#UEMedef11 : Day One

Au terme de cette première journée, et à l’heure de vous en livrer le compte rendu, un sentiment domine : les échanges furent riches et intéressants, et à part quelques exceptions sur lesquelles je reviendrai, à la hauteur de ce que j’attendais.

Premier bon point pour le Medef, l’accueil irréprochable. Dès notre arrivée sur le site, nous avons récupéré nos badges rapidement, puis découvert l’espace dédié aux blogueurs : connexion réseau à dispo, infos réactualisées en permanence, retransmission des plénières, prises pour recharger nos multiples appareils –merci l’infrastructure HEC-, mais aussi boissons et bouffe, histoire de ne pas avoir à courir après le sandwich. Ca peut sembler trivial, mais ce petit détail nous permet de pouvoir travailler sans nous soucier de l’intendance. Autre bonne surprise, la presse est à disposition : Le Parisien, La Tribune, Les pages Saumon du Figaro, et… Libé ! Ce dernier titre ayant involontairement partipé au faux-bond de dernière minute d’Eric Woerth à cette université d’été.

Le cadre, ensuite. Alors là, pour avoir participé à l’organisation de trois grosses universités d’été –celles de l’UMP-, j’ai un bon aperçu de la configuration d’un site et de son optimisation. Et je dois bien l’avouer, la plénière m’a bluffée. Loin du traditionnel chapiteau, l’arrière scène est transparente, assurant ainsi à la salle une grande luminosité. A la fois classe et agréable. Du coup, on a envie d’y prendre racine…

A vrai dire, le seul truc que je n’ai pas aimé dans cette ambiance pourtant sympa, c’est cette fâcheuse habitude qu’ont les participants de nouer le Tshirt officiel, qui leur est remis en cadeau, sur leurs épaules. Soooo cliché ! Quitte à afficher un look de droite, je préfère largement le chèche rouge qui sert de signe de reconnaissance aux organisateurs. Voilà pour l’incontournable séquence Fashion Police.

Passé ces considérations pratiques et esthétiques, attachons nous au fond. Fidèle à sa réputation, et en dépit d’intitulé de tables rondes parfois surprenants –je VEUX faire partie de l’équipe de brainstorming ! -, le niveau était au rendez-vous. Tant mieux pour  Medef, qui affiche clairement ses intentions : pour Laurence Parisot, il s’agit de préparer cette « rencontre importante de début novembre entre la communauté Business et les chefs d’Etat » par ce B20, préalable au G20 qui se tiendra début novembre sous présidence française. Elle marque ainsi sa volonté de tenir un rôle politique et de s’affirmer clairement. D’ailleurs, et c’est une nouveauté cette année, cette université d’été sort, dans les problématiques choisies, de son habituelle neutralité : le Medef s’assume, dans l’optique évidente de la campagne présidentielle. Ca tombe bien, je suis là pour ça aussi. Et comme en politique on adore ça, je vous ai compilé un petit best-of des phrases les plus croustillantes de la journée.

Du high level, donc, il y en aura tout au long de ces 3 jours, et ça a démarré sur les chapeaux de roues, avec l’intervention d’Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen. Cet éminent économiste, qui, comme l’a rappelé en introduction Laurence Parisot, fait partie des rares ministres des Finances à avoir réussi à réduire le déficit de son pays lorsqu’il était en poste, a livré sa vision du rôle que doit tenir l’Europe dans la gouvernance économique mondiale. Soyons honnêtes, ça n’est pas tous les jours qu’on voit le président du Conseil Européen, du coup, on en attend beaucoup. Il fut tout simplement captivant. Du coup, j’en viendrais presque à pardonner à Laurence Parisot sa boulette sur Twitter… mais en fait non, j’en ai quand même fait un papier. Parce que Saperlipopette !

J’ai choisi d’assister ensuite à une table ronde Témoignages intitulée Plus forts après la crise… qui m’a nettement moins emballée. J’avoue l’avoir choisie pour de mauvaises raisons. Cette table ronde promettait un plateau ravageur, en programmant sur le même plateau Frédéric Lefèbvre, Nadine Morano, et Eric Woerth. Le super méga combo.

Malheureusement, Woerth a annulé sa participation, en dernière minute. Restaient les deux lascars, Lefèbvre et Morano. Ils furent… tels qu’on les connaît, c’est-à-dire des perroquets d’une autopromo gouvernementale, option SAV intégrée. Sans véritable recul, sans profondeur, de simples transmetteurs d’un argumentaire entendu 100 fois sur leur politique magnifique. Valeur ajoutée, zéro.

Lors de cette table ronde, il n’aura cessé de tenter de se faire aimer par les entrepreneurs, tel  un paon en pleine parade amoureuse. Sauf que je suis blogueuse, pas anthropologue. Hors sujet. Finalement, en loupant ce grand O devant les patrons, Frédéric Lefèbvre reste le porte parole de l’UMP qu’il fut, mal engoncé dans le trop grand costume pourtant pas bien large de sous ministre.

C’est d’un triste, de voir quelqu’un qui a atteint son seuil de compétences…  Et surtout de constater que le secrétaire d’Etat en charge de tous les dossiers intéressant les entreprises soit si peu intéressant. A croire que son titre est plus long que sa pensée… Du coup, furieuse envie de divaguer. De demander à Lefebvre si son costume est de chez Zadig et Voltaire, parce que franchement, que dire d’autre ? Désolé, mais je ne vois rien à la hauteur d’Herman Van Rampuy. Et je ne me déplace pas à Jouy en Josas pour voir une rediff de Ma politique à moi que j’ai enfin mon Sarko elle est trop bien.

Allez, à la hauteur de leur vide intersidéral, je vous livre une petite info Coulisses : avant la table ronde, Lefebvre et Morano se sont joyeusement évités, pas salués, ni même regardés. Y’aurait-il de l’eau dans le gaz ? Du rififi au gouvernement ? Je ne peux l’affirmer d’autant que j’ai quitté cette table ronde avant la fin, ravagée par l’ennui qu’ils me prodiguaient, et donc pas vu s’ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, ou tout autre happy end digne des contes de fées ou autres blockbusters hollywodiens. D’ailleurs, pardon aux autres intervenants qui eux, avaient peut être des choses à dire. Mais contrairement à mes voisins Georgette et Marcel, qui ont osé piquer un petit somme pendant l’intervention d’Herman Van Rampuy, quand les deux lascars m’ont saoulée, j’ai quitté la salle.

J’ai alors rejoint quelques camarades blogueurs pour participer à un atelier sur le Club Ambition Sport, une structure proposée aux entreprises dans l’optique des Jeux Olympiques de 2012. Puis j’ai rejoint la plénière pour participer au dernier plateau, consacré à la gouvernance mondiale. Et quel plateau ! François Baroin, Pascal Lamy, Laurent Fabius, Jacques Attali, et j’en passe ! Que du beau monde, pour des interventions de très haut niveau. Ayant du quitter cette table ronde prématurément, c’est en replay, grâce à Medef TV, que je suivrai en différé cette table ronde. Mon compte rendu sera donc… pour plus tard !

Comment terminer sans évoquer mon réel plaisir de revoir Steph, chef cab de Laurence Parisot, bien connu dans une vie antérieure, et Raph, du Pôle Adhérents du Medef, et ami de longue date. Demain, vous découvrirez encore de nombreux articles sur les ateliers et les coulisses… et notamment les pots et soirées. En attendant, un petit cadeau Bonux : je vous ai préparé un petit florilège des meilleures phrases de cette journée. A savourer !

Le PS au bord de la crise de nerfs

Cette semaine, Ségolène Royal a tenté de se donner une stature internationale, en se rendant au Liban. En choisissant le Proche-Orient, elle pouvait espérer faire oublier sa boulette sur le nucléaire iranien. Faire d’une pierre deux coups, tel était son projet. Un peu trop ambitieux, peut être.

Las ! Outre de pseudo-déclarations vides de contenu sur le rôle de la France tenues par la candidate socialiste, retenons cette phrase d’un député libanais, relevée par Le Parisien à l’issue d’une conférence de presse à Beyrouth :  » Je ne sais pas si Madame Royal a bien compris toute la complexité de notre région « .

Tout est dit : la candidate socialiste  » découvre le Proche-Orient « . Si l’on peut comprendre que Ségolène Royal souhaite se donner une carrure de présidentiable, on ne saurait que lui conseiller de se faire briefer avant de se déplacer dans une telle poudrière.

En préalable à ce petit voyage découverte, Ségolène Royal a constitué, en début de semaine, son équipe de campagne. Un grand moment, qui aura confirmé sa réputation, forgée depuis 2004 au Conseil Régional de Poitou-Charentes : la dame de fer. En effet, si Ségolène Royal promettait une certaine ouverture, la liste des 15 élus indique plutôt une tendance au verrouillage : aucun proche de Dominique Strauss-Kah ou de Fabius, et beaucoup d’oubliés.

Le PS découvre ainsi à ses dépends la fameuse méthode Royal soit disant si particulière. Petit rappel de la tambouille concoctée par la Chef :

  • Commettre à nouveau les erreurs du passé, en instaurant par exemple une direction à deux tête comme l’avait déjà choisi son « ami » Lionel Jospin.
  • Ajouter une pincée de Ségo, en commettant de nouvelles erreurs. Pour cela, il faut innover avec de nouveaux ingrédients, et écarter les saveurs qui ont jusque là mené fidèlement campagne. Exit ainsi Vincent Peillon -qui lui écrit pourtant ses discours- ou encore les responsables des fédérations du Nord et des Bouches du Rhône.

En voulant faire de la cuisine nouvelle, Ségolène Royal énerve (beaucoup), et déçoit (déjà). Le Parisien rapporte ainsi ces quelques phrases croustillantes de dirigeants du PS, pour qui le plat « Ségolène » est un peu amer : « on nous avait dit qu’elle fonctionnait comme ça, on n’y croyait pas, mais on prend acte ! ». Un autre cadre, soucieux d’éviter un ulcère, propose de garder ses nerfs en… « s’inscrivant à un cours de poterie zen ».

Ca risque d’être compliqué pour eux de la supporter pendant les 5 mois de campagne !

Présidentielles à côté de la plaque !

La semaine passée a vu son lot de propositions ubuesques proposées par les uns et les autres.

Sur le grill, évidemment, les jurys populaires de Ségolène. La baudruche du PS, qui n’en finit pas de perdre de l’altitude dans les sondages face aux deux autres candidats à la candidature de son parti, n’a rien trouvé de moins que de soumettre régulièrement l’action des élus locaux à des jurys de personnes tirées au sort sur les listes électorales.

Comme l’a rappelé Valérie Pécresse, député des Yvelines et porte-parole de l’UMP, c’est une idée purement maoïste, tant dans la forme que dans la dénomination : « Remplacer le suffrage universel par le tirage au sort (…), cela renvoie à une vision un peu étrange de la démocratie qui rappelle le temps de la révolution culturelle de Mao en Chine.« .

En effet, la démocratie ne doit pas verser dans l’extrémité de mettre une épée de Damoclès au dessus des serviteurs de la République chaque fois qu’ils construisent un équipement ou changent le sens de circulation d’une rue.

D’une part, il existe déjà des structures dédiées à la démocratie participative si chère à Ségolène Royal. Les comités consultatifs de quartier ont en effet déjà le rôle d’indiquer aux élus l’avis de la population en amont de tel ou tel projet, et permettent ainsi de tenir compte de l’avis des administrés.

D’autre part, il serait dangereux de constituer de tels jurys populaires, qui pourraient en effet se transformer en véritables comités de salut public. N’oublions pas que les jurys condamnent, et ne rendent pas d’avis. Si en matière judiciaire les jurys d’assise sont tirés au sort, ils sont toutefois déconnectés de la chose jugée, avec laquelle ils n’ont aucune proximité. A contrario, le jury populaire d’une commune aurait à juger le travail de son maire… avec lequel il a par essence un lien : celui d’avoir voté ou non pour lui. Il ne saurait donc être impartial.

Laurent Fabius, lui, pense qu’ »Il ne faut surtout pas épouser une espèce de populisme qui ferait le lit de l’extrême droite. » En effet, et c’est le dernier point, une politique mise en action au cours d’un mandat ne peut être jugée avant son terme, et la sanction repose sur le suffrage universel. Il ne saurait être question de vider ce dernier de son sens, dans cette course à l’échalote visant à toucher le pompon du marin – pardon, à entrer à l’Elysée. A force de vouloir flatter le peuple, on risquerait ainsi de lui retirer le plus important. Et comme le peuple n’est pas dupe, il aura pris le large avant. Reste à savoir où…

Avant de chercher à avoir constamment l’aval des Français, encore faudrait-il leur faire des propositions. Et pour le moment, ce qu’ils veulent, c’est savoir comment ils vont boucler leur fin de mois. Et donc, qu’on leur propose des idées concernant l’emploi, le coût de la vie, du logement, des impôts… et au centre de tout ça, comment se résout le problème de la baisse constante du pouvoir d’achat.

Comme le confirme le sondage LH2-RMC paru ce jour dans 20 minutes, et qui place en tête des priorités des français l’emploi, suivi de l’action sociale et de la rénovation urbaine, mais devant l’insécurité, c’est sur ce cette question centrale que ce fera la présidentielle cette année, qu’elle soit ou non traité par les candidats. A eux d’être vigilants s’ils ne veulent pas assister à une fuite des électeurs…

Pourquoi la Droite a toutes les chances de l’emporter en 2007

Historiquement, la France est foncièrement un pays de Droite.

Chaque vague rose a d’abord été déterminée par une volonté d’alternance, puis la conséquence d’un vote sanction.

En 1981, les électeurs ont ainsi mis un terme à 33 ans de pouvoir ininterrompu de la Droite, depuis le début de la Vème République… et avec l’aide non négligeable d’une partie de la Droite !

Mais l’accession de la gauche au pouvoir a eu des effets dévastateurs sur l’économie, en creusant le déficit budgétaire de manière dangereuse. Ce qui n’a pas plus aux français… et a permis le retour de la Droite en 1986, pour deux ans. Disposant de peu de temps pour agir, et d’une actualité peu favorable (Ouvéa notamment), la Droite n’a pu confirmer aux présidentielles de 1988.

De retour au pouvoir en 1993, elle a par contre confirmé en 1995, avant de se voir une nouvelle fois envoyée au tapis en 1997, pour deux raisons : la dissolution, illisible aux yeux des français qui n’y ont vu qu’une magouille, et le maintien d’un Premier ministre mal aimé, a généré leur défiance.

Mais les français, s’ils usent du vote protestataires, n’en restent pas moins majoritairement de droite. C’est ainsi qu’en 2002, ils n’ont pas hésité à renouveler leur soutien au président sortant… et aux autres franges de la droite, parlementaire ou non.

PS : Les candidats à la candidature sont trop différents pour espérer incarner le projet du PS

Quel point commun y-a-t-il entre Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn ?

Ces trois candidats marquent le grand écart entre la ligne très à gauche du PS, incarnée par Laurent Fabius, et le socialisme à la limite du centre gauche de Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal incarnant quant à elle le néant.

C’est d’ailleurs cette dernière qui sort des sondages, comme si elle était l’incarnation parfaite du vide intersidéral du projet du PS, fait de bric et de broc, mais sans réelle ligne directrice en ce qui concerne la conduite de l’Etat.

Comment, alors, séduire les français ?

L’UDF a pris un virage à gauche

Le parti de François Bayrou a fait le choix, a plusieurs reprises, de ne pas soutenir la majorité gouvernementale, notamment en appelant à voter, pour la deuxième année consécutive, contre le Budget. Ce qui est l’acte déterminant le positionnement des partis entre majorité et opposition.

Politiquement, l’UDF s’est donc placée dans l’opposition, du moins au niveau national. Ce choix est tellement symbolique que le CSA a même décidé de décompter son temps de parole sur celui de l’opposition, et non plus sur celui de la majorité comme c’était jusqu’alors le cas.

Au niveau local, la situation est différente, l’UDF continuant de s’allier à la Droite. Ceci dit cela reste un jeu stratégique, car il vaut mieux, pour ce petit parti, disposer d’une alliance permettant de sauver quelques sièges, que d’être identifié dans l’opposition au risque de se faire avaler par les deux grands partis de droite et de gauche, et de ne plus exister.

2007 permettra d’évaluer comment les français réagissent à cette dualité antinomique… Si la France décide de classifier l’UDF à gauche, alors ce sera un petit candidat de plus sur cette partie de l’échiquier politique… ce qui fera les affaires de la droite.

Quoi qu’il en soit, le parti de François Bayrou, de par cette illisibilité, ne peut espérer gagner des voix : au mieux, il gagnera d’un côté ce qu’il aura perdu de l’autre. Au pire, il sera décrédibilisé et perdra tout simplement des suffrages.

Et la droite dans tout ça ?

Dans cette configuration, où les autres partis sont affaiblis de par leurs choix stratégiques, la Droite a toutes ses chances d’être bien placée au premier tour, et de pouvoir l’emporter au deuxième.

Et y compris avec deux candidats. En effet, avoir deux candidats pourrait permettre un recul du FN, qui bénéficierait à Sarkozy, alors que les voix du centre et du centre-gauche pourraient se rallier à un candidat chiraco-villepiniste qui ne croirait ni en Bayrou ni en Royal, comme en 2002.

Selon moi, deux candidatures de la droite parlementaire ne sont toutefois pas souhaitables, car rien ne sert de tenter le diable, l’opinion étant volatile et exprimant ses positions de manière souvent inattendue.

Cependant, le risque n’est pas aussi grand que le disent certains candidats, et la diabolisation vise surtout à asseoir la légitimité d’un candidat qui n’a rien d’évidente.

Aussi il faut être très prudent à ne pas jouer sur les peurs pour imposer une pensée unique qui impose un homme et non un projet : si la droite veut s’unir, le candidat parti depuis déjà deux ans devra obligatoirement faire d’importantes concessions, notamment en terme de projet, car la situation actuelle ne rend pas inenvisageable une seconde candidature plus politique que médiatique, y compris du tenant du titre.

Le PS sur un plateau

Au PS, c’était menu télé pour tout le monde. Les trois candidats à la candidature débattaient en direct sur la chaîne parlementaire et LCI. Enfin débattaient… faut le dire vite.

La liste des questions leur avait été remise à l’avance, ce qui a évidemment plombé ce grand oral, le transformant en une plate lecture de fiches. Si le décor faisait penser à Question pour un champion, il n’y avait même pas l’excitation de les voir appuyer sur le buzzer, c’est dire si c’était chiant…

Ségolène, marionnette tendance « copier/coller »

A ce jeu, Ségo s’en sort plutôt mal. Dans sa profession de foi, elle annonce « faire gagner la gauche et réussir la France ».

La France d’après ? Ca démarre avec un slogan à deux balles, ça promet ! Son ambition ?« Mettre fin au désordre économique, à l’anarchie financière. Mettre en place un ordre économique, social et environnemental juste. »

Y’a quoi derrière ? Ah, elle admet « n’avoir pas réponse à tout ». Nan, sans blague ? Enfin c’est tout de même un peu léger tout ça…

Sur le fond, elle tente manifestement de suivre une opinion mutante. Très scolaire dans son exposé, elle ne parvient pas à convaincre tant ses notions d’économie sont déplorables. Selon elle, « la France est dans une spirale dépressive » (voilà qui va redonner le moral aux Français) et elle prône le recours au modèle scandinave… Déjà vanté par Sarkozy ! Lorsqu’il s’agit de savoir comment relancer la croissance, la journaliste lui demande si elle connaît un tour de magie. La pito-charentaise répond béatement : « Je ne suis pas magicienne, la France est magicienne ».

Ouh là, y’a du lourd au PS, y’a du lourd ! Mine déconfite des deux autres candidats, d’un autre niveau il faut le reconnaître.

Elle s’appuie ensuite sur la technique du micro-crédit, top tendance et récemment récompensé par un prix Nobel, elle a du le lire dans Elle (non, Cosmo ne fait pas de politique à part sur le mariage de force des femmes dans les contrées reculées). Puis vante le financement des petites entreprises (tiens comme Raffarin en son temps, il a du déteindre à l’insu de son plein gré), puis avance l’idée de pôle de compétitivités régionaux. Encore une décentralisation à la Raffarin ? Sors de ce corps Jean-Pierre !

On s’étrangle lorsqu’elle prône un « syndicalisme de masse pour défendre le salarié ». T’as raison ma belle mais là t’es plus tendance, le syndicalisme, c’est moins de 10% des salariés du privé tant c’est rétro et inadapté aux réalités du monde du travail d’aujourd’hui.

Sur les 35 heures, elle joue la montre et évite ainsi de répondre aux questions… petite joueuse !

On passe aux énergies et là, elle a son dada : les énergies renouvelables… « Ca ne peut plus durer ». Ah bon ? On passe à la santé. Aucune vision d’ensemble, aucun grand dossier, juste quelques mesures pour la répartition des étudiants en médecine ou inventer des structures médicales dans les quartiers. Outre le fait qu’on soit tenté de lui rappeler qu’il faudrait s’intéresser aussi à la désertification médicale en zones rurales, sa vision est désespérément creuse et sans fond ni propositions concrètes… comme durant tout son exposé.

Verdict : recalée !

Fabius vous propose… de devenir pauvre !

Fabius s’enferme à gauche-gauche : il sera le candidat qui « n’accepte pas les injustices ». Mazette ! Et il en remet une couche le Lolo, en dénonçant froidement « l’hyper-capitalisme mondial et financier» qui ne recherche que le « profit à court terme ».

22 v’la le José Bové du PS ! Bon, alors soit il est totalement utopiste, soit totalement démago. Tiens donc, vous aussi vous votez 2 ?

« Si je suis élu, les 35 heures seront généralisées ». Nous voilà prévenus. Donc n’élisez pas cet homme !

Bien qu’il ambitionne le rassemblement de la gauche (autour de sa personne évidemment !), on voit pas comment cela serait possible tant il flirte avec la ligne rouge (coco).

Il promet une revalorisation générale des salaires et le SMIC à 1500 euros (d’ici 2012 conformément au projet du PS) avec une hausse 100 euros de plus au SMIC « dès les premiers jours de la mandature ». C’est le cadre à 1800 euros par mois qui va être content… Bientôt il touchera moins que l’équipe qu’il encadre. En évitant d’aborder la question des classes moyennes, Fafa a commis une énorme erreur politique, et ouvert un boulevard à la droite.

En effet, cette idée ne peut qu’être interprété par des classes moyennes déjà en voie de paupérisation, et qui n’ont aucune envie de se fondre parmi les classes populaires. Le nivellement par le bas n’a jamais fait recette…

Je passe sur le principe du délocalisateur-payeur, et autres gadgets destinés à attaquer les entreprises au portefeuille, pour être bien certain qu’elles ne créeront pas d’emplois. Ainsi que sur les nationalisations. Non seulement Lolo veut démanteler la fusion GDF-Suez, mais en plus il veut renationaliser EDF.

Et ce n’est pas fini pour son programme communiste. il enchaîne ensuite sur sa proposition de défaire la réforme des retraites, et il propose, tenez vous bien, de fixer un niveau de retraite minimum, qu’il estime à 80-85% du SMIC, et créer une cinquième branche de la sécurité sociale uniquement dédiée à la dépendance.

A ce stade du débat, Fafa a explosé le budget de la France, le pays est en cessation de paiement, on vit une situation analogue à celle qu’à connu l’Argentine, et on a définitivement régressé dans la case Pays en Voie de Développement.

Verdict : dehors !

DSK : socialiste moderne ?  

Finalement, c’est DSK, l’homme de la « social-démocratie » qui se montre le plus réaliste… même si on se demande quelle mouche l’a piqué au sujet des 35 heures. Sur la situation économique, il dresse un constat relativement juste, et propose d’y remédier de la manière suivante : « investir pour innover et anticiper ». Là, on se dit qu’il serait plutôt centre droit que socialiste… mais non, il redevient utopique en promettant « le plein emploi dans 10 ans ». On aurait aimé un peu de développement sur la question…

En bon prof d’éco, il martèle que  « la gauche doit être l’ennemi de la dette » : mouarf, je suis morte de rire, la gauche qui veut faire des économies ? C’est vrai que pendant les vingt dernières années, elle n’a pas du tout vidé les caisses… C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité, ou alors cet homme est vraiment de droite.

Idem lorsqu’il annonce que « Ca ne sert à rien de distribuer du pouvoir d’achat si on n’a pas la capacité de produire », décidément cet homme a autre chose qu’un petit poids dans le cerveau, ça change des deux autres. J’aurais juste aimé qu’il aille un peu plus loin dans le fond…

Sur la fusion GDF-Suez, il est contre ce projet, et « promet de le démonter s’il peut être démonté ». Prudent le DSK, prudent… car il sait bien que ce sera difficilement lisible pour la population, et qu’il faudra oublier cette non-promesse d’avant présidentielles. C’est d’ailleurs ainsi qu’il se résume : « Ne promettre que ce qu’on pourra tenir. Et tenir ce qu’on aura promis ».

Verdict : si j’étais PS, je prendrai celui là.