PSG-TFC : Paris voit la vie en rose !

Soir de première pour Carlo Ancelotti, qui va vivre son premier match sur le banc du PSG, pour ce match de reprise de la Ligue1 face à Toulouse, et au Parc des Princes.

Un Parc qui n’a pas oublié Antoine, et scande Merci Antoine après l’annonce de la composition des équipes. Paris, la classe…

Pour cette première du PSG version Ancelotti, le Parc est chauffé à blanc. Les tribunes sont bien garnies, et surprise, dans la tribune officielle, Paolo Maldini, l’ancien défenseur du Milan AC, fait la causette à Leonardo. Entré sur le terrain pourl’entraînement, Sirigu est acclamé par le Parc, qui célèbre ainsi son magnifique match contre Saint-Etienne, et son titre de meilleur joueur de Ligue 1 du mois de décembre.

Côté Paris, sont titulaires Sirigu- Bisevac, Lugano, Sakho (capitaine) Maxwell- Jallet, Bodmer, Sissoko- Pastore, Nene- Ménez. Autrement dit, Menez en pointe –un rapport avec la coupe de cheveux ?- et Galimeiro sur le banc.

En raison de sa récente blessure ? Ce sera en effet confirmé par le coach à l’issue du match. Erding, quant à lui, n’est même pas sur la feuille de match, et relégué en tribune. Tièné est partie à la CAN, et Matuidi reste à l’infirmerie.

Dès le coup d’envoi, Toulouse tente sa chance sur les buts parisiens, et obtient un premier corner. Sirigu a troqué ses yeux bleus azur pour des yeux noirs de tueurs. L’alerte passe heureusement bien au dessus de la cage de Sirigu. Mais l’italien, tout de bordeaux vêtu,  est furieux contre sa défense, qu’il juge légère. A gauche, Nespresso Maxwell se montre déjà. Sakho en revanche… Mais pour les commentateurs d’Orange, Paris a déjà perdu et la situation est grave. Pas mieux sur Canal. Le PSG Bashing a encore de beaux jours devant lui.

Paris joue resserré, mais ne parvient pas à avancer sur le but toulousain. Maxwell fait un peu de gym.

Lugano enclenche le mode moissonneuse batteuse, mais ça ne marche pas à tous les coups. Diego est énorme : il finit par terre alors qu’il a fait la faute, et explique qu’il a mal au bide pour éviter le carton jaune. Enorme. Avertissement verbal de M. Castro, toutefois.

Néné se fait faucher vraiment loin de la tête du sapin de Noël. Il doit être à 20 mètres à peine de la cage de Sirigu. Nouveau corner pour Toulouse. Sirigu hurle pour placer sa défense. On l’entend bien crier après Mamad. C’est écarté et ça repart dans l’autre sens. Jolie combinaison Ménez Pastore, Paris réclame une main, l’arbitre ne voit rien.

Première grosse occasion pour Paris avec une frappe puissante de Pastore, repoussée par le Goldorak toulousain, des deux poings. Pour l’instant, Paris applique bien les techniques de l’entraînement : plus de passes, de meilleurs enchaînements. Il manque encore l’option monter, tirer, cadrer et marquer. Du coup on s’ennuie un peu, même si c’est propre. Néné nous joue un inutile corner à deux qui ne donne rien. Sakho se met à la machette. Sirigu… Sirigu. Sissoko fait super bien l’otarie, et maîtrise le roulé boulé. Bref…

Ménez frappe enfin. Et à la 38ème, Néné libère Paris. Magnifiquement servi par Bisevac, Néné foire un peu son contrôle, mais tire du droit et but. 1-0 pour Paris. Le brésilien vient d’allumer le feu dans le Parc des Princes !

C’est sur ce score que s’achève la première période, forte d’un bon jeu bien compact de la part des parisiens, très performants dans le collectif –ce qui leur manquait jusque là- mais sans permettre jusque là au trio de tête de s’exprimer. Bien que les parisiens mènent au score et offrent un jeu en nette amélioration par rapport à la fin de la saison, tant Orange que Canal + se montrent très dubitatifs : le PSG Bashing continue ! A ce moment de la partie, les parisiens ont « juste » 88% de passes réussies. Si peu…

Dès le début de la seconde période, alerte sur le but de Salvatore Sirigu. Mais le gardien italien n’entend pas se laisser aller, et le ballon échoue dans ses bras. Si l’ardeur toulousaine est là, la défense parisienne veille… Jallet fauche un paysan. Enfin Jallet joue la balle, un paysan tombe, et l’arbitre siffle une faute. Imaginaire mais bon. Bodmer, en revanche, se met en mode moissonneuse batteuse. Le toulousain Didot confond Bisevac avec le ballon. Faut le faire tout de même ! Galimeiro est à l’échauffement.

Sur le terrain, Sherrer Maxwell continue de dérouler, et réalise un match fort satisfaisant, très étonnant pour un joueur qui ne compte qu’un entraînement avec ses nouveaux partenaires. Prometteur !

Et à la 54ème, il réalise un magnifique débordement dans son couloir, sert un beau ballon centré en retrait pour Ménez, qui sera finalement contré. Trois minute plus tard, le même Ménez sur la gauche, lance Pastore qui file droit vers le but : un plat du pied plus tard, Paris mène 2-0.

Ca repart, et nouvelle alerte sur la cage de Sirigu. Le portier parisien mute en Goldorak, sort les fulguro poings, et écarte le danger. Solide en défense comme en attaque, c’est un Paris libéré et retrouvé qui déroule du beau jeu ce soir ! L’heure pour Galimeiro d’entrer, en lieu et place de Ménez. Côté Toulouse, c’est Bulut qui sort, sans avoir réussi son duel annoncé avec Sirigu. A noter le caleçon rose de Gameiro : fashion police !

Paris continue d’enchanter le Parc des Princes : frappe de Ménez, gros travail du taulier Sissoko au milieu, et à la 68ème, Néné remporte son duel contre un toulousain, et marque. Doublé de Néné. Paris mène 3-0. C’est la fête !!!

Paris joue, Paris passe, Paris marque… Paris est magique! Bien dans ses crampons, le PSG montre enfin dans cette seconde période le jeu que tout le monde attendait. Et les occasions ne vont pas manquer. La combinaison Sissoko-Néné-Gameiro aurait pu finir au fond, si le gardien toulousain n’avait pas été si prompt à la réaction.

Toulouse, du coup, est aux abonnés absents. Pastore en profite pour tenter une tête, ratée.

Le Parc est tellement heureux de ce match qu’il adresse une ovation à Bisevac lorsqu’il est remplacé par Ceara. Il faut dire que le serbe s’est révélé, dans son couloir droit. Une option sérieuse pour l’équipe type d’Ancelotti, à suivre. Sur la pelouse, Toulouse reprend du poil de la bête, et obtient un coup franc bien placé à la suite d’une faute bête de Sakho. Heureusement, le tir finit dans le mur, écarté par Sissoko.

Fier de ses couleurs, le public salue la sortie de Momo Sissoko, véritable taulier au milieu ce soir.

C’est l’occasion pour le Parc de retrouver enfin La Menace Chantôme, après de longues semaines à l’infirmerie. Un joueur de talent dont on entendra parler… Et dès son entrée en jeu, il est à un doigt de pied d’alourdir le score… c’est au dessus.

Et à la 88ème, le relâchement. Ca patine dans la surface parisienne, le ballon se cherche un propriétaire, et c’est un toulousain, laissé seul au second poteau, qui trompe Sirigu.

L’italien sortira mécontent de lui-même, soutenu par Pastore. Mais pour l’heure, Toulouse sauve l’honneur. Paris se reprend immédiatement, et persiste à jouer devant. Un poteau de Pastore à la 90ème, puis l’argentin, très solidaire, passe à Gameiro, dont la frappe est stoppée. La rencontre s’achève sur le score de 3-1 pour Paris.

Le PSG reste en tête du classement de Ligue 1 avec trois points d’avance sur Montpellier, sorti vainqueur du duel avec Lyon. On retiendra du match de ce soir un grand Paris, lumineux, marquant une belle entrée en matière d’Ancelotti. Ce soir, ici c’est bien Paris !

Duel au soleil

© C.Gavelle/PSG

La nuit a été calme, tout le monde s’est couché tôt en perspective du match. Ce matin, au petit déj, tout le monde a la pêche. Les joueurs comme le staff attendent impatiemment le choc avec Milan.

Au programme de la matinée, un petit réveil musculaire sur le terrain, histoire de se mettre en jambes pour le match de ce soir. Les garçons sont au taquet, ils mettent une grande énergie à sauter des petites barrières jaunes et autres jeux en tous genres. Puis séance de photos, de dédicaces, repas et sieste, avant le départ pour le stade.

Après un petit tour de terrain, les garçons rejoignent les vestiaires, un lieu qui m’est interdit. Question de concentration. Leonardo m’indique que si je suis sage, je pourrai y aller après le match. Enfin, si je suis prête à courir le risque de me faire sauter dessus par une trentaine de mâles en rut, en pleine forme, et qui n’ont pas vu leur nana depuis plus de trois jours. Dit comme ça, ça ne fait pas très envie. Fear.

Pour l’avant-match, et comme c’est un match amical, j’ai le droit de rester en bordure du terrain. Ménez me présente à Mexes : « C’est notre nouvelle Zahia ». Je balance à Mexes : « De toutes façons Jerem est dans un trip Emilie du 59153 alors Zahia, c’est un peu la Champion’s League qui fait rêver un mec de CFA ». Je me retourne vers Ménez et l’achève d’un tacle: « Rep à sa bo loulou ». Chantôme glousse. Gameiro applaudit. Menez pleure. Mexes me file son 06. Je ne sais pas comment je dois le prendre.

Le match est sur le point de commencer, je me joins à Chantôme, Ménez, Matuidi, Gameiro et Armand dans les tribunes. Les joueurs sortent du tunnel. Je chante à tue-tête l’hymne du PSG. Lugano se gratte les couilles. Classe… Sur la pelouse, Néné discute le bout de gras avec son compatriote Pato, pendant que le gang de Palerme –Sirigu, Pastore, Nocerino- fait de même un peu plus loin. L’arbitre siffle : c’est parti pour ce match de gala entre le PSG et le Milan AC !

Et là, c’est le drame. A la quatrième minute, Sirigu se prend un but. Je fais une syncope. Puis je pleure. Vraiment. A chaudes larmes. Chantôme me passe un mouchoir. Puis la boîte. Je finis de chialer dans son maillot. Gameiro me console : « C’est pas de sa faute, c’est un csc de Pato ». A de nombreux millions près, c’est pas faux. C’est vrai que lui aussi joue à la Foot Academy…  Néné tente la frappe de 25 mètres. Puis Jallet. Je passe par toutes les couleurs de mon maillot : rouge, et bleu. Debout sur mon siège, j’encourage mes petits. Mention spéciale à Jallet. J’ai toujours aimé Jallet.

Un type accroche Bodmer. J’hurle « Touche pas à Joli Cul ! ». Matuidi me dit que je vais finir par le déconcentrer. Tu parles, rien n’arrête notre armoire normande, on dirait un tsunami à lui tout seul. Qui rentre dans Pato. Et un canard laqué, un ! Hoarau met le gardien dans le but, celui-ci est donc refusé. Je trouve le concept intéressant et malin. De son côté, Jallet est toujours au taquet. Sirigu, pour contrôler, se met à dribbler. Je cache mes yeux avec mes mains. Mais en écartant les doigts, pour voir quand même. Fear.

La deuxième mi-temps est sucrée-salée. A la fois ennuyeuse et relevée. Ca dépend des moments. Douchez arrête deux tentatives. Mais se troue sur la troisième, heureusement sans conséquence au score. Pour le reste, c’est toujours un festival de Jallet, et surtout, de Néné. Mais notre brésilien joue de malchance, butant sans cesse contre le portier milanais et ça ne rentre pas. Pire, quand ça rentre, on lui refuse le but. Groumpf. Le score en reste là, Milan remporte ce match amical par 1 à 0.

Sur la pelouse, l’ambiance est bonne. Les joueurs échangent leurs maillots, occasion unique pour Tiéné de porter le maillot du Milan AC. Les deux équipes passent d’un vestiaire à l’autre, moments d’échanges entre potes des sélections nationales qui font plaisir à voir. On fait la hola dans les vestiaires. Armand fait tourner les serviettes. Comme à son habitude, Sirigu arrose tout le monde avec des bouteilles d’eau. Et plus particulièrement moi : il prétend qu’il faut me baptiser. Forcément, je me retrouve très vite trempée et grande gagnante du concours de T-shirts mouillés, à l’insu de mon plein gré… Leonardo avait raison : il est temps de fuir la testostérone !

Le temps de passer un maillot sec, et Ancelotti me demande quels sont les joueurs que j’ai préféré sur ce match. Il paraît qu’il fait passer cet oral à tout le staff, pour évaluer le niveau. Je joue Néné gagnant avec Jallet et Bodmer placés. J’enchaîne : « Très gros Néné ce soir, ne pas lui retirer ses prothèses PIP ». Hoarau se marre. Sirigu traduit. Ancelotti le tweete et se fait RT 466214 fois. Je n’ai pas besoin de transcrire en Ribéry : dès que ça parle nichons, comme par hasard, tout le monde comprend.

Quelques garçons répondent aux interviews d’après matchs, dont Sissoko qui se prend une question sur Kombouaré. Armand, Chantôme et Jallet lui proposent de signer la carte qu’ils vont lui envoyer ce soir de Dubaï. Je suggère qu’on lui adresse plutôt un Tiéné de jardin, ça fera une petite référence à Amélie Poulain. Honnêtement, tout le monde a une pensée pour Antoine. Même si personne n’a rien contre Ancelotti. Dures lois du foot !

De retour à l’hôtel, Leonardo se prépare pour son rencard avec Pato. Je lui glisse discrètement : « Proposez lui un magret de canard. Ou du foie gras de canard. » Leo rit. Il me dit que je lui rappelle Barthez. D’un coup, j’ai vaguement l’impression d’avoir échangé mon rôle de nounou contre celui de bouffonne… Pastore me rejoint au bar lounge, et on commence à discuter.  « Tu ne sais pas prendre Salvo », me dit il. Nan mais de quoi elle se mêle la mère Maquerelle ???  « C’est un intello et toi tu vas jouer dans une piscine avec Lugano. Ca ne fait pas très sérieux ». Oh le coup bas, il était avec nous le Javier ! Et c’était pas le dernier !

« Et puis d’abord je n’ai rien fait ! C’est mon week-end d’intégration… Dis Javier, tu crois vraiment que me mouiller le T-shirt avec de l’eau pour que tout le vestiaire mâte mes seins, c’est malin ??? ». Javier reconnaît que bon, là, je marque un point. Terriblement agacée, je rétorque : « Nul, l’argument de l’intello. Ca reste un footeux qui court après la baballe hein ». Javier me reprend « Euh, lui, il ne court pas après la balle… ». Pas faux. « Mais il cherche à l’attraper, comme mon chien.» Javier devient blême. Gros silence gêné. Je commence à douter, là. Y’a un mauvais karma. Je me retourne. Ah, Sirigu était là. Il a attendu que je le constate sa présence pour tourner les talons, me plantant ainsi un pénalty en pleine lucarne. Crash en flammes.

Arrive l’heure de dîner. L’ambiance étant glaciale entre Sirigu et moi –on se double snobe- Lugano passe à l’offensive : « Hey Poupette, t’as vu l’escalope que j’ai mise ? ». Ouais, j’ai vu. J’ai kiffé. « Je te l’avais promis, c’était pour toi ». Comment il attaque le défenseur ! Enfin défenseur, ça se discute, hein. Douchez ne veut pas rester sur le banc et tente sa chance dans la conversation : « Et moi j’ai arrêté des boulets ». Depuis quand ça compte, les tirs de vétérans du Vietnam ? Inzaghi a 108 ans !!! Sakho compte les points. Sirigu ne peut s’empêcher de sourire. Homme qui rit…

Pour réchauffer l’ambiance entre nous, il me propose de le rejoindre après le dîner pour jouer à Fifa 12. Je décline : « Salvo, tu t’es déjà pris un but tout à l’heure, pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? ». Gameiro et Hoarau, qui l’ont tous les deux écrasés dans le championnat Fifa Pros, confirment. Sirigu pleure. Pastore a raison, je ne sais pas m’y prendre… Je pleure. Et je pars noyer mon chagrin dans le champagne, à l’invitation de Néné, qui veut me présenter Pato. Mais c’est pour le boulot : requête spéciale de Leonardo. Mercato, quand tu nous tiens…

Après un dernier verre, je rejoins ma chambre pour bouquiner dans l’optique de dormir rapidement vu que demain, notre avion décolle à 7h55 heure locale. Ce qui s’apparente à de la torture. Je prend un livre au hasard au fond de mon sac… et tombe sur « L’enfer », de Dante. Là tout de suite, je n’ai pas vraiment envie de découvrir à quel cercle de l’enfer j’appartiens, probablement aux 9 d’ailleurs. Mais très envie d’en défier le gardien. Et pour l’instant, c’est mal barré… A ce stade de loose, j’hésite entre pleurer ma mère et me suicider par overdose de smarties.

Mon portable se met à vibrer, un texto s’affiche  : « T’as vu l’effet que ça fait de se prendre un but ? Buona notte Poupée. Il cane che acchiappa dei palloni ». C’est Sirigu. Je suis perplexe sur le sens à donner à ce message, qui souffle le chaud et le froid.  Pas le temps de tergiverser, le portable vibre de nouveau : « Nota Bene : La prochaine fois, tu tourneras sept fois ta langue dans ma bouche avant de parler ». Cap ou pas cap ? Suite au prochain épisode…

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Sous le soleil…

© C.Gavelle/PSG

La nuit a été courte pour tout le monde, et l’entraînement a été décalé d’une heure pour préserver les organismes des joueurs. Encore un peu embrumée, je sors ma tenue du jour : mini-jupe bleu marine et T-shirt moulant siglés PSG, et crampons aiguilles. Sérieux ?

Pas de doute, on en veut à mes chevilles. A la place, je chausse une paire de tongs, histoire de mettre en valeur ma pédicure. Dans le hall de l’hôtel, une forêt de caméras et d’appareils photos nous assaillent. Le gars d’I-Télé est surexcité par notre descente de l’escalator. Ambiance l’ai-je bien descendu ? : WTF ?!

Ancelotti, en survêt de compet’, est en grande discussion avec le cheik en blanc qu’il a reçu pour Noël. Les garçons ont mis leur petit short pour rejoindre le terrain et surprise, Sirigu a utilisé le rasoir que je lui ai offert. Je prends ça pour une touche. Pendant que les joueurs font un petit footing, je m’allonge dans l’herbe. Au soleil / M’exposer un peu plus au soleil / Quand le PSG s’’entraîne sur le complexe Aspire / J’ai le temps de bruniiiir. Leonardo trouve que je chante bien. Mais préfèrerait que je garde mes vocalises pour ma salle de bains. Vincent a tout filmé et me promet un passage dans le zapping de PSG TV. Je suis vexée.

Dans l’après-midi, on sort enfin les ballons. Néné me demande si j’aimerais bien attraper le ballon. Je lui réponds que c’est la raison de ma passion pour les gardiens, ça nous fait un point commun. Il est vexé.  Ancelotti me demande qui est Erding. « Celui avec le chapeau rond ». Parce qu’ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne… Bah quoi, on essaie bien de le refourguer à Rennes, non ? Erding, c’est un peu ma tête de turc, ah ah. Je sens que côté humour, j’ai le Hoarau qui pousse.

En fin d’après-midi, comme on a été sages, tout le groupe a droit à une sortie au tournoi de tennis de Doha. Moulée dans ma robe rouge de cocktail et Louboutin aux pieds, je suis l’objet de toutes les attentions des mâles qui m’entourent. Tout à coup, je regrette moins d’avoir vendu un rein pour me les offrir. Le type de PSG TV filme Hoarau qui me filme. C’est drôle deux minutes mais ça devient vite agaçant. Je réalise tout à coup que je suis la seule fille du déplacement. Je pleure. Ménez me demande ce qu’il y a. Je veux bien qu’il me console, mais je ne trouve pas comment lui expliquer en phrases courtes de type Sujet / Verbe / COD.

Au village VIP, nous sommes conviés à assister à une animation avec un faucon. Hoarau sort : « Mais qui est le vrai ? ». Mentalement j’ai déjà 533188 réponses possibles, quand Galimeiro m’envoie un sms en kikoolol : « hey zyva, c çui ki di ki yai ». Belle tentative de répartie de la part de notre petit merlu, que j’adore, mais mon job m’impose de le corriger : « C’est celui qui le dit qui y est ». Tour à tour, les joueurs apprivoisent le volatile. Sirigu le prend et la tête dans les nuages, je dis tout haut ce qui me passe par la tête : « Il ucello vola ». L’oiseau vole, en italien.

Le temps s’arrête. Le portier parisien me transperce de ses yeux bleus azur : « Si. Parli italiano Poupée ? ». A côté, les rayons laser de Superman, c’est de la gnognotte. Il me demande si je parle italien… et il m’appelle Poupée !!!  Je le regarde béatement et c’est l’instant love de la journée : on croit entendre au loin la Nocturne en mi majeur de Chopin.

Je me vois mal lui répondre que j’ai l’appli Reverso sur mon Iphone, ça tuerait l’ambiance. Hélas, je n’ai pas le temps de laisser un filet de bave s’échapper ma bouche que déjà, je suis brusquement rappelée à la réalité. Derrière Sirigu, les mômes Ménez, Chantôme, Armand, Erding, Bodmer et Gameiro font des petits cœurs avec leurs mains. A contre-coeur, je botte en touche et snobe le gentil Sirigu. VDM.

Après le dîner, chacun rejoint ses pénates. Du moins, en théorie. Erding et Ménez font un baby-foot. Hoarau joue avec les geek gadgets de sa chambre. Bahebeck, Jallet et Armand écrivent une carte postale à Kombouaré. Sirigu tweete encore avec ses fans du monde entier. Je crée un fake compte AncelottiIsWatchingYou et lui intime en DM l’ordre d’aller se coucher. Flippé, il coupe la connexion.

J’ai du mal à me souvenir de la suite de la soirée. Néné a voulu qu’on aille prendre un verre au bar de l’hôtel, et il a fallu éviter tous les contrôles du staff. D’autant qu’il a découvert mon point faible : le champagne. Lugano nous a rejoint à la piscine avec Pastore. Les sud américains savent faire la fiesta ! Puis Bodmer est venu réclamer sa ration de Toblerone : à ce propos, j’ai peut-être vu un peu juste sur les quantités.

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Recrue de choc pour le PSG

En cette période de mercato, le PSG a déniché une recrue de choc : moi.

C’est arrivé un peu par hasard. En boîte, j’ai croisé Néné, qui me l’a joué drague à mort, mais moi, le plan wannabe WAG… Ou alors… Je l’ai dribblé en lui demandant le numéro de Sirigu et ça l’a vexé. Crash en flammes.

Du coup j’ai envoyé une petite lettre de candidature, et j’ai attendu. Longtemps. Très longtemps. Très très longtemps.

Et puis j’ai reçu un coup de fil de Leonardo. J’ai cru à une blague, alors j’en ai fait une : « Et un, et deux, et trois zéro ! ». Il n’a pas ri. C’était le vrai Leonardo. Je me suis pris en pleine face la réponse du berger à la bergère : « Materazzi ». Je n’ai pas ri. J’ai demandé s’il jouait encore, et il m’a donné rendez-vous le lendemain, au siège du PSG.

Au placard la petite robe noire, j’ai pris l’option fayote en adoptant une tenue totalement corporate pour mon premier jour, c’est-à-dire avec un maillot du PSG. Mais pas à la garçonne, non, en tant que robe. Mini-mini, la robe. Avec un mini-short en dessous, et une petite ceinture pour la touche féminine. Evidemment, ma robe était floquée Sirigu. Vexé, Néné m’a snobée. Ménez a pleuré. Sirigu ne m’a même pas vue : forcément à côté de lui je suis une naine…

Leonardo m’a fait un signe de la main, et invité à passer dans son bureau. J’ai pas dit sous… Il m’a montré mon contrat. J’ai négocié. Il m’a demandé si je lui faisais une Kombouaré. J’ai eu tellement peur d’être virée que j’ai signé. Mon job n’est pas bien défini, mais ça ressemble un peu à nounou. C’est une idée d’Ancelotti. Avec son obsession du bien être des joueurs, il veut qu’on leur parle. Enfin, qu’on écoute leurs onomatopées, et qu’on rigole à leurs vannes. Phénomène rare, il se trouve que je ris aux vannes d’Hoarau et que je suis parfaitement bilingue en Ribéry : il semblerait que ces compétences rares aient permis mon arrivée dans le staff.

Sur ce, on a rejoint le club house pour le pot de départ de Kombouaré. Bizarrement, il n’était pas là.  J’ai demandé pourquoi à Pastore, et il a rigolé. Je lui ai demandé où il avait acheté sa veste, et là, c’est Sirigu qui s’est marré. Leonardo m’a présentée à l’équipe sous le nom de Poupette, nouvelle mascotte du staff. La contraction, selon lui, de Poupée et de Choupette. Si tu veux, tant que je ne suis pas obligée de m’habiller en Germain, le lynx en peluche du PSG. Hoarau a dit « Pouet ». J’ai ri. Mais là, juste parce que j’y étais contractuellement obligée. Faut pas déconner. Allez, à demain, pour de nouvelles aventures !

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Merci Antoine, à jamais parisien !

2 saisons et demi dont il n’aura pas à rougir. Alors qu’on apprend aujourd’hui son licenciement, Casque d’Or aura mené le PSG sur la plus haute marche du podium.

Certes, le résultat est temporaire, et le champion d’automne ne finit pas toujours premier à l’issue de la saison. Mais tout de même, celui qui porta la tunique rouge et bleu en tant que joueur avant de devenir entraîneur, aura su se montrer digne du PSG.

Lorsqu’il prend le poste d’entraîneur à la reprise 2009, le kanak, qui vient de Valenciennes, a déjà un titre de champion de Ligue 2, et se fait fort pour sa première saison parisienne d’emmener ses joueurs remporter la Coupe de France. La seconde saison sera en dents de scie. Malgré un beau collectif, des joueurs qui montent en puissance, comme Bodmer, Jallet ou Chantôme, et des joueurs expérimentés comme Giuly devant ou Makelele et Sakho à l’arrière, il reste quelques points noirs. D’une part, la combinaison de tête Erding-Hoarau ne parviendra jamais à fonctionner. Ensuite, le kanak doit slalomer entre les blessures. Celle de Coupet, en début de saison, coûtera très cher en points, en raison des piètres performances d’Apoula Edel, la passoire parisienne en lice aujourd’hui pour le ballon de plomb. Résultat, le club perd la finale de la coupe de France, et finit la saison à la quatrième place du championnat, échouant au pied du podium… et de la Ligue des Champions.

L’arrivée des qataris, fin juin, ouvre une nouvelle ère pour le PSG et dès lors, le sort d’Antoine Kombouaré est en suspens. Faute de trouver un entraîneur avant la reprise, le club parisien renouvelle sa confiance au kanak. A lui de gérer l’arrivée de 9 nouveaux joueurs, sans préparation, et autant d’individualités. Si le PSG brille rapidement, c’est essentiellement dû à des performances individuelles, le collectif n’étant pas alors construit, et les automatismes pas encore là.

Après des mois d’août, septembre et octobre dans le haut du classement, Paris traverse une passe difficile en novembre, et seuls les points pris depuis le début de la saison lui permet de se maintenir sur le podium. Pastore perd mon mojo et adopte un comportement individualiste jusque dans la presse, inadmissible. Ménez semble jouer au football tout seul, oubliant trop souvent que ce sport se pratique à onze et qu’il faut impérativement passer le ballon au joueur le mieux positionné pour marquer. Gameiro en fait les frais, finit par perdre confiance et lorsque le ballon lui arrive, il ne parvient plus à la mettre au fond. La presse en fait ses choux gras, Antoine est conspué, le vestiaire déstabilisé, la communication ratée.

Décembre, la renaissance. Pastore comme Gameiro marquent. Mais c’est un joueur comme Bodmer, plus régulier et pourtant souvent décrié, qui la met par trois fois au fond. Et le pilier du PSG reste le brésilien Néné. Paris gagne à nouveau, mais c’est trop tard. La défaite cinglante face à Marseille, sur le score de 3-0, qui suit celle face à Nancy, un club vaillant mais qui illumine surtout les profondeurs du classement, ont confirmé les doutes des dirigeants à l’égard de Kombouaré, les négociations pour l’arrivée de son successeur n’ont jamais cessées. Le kanak paie aussi cash la sortie de l’Europa League, à cause d’un match complètement raté à Salzburg. Qui se souvient que lors de ce match, deux pénaltys ont été oubliés ? Peu importe, pour le symbole…

Pourtant, Antoine Kombouaré n’aura pas démérité. En 19 rencontres, Paris n’a perdu que trois matchs. Le premier, face à Lorient, le clasico face à Marseille et enfin celui contre Nancy. Il termine aujourd’hui premier du championnat avec 40 points à la trêve, soit une moyenne de 2 points par match ! Alors certes, chacun aura remarqué que le jeu n’est pas encore là. Mais le vestiaire est déjà fédéré, il faut simplement du temps pour que les automatismes se mettent en place : sans tenir compte des blessures, ces garçons n’ont joué que 19 matchs en championnat et 8 en coupe d’Europe, avec un effectif différent pour la Ligue Europa.

Et que dire de son staff ? Gilles Bourges a parfaitement su préparer Salvatore Sirigu, à ce jour la meilleure recrue du mercato d’été. Le gardien de Palerme, arrivé en toute discrétion fin juillet, n’aura pas tardé à montrer ses qualités. Mais au-delà, il aura su montrer sa régularité mais aussi un véritable acharnement au travail, jusqu’à maîtriser le français en seulement trois mois afin de pouvoir communiquer efficacement avec sa défense, ce qui permet aujourd’hui de positionner un PSG encore faible sur ce point en début de saison comme la meilleure défense du championnat.

Enfin, qu’on ne dise pas de Casque d’Or qu’il ne brillait pas assez. Si un grand nom peut faciliter l’arrivée d’autres grands joueurs, tout cela reste politique, non footballistique et absolument pas stylistique. Sur ce plan là, Antoine reste l’entraîneur le plus élégant de Ligue 1 : magnifique dans son costume sur mesure, correct avec ses adversaires, parfois chaleureux même, il est apprécié en Ligue 1. Et malgré la pression, il a montré, au cours de ces six derniers mois, qu’il savait allier classe et abnégation, portant haut les valeurs du sport.

Antoine paie simplement la loi des grands clubs. Il se savait en sursis depuis l’arrivée des qataris. Il a donné le meilleur de lui-même, en sachant probablement déjà que rien ne suffirait pour qu’il conserve son poste d’entraîneur parce que symboliquement, le PSG devait changer de palier. Reste qu’Antoine aura su faire fi de son cas personnel, et tout donner au club pour produire les résultats escomptés. C’est ce qui rend aujourd’hui les conditions de son éviction difficiles à supporter.

Chacun sait qu’elle aurait du intervenir en début de saison, avant la reprise, et c’est le premier échec du nouveau PSG que de n’avoir su résoudre ce cas, au risque de déclencher aujourd’hui l’incompréhension. Se séparer d’un entraîneur qui mène son club au plus haut à la trêve, c’est forcément compliqué. Se séparer du petit poucet qui réussit, c’est également risqué. Nul doute que la pression change d’épaules pour se poser sur celles de Carlo Ancelotti mais plus encore, de Leonardo : le PSG doit impérativement remporter le championnat, voire réaliser le doublé avec la Coupe de France, pour faire passer la pilule, et parvenir à tourner la page Kombouaré. Attention : le public parisien n’est pas du genre à pardonner… Nombreux sont ceux à s’y être cassé les dents.

Leonardo poursuit sa feuille de route, celle de faire du PSG un des plus grands clubs d’Europe en seulement trois ans. S’il semble parfois oublier que Rome ne s’est pas faite en un jour, le directeur sportif trace sa route, bien décidé à afficher un banc digne d’attirer les plus grands joueurs, condition sine qua non pour atteindre les objectifs fixés. Le petit poucet Kombouaré, dans cette ambiance, n’avait aucune chance de rester… mais n’aura pas démérité. Il sort aujourd’hui par la grande porte, la tête haute, sur la plus haute marche du podium, avec les honneurs du vestiaire et des supporters.

Pour son travail au sein du PSG, pour l’intérêt qu’il a porté au club, pour avoir su pousser ses joueurs et fédérer le vestiaire, pour son esprit sportif et pour son amour du foot : Merci Antoine, à jamais parisien !