSG, pas le président égyptien, d’ailleurs mort assassiné y’a un bail- et de Leonardo. Ménez est tout content d’apprendre que la séance se déroulera sur le sable. Enfin jusqu’à ce que je lui balance : « T’as pris ta pelle et ton seau ? » Ménez  pleure. Pastore attrape la balle au bon : « Et toi, côté pelle ? » Tout le monde croit qu’il ne comprend pas le français, mais il est comme les autres, dès que tu parles nichons, langue ou cul, il est au taquet. Comme les autres.

Sakho, bien dans le ton, propose que je me mette en maillot de bain. Il fait -10 garçon, alors tu vas te calmer. En clair et sans décodeur, ça donne : « J’aurai peut être les seins qui pointent mais vu la température, même de toi, en maillot de bain, il ne restera pas grand-chose. » Face à l’implacable réalité, y’a plus un mec pour la ramener. Et c’est parti pour une séance de course sur sable. Je propose à Carlito de compliquer l’exercice en faisant une course de sac à patates. Il me répond : « C’est déjà le cas avec Bodmer ». Pas faux. Bodmer pleure. Ménez et Chantôme se prennent gamelle sur gamelle. Maxwell fait des dérapages façon Paris-Qatar.

Je leur lance des boules de sable. Enfin, du sable. Parce que va essayer de faire des boules avec du sable. Surtout à Erding, à qui je lance : « le marchand de sable est passé, remarque, tu faisais déjà dodo ! » Evidemment à force de faire la maligne, je finis à terre, roulée dans le sable, et j’en ai plein les cheveux. Je ne peux pas décemment lutter contre trente fous furieux. Ils sont très joueurs quand même… Je propose qu’on fasse des petits Pato. Euh, pâtés. Voire des rillettes. Après tout, c’est bien vendredi qu’on rencontre Sablé.

Les garçons enchaînent par une séance de lutte gréco-romaine assez marrante, surtout quand ils finissent par terre. La séance se termine et alors que les autres rentrent au vestiaire, Sirigu me défie –bah évidemment- et je finis assez rapidement plaquée au sol, ce qui n’est pas pour me déplaire. Sauf que j’ai un peu froid aux fesses. Sur ce… à la douche !

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