Sénatoriales 2011 : la Chambre Haute bascule à gauche !

En ce dimanche, 71 890 grands électeurs étaient appelés aux urnes pour renouveler les sièges de la série 1 du Sénat -150 en métropole, 14 dans les collectivités situées outre-mer et 6 représentent les Français établis hors de France- et répartir les 5 nouveaux sièges liés aux évolutions démographiques en Isère, Maine-et-Loire, Oise, Réunion, Nouvelle-Calédonie.

Sur ces sièges, 58 étaient élus au scrutin majoritaire à deux tours –pour les circonscriptions disposant de 1 à 3 sièges à répartir- et 112 à la proportionnelle –pour les circonscriptions dotées de 4 sièges et plus à répartir. A noter que le Sénat, en application de la réforme de 2003, se renouvelle pour la première fois par moitié –et non plus par tiers-, compte désormais 348 sièges –et non plus 343- et l’âge minimum pour être élu est abaissé à 24 ans au lieu de 30 ans auparavant.

La gauche ayant remporté toutes les élections intermédiaires –municipales, cantonales, régionales- et étant majoritaire dans les collectivités territoriales et leurs exécutifs, réservoir des grands électeurs et/ou d’influence sur ces grands électeurs, chacun sait que le Sénat peut basculer à gauche.

Mais ce n’est pas le seul élément qui place la gauche dans une conjoncture favorable : le renouvellement par moitié facilite mathématiquement les mouvements de siège, et le mécontentement des élus face à la politique gouvernementale –régression des services publics en zones rurales et réforme des collectivités territoriales en tête- ou encore la multiplication des listes à droite et au centre sont autant d’éléments qui pourraient favoriser la bascule, et donner quelques menus pouvoirs à la gauche même si ce basculement serait avant tout symbolique, pour une assemblée pourtant plus souvent en opposition avec le pouvoir qu’on ne semble s’en rappeler.

Ce qui n’est pas du goût de Claude Guéant. Histoire de complexifier un peu l’analyse du scrutin –et de prévoir des éléments de langage attentistes ?- le Ministre de l’Intérieur prévoit dans un premier temps de ne pas publier les étiquettes des candidats. Ce afin de laisser planer le plus longtemps possible le doute, notamment en raison des dénominations floues de certaines listes, particulièrement en Outre Mer. Mais le ministre de l’Intérieur les a finalement retrouvées. Et sur le site du Sénat comme ailleurs, chacun peut retrouver ses petits.

Reste que pour l’heure, la prudence est de mise. Etablir des pronostics est extrêmement complexe, tant le poids local et la personnalité jouent sur cette élection. Seule certitude : pour l’emporter, la gauche doit remporter 23 sièges. Dès 15h25, Le Monde annonce que selon les experts des groupes électoraux au Sénat, a gauche disposerait d’une avance de 4 à 5 sièges. A 16h45, Twitter bruisse de rumeurs, autant qu’au Sénat : Christophe Borgel, Secrétaire National aux Élections du Parti Socialiste, afficherait un vaste sourire, annonciateur de résultats favorables à la gauche même si pour l’instant, les résultats se font attendre. Les premiers résultats sont en effet annonciateur d’une forte poussée de la gauche. Reste à savoir avec combien de sièges d’avances…

A 18h, tout le monde est maintenant certain que la gauche a remporté ces élections. Du moins dans l’esprit. Tellement que Martine Aubry fait son entrée au Sénat, où elle s’entretient avec Jean-Pierre Bel, chef de file du groupe socialiste. Parce que sur le fond –le nombre de sièges en tenant compte des étiquettes- l’heure est encore à la prudence. Ainsi Jean-Pierre Bel, président du groupe PS au Sénat, déclare sur Public Sénat : « Le verdict, ce n’est pas à la moitié du chemin,  c’est au bout du chemin. Donc tout est possible » mais « il faut être  assez prudent. La droite a d’ores  et déjà perdu puisqu’elle a perdu beaucoup de sièges, donc nous avons  tout à gagner et peut-être la cerise sur le gâteau » avec la majorité  dans la Haute assemblée, a-t-il ajouté.

Les résultats continuent de tomber. Du côté de la majorité, les listes dissidentes font leur lot de victimes. A Paris, Pierre Charon coûte son siège à Daniel Georges Courtois, fidèle de François Fillon.  Hum, le parachutage du Premier Ministre pour 2014 commence fort mal… Mais surtout dans les Hauts de Seine, le dissident Jacques Gautier empêche Isabelle Balkany de rejoindre le Palais du Luxembourg.

Et c’est un vote sanction contre la Sarkozie, au-delà de l’ancienne élue locale : après son échec aux cantonales en mars dernier, les grands électeurs alto-séquanais n’auront pas voulu donner de lot de consolation à l’épouse de Patrick Balkany et mauvaise fée de Jean Sarkozy, Prince du département. C’est pour elle un double signe très fort de la part des électeurs –en mars- et grands électeurs –ce dimanche- de leur volonté de ne plus laisser les Hauts de Seine être dirigés telle une monarchie. Un avertissement direct au locataire de l’Elysée.

A 19h16, dans une conférence de presse, Jean-Pierre Bel annonce : « Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, le Sénat va connaître une alternance. La Gauche pourrait remporter 24, 25, 26 sièges supplémentaires ». Rappelons qu’elle devait en gagner 23 de plus -en net- pour remporter l’élection. C’est donc plié : le Palais du Luxembourg passe à babord.

Tous les résultats sur le site du Sénat en cliquant sur la carte

A cette heure, on sait donc que la Chambre Haute bascule à gauche, mais pas nécessairement sa présidence. En effet, certains élus divers gauche, qui siègent au sein du groupe RDSE, pourraient voter pour Gérard Larcher et constituer une majorité relative. Conséquence directe de ce vote très serré, l’Elysée devrait prévoir un remaniement. En effet, les remplaçants ne peuvent siéger avant un mois, et sont donc dans l’incapacité de voter pour l’élection du président…

Or la droite aura besoin de toutes ses voix… Jouanno et Longuet devront donc peut être passer la main. Ce qui ne sera pas le cas de Maurice Leroy : le ministre de la Ville a été battu dans le Loir-et-Cher. Hum, et si Sarko lui appliquait la jurisprudence Juppé, du nom du ministre battu aux législatives en 2007 et qui n’avait pas été reconduit au Gouvernement ? Ah non, c’était –comme son nom l’indique- juste pour Juppé. Depuis l’eau –et les élections, avec leurs cohortes de ministres battus- ont coulé sous les ponts.

Naturellement, la gauche a beau jeu de dire qu’elle a gagné et que donc le président doit être de gauche. Sauf que dans la réalité, rien n’est certain, et il devra se dégager une majorité à partir du vote pour la présidence. D’autant que ce vote se joue à bulletin secret… Histoire d’en rajouter à cette ambiance un peu particulière, une session extraordinaire est programmée cette semaine. Ainsi, les anciens sénateurs vont encore siéger cette semaine, tout en coexistant avec les nouveaux qui eux, procèderont à leur prise de fonction dès samedi. Etrange…

Autrement dit, et malgré la victoire numéraire, le suspense reste entier, tant pour la présidence –l’élection du président aura lieu le 1er octobre- que pour le rapport des forces politiques, qui sera connu le 4 octobre, avec la publication des groupes politiques. Sans oublier que dans ce jeu de chaises musicales, avec 24 députés candidats, se libèrent des circonscriptions législatives… ou pas, 5 des 13 députés élus au Sénat s’étant présentés parce que leur circonscription avait disparu dans le redécoupage.

Une chose est certaine : ces sénatoriales constituent  bien un avant-goût de 2012. Ainsi que le constate le Premier Ministre François Fillon : « Le moment de vérité aura lieu au printemps prochain. Ce soir, la bataille commence, et le résultat des sénatoriales nous dit l’énergie absolue qu’il nous faudra déployer ». Quoi qu’en dise la droite, qui cherche à relativiser, le score est clair au terme de cet acte I : Gauche 1 – Droite 0. Alerte rouge vif pour Sarko.

Cantonales : 404(000) voix not found pour l’UMP

Maintenant que j’ai commenté le score sur ma commune, il est temps de me livrer à une petite analyse des scores nationaux. Car il y a matière. Bon, les UMP livrés en éléments de langage pas très frais m’expliqueront certainement que c’est un scrutin local et qu’il est donc stupide de le commenter au national.

Mais je le ferai quand même, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que certains UMP ont estimé que les cantonales seraient un test, il est donc logique qu’on commente ce test. Ensuite, parce que vu le contexte national et la forte poussée du FN, il est bien évident que les électeurs ont souhaité adresser un message national. A moins que quelqu’un ne puisse m’expliquer comment le FN, avec ses professions de foi nationales et déconnectées des enjeux locaux, et alors qu’il n’avait aucun conseiller général, a pu faire un tel score. Grands analystes politiques ou fortiches de la joute verbale (qu’il faudra me mettre par écrit, hein) je vous attends !

L’abstention remporte ce scrutin

Premier point à retenir : la grande gagnante de ce scrutin, c’est l’abstention. Madame s’est placé en pool position, avec plus de 55% des inscrits. Hey, elle serait élue au premier tour ! Ce signal fort adressé par les français ne peut plus être ignoré par la classe politique. Mesdames et Messieurs de la caste, remettez vous en cause ! Je vois deux raisons à la désaffection des français pour les urnes au-delà du simple désintérêt pour l’élection cantonale.

Certes, il faut prendre en compte le comportement des politiques, du bling bling aux jets privés, en passant par le sentiment d’impunité des élus. Mais bien plus encore, il faut s’intéresser à la profonde fracture qui existe entre les préoccupations des français, et celles des politiques. D’un côté, nous avons une population en souffrance, qui s’appauvrit réellement, paye toujours plus, se précarise. Et de l’autre, nous avons des politiques qui mettent sur le tapis des débats qui n’intéressent personnes, qui font des lois pour quelques dizaines de cas, qui se préoccupent de qui sera le candidat de leu parti, et qui ne résolvent pas les questions qui arrivent en tête des sondages sur ce qu’attendent les français. Tous, de toutes tendances, sont responsables de n’être plus audibles. Alors bougez vous !

A l’heure où l’UMP se targue d’un grand succès diplomatique avec le vote de la résolution de l’ONU sur a Lybie, il serait peut être temps de réaliser que lorsqu’on prône avec force la nécessité d’avoir une démocratie en Lybie et ailleurs, il serait peut être bon de prendre soin de celle qui est chez soi. Lorsque le peuple le veut plus voter, la situation est alarmante…

L’UMP boit la tasse… sans comprendre

Et pourtant le jeu continue avec aux commandes, l’ancien secrétaire général de l’Elysée récemment « promu » Ministre de l’Intérieur. Personne n’a en effet pu échapper à la bonne grosse boulette lorsqu’il a commenté les chiffres de ce scrutin, réinventant les mathématiques.  Le ministre a en effet choisi de faire des additions pour le moins étranges : pour lui, la majorité présidentielle obtient 32,45 %, contre 25 % au PS. Il place en outre le FN aux alentours de 15 %. Mais ces chiffres ne correspondent pas aux intitulés donnés par le ministère de l’intérieur. Si l’on s’en tient aux partis tels que présentés par ce dernier, le PS obtient en effet 25,19 %, le FN 15,23 % et l’UMP… 17,01 %.

Agnan, le fayot du Petit Nicolas, a décidé de manière unilatérale de compter les DVD (divers droite, pas les DVD que vous mettez dans votre lecteur pour regarder un bon gros navet) comme étant de la majorité présidentielle… qu’ils le fussent ou non, estimant que beaucoup de candidats DVD étaient soutenus par l’UMP mais n’avaient pas osé porter l’étiquette. Euh… C’est le jeu ma pov’ Lucette !

En outre, s’il choisissait ce mode de calcul, il aurait alors fallu procéder de la même manière pour la gauche, et comptabiliser les DVG (divers gauche) au PS sans omettre les écologistes et les radicaux de gauche, au minimum car certains PC étaient aussi concernés…

Et puis comme je suis tatillonne, il aurait aussi fallu retirer les candidats DVD qui n’ont rien à voir avec l’UMP. J’en connais un , il s’appelle Daniel Garrigue, était candidat sur le canton de Bergerac I, est porte parole de République Solidaire, et a quitté l’UMP il y a déjà 2 ans. Il n’est tellement pas UMP que le parti de Sarko a envoyé contre lui une candidate, UMP donc, qui n’est autre que son ancienne attachée parlementaire. C’est dire si l’UMP le porte dans son cœur… Prière donc de ne pas récupérer son score même si son arrivée en tête avec 31,2% des voix, là où la candidate UMP a fait 7,7% , serait intéressant. Faut pas pousser Mémé dans les orties, hein.

Bref, Agnan a scoré mais avouez que comme moi, vous n’en attendiez pas moins. Que seraient les soirées électorales sans ce traditionnel flot d’inepties appelés « éléments de langage » ? Et ce soir, nous avons eu du lourd ! Tout a commencé avec le président de l’UMP, Jean-François Copé. Livré en éléments de langage par l’Elysée et Guéant, il s’est laissé aller à refuser un front républicain. Oh mais que c’est charmant, cette course à l’échalote au FN ! Forcément ça a buggé. Très vite, de nombreuses vois dans l’UMP ont tempéré de surprenant discours, notamment NKM, Pécresse et Jacob.

Mais je décerne la palme du ridicule au régional de l’étape Roger Karoutchi. Sur le plateau de LCP AN, l’ancien ministre des Relations avec le Parlement (si, si, il l’a été) a expliqué l’abstention par… le contexte international. Selon lui, la guerre en Lybie, le séisme au Japon, la centrale de Fukuyuma ont créé un contexte anxiogène peu propice pour que les citoyens se rendent aux urnes. Triple laule piqué. Ce serait drôle si ça n’était pas pathétique…

L’UMP boit la tasse, la gauche sursaute et le FN pavoise

A bâbord, point de triomphalisme malgré une arrivée en tête des suffrages exprimés, avec 25% des voix pour le seul PS, et 39% pour l’addition des forces en présence. Si les résultats se confirment la semaine prochaine, l’enjeu à en déduire sera plutôt pour les cantonales. Parce qu’au national, l’essai est loin d’être transformé : tout dépendra, encore et toujours, de la primaire.

Marine, elle, continue de surfer sur sa vague pendant que l’UMP, telle Brice de Nice, continue désespérément de la chercher. Le FN donne de la voix, et parvient à se maintenir dans près de 400 cantons malgré le relèvement du ticket d’entrée au second tour à 12,5% des inscrits. Son résultat national, à 15%, est d’autant plus inquiétant que le FN n’était présent que dans 72% des cantons. Autant dire qu’un FN à 20% est une hypothèse tout à fait crédible…

Enfin l’UMP se prend une énorme gamelle, avec un petit 17%… alors qu’elle disposait dans une très large majorité des cantons de l’union UMP-NC-PR !!! Comme le disaient de nombreux observateurs (dont moi-même) les gens préfèrent toujours l’original à la copie. Ainsi, à force de banaliser le discours extrémistes, l’UMP a doublement échoué, en envoyant ses électeurs les plus à droite sur le Fn, et ses électeurs les plus modérés sur les candidats de gauche. FAIL !

Et après ?

A un an de la présidentielle, et en tenant compte de la nationalisation de la campagne dans la dernière ligne droite tant pour le FN que pour l’UMP, on ne peut que reconnaître que cette élection cantonale était un sondage grandeur nature pour les forces politiques en présence.

Avec deux limites. D’une part, c’est un sondage, et donc un instantané de l’opinion publique française. Au gouvernement d’en tirer les leçons qui s’imposent. D’autre part, le Modem étaient présent dans moins de 10% des cantons, et que République Solidaire n’avait pas positionnés de candidats à quelques exceptions près –ce qui limite forcément l’analyse au centre.

Alors, que nous promettra notre bon mètre pour tenter de récupérer les faveurs des électeurs ? Un débat sur un sujet dont tout le monde se fout ? L’armada sur la thématique de la sécurité Tome 10 (un par an) de la chose  ? Une réformette fiscale ? Un énième épisode du feuilleton « Remaniement » ? J’avoue que je trouverais assez comique qu’il se sépare de Claude Guéant. Oh ça va, on peut toujours rêver…

1984 : roman d’anticipation ou future réalité virtuelle ?

Quelle mouche a donc piqué Jacques Myard, député UMP des Yvelines ??? Sûrement un bug provoqué par le récent accord récent entre l’UMP et le PC chinois…

Invité par Radio Courtoisie -ce qui déjà, n’est pas vraiment une référence…- ce parlementaire s’est lancé dans un discours de (faux) spécialiste des attaques informatiques,comme le révèle le magazine PC Impact.

La solution miracle de Jacques Myard pour empêcher les vilaines attaques de Trojan ? Attention les yeux : « J’espère que l’on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau, et d’avoir la capacité de mieux le maîtriser, les chinois l’ont fait ».

Naturellement, les explications techniques qui suivent cette proposition digne des plus grandes dictatures sont un amas de conneries. Ou comment alarmer la population avec l’éternelle rengaine sécuritaire, pour tenter de justifier l’instauration de mesures liberticides. Notez l’exemple qu’il prend… le PC chinois ! Une grande référence, quand on sait à quel point l’internet chinois est libéral.

Internaute, ouvre les yeux et utilise ton cerveau avant de voter, sinon un jour, on pourra tous dire « Big Brother is watching you »… et ce ne sera plus la catchline d’un roman d’anticipation.

La France d’après… le premier tour

Ce matin, chacun a la mine réjouie ou triste, selon que son candidat a gagné, perdu, fait un meilleur score que prévu ou s’est enfoncé dans les limbes de la vie politique française.

En regardant la soirée électorale, j’ai décerné mes « présidentielles d’Or » pour cette édition 2007.

Le truc le plus vomitif de la soirée ? Les UMP qui scandaient « Bayrou avec nous ». Bande d’opportunistes !

Le truc qui faisait le plus pitié ? Le vote Royal dans les banlieues, clairement anti-Sarko. Même pas pro-Ségo…

Le moment le plus émouvant ? La mort du PC, laminé à 2%, encore moins qu’en 2002 où il avait fait le très mauvais score de 3,5%. Décidément Marchais manque à la vie politique française…

L’image de la soirée ? Le Pen encore plus bouledogue que jamais, qui déclare qu’il y a eu un hold-up sur les voix du FN.

La pire prestation ? Ségolène Royal : mi-madonne, mi-marianne, elle a une fois de plus annôné son discours. Tout simplement insupportable.

Le politique à claquer ? Xavier Bertrand, qui croit malin de pavoiser sur le score de Sarkozy et sa supériorité par rapport au score de Chirac en 2002. Sauf que s’il n’y avait pas eu le séisme du 21 avril 2002, Sarko n’aurait jamais fait un tel score au premier tour en 2007. Et si il avait été le candidat de la droite en 2002, il y a fort à parier que les voix de droite qui se sont retrouvées chez Bayrou lui auraient été fatales…

Le plus beau grand écart ? Eric Besson, démissionnaire du PS, qui soutient Nicolas Sarkozy. Le TSS version Ségo

Le meilleur copier/coller ? Nicolas Sarkozy interviewé par France 2 depuis sa Vel Satis…

Le meilleur titre de presse ? Balle au centre, par 20 minutes

Pronostic pour dimanche ? Les électeurs du TSSS –Tout sauf Sarko et Ségo- devraient logiquement s’abstenir. La participation devrait donc être en baisse…

Une campagne qui s’intensifie : le meilleur du pire

Plus que deux petites semaines avant la date fatidique du 29 mai, qui verra enfin la réponse à l’angoissante question : Oui ou Non ? Plus que deux petites semaines pour chaque camp, et chacun affûte ses arguments, se livrant à l’exercice de la petite phrase. A si peu de temps de l’échéance, les déclarations s’enchaînent, pas toujours heureuses. Petit tour d’horizon de cette semaine de campagne, et contre-argumentaire.

Chez les extrêmes, on ne se dispute pas. Mieux, on fait même campagne ensemble. C’est ainsi que lundi soir, sur TF1, l’on voit Marie Georges Buffet aux côtés de messieurs Le Pen et De Villiers. Charmante image, la semaine commence bien… Tout en revendiquant son incompatibilité avec ses voisins bien qu’elle ait accepté d’être à leurs côtés, Marie-George Buffet estime « que la gauche et la droite ce n’est pas compatible, y compris pour construire l’Europe ». Ah bon ? Il nous avait plutôt semblé intelligent que« les deux responsables des deux grandes formations politiques républicaines sachent se hausser au-dessus des intérêts partisans pour dire que sur l’Europe il y a un intérêt national », comme le lui a très justement rétorqué Nicolas Sarkozy, Président de l’UMP.

Lundi également, Marc Dolez, député PS du Nord, affirmait que si le Non l’emporte au référendum, « il y aura forcément renégociation », argument déjà avancé par Laurent Fabius dimanche soir. Mise au point dès mardi matin par le Président du Parlement Européen, Josep Borrell : « Le traité constitutionnel prévoit que si, au bout de deux ans, cinq pays n’ont pas ratifié la Constitution, le Conseil doit se saisir de la question : c’est-à-dire qu’on doit en parler. » Mais « pour passer de la parole aux actes, il faudrait que tous soient d’accord. Or, dire que dans deux ans nous serons tous prêt à renégocier parce que la France ou un autre pays aura dit Non, c’est une interprétation assez généreuse de la réalité ». Comme si les autres pays allaient accepter de se relancer dans de longues négociations juste parce que nous aurions été capricieux… Que les partisans du Non grandissent un peu et assument leur responsabilité !

Mardi dernier, le sénateur Michel Charasse, expliquait sur France 2 que la Constitution européenne menaçait la République, et osait affirmer « c’est parce que je reste fidèle à François Mitterrand que je vote Non ». Diantre, l’ancien Président de la République au secours des tenants du Non, nul n’aurait pu l’imaginer. En effet, François Mitterrand a toujours été un fervent défenseur de l’Europe, et l’on se souviendra au moins de sa réussite dans le développement de l’axe franco-allemand. Il faut dire que l’ancien Président, décédé depuis 9 ans, est l’objet d’une (nouvelle ?) querelle entre socialistes, Roland Dumas ayant déclaré dans une interview au Figaro mardi que« Mitterrand approuverait ce traité et le défendrait », et même au sein de sa propre famille : sa femme vote Non, son fils vote Oui, et sa fille garde sa « bouche cousue » (ndlr : comme le titre de son dernier roman). On y perdrait son latin ! Le mieux, ce serait encore d’éviter de mêler les disparus à cet enjeu, il est évident qu’on ne saura jamais. Là encore, j’appelle les politiques à faire preuve de responsabilité.

Rappelons également aux troupes du Oui qu’il ne reste que 13 jours avant le scrutin.

13 jours pour convaincre les indécis
13 jours pour marquer les esprits par de vrais arguments.
13 jours pour gagner la bataille du OUI !