Chamakh rejoint le Bayrou FC !

En cette période de mercato électoral, où chaque club cherche à recruter un maximum de joueurs prêt à buter dans l’urne, quitte à en laisser quelques-uns sur le banc de touche, le Bayrou FC vient de récupérer parmi ses soutien Marouane Chamakh.

L’ancien Girondin, qui évolue actuellement à Arsenal, n’en est pas à sa première incursion dans la surface politique : soutien d’Alain Cazabonne, maire de Talence, c’est en 2010, qu’il est monté à l’attaque, en devenant candidat aux régionales sur la liste de Jean Lassalle… déjà pour le club Modemois.

Reste à savoir si ce recrutement de choc permettra au Bayrou FC, déjà présent parmi les 10 clubs de Ligue 1, de se qualifier en Ligue des Champions le 22 avril prochain. A vos pronos !

Cantonales : 404(000) voix not found pour l’UMP

Maintenant que j’ai commenté le score sur ma commune, il est temps de me livrer à une petite analyse des scores nationaux. Car il y a matière. Bon, les UMP livrés en éléments de langage pas très frais m’expliqueront certainement que c’est un scrutin local et qu’il est donc stupide de le commenter au national.

Mais je le ferai quand même, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que certains UMP ont estimé que les cantonales seraient un test, il est donc logique qu’on commente ce test. Ensuite, parce que vu le contexte national et la forte poussée du FN, il est bien évident que les électeurs ont souhaité adresser un message national. A moins que quelqu’un ne puisse m’expliquer comment le FN, avec ses professions de foi nationales et déconnectées des enjeux locaux, et alors qu’il n’avait aucun conseiller général, a pu faire un tel score. Grands analystes politiques ou fortiches de la joute verbale (qu’il faudra me mettre par écrit, hein) je vous attends !

L’abstention remporte ce scrutin

Premier point à retenir : la grande gagnante de ce scrutin, c’est l’abstention. Madame s’est placé en pool position, avec plus de 55% des inscrits. Hey, elle serait élue au premier tour ! Ce signal fort adressé par les français ne peut plus être ignoré par la classe politique. Mesdames et Messieurs de la caste, remettez vous en cause ! Je vois deux raisons à la désaffection des français pour les urnes au-delà du simple désintérêt pour l’élection cantonale.

Certes, il faut prendre en compte le comportement des politiques, du bling bling aux jets privés, en passant par le sentiment d’impunité des élus. Mais bien plus encore, il faut s’intéresser à la profonde fracture qui existe entre les préoccupations des français, et celles des politiques. D’un côté, nous avons une population en souffrance, qui s’appauvrit réellement, paye toujours plus, se précarise. Et de l’autre, nous avons des politiques qui mettent sur le tapis des débats qui n’intéressent personnes, qui font des lois pour quelques dizaines de cas, qui se préoccupent de qui sera le candidat de leu parti, et qui ne résolvent pas les questions qui arrivent en tête des sondages sur ce qu’attendent les français. Tous, de toutes tendances, sont responsables de n’être plus audibles. Alors bougez vous !

A l’heure où l’UMP se targue d’un grand succès diplomatique avec le vote de la résolution de l’ONU sur a Lybie, il serait peut être temps de réaliser que lorsqu’on prône avec force la nécessité d’avoir une démocratie en Lybie et ailleurs, il serait peut être bon de prendre soin de celle qui est chez soi. Lorsque le peuple le veut plus voter, la situation est alarmante…

L’UMP boit la tasse… sans comprendre

Et pourtant le jeu continue avec aux commandes, l’ancien secrétaire général de l’Elysée récemment « promu » Ministre de l’Intérieur. Personne n’a en effet pu échapper à la bonne grosse boulette lorsqu’il a commenté les chiffres de ce scrutin, réinventant les mathématiques.  Le ministre a en effet choisi de faire des additions pour le moins étranges : pour lui, la majorité présidentielle obtient 32,45 %, contre 25 % au PS. Il place en outre le FN aux alentours de 15 %. Mais ces chiffres ne correspondent pas aux intitulés donnés par le ministère de l’intérieur. Si l’on s’en tient aux partis tels que présentés par ce dernier, le PS obtient en effet 25,19 %, le FN 15,23 % et l’UMP… 17,01 %.

Agnan, le fayot du Petit Nicolas, a décidé de manière unilatérale de compter les DVD (divers droite, pas les DVD que vous mettez dans votre lecteur pour regarder un bon gros navet) comme étant de la majorité présidentielle… qu’ils le fussent ou non, estimant que beaucoup de candidats DVD étaient soutenus par l’UMP mais n’avaient pas osé porter l’étiquette. Euh… C’est le jeu ma pov’ Lucette !

En outre, s’il choisissait ce mode de calcul, il aurait alors fallu procéder de la même manière pour la gauche, et comptabiliser les DVG (divers gauche) au PS sans omettre les écologistes et les radicaux de gauche, au minimum car certains PC étaient aussi concernés…

Et puis comme je suis tatillonne, il aurait aussi fallu retirer les candidats DVD qui n’ont rien à voir avec l’UMP. J’en connais un , il s’appelle Daniel Garrigue, était candidat sur le canton de Bergerac I, est porte parole de République Solidaire, et a quitté l’UMP il y a déjà 2 ans. Il n’est tellement pas UMP que le parti de Sarko a envoyé contre lui une candidate, UMP donc, qui n’est autre que son ancienne attachée parlementaire. C’est dire si l’UMP le porte dans son cœur… Prière donc de ne pas récupérer son score même si son arrivée en tête avec 31,2% des voix, là où la candidate UMP a fait 7,7% , serait intéressant. Faut pas pousser Mémé dans les orties, hein.

Bref, Agnan a scoré mais avouez que comme moi, vous n’en attendiez pas moins. Que seraient les soirées électorales sans ce traditionnel flot d’inepties appelés « éléments de langage » ? Et ce soir, nous avons eu du lourd ! Tout a commencé avec le président de l’UMP, Jean-François Copé. Livré en éléments de langage par l’Elysée et Guéant, il s’est laissé aller à refuser un front républicain. Oh mais que c’est charmant, cette course à l’échalote au FN ! Forcément ça a buggé. Très vite, de nombreuses vois dans l’UMP ont tempéré de surprenant discours, notamment NKM, Pécresse et Jacob.

Mais je décerne la palme du ridicule au régional de l’étape Roger Karoutchi. Sur le plateau de LCP AN, l’ancien ministre des Relations avec le Parlement (si, si, il l’a été) a expliqué l’abstention par… le contexte international. Selon lui, la guerre en Lybie, le séisme au Japon, la centrale de Fukuyuma ont créé un contexte anxiogène peu propice pour que les citoyens se rendent aux urnes. Triple laule piqué. Ce serait drôle si ça n’était pas pathétique…

L’UMP boit la tasse, la gauche sursaute et le FN pavoise

A bâbord, point de triomphalisme malgré une arrivée en tête des suffrages exprimés, avec 25% des voix pour le seul PS, et 39% pour l’addition des forces en présence. Si les résultats se confirment la semaine prochaine, l’enjeu à en déduire sera plutôt pour les cantonales. Parce qu’au national, l’essai est loin d’être transformé : tout dépendra, encore et toujours, de la primaire.

Marine, elle, continue de surfer sur sa vague pendant que l’UMP, telle Brice de Nice, continue désespérément de la chercher. Le FN donne de la voix, et parvient à se maintenir dans près de 400 cantons malgré le relèvement du ticket d’entrée au second tour à 12,5% des inscrits. Son résultat national, à 15%, est d’autant plus inquiétant que le FN n’était présent que dans 72% des cantons. Autant dire qu’un FN à 20% est une hypothèse tout à fait crédible…

Enfin l’UMP se prend une énorme gamelle, avec un petit 17%… alors qu’elle disposait dans une très large majorité des cantons de l’union UMP-NC-PR !!! Comme le disaient de nombreux observateurs (dont moi-même) les gens préfèrent toujours l’original à la copie. Ainsi, à force de banaliser le discours extrémistes, l’UMP a doublement échoué, en envoyant ses électeurs les plus à droite sur le Fn, et ses électeurs les plus modérés sur les candidats de gauche. FAIL !

Et après ?

A un an de la présidentielle, et en tenant compte de la nationalisation de la campagne dans la dernière ligne droite tant pour le FN que pour l’UMP, on ne peut que reconnaître que cette élection cantonale était un sondage grandeur nature pour les forces politiques en présence.

Avec deux limites. D’une part, c’est un sondage, et donc un instantané de l’opinion publique française. Au gouvernement d’en tirer les leçons qui s’imposent. D’autre part, le Modem étaient présent dans moins de 10% des cantons, et que République Solidaire n’avait pas positionnés de candidats à quelques exceptions près –ce qui limite forcément l’analyse au centre.

Alors, que nous promettra notre bon mètre pour tenter de récupérer les faveurs des électeurs ? Un débat sur un sujet dont tout le monde se fout ? L’armada sur la thématique de la sécurité Tome 10 (un par an) de la chose  ? Une réformette fiscale ? Un énième épisode du feuilleton « Remaniement » ? J’avoue que je trouverais assez comique qu’il se sépare de Claude Guéant. Oh ça va, on peut toujours rêver…

République Solidaire ou la tentation des banlieues

Aujourd’hui, Anna Cabana signe un excellent article dans Le Point sur Villepin et les banlieues. En bonne connaisseuse du personnage, Anna brosse un portrait très juste de la tentation de Villepin vers une population délaissée par la classe politique.

Si en 2007 Sarkozy prônait un Plan Marshall des banlieues, force est de constater qu’il n’a jamais été mis en place. Comme les précédents ministres de la Ville et autres secrétaires d’Etat à l’égalité des chances, la Sarkozie n’est pas parvenue à faire quoi que ce soit pour les « quartiers ». En marge, tout au long de l’année, à Draveil, à Bondy, puis à Mantes-la-Jolie, Dominique de Villepin a été reçu en héros, se démarquant au passage de l’actuel locataire de l’Elysée. Un positionnement bien tentant…

Dès lors, Dominique de Villepin n’a eu cesse que de se positionner sur ce créneau, prenant la défense des palestiniens contre Israël, qu’il accuse, bien au delà des lignes jadis empruntées. Comme s’il lui fallait prouver qu’il était, lui, le natif de Rabat, le candidat naturel de cette frange de la population. En témoigne la composition de sa tribune de témoins, lors du meeting fondateur de République Solidaire, le 19 juin dernier à Paris. Si l’organisation avait veillé à disposer d’un patchwork de la société française, la meneuse de revue était Bouchera Azzouz, présidente de Ni Putes Ni Soumises. Celle ci se livra à un véritable plaidoyer pro-quartiers, allant même jusqu’à déclarer : « Nous sommes l’élite de la Nation ». Une déclaration qui fit tousser dans les rangs…

Dépassant le ton feutré de la diplomatie sur le conflit israelo-palestinien, Villepin a pourtant failli se brûler les ailes, lorsqu’il envisagea de débattre avec Tariq Ramadan. Un débat risqué, et déjà tenté par Nicolas Sarkozy en 2003. On trouve mieux pour se démarquer… A moins de chercher à tout prix à récupérer ces voix ?

Encore faudrait-il que ces populations votent… Entre l’abstention et le vote à gauche, il serait étonnant que Villepin « se fasse élire par les banlieues » comme aimerait à le répéter, selon Le Point, Brigitte Girardin à son poulain. D’ailleurs, quelle expérience a Brigitte Girardin du terrain électoral ? Diplomate puis ministre, elle n’a jamais pris part au moindre scrutin, ni à l’organisation interne d’un parti. Si le sang neuf est toujours vivifiant, peut être faut il tout de même rester vigilant, et ne pas jouer avec un feu que l’on ne saurait maîtriser.

Et les conséquences peuvent vite se faire sentir. La frange droite de République Solidaire ne goûte guère la primeur systématiquement donnée à la diversité dans le mouvement politique, sans réelle prime aux compétences. L’affichage, la communication, cette vieille ficelle qui usa Sarkozy.

A trop chercher le bulletin, Dominique de Villepin risque de faire un pari qui l’enferme à gauche, ce avant même que la primaire socialiste ait débuté. Et de réduire dangereusement son espace politique… qui reste, quels que soient ses calculs, à la gauche de Sarkozy, mais à la droite du Modem. Soit sur le terrain de l’UMP, entre Chirac et Juppé. Et sur cette partie de l’électorat, Villepin est très loin de convaincre…

A lui de cesser les effets d’optique, et de se mettre au travail. Avec un vrai projet, qui n’oppose pas les banlieues au reste de la population. Mais qui ose rassembler par et pour la France…

L’affaire Quitterie crucifie le Modem

Le Modem, nouveau parti de François Bayrou, avait promis de faire de la politique autrement, de faire de la place aux jeunes -comme cette jeune femme sur la photo-, d’être un exemple de liberté, blablabla…

Eh oui, c’était un gros gloubiboulga plein de n’importe quoi, de la poudre aux yeux jetés à ceux qui rêvaient d’un autre monde. Et il n’aura pas fallu longtemps pour en trouver l’illustration.

C’est arrivé ces jours ci, lorsque la jeune blogueuse Quitterie Delmas, figure emblématique de la campagne jeune de l’UDF, a été écartée des investitures… Il se murmure que d’autres nanas –Marielle de Sarnez en tête- n’avaient pas envie que la nouvelle icône leur fasse de l’ombre. Et pour cause…

Exit  donc la pourtant légitime Quitterie, mais exit avec la crédibilité du Modem. Quand je vous disais que c’était du bluff…

Quel avenir pour le MD ?

François Bayrou lancera le Mouvement Démocrate demain, jeudi 10 mai, à l’issue du conseil national de l’UDF. Et tentera de transformer l’essai de son score à la présidentielle.

Alors , y aller ou pas ?

A titre personnel, je n’y crois pas. Les députés UDF sont déjà plus d’une vingtaine à avoir rejoint la majorité parlementaire : si tous sont réélus, ils pourront donc former un groupe à l’Assemblée nationale. Gilles de Robien, soutien historique de la majorité présidentielle, aurait toute légitimité à devenir leader de ce courant.

Ou de ce parti. En effet, on entend de plus en plus de voix s’exprimer pour la création d’un parti regroupant ces députés, voire reprendre l’UDF actuelle. Or, si cette hypothèse était avérée, ce serait alors la scission du centre entre UDF et MD.

Resterait-il un espace à François Bayrou ? Pas sûr… Les centristes de gauche qui n’ont pas cru en Ségolène ont tout intérêt à aller donner de la voix dans la énième tentative de reconstruction du PS, après sa troisième présidentielle perdue. Et les centristes de droite ont tout intérêt à travailler avec l’UMP pour espérer peser sur le programme du gouvernement.

Or François Bayrou est en mal de députés, et aura donc du mal à convertir le soutien obtenu à la présidentielle en un poids politique tangible. Aussi, si l’idée de rassemblement et de refondation de la vie politique prônée par François Bayrou était belle, elle n’en reste pas moins utopique, et risque d’être éphémère.