Un big mac, pour Gignac, un Beckham pour Paname !

BeckhamBeckham, c’est le roi du coup franc. Enfin si l’on excepte Andrea Pirlo qui lui, est le dieu du coup franc et du foot tout court. Mais Beckham, c’est un grand. Bon certes, il a 37 ans. Il vieillit. Il ne jouera pas beaucoup. Et il arrive juste pour 5 mois. Pourquoi ?

Un choix qui ne doit rien au hasard

S-T-R-A-T-E-G-I-E.

L’arrivée de David Beckham n’est pas un choix sportif. A l’heure où j’écris ce texte, une émission de foot fait un débat sur le jeu de Beckham. Totalement hors sujet. On s’en foot. C’est pas le but. On ne met pas plus d’un an à convaincre un joueur et à organiser sa venue quand il a 37 ans. Ils ont du yaourt dans le cerveau, ceux qui pensent ça ? Soyons sérieux…

Le vrai coup réalisé par le PSG, c’est un coup politico-économique. Beckham qui signe au PSG, c’est la poursuite du fameux projet du club lancé depuis maintenant 18 mois par QSI. L’idée, c’est de faire du PSG une marque reconnue dans le monde entier, qui serve plusieurs objectifs.

1 – De nouvelles ressources

Beckham, c’est une icône. Autrement dit, une image. Pour ceux qui vivraient depuis 15 ans dans une grotte, c’est M.Posh. Le mari de Victoria Beckham. Le Spice Boy. La fashion week. Les Beckham, c’est une marque ultra glamour à ceci prêt que deux de leurs marmots portent le maillot de l’OM, ce qui n’est pas glamour. A ce faux pas près, la marque Beckham, c’est la classe. Même en slip. Et ça fait vendre. Si en plus on ajoute que le gendre parfait a un comportement irréprochable…

Donc pour le PSG, la venue de David Beckham, c’est un coup marketing énorme. Evidemment, il va vendre des maillots. Plus qu’Ibrahimovic ou Thiago Silva. Il va peut être même permettre de vendre les places hors de prix sur la fin de saison. Mais même ça, même à l’international, c’est peanuts et uniquement la partie émergée de l’iceberg.

Il y a également la vente des droits TV, une ressource non négligeable pour les clubs. Bien sûr certains droits sont déjà négociés. Mais il existe des territoires encore vierges qui peuvent être conquis rapidement, notamment en Asie, un marché sur lequel Beckham est porteur et le PSG peu connu. A l’heure de l’instauration du fair-play financier, tout ceci n’a absolument rien d’anodin…

2 – Développer un club compétitif au niveau européen

En ce sens, l’arrivée de Beckham s’inscrit dans la logique du recrutement initié depuis le départ par le club et son accélération depuis un an avec l’arrivée de Carlo Ancelotti, d’internationaux en masse (ce qui n’est pas sans poser de problèmes de récupération au club, voir le récent refus de cette connasse de LFP de reporter le match PSG-Bastia du 8 février demandé par le club en raison de la sélection d’un grand nombre des joueurs du PSG dans leurs équipes nationales respectives le 6 février), et les recrutements à l’été de Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, et Lucas.

C’est la poursuite de la stratégie des dominos. Qui croit encore que le recrutement de Maxwell en janvier dernier n’était pas un premier jalon dans le recrutement de son pote Ibrahimovic cet été ? Le recrutement d’une star comme Beckham prépare évidemment l’arrivée de futurs très grands noms du foot et l’on pense évidemment à Cristiano Ronaldo ou José Mourinho : Paris devient attractif. Utile, quand on veut rapidement être compétitif en Ligue des Champions, puis remporter la coupe aux grandes oreilles.

Et je dis bien Paris car tout le travail de QSI, c’est d’associer l’image de la ville lumière à celle du PSG. Ou comment le PSG a redoré son blason en éradiquant l’association PSG/violence, au prix du sacrifice des supporters faute d’avoir su distinguer les supporters des hooligans, pour en faire un club hype et glamour, sans pour autant sacrifier l’aspect sportif.

La stratégie est si claire qu’on se demande encore pourquoi le club n’a pas encore eu l’idée de mettre en avant le mythique Ville Lumière, que les supporters, seul hymne parisien reconnu des supporters. Par ignorance de l’existence même du chant ?

3 – Positionner le Qatar pour la Coupe du monde de 2022

Dans la stratégie du Qatar, le PSG est central. Ce petit pays du Golfe ne brille pas par sa légitimité pour organiser la coupe du monde de 2022, ni par l’intérêt de son championnat. Pour le Qatar, il faut donc briller ailleurs. Démontrer sa légitimité foot. Peser dans la planète du ballon rond.

Pour ça, le Qatar s’est offert un club, pour en faire une vitrine. Depuis, rien n’est laissé au hasard. Il faut briller vite et bien, pour que la Prince ne passe pas pour un con. A n’importe quel prix. Ou presque. Et dès demain, tous les journaux évoqueront la venue de Beckham à Paris et l’associeront au PSG.

Et naturellement, derrière la Coupe du Monde de 2022, c’est le positionnement géopolitique du Qatar qui est en jeu. Ce petit Etat a besoin de s’installer sur la scène internationale et de préparer l’après, quand les ressources énergétiques auront été épuisées.

Et la ligue 1 dans tout ça ?

Hélas, tout le monde n’aura pas compris tout ça. J’ai vu le directeur de l’union des clubs de football professionnels dire ce soir sur Itélé, dans 20h Foot, que, je cite, « La venue de Beckham démontrait l’attractivité de la Ligue 1 ». Après m’être étouffé de rire, j’ai pleuré à chaudes larmes devant l’incompétence manifeste de ce garçon et de nos instances en général, qui ont du mal à comprendre que pour un PSG qui brille de mille feux, les autres clubs de Ligue 1 rament, à l’heure où ce mercato a vu de nombreux talents français quitter le territoire.

La faute aux manque de moyens des clubs pour les recruter –et j’en profite pour rappeler que lorsque le PSG a voulu acheter des joueurs français, les clubs français n’ont pas voulu les lui vendre (Capoue, Belhanda, …) mais aussi au incertitudes quant au durcissement éventuel de la fiscalité qui pourrait toucher les joueurs. En effet, un jour on annonce une taxe crampons, un jour on annonce qu’elle est enterrée…

D’ailleurs, le PSG s’est offert une jolie cerise sur le gâteau, en réalisant un véritable coup de maître : l’annonce du salaire de Bekcham reversé à des œuvres de caritatives pour des enfants. Ou comment dynamiter dans l’œuf les éventuelles polémiques sur le PSG et l’argent… Politiquement, le PSG ne laisse plus rien au hasard. Et ne vous en faites pas, Beckham aura toujours ses contrats pub, qui pourraient même augmenter.

Concrètement, la ligue 1 n’ira pas mieux avec Beckham. Elle n’ira pas moins bien. Mais elle ne va pas bien. Le fossé entre le PSG et les autres clubs se creuse encore un peu plus. Mais personne ne semble en prendre conscience du côté des instances du foot français, qui se font réélire à plus de 80%, mais ne savent toujours pas raisonner en fonction du foot d’aujourd’hui et de ses implications économiques.

Pourtant, l’arrêt Bosnan, origine des profondes mutations que subissent les clubs, date tout de même de plus de 20 ans. Mais ils vivent dans le passé sans avoir su comprendre les nouveaux enjeux. Alors, les clubs rament. Triste, mais c’est une réalité.

Parmi les prochains sujets, il y aurait pourtant à parler du cas de Monaco, qui va revenir en Ligue 1, et qui bénéficie d’une fiscalité de nature à fausser la concurrence. D’ailleurs c’est déjà le cas en Ligue 2 mais la LFP s’en fout. Dans les trois ans qui viennent, les clubs qui s’en sortiront seront ceux qui pourront diversifier et augmenter leurs recettes. Autrement dit, ceux qui feront entrer des investisseurs… qui seront eux, attirés par un environnement local favorable et un stade de bonne qualité.

Le stade, c’est d’ailleurs le prochain gros dossier dans la stratégie du PSG et là encore, il peut y avoir de sacrées surprises. Ca n’est pas du tout un hasard si le PSG ne fait que les travaux minimum au Parc des Princes pour l’Euro. Il sera bien temps après de décider de tout refaire ou de faire ailleurs…

Et la mairie de Paris a tellement mal joué dans ses relations avec le club -qui aujourd’hui est bien plus fort politiquement- et ses tergiversations de princesse, qu’elle a perdu beaucoup de terrain dans les éventuelles négociations à venir. D’autant que QSI peut très bien –par exemple- décider d’acheter du foncier privé en plein Paris. Ne me dites pas que c’est impossible, rien ne l’est ! La politique, encore… un point essentiel qu’a su intégrer QSI.

Leonardo, l’arbitrage, le foot français….

Je suis supportrice parisienne, mais sur le dossier Leonardo, je ne réagis pas en tant que parisienne.

Comme je l’ai dit dans l’After sur RMC ce soir, les problèmes que nous évoquons dépassent largement le cadre de Paris et même de l’arbitrage. Et je pense que ce procès est dirigé sur le mauvais accusé.

En ce qui concerne l’arbitrage, chaque week-end il y a des erreurs, qui nous semblent de plus en plus grossière. Le sont-elles vraiment ? Je n’ai pas de stats, mais quoi qu’il arrive, il y a une plus grande exigence de tous les acteurs du foot –et pas seulement des supporters- pour avoir un meilleur arbitrage. A voir comment améliorer ça, pour tout le monde.

Ce qui me choque, c’est la convocation de Leonardo devant le Conseil National de l’Ethique. Avoir dit que les arbitres n’étaient pas professionnels, cela relève vraiment de l’éthique ? Le foot français voudrait-ils nous imposer une certaine pensée unique ? Une omerta ? Et si il dit la même chose dans un dîner parisien, on le convoque ? C’est n’importe quoi, cette petite crise d’autoritarisme qui traduit une chose : c’est la panique de tout ce petit monde.

Il serait temps que les instances du foot cessent de taper sur les autres, et regardent la poutre qu’elles ont dans l’œil. On ne va pas se mentir, le foot français va mal.

Les instances du foot ont tiré à hue et à dia sur les joueurs (pendant l’Euro, sur les espoirs), sur les entraîneurs, sur les sélectionneurs, sur les arbitres, et maintenant sur les directeurs sportifs. Les seuls qui manquent dans la liste, ce sont les deux guignols qui dirigent le foot français.

Aujourd’hui, Je leur adresse un carton rouge et je m’explique.

Quelle est la réalité du foot français ?

En effet, le foot a des problèmes plus urgent, comme la taxe à 75% qui pourrait toucher ¼ des joueurs de la L1 –et donc grever les budgets- sans parler qu’il faudra tenir compte du fair-play financier. Ca, c’est la logique économique auquel le foot est confronté. Mais non, on préfère s’occuper de Leonardo. C’est sûr, c’est vachement important.

Sauf que pendant ce temps, hormis Paris, quasiment tous les clubs sont à vendre ou en recherche de financement. Et que fait-on ? On méprise les investisseurs étrangers, on s’en prend systématiquement à eux, on les humilie. On donne des leçons alors qu’on n’a aucun bilan bref, on fait nos coqs alors qu’on n’a plus de plumes !

Que Thiriez et ses copains apprennent un peu l’économie : ça n’est pas en France qu’on va trouver les capitaux capables de rendre un club compétitifs en Ligue 1 voir au niveau européen.

Donc on a deux solutions :

  • Soit les instances continuent de se replier sur elles-mêmes, seule possibilité d’avoir encore des votes pour se faire réélire ad vitam eternam entre gens qui dirigent le foot depuis Mathusalem, et on peut dire adieu à un l’investissement et donc au football compétitif. Il faudra donc s’occuper sérieusement de tout le reste (formation, arbitrage, ..).
  •  Soit elles s’ouvrent un peu et comprennent que de toutes façons ça ne se passera pas comme ça: dès cette saison peut être, et à tout casser dans les trois prochaines, il y aura de nouveaux petits PSG, avec des arrivées de capitaux parce que la survie des clubs en dépend. Et donc, l’impact du foot français dans le monde.

Je donne un carton rouge, c’est une exclusion temporaire, mais attention : l’économie du foot pourrait finir par les sanctionner d’un retrait de licence. On sait qui vote, à eux d’anticiper que les temps changent…

Réécouter mon intervention dans l’After Foot sur RMC ce soir

Etre ou ne pas être… supporter parisien

20 minutes s’est fait l’écho des supporters du PSG, désoeuvrés que le club n’organise pas de déplacement pour le match de Ligue des Champions de demain à Zagreb.

L’article est plutôt intéressant, et Fabien (dont le prénom a été modifié) exprime une position ressentie par pas mal d’amoureux de l’équipe… jusqu’au faux pas : «Je ne vais pas partager ma tribune avec des mecs qui sont supporters depuis deux ans et qui crachaient sur le club quand il jouait le maintien…».

Voilà. Fabien tombe dans la caricature. Comme pour de nombreux « supporters », tous ceux qui n’ont pas pris leur abonnement avant eux –oui, pour eux, tu ne peux supporter le PSG qu’en étant abonné, et en virage s’il te plait- sont des sous merdes indignes de se revendiquer supporter du club.

C’est là que je ne suis pas d’accord.

De quel droit Fabien se permet-il d’associer les nouveaux supporters à ceux qui crachaient sur le PSG quand il jouait le maintien ? J’aimerais bien savoir ce que faisait Fabien en 1985, quand on a fini 13ème et qu’on s’est fait ltaper en coupe d’Europe ? Fabien peut peut-être me montrer son abonnement des années Borelli ?

Parce qu’à force de jouer aux concours de bites entre supporters-du-PSG-plus-légitimes-que-le-voisin, on finit par se heurter à la question de l’âge : il y a des gens qui sont supporters depuis 2 ans et qui avant étaient trop jeunes pour avoir pu cracher sur le PSG quand il jouait le maintien.

Ca a commencé à franchement devenir difficile à la fin des années Canal, lors de la saison 2005-2006, où l’on finit 9ème. Avec l’arrivée de Colony Capital, les difficultés s’enchaînent : les saisons délicates récentes restent 2006-2007, où on finit à la 15ème place, 2007-2008, où on finit à la 16ème place, et dans une moindre mesure 2009-2010 où l’on termine à la 13ème place après l’accalmie de la saison précédente.

C’est probablement à cette période que fait référence Fabien. Et je le comprends. On a mangé notre pain noir. Et alors, il pense qu’il a été le premier ? Désolé, mais je reviens à mon 1985. Et puis tant qu’à faire, parlons des années de milieu de tableau en championnat à la fin des années 90, parfois masquées par les succès en coupes. Là aussi c’était chaud. Quand j’étais à l’école primaire, en 1985, on s’est bien foutu de ma gueule. EH OUAIS.

Ensuite, pourquoi partir du principe que les nouveaux supporters crachaient auparavant sur le PSG ? Mais de quel droit ? Celui de tenter de se trouver une justification qui ne convainc personne ?

J’ai tenté de débattre de ce sujet sur Twitter, et les réponses de certains de ces « supporters » ont été édifiantes. Attention, ils ne sont représentatifs que d’eux-mêmes, mais en aucun cas de la mouvance « ultras » ou de la famille PSG. Décryptage.

La sécurité, ce sujet tabou

L’argument de la sécurité est rejeté en bloc, avec l’explication suivante : « tu n’y étais pas, tu te bases sur les médias (ces salauds) alors t’as rien à dire, y’avait pas de problème de sécurité, la preuve y’a toujours eu des enfants au stade ».

Des enfants ? En plein virage ? Dans les années chaudes ? Je crois qu’ils réécrivent un peu l’histoire, nos amis « supporters »… parce que sur les images magnifiques des tribunes pleines de fumis, je n’ai pas vu beaucoup de bouts de chou. Certes en latéral… mais en latéral, c’est le mal, non ? Surtout que moi je n’avais pas les moyens d’y aller, en latéral. On parle donc bien des virages.

Pourquoi occulter que certains ne venaient pas au stade auparavant ? Certes, ça ne fait pas plaisir aux supporters, mais pourquoi nier que certains ne venaient pas avant pour des raisons de sécurité ?

Oui, il y a toujours eu des familles, des femmes, des enfants au stade. Mais pas forcément en plein virage (la seule place revendiquée comme véritablement valable par ces supporters, car ils crachent aussi sur ceux qui osent aller en latéral).

Pourquoi nier les affrontements qui existaient entre Boulogne et Auteuil ?
Pourquoi nier que cette image –réelle ou supposée- ait pu faire fuir une partie du public, désireux de voir un match de foot en toute tranquillité ?

Je n’y étais pas. Certes. Mais pourquoi ? J’ai 38 ans. Je soutiens le PSG ardemment depuis mes 8 ans. Finale de coupe de France face à St Etienne. Mes larmes quand les parents ont ramené à la maison un cadeau pour moi : mon premier maillot de foot. C’était St Etienne. Jamais autant pleuré. Alors la passion PSG… Je n’ai rien à prouver à personne.

Et si je n’allais pas au stade, j’ai mes raisons. D’abord, j’ai grandi avec le drame du Heysel. A l’époque où l’on regardait le foot en direct sur les chaînes hertziennes. Dès lors pour mes parents, pas question que j’aille au stade. Et encore moins en virage. Jusqu’à pouvoir avoir mon premier CDI, c’était donc totalement exclu.

Autre raison, plus dramatique, mais néanmoins essentielle pour comprendre. Jeune femme, j’ai été agressée 5 fois. Dont une fois bien plus violemment que les autres. Ca m’a rendue peut être trop craintive aux yeux de ces supporters-là. Mais désolé, j’ai très longtemps évité tous les endroits définis comme un peu chauds, que cette définition ait été à tort ou à raison. Principe de précaution.

Lorsque le Plan Leproux a nettoyé les tribunes, j’ai assez vite compris que c’était une décision très dure, qui touchait bien au-delà des personnes concernées. Mais j’ai mis les pieds au stade. Et vécu mon rêve, celui de voir jouer mon équipe. Je ne dis pas pour autant que le Plan Leproux était la solution. D’ailleurs, j’aurais probablement fini par aller au Parc en latéral, accompagnée, sans le Plan Leproux. Mais le latéral, c’est le mal hein ? Pas le vrai Parc des Princes ?

Reste que la mythologie des échauffourées en virage, et les propos d’anciens abonnés de ces tribunes que je connais, font que jamais je n’y aurais mis les pieds de ce temps-là. Traitez-moi de chochotte si vous voulez. Que celui qui juge ça vive ce que j’ai vécu et on en reparlera. Personne n’a le droit de juger.

Cette réaction épidermique démontre en tout cas que le sujet est éminemment sensible. Les supporters refusent de voir en face une partie du passé –il y a tout de même eu un mort, les arrestations plus ou moins valables étaient régulières, comme les bastons- et pour cause : ils ne veulent plus du tout être associés à ce passé. Est-ce pour autant probant de nier qu’il a pu rebuter une partie du public ?

Un gigantesque « concours de bites »

Attention si l’on veut se définir « supporter » du PSG, il faut songer à dérouler son pédigrée sur 12 générations. Enfin un peu moins, le PSG datant de 1970.

Comme c’est récent, il conviendra de compenser, en veillant à afficher un nombre important de déplacements au compteur, sans oublier de tenir compte de la distance kilométrique. Plus tu alignes les miles, plus tu grimpes dans la pseudo hiérarchie ! Aujourd’hui y’en a un qui, dans la discussion, a pissé jusqu’à 1800 kms. Qui dit mieux ? Allez, on peut mieux faire !

Que tu puisses avoir un boulot qui ne te permette pas de prendre des jours pour aller au bout de l’Europe ou que tu n’aies pas les moyens n’a pas l’air d’être un argument. T’es juste pas un vrai. Et tant pis si t’as juste vibré devant ta télé.

Ainsi, si je reprends mon exemple, mon ancienneté de supportrice depuis 30 ans ne vaut rien sur le cours du supporter, parce que je n’ai mis les pieds au Parc des Princes qu’en 2009. Shame on me. Forcément, en tant que fille, je n’ai pas de service trois pièces. Damnit.

J’ai pleuré  quand on m’a offert le maillot de St Etienne en hurlant qu’on me voulait du mal -j’ai même trépignée et je me suis même roulée par terre en serrant mes petits poings musclés pendant que le frangin récupérait le maillot des Verts (qui pour moi, se limitaient à pisser en l’air)- j’étais amoureuse de Joël Bats et de Safet Susic, mais des gars qui n’étaient même pas nés m’expliquent que si je ne suis pas allée pogoter en virage, je ne suis pas une vraie supportrice. Euh, ça fait de plus en plus secte, là…

Et c’est bien là le plus surprenant : ces « supporters » estiment qu’on ne peut se prétendre supporter si l’on ne va pas au stade, je cite : « Comment on peut supporter une équipe derrière son poste de télé ???? Putain de football moderne de merde ».

Déjà football moderne… j’ai découvert le foot lors de la coupe du monde de 1978 en Argentine, inutile de dire que du haut de mes 4 ans j’étais devant ma télé…. C’était y’a quand même 34 ans. L’âge de Gigi Buffon. Et le type qui me dit ça est né en 1989. LOL.

Un supporter d’une autre équipe, qui s’en étonnait, s’est vu traiter de « tocard », avec une mention l’enjoignant de supporter SA ville. WTF ?

De quel droit ces « supporters » décident-ils de quelle équipe on doit supporter ? Si tu habites dans une ville sans club, t’as pas le droit d’aimer le foot ? Si tu es né à Paris, mais que tu as dû déménager à Evian pour ton job, t’es obligé de supporter Evian Thonon Gaillard ? Sérieux ? Nan parce que si tu habites Evian, tu vas avoir du mal à monter tous les 15 jours à la capitale…

Finalement, en 2h de « discussion », ces « supporters » n’ont jamais parlé ballon, système de jeu, composition de l’équipe. Ils se sont juste bornés juste à faire un concours de bites sur celui qui est le plus ci ou ça (abonné de plus plus longtemps, allé dans un plus grand nombre de déplacements, bref, tout ce qui à ses yeux représentent la passion parisienne, à LEURS yeux), en voulant en plus imposer aux autres leur manière de vivre cette passion.

Ce qui m’étonne, en tout cas, dans ces réactions, c’est de voir à quel point ces supporters là sont arc boutés sur des principes qui en deviennent quasi sectaires. Pourtant, si les « vrais supporters » sont si nombreux que ça à représenter le Parc des Princes, pourquoi sont-ils si peu nombreux dans les manifestations qu’ils organisent pour revendiquer ?

Et après ils s’étonnent de ne pas être écoutés par la direction… C’est pourtant simple de comprendre pourquoi : pas de représentativité, pas de poids, pas d’écoute. Basta. Et tout le monde y perd, à commencer par l’identité du PSG. Malin…

 

Paris multiple

Pourquoi ne pas tout simplement accepter que le public du PSG est protéiforme ?
Qu’il n’y a pas un type de supporter, mais des types de supporters ?
Qu’il n’y a pas un type de spectateurs au Parc des Princes, mais de multiples catégories ?
Finalement, le PSG, c’est un gigantesque jeu des 7 familles.

Alors oui, il y a la famille Ultra. Elle a son importance. C’est elle qui met l’ambiance, lorsqu’elle veut bien venir encourager son équipe. Et tout le monde (à de rares exceptions près qu’il ne faut pas nier) reconnaît l’importance des ultras, et comprend pourquoi, ultra ou pas, les abonnés ont été frustrés lorsqu’ils ont été virés du Parc par le Plan Leproux.

Mais il y a d’autres familles qui coexistent, que ce soit au sein des supporters –non, supporter ne signifie pas aller au stade- ou même au sein du Parc des Princes. Qu’on arrête de me faire croire que les gamins qui viennent au Parc sont des ultras. Qu’on arrête aussi de penser que le Parc se limite aux deux virages et que les latéraux ne viennent pas encourager leur équipe.

Qu’on arrête de vouloir uniformiser à tout prix le supporter du PSG, et qu’on le laisse vivre sa passion, au degré qu’il entend, aux moyens financiers qu’il peut mettre, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit, et surtout pas des gens qui s’inventent une petite mythologie perso juste pour se sentir exister.

Au contraire, on devrait se féliciter de voir le public s’élargir. De voir les yeux des enfants briller de nouveau en rouge et bleu. De voir les familles revenir, la proportion de femmes augmenter, et même un public moins fan revenir au stade.

Car c’est une histoire de ballon avant tout. Et ça ne me choque pas de voir des gens qui ne sont pas ultra spécialistes du PSG avoir envie de voir un match. Tout simplement parce que dans le monde, il y a des équipes que je connais bien moins que le PSG, et que j’aimerais aller voir jouer. Pour le plaisir du ballon rond.

Dernier point, lorsqu’on se définit supporter, on ne siffle pas son équipe. Or j’ai vu des soit disant « supporters historiques » -mais vous avez compris que c’est une étiquette que n’importe qui se colle pour un peu qu’il ait un abo en virage- siffler les joueurs.

Que ceux qui font ça ne me parlent pas de soutien pendant qu’on jouait le maintien… parce que le soutien, c’est tout le temps. Y compris par beau temps. La critique est permise, reconnaître quand on ne joue pas bien est même souhaitable, mais siffler son équipe, c’est d’une rare violence que je ne cautionne pas.

Alors vous, membres de la grande famille du PSG, faites votre introspection. Réfléchissez un peu sur ce que vous dites, et vous verrez rapidement que vous ne pouvez pas indéfiniment imposer des critères de supporters, dont d’ailleurs personne ne vous reconnaît aucune légitimité pour les déterminer.

Vous êtes ultras ? Très bien. Merci pour ce que vous faites.
Vous êtes abonnés depuis des lustres ? Très bien, merci pour ce que vous faites.
Vous êtes spécialistes du jeu ? Très bien.
Vous aimez le PSG ? Bravo, nous sommes frères.

Mais arrêtez de taper verbalement sur votre voisin parce qu’il n’a pas exactement la même manière que vous de vivre en rouge et bleu. Cessez votre trip de maman étouffante, on en a déjà une… Et ouvrez un peu votre esprit.

Soyez fiers qu’ensemble on vibre pour Paris.
Revenons à ce qui nous unit.
EN ROUGE ET BLEU ALLEZ !

Sirigu, faut pas le faire biiiiip !

On avait vu arriver au PSG un Sirigu discret, se fondant dans la masse malgré son mètre 92, déconneur dans le vestiaire, assez timoré en dehors du groupe, et toujours accessible pour les supporters ou la presse… et dans un français impeccable, s’il vous plait. Un bon client en somme.

Et puis, le 4 février dernier, à la mi-temps du match contre Evian, on l’a vu s’énerver pour la première fois. C’était face à un journaliste de Canal +, qui évoquait le classement de Montpellier. L’italien l’avait renvoyé dans ses 16 mètres sans ménagement, en répondant clairement : « Je m’en fous de Montpellier », avant de filer dans le vestiaire en hurlant quelques grossièretés dans sa langue natale. Cette réaction très cash avait surpris, de la part d’un joueur connu pour sa sympathie.

La semaine dernière, après le match perdu à Nancy, Salvatore Sirigu avait déjà repris les journalistes sur leur pessimisme, en leur demandant si à la place d’un joueur du PSG, ils se jetteraient du haut du toit du stade.

Hier, à l’issue du Clasico, remporté 2-1 par Paris, le portier parisien n’a pas laissé passer les critiques de l’Equipe, un peu trop acerbes à son goût, montrant une nouvelle fois qu’il sait protéger ses cages, mais aussi son équipe. Ainsi, lorsque les journalistes lui ont demandé si les parisiens en faisaient assez pour remporter le titre de champion, l’international italien n’a pas mâché ses mots : « On doit faire quoi en plus ? Il ne faut pas oublier qu’il y a des adversaires aussi. Ce n’est pas un jeu à 11 contre 0. »

Pour le portier parisien, qui a été de l’autre côté en Série A avec Palerme, et se souvient des gros matchs contre l’Inter ou le Milan AC, il reste naturel que les équipes aient envie de réaliser un score face aux premiers du classement : « Des difficultés, il y en a toujours. Surtout quand tu es une équipe comme le PSG car toutes les autres, quand elles jouent contre toi, ont quelque chose en plus au niveau mental. C’est normal, on est l’équipe la plus médiatique de France. Chaque équipe veut gagner contre nous, quel que soit son classement. C’est stimulant pour les autres. »

Reste que l’Equipe a estimé que le PSG avait beaucoup subi. Alors qu’elle lui demandait si c’était un choix d’avoir laissé l’OM venir, l’international italien a fait part de son désaccord dans l’analyse du match, trop terre à terre à son goût, et livré la sienne : « Vous avez vu de quelle minute à quelle minute ? Je m’étonne que vous parliez comme ça. Moi, je trouve qu’on a joué vraiment très bien. Après, on a quand même joué contre Marseille. Il y avait deux équipes qui ont joué pour attaquer. C’est donc normal de défendre à un moment. »

Très à l’aise en français, l’italien s’est même permis de faire un peu d’ironie : « Maintenant, je ne crois pas que Marseille ait attaqué 90 minutes non plus. » avant de refaire le match pour la presse : « Au niveau du jeu, on était à égalité. Paris et Marseille ont bien joué tous les deux. C’était un beau match. Après, on a mis quelque chose en plus pour gagner. »

Et pour Sirigu, quel est ce petit plus ? « C’est l’envie de gagner. On l’a déjà vu dans d’autres matches que l’on a rattrapés à la dernière minute. Aujourd’hui, on a marqué deux minutes après leur égalisation mais surtout, on a joué pendant tout le match. »

Titillé par la presse sur cette envie qui pourrait ne pas être présente à tous les matchs, Salvatore Sirigu a une fois de plus fait la démonstration de sa grande classe, assumant très honnêtement les deux buts pris à Nancy : « L’envie est toujours présente ! A Nancy (2-1), moi je fais deux conneries (sic) et on a perdu. C’est tout. »

Avant de bien mettre les points sur les i : « Vous devez comprendre qu’au foot, cela fonctionne par périodes aussi. Si vous ne comprenez pas ça, on ne peut pas parler ensemble. » Voilà qui est clair et net ! On attend désormais avec une certaine impatience que le portier parisien remette Dugarry à sa place…

PSG Academy… des neuf ?

Au commencement il y avait Go West, et c’était déjà un problème.

Comme de nombreux clubs, le PSG avait fini, à un moment donné, à tomber dans la facilité en reprenant le soi-disant entraînant tube des Pet Shop Boys pour en dégager un petit refrain facile à retenir : « Allez, Paris  Saint-Germain ».

Ca s’était corsé l’an dernier quand dévoré par le dieu marketing en cette année des 40 ans du PSG, le club avait poussé le vice jusqu’à demander aux supporters d’écrire des paroles sur ce morceau, afin de créer l’hymne du PSG. Supporters et écrire dans la même phrase, c’était déjà de trop. Depuis quand les footeux savent-ils écrire ? C’est donc un auteur –mais supporter du PSG- qui a été dépêché dans l’urgence pour scribouiller fissa quatre couplets, en cochant bien les cases du Bingo PSG : ici c’est Paris, Paris est magique, le Parc, la tour Eiffel…

Malgré les hurlements des supporters, pour qui le seul hymne qui vaille reste Ville Lumière, le service marketing du PSG a encore frappé. Toujours plus haut, toujours plus fort, il nous a ressorti une nouvelle fois Go West du chapeau à grand renfort de clavier Bontempi made in années 80’s -ce qui mérite déjà l’échafaud…- en le faisant chanter par les joueurs. Toujours cette vieille rengaine sur ce qu’est l’identité du club. Ou comment la travestir ? WTF ?!?!

Toi Footix qui vibre encore sur « Allez les bleus » by Johnny « Optic 2000 » Halliday, tu n’as pas fini de bander. Cette fois, tu pourras voir le PSG collection 2011-2012 se livrer à une prestation… euh… bon. Chacun jugera. Encore que ne nous moquons pas, ils pourraient finir en tête du Top 50… dans l’After ? Ce qui chacun le sait, n’a jamais été un gage de qualité.

Le clip donne toutefois l’occasion de voir le PSG Comedy Club en action et la bonne cohésion du groupe en dehors des terrains. Sirigu qui secoue le coca –on aurait toutefois aimé savoir qui l’a pris dans la tronche en ouvrant la bouteille-, Douchez et Jallet qui font la chenille –après la bande à Basile, la bande à Pastore- et le meilleur du pire, le rire de Sherrer Maxwell. Avec en sus l’info Bonux : Jérémy Ménez sait lire. Ou alors, il a une très bonne mémoire. Difficile de trancher.

Histoire que ce morceau vous rentre bien dans la tête, et tant pis si vos oreilles saignent, cette nouvelle version de l’hymne, dont le clip a été montré en avant-première lors du match de coupe de France 0L-PSG, sera désormais diffusée avant chaque rencontre au Parc. Pour le meilleur… et pour le rire !