Chacun cherche sa droite

17 juin 2012. Les urnes ont parlé. La gauche a remporté ces élections législatives, dans la foulée de l’élection présidentielle. La droite, elle, a perdu. Lapalissade me direz-vous.

Non, elle a juste perdu. Elle n’a pas pris une énorme claque, puisqu’elle dispose de 226 députés (droite parlementaire). Le meilleur marqueur en est incontestablement le seul levier qu’il manque à la gauche : celle-ci ne dispose pas de la majorité des 3/5ème au Parlement, et ne pourra donc pas modifier la Constitution seule.

Pourtant, des claques, il y en a eu. Et des deux côtés. Les parachutés Ségolène (Royal) et Jack (Lang) ont échoué aux portes du palais Bourbon, obligeant la gauche à bannir le local ayant osé se maintenir en dissidence et dans le même temps, à revoir son casting pour le perchoir. A droite, les grandes gueules du sarkozysme ont trépassé : Nadine (Morano), Fredo (Lefebvre), Valérie (Rosso Debord), mais aussi Guéant, Vanneste, Garraud, Peltier.

Quelle meilleure situation la droite aurait-elle pu rêver au soir du 17 juin ? D’un côté, le PS doit gérer les suites d’une rocambolesque histoire personnelle mêlant fesses et twitter –le tweet vengeur de Valérie Trieweiler, première dame, encourageant l’opposant à l’ex du président, laquelle a perdu, quel vaudeville !- et de l’autre, la droite se retrouve débarrassée de certains personnages hauts en couleurs qui ont souvent porté atteinte à sa crédibilité. Voire à son pacte fondateur. A ses valeurs. Un sujet sur lequel l’UMP doit se pencher.

Hasard ou coïncidence, le calendrier l’impose. En effet, en novembre prochain, l’UMP réunira en congrès l’ensemble de ses adhérents pour se doter d’un nouveau chef de file, pour un mandat de 3 ans renouvelable. Voter pour un président, c’est bien, mais pour quelle vision de l’UMP ? Quelle philosophie ? Quelles valeurs ?

Avant de se choisir un chef, l’UMP doit se repositionner. Non pas, comme l’imaginent un peu simplement certains, en se mettant dans la roue du sarkozysme ou au contraire en se différenciant par la volonté de créer son propre courant, mais en s’interrogeant sur le sens de l’Union. Qu’est ce qui unit la droite parlementaire ? Quels en sont les contours ? Quelles en sont les frontières infranchissables ?

Autant de questions qui ont été mises en exergue par les deux scrutins qui viennent de se dérouler : la présidentielle, avec le rejet de la stratégie de dérive droitière de Nicolas Sarkozy, et la législative, avec l’échec des tenants de cette stratégie (à l’exception notable de certains ténors de la droite populaire, bien implantés dans le sud Est de la France).

Si l’échec de la droite aux législatives était prévisible, il aura au moins permis à l’UMP de gagner un temps précieux dans cette réflexion, car personne ne pourra contester ce bilan et la nécessité absolue d’en tirer les conséquences rapidement afin d’être opérationnels sur les nombreux scrutins de 2014. Désormais, il appartient aux ténors de se réunir, et de décider ensemble de la meilleure manière de se rassembler.

Mon petit doigt me dit depuis longtemps que ce n’est pas en se lançant dès la rentrée dans un affrontement sanguinaire entre Fillon et Copé –tous deux comptables de la stratégie qui a échoué- que l’on retrouvera un climat d’union. Leurs dérives guerrières ont parfois coûté des circonscriptions, et l’état de la fédération de Paris, en lambeaux, ne témoigne pas de leur grande capacité à diriger un parti dans le respect de l’Union. Mieux vaudrait qu’ils se refassent une virginité durant les trois prochaines années, avant de s’affronter –parmi d’autres- au sein d’une primaire qui ne fait plus guère de doutes.

Nombreuses sont les voix de droite, depuis ce matin, à sortir du bois pour défendre la primauté de la reconstruction sur la prochaine présidentielle : Baroin, Le Maire, Juppé, Raffarin, … Quoi qu’en pense encore le petit milieu politico-médiatique, en retard d’un temps faute de disposer du recul nécessaire, il devient de moins en moins probable que les deux aspirants compétiteurs Fillon et Copé, que chacun voyait s’affronter il y a quelques jours encore, ne soient les bons chevaux pour mettre en place la reconstruction de la droite.

Les Jeunes Pop ne connaissent pas leur histoire*

Les Jeunes Pop ont encore frappé sur le web, laissant aux internautes le soin de se gausser une nouvelle fois d’eux, et à la presse de relayer cette énième boulette de la part de ces militants qui n’ont toujours pas compris que le buzz peut être désastreux, et que la communication à tout prix n’est pas la meilleure des tactiques. Surtout en pleine présidentielle…

Cette fois, les fautifs sont les Jeunes Populaires du Rhône, qui ont réalisé pour leur anniversaire une vidéo, dans laquelle Nora Berra exprime toute sa reconnaissance au mouvement de jeunes de l’UMP, qui l’a épaulée durant toute sa carrière, allant suer sur les marchés pour tracter à sa gloire ou coller des affiches de campagne. Dans cette vidéo kitchissime, la sous-ministre se ridiculise à force d’en faire trop, allant jusqu’à montrer un T-shirt Nora Berra avec les Jeunes Populaires du Rhône. Navrant.

Connaissant très bien l’histoire des Jeunes Populaires, c’est un autre élément qui m’a frappée. Les Jeunes Pop du Rhône ont réalisé cette vidéo pour l’anniversaire de leur mouvement…fêté le 19 octobre. Hum.

L’UMP a été officiellement créée lors du congrès du 17 novembre 2002, et le mouvement des Jeunes Populaires a été fondé le 11 février 2003, lorsque Alain Juppé a nommé Marie Guevenoux secrétaire nationale à la Jeunesse de l’UMP. Les nominations dans les fédérations ont été faites dès les semaines suivantes, et la première réunion des responsables départementaux jeunes – les RDJ – a eu lieu les 23 et 24 mai 2003. Le RDJ du Rhône y était présent. Autrement dit, ils se réunissent pour faire la fête, mais ne sont même pas foutus de savoir quand ils sont réellement nés.

Certes, tout ceci relève du détail. Cependant, j’ai pu remarquer chez les militants UMP présents sur les réseaux sociaux, et notamment chez les Jeunes Populaires, une méconnaissance totale de l’histoire de leur parti :

– Combien de fois ai-je dû rappeler qu’Alain Juppé a été président de l’UMP ? C’est pourtant un élément de taille : sa condamnation dans le procès des emplois fictifs de la ville de Paris a eu pour conséquence son retrait de l’UMP, et c’est ce qui a laissé le champ libre à Nicolas Sarkozy. Qui s’est ensuite fait élire à la présidence du parti majoritaire, et l’a utilisée comme un tremplin pour sa campagne électorale. C’est déjà moins anodin.

– Combien de fois, également, ai-je dû rappeler que l’UMP avait prévu de se doter de courants ? Le 9 mai 2004, le conseil national avait en effet adopté la motion Juppé, qui prévoyait d’instaurer les courants au sein du parti majoritaire. On était loin des scores dignes des républiques bananières enregistrés depuis au sein de l’UMP. Pour que les courants soient institués, il ne restait plus qu’à faire ratifier cette motion par un vote du congrès.

Le congrès suivant, justement, était celui de l’élection de Nicolas Sarkozy. Techniquement, il était simple à organiser. Politiquement, cela aurait été symbolique que de le réaliser le même jour. Seulement, Sarkozy ne voulait surtout pas des courants. Mais bien une UMP totalement dédiée à sa personne, et dont les différentes tendances n’auraient pas voix au chapitre.

On a vu ce que cela a donné : sept ans plus tard, l’UMP est au bord de l’implosion, faute d’avoir su gérer sa diversité. La faute à qui ? Connaître l’historique permet de répondre à la question, au lieu de jouer bêtement les pom-pom girls du fossoyeur de l’UMP…

Tout ceci a son importance, car cela explique l’évolution de la droite, mais préfigure également ce que sera la bataille de 2012, qui suivra l’élection présidentielle. En effet, que Sarko soit réélu ou pas, il ne pourra plus être candidat. Dès lors, s’engagera la bataille pour lui succéder. Et cela se passera d’abord au sein de l’UMP. Plusieurs cas de figure sont possibles, à partir de deux uniques options :

1. Sarkozy remporte l’élection. Dans ce cas, l’UMP reste sur le même fonctionnement, à savoir que tant que le président en titre de l’UMP est président de la République, il n’est pas remplacé. C’est stupide, mais c’est ainsi. Cela permet à Sarkozy de conserver la mainmise sur le parti, le secrétaire général étant nommé par lui. Pourquoi ce choix, juridiquement inscrit par la réforme des statuts de 2007 ? Tout simplement parce que Sarkozy ne souhaite pas que l’UMP lui fasse défaut… et que lui arrive ce que lui a fait à Chirac entre 2005 et 2007, à savoir désolidariser complètement le parti du Président de la République et du gouvernement.

2. Sarkozy perd l’élection, et l’UMP procède à des élections internes pour élire un nouveau président. Et là, de très nombreux cas sont possibles.

– D’une part, certains peuvent être tentés de se présenter, pour faire une sorte de primaire, celui qui remporte le parti devenant chef de file de la minorité parlementaire, tout en restant aisément positionné pour la présidentielle de 2017. C’est le pari qu’ont déjà en tête certains, mais c’est un peu crétin. En effet, si Sarko perd, l’UMP sera en lambeaux, et devra se reconstruire au lieu d’entrer dans une nouvelle guerre.

– Il existe donc une autre option. Une perspective évidente pour quiconque connaît l’histoire du parti. Ce cas de figure porte un nom : Alain Juppé. À l’heure où le parti aura besoin de se reconstruire, et d’assainir les choses en interne, il faudra un rassembleur, mais surtout, un politique d’envergure qui sera dans une logique d’intérêt du parti et non d’intérêt personnel.

Sous la réserve importante qu’il en ait l’envie, qui de mieux placé qu’Alain Juppé, président fondateur de l’UMP, qui s’est toujours tenu à l’écart des querelles de personne, et a toujours été loyal au mouvement qu’il a créé ? Qui de plus compétent pour ramener au sein du parti les militants chiraquiens, les radicaux, et une partie des centristes qui ont déserté sous l’ère Sarkozy, et rassembler la famille ?

Personne mieux que lui ne fera l’unanimité. Et ce serait un beau symbole, dix ans après la création de l’UMP.

Pour comprendre ces perspectives, et mieux appréhender les enjeux qui attendent l’UMP, il est donc nécessaire d’en maîtriser l’historique, au moins dans les grandes lignes. Il est dommage que ses propres militants ne s’y intéressent pas. Et se réduisent alors eux-mêmes au statut de pom-pom girls, faute d’être capable de porter un regard critique sur l’évolution de leur parti.

Triste constat que de voir ce parti se limiter à un ersatz du Club Dorothée. Ou de la difficulté de faire des militants des observateurs éclairés de la vie politique…

*Article publié sur Le Plus du Nouvel Obs à cette adresse

Spécial Toussaint : une UMP en état de décomposition avancée

En cette soirée d’Halloween, quelle thématique politique évidente que l’agonie de la droite… En cette veille de fête des morts, quel sujet plus approprié que la rapide décomposition d’une UMP même pas certaine de souffler ses dix bougies le 17 novembre 2012 ?

Le Monde a du avoir la même idée, puisque le journal du soir nous a gratifié aujourd’hui de cette infographie. Et là, franchement, j’ai bien ri. Le journal du soir a en effet entrepris de recenser les différents courants de la droite, en interne à l’UMP et en externe. Ainsi, Le Monde recense pas moins de 15 clubs riens que dans l’UMP, et 9 partis dans la galaxie. Et là, il y a du lol à tous les étages.

En effet, le journal s’est un peu laissé abuser par les partis externes. Afficher 25000 adhérents pour République Solidaire, c’est franchement excessif, même en comptabilisant ceux qui ne sont pas à jour de cotisation. Idem pour d’autres structures. Le commentaire est lui aussi un peu à côté de la plaque : les clubs internes à l’UMP ne sont pas apparus sous Nicolas Sarkozy… la grande majorité d’entre eux existaient dès la création de l’UMP, ou se sont montés rapidement après son lancement.

D’ailleurs, il ne s’agit pas vraiment de courants, mais plutôt de micro structures destinées à la seule gloire de leur leader, pour qu’il puisse négocier des postes en interne ainsi que sur les listes électorales, et donc jouer des coudes entre eux. Rien à voir avec de prétendus courants de pensées. Car question travaux, seul Dialogue et Initiative a vraiment servi de boîte à idées lorsque Jean-Pierre Raffarin, l’un de ses fondateurs, était premier ministre. Les autres se réunissent, mais ne sont guère productifs. Plus drôle encore, d’une réunion d’un club à l’autre, on croise souvent les mêmes prétendus adhérents.

Et pour une raison simple : les courants ne sont pas reconnus dans l’UMP. Contrairement à ce qui est souvent dit dans les médias, l’UMP a pourtant essayé rapidement après sa création de mettre en place ses courants. C’était 18 mois après la création de l’UMP, lors du conseil national du 9 mai 2004 aux docks de l’UMP. La motion Juppé –alors président de l’UMP- proposait la création de courant et leur octroyait des moyens.

Elle a recueilli 58% des suffrages –un vrai vote, pas un scrutin à la soviétique- et pour l’appliquer, il suffisait qu’elle soit ratifiée lors du Congrès suivant par les adhérents. Le Congrès suivant, c’était celui de l’élection de Sarko… Il aurait été possible de faire ratifier cette motion à cette occasion. Mais voilà : le président-to-be de l’UMP n’en voulait pas. D’où la voix monocorde aujourd’hui du parti majoritaire et l’aspect monolithique de l’UMP… que son président fondateur Alain Juppé avait tenté d’éviter.

Pendant ce temps du côté de Paris, ça ne va pas mieux entre François Fillon et Rachida Dati, qui se crêpent le chignon autour de la deuxième circonscription de Paris. Qui sera investi pour porter les couleurs du parti majoritaire ? Face à cette ambiance très Dallas, l’ancien sénateur et toujours président du Conseil Général de l’Orne, Alain Lambert, a décidé de se lancer dans la bataille… s’il obtient l’investiture centriste (vu qu’il soutient François Bayrou). Pour une raison simple : si Dati et Fillon se chamaillent, pourquoi ne pas mettre tout le monde d’accord en choisissant quelqu’un d’autre ? En voilà une bonne idée !

Sa candidature serait une excellente nouvelle pour les parisiens concernés, à qui elle offrirait un choix de qualité. Connaissant Alain Lambert, sa liberté de ton –s’il fut sarkozyste, il en est revenu et n’hésite pas à assumer tant son soutien passé que son éloignement depuis sa prise de conscience-, et sa vraie compétence en matière de Finances Publiques, la deuxième circonscription de Paris a tout à y gagner. Mon conseil à Alain (oui, je l’appelle Alain) : qu’il y aille, même sans étiquette, cela relèvera l’image de la droite…

Parce que l’UMP, en ce moment, peine à dépasser le degré zéro de la politique. Nouvel exemple ce soir avec  Valérie Rosso Debord qui, invitée au Petit Journal, a apporté sa pierre à ce musée des horreurs, histoire de bien fêter Halloween : selon elle, « la droite, c’est considérer que l’individu prime le groupe ». Oui vous avez bien lu, il manque un mot. Sûrement quelques neurones aussi. La preuve avec ce nouvel extrait. Alors que Yann Barthès lui demande ce qu’en temps que femme de droite elle a fait aujourd’hui, elle répond : « Aujourd’hui j’ai fait une tarte pour moi-même ». 

Avant de se prendre les pieds dans le tapis en tentant de prolonger son propos via la métaphore culinaire, une idée très tarte : « L’idée pour nous c’est que la tarte doit grossir pour que chacun en ait un morceau ». Rhooo le cliché… avant de finir carrément le nez –non, pas de blagues sur son physique, y’a assez à faire sur son unique neurone- dans le pétrin : « C’est la différence entre les 35h et le travail pour tous ». Oh je vous vois venir, à tout de suite relever qu’en France il n’y a pas de travail pour tous et que les chiffres du chômage explosent. Trick or Treat ? 

Hey les gens, on parle de Valérie Rosso-Debord là. Une cliente parfaite pour un épisode Confessions Intimes sur le thème Je suis de Droite, j’achète mes robes à la Redoute pour sauver l’économie locale parce que je n’ai pas compris qu’elles sont fabriquées en Chine, et je choisis des modèles grand-mère parce que  je tente de prôner la solidarité, mais non je déconne en fait j’ai découpé mes rideaux  sans parler des blagues salaces sur le Ch’Nord que l’on pourrait faire à son propos. Non, non, non, ici on n’attaque pas sur la personne, juste les idées. Alors qu’on pourrait franchement se lâcher.

Quand on pense qu’elle est sur les rangs pour être porte-parole de la campagne de Sarko… C’est gentil de prévoir les distractions pour les observateurs de cette présidentielle. Ceci dit vu le festival de cinéma prévu par l’UMP avec rediffusion de tous les Scary Movie incluant les bêtisiers et scènes inédites en guise de campagne pour 2012, pourrait-on penser à nous livrer aussi les pop-corns ? En vous remerciant !

Ci-gît l’UMP…

Pendant la primaire, Martine Aubry qualifiait François Hollande de gauche molle… et bien je n’hésiterai pas à qualifier l’UMP de droite folle.

L’après-primaire est en effet vécu de manière totalement disproportionnée à droite. En la matière, l’UMP n’a pas manqué de faire quelques jolies sorties de route.

Face à cette attitude responsable, encore une fois la droite me fait honte. Tout a commencé pendant la primaire. Le parti majoritaire n’envisageait pas de voir l’opposition intéresser les médias, fascinés par cette nouveauté. L’UMP a donc commencé à aboyer, notamment par la voix des habituels débiteurs d’éléments de langages préfabriqués à l’Elysée : Copé et Morano. Dans le même temps, le secrétaire général de l’UMP, obnubilé par le PS, s’est mis en tête d’organiser la riposte.

Ainsi durant les trois débats de la primaire, les jeunes de l’UMP étaient invités à se retrouver au siège du parti, au 55 rue La Boétie, pour… tweeter ensemble sur les débats, en direct de l’UMP. Que doit-on penser d’un parti qui ne se positionne pas sur des valeurs, pour un projet, mais contre celui du voisin ? C’est un peu court… Et négatif. Me revient à ce moment là en tête un tract que les jeunes pop avaient réalisé en 2004 contre les extrêmes de droite comme de gauche. Avec cette accroche : « Ils veulent tout détruire. Nous, nous voulons tout construire ». Les Jeunes Pop de 2011 semblent avoir rejoint le côté obscur de la force, celui qui détruit mais sans rien proposer. Adieu les idées.

Au soir du second tour, le parti majoritaire en remet une couche, allant de plateau télé en plateau télé pour beugler les mêmes phrases compilées sur les petites fiches préparées à cet effet. C’est étonnant cette incapacité à s’approprier des éléments de langage pour les exprimer avec ses propres mots… Parfois je m’interroge sur le niveau des politiques qui se sont prêtés ces derniers jours à l’exercice : simple fainéantise ou réelle incapacité ?

Ainsi Pécresse, sur le plateau d’I-télé, débite bêtement les éléments de langage avec lesquels on l’a droguée, et évoque justement les divisions de la gauche, notamment sur l’aspect programmatique. D’une part, elle ne semble pas bien avoir compris le principe de la primaire. Qui figure pourtant dans les statuts de l’UMP et que son parti a déjà expérimenté, notamment aux municipales à Paris en 2008.

Comme le rappelle très justement l’excellente Cécile Renson, lorsque le processus fut lancé, Nicolas Sarkozy disait alors : « Paris donne l’exemple, mais ce n’est qu’un début ». « Ce que j’ai voulu pour Paris, je le veux tout autant pour l’échéance présidentielle ». Et maintenant la primaire serait un mauvais système ? Toujours ce manque de cohérence sur la durée… D’autre part, Pécresse oublie les divisions de la droite, qui sont telles qu’une partie s’est déplacée pour voter avec conviction à la primaire, faute de se reconnaître dans le soi disant candidat naturel de Tribord !

Mais le pire était encore à venir, avec la tenue annoncée sur tous les plateaux d’une convention de l’UMP destinée à démonter le projet socialiste. Une fois de plus –et malgré le hashtag trompeur de #Projet2012, à moins que le projet de l’UMP ne soit celui du PS !-, l’objectif n’était pas de faire des propositions, mais bien de taper sur celles des voisins. Ou quand l’UMP a un petit problème d’autonomie dans la construction –hypothétique à ce stade- de son projet… Hélas, lors de cette convention, j’ai simplement vu la droite la plus bête du monde céder à la facilité.

Comme prévu, ce fut un florilège de petites phrases, d’attaques gratuites, de manipulation mentale à base de chiffrage du programme du PS erroné –les nouvelles mesures ont été comptabilisés, pas celles supprimées et de surcroît, le mode de calcul n’a pas été communiqué, et même le Premier Ministre reconnaît que les prévisions de croissance sont impossibles à réaliser, ce qui rend caduque tout chiffrage de projet-, sous le haut patronage de quelques ministres priés de venir communier, d’élus, et de secrétaires nationaux que personne ne connaît. Certes, du monde s’est bousculé à la tribune pour afficher son appartenance à l’UMP. Mais toujours pas l’ombre d’une idée.

Tout ça pour ça. Tant de foin au sujet du temps de parole accordé au PS –parce que c’était l’actualité- pour finalement ne rien proposer d’autres qu’attaques sans fond et autres quolibets type affichés en A3 sur les pancartes de fortune distribuées à l’entrée. Ou l’incohérence mise en scène et reprise par toutes les télés.

Si les intervenants sont venus nombreux –souvent des seconds couteaux poussés par le souci de décrocher leur investiture- ils n’ont pas su développer autre chose que des phrases toutes faites. Copé a présenté un discours d’une violence rare, que rien ne justifiait. Lancar a exposé un argument contre les emplois jeunes… qui pourrait être utilisé pour défendre le contrat de génération d’Hollande ! Les plus hardis ont évoqué la politique gouvernementale, se livrant à un exercice de bilan, et non de campagne. A ce jeu Baroin et Le Maire se sont montré bien au dessus du lot… hélas totalement hors sujet. Mais était-ce vraiment un hasard ?

Comment le parti majoritaire peut-il imaginer parvenir à rassembler la droite sur un mouvement négatif, fusse ce contre ses opposants ? Une campagne, c’est un élan, quelque chose de positif, qui entend apporter un avenir meilleur à nos concitoyens. Aussi comment, par cette action de dénigrement, espère-t-il  réunir la droite, déjà bien dispersée ? Comment fédérer, avec ce triste spectacle qui a omis l’essentiel, à savoir les idées ? Si la sécheresse mène la vie dure à nos paysans, il semblerait que l’UMP soit également en rade d’idée. Et l’agressivité ne constitue pas un programme : si les militants peuvent un instant se consoler en tapant sur le vainqueur de la veille –la primaire a donné une image favorable au PS- ça ne peut en aucun cas suffire pour rassembler la droite et les Français.

L’absence de plusieurs personnalités d’ampleur à droite semble confirmer la donne, même si Copé persiste à clamer que la majorité est rassemblée. Méthode Coué, certainement. En effet, si tous les premiers ministres ayant officié depuis les vingt dernières années étaient absents. Si Balladur ne se montre plus guère et que Villepin a quitté le parti majoritaire pour fonder (puis quitter) le sien et annonce au même moment lors d’une intervention à l’Université Paris Dauphine que son « engagement à participer à la présidentielle de 2012 est total », reste tout de même Fillon, l’actuel locataire de Matignon, Juppé et Raffarin. Pas un d’entre eux n’a fait le déplacement : les éminents fuiraient-ils l’UMP ? La question mérite largement d’être posée.

Raffarin, d’abord, qui depuis quelques temps, a pris ses distances avec le parti majoritaire, lassé par les sorties de route des perroquets sans envergure. Alain Juppé, quant à lui, persiste à tenir son rôle de numéro 2 du gouvernement, en soutenant Nicolas Sarkozy. Mais en appliquant le service minimum. S’il déclare officiellement soutenir Nicolas Sarkozy de toutes ses forces, il faut tout de même lire les petites lignes tout en bas du contrat : le meilleur d’entre nous ne vas tout de même pas jusqu’à participer à ce show grand-guinolesque. Faut pas déconner.

Et que dire de Fillon ? Le Premier Ministre semble avoir définitivement jeté l’éponge. Candidat aux législatives puis municipales déjà annoncé à Paris, il a en effet donné un signe tangible du peu d’espoir qu’il porte en la droite pour 2012 : en additionnant son statut de Premier Ministre, la circonscription très favorable dans laquelle il envisage de se présenter (la 2ème, qui comprend une partie du 5ème, du du 6ème et du 7ème arrondissement), la Fédération de Paris dans laquelle il a placé ses collaborateurs depuis longtemps, et l’élan censé être donné par la présidentielle, il devrait être élu les doigts dans le nez. Alors pourquoi partir si tôt ? La confiance règne…

Puisque le PS était l’objet de cette convention, je ne saurai que conseiller à l’UMP de s’inspirer de son irritante chanson, et d’envisager sérieusement de tourner la page de Sarkozy… l’homme qui a mis l’UMP en état de mort clinique, puisqu’elle nous a montré aujourd’hui disposer d’un encéphalogramme plat. En ce sens, c’est le fond bleu –pour la droite- dans lequel se sont noyés les intervenants qui était le mieux pensé.

J’y ai vu l’océan glacé, et la majorité rester vaillamment sur le Titanic, prise au piège du mastodonte, avec un Copé chef d’orchestre jouant jusqu’à ce que mort s’ensuive… ce qui ne manquera pas d’arriver. Que ce soit au printemps prochain –et le plus tôt sera le mieux- ou dans cinq ans. Pendant que quelques uns, ont déjà pris les canaux de sauvetage, faisant l’impasse sur 2012, pour mieux œuvrer à la reconstruction de la droite.

Quant au capitaine, il reste dans sa cabine, maintenant droit le cap sur l’iceberg. Plus personne n’en doute : si sur un malentendu, il parvient à survivre en tant que président, ce sera de toutes façons au prix de la mort de l’UMP. Copé l’a déjà enterrée. RIP.

Primaire PS : Tribord perd la boussole !

La primaire du PS a donné le mal de mer à la droite. Pourtant, le processus était connu depuis longtemps. Il y a même eu un avant goût en 2007 avec la primaire interne du PS.

Et contrairement à ce que l’on voudrait nous laisser penser, il y avait pourtant bien eu à l’époque trois débats télévisés –mais aucun en hertzien-, pour cette primaire qui se jouait à un tour. La seule vraie différence, c’est que la primaire de 2006 était interne au PS, et non ouverte à tous les citoyens. Il semblerait que cela gêne un peu à tribord…

L’UMP est tellement obnubilée par la primaire qu’elle organise ce mardi une convention… sur la primaire. En 2007, les conventions du parti majoritaire servaient à préparer le projet, en abordant tour à tour les grands thèmes de la présidentielle. Pour la présidentielles de 2012, j’avoue avoir du mal à suivre. Soit la primaire du PS est un enjeu de société, qui justifie qu’on fasse des propositions sur ce thème aux Français, et dans ce cas la convention de l’UMP se justifie. Soit le parti majoritaire tente de se donner un peu de consistance face à ce succès populaire, et de délivrer massivement des éléments de langage à ces militants.

Pourquoi pas, mais on n’est alors plus dans la construction du projet. Dernière possibilité, l’UMP organise cette convention pour se positionner par rapport à la primaire, ce qui serait alors un peu court. D’une part, parce que le projet du PS existe depuis un moment et que sa version post-primaire, modifiée par le candidat, ne sortira pas d’ici mardi. D’autre part, parce qu’en tant que Fille de Droite, je trouverais un peu limité de se cantonner à répondre au PS dans le projet de l’UMP : cela relèverait d’un vrai manque d’ambition pour la France, et surtout, d’une absence totale d’idées. Voilà pourquoi je ne comprends pas bien la tenue de cette convention, au-delà d’un aspect thérapie de groupe qu’il me paraît pathétique d’ultra médiatiser.

Ce matin, Copé en remet une couche dans ce n’importe quoi généralisé à tribord. Sur I-télé, il explique que le ralliement de Montebourg à Hollande montre l’incapacité à tenir une ligne à gauche. Hum hum… Donc si je suis bien monsieur Copé, l’UMP n’est pas plus crédible, en allant du centre droit à la droite populaire, en passant par exemple par monsieur Vanneste qui rappelons-le, tient régulièrement son lot de propos homophobes. Si Hollande ne peut rassembler la gauche, tout pareil pour Sarkozy. Ou comment Copé assume avec convictions des propos qui plombe autant sa famille politique. LOL.

Sans parler des divergences sur l’organisation même d’une primaire. D’un côté Fillon, Accoyer, et même mon pote Aymeric s’y étaient déclarés plutôt favorables, conscients que le succès de la primaire citoyenne comme la modernité de ce mode de désignation posent question à droite.  Et je partage, en tant que Fille de Droite, totalement cette vision. De l’autre, Sarkozy a vertement tancé ce procédé. C’est dire si la primaire met Tribord en panique : les vents contraires agitent le Titanic, qui se débat en pleine cacophonie avec des morceaux de Xababa (ndlr Xavier Bertrand), Eric Raoult ou encore Morano au milieu, qui éclaboussent dans tous les sens… et souvent non-sens d’ailleurs. Dur, dur d’être de droite, par les temps qui courent…

La droite qui, d’ailleurs, s’est déjà essayée à l’exercice en interne. Si certains aiment donner l’exemple des déchirements consécutifs à la primaire de l’UMP pour la municipale à Paris, ils oublient que le système même de la primaire a existé pour la présidentielle, en 2006, à l’initiative… de Nicolas Sarkozy. Eh oui, rendons à César…

Si ce fut un fiasco, c’est uniquement parce que les barons de la droite ont baissé leur culotte, n’osant pas affronter celui qui était alors président de l’UMP. Il faut dire que les scrutins internes organisés par la même équipe –méthodes bolchéviques, menaces et bourrage des urnes électroniques inclus- avait de quoi refroidir les ardeurs. Reste que les statuts prévoient les primaires. Tellement qu’après l’élection de Sarko, il a fallu les modifier fissa pour prévoir qu’il n’ait pas à s’y soumettre cette année, sous prétexte qu’il serait le candidat naturel. J’y reviendrai.

Du coup, la prise de position présidentielle nous expliquant « La Ve République ne peut être l’otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle, ndlr) pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours », c’est, euh, comment dire… Soit Nicolas Sarkozy pense réellement ce qu’il dit, et affirme donc ne pas avoir lui-même respecté l’esprit des institutions de la Vème en 2006, et donc ne pas être le gaulliste qu’il prétend être. L’ancien ministre du budget Alain Lambert ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le lui rappeler, et demander à ce qu’on laisse le Général en paix (voir le tweet ci-dessous).

Car le Général n’a jamais prétendu être contre la primaire : la question ne s’est jamais posée, et je défie qui que ce soit de trouver une phrase de Charles de Gaulle sur ce sujet. En effet, contrairement à ce que certains voudraient bien faire croire, les primaires, en étant citoyennes, reflètent bel et bien la rencontre entre un homme et un peuple, au-delà des partis : c’est justement en sortant du cadre interne qu’elles deviennent gaullistes ! Et elles ne favorisent en rien le bipartisme : il y a bien eu plusieurs primaires à gauche, pour désigner les candidats qui porteront les couleurs des partis concernés !

Enfin, Nicolas Sarkozy affirmait, dans son discours d’investiture en tant que président de l’UMP le 28 novembre 2004 : « Vous, adhérents, je veux que vous soyez maîtres de votre destin. Les grandes décisions politiques du mouvement nous les prendrons ensemble. Pour cela, je ne connais qu’une seule formule : celle du vote démocratique, ouvert à tous ». Soit Nicolas Sarkozy estime que le choix du candidat n’est pas une grande décision politique. Soit il fait preuve d’une mémoire sélective qui frise la mauvaise foi. C’est ballot.

Une fois de plus, Nicolas Sarkozy semble ne pas sentir le vent nouveau qui a soufflé sur la vie politique ces dernières semaines. Car il ne s’agit plus, cette fois, de politique politicienne ou même partisane : cette primaire était proposée à tous les citoyens se reconnaissant dans des valeurs de gauche –en réalité républicaines, comme je l’ai déjà expliqué– et donc complètement en dehors de l’appareil. Car si le vote a été organisé par le PS, il suffisait d’aller dans les bureaux de vote pour constater qu’il était calqué sur n’importe quel scrutin organisé par l’Etat.

En ce sens, le président n’a pas compris que quelque chose, dans le rapport entre le peuple et la politique, avait changé. Comme si depuis qu’il est reclus à l’Elysée, il avait perdu la connexion avec le peuple français. C’est ennuyeux pour un candidat naturel de ne plus sentir la tendance… Sarko aurait-il perdu son mojo ?

Il est évidemment trop tôt pour le dire, mais certains rats quittent déjà  le navire, fuyant la présidentielle. Le Premier Ministre lui-même, François Fillon, semble avoir zappé l’étape avril-mai, pour se consacrer à Paris… pour la municipale de 2014. Son plan épargne retraite à lui qu’il a. Sur Twitter, un militant de droite me disait hier qu’il n’y avait aucune surprise à préparer les législatives de juin dès maintenant. Euh, en tant que Premier Ministre, si. Soit il pense que la droite va l’emporter en mai prochain, et donc qu’il bénéficiera d’un élan favorable. Soit il pense que l’UMP va méchamment se rétamer, et qu’il faut partir en campagne le plus tôt possible.

Et qu’on ne me dise pas qu’il doit s’implanter localement : il vise la 2ème circonscription de Paris, celle qui inclut une partie du 6ème et du 7ème arrondissement –où même mon chien serait élu s’il portait un collier UMP (qu’il ne portera jamais hein)- et en plus, la plupart des délégués de circonscription parisiens sont pro Fillon. D’ancien P9 -pour Point 9, autrement dit de France.9, le club de Fillon- qui lui ont bien préparé le terrain. Autant dire que si François Fillon annonce dès maintenant son parachutage, c’est qu’il n’est pas über optimiste sur le fait de bénéficier de la dynamique de la présidentielle ! Ca doit être le sens de l’expression Courage, Fillon !

De là à dire qu’une large partie de la droite fait l’impasse sur les scrutins d’avril et mai, il n’y a qu’un pas. C’est à mon sens, l’explication du retrait de Borloo. Oh, il y a certainement des raisons occultes à chercher du côté d’éventuelles casseroles dissuasives, mais à mon avis, au-delà des rumeurs, Borloo a certainement étudié précisément l’état de la droite… et constaté qu’il n’avait aucun intérêt à se lancer dans une campagne de premier tour qui le ferait apparaître comme le diviseur. L’intérêt de tout le monde réside en effet dans le concept suivant : soutenir Sarko pour mieux le laisser se planter… tout seul.

Evidemment, c’est un pari risqué. Mais si Sarko se plante, c’est payant pour tout le monde. Personne ne sera le-vilain-salaud-qui-ne-l’a-pas-soutenu-et-qui-a-fait-perdre-des-voix, et donc chacun pourra tenter sa chance à la loterie suivante, à savoir la reconstruction de la droite. Avec en option, la disparition du sarkozysme des écrans radars pendant quelques temps… car ce sera bien ce courant qui sera responsable en cas de défaite. D’autant qu’en cas de reconstruction, la droite optera probablement pour des options radicalement différentes que sous le sarkozysme : les courants devraient donc, logiquement, retrouver voix au chapitre.

Je dis bien retrouver. Si les militants actuels de l’UMP sont arrivés sous Sarkozy, et ne connaissent donc pas l’histoire de leur propre parti, je rappelle que l’instauration de courants au sein de l’UMP a été votée par le conseil national le 9 mai 2004. Je suis bien placée pour le savoir : non seulement j’y étais, mais j’ai voté des deux mains et des deux pieds la motion Juppé, qui les proposaient. Pour qu’ils existent, il fallait simplement ratifier cette proposition par un vote du congrès. Ce que Sarko s’est toujours refusé à faire. Qui fut le président de l’UMP le plus moderne ? Juppé !

Quand on sait qu’aujourd’hui l’homme est plébiscité pour représenter la droite à l’élection présidentielle en lieu et place de Sarkozy –par les militants, mais également, par des élus !- on peut en tout cas s’interroger sur la notion de candidat naturel revendiquée par la droite aujourd’hui. Autant je pense, comme beaucoup, qu’un président qui se représente doit se porter candidat pour assurer la continuité de la politique de son camp, autant il se trouve que cette année, j’estime que la droite –dont je suis, je le rappelle- dispose d’un meilleur candidat. Non seulement parce que l’actuel président ne parvient pas à réunir son camp, mais aussi et surtout parce qu’il a désacralisé la fonction et atteint aux valeurs républicaines, ce qui ne lui donne plus la pole position pour les porter.

Et ne nous leurrons pas : même s’il venait à l’emporter en mai prochain –Sarko étant aussi mauvais président qu’il est bon candidat, rien n’est perdu pour lui, et le résultat final dépendra tant de sa stratégie que de la capacité de la gauche à y faire face- il sera de toutes façons en position de faiblesse dès juin. Une fois les législatives passées, Sarko perdra en influence, parce qu’il ne pourra plus se représenter.

La droite sera déjà dans une autre logique : sa reconstruction. Et soyons honnêtes : on ne peut se reconstruire que sur un échec. Aussi, pour tourner enfin la page du sarkozysme qui la détruit de l’intérieur, et se purger des tentations frontistes comme des méthodes nauséabondes qui ont émaillées son fonctionnement depuis fin 2004, la droite a intérêt à l’alternance dès 2012. Reste à savoir quelle proportion de la droite votera pour son candidat, quelle autre pratiquera l’abstention, et enfin laquelle se laissera ainsi séduire par l’humour corrézien…