Si t’es fier d’être jeune tape dans tes mains…

Vous l’aurez vu dans la presse, la polémique enfle après la candidature du Prince Jean à la nomination à la tête de l’EPAD de la Défense. Benoist Apparu a répondu cet après midi à l’Assemblée d’une manière qui m’a écoeurée, parce qu’il a osé, lui, le jeune ministre, céder à l’argument facile mais faux suivant : ce n’est pas parce que le Petit Prince est jeune qu’il est crétin. Certes…

Mais si l’UMP met autant de vigueur à nous expliquer que les jeunes ont du talent -ce pourquoi à titre personnel, je me bats depuis des années-, alors pourquoi ne pas le pratiquer dans les faits ? Pourquoi est-il le seul dans les vagues de nomination depuis que Sarko est en place ?

Si la jeunesse a tant de valeurs, pourquoi ne voit-on les « jeunes » être nommés à des postes clés ou figurer sur des listes nationales en position éligible que lorsqu’ils ont 29 ans bien sonnés, juste à temps pour employer le terme « jeune »?

A noter que bien souvent un autre qualificatif leur est accolé -la plupart du temps à leur grand dam !- afin de les faire entrer dans une autre petite case et d’être un quota quelconque – par exemple jeune « de banlieue », jeune « handicapé », jeune « femme »… – comme s’ils ne pouvaient être méritant du simple fait de leur jeune âge…

La nomination du Prince Jean n’aurait posé aucun problème s’il y avait justement eu d’autres nominations de jeunes ! Qui peut m’en citer ? On parle bien sûr de jeunes de moins de 25 ans, inutile de me sortir les trentenaires… Rien que sur les législatives et cantonales partielles qui ont eu lieu depuis juin, z’avez vu un jeune vous ? Un jeune de moins de 25 ans pour reprendre monsieur Apparu ? Que nenni…

La vérité, c’est que la nomination de Jean Sarkozy est bien le fait du prince, et que lorsque tu es jeune à l’UMP, soit ton papa est président, et tu es nommé en vertu de ce qui s’appelle du nepotisme, soit tu attends gentiment d’avoir au mieux 29 ans -et dans ce cas, veille à avoir un autre particularisme qui justifie ta nouvelle position.

Sinon tu devras attendre d’avoir 35 ans, l’ancien âge de la fin de la jeunesse du temps de feu le RPR afin de faire officiellement ton entrée chez les jeunes politiques, l’âge de cette corporation n’ayant rien à voir avec le chiffre qui figure sur ta carte d’identité.

Avant cela, jeune Padawan, il te faut faire tes classes, et bien te rentrer dans la tête que tu n’es bon qu’à coller des affiches et taper dans tes mains, mais certainement pas à avoir des idées ou diriger quoi que ce soit. Nan, nan, nan, il ne faut surtout pas de bébés penseurs. Au grand dam de ces milliers de jeunes comme toi, qui sont si talentueux, mais qui doivent attendre que leurs aînés leur fassent un peu de place, constatant amèrement que la société n’est pas près de bouger.

Ceux là qui ne demandent qu’à s’engager sont insultés par la réponse de Benoist Apparu, qui cède une fois de plus à une langue de bois bien rabottée : comment ne pas s’étrangler lorsque le ministre a le culot de reprendre LEURS arguments, ceux qu’ils donnent tout au long de l’année dans les fédérations, et qui ne sont JAMAIS mis en pratique dans l’UMP ???

Et ils ont de quoi être en colère, tous ces jeunes. Parce que désormais, en plus de ramer pour avoir des responsabilités, on les bassinera avec l’exemple du Prince Jean, en leur disant que« mais si, on fait de la place aux jeunes » avec cet écran de fumée, cet exemple UNIQUE qui doit sa place à son papa, histoire de leurs faire oublier toutes velléités de rebellion… et de places sur les listes.

L’affaire Quitterie crucifie le Modem

Le Modem, nouveau parti de François Bayrou, avait promis de faire de la politique autrement, de faire de la place aux jeunes -comme cette jeune femme sur la photo-, d’être un exemple de liberté, blablabla…

Eh oui, c’était un gros gloubiboulga plein de n’importe quoi, de la poudre aux yeux jetés à ceux qui rêvaient d’un autre monde. Et il n’aura pas fallu longtemps pour en trouver l’illustration.

C’est arrivé ces jours ci, lorsque la jeune blogueuse Quitterie Delmas, figure emblématique de la campagne jeune de l’UDF, a été écartée des investitures… Il se murmure que d’autres nanas –Marielle de Sarnez en tête- n’avaient pas envie que la nouvelle icône leur fasse de l’ombre. Et pour cause…

Exit  donc la pourtant légitime Quitterie, mais exit avec la crédibilité du Modem. Quand je vous disais que c’était du bluff…

Un bon projet enterré : et après ? *

Jeunes pour le CPE s’est créé le 24 janvier dernier, une semaine après l’annonce de Dominique de Villepin, Premier ministre, de la création du Contrat Première Embauche.

En tant que jeunes, nous avons vu dans ce projet, devenu un article de loi, la possibilité de mettre enfin un terme aux années de galères traversées par nos aînés pour atteindre leur premier CDI, 8 à 11 ans en moyenne après la fin de leurs études.

Pendant 3 mois, nous avons défendu ici cette mesure, qui nous semblait bonne pour lutter contre le chômage des jeunes et la spirale infernale des stages, CDD et périodes d’intérim, synonymes de précarité et d’incertitudes. En effet, il nous semble indispensable, aujourd’hui, de trouver des solutions rapides et fiables, qui puissent être supportables pour les entreprises, et de fait créatrices d’emplois.

Semaine après semaine, nous avons développé ici nos arguments en faveur du CPE, comparant ce projet aux contrats déjà existants ou ayant existé (CDD, emplois jeunes) ou le confrontant aux contrats en vigueur dans l’Europe des 25.

Ce site, qui se voulait pédagogue et militant, avait pour but de vous informer, et de vous offrir un espace de débat. Au terme de ces trois mois intenses, nous avons appris hier, comme vous tous, le remplacement du CPE par un autre dispositif, qui réduit le public y ayant accès.

Jeunes pour le CPE ne se satisfait pas d’un contrat mi-figue mi-raisin, qui rejoint la multiplicité des contrats aidés. Ce nouveau contrat, désormais directement dirigé vers les jeunes sans qualification, répondra en partie à la crise des banlieues du mois de novembre, espérons le suffisamment.

Simplement nous n’attendions pas une rustine de plus, mais une vraie politique volontariste pour l’emploi des jeunes alors forcément, depuis hier, nous avons la gueule de bois.

Nous maintenons que le Contrat Première Embauche était une bonne mesure. Nous pensons également qu’avec un peu plus de courage de la part des politiques, et notamment le soutien du parti de la majorité, nous aurions pu gagner cette bataille de l’emploi.

Dans cette histoire au mauvais goût de série B, les politiques auront encore perdu quelques plumes. En effet, un Premier ministre courageux, désireux de s’atteler de pied ferme au dossier très chaud du chômage et ce un an avant les élections, ça se salue et ça se soutient, au nom de l’intérêt général. Ca ne se dézingue pas. Encore, que l’opposition fasse de l’opposition, c’est de bonne guerre politique…

Mais se faire attaquer par son propre camp pour des histoires qui n’ont que peu de rapport avec les solutions à apporter au chômage, c’est proprement scandaleux. Si devoir d’inventaire il doit y avoir, l’UMP peut fermer pour un bon bout de temps… Il ne suffira pas d’un week-end pour panser les plaies.

Si un jour on pouvait penser à livrer le service trois pièces à nos élus en même temps que l’écharpe tricolore, alors la France serait réformable, et l’on pourrait s’attaquer sérieusement au problème du chômage.

D’ici là, nous continuerons à enchaîner stages, CDD, et périodes d’intérim, en espérant que ces années difficiles soient les moins longues possibles.

Plus que jamais, nous sommes pour le changement.

* Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse

Le droit a été dit…*

Ce soir, le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision, qui confirme la validité constitutionnelle de l’article 8 de la loi sur l’égalité des chances, instaurant le CPE.

Juridiquement, il n’y a donc plus aucun obstacle à la promulgation de la loi par le Chef de l’Etat, et à l’entrée en vigueur du CPE.

Les opposants au CPE ont marqué leur désaccord, parfois sans respecter le droit.

Que l’on soit pour ou contre le CPE, la question n’est plus là. Il convient aujourd’hui d’accepter la promulgation de cette loi, pour respecter les institutions de la République et le droit qui est le nôtre.

Ensuite, il est possible de discuter des modalités, comme le propose Dominique de Villepin, Premier Ministre, depuis une semaine.

Contrairement à ce que disent les syndicats, il n’est pas buté et a fait la preuve d’entendre la rue, puisqu’il a proposé de revenir sur les deux points qui posent problème, à savoir la durée de la période de consolidation, et les modalités de licenciement.

Les syndicats, en refusant cette main tendue, s’enferment dans une logique jusqu’au-boutiste.

Simplement, le droit a été dit, là où eux mêmes ne le respectent pas toujours, en prenant en otages les étudiants et lycéens dont les lieux d’enseignements sont fermés, et les usagers des transports lors des grèves, dont la plupart posent des RTT (quand ils en ont) pour éviter ces journées catastrophes.

Aujourd’hui, nous en appelons à l’esprit de responsabilité des syndicats, en leur demandant de revenir à la table des négociations pour discuter des points qu’ils avaient eux mêmes soulevés, et auxquels le Premier Ministre a été sensible.

Demander le retrait est juridiquement un non-sens : on ne revient pas sur une loi votée et validée par le Conseil Constitutionnel.

Discuter est en revanche toujours possible, pour un peu qu’on en ait la volonté.

Le Premier Ministre l’a et le dit depuis une semaine.

Quid des syndicats ?

A eux de prendre leurs responsabilités.

Rappelons que chez les étudiants, cette attitude a coûté cher à l’UNEF… qui se croyait pourtant majoritaire.

Les français sauront juger.

*Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse

Récupération ? *

Merci à tous ceux d’entre vous qui visitent nos pages et qui sont chaque jour plus nombreux à venir s’informer sur le Contrat Première Embauche.

Merci à tous ceux qui postent chaque jour des commentaires, et qui ont fait de ce blog un lieu de débat.

A ce jour, notre site enregistre plus de 19 000 visites pour 43 000 pages vues.

Beaucoup d’entre vous souhaitent s’exprimer sans se faire politiser.

L’équipe de Jeunes pour le CPE tient à exprimer clairement sa position.

  • Nous sommes une petite équipe de copains, dont certains sont encartés, et d’autres non.
  • Nous avons pour vocation ici d’informer sur le CPE et de nous mobiliser en sa faveur, mais personne ne profite de cette situation, puisque nous ne sommes liés à aucun parti ou syndicat.
  • Nous faisons simplement entendre notre voix, depuis le 24 janvier, avec les petits moyens qui sont les nôtres.

Ce qui permet par la même occasion de répondre aux nombreuses voix qui nous demandent « A quand une contre-manif ? ».

N’étant pas une structure associative, notre groupe Jeunes pour le CPE ne peut obtenir l’autorisation préfectorale pour manifester.

C’est le contrecoup de l’indépendance… Aussi, à moins de nous allier à d’autres structures, nous ne pourrons pas organiser de rassemblement en faveur du CPE.

C’est pourquoi nous vous incitons à ne pas trop taper sur les partis, syndicats ou associations qui s’engagent en faveur du CPE. Rappelons nous que chacun à sa place : toute structure se réclamant pour le CPE a le droit de donner son avis, y-compris sur ce blog.

Quant aux partis politiques, il serait regrettable que le parti du gouvernement ne le soutienne pas, ou qu’on les exclut de notre lutte en faveur du CPE au nom de la non-récupération politique.

Certes il y a des gens de toutes tendances qui sont favorables au CPE, et un très grand nombre de gens qui ne sont pas membres d’un parti, et c’est bon de les entendre s’exprimer !

Mais à un moment donné, il faudrait quand même éviter de se tirer une balle dans le pied en excluant certains pro-CPE au motif qu’ils auraient commis le péché irréparable d’être adhérent ou sympathisant d’un parti.

Il faut quand même voir qui va dans le même sens… et restés unis pour la même cause, quelles que soient nos opinions politiques : soutenir le CPE !

*Article écrit pour Jeunes pour le CPE et publié à cette adresse