Neuilly : l’UMP jette de l’huile sur le feu

On nous l’avait dit, la crise de Neuilly se résoudrait lors de la commission d’investiture de l’UMP… Las ! L’instance vient de perdre tout son crédit en désignant M. Fromentin comme tête de la liste de soit disant rassemblement qui se présentera à Neuilly.

C’est une très mauvaise idée, et pour plusieurs raisons. Ce choix démontre que :

  • seuls les sondages sont l’opium de l’UMP
  • la méritocratie, c’est-à-dire la récompense du travail bien fait, n’existe que dans la théorie sarkozyste mais surtout pas dans la pratique
  • tuer son rival est bien plus important que proposer un projet

Arnaud Teullé, né à Neuilly, engagé depuis 20 ans sur le terrain, maire adjoint depuis 13 ans,  aura ainsi été assez bon pour qu’on lui confie le soin de reconstituer les troupes à Neuilly et de chauffer la place pour d’autres, mais pas assez pour qu’on lui accorde la tête de liste.

Arnaud Teullé qui, rappelons le, a toujours été un bon petit soldat, discret, fidèle à Nicolas Sarkozy dans les bons comme dans les mauvais moments, se voit aujourd’hui bien mal remercié de son réel engagement.

Quant à Arnaud, qui n’a plus rien à perdre, il ose et se rebelle, en montant sa propre liste. Franchement, on ferait tous pareil à sa place, non ?

L’UMP, à sacrifier ses militants et cadres engagés sur l’autel de la gauche d’abord, puis du centre, puis des dissidents, vient de perdre encore un peu plus en crédibilité en investissant n’importe qui.

Finalement, ne vaut-il pas mieux ne pas avoir été investi par le parti pour l’emporter ?

Un Martinon pour le lunch

Panique en Sarkozie : le fief de Neuilly pourrait être en ballotage à droite. La faute à qui ? La faute à David, parachuté par l’Elysée en tête de liste en octobre dernier, au nez et à la barbe d’Arnaud Teullé.

Accueilli dès le départ aux cris de Martinon, non, non, le pauvre David n’a jamais réussi à se faire un nom. Mal engoncé dans ses costumes cintrés Prada, il n’a pas su serrer les mains et se faire apprécier des bourgeois Neuilléens.

Car si ceux-ci votent à droite, il ne faut pas les prendre pour des veaux qui n’auraient pas leur mot à dire. Et ils veulent un local, un homme du cru, quelqu’un né au village. Pour eux, le candidat légitime, c’était le « petit » Arnaud Teullé.

Malgré le renfort de Jean Sarkozy, fils de, venu prêter main forte à la liste, rien n’aura fait remonter la côte du roi David. Alors il aura été crucifié par un simple mail adressé aux militants, annonçant la création d’une autre liste… avec ses colistiers, mais sans lui.

Désormais roi sans couronne, Martinon a perdu l’estime de la cour élyséenne. Exit, le voyage en Guyane. Restera-t-il porte parole de l’Elysée après l’affront ?

Quoi qu’il advienne, il a perdu cette bataille, et le clan des anti-Cécilia entend bien gagner la guerre qui sévit dans les coulisses du Château. Depuis le 6 mai, pro et anti Cécilia s’affrontent. Si dans un premier temps les pros ont gagné, en évinçant Frédéric Lefebvre, Laurent Solly , Pierre Charron et consorts, les anti tiennent leur revanche, en obtenant la tête de Martinon.

Et la France dans tout ça ?