Hollande, lâche nous les crampons !

013 (23)Une fois encore, la taxe crampons met le foot français à feu et à sang : le spectre d’une grève plane sur la Ligue 1, les clubs ayant déposé un préavis de grève pour la 15ème journée.

Dès mars 2012, et l’idée d’appliquer une taxe à 75% sur les très hauts revenus aux joueurs de foot, je vous évoquais les conséquences que pourraient subir les clubs si la taxe crampon venait à entrer en vigueur. Si la loi n’a pas encore été promulguée, on s’en approche, les articles relatifs de la LOLF ayant déjà été adoptés. Décryptage en 5 questions.

Pourquoi les joueurs veulent faire grève ?

Ce ne sont pas les joueurs qui veulent faire grève, mais les clubs. Ce sont en effet les clubs qui paient les impôts des joueurs, les contrats étant négociés nets d’impôts. C’est une simple ligne budgétaire dans l’énorme chapitre qu’est la masse salariale, premier poste de dépense de bien des clubs. La taxe à 75% constitue un alourdissement important des charges de personnel.

La question à se poser, c’est de savoir si ce surcoût est soutenable ou non pour les clubs. Quand on voit le déficit cumulé des clubs à 108 millions d’euros la saison dernière, on peut se demander comment ils pourront assumer 44 millions d’euros de dettes en plus. Personne ne peut nier que mathématiquement, ça les enfonce.

L’autre question qui mérite que l’on s’y intéresse, c’est de savoir si cette taxe est opportune et bien ficelée. Et là, le bât blesse. D’une part, cette taxe ne va toucher que très peu de personnes en France. Il s’agit d’une mesure symbolique visant à démontrer aux français que les plus riches seront les plus taxés.

Chacun peut penser ce qu’il veut de cette idéologie, là n’est pas le fond du problème. Ce qui coince, c’est qu’en pratique, ce joli marketing estampillé « Les plus riches paieront le plus » ne sera absolument pas mis en œuvre. En effet, le gouvernement, qui a entendu les craintes des clubs quant à leurs finances, a estimé important d’éviter que la Ligue 1 ne pâtisse trop de la taxe… et a plafonné la taxe crampons à 5% du chiffre d’affaires des clubs.

Ce qui produit les effets suivants :
– Les clubs sans millionnaires ne seront pas taxés (rien ne change pour eux)
– Les clubs moyens ayant des millionnaires seront taxés à 75%
– Les gros clubs ayant souvent beaucoup de millionnaires seront taxés à 5% de leur chiffre d’affaire maxi

Taxecrampons*en milliers d’euros – Ce tableau a été réalisé par l’Express

Autrement dit, les gros clubs seront gagnants –Paris va payer 20 millions d’euros au lieu de 43- mais les clubs moyens devront payer plein pot. Autrement dit, si les gros clubs paieront plus en volume, ils paieront moins en pourcentage… Où se trouve la justice fiscale ???

Le foot est riche, pourquoi réclament-ils une niche fiscale ?

Le foot français n’est pas riche. Au contraire, il a perdu collectivement l’an dernier 108 millions d’euros. Et ce sera donc la première fois que des entreprises en déficit sont taxées. Pour un coût approchant les 44 millions d’euros. Que c’est judicieux !

Sur 20 clubs, 14 sont concernés. Les clubs non touchés sont Nantes, Evian, Sochaux, Reims, et Monaco. A part Monaco qui ne doit rien payer puisque son siège social n’est pas en France, que vous évoque sportivement les clubs cités ? Parlons en franchement : il s’agit de récents promus ou de clubs qui luttent pour le maintien.

Demander à des entreprises déficitaires de payer 5% de son chiffre d’affaires, c’est clairement une aberration, à moins de vouloir tuer ce secteur. Maintenant, il faut savoir pourquoi on en est là, et pourquoi un club de foot fait rarement des bénéfices. Et il reste bien souvent fragile, car il dépend financièrement encore bien trop souvent de son maintien en Ligue 1, c’est-à-dire des droits TV qui lui sont redistribués.

Pourquoi ? Parce qu’en France, on a accumulé un retard considérable, en n’autonomisant pas assez les clubs. Souvent subventionnés, et ne disposant pas de leurs propres stades, ils ont encore peu de moyens de diversifier leurs ressources. Depuis plusieurs années, de nombreux rapports ont été rédigés dans le même sens : pousser les clubs à disposer de leur propre stade, pour pouvoir diversifier leurs recettes.

Parmi les stades qui se construisent pour l’Euro, certains sont financés en PPP (partenariat public/privé), ce qui leur permettra de récupérer une partie des recettes, et un est en financement sur fonds propres : l’OL. Vous pensez sérieusement que quand l’OL a monté son financement, il était question d’avoir son budget propre impacté par la taxe crampons, rétroactive de surcroît ? Si l’on ajoute que l’OL est actuellement en danger du fait de la baisse de ses résultats sportifs, autant vous dire que le club de Jean-Michel Aulas n’est pas près de trouver un investisseur.

Parce que c’est bien l’autre partie du problème. En France, quasiment tous les clubs sont à vendre. Parce que pour être compétitif, il faut acheter des joueurs, et donc disposer de fonds. Parce qu’il faut se moderniser. Et vous croyez que c’est intéressant, pour les investisseurs, de venir dans un secteur qui rapporte en image de marque, mais dans un pays aussi instable fiscalement parlant ? Soyons clairs : même sans parler des investisseurs étrangers, M6 commence déjà à dire qu’ils vont refaire leurs calculs concernant leur investissement à Bordeaux…

Alors, que veut-on ?

Un football compétitif, avec des clubs qui peuvent prétendre être dans le top des clubs européens, et donc en Ligue des Champions ? Ou disposer d’un championnat de seconde zone, qui n’attirera plus les étoiles, et fera fuir les jeunes joueurs français formés en France dans les pays voisins, dès l’âge minimum requis ?

On peut faire ce choix. Mais il faut assumer la mort de la Ligue 1. Et appeler un chat, un chat.

Quant au PSG, qui avait anticipé la taxe crampons, il a du faire face à un autre problème : celui de faire valider son budget par l’UEFA. Parce que qui dit budget augmenté par cette charge, dit devoir trouver de quoi la payer, l’UEFA imposant aux clubs de ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent. Paris a donc du trouver les bons sponsors et renégocier les contrats qui arrivaient à échéance pour pouvoir s’offrir les services de top joueurs… tout en restant en accord avec le fair-play financier, qui entre en vigueur cette année. Même pour les riches, ce surcoût est compliqué !

Quand on voit les résultats actuels du PSG, qui marche sur l’eau, on ne peut qu’espérer que l’UEFA ne retoque pas son budget, sinon ça peut faire cher la taxe à 20 millions !

Mais il suffit de moins payer les joueurs !

En période de crise, il est difficile pour la population d’accepter que des footballeurs puissent gagner des sommes aussi importantes « juste pour taper dans une balle ». Je sais que j’aurais du mal à vous convaincre que si vous tapiez dans une balle, vous ne vaudriez pas un kopeck alors qu’eux, oui. Parce qu’il vous est insupportable d’entendre qu’ils ont un talent que vous n’avez pas…. Mais surtout, qu’il puisse se monnayer autant.

J’entends. J’entends que vous n’acceptez pas la loi de l’offre et de la demande, mais j’aimerais que vous alliez au bout, et que vous ayez le courage de faire la révolution pour changer de système au lieu de juste grommeler que c’est trop dégueulasse en me lisant depuis votre Ipad. Pardon si ça fait mal, mais c’est aussi, un peu, agaçant.

Revenons à nos moutons. Oui, il existe une spéculation autour des joueurs. Oui, on peut s’interroger quand un grand club européen, le Real Madrid, achète un joueur 100 millions d’euros. Cette bulle va finir par exploser et ça fera du dégât dans le monde du foot. C’est certain.

Mais arrêtez de confondre transfert et rémunération. Gareth Bale n’a pas touché 100 millions d’euros dans sa poche, c’est le prix qu’un club (le Real) l’a acheté à un autre club (Tottenham). Tout comme Pastore n’a jamais touché 42 millions d’Euros.

Ensuite, sur la rémunération, oui, certains joueurs touchent des salaires vraiment très élevés. Oui, il y a des footeux qui touchent plus de 1 million d’euros par an. Ils sont environ 120.

Pourquoi de tels salaires ? Outre la bulle spéculative, qui va finir par éclater à la tête des clubs qui inscrivent à leur actif des joueurs pour des sommes déraisonnables, et ça arrivera le jour où un joueur très cher aura le malheur de devenir inapte au foot. Pourquoi pensez-vous que de nombreux clubs interdisent à leurs joueurs par contrat de faire du ski ou de l’équitation ? Imaginez que l’avion du Real Madrid se crashe. D’un coup, le club perd ses actifs. Et vlan, faillite. Vous pensez qu’un tel accident ne peut arriver ? C’est déjà arrivé. Au Torino. En 1949.

Les salaires ont augmenté à la suite du fameux arrêt Bosman. Je vous la fais courte : en gros, cet arrêt rappelle la libre circulation des personnes en Europe, et donc des footballeurs… qui sont libres d’aller se vendre où ils veulent là où avant, il y avait une limite de 3 étrangers par clubs, sans tenir compte de l’origine européenne éventuelle des joueurs.

Cet arrêt a ouvert les frontières du foot et la boîte de Pandore des transferts. Dès lors, la compétitivité des clubs s’est accrue, et le recrutement des joueurs a fait l’objet de batailles acharnées pour débaucher tel ou tel talent, les offres financières alléchantes étant un argument de poids dans les négociations, en plus de l’image du club.

Les tarifs, pour les fuori classe, atteignent des sommes record, notamment en matière de transfert… mais cela ne se traduit pas nécessairement en salaire. D’ailleurs en France, les salaires de joueurs sont plutôt à la baisse : tout le monde n’est pas Ibrahimovic, même si Madame Michu a du mal à se le rentrer dans le crâne.

Enfin, pour terminer, il y a le droit. Les joueurs de foot sont en CDD. On ne peut pas changer les contrats en cours de route et modifier leur rémunération… La seule solution, pour les payer moins, c’est de tous les vendre, et d’en prendre d’autres, à qui faire proposer des salaires moins élevés. En d’autres termes, de les licencier.

De licencier, donc, toute la Ligue 1.

Et de la remplacer par des joueurs aux tarifs moins élevés. Le football fonctionnant selon un système de cotation au mercato des joueurs selon leurs qualités sportives, on ne peut qu’en déduire que le championnat perdrait en qualité et en compétitivité.

Je trouve ça magnifique qu’un gouvernement socialiste puisse proposer un dispositif qui, pour être soutenable par les entreprises concernés, devrait mener à 100% de licenciements économiques dans le secteur concerné. Ah là, bravo. Mais bon ce sont des footeux ultra payés alors les grands principes… Qu’importe si le petit joueur de Valenciennes qui sera licencié pour voir son contrat réajusté n’est pas repris au passage, ce sera juste un dommage collatéral.

C’est un peu comme une délocalisation qui aurait lieu sur notre territoire : on met des gens au chômage –désolé mais si cela arrivait, tous ne retrouveraient pas un club…-, on baisse la qualité, mais on peut le faire parce que Madame Michu a décidé qu’ils gagnaient trop. On marche sur la tête !

La grève est-elle une bonne idée ?

Depuis que les joueurs de l’équipe de France ont eu la piteuse idée de ne pas descendre du bus pour s’entraîner en pleine coupe du monde, il est déconseillé d’accoler les mots grève et football. Le syndrôme de Knysna est encore très présent dans les esprits. Les footballeurs, à qui la population reproche en majorité de gagner trop d’argent, ne peuvent être compris quand ils refusent de travailler alors qu’ils touchent des fortunes.

De plus, il est totalement illisible pour la population de comprendre que ce ne sont pas les joueurs qui veulent faire grève, mais les clubs. Les gens ignorent que ce sont les clubs qui paient les impôts des joueurs et quelque part, tant mieux : on leur reprocherait ce que les gens voient comme un avantage, alors que c’est en réalité une manière de protéger les joueurs. Le football est international, et la seule manière de négocier sans se faire avoir, c’est de tous prendre la même base, à savoir le revenu net d’impôts, ceux-ci variant d’un pays à l’autre.

Enfin, faire grève pose deux problèmes majeurs : d’une part, il faudra rejouer cette journée, dans un calendrier déjà extrêmement serré en cette année pré Coupe du Monde. Ensuite, se priver d’une journée signifie se priver des recettes afférentes. Certes, la journée en question devra être rejouée, mais vu le calendrier, ce sera certainement en semaine. Ce qui attire moins de monde au stade.

D’ailleurs, les présidents de club y croient-ils vraiment ? On peut raisonnablement penser qu’il s’agit d’une simple menace destinée à faire pression sur le gouvernement et le président de la République, qui rencontrera les présidents de clubs de foot jeudi prochain, soit à un mois de l’échéance du préavis de grève.

Alors, bientôt la fin de la taxe crampons ?

Difficile à dire. Il aurait fallu que les équipes qui dirigent aujourd’hui la France travaillent le dossier avant de faire cette proposition fantasque en pleine présidentielle, et soient un peu moins obtues lorsque le monde du foot a tenté de leur expliquer. Hélas, c’est un peu tard.

Le gouvernement est dans une séquence de désamour avec les français, à la suite de la piteuse gestion de l’Affaire Léonarda. Les français pourraient avoir du mal à comprendre que cette taxe ait été une priorité, et que le gouvernement y renonce.

D’un autre côté, il paraît compliqué de conserver une taxe aussi injuste, et de mettre en péril notre football. D’autant que c’est le président de la République qui a pris la main sur ce dossier : à deux ans de l’Euro, il semble compliqué d’adresser un doigt d’honneur au monde du foot français.

Encore un dilemme pour le président de la République, qui cette fois encore, ne pourra pas contenter tout le monde. Réponse le jeudi 31 octobre…

Champion mon frère !

2816235_psgAprès les événements de ce lundi au Trocadéro, le peuple rouge et bleu avait à cœur de faire une vraie fiesta au Parc des Princes ce samedi pour le dernier match de la saison.

Le club avait également annoncé avoir les mêmes intentions, et demandé aux supporters de prévoir de rester à l’issue du match. J’y étais. L’occasion de vous montrer cette belle soirée, côté tribunes. En rouge et bleu, allez !

IMG_112419h15. La foule s’amoncelle devant l’entrée officielle du Parc, pour accueillir les joueurs. Le bus arrive enfin.

Pour la dernière fois de la saison, le public accueille ses joueurs à la maison. La foule est impressionnante. C’est de la folie.

19h30. Les portes ouvrent enfin pour laisser entrer la masse des spectateurs, venus à l’avance, suivant ainsi les conseils donnés par le club. Hélas, l’accueil au Parc n’est toujours pas à la hauteur. La marée humaine s’entasse, sans pousser, mais est-ce digne d’un club aux prétentions européennes ? Non.

Un italien s’insurge, dans sa langue natale, et réclame que l’UEFA s’en mêle. Je lui réponds dans la langue de Dante, et s’engage un dialogue qui dévie très vite sur le foot. Il est milanista, et regrette que je sois Juvenista. Je le chambre sur notre 31ème scudetto, c’est si bon…

Je passe difficilement le contrôle de sécurité, très long, mais on s’y attendait. Une crêpe plus tard, je suis à ma place d’abonnée. Dans les travées, l’ambiance est bon enfant. On sait déjà que cette fête là n’aura rien à voir avec le fiasco du Trocadéro. Ici pas de casseurs. Des virages à la présidentielle, tout le monde est là pour faire la fête.

20h10. Le speaker du Parc lance un obscur DJ absolument nul. Le rap qu’il crache est d’un niveau assez bas. Je coche « Nike ta mère la pute » sur mon Bingo Rap. Mouais. Vivement que ça se termine.

20h30. Sous l’ovation du public, les joueurs font enfin leur entrée, habillés de T-shirts en hommage à Nick Broad, rappelant que ce titre est aussi le sien. Merci à eux, nous non plus on ne l’a pas oublié. La plupart des joueurs ont teinté leurs cheveux en rouge et bleu, couleurs du club, ou en bleu-blanc-rouge pour le titre de champions de France !

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IMG_0578Nicolas Douchez, qui n’est pas sur la feuille de match, s’échauffe avec deux drapeaux, tout comme Sylvain Armand. Même Giovanni Mauri, adjoint d’Ancelotti et réputé pour ne pas rigoler, s’amuse avec un drapeau. Ambiance !

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IMG_0585A intervalles réguliers, le speaker rappelle aux spectateurs qu’ils sont invités à rester à la fin du match. Dans le même temps, les équipes du Parc distribuent les fameux confettis que le public doit lancer à l’entrée des joueurs. Sans oublier d’agiter les petits drapeaux positionnés sur les sièges. C’est marrant d’ailleurs, de voir les footix se jeter sur le matériel du supporter. Au lieu de se rendre à leur place et y trouver un drapeau, ils font le tour des travées pour en piquer le plus possible.

IMG_0540Placée en tribune A, je découvre avec stupeur que mon voisin abo n’est pas là, ni son fils. Et je me retrouve à côté de 4 bons gros Footix bien flippés de nous voir remuer.

C’est-à-dire, chanter et agiter nos drapeaux, tout en dansant un peu sur la musique que crache les haut-parleurs.

Euh, on n’est pas au théâtre… Et rien ne va non plus leur arriver ! Ils regardent, éberlués, la tribune Boulogne. Et s’étonnent que je puisse connaître parfaitement n’importe quel chant. Me regardent très bizarrement quand j’hurle un « Ta Gueule » au mec qui lance « Il est mort le Parc des Princes », alors que mon pote de derrière lui répond « T’as qu’à chanter, connard ! ». CQFD. Dans notre tribune, les abos n’aiment pas trop le cinéma des vrais-faux ultras…

IMG_0569Nos footix, eux, sont perdus. D’ailleurs, ils ne comprennent pas nos vannes sur Siaka Tiéné.

Ils ne savent probablement même pas qui c’est. Ni même que ces précieuses minutes jouées par Tiéné lui permettront d’être officiellement champion.

Peu importe, la fête devrait permettre de leur montrer que le peuple rouge et bleu ne correspond en rien à ceux qu’on a vu casser au Trocadéro.

IMG_059920h55. Le PSG accueille ses anciens champions. Les joueurs ayant remporté les deux précédents titres, en 1986 et 1994, foulent à nouveau la pelouse du Parc des Princes.

Parmi eux, Georges Weah, Vincent Guérin, Alain Roche, Antoine Kombouaré, Laurent Fournier, Raï, Daniel Bravo, Daniel Ginola, Francis Llacer, Michel Bibard, Omar Da Fonseca, Robert Jacques, Thierry Morin. Dominique Rocheteau (cadre de l’AS Saint-Etienne) et Joël Bats (entraîneur des gardiens de Lyon) ont de bonnes excuses pour être absent. Mais il manque également Luis Fernandez, Safet Susic ou encore Bernard Lama.

IMG_0596Tous ces champions semblent heureux de revenir dans leur jardin, et arborent les écharpes Parisiens & Champions, sous les ovations du public. Alors qu’ils se préparent à se rendre au centre du terrain, les champions 2013, qui achèvent leur échauffement, viennent à leur rencontre. Forcément, les joueurs qui étaient présents la saison dernière vont tous saluer leur ancien coach, Antoine Kombouaré.

IMG_058921h00. Entrée des joueurs, sous une pluie de confettis rouges et bleus, et les acclamations d’un public bien décidé à fêter ses héros. Dès cet instant, le Parc ne cessera plus de chanter. Ville Lumière une dizaine de fois, et tous les standards des chants de supporters.

IMG_0604Pour son dernier match, David Beckham porte le brassard de capitaine.

IMG_06106’. But d’Ibrahimovic, sur une passe décisive de Clément Chantôme, à droite. 1-0 pour Paris, sous les hourras du Parc. Dans la même minute, Ibra passe très près du doublé. Le ton est donné… et les occasions s’enchaînent.

Au milieu de cette domination parisienne, surgissent quelques occasions brestoises, obligeant Sirigu à réaliser deux arrêts. Le premier à la 12’ pour écarter un corner, le second à la 25’ pour écarter un tir vraiment dangereux, en outre à contrepied. Le dernier rempart mérite bien son surnom de The Wall…

IMG_061531’. Zlatan obtient un corner, tiré par Beckham. Matuidi, marqué par personne, en profite pour la mettre au fond des filets. 2-0 pour Paris ! Matuidi se précipite vers Paul Clement, qui lui avait fixé le pari de marquer 6 buts dans la saison. C’est le septième !

IMG_062335’. Coup franc à gauche. Beckham et Ibra sont sur les rangs pour le tirer. Mais Beckham, n’est-ce pas un peu trop attendu ?

IMG_0625Ce sera une patate de Zlatan, direct dans le but. 3-0 pour Paris ! Trois buts en 36 minutes, ça laisse une confortable avance pour les champions de France face au premier relégué.

IMG_0626A la mi-temps, Gilles Bourges se précipite vers Salvatore Sirigu, accompagné d’Alphonse Areola. Une profonde accolade, beaucoup de félicitations de l’entraîneur des gardiens envers son poulain. A cet instant, il est clair que Sirigu va sortir, pour laisser le jeune Areola être officiellement champion.

IMG_062847’. Sirigu, entré sur le terrain pour la seconde période, cède maintenant sa place. Le PSG fait les choses bien : pour féliciter son gardien, le staff lui offre une sortie en cours de match, pour lui permettre de bénéficier de l’ovation du public. Le jeune Alphonse Areola, grand espoir du club, le remplace, heureux de découvrir son jardin. A la reprise, Lucas avait remplacé Clément Chantôme.

IMG_0630La seconde partie du match ressemble à un camp de vacances. Le PSG ne pousse plus vraiment, et Brest… Comment dire… Brest… Déjà relégué, Brest ne joue plus rien. Et n’a manifestement pas le physique pour faire mieux. Pendant un long moment, le match perd un peu en intérêt.

Jusqu’à ce que le PSG se remette à chercher à en mettre un quatrième, et entraîne Brest à se bouger un peu. C’est d’ailleurs Brest qui finira par en mettre un à la 80’. Benshop, dans le dos de… Tiéné. C’était écrit.

IMG_0631On préfèrera alors retenir la très bonne attitude du public du Parc. Et les longues minutes consacrées à implorer Carlo Ancelotti de rester, en chanson, et le remerciant pour ce qu’il a apporté au club. Les supporters savent célébrer leurs champions. Nombreux seront les joueurs à être ainsi fêtés. Mais pour Carlo, il s’agit surtout de l’inciter à rester au PSG.

L’ambiance est vraiment toujours aussi intense. Surprise : même la tribune présidentielle chante… et saute sur Qui ne saute pas est marseillais. Du jamais vu ! Seule fausse note, l’installation de CRS sous les tribunes dès la 60ème minute. Pour dissuader d’un envahissement de la pelouse. Reste que si loin du coup de sifflet final, ça ressemble à une provocation. Le public rit beaucoup de voir les hommes en bleu sous la tribune présidentielle…

IMG_063282’. David Beckham quitte la pelouse, remplacé par Ezequiel Lavezzi. Et fond en larmes. Sur le terrain, l’émotion est palpable. Même Brest arrête de jouer. Les deux équipes saluent celui qui vient de se ranger des ballons, et il les salue à son tour.

IMG_0634IMG_0637IMG_0638IMG_0639Avant de se jeter dans les bras de Carlo Ancelotti puis de Paul Clement. Le public adresse à Beckham l’ovation qu’il mérite. Thanks for all, David !

Coup de sifflet final, sur le score de 3-1. Mais ce soir, le foot passe au second plan : les esprits sont à la fête.

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Sirigu et Pastore filent au coin réservé aux personnes à mobilité réduite, situé au bas de la tribune Paris, où se trouve la famille Pastore, et récupérer les petits frères d’El Flaco.

IMG_0653IMG_0656Les chants accompagnent les joueurs au vestiaire pendant que le speaker rappelle au public de rester pour le show. L’installation est longue mais peu importe, tout le monde est prêt pour la fête. Les équipes du Parc distribuent du matériel dans les travées, qui continuent de chanter. C’est si long que dans ma tribune s’organise une bataille… de boules de papier. Comme à l’école. Avec les enfants. Comme le dit un abonné : « Nous sommes des casseurs de papier ».

IMG_064423h00. Le show démarre enfin. En attendant, on revoit tous les buts de la saison, sur l’air de Bittersweet Symphony (The Verve) : beaux souvenirs ! Le Parc des Princes s’éteint, plongé dans la pénombre. C’est parti pour des jeux de lasers sur la pelouse.

IMG_0662IMG_0665Puis un feu d’artifice. Dans le stade. Pas au-dessus du stade. DANS le stade. Depuis le centre de la pelouse. Extraordinaire.

34799 34798L’ambiance est à son comble. Encore quelques instants, le temps d’installer le podium, puis ce sera l’entrée des champions, au centre d’une haie d’honneur formée par les champions de 1986 et 1994.

IMG_066123h30. A tout seigneur, tout honneur, Carlo Ancelotti est le premier à rejoindre le podium, où se trouve déjà Nasser et Thiriez mais pas Leonardo, interdit de pelouse du fait de sa suspension à titre conservatoire, pour se voir remettre son trophée. Naturellement, le Parc scande son nom en chanson.

Le staff le suit : Giovanni Mauri, Paul Clement, Gilles Bourges, Claude Makélélé, Angelo Castellazzi, Maxime, Jacques, Denis Lefebvre, Simon Collinet. Les hommes en rouge ont eu aussi leur part du titre. Carlo exhorte le public à applaudir le staff, ce que le Parc fait de bon cœur.

Premier à entrer en scène, le dernier rempart, Salvatore Sirigu. Auteur de 22 clean sheets (matchs sans buts) et du nouveau record sans but encaissés pour un gardien du PSG (948 minutes), et 84,3% de tentatives arrêtées, l’international italien a fait une saison parfaite, réalisant les arrêts qu’il fallait quand il le fallait. Le Parc lance son fameux cri « Siriguuuuuuu » pendant que son gardien s’exprime dans un français absolument parfait, remeciant le public espérant « que ce soit la première de beaucoup d’autres victoires ».

34800Il est suivi de près par celui qui l’a accueilli dans le vestiaire parisien et enseigné ses premières bases de français, Zoumana « Papus » Camara, défenseur central et pilier du vestiaire, qui déclare que « C’est un honneur de jouer pour le club ». Suit l’arrière gauche brésilien Sherrer Maxwell, pote d’Ibrahimovic, trop timide pour s’exprimer.

C’est ensuite le tour de Christophe Jallet, avec son crâne bleu-blanc-rouge, manifestement très heureux. Sa progression au sein du PSG lui aura : « Un grand merci de nous avoir soutenus, je suis fier de faire partie de cette aventure, je pars de loin », avant de terminer par un petit « Ici c’est ? » auquel le public répond naturellement « Paris ! ». Il est suivi de Ronan Le Crom, quatrième gardien, qui lui aussi revient de loin puisqu’avant son arrivée au PSG, il était… à Pôle Emploi.

34801Puis c’est au Tank, Alex, d’entrer en scène. Défenseur central, souvent associé à Thiago Silva, Alex tire une caravane, mais c’est aussi un mur, sans oublier sa puissance et ses têtes qui nous ont apporté de jolis buts.

Il se dit « très fier de porter le nom de Tank, que lui ont donné les supporters du PSG ». Il est suivi du jeune Alphonse Areola, qui a joué ce soir ses premières minutes avec l’équipe A. Grand espoir du club et de l’équipe de France, on devrait en entendre parler à l’avenir.

Arrivée de Thiago Motta, notre boucher préféré, un milieu avec des statistiques de conservation de balle impressionnantes. Longtemps absent à la suite de la finale de l’Euro, où il s’était blessé quelques minutes après être entré en jeu, on l’a moins vu cette saison, même s’il fut l’artisan de quelques victoires grâce à sa vision du jeu et de la distribution des ballons. Surprise pour ceux qui ne fréquentent pas le camp des loges, il s’est exprimé en français : « Je suis très content, je suis très très content, merci à tout le monde, et allez Paris ! »

Il est temps pour Sly, Sylvain Armand, d’entrer sous les chants à sa gloire du Parc des Princes : 9ème saison au PSG… et premier titre ! « Je l’attendais depuis longtemps ». Tu m’étonnes ! Il est suivi par Lucas, le brésilien arrivé cet hiver et déjà tellement intégré au groupe. Comme beaucoup d’étranger, il parle en français et lance un « Paris est magique ! ».

Autre jeune pousse parisienne, Clément Chantôme, très aimé des supporters, issu du centre de formation et donc au club depuis 13 ans. « Ca fait déjà 13 ans que je suis là, j’ai fait plus de la moitié de ma vie avec Paris, soit on a Paris dans le cœur soit on ne l’a pas, aujourd’hui c’est le plus beau jour de ma vie ». Il est suivi de Siaka Tiéné, arrière gauche, connu pour être la fashion victim du vestiaire.

Quand Marco Verratti entre en piste, je me mets à hurler en italien. Les gens me regardent, amusés, hurler : « Marcolino ! Sei piccolo ma un grande giocatore ! Marcolino ! No carta rossa ! Marcolino ! Sei il nuovo Pirlo ! Forza Italia e vince l’Euro con gli Azzurini ! ». Mon italien reste approximatif mais mes voisins sont persuadés que je suis bilingue. Huhu. Lui aussi remercie en français tout le monde, ses compagnes (ce qui ne manque pas de faire rire ses camarades), et tous les supporters.

Nicolas Douchez, lui, assure le show. Il entre avec lunettes « Champions » et un drapeau qu’il agite, se jette à terre, fait le fou en bas du podium, avant de finalement monter en exhortant le public à hurler pour lui. Après les remerciements d’usage, il entonne « On est les champions », repris en cœur par tout le Parc des Princes.

34802C’est Mamad qui le suit. Mamadou Sakho, l’enfant du club, qui se filme avec son Iphone. Une fois sur scène, il est ovationné par le public, qui lui offre un petit « Marseille, Marseille, on t’encule » en référence à la fête de lundi où il s’était laissé aller à un chant anti-marseillais, avant d’être rattrapé par la patrouille et sanctionné. Cette fois, c’est un autre chant qu’il fait entonner au Parc. L’hymne du PSG : Ville Lumière.

Il est suivi par Kevin Gameiro, arrivé de Lorient à l’été 2011. Remplaçant de luxe, c’est tout de même lui qui a marqué quelques buts salvateurs cette année. C’est ensuite au tour de Gregory Van der Wiel, arrivé l’été dernier.

Arrive ensuite le chewin-gum à 14 poumons, Blaise Matuidi. Le français sera aussi devenu international grâce à sa progression au sein du PSG. « J’ai des poumons du cœur parisien ». Lui aussi lâche quelques « Ici c’est ? » au public. Il est suivi par son compagnon de l’équipe de France, Jérémy Ménez, tout sourire. Jérémy, qui nous a offert le but du titre face à Lyon le 11 mai. « C’est toute l’équipe qui a gagné, tous ensemble. »

Titre_du_PSG_Quand_Ezequiel-16ee6f55036f646b6e9f05ec0b08d390C’est au tour de l’argentin venu de Palerme, Javier Pastore, de faire son entrée. El Flaco va enfin montrer à tout le monde son très bon niveau de français… Que connaissaient déjà les habitués du camp des Loges.

Il est suivi de son compatriote Ezéquiel Lavezzi. El Pocho s’amuse un peu à décoiffer Thiriez. Et lui aussi tente le français ! De quoi montrer à tout le monde que la bande des italiens s’est vite mise à la langue de Molière…

Qui arrive ensuite ? ZLATAN. Un peu flippé par les lances flammes, il craint pour sa chevelure. « Merci à tous les supporters, merci à toute l’équipe, merci à l’entraîneur », avant de lancer une version très perso du « Ici c’est Paris ».

34804C’est l’heure de saluer David Beckham. Une vidéo lui rend d’abord hommage. Dans les coulisses, Beckham est ému mais le Parc est surtout heureux de célébrer ce grand joueur venu terminer sa carrière dans notre jardin.

Un grand monsieur qui aura incontestablement apporté son expérience au vestiaire. Le Parc le remercie à sa manière, en l’acclamant chaleureusement et en chantant longuement pour lui. « I wanna say thank you to everybody in Paris, to my teammates, to the staff, to the fans, it’s been very special to finish my carrier here ». Il termine avec un petit “Merci Paris !”.

Dernier à entrer en scène mais pas le moindre, le capitaine, O monstro, Thiago Silva. Le meilleur défenseur du monde est à Paris, et n’a pas volé ce qualificatif. Privé du match de ce soir en raison d’un carton rouge totalement immérité il y a deux journées, le capitaine est de la fête et heureux de ce titre. C’est en brésilien et français qu’il fait part de sa joie : « Merci à tous les supporters et merci à Nasser ».

Puis il soulève l’Hexagoal au moment où We are the champions résonne dans le Parc, repris en cœur par toute l’équipe et les 45000 privilégiés assistant à cette fête.

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IMG_069600h00. Sur le podium, l’équipe fait la fête, puis descend pour le tour d’honneur, rejointe par les enfants des joueurs. Lucas attrape le micro et lance « Champion mon frère ! », qui restera le cri de ralliement de ce titre 2013.

IMG_0698IMG_0701Ibra file au vestiaire alors que le reste de l’équipe s’équipe de drapeaux pour aller à la rencontre des supporters. Sirigu prend Verratti dans ses bras, le petit Iago Silva brandit le petit Hexagoal pendant que son papa brandit le grand, et les supporters félicitent chaleureusement leurs champions.

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IMG_0708IMG_0706IMG_0715IMG_0713IMG_071400h15. Le tour d’honneur s’achève, les joueurs rentrent au vestiaire. Le Parc se vide doucement, et dans le calme. Les 45000 heureux spectateurs ont des étoiles plein les yeux. Dans les rues adjacentes, quelques CRS, qui sourient aux chants entonnés. Puis les concerts de klaxon. Le peuple parisien célèbre ses champions de manière festive, mais dans le calme et la bonne humeur. Vous aviez dit Trocadéro ? Non. Ici, c’est Paris. Le Parc est mythique. Et Paris est magique !

Bouquet Final

Un big mac, pour Gignac, un Beckham pour Paname !

BeckhamBeckham, c’est le roi du coup franc. Enfin si l’on excepte Andrea Pirlo qui lui, est le dieu du coup franc et du foot tout court. Mais Beckham, c’est un grand. Bon certes, il a 37 ans. Il vieillit. Il ne jouera pas beaucoup. Et il arrive juste pour 5 mois. Pourquoi ?

Un choix qui ne doit rien au hasard

S-T-R-A-T-E-G-I-E.

L’arrivée de David Beckham n’est pas un choix sportif. A l’heure où j’écris ce texte, une émission de foot fait un débat sur le jeu de Beckham. Totalement hors sujet. On s’en foot. C’est pas le but. On ne met pas plus d’un an à convaincre un joueur et à organiser sa venue quand il a 37 ans. Ils ont du yaourt dans le cerveau, ceux qui pensent ça ? Soyons sérieux…

Le vrai coup réalisé par le PSG, c’est un coup politico-économique. Beckham qui signe au PSG, c’est la poursuite du fameux projet du club lancé depuis maintenant 18 mois par QSI. L’idée, c’est de faire du PSG une marque reconnue dans le monde entier, qui serve plusieurs objectifs.

1 – De nouvelles ressources

Beckham, c’est une icône. Autrement dit, une image. Pour ceux qui vivraient depuis 15 ans dans une grotte, c’est M.Posh. Le mari de Victoria Beckham. Le Spice Boy. La fashion week. Les Beckham, c’est une marque ultra glamour à ceci prêt que deux de leurs marmots portent le maillot de l’OM, ce qui n’est pas glamour. A ce faux pas près, la marque Beckham, c’est la classe. Même en slip. Et ça fait vendre. Si en plus on ajoute que le gendre parfait a un comportement irréprochable…

Donc pour le PSG, la venue de David Beckham, c’est un coup marketing énorme. Evidemment, il va vendre des maillots. Plus qu’Ibrahimovic ou Thiago Silva. Il va peut être même permettre de vendre les places hors de prix sur la fin de saison. Mais même ça, même à l’international, c’est peanuts et uniquement la partie émergée de l’iceberg.

Il y a également la vente des droits TV, une ressource non négligeable pour les clubs. Bien sûr certains droits sont déjà négociés. Mais il existe des territoires encore vierges qui peuvent être conquis rapidement, notamment en Asie, un marché sur lequel Beckham est porteur et le PSG peu connu. A l’heure de l’instauration du fair-play financier, tout ceci n’a absolument rien d’anodin…

2 – Développer un club compétitif au niveau européen

En ce sens, l’arrivée de Beckham s’inscrit dans la logique du recrutement initié depuis le départ par le club et son accélération depuis un an avec l’arrivée de Carlo Ancelotti, d’internationaux en masse (ce qui n’est pas sans poser de problèmes de récupération au club, voir le récent refus de cette connasse de LFP de reporter le match PSG-Bastia du 8 février demandé par le club en raison de la sélection d’un grand nombre des joueurs du PSG dans leurs équipes nationales respectives le 6 février), et les recrutements à l’été de Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, et Lucas.

C’est la poursuite de la stratégie des dominos. Qui croit encore que le recrutement de Maxwell en janvier dernier n’était pas un premier jalon dans le recrutement de son pote Ibrahimovic cet été ? Le recrutement d’une star comme Beckham prépare évidemment l’arrivée de futurs très grands noms du foot et l’on pense évidemment à Cristiano Ronaldo ou José Mourinho : Paris devient attractif. Utile, quand on veut rapidement être compétitif en Ligue des Champions, puis remporter la coupe aux grandes oreilles.

Et je dis bien Paris car tout le travail de QSI, c’est d’associer l’image de la ville lumière à celle du PSG. Ou comment le PSG a redoré son blason en éradiquant l’association PSG/violence, au prix du sacrifice des supporters faute d’avoir su distinguer les supporters des hooligans, pour en faire un club hype et glamour, sans pour autant sacrifier l’aspect sportif.

La stratégie est si claire qu’on se demande encore pourquoi le club n’a pas encore eu l’idée de mettre en avant le mythique Ville Lumière, que les supporters, seul hymne parisien reconnu des supporters. Par ignorance de l’existence même du chant ?

3 – Positionner le Qatar pour la Coupe du monde de 2022

Dans la stratégie du Qatar, le PSG est central. Ce petit pays du Golfe ne brille pas par sa légitimité pour organiser la coupe du monde de 2022, ni par l’intérêt de son championnat. Pour le Qatar, il faut donc briller ailleurs. Démontrer sa légitimité foot. Peser dans la planète du ballon rond.

Pour ça, le Qatar s’est offert un club, pour en faire une vitrine. Depuis, rien n’est laissé au hasard. Il faut briller vite et bien, pour que la Prince ne passe pas pour un con. A n’importe quel prix. Ou presque. Et dès demain, tous les journaux évoqueront la venue de Beckham à Paris et l’associeront au PSG.

Et naturellement, derrière la Coupe du Monde de 2022, c’est le positionnement géopolitique du Qatar qui est en jeu. Ce petit Etat a besoin de s’installer sur la scène internationale et de préparer l’après, quand les ressources énergétiques auront été épuisées.

Et la ligue 1 dans tout ça ?

Hélas, tout le monde n’aura pas compris tout ça. J’ai vu le directeur de l’union des clubs de football professionnels dire ce soir sur Itélé, dans 20h Foot, que, je cite, « La venue de Beckham démontrait l’attractivité de la Ligue 1 ». Après m’être étouffé de rire, j’ai pleuré à chaudes larmes devant l’incompétence manifeste de ce garçon et de nos instances en général, qui ont du mal à comprendre que pour un PSG qui brille de mille feux, les autres clubs de Ligue 1 rament, à l’heure où ce mercato a vu de nombreux talents français quitter le territoire.

La faute aux manque de moyens des clubs pour les recruter –et j’en profite pour rappeler que lorsque le PSG a voulu acheter des joueurs français, les clubs français n’ont pas voulu les lui vendre (Capoue, Belhanda, …) mais aussi au incertitudes quant au durcissement éventuel de la fiscalité qui pourrait toucher les joueurs. En effet, un jour on annonce une taxe crampons, un jour on annonce qu’elle est enterrée…

D’ailleurs, le PSG s’est offert une jolie cerise sur le gâteau, en réalisant un véritable coup de maître : l’annonce du salaire de Bekcham reversé à des œuvres de caritatives pour des enfants. Ou comment dynamiter dans l’œuf les éventuelles polémiques sur le PSG et l’argent… Politiquement, le PSG ne laisse plus rien au hasard. Et ne vous en faites pas, Beckham aura toujours ses contrats pub, qui pourraient même augmenter.

Concrètement, la ligue 1 n’ira pas mieux avec Beckham. Elle n’ira pas moins bien. Mais elle ne va pas bien. Le fossé entre le PSG et les autres clubs se creuse encore un peu plus. Mais personne ne semble en prendre conscience du côté des instances du foot français, qui se font réélire à plus de 80%, mais ne savent toujours pas raisonner en fonction du foot d’aujourd’hui et de ses implications économiques.

Pourtant, l’arrêt Bosnan, origine des profondes mutations que subissent les clubs, date tout de même de plus de 20 ans. Mais ils vivent dans le passé sans avoir su comprendre les nouveaux enjeux. Alors, les clubs rament. Triste, mais c’est une réalité.

Parmi les prochains sujets, il y aurait pourtant à parler du cas de Monaco, qui va revenir en Ligue 1, et qui bénéficie d’une fiscalité de nature à fausser la concurrence. D’ailleurs c’est déjà le cas en Ligue 2 mais la LFP s’en fout. Dans les trois ans qui viennent, les clubs qui s’en sortiront seront ceux qui pourront diversifier et augmenter leurs recettes. Autrement dit, ceux qui feront entrer des investisseurs… qui seront eux, attirés par un environnement local favorable et un stade de bonne qualité.

Le stade, c’est d’ailleurs le prochain gros dossier dans la stratégie du PSG et là encore, il peut y avoir de sacrées surprises. Ca n’est pas du tout un hasard si le PSG ne fait que les travaux minimum au Parc des Princes pour l’Euro. Il sera bien temps après de décider de tout refaire ou de faire ailleurs…

Et la mairie de Paris a tellement mal joué dans ses relations avec le club -qui aujourd’hui est bien plus fort politiquement- et ses tergiversations de princesse, qu’elle a perdu beaucoup de terrain dans les éventuelles négociations à venir. D’autant que QSI peut très bien –par exemple- décider d’acheter du foncier privé en plein Paris. Ne me dites pas que c’est impossible, rien ne l’est ! La politique, encore… un point essentiel qu’a su intégrer QSI.

Sirigu, faut pas le faire biiiiip !

On avait vu arriver au PSG un Sirigu discret, se fondant dans la masse malgré son mètre 92, déconneur dans le vestiaire, assez timoré en dehors du groupe, et toujours accessible pour les supporters ou la presse… et dans un français impeccable, s’il vous plait. Un bon client en somme.

Et puis, le 4 février dernier, à la mi-temps du match contre Evian, on l’a vu s’énerver pour la première fois. C’était face à un journaliste de Canal +, qui évoquait le classement de Montpellier. L’italien l’avait renvoyé dans ses 16 mètres sans ménagement, en répondant clairement : « Je m’en fous de Montpellier », avant de filer dans le vestiaire en hurlant quelques grossièretés dans sa langue natale. Cette réaction très cash avait surpris, de la part d’un joueur connu pour sa sympathie.

La semaine dernière, après le match perdu à Nancy, Salvatore Sirigu avait déjà repris les journalistes sur leur pessimisme, en leur demandant si à la place d’un joueur du PSG, ils se jetteraient du haut du toit du stade.

Hier, à l’issue du Clasico, remporté 2-1 par Paris, le portier parisien n’a pas laissé passer les critiques de l’Equipe, un peu trop acerbes à son goût, montrant une nouvelle fois qu’il sait protéger ses cages, mais aussi son équipe. Ainsi, lorsque les journalistes lui ont demandé si les parisiens en faisaient assez pour remporter le titre de champion, l’international italien n’a pas mâché ses mots : « On doit faire quoi en plus ? Il ne faut pas oublier qu’il y a des adversaires aussi. Ce n’est pas un jeu à 11 contre 0. »

Pour le portier parisien, qui a été de l’autre côté en Série A avec Palerme, et se souvient des gros matchs contre l’Inter ou le Milan AC, il reste naturel que les équipes aient envie de réaliser un score face aux premiers du classement : « Des difficultés, il y en a toujours. Surtout quand tu es une équipe comme le PSG car toutes les autres, quand elles jouent contre toi, ont quelque chose en plus au niveau mental. C’est normal, on est l’équipe la plus médiatique de France. Chaque équipe veut gagner contre nous, quel que soit son classement. C’est stimulant pour les autres. »

Reste que l’Equipe a estimé que le PSG avait beaucoup subi. Alors qu’elle lui demandait si c’était un choix d’avoir laissé l’OM venir, l’international italien a fait part de son désaccord dans l’analyse du match, trop terre à terre à son goût, et livré la sienne : « Vous avez vu de quelle minute à quelle minute ? Je m’étonne que vous parliez comme ça. Moi, je trouve qu’on a joué vraiment très bien. Après, on a quand même joué contre Marseille. Il y avait deux équipes qui ont joué pour attaquer. C’est donc normal de défendre à un moment. »

Très à l’aise en français, l’italien s’est même permis de faire un peu d’ironie : « Maintenant, je ne crois pas que Marseille ait attaqué 90 minutes non plus. » avant de refaire le match pour la presse : « Au niveau du jeu, on était à égalité. Paris et Marseille ont bien joué tous les deux. C’était un beau match. Après, on a mis quelque chose en plus pour gagner. »

Et pour Sirigu, quel est ce petit plus ? « C’est l’envie de gagner. On l’a déjà vu dans d’autres matches que l’on a rattrapés à la dernière minute. Aujourd’hui, on a marqué deux minutes après leur égalisation mais surtout, on a joué pendant tout le match. »

Titillé par la presse sur cette envie qui pourrait ne pas être présente à tous les matchs, Salvatore Sirigu a une fois de plus fait la démonstration de sa grande classe, assumant très honnêtement les deux buts pris à Nancy : « L’envie est toujours présente ! A Nancy (2-1), moi je fais deux conneries (sic) et on a perdu. C’est tout. »

Avant de bien mettre les points sur les i : « Vous devez comprendre qu’au foot, cela fonctionne par périodes aussi. Si vous ne comprenez pas ça, on ne peut pas parler ensemble. » Voilà qui est clair et net ! On attend désormais avec une certaine impatience que le portier parisien remette Dugarry à sa place…

Verts de rage !

Ce derby ASSE-OL promettait d’être chaud. C’est comme ça depuis Mathusalem, ça ne devrait plus surprendre personne.

Les populos venus du fin fond des mines contre les bourgeois de la capitale des Gaules. Qui allait l’emporter ?

Après une arrivée mouvementée pour les lyonnais, qui ont vu leur car caillassé –et leur président s’emporter mais ça, ils ont l’habitude- c’est sur le pré que la partie s’est jouée. Après moultes tentatives des quenelles, c’est finalement Bafé Gomis, l’ancien Vert, qui a crucifié Ruffier, et rapporté le but de la victoire.

De quoi rugir de plaisir pour l’attaquant, un peu trop souvent occupé à lustrer le banc !