3615 : The End

France Telecom l’a annoncé : le Minitel cessera d’exister dans quelques mois. Le quoi ? Le Mi-ni-tel.  Une grosse boîte qui n’avait rien d’un mini téléphone. L’ancêtre des smartphones, un terminal avec plein d’applications en version téléphone fixe, qui avait envahi les foyers dans les années 90.

C’était avant l’explosion du taux d’équipement informatique des foyers, et d’internet. De fait, le Minitel a longtemps servi en France à combler la fracture numérique en offrant un service télématique aux français n’ayant pas d’ordinateur : consultations de comptes bancaires, réservation de billets d’avion, horaires de train… Autant de services accessibles à partir de ce simple boîtier, véritable fierté nationale.

Pour notre génération -celle qui a vu naître le Be-bop et pour qui Orange a un jour été Itinéris- le Minitel fut un outil utile. Voire indispensable. On en retiendra le bruit du modem qui se connecte.  Les lignes qui mettaient un temps fou à s’afficher. L’annuaire et la météo. Les pubs pour les services de cul. Les engueulades des parents si tu osais jouer en ligne, à un tarif prohibitif. D’ailleurs chaque fois que tes parents te prenaient en flag –parce que le téléphone était occupé- tu prenais ton air le plus angélique pour prétendre faire une recherche sur l’annuaire. Car se connecter coûtait un bras. Pour limiter la facture, tu déconnectais la prise téléphonique sans appuyer sur la touche Connexion/Fin une fois atteinte la page qui correspondait à la recherche effectuée. Petit malin…

Avec le Minitel, tu as aussi eu des angoisses. Comme toute une génération de bacheliers, tu te souviendras à jamais du 3614 RAVEL. Cette véritable plaie qui gérait alors les inscriptions dans l’enseignement supérieur. Enfin, si tu arrivais à te connecter. Et à saisir –à deux doigts- tes choix d’orientation avant la date limite. Sans être bien certain qu’ils aient été pris en compte. Avant de t’occuper de ceux de tes copains parce-que-toi-tu-avais-un-minitel. Re-belote le jour des résultats : cette fois, ce sont tes parents qui ont passé des pages et des pages pur voir ton nom s’afficher sur l’écran.

Et puis un jour tu l’as abandonné. Tu as eu un ordi. Tu as pris un abonnement internet. Tu as eu ton premier portable. Tu as désormais un smartphone. Ton vieux boîtier est depuis longtemps remisé au grenier. Mais 800 000 utilisateurs persistaient à faire de la résistance, en dépit de la raréfaction des services, l’outil étant peu à peu délaissé à mesure qu’internet envahissait à son tour les foyers. Aussi, après 30 ans de bons et (pas toujours) loyaux services télématiques, le Minitel tirera pour de bon sa révérence le 30 juin prochain. Fin de connexion.

Masson 0 – Clémentine 1

Cette semaine, nous avons eu droit à une nouvelle sortie de Jean-Louis Masson, sénateur Non Inscrit, sur les nouvelles technologies, et à la découverte de l’Ipad par une petite fille de 20 mois. Deux faces d’une même médaille : les nouvelles technologies. Alors, qui du sénateur ou du bébé remportera ce duel ?

Non content de vouloir fliquer les blogueurs et de mettre fin à l’anonymat sur internet –alors que lui même, par le passé, pratiqua le tract anonyme -, Jean-Louis Masson explique ne rien connaître de ces nouvelles technologies qu’il se permet de critiquer. Edifiant.

Si Masson n’est pas crédible sur le sujet, il y en a une qui maîtrise…Clémentine, 20 mois ! Déjà habituée à l’Iphone de son papa, cette petite choupette a découvert l’Ipad, sous la caméra de ses parents. Etonnant !

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