Cette semaine, Ségolène Royal a tenté de se donner une stature internationale, en se rendant au Liban. En choisissant le Proche-Orient, elle pouvait espérer faire oublier sa boulette sur le nucléaire iranien. Faire d’une pierre deux coups, tel était son projet. Un peu trop ambitieux, peut être.
Las ! Outre de pseudo-déclarations vides de contenu sur le rôle de la France tenues par la candidate socialiste, retenons cette phrase d’un député libanais, relevée par Le Parisien à l’issue d’une conférence de presse à Beyrouth : » Je ne sais pas si Madame Royal a bien compris toute la complexité de notre région « .
Tout est dit : la candidate socialiste » découvre le Proche-Orient « . Si l’on peut comprendre que Ségolène Royal souhaite se donner une carrure de présidentiable, on ne saurait que lui conseiller de se faire briefer avant de se déplacer dans une telle poudrière.
En préalable à ce petit voyage découverte, Ségolène Royal a constitué, en début de semaine, son équipe de campagne. Un grand moment, qui aura confirmé sa réputation, forgée depuis 2004 au Conseil Régional de Poitou-Charentes : la dame de fer. En effet, si Ségolène Royal promettait une certaine ouverture, la liste des 15 élus indique plutôt une tendance au verrouillage : aucun proche de Dominique Strauss-Kah ou de Fabius, et beaucoup d’oubliés.
Le PS découvre ainsi à ses dépends la fameuse méthode Royal soit disant si particulière. Petit rappel de la tambouille concoctée par la Chef :
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Commettre à nouveau les erreurs du passé, en instaurant par exemple une direction à deux tête comme l’avait déjà choisi son « ami » Lionel Jospin.
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Ajouter une pincée de Ségo, en commettant de nouvelles erreurs. Pour cela, il faut innover avec de nouveaux ingrédients, et écarter les saveurs qui ont jusque là mené fidèlement campagne. Exit ainsi Vincent Peillon -qui lui écrit pourtant ses discours- ou encore les responsables des fédérations du Nord et des Bouches du Rhône.
En voulant faire de la cuisine nouvelle, Ségolène Royal énerve (beaucoup), et déçoit (déjà). Le Parisien rapporte ainsi ces quelques phrases croustillantes de dirigeants du PS, pour qui le plat « Ségolène » est un peu amer : « on nous avait dit qu’elle fonctionnait comme ça, on n’y croyait pas, mais on prend acte ! ». Un autre cadre, soucieux d’éviter un ulcère, propose de garder ses nerfs en… « s’inscrivant à un cours de poterie zen ».
Ca risque d’être compliqué pour eux de la supporter pendant les 5 mois de campagne !