Primaire PS : du côté de chez moi, un second tour plein de charme

Bloquée par mon dos, je ne peux hélas pas passer la journée au bureau de vote, comme j’aurais aimé le faire.

Ce qui ne m’empêche pas de vivre à fond ce second tour de la primaire citoyenne.

Grâce à Twitter, je suis, tout au long de la journée, les réactions des votants s’étant exprimés sur le réseau social et la tendance est nette : tous sont heureux d’avoir participé.

Puis je vais voter. Quelle ambiance ! Un militant vient rapidement me voir pour me demander si j’avais des news. Souvenez-vous la semaine dernière, la sympathique équipe de mon bureau de vote avait apprécié de disposer pendant le dépouillement des infos qui tombaient au fur et à mesure sur Twitter. Saint Ipad !

Je profite de ce billet pour rendre hommage à tous les bénévoles qui tiennent les bureaux de vote, et particulièrement aux chavillois. Une fois de plus, l’ambiance est bonne. Non seulement ils sont polis –manquerait plus qu’ils mordent !- mais surtout, ils sont souriants et chaleureux. Disponibles pour répondre aux questions des primo-votants, car il y en a, et agréables avec tout le monde. L’ambiance est bon enfant, et c’est vraiment appréciable pour les votants. Qu’ils en soient donc remerciés.

Ne pouvant tenir les longues heures nous séparant encore du dépouillement, je rentre chez moi, bien décidée à revenir pour les résultats. Je rejoins le bureau à l’heure même où il ferme. Et encore une fois, l’équipe fait preuve de solidarité. Alors que je suis franchement handicapée par mon dos, une militante prend mon sac pour le porter. Vraiment, cette équipe est chouette. Deux niveaux plus bas, les scrutateurs sont installés aux tables, et dans les starking-blocks pour dépouiller.

Les premiers paquets sont distribués. Premier point : la participation est grosso modo la même, 1163 cette semaine contre 1197 la semaine passée.

Et c’est parti pour les petits bâtonnets François et Martine ! Le favori est en tête sur toutes les tables, de plus ou moins loin puisque ça va de 53% à 68%, pour une moyenne de 60% sur les 400 premiers bulletins.

Pendant que les scrutateurs officient, nous discutons ensemble de la situation locale, et un constat se dégage : le Doisu ne s’est pas rendu aux urnes. C’est-à-dire, les gens des tours, du « quartier ».  Des gens à qui il faudra incontestablement parler pendant les six mois prochains, pour éviter la fuite vers le bleu Marine.

Comme la semaine dernière, tout le monde chacun cherche la tendance. Mais dans une bonne ambiance. On le sent : quelle que soit l’issue, les militants seront tous contents du succès de cette primaire. Les militants d’Aubry viennent eux mêmes m’annoncer les estimations que leur camp diffusent à leur entourage. Un bien bel esprit, merci à eux pour ce fair-play .

Et c’est ce que Catherine Lime Biffe choisit de mettre en avant, juste avant l’annonce des résultats : « Sur Chaville, une centaine de bénévoles ont participé à l’organisation de la primaire, et je voudrais les remercier ». Des applaudissements accompagnent cette annonce. Elle poursuit : « 1163 participants se sont déplacés pour voter ». Puis enchaîne sur les résultats :

  • Votants 1163
  • Blancs et nuls 4
  • Exprimés 1159
  • Hollande 657 (56,69%)
  • Aubry 502 (43,31%)

Quelques tables plus loin, les membres du bureau de vote ont déjà alignés quelques verres.

Un pari perdu par l’un des militants face à un autre explique la présence de cette bouteille de champagne, et permet de fêter le succès de ces primaires dans l’unité.

C’est incontestablement la plus belle image de cette primaire que de voir ces militants, ayant soutenu des candidats différents, se rassembler et fêter ensemble cette désignation : la politique retrouve vraiment ses lettres de noblesse.

Tout le monde n’a plus qu’une chose en tête : la présidentielle de 2012 alors… Rendez-vous le 6 mai prochain !

La primaire PS du côté de chez moi

Le grand jour est enfin arrivé. En ce dimanche, partout en France, des centaines de milliers de personnes, voire des millions –on le saura ce soir- vont se déplacer aux urnes pour participer à la primaire citoyenne organisée par le PS pour désigner le candidat de gauche.

Dans ma ville, la section locale a décidé de n’ouvrir qu’un seul bureau de vote. Et en tant que blogueuse, j’ai la chance de pouvoir couvrir l’événement. Qui promet d’être franchement passionnant, au vu de la situation politique de notre petite bourgade…

8h30. Depuis une bonne grosse demi heure, l’équipe locale du PS s’affaire pour préparer le bureau de vote : bulletins, chartes, parcours de vote, tout droit être prêt pour l’ouverture, prévue à 9h. L’ambiance est plutôt sympa, même si chacun reste très concentré sur les derniers préparatifs.  La responsable de la section locale, Catherine Lime Biffe, m’accueille chaleureusement. Idem pour Catherine Griveau, d’Agir, et Jean Levain, d’Agir également mais surtout maire de 1995 à 2008. Bruno Lemoine, longtemps fer de lance du PS local, et très influent, est tout aussi sympa.

C’est notre première rencontre, l’occasion pour moi de découvrir qu’il a lu mon blog… Et notamment cet article, qui faisait état de mon choix lors des dernières cantonales, et qui a beaucoup fait marrer le PS à l’époque. Encore une fois, je suis peut être de droite, mais je vote selon le candidat qui me paraît le plus à même de tenir le mandat qui est mis en jeu. Et lorsque la droite ne me satisfait pas, je n’ai pas d’état d’âme : en aucun cas, je ne me sens prisonnière d’une idéologie. En vertu d’une valeur que s’est appropriée la droite, à savoir la responsabilité.

9h00. C’est parti ! Du coup, j’en profite pour me lancer. Il faut bien que quelqu’un étrenne le système…

Une autre votante me devance, je perds un peu de temps dans l’isoloir -pour faire les photos d’ambiance- et c’est en troisième position que je mets le bulletin dans l’urne, sous les yeux de la présidente du bureau de vote. A voté !

10h30. Les votants arrivent en flot continu,  ce qui laisse présager d’une bonne participation. Et c’est assez intéressant de savoir combien de votants vont venir déposer leur bulletin. Chaville est une petite ville des Hauts de Seine, que l’on pourrait qualifier de centriste. La ville oscille à droite, à gauche, sans radicalisme. Reste que depuis le départ du maire UDF en 1995, remplacé par un candidat issu du RPR, la gauche reste majoritaire en nombre de voix.

Si aux dernières municipales la droite l’a emporté en raison des divisions de la gauche, entre le PS et le PRG, c’est franchement sur un malentendu. Le nouveau maire lui-même, d’ailleurs, ne pensait pas réunir la majorité des suffrages… au bénéfice d’un abstentionnisme de gauche, certains électeurs du candidat PS ne s’étant en partie pas déplacés pour reporter leurs voix sur le candidat PRG. Pourquoi ? Parce que Jean Levain  n’a pas voulu ajouter Bruno Lemoine sur sa liste dans l’entre-deux tours, estimant ne pas avoir besoin de ses voix. Ce qui a frustré les électeurs de Bruno Lemoine. Mais attention : ce n’est pas Bruno Lemoine qui a refusé l’union, et la défaite ne saurait lui être imputée.

Cette cacophonie a coûté cher à la gauche qui depuis, a retenu la leçon. En effet, aux cantonales, l’union était de mise. Catherine Lime Biffe, la socialiste, n’a pas remporté l’élection en raison d’un canton défavorable, mais a réalisé un très beau score sur Chaville, avec plus de 53% des suffrages exprimés. De quoi se prendre à rêver pour les municipales…

Catherine Lime Biffe, c’est la valeur montante de la gauche sur Chaville. Dynamique et pragmatique, elle fait preuve d’une véritable ouverture d’esprit et surtout, de ce réalisme qui fait la marque de la nouvelle génération. Profondément militante, cette femme de terrain a su reconstruire avec énergie sa section, après les divisions qui avaient entachées la municipale de 2008. Mais tout ceci appartient au passé et aujourd’hui, tout ce petit monde se retrouve uni dans le bureau de vote. Ce qui est plaisant. Bon point pour la gauche locale.

13h00. La participation est déjà de 455 votants, soit 3% des listes électorales. Vu qu’il pleut comme vache qui pisse sur notre petite bourgade, et que l’objectif est de 5%, c’est une bonne tendance. En comparaison, Catherine Lime Biffe avait réuni sur Chaville 1077 voix au premier tour des cantonales, et 2697 au second.

Si les votants continuent de se présenter au bureau selon ce rythme, la primaire sera localement un succès. A noter cependant que certains ne jouent pas vraiment le jeu : les communistes locaux ont reçu pour consigne de se rendre urnes et voter Aubry. En d’autres termes, le Tout Sauf Hollande semble localement se confirmer. A voir en sortie des urnes…

A la même heure, au national, Harlem Désir annonce 744 527 votants sur les 2/3 des bureaux. Si l’on projette ce résultat, on serait donc déjà aux alentours d’un million de votants, soit près de 2% du corps électoral. Ce qui mettrait ma petite bourgade légèrement en avance.

17h30. Alors que je rejoins le bureau de vote, le militant qui accueille les votants me fait part des derniers chiffres de la participation : on approche les 1000 votants, soit environ 6% du corps électoral ! Ce qui dépasse les espérances de Catherine Lime Biffe, qui m’avait confié à 13h qu’elle aimerait bien d’atteindre les 900 votants. Et ça continue d’arriver, obligeant les votants à patienter quelques minutes dans la queue qui s’est formée, avant de déposer leur bulletin dans l’urne.

« Le président là c’est Nicolas Sarkozy, mais le futur président sera un de ceux là » dit un petit garçon en montrant l’affiche des primaires, sans visage. Du haut de ses 6-7 ans, il joue avec sa patinette dans le centre culturel, mais sait manifestement très bien pourquoi sa famille est là.

17h40. La queue déborde du bureau de vote. A 1h20 de la fermeture, le bureau de désemplit pas. Des jeunes, des vieux, des familles… toutes les tranches d’âge sont représentées. D’ailleurs, j’en connais bien la moitié.

Du côté de l’organisation, les bénévoles sont avides des dernières nouvelles. La situation du bureau -en sous sol- ne leur permet pas de se tenir informés autant qu’ils le voudraient. Je leur explique que depuis l’annonce off que le million de votants a été dépassé, plus aucune mise à jour n’a filtré, et leur promet de regagner régulièrement la surface pour vérifier.

18h00. Je croise une retraitée, qui n’a pas un euro sur elle. Elle me demande gentiment de la dépanner, ce que j’accepte. Nous entamons alors une conversation sur la situation politique nationale. Elle me dit venir pour aider les jeunes, puis évoque les difficultés des titulaires de petites retraites. Mais ne veut pas se plaindre : « Nous avons eu plus de chances que vous étant jeunes, je veux être solidaire des jeunes ». Son mari arrive, et elle me rend mon euro : « Mon mari a pu se garer et il a de la monnaie, mais merci de votre geste ». Classe, la mamie… En sortant du bureau, elle revient me voir « Ca y est, j’ai fait mon devoir. En espérant que cela puisse changer les choses pour vous autres, les jeunes ». Le changement, voilà ce que les gens attendent…

18h15. Depuis 1/2 heure maintenant, le bureau tourne à plein régime. A l’intérieur, deux files se sont formées : ceux qui sortent de l’isoloir, et ceux qui attendent pour prendre les bulletins. Celle-là s’étend jusque dehors. Mais tout le monde patiente gentiment, content de participer. Ici, la primaire est incontestablement un succès.

18h30. On en est à 1150 votants, sur une liste de 14600 qui contient encore les radiés, donc à 13500 réels. Soit aux alentours de 8%. Vu le flux, on approchera les 10%. Les bénévoles sont heu-reux, et la fin du vote se déroule dans une ambiance bon enfant, très agréable.

19h00. Clôture du bureau. Les derniers votants passent dans l’isoloir, puis le scrutin est clos. Les scrutateurs sont là en nombre pour dépouiller. Tout le monde attend avec impatience la première centaine. A noter, comme tout au long de la journée, la très bonne ambiance au sein du bureau. Mon Ipad fait sensation, et tout le monde vient me demander les résultats provisoires. Bien qu’étant de droite, je ne ressens aucune méfiance ou rejet de la part de ces sympathisants de gauche, qui sont vraiment sympas.

20h50. le résultat définitif sur Chaville tombe :

  • Votants : 1197
  • Blancs et nuls : 4
  • Suffrages exprimés : 1193
  • Hollande : 424 (35,54%)
  • Aubry : 377 (31,6%)
  • Montebourg : 183 (15,34%)
  • Valls : 131 (10,98%)
  • Royal : 67 (5,62%)
  • Baylet : 11 (0,92%)

Des chiffres différents du national, avec un écart bien plus serré entre Aubry et Hollande, mais surtout un score quasiment double de Manuel Valls. Ces deux éléments au détriment de Royal et Montebourg.

Un dernier oeil sur les chiffres, et les bénévoles, militants et sympathisants présents s’empressent de regagner leurs pénates. Tous semblent heureux du succès de la primaire, mais ont déjà la tête dans le second tour. A dimanche prochain !

Devedjian sonne toujours deux fois

Vous avez certainement lu la violente charge de Patrick Devedjian, ministre de la Relance, à l’encontre du conseil constitutionnel. Interrogé sur e fait de savoir si les anciens présidents devaient continuer à pouvoir siéger de droit au sein de l’institution de la rue de Montpensier, il a répondu: « ça mérite une vraie réflexion tout de même sur l’objectivité du Conseil constitutionnel, sur son impartialité. Ca mérite qu’on y pense quand même ».

Le ministre a poursuivi sa charge contre le Conseil constitutionnel, qui « n’est pas une vache sacrée dont on n’aurait pas le droit de commenter les décisions », tout en affirmant qu’il ne faisait « aucun procès » à qui que ce soit, en particulier Jean-Louis Debré, qui préside le Conseil constitutionnel. « Mais le fait que le Conseil constitutionnel soit présidé par des hommes politiques engagés, qui l’ont été à un moment ou à un autre, nuit à l’autorité des décisions » des Sages, a-t-il lâché.

Ce matin, il a à nouveau sorti la kalachnikov, visant cette fois Dominique de Villepin, dont il estime « probable » la candidature dissidente en 2012. « Ce n’est pas la première fois qu’il y aura des candidatures dissidentes, si (M. de Villepin) l’est, ce qui est possible », a-t-il déclaré devant l’Association des journalistes parlementaires. « Dans le passé, à droite, elles ont souvent été très marginalisées quand même! Il faut se souvenir de Marie-France Garraud, Michel Debré… Ca n’a pas fait des tabacs »

Pour celui qui a soutenu mordicus le « dissident » Edouard Balladur en 1995, c’est quand même l’hôpital qui se fout de la charité. Pourquoi tant de haine, coup sur coup ?

Tout simplement pour faire de la lèche. Patrick Devedjian n’est plus vraiment en odeur de sainteté au Château. Recalé du premier gouvernement, ce qui lui avait fait dire à l’époque que l’ouverture dans l’UMP n’allait pas jusqu’au sarkozystes, en difficulté pour avoir déclaré, à propos du conseil général des Hauts-de-Seine, atteint par la limite d’âge à la présidence de l’EPAD et non reconduit par décret contrairement à d’autres proches du président… Il compte de nombreux revers à son actif.

Bloqué aux portes de la Cour, le ministre en est réduit à l’attaque de deux anciens proches de Chirac -à quand Chirac lui même ?- pour tenter de redorer son blason auprès de la Sarkozie. Bref, ces effets de manches sont surtout tristes pour lui, et assez révélateur de l’effet de Cour qui règne dans notre monarchie république.

Si t’es fier d’être jeune tape dans tes mains…

Vous l’aurez vu dans la presse, la polémique enfle après la candidature du Prince Jean à la nomination à la tête de l’EPAD de la Défense. Benoist Apparu a répondu cet après midi à l’Assemblée d’une manière qui m’a écoeurée, parce qu’il a osé, lui, le jeune ministre, céder à l’argument facile mais faux suivant : ce n’est pas parce que le Petit Prince est jeune qu’il est crétin. Certes…

Mais si l’UMP met autant de vigueur à nous expliquer que les jeunes ont du talent -ce pourquoi à titre personnel, je me bats depuis des années-, alors pourquoi ne pas le pratiquer dans les faits ? Pourquoi est-il le seul dans les vagues de nomination depuis que Sarko est en place ?

Si la jeunesse a tant de valeurs, pourquoi ne voit-on les « jeunes » être nommés à des postes clés ou figurer sur des listes nationales en position éligible que lorsqu’ils ont 29 ans bien sonnés, juste à temps pour employer le terme « jeune »?

A noter que bien souvent un autre qualificatif leur est accolé -la plupart du temps à leur grand dam !- afin de les faire entrer dans une autre petite case et d’être un quota quelconque – par exemple jeune « de banlieue », jeune « handicapé », jeune « femme »… – comme s’ils ne pouvaient être méritant du simple fait de leur jeune âge…

La nomination du Prince Jean n’aurait posé aucun problème s’il y avait justement eu d’autres nominations de jeunes ! Qui peut m’en citer ? On parle bien sûr de jeunes de moins de 25 ans, inutile de me sortir les trentenaires… Rien que sur les législatives et cantonales partielles qui ont eu lieu depuis juin, z’avez vu un jeune vous ? Un jeune de moins de 25 ans pour reprendre monsieur Apparu ? Que nenni…

La vérité, c’est que la nomination de Jean Sarkozy est bien le fait du prince, et que lorsque tu es jeune à l’UMP, soit ton papa est président, et tu es nommé en vertu de ce qui s’appelle du nepotisme, soit tu attends gentiment d’avoir au mieux 29 ans -et dans ce cas, veille à avoir un autre particularisme qui justifie ta nouvelle position.

Sinon tu devras attendre d’avoir 35 ans, l’ancien âge de la fin de la jeunesse du temps de feu le RPR afin de faire officiellement ton entrée chez les jeunes politiques, l’âge de cette corporation n’ayant rien à voir avec le chiffre qui figure sur ta carte d’identité.

Avant cela, jeune Padawan, il te faut faire tes classes, et bien te rentrer dans la tête que tu n’es bon qu’à coller des affiches et taper dans tes mains, mais certainement pas à avoir des idées ou diriger quoi que ce soit. Nan, nan, nan, il ne faut surtout pas de bébés penseurs. Au grand dam de ces milliers de jeunes comme toi, qui sont si talentueux, mais qui doivent attendre que leurs aînés leur fassent un peu de place, constatant amèrement que la société n’est pas près de bouger.

Ceux là qui ne demandent qu’à s’engager sont insultés par la réponse de Benoist Apparu, qui cède une fois de plus à une langue de bois bien rabottée : comment ne pas s’étrangler lorsque le ministre a le culot de reprendre LEURS arguments, ceux qu’ils donnent tout au long de l’année dans les fédérations, et qui ne sont JAMAIS mis en pratique dans l’UMP ???

Et ils ont de quoi être en colère, tous ces jeunes. Parce que désormais, en plus de ramer pour avoir des responsabilités, on les bassinera avec l’exemple du Prince Jean, en leur disant que« mais si, on fait de la place aux jeunes » avec cet écran de fumée, cet exemple UNIQUE qui doit sa place à son papa, histoire de leurs faire oublier toutes velléités de rebellion… et de places sur les listes.

Neuilly : l’UMP jette de l’huile sur le feu

On nous l’avait dit, la crise de Neuilly se résoudrait lors de la commission d’investiture de l’UMP… Las ! L’instance vient de perdre tout son crédit en désignant M. Fromentin comme tête de la liste de soit disant rassemblement qui se présentera à Neuilly.

C’est une très mauvaise idée, et pour plusieurs raisons. Ce choix démontre que :

  • seuls les sondages sont l’opium de l’UMP
  • la méritocratie, c’est-à-dire la récompense du travail bien fait, n’existe que dans la théorie sarkozyste mais surtout pas dans la pratique
  • tuer son rival est bien plus important que proposer un projet

Arnaud Teullé, né à Neuilly, engagé depuis 20 ans sur le terrain, maire adjoint depuis 13 ans,  aura ainsi été assez bon pour qu’on lui confie le soin de reconstituer les troupes à Neuilly et de chauffer la place pour d’autres, mais pas assez pour qu’on lui accorde la tête de liste.

Arnaud Teullé qui, rappelons le, a toujours été un bon petit soldat, discret, fidèle à Nicolas Sarkozy dans les bons comme dans les mauvais moments, se voit aujourd’hui bien mal remercié de son réel engagement.

Quant à Arnaud, qui n’a plus rien à perdre, il ose et se rebelle, en montant sa propre liste. Franchement, on ferait tous pareil à sa place, non ?

L’UMP, à sacrifier ses militants et cadres engagés sur l’autel de la gauche d’abord, puis du centre, puis des dissidents, vient de perdre encore un peu plus en crédibilité en investissant n’importe qui.

Finalement, ne vaut-il pas mieux ne pas avoir été investi par le parti pour l’emporter ?