Black Swan

Black SwanLe lac des cygnes revisité par Darren Aronosfky. Après PiRequiem for a dreamThe FountainThe Wrestler, on peut se demander ce que Darren Aronofsky est allé faire à filmer des entrechats. Ayez confiance… Que vous aimiez ou détestez ce film, vous n’en sortirez pas indemnes. Parés pour le voyage ?

Nina Sayers est une sage ballerine étouffé par une mère à la carrière avortée pour cause de polichinelle dans le tiroir, qui surcouve sa fille pour en faire l’étoile qu’elle n’a pas été. A 28 ans, Nina est trop technique, trop douce, trop propre sur elle… Pour parvenir à la perfection, il va falloir se salir un peu. Accepter son côté sombre. Grandir… Sera-t-elle à la hauteur ?

Poussée dans ses retranchements, luttant seule face à elle-même, Nina parviendra-t-elle à devenir celle qu’elle est ? Saura-t-elle passer de l’autre côté du miroir ? La caméra d’Aronosfky se fait enivrante pour filmer les corps et la douleur, utilisant les codes du film d’horreur pour mieux faire ressortir la violence qu’exige la métamorphose. Bourré de références (CarrieLes Chaussons rouges, mais aussi les propres films d’Aronofsky), oscillant entre rêve et réalité, pulsions et fantasmes, la construction se fait toujours plus dure, toujours plus intime, toujours plus douloureuse. Vincent Cassel en maître de ballet fou, à la fois mentor et initiateur, entraîne une Natalie Portman complètement habitée par le rôle sur son chemin de traverse.

D’une technique parfaitement maîtrisée, l’intensité de la scène finale n’est pas sans rappeler celle de Requiem for a dream. Jouant avec la grammaire cinématographique comme un savant fou, sans aucune retenue et ainsi parfaitement raccord avec le dépucelage qu’il met en image, Darren Aronosfky parvient à son but ultime : scotcher le spectateur pour qu’il assiste à ce moment rare, la naissance d’une femme, ou l’émotion à l’état pur, orgasmique. J’en tremble encore…