Etre ou ne pas être… supporter parisien

20 minutes s’est fait l’écho des supporters du PSG, désoeuvrés que le club n’organise pas de déplacement pour le match de Ligue des Champions de demain à Zagreb.

L’article est plutôt intéressant, et Fabien (dont le prénom a été modifié) exprime une position ressentie par pas mal d’amoureux de l’équipe… jusqu’au faux pas : «Je ne vais pas partager ma tribune avec des mecs qui sont supporters depuis deux ans et qui crachaient sur le club quand il jouait le maintien…».

Voilà. Fabien tombe dans la caricature. Comme pour de nombreux « supporters », tous ceux qui n’ont pas pris leur abonnement avant eux –oui, pour eux, tu ne peux supporter le PSG qu’en étant abonné, et en virage s’il te plait- sont des sous merdes indignes de se revendiquer supporter du club.

C’est là que je ne suis pas d’accord.

De quel droit Fabien se permet-il d’associer les nouveaux supporters à ceux qui crachaient sur le PSG quand il jouait le maintien ? J’aimerais bien savoir ce que faisait Fabien en 1985, quand on a fini 13ème et qu’on s’est fait ltaper en coupe d’Europe ? Fabien peut peut-être me montrer son abonnement des années Borelli ?

Parce qu’à force de jouer aux concours de bites entre supporters-du-PSG-plus-légitimes-que-le-voisin, on finit par se heurter à la question de l’âge : il y a des gens qui sont supporters depuis 2 ans et qui avant étaient trop jeunes pour avoir pu cracher sur le PSG quand il jouait le maintien.

Ca a commencé à franchement devenir difficile à la fin des années Canal, lors de la saison 2005-2006, où l’on finit 9ème. Avec l’arrivée de Colony Capital, les difficultés s’enchaînent : les saisons délicates récentes restent 2006-2007, où on finit à la 15ème place, 2007-2008, où on finit à la 16ème place, et dans une moindre mesure 2009-2010 où l’on termine à la 13ème place après l’accalmie de la saison précédente.

C’est probablement à cette période que fait référence Fabien. Et je le comprends. On a mangé notre pain noir. Et alors, il pense qu’il a été le premier ? Désolé, mais je reviens à mon 1985. Et puis tant qu’à faire, parlons des années de milieu de tableau en championnat à la fin des années 90, parfois masquées par les succès en coupes. Là aussi c’était chaud. Quand j’étais à l’école primaire, en 1985, on s’est bien foutu de ma gueule. EH OUAIS.

Ensuite, pourquoi partir du principe que les nouveaux supporters crachaient auparavant sur le PSG ? Mais de quel droit ? Celui de tenter de se trouver une justification qui ne convainc personne ?

J’ai tenté de débattre de ce sujet sur Twitter, et les réponses de certains de ces « supporters » ont été édifiantes. Attention, ils ne sont représentatifs que d’eux-mêmes, mais en aucun cas de la mouvance « ultras » ou de la famille PSG. Décryptage.

La sécurité, ce sujet tabou

L’argument de la sécurité est rejeté en bloc, avec l’explication suivante : « tu n’y étais pas, tu te bases sur les médias (ces salauds) alors t’as rien à dire, y’avait pas de problème de sécurité, la preuve y’a toujours eu des enfants au stade ».

Des enfants ? En plein virage ? Dans les années chaudes ? Je crois qu’ils réécrivent un peu l’histoire, nos amis « supporters »… parce que sur les images magnifiques des tribunes pleines de fumis, je n’ai pas vu beaucoup de bouts de chou. Certes en latéral… mais en latéral, c’est le mal, non ? Surtout que moi je n’avais pas les moyens d’y aller, en latéral. On parle donc bien des virages.

Pourquoi occulter que certains ne venaient pas au stade auparavant ? Certes, ça ne fait pas plaisir aux supporters, mais pourquoi nier que certains ne venaient pas avant pour des raisons de sécurité ?

Oui, il y a toujours eu des familles, des femmes, des enfants au stade. Mais pas forcément en plein virage (la seule place revendiquée comme véritablement valable par ces supporters, car ils crachent aussi sur ceux qui osent aller en latéral).

Pourquoi nier les affrontements qui existaient entre Boulogne et Auteuil ?
Pourquoi nier que cette image –réelle ou supposée- ait pu faire fuir une partie du public, désireux de voir un match de foot en toute tranquillité ?

Je n’y étais pas. Certes. Mais pourquoi ? J’ai 38 ans. Je soutiens le PSG ardemment depuis mes 8 ans. Finale de coupe de France face à St Etienne. Mes larmes quand les parents ont ramené à la maison un cadeau pour moi : mon premier maillot de foot. C’était St Etienne. Jamais autant pleuré. Alors la passion PSG… Je n’ai rien à prouver à personne.

Et si je n’allais pas au stade, j’ai mes raisons. D’abord, j’ai grandi avec le drame du Heysel. A l’époque où l’on regardait le foot en direct sur les chaînes hertziennes. Dès lors pour mes parents, pas question que j’aille au stade. Et encore moins en virage. Jusqu’à pouvoir avoir mon premier CDI, c’était donc totalement exclu.

Autre raison, plus dramatique, mais néanmoins essentielle pour comprendre. Jeune femme, j’ai été agressée 5 fois. Dont une fois bien plus violemment que les autres. Ca m’a rendue peut être trop craintive aux yeux de ces supporters-là. Mais désolé, j’ai très longtemps évité tous les endroits définis comme un peu chauds, que cette définition ait été à tort ou à raison. Principe de précaution.

Lorsque le Plan Leproux a nettoyé les tribunes, j’ai assez vite compris que c’était une décision très dure, qui touchait bien au-delà des personnes concernées. Mais j’ai mis les pieds au stade. Et vécu mon rêve, celui de voir jouer mon équipe. Je ne dis pas pour autant que le Plan Leproux était la solution. D’ailleurs, j’aurais probablement fini par aller au Parc en latéral, accompagnée, sans le Plan Leproux. Mais le latéral, c’est le mal hein ? Pas le vrai Parc des Princes ?

Reste que la mythologie des échauffourées en virage, et les propos d’anciens abonnés de ces tribunes que je connais, font que jamais je n’y aurais mis les pieds de ce temps-là. Traitez-moi de chochotte si vous voulez. Que celui qui juge ça vive ce que j’ai vécu et on en reparlera. Personne n’a le droit de juger.

Cette réaction épidermique démontre en tout cas que le sujet est éminemment sensible. Les supporters refusent de voir en face une partie du passé –il y a tout de même eu un mort, les arrestations plus ou moins valables étaient régulières, comme les bastons- et pour cause : ils ne veulent plus du tout être associés à ce passé. Est-ce pour autant probant de nier qu’il a pu rebuter une partie du public ?

Un gigantesque « concours de bites »

Attention si l’on veut se définir « supporter » du PSG, il faut songer à dérouler son pédigrée sur 12 générations. Enfin un peu moins, le PSG datant de 1970.

Comme c’est récent, il conviendra de compenser, en veillant à afficher un nombre important de déplacements au compteur, sans oublier de tenir compte de la distance kilométrique. Plus tu alignes les miles, plus tu grimpes dans la pseudo hiérarchie ! Aujourd’hui y’en a un qui, dans la discussion, a pissé jusqu’à 1800 kms. Qui dit mieux ? Allez, on peut mieux faire !

Que tu puisses avoir un boulot qui ne te permette pas de prendre des jours pour aller au bout de l’Europe ou que tu n’aies pas les moyens n’a pas l’air d’être un argument. T’es juste pas un vrai. Et tant pis si t’as juste vibré devant ta télé.

Ainsi, si je reprends mon exemple, mon ancienneté de supportrice depuis 30 ans ne vaut rien sur le cours du supporter, parce que je n’ai mis les pieds au Parc des Princes qu’en 2009. Shame on me. Forcément, en tant que fille, je n’ai pas de service trois pièces. Damnit.

J’ai pleuré  quand on m’a offert le maillot de St Etienne en hurlant qu’on me voulait du mal -j’ai même trépignée et je me suis même roulée par terre en serrant mes petits poings musclés pendant que le frangin récupérait le maillot des Verts (qui pour moi, se limitaient à pisser en l’air)- j’étais amoureuse de Joël Bats et de Safet Susic, mais des gars qui n’étaient même pas nés m’expliquent que si je ne suis pas allée pogoter en virage, je ne suis pas une vraie supportrice. Euh, ça fait de plus en plus secte, là…

Et c’est bien là le plus surprenant : ces « supporters » estiment qu’on ne peut se prétendre supporter si l’on ne va pas au stade, je cite : « Comment on peut supporter une équipe derrière son poste de télé ???? Putain de football moderne de merde ».

Déjà football moderne… j’ai découvert le foot lors de la coupe du monde de 1978 en Argentine, inutile de dire que du haut de mes 4 ans j’étais devant ma télé…. C’était y’a quand même 34 ans. L’âge de Gigi Buffon. Et le type qui me dit ça est né en 1989. LOL.

Un supporter d’une autre équipe, qui s’en étonnait, s’est vu traiter de « tocard », avec une mention l’enjoignant de supporter SA ville. WTF ?

De quel droit ces « supporters » décident-ils de quelle équipe on doit supporter ? Si tu habites dans une ville sans club, t’as pas le droit d’aimer le foot ? Si tu es né à Paris, mais que tu as dû déménager à Evian pour ton job, t’es obligé de supporter Evian Thonon Gaillard ? Sérieux ? Nan parce que si tu habites Evian, tu vas avoir du mal à monter tous les 15 jours à la capitale…

Finalement, en 2h de « discussion », ces « supporters » n’ont jamais parlé ballon, système de jeu, composition de l’équipe. Ils se sont juste bornés juste à faire un concours de bites sur celui qui est le plus ci ou ça (abonné de plus plus longtemps, allé dans un plus grand nombre de déplacements, bref, tout ce qui à ses yeux représentent la passion parisienne, à LEURS yeux), en voulant en plus imposer aux autres leur manière de vivre cette passion.

Ce qui m’étonne, en tout cas, dans ces réactions, c’est de voir à quel point ces supporters là sont arc boutés sur des principes qui en deviennent quasi sectaires. Pourtant, si les « vrais supporters » sont si nombreux que ça à représenter le Parc des Princes, pourquoi sont-ils si peu nombreux dans les manifestations qu’ils organisent pour revendiquer ?

Et après ils s’étonnent de ne pas être écoutés par la direction… C’est pourtant simple de comprendre pourquoi : pas de représentativité, pas de poids, pas d’écoute. Basta. Et tout le monde y perd, à commencer par l’identité du PSG. Malin…

 

Paris multiple

Pourquoi ne pas tout simplement accepter que le public du PSG est protéiforme ?
Qu’il n’y a pas un type de supporter, mais des types de supporters ?
Qu’il n’y a pas un type de spectateurs au Parc des Princes, mais de multiples catégories ?
Finalement, le PSG, c’est un gigantesque jeu des 7 familles.

Alors oui, il y a la famille Ultra. Elle a son importance. C’est elle qui met l’ambiance, lorsqu’elle veut bien venir encourager son équipe. Et tout le monde (à de rares exceptions près qu’il ne faut pas nier) reconnaît l’importance des ultras, et comprend pourquoi, ultra ou pas, les abonnés ont été frustrés lorsqu’ils ont été virés du Parc par le Plan Leproux.

Mais il y a d’autres familles qui coexistent, que ce soit au sein des supporters –non, supporter ne signifie pas aller au stade- ou même au sein du Parc des Princes. Qu’on arrête de me faire croire que les gamins qui viennent au Parc sont des ultras. Qu’on arrête aussi de penser que le Parc se limite aux deux virages et que les latéraux ne viennent pas encourager leur équipe.

Qu’on arrête de vouloir uniformiser à tout prix le supporter du PSG, et qu’on le laisse vivre sa passion, au degré qu’il entend, aux moyens financiers qu’il peut mettre, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit, et surtout pas des gens qui s’inventent une petite mythologie perso juste pour se sentir exister.

Au contraire, on devrait se féliciter de voir le public s’élargir. De voir les yeux des enfants briller de nouveau en rouge et bleu. De voir les familles revenir, la proportion de femmes augmenter, et même un public moins fan revenir au stade.

Car c’est une histoire de ballon avant tout. Et ça ne me choque pas de voir des gens qui ne sont pas ultra spécialistes du PSG avoir envie de voir un match. Tout simplement parce que dans le monde, il y a des équipes que je connais bien moins que le PSG, et que j’aimerais aller voir jouer. Pour le plaisir du ballon rond.

Dernier point, lorsqu’on se définit supporter, on ne siffle pas son équipe. Or j’ai vu des soit disant « supporters historiques » -mais vous avez compris que c’est une étiquette que n’importe qui se colle pour un peu qu’il ait un abo en virage- siffler les joueurs.

Que ceux qui font ça ne me parlent pas de soutien pendant qu’on jouait le maintien… parce que le soutien, c’est tout le temps. Y compris par beau temps. La critique est permise, reconnaître quand on ne joue pas bien est même souhaitable, mais siffler son équipe, c’est d’une rare violence que je ne cautionne pas.

Alors vous, membres de la grande famille du PSG, faites votre introspection. Réfléchissez un peu sur ce que vous dites, et vous verrez rapidement que vous ne pouvez pas indéfiniment imposer des critères de supporters, dont d’ailleurs personne ne vous reconnaît aucune légitimité pour les déterminer.

Vous êtes ultras ? Très bien. Merci pour ce que vous faites.
Vous êtes abonnés depuis des lustres ? Très bien, merci pour ce que vous faites.
Vous êtes spécialistes du jeu ? Très bien.
Vous aimez le PSG ? Bravo, nous sommes frères.

Mais arrêtez de taper verbalement sur votre voisin parce qu’il n’a pas exactement la même manière que vous de vivre en rouge et bleu. Cessez votre trip de maman étouffante, on en a déjà une… Et ouvrez un peu votre esprit.

Soyez fiers qu’ensemble on vibre pour Paris.
Revenons à ce qui nous unit.
EN ROUGE ET BLEU ALLEZ !

Montée au filet

© PSG Girl

Nouveau changement de programme, mais à l’avance cette fois. L’entraînement n’est plus prévu ce mercredi à 11h, mais 14h30. Et je peux vous dire qu’il y en a un qui m’attend au tournant.

Lassé de mes blagounettes à répétition, Hoarau a décidé de me faire payer. Cher. Très cher. Tellement cher qu’il sort la grosse artillerie : à peine arrivée, il me balance à plein tubes « Le rital », de Claude Barzotti.

LE morceau interdit. Le genre de tube de merde dont tu ne comprends même pas comment des gens ont pu l’inventer, puis d’autres l’acheter, et qui te reste gravé dans la tête pour la journée entière. C’est vraiment dégueulasse. La Guille, je te hais.

Arrivée très en avance, je squatte la salle de repos des joueurs. Pastore se fait un billard avec le staff pendant que je regarde le foot américain. Maxwell arrive. Je lui demande un café. Le pauvre, il ne va jamais sortir de cette vanne. Mais comme il est vraiment très gentil, il m’apporte vraiment un café.  Ou alors il a de l’humour. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la peine d’en rajouter…

Avant de sortir sur les terrains, tout le monde passe en salle de fitness. Certains pour se faire un peu les muscles : tests respiratoires d’effort, assouplissements, musculation… Sakho me montre ses muscles. Bodmer fait du développé-couché. « Comme toi » me dit-il. J’ai vaguement l’impression d’avoir une petite réputation. Aucune idée d’ailleurs de l’endroit où se trouve mon matériel de muscu perso.

D’autres joueurs se font poupouner par les kinés, comme Pastore et Douchez. J’ai beau chercher, toujours pas la moindre trace de Sirigu. Et pas question de checker le sauna ou la balnéo, ça pourrait partir en vrille. Gameiro m’entraîne dans une séance d’abdos. Pour aplatir mon ventre déjà plat ??? Hoarau repasse, en me fredonnant à nouveau Le Rital. Ma vengeance sera terrible…

Vers 14h30, les garçons mettent enfin le nez dehors. Il fait froid, mais ça n’a pas rebuté la presse –une cinquantaine de journalistes squatte la terrasse- ni les supporters, venus en très grand nombre. Alors que ces derniers sont en moyenne une cinquantaine lors des séances, ils sont aujourd’hui trois fois plus nombreux. Dont beaucoup de gamins, mercredi oblige.

Ca démarre comme d’habitude par des exercices d’assouplissements, sauts, slaloms et courses. Ils jouent même à une version remasterisée du célèbre chat, un joueur devant rattraper l’autre. Je propose à Ancelotti qu’on corse l’affaire en jouant à chat-bite. Makelele me répond que c’est déjà plus ou moins ce qu’ils font. Pas faux. C’est à mon tour. Je dois attraper Ménez. Jallet m’encourage : « Chasse le renard ! ». De la part de notre aéroport à mouches, c’est savoureux. J’ai toujours aimé Jallet. Mais ça, vous commencez à le savoir.

Contre toute attente, j’y parviens avec une technique bien particulière : j’accroche son survêtement, et je tire. Forcément, comme il continue de courir, il tombe en s’emmêlant dans son froc. Tout le monde éclate de rire. Ménez pleure. Dommage qu’on soit sur le terrain 2, les supporters auraient adoré. Je célèbre ma victoire comme un but : championne du monde !

Fini de jouer, on passe à la traditionnelle séance de travail des oppositions. En tenue, Makelele participe. C’est un peu le concept avec Carlito : tout le staff intervient, d’une manière ou d’une autre. C’est à la fois très sérieux et très soudé. Je constate mon influence au sein du club, au moins sur le type du matériel : aujourd’hui, les chasubles sont blancs. La fashion police le remercie.

J’ai plein de boulot. Ancelotti veut que je lui apprenne le français. Pour l’instant, il maîtrise parfaitement bien les phrases de un à deux mots, mais à partir de trois ça déraille. Côté jeu, Sakho déshabille Hoarau. J’applaudis en criant « A poil, à poil ! » mais Ancelotti me fait les gros yeux. Néné discute les recommandations du coach pendant que Bodmer lui fait des oreilles d’âne. Comme je suis très bon public pour les crétineries, ça me fait rire. D’un coup de genou, Bahebek tue le dos de Pastore, qui grimace. « Enculo » crie-je. Pas très classe, mais au moins c’est de l’italien. Bahebek pleure.

L’atelier suivant porte sur les tirs face au but, en reprise de volée ou après une passe. Ca va très vite. Les gardiens font une tournante : deux arrêts chacun et au suivant. Gros boulot de concentration et de vitesse pour tout le groupe. Je reste en retrait avec La Menace Chantôme, pour lui faire travailler un peu son vocabulaire. La séance se termine, tout le monde rentre au vestiaire rejoindre Blaise Matuidi, qui a fini son entraînement particulier… Enfin sauf les gardiens qui eux, continuent. Je les rejoins.

Maintenant que le public est parti et qu’on est à nouveau à huis clos, et sans Carlo, je peux déconner. Je me mets dans les cages. Sirigu me soulève pour m’accrocher à la transversale. L’occasion de lui apprendre comment faire le cochon pendu, comme quand j’étais petite, en chantant « un petit cochon pendu au plafond ». Et de constater que dès qu’on a des seins, c’est beaucoup moins drôle. Parce qu’ils se retrouvent à l’air, et que tout le monde puisse mâter plaît très moyennement à Sirigu. Qui me jette par-dessus la transversale en me disant : « Tu est prisonnière dans mon filet. » C’est pas faux…

Au début je trouve ça très sympa, je me sens un peu comme dans un hamac. Mais très vite, j’ai l’impression d’être à Bagdad : les garçons continuent de s’entraîner, et les tirs d’Areola pleuvent sur la cage. C’est fou ce que la balle arrive vite. Tellement que j’hurle à chaque tir, de peur de m’en prendre un en pleine face. Je me couche façon commando. Et pas question de m’accrocher à la transversale à cause des claquettes de Salvatore !

Ca s’arrête enfin, et je me rapproche de la barre, sans trop savoir comment aborder la descente. Sirigu se rapproche et me tend les bras. Ah, ça c’est un chemin que je connais bien. Mais ça ne m’empêche pas de me vautrer lamentablement, ce qui le déséquilibre, et on finit roulés dans l’herbe. Ma… è bene anche. 

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Vamos a la playa

© C.Gavelle/PSG

Ce matin, l’entraînement prévu à 11h ne démarre qu’à midi. L’heure du Martini. Punaise, si en plus faut sécher l’apéro…

Décidément c’est vraiment un Boot Camp ici. Mais plutôt brésilien. La preuve, on nous a prévu aujourd’hui une petite séance à la plage.

Enfin, version Paris-Plage. Parce que dès que tu creuses un peu, tu te retrouves sur du béton.

Les terrains étant gelés, pas question de risquer que les joueurs ne se cassent une jambe. Comme je dis à Erding : « C’est vrai que pour toi, c’est déjà fait.». Ménez rigole. Jallet n’en peut plus et ajoute : « C’est vrai que ce serait dommage de casser ses jambes de bois. » Hoarau est vexé : niveau blague, je suis une sérieuse concurrente alors si Jallet s’y met… J’avoue, j’ai ri. J’ai toujours aimé Jallet.

Sur ce, c’est parti pour le beach soccer, sous les yeux du président Nasser –celui du PSG, pas le président égyptien, d’ailleurs mort assassiné y’a un bail- et de Leonardo. Ménez est tout content d’apprendre que la séance se déroulera sur le sable. Enfin jusqu’à ce que je lui balance : « T’as pris ta pelle et ton seau ? » Ménez  pleure. Pastore attrape la balle au bon : « Et toi, côté pelle ? » Tout le monde croit qu’il ne comprend pas le français, mais il est comme les autres, dès que tu parles nichons, langue ou cul, il est au taquet. Comme les autres.

Sakho, bien dans le ton, propose que je me mette en maillot de bain. Il fait -10 garçon, alors tu vas te calmer. En clair et sans décodeur, ça donne : « J’aurai peut être les seins qui pointent mais vu la température, même de toi, en maillot de bain, il ne restera pas grand-chose. » Face à l’implacable réalité, y’a plus un mec pour la ramener. Et c’est parti pour une séance de course sur sable. Je propose à Carlito de compliquer l’exercice en faisant une course de sac à patates. Il me répond : « C’est déjà le cas avec Bodmer ». Pas faux. Bodmer pleure. Ménez et Chantôme se prennent gamelle sur gamelle. Maxwell fait des dérapages façon Paris-Qatar.

Je leur lance des boules de sable. Enfin, du sable. Parce que va essayer de faire des boules avec du sable. Surtout à Erding, à qui je lance : « le marchand de sable est passé, remarque, tu faisais déjà dodo ! » Evidemment à force de faire la maligne, je finis à terre, roulée dans le sable, et j’en ai plein les cheveux. Je ne peux pas décemment lutter contre trente fous furieux. Ils sont très joueurs quand même… Je propose qu’on fasse des petits Pato. Euh, pâtés. Voire des rillettes. Après tout, c’est bien vendredi qu’on rencontre Sablé.

Les garçons enchaînent par une séance de lutte gréco-romaine assez marrante, surtout quand ils finissent par terre. La séance se termine et alors que les autres rentrent au vestiaire, Sirigu me défie –bah évidemment- et je finis assez rapidement plaquée au sol, ce qui n’est pas pour me déplaire. Sauf que j’ai un peu froid aux fesses. Sur ce… à la douche !

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Chica-neries

© C.Gavelle/PSG

Après la folle soirée de samedi, et ce superbe match, tout l’effectif était au repos ce dimanche. Donc moi aussi.

Un bail que je n’avais pas revu mon appart… que je n’ai toujours pas revu d’ailleurs, ayant terminé la soirée en compagnie de qui-vous-savez. Non, pas Néné. Ni Maldini. Mais là, vous brûlez.

Retour au camp des Loges ce lundi après-midi, pour un entraînement classique. Après le dej. Que j’ai pris au camp des Loges, pour tester les fameux déjeuners diététiques.

Bon très honnêtement, ça ne me change pas trop, moi dès qu’on dépasse la feuille de salade… En tout cas au déjeuner. Qui selon mon horloge biologique, correspond plutôt au milieu de la nuit. J’explique à Matuidi : « Tu vois midi, c’est un peu minuit du matin. » Une réflexion qui le laisse… pantois. Je tente ma chance avec Jallet : « Alors s’envoyer une plâtrée de pâtes… A la rigueur un Pato… » Jallet rit. J’ai toujours aimé Jallet.

Bizarrement, je n’étais pas au menu des exercices physiques. Ce qui ne m’a pas empêché de traîner en salle de fitness pour faire du vélo pendant que Ménez faisait des pompes. Promis je ne dirais pas à qui. Rhooo c’est bon je déconne… Je vous ai déjà dit qu’il était avec Emilie du 59153.

Puis je joue avec des gros ballons. En fait, je me roule dessus. Puis le ballon me roule dessus. J’ai l’air franchement con. Lugano est mort de rire : « Hey la chica ! » Mais tu ne vas pas te moquer de moi longtemps, mon petit bonhomme. Ceci dit avec Diego, c’est simple. Tu apprends le mot Chica et tu comprends 95% de ce qu’il dit. L’autre truc bien, c’est qu’il amène toujours son café. Comme quoi il y a une certaine logique à l’associer à Maxwell…

Je sors pour l’atelier suivant : ramassage de balles. Bah oui, Carlito a prévu un atelier de circulation du ballon. Ca en fait donc beaucoup à ramasser. Nan je déconne… Ils sont devenus bons en passes, nos petits PSG boys, ils l’ont prouvé samedi sur le terrain. Il a juste fallu attendre la mi-temps pour leur rappeler qu’ils avaient aussi le droit de tirer.

Bon sinon, il y a tout de même encore des réglages à faire niveau langues. Parce que chaque fois que Paul Clement crie « Quick », Armand croit qu’il a gagné un double cheese. A la longue, ça devient gênant de lui expliquer que non, il croit que je l’arnaque… Quand je vous dit que j’ai du boulot !!!

Mauri en profite pour me demander si j’ai progressé en italien. Sur les onomatopées, je suis au point. Sur les expressions à base de « Enculo », aussi. Sur le reste… Je pratique l’italien, mais pas dans ce sens là du terme. Plutôt dans le genre « Quanto ti vorrei ». Oui, je révise avec du Eros Ramazotti. Parce que moi aussi, j’aimerais bien Una storia importante.

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TFC ? Ta Fessée !

© C.Gavelle/PSG

Jour de match. Jour de match au Parc des Princes. Jour de match au Parc des Princes avec Ancelotti.

Je suis surexcitée, pas besoin de remettre des piles. Ce soir c’est la fiesta ! Ambiance de folie au Parc.

Ca tombe bien, les vestiaires sont interdits : Ancelotti veut que les garçons se concentrent, et exige un silence absolu. Même le portable est interdit !

Du coup, je patiente en tribunes. Maintenant que j’ai rejoint le clan des WAG, j’ai droit à une superbe place pas loin de Leonardo. C’est-à-dire, juste à côté de Paolo Maldini. Mais c’est quoi ce canon ??? Et Thuram. Thu-ram. Mode hystérie enclenché. Leonardo lui raconte ma blague de « Et 1, et 2, et 3 zéro ». Thuram rit. Thuram rit ! Il est conquis. Just I was afraid I was petrified Kept thinking I could never live without you by my side…

Peu importe, je n’ai d’yeux que pour le mien, d’italien, à qui le Parc fait un magnifique accueil quand il entre pour l’entraînement. Un petit coucou, et je commence à stresser. Je ne peux pas m’en empêcher. J’ai peur du but, de la blessure, bref, je pourrais faire une crise cardiaque sans qu’il ne touche un ballon. J’en parle à Paolo. Qui me ressert une coupe. Ouais en loge, on a de la binouse et des cahuètes, mais je reste au champ : d’abord la main gauche pour saisir la coupe…

La première moitié de la première mi-temps est soporifique. Je m’endors à moitié sur Maldini. J’ai un truc avec les italiens en ce moment, moi… Si le jeu continue à être aussi chiant, je vais vider la moitié du bar avant la mi-temps… Parce que pour l’instant, rien de bien marquant. Certes, Maxwell se montre. Lugano rate son option moissonneuse batteuse. Sakho… mouais, pas en forme le Mamad en ce début de jeu. Néné se fait faucher. A moins qu’il se fauche tout seul, avec Néné c’est toujours compliqué de savoir.

Et puis Pastore tire. Et puis Ménez tire. Et puis Néné tire, et marque. Hurlements de joie dans les rangs. Enfin, hurlements de moi. Les autres sont à peu près civilisés. C’est nul, le banc des WAG… La balle repart, et Sirigu l’arrête et la tient bien fermement dans ses mimines. Puis il l’embrasse. « Tu ne veux pas lui faire l’amour non plus ? » crie-je. Sérieux, c’est dégueulasse d’embrasser un ballon qui traîne depuis 1/2h dans l’herbe… Toi, si tu veux qu’on se refasse une soupe de langues, t’as intérêt à te laver les dents, parce que tu vas passer au contrôle buccal !

C’est l’heure de la mi-temps. L’occasion d’aller fêter le but parisien. Avec Martini Maldini. Je commence à avoir chaud, moi. Un peu dans la culotte, aussi. C’est l’effet PSG ! Bref, j’attaque les tapas. Parce que sinon, je vais encore finir à quatre pattes et dans la tribune présidentielle VIP-de-chez-super-VIP, ça le fait moyen.

Leo en profite pour me présenter au grand patron, le président. Enfin le prince. Je me lance : « Ici en Occident, toutes les petites filles rêvent du prince charmant. Mais moi j’ai le secret, j’en ai toujours un dans mon sac. » Et je lui tends un Prince, de Lu. Il rigole. Et m’achève : « Tu es une copine de Hoarau ? ». Vexée mais pas déstabilisée,  je le tacle sauvagement en pleine surface : « Non, de la doublure de Buffon ». L’arbitre Leonardo, ravie de constater que je m’en sors toujours par une référence footballistique, ne siffle pas le geste. Pas de carton pour moi !

Le match reprend. Toulouse frappe encore, direct dans les bras de Sirigu. Jallet joue la balle, un bouseux tombe, faute. C’est dingue ça. Ca n’est tout de même pas de la faute de Jallet si le paysan n’a pas les pieds bien stables ! Bon, j’aime pas quand la balle approche le but de Sirigu. Que ce soit clair, c’est pas du jeu. Poupette’s new rules.

Joli Cul Bodmer enclenche le mode moissonneuse batteuse. Ancelotti lui parle en italien. Te bile pas Carlo, ça ne sert à rien. Galimeiro s’échauffe. Didot confond Bisevac avec le ballon. Mais demandez à Optic 2000 de sponsoriser Toulouse ! Ménez. Ménez. No comment. Ca se rapproche de la cage parisienne, mais y’a pas un bouseux pour défier mon homme. Et puis tout à coup, Mawxell nous fait un petit coup d’expresso, superbe débordement dans son couloir, Sissoko embraye, et Pastore la met au fond. Paris mène 2-0. Hystérie dans la tribune. Ecoutez chanter, écoutez chanter, écoutez chanter les parisiens, et surtout ne dîtes rien !

Ca repart, et Sirigu mute en Actarus pour lancer ses fulguro poings bien en avant et repousser l’assaut des paysans. Ménez frappppppe… repoussée. Again. Il a la poisse Jérémy ce soir. Galimeiro entre à sa place, paré d’un horrible caleçon rose, qui lui vaut un carton rouge de la fashion police. Nan mais sérieux, il faut que je m’occupe des caleçons de Kevin, c’est juste plus possible. Mais c’est pas fini. Néné écarte facilement un défenseur et hop, petit plat du pied. 3-0 pour Paris. Je tape sur l’épaule de Leonardo : « maintenant tu peux faire et 1, et 2, et 3 zéro sans pleurer. »

Y’a pas à dire, le PSG déroule. Galimeiro manque de peu une belle occasion. Bisevac cède sa place à La Menace Chantôme, sous les acclamations du Parc. Mais Sakho fauche un paysan, ce qui génère un coup franc bien placé pour Toulouse. On entend bien Sirigu hurler après Mamad, pour le placer.

Ca repart, ça joue… Et le but. Sirigu n’y est pour rien, il n’y avait pas de défense, juste Bodmer. Je lis la déception dans son regard. Leonardo me tape sur l’épaule. Je pleure. Vraiment. Je voudrais sauter sur le terrain pour le consoler. Maldini me propose un câlin. Caliente, l’italien. Mais non. J’en veux juste un du mien. C’est là que je me rends compte que tout a changé. Je me suis guimauve-isée. Ca craint.

Le match se termine avec quelques occasions : un poteau de Pastore, une de Chantôme juste au dessus, et une de Gameiro, très entouré par la solidarité du collectif. Une belle victoire consécutive à un beau jeu, dans une ambiance de folie, quelle bonne soirée de football ! Quand je vois le PSG, par trois fois le marquer, je vois la vie en roooose…

En sortie de terrain, Sirigu est chaffouin, mécontent après lui-même de ce but encaissé. Comme toujours, c’est Pastore qui le console. Avant que je ne prenne le relais. Mais le gardien insiste, il explique ce qu’il s’est passé, pour évacuer sa frustration. Toujours auprès de Pastore. J’aime pas le voir comme ça. Sauf qu’en fait, ça va.

Quand je rejoins le vestiaire, coincée entre Maldini et Thuram, il a retrouvé le sourire.  Et est en grande discussion avec le grand patron, le prince, venu lui serrer la pince. Je relance de dix : « Lundi matin, l’empereur, sa femme et … » mais cette fois, Leonardo me plaque la main contre la bouche pour me faire taire. Carton jaune !

Néné me chope. Je lui montre la direction de mes seins : « un doublé deux nénés ». Ca le fait rire. Les autres aussi. Forcément dès que ça parle nichons… Y’a du monde au balcon ! Après son premier but, Néné a dansé la samba avec Sissoko. La suite du pari implique que j’effectue avec lui une lambada, la danse interdite. Et j’ai prévu la jupe ceinture pour… Momo met le son, je jette mes talons et… caliente ! Je virevolte dans tous les coins du vestiaire dirigée par un Néné qui connaît son affaire, c’est chaud, chaud, chaud !

Il me lâche, et j’atterris direct dans les bras de Sirigu. Comme par hasard. Dans l’euphorie de la victoire, roulage de pelle. On aura tenu deux jours à se cacher. Jusqu’à ce que nos cerveaux trop footballisés soient déconnectés. Et merde…

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