Point par point

Par une belle journée d’été, je t’ai rencontré. Ouvrez les guillemets.

Alliés quasi semblables, nous avons mené un bout de chemin, tels deux points.

Nos vies, jumelles en parallèle, se sont juxtaposées dans un tourbillon, une énumération perpétuelle de tout ce qui nous compose. Toi, ma virgule

Au gré de nos disputes et de nos joies, nous avons été tour à tour pour l’autre un point d’exclamation.

Les épreuves que nous avons chacun traversées m’ont parfois mise entre parenthèses.

Les semaines se sont écoulées, le temps s’est accéléré, et nous a balayé au gré de nos joies, de nos peines, de ces petites choses qui animent un quotidien. Tu es devenu mon point d’interrogation.

Sans nouvelles fraîches, je ne peux imaginer, simplement croire toi et te faire confiance : dans cette attente qui s’éternise, scintillent ces points de suspension

Et pourtant, je ne veux pas croire que nous soyons déjà au bout du voyage, ni que notre amitié touche à son point final.

Une dinde à New-York

En traînassant sur Facebook –bah quoi, si tu lis cet article, soit tu l’as trouvé en traînassant aussi sur Facebook, soit en traînassant sur Twitter et dans ce cas, au pire tu méprises le simple terme FB, au mieux, tu te tais parce que question procrastination, toi…- j’ai trouvé le blog de Zaza.

Et je suis tombée dedans. Le premier qui ajoute « comme Obélix » finira pendu sur un croc de boucher. Au minimum. Sarkozy Style. Après tout, mes trois trolls villepinistes -échantillon non représentatif- me traitent bien de sarkozyste depuis que j’ai écrit ça. Et ça. Et puis aussi ça. Parce que jamais deux sans trois. Na.

J’en ai zappé ma lessive –en même temps va pendre le linge avec le dos en vrac– et surtout les vingt articles qui attendent plus ou moins gentiment dans ma petite cervelle que je me décide à les rédiger :

  • les 2 ou 3 billets sur le conseil européen et le G20 à venir pour vous expliquer comment les dirigeants du monde voient la gouvernance mondiale et vous expliquer les subtilités à leurs yeux de la régulation et de  la réciprocité (nan c’est pas chiant et pis vu les analyses économiques de certains, vous z’en avez besoin et comme j’ai un reliquat de #UEMedef11 à caser sur ces sujets…),
  • les 3 ou 4 sur le petit-déjeuner Politique et Internet d’hier (j’ai trop plein d’idées et si je ne fais qu’un article vous z’allez encore pleurer que c’est trop long),
  • celui sur les dernières tribulations de Copine (j’ai enfin chopé une photo d’elle en train de fumer une chaussette, et hier on a disserté sur les écharpes), …

Ou comment Zaza a niqué mon agenda. Parce que si je parle du blog de Zaza, je peux m’autoriser –en clin d’œil- un bon gros mot de derrière les fagots le clavier.

Zaza, c’est une copine de copine. Ascendant Daniélou. Une école privée de filles que nous avons fréquenté pour nos années collèges… et parfois lycée. Enfin pas moi, j’en ai été virée. Par consentement mutuel entre Daniélou et moi. Parce que les écoles de filles, ça va cinq minutes. Et tenir quatre ans, c’était déjà bien trop long. Donc Zaza est une Copine de Marie, une fille qui devrait tenir aussi un blog, mais ça ne risque plus d’arriver depuis sa dernière grossesse, qui lui a apporté non pas une mais deux naines d’un coup. Comme Caro, une autre copine de Daniélou qui a pas moins de 8 nains… les deux dernières étant aussi des jumelles.

Toutes ces nanas sortent du même moule à bonnes sœurs –ouais, en sixième on a eu droit à un speech terrifiant, qui annonçait un taux de bonnesorat de 18% !- et aucune d’entre nous n’a jamais fini dans les jupes de monsieur le Curé ni de toute la sainte Eglise.

Nous, on fait partie des 82%. Celles qui ont plus ou moins dangereusement dévié. Tiens par exemple, y’en a une que j’adore qui a monté Ton Jules aux Enchères : moi j’adore le concept de ce site de rencontres –oui, je dis moi je si je veux et même si saymaaaal- mais pas sûre que les bonnes sœurs valideraient. Allez je me lâche : à l’époque, on ressemblait à ça (voir ci dessus). FEAR. D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi ces bonnes sœurs nous imposaient l’uniforme… alors qu’elles étaient en civil. Ca n’est pas très cohérent… Passons.

Je ne connais donc pas vraiment Zaza. Disons que je vois bien sa tête –en plus elle l’a mise sur son blog, ceci facilitant cela- mais elle n’a jamais été une proche. Elle aurait clairement pu le devenir, simplement elle avait un an de moins que moi –où peut être deux si elle avait un an d’avance, comme la moitié des filles de cette usine à futures têtes- et se trouvait dans la classe inférieure. Avec Marie. Qui elle m’était très proche. Mais 5 minutes de récré et pas forcément les mêmes heures de déjeuners ne nous ont jamais permis de vraiment nous découvrir.

Grâce à son humour désopilant, je découvre donc une vraie fille –comprendre par là qu’elle n’essaie pas de bloguer en mode Photoshop-, qui manie avec brio l’autodérision sur elle, mais aussi sur son Mari et ses nains, sans oublier de nous offrir une jolie petite vision de la non working-girl qu’elle est actuellement à NYC (ne te fie pas à l’adresse, avant elle était à London). Le tout en écrivant fichtrement bien. Ou comment Une Dinde à New-York a fini direct dans mes favoris !

#UEMedef11 : derniers préparatifs !

Demain commencent l’université d’été du Medef, où je suis blogueuse invitée. Pendant 3 jours, je vais assister à de nombreuses rencontres et les relater pour vous ici. Alors, comment se passe la préparation ?

Qui dit Université d’été et Blog, dit Planning. Et là, ça se corse. Comme chaque année, c’est la galère pour décider à quoi assister. Si au moment des plénières le choix est restreint, c’est pendant les tables rondes que ça se complique. Toutes sont intéressantes mais surtout, elles disposent d’intervenants de qualité.

Ainsi dès la première journée, il y a le choix entre une TR avec Morano/Lefebvre et Woerth sur le thème Plus forts après la crise, qui promet des interventions priceless de ces stars des #QAG –enfin ex pour Woerth-… et en même temps une autre sur le topic Penser à 6,7 milliards d’humains, avec notamment Bruno Le Maire. Alors, rire ou travailler ? Rebelote le jeudi matin : cette fois, j’ai envie d’assister aux quatre TR ! Et ça n’est pas tout : hormis les plénières et les tables rondes, il y a également des ateliers, et des rencontres spécialement programmées pour les blogueurs avec du menu gratin. Dis donc Medef, je n’ai pas le don d’ubiquité…

Qui dit Université d’été et Blog, dit également Préparation du sac, autrement dit du Kit de survie. Et c’est là que ça se corse. Sac et Fille, ça fait rarement bon ménage. N’étant pas trop formatée en mode armée, il me faut un paquet de temps pour préparer mon bardas. Et décider de ce que j’emporte. Parce que le tout doit tenir dans un petit sac à dos, et ne pas peser une tonne. Fille et Petit Sac, autant dire mission impossible !

Parmi les indispensables, l’Ipad et l’appareil photos, chargés à bloc. Et les chargeurs. Enfin, au moins celui de l’Iphone. En priant pour qu’il y ait des prises électriques sur site, sinon je suis morte ! Last but not least, la convocation !!! Le Medef m’a envoyé au moins dix fois ce sésame, en me rappelant dans chaque mail combien il était indispensable pour pénétrer sur le site de Fort-Knox-des-Patrons. Et en bonne blonde, même si je suis brune –enfin châtain-, j’ai failli l’oublier. Mode Cruche enclenché.

Penser aussi à une petite bouteille d’eau pour le transport. Bah oui, il faut bien aller jusqu’au Campus HEC, qui a le mauvais goût de se trouver à Jouy-en-Josas et non en plein centre de Paris. Damnit. A ce propos, avec mon jumeau Nobr, également blogueur invité, nous avons décidé de faire colo Medef commune, en prenant la même navette.

Lui chantera C’est à Babord, qu’on gueule, qu’on gueule, et moi C’est à Tribord, qu’on gueule le plus fort. Ouais, on est comme ça. Enfin dans mes rêves et autres souvenirs d’universités d’été de partis politiques. Parce qu’en vrai, on aura la tête dans nos Ipad-Phone-Touch-Pod –pick up your choice-, et on sera sages comme des images… parce que pas encore totalement réveillés. Sur le chemin du retour, je ne promets rien !

Pour la suite de nos aventures, c’est à lire ici, ces jours ci. A très vite !

Serais-je une PSG Girl ???

Oh mon dieu mais comment se fait-ce ???

Au commencement était le ballon rond…

Commençons par le début, j’ai toujours aimé le foot. Depuis toute petite. Quand j’avais 4 ans, mon frère s’est fait opérer de je ne sais quoi, amygdales ou appendicite, et mes parents, soucieux de réconforter le petit pendant son séjour à l’hôpital, ont cédé à ce qu’ils haïssaient le plus –enfin surtout ma mère, mon père s’en fichait éperdument : les albums Panini. Un pour le frangin malade, un pour la petite sœur pour-qu’elle-ne-soit-pas-jalouse. Mon frère a choisi Bernard et Bianca. Mouaaarrrrffff ! J’ai choisi Argentina 78. La classe…

Nous avons grandi au rythme des matchs de foot, notamment de l’équipe de France, et à cette époque, on mettait 7-0 à Chypre. Ouais, ouais. Nous avons eu nos premiers maillots d’équipes locales, pour moi ce fut Saint-Etienne. Allez les verts (qui pissent en l’air… dans les vestiaires…de ma grand-mère…) !

Et puis patatras, j’ai connu mon premier traumatisme footballistique pendant la célèbre demi-finale France Allemagne de la coupe du monde de 1982. Et découvert qu’au foot, il peut arriver que le goal prenne un joueur qui va marquer pour le ballon. Ou décide délibérément de faire cette confusion. Et envoie ledit joueur, Battiston, à l’hosto dans le coma. Ouais, ouais. Il s’appelait Schumacher et du coup je n’ai jamais non plus supporté le champion de Formule 1.

Et puis il y a eu le PSG version baba cool, avec plein de mecs aux cheveux longs. Genre Dominique Rocheteau. Et surtout Joël Bats !!! Ahhh Joël Bats… Bon, mon intérêt pour Joël Bats a cessé quand, à l’instar de Jean-Pierre François, il s’est lancé dans la chanson. Comme l’autre, il aurait du s’abstenir. Sacrée casserole avec un triple clavier Bontempi intégré ! Mais il n’en restait pas moins un excellent gardien…

Bon après j’ai grandi alors les mecs en short qui courent après la baballe, c’était vraiment beaucoup moins intéressant que les mecs en boxer qui me couraient après. A l’exception évidemment de David Ginola…. Que j’aurais toutefois préféré voir me courir après en boxer. Si je puis me permettre.

S’en est suivi une longue pause footballistique, si ce n’est pour l’équipe de France. En 1998, j’ai tout de même mis les pieds dans une boutique du PSG pour me ravitailler en maquillage bleu blanc rouge. Oui, je le confesse, j’ai mis les pieds dans la boutique du PSG.

Il restait tout de même en moi quelques signes PSGtitude, et notamment le plus célèbre d’entre eux : quels que soient les résultats de Paris, j’ai toujours été anti-OM, et fervente supporter de PSG lors de chacun des chocs entre ces deux équipes. Ici c’est Paris !!!

Acte I : remise en jambes…

Ce qu’il y a d’amusant, pour les parisiens, c’est que nous avons tous des supporters du PSG dans notre entourage. Vu la réputation du club et de ses supporters, c’est une source d’inspiration intarissable pour les moqueries et autres quolibets !!! Pour l’un d’entre eux, tout a commencé par des vannes pendant ou après les matchs, que j’ai enchaîné  à un rythme effréné. Histoire de rester crédible et non uniquement dans la blague facile, j’ai donc recommencé à voir les matchs, et à les commenter en direct par sms.

Le problème, si on peut appeler ça un problème, c’est que je me suis prise au jeu. Et que peu à peu, j’ai constaté que je me débrouillais toujours bien sur les commentaires, récoltant là le fruit d’une éducation footballistique qui me permet non seulement de connaître les règles du jeu –et même la règle du hors jeu mieux que les joueurs !- mais aussi d’apprécier la technique et la construction du jeu.

Au fil des matchs, mon pote a constaté qu’à chaque fois que je lui LT la rencontre -live textos, ou commentaires en direct par textos- le PSG gagne ou fait match nul. Et lorsque je ne le fais pas, le PSG perd. Mon pote m’a donc attribué –par jeu- le statut de « patte de lapin » du PSG ! Ce LT privé est devenu un rituel et c’est assez amusant.

Je dois donc bien reconnaître que s’il reste facile de vanner le PSG, ils ne se débrouillent pas si mal cette saison. En gros, fidèle à la devise de la capitale, Paris flotte mais ne sombre pas (ah ah). Alors oui bien sûr, l’équipe repose un peu trop sur Néné, les attaquants Hoarau et Erding peinent à trouver leurs marques, et surtout, le gardien Edel est capable du moins bon et surtout du pire. Mais quand on regarde les matchs, on se rend bien compte, en toute objectivité, que c’est une équipe d’un très bon niveau technique. Finalement, le PSG récolte le tribu des grands : un club vecteur de la passion foot, qu’on soutient dans la victoire, et qu’on adore détester lorsque le groupe fonctionne moins bien.

Au rang de mes griefs, sur un créneau plus léger, il y a aussi la tenue des joueurs. Je dis non au fluo de la tenue des gardiens pour les matchs à l’extérieur. En revanche, je dis oui à la nouvelle politique du PSG envers ses supporters. Je fais clap clap des deux mains pour avoir réservé une partie des virages bleus aux familles, et pour offrir la gratuité dans les virages pour les femmes. Autant de raisons qui donnent envie d’aller au stade en toute sécurité… C’était pour moi le meilleur moyen de me faire une idée sur le PSG.

Acte II : direction le Parc des Princes

Très vite, je me renseigne sur les modalités d’accès. Pour profiter des avantages, il faut être titulaire de la carte « Tous PSG », gratuite, qu’il faut aller chercher au Parc. J’apprends par les supporters que ce n’est pas bien, qu’il faut boycotter parce que le président a fait le ménage, et si je comprends tout, le coup de balai a été tellement large qu’il a emporté dans ses filets des supporters qui se tenaient bien. Oui, bon, je ne connais pas le dossier, selon la police il y avait entre 400 et 800 supporters violents et 13000 abonnements auraient été supprimés. Certes, mais pour les 12200 à 12600 qui se tiennent bien, pourquoi ne pas retourner au match ? Très franchement, la réputation des supporters et la violence de certains hooligans écartaient du stade les gens comme moi.

Je prends donc ma carte, et aussitôt des places pour le match retour du seizième de finale de l’Europa League : PSG – Bate Borisov. J’avais vu le match aller sur le petit écran, et j’avais été impressionnée par la qualité de jeu, malgré le score de 2-2. Je me dis donc que ça peut être sympa d’assister à la qualification de l’équipe, qui se trouve en ballotage favorable, et j’en parle à une copine. Comme moi, elle n’est jamais allée au stade, et trouve amusant d’y aller « entre filles ». Nous voilà donc parties pour tenter l’expérience !

Le placement aléatoire nous colle en « Virage Auteuil Rouge ». On me fait savoir que ce sont de « vrais supporters ». Hum, nous allons être au parfum pour cette plongée « en immersion » dans l’univers du PSG… Mais les supporters me disent qu’il n’y a plus aucune ambiance, je me dis donc que ce sera calme.

Nous nous retrouvons donc Porte de Saint-Cloud, un peu angoissées par l’impressionnant dispositif policier. On n’accède aux abords du Parc des Princes que muni d’un ticket, la vente d’alcool est interdite dans un périmètre assez large autour du Parc, et il est interdit d’en amener dans le stade. Nous nous trompons d’accès, mais les CRS sont adorables avec les deux filles que nous sommes. Nous arrivons enfin devant les portes et passons un sérieux contrôle : fouille des sacs… et palpation longue et précise. Hum, ça ne rigole vraiment pas…

Immédiatement, nous faisons une pause pipi. Premier mauvais point : les toilettes ne disposent ni de papier ni de savon. Ca, c’est nul : aller au stade n’empêche pas un minimum d’hygiène !!! Nous nous dirigeons ensuite vers le bar pour constater avec ravissement qu’il est possible d’acheter des bières, remises en gobelet : nous n’imaginions pas voir un match de foot sans une petite binouse !! Sans alcool, certes, mais une petite bière quand même. Les garçons, eux, préfèrent le Red Bull ou le Powerade.

Nous sommes ensuite placées par de charmantes hôtesses, au deuxième rang. Très vite nous déchantons : les supporters se placent devant le premier rang, ce qui nous gâche la vue. Nous prenons donc rapidement un peu de hauteur… Dans le coin ça pue déjà le mauvais shit. C’est le moment que je choisis pour me fondre dans la masse et arborer fièrement mon écharpe PSG : quitte à aller au stade, autant respecter la coutume en adoptant -en partie- le costume traditionnel local !

Très vite, nous découvrons le « protocole » :

  • A l’entrée des équipes, tout le monde se lève
  • A l’entrée du PSG, les porteurs d’écharpes agitent leur écharpe. Mais pas façon « tournez les serviettes », en la tenant bien droite au dessus de la tête.
  • Les chants « Allez Paris Saint Germain » et autres sont entonnés. Toi aussi apprends à chanter le PSG : pour l’air et les paroles c’est par ici… Dommage que ce soit parfois à base d’« enculés ». A noter que ce florilège oublie le « qui ne saute pas est marseillais », un grand classique. On en viendrait presque à regretter qu’il manque la choré :-)
  • Chaque belle action du PSG suscite des tonnerres d’applaudissements
  • Tout au long du match, les spectateurs soutiennent le PSG avec des chansons ou des slogans type « Ici c’est Paris » « Paris est magique »ou, les catchlines du club.
  • Parfois les supporters crient « Paris » en tendant les deux bras comme pour embrasser fraternellement les joueurs

D’autres gestes sont malheureusement moins appréciables :

  • A l’entrée de l’équipe adverse, les supporters parisiens sifflent, voire crient« Enculés ! »
  • Le Virage Auteuil fait des doigts et bras d’honneur à l’équipe adverse, en criant« Enculés »
  • Régulièrement les supporters crient « Paris » en tendant uniquement le bras droit : que ce soit lié à la référence douteuse ou pas du tout, ça reste surprenant…
  • Les supporters sifflent les belles actions de l’équipe adverse
  • Les supporters crient « arbitre Enculé » dès qu’il siffle une faute même lorsque c’est justifié
  • Les supporters se laissent aller à crier « Marseille enculés » alors que ce n’est même pas Marseille en face
  • Lorsqu’un joueur de l’équipe adverse est à terre, les supporters crient « A l’ho, à l’ho, à l’hôpital ». Charmant… Au delà de la méchanceté gratuite, mon souvenir de Battiston à terre ne me permet pas de trouver cela décent.
  • Certains supporters se permettent de cracher sur les remplaçants du camp adverse qui s’entraînent pendant la pause. Heureusement, grâce aux caméras, pour ceux-là la sanction est immédiate : expulsion par les stadiers. Un bon point pour le PSG !

Ces agissements m’ont, je dois dire, un peu gâché le spectacle. D’autant que des panneaux portant la mention « Respect »sont positionnés tout autour du terrain, et qu’avant le match, un message rappelle qu’il convient de bien se comporter et de faire preuve de fair-play.

Je venais voir du sport, et j’étais plutôt enjouée à l’idée de voir « en vrai » les athlètes et le jeu, que mes connaissances me permettent d’apprécier. Mais apprécier le jeu, c’est aussi apprécier les belles actions, d’où qu’elles viennent, aussi j’aurais aimé voir applaudir certaines belles tentatives de l’équipe adverse. J’aurais aussi aimé moins de mauvaise foi sur les fautes : oui pour siffler l’arbitre quand il commet une erreur –et sur ce plan ouuuuhhhh à l’un des arbitres de touche !- mais non aux « arbitre enculé ! » lorsque le PSG se faisait sanctionner pour de vrais fautes : c’est le jeu ! Enfin côté vocabulaire, je trouve l’emploi intempestif du terme« enculé(s) » un peu limité. Le PSG lance d’ailleurs aujourd’hui une campagne en faveur du respect. Heureusement j’ai eu de quoi rire un peu en entendant cette phrase : « va droit au but ! » de la part d’un supporter habillé PSG des pieds à la tête. Quand on sait que« Droit au but » est le slogan de l’Olympique de Marseille, c’est priceless.

Le match, quant à lui, n’était pas d’une bonne facture. Antoine Kombouaré -le coach parisien- avait prévu de reposer ses têtes d’affiches, et il faut bien dire que sans Néné en pivot, le jeu a été longtemps désorganisé, l’équipe a perdu trop de ballons et s’est montré mauvaise à la récupération, et l’attaque était un peu à la masse… même si elle s’est bien reprise en fin de match. Edel s’est plutôt bien défendu, il s’est même offert un extraordinaire coup de bol sur une frappe vraiment dangereuse à la 68′ qui m’a fait comprendre pourquoi la sono avait diffusé Thriller à la pause. Mais l’entrée d’Hoarau n’aura pas permis le rebond tant attendu et le match s’est achevé sur un nul… mérité. Grâce au bon nul arraché à l’aller dans des conditions extrêmes (-20 degrés sur un champ de terre !), ce score aura été suffisant pour décrocher la qualification. Rendez-vous donc dans 15 jours face au Benfica ! Grâce à mon live textos en direct du Parc ?

Malgré un bilan en demi-teinte, je n’ai pas été découragée, et si je ne deviendrai certainement jamais une supporter au sens où ils l’entendent, mon intérêt pour le ballon rond l’emporte : je retournerais bien au stade, mais dans une tribune plus calme. J’ai regardé le calendrier, et il y a un PSG – Lorient le jour de mon anniversaire. Alors, qui m’invitera en tribune présidentielle pour l’occasion ? Mais ce que j’aimerais vraiment, à cette date, c’est faire partie du staff du PSG… J’ai en effet vu une annonce qui me correspond parfaitement, et j’ai bien évidemment candidaté. Pour que je puisse écrire l’acte III, que Paris soit magique !

Chômeur, ton univers impitoyaaaable…

Etre chomiste, c’est du boulot. Rien que la gestion sociale de ta situation, c’est une prise de tête bien pire que les reportings que tu devais faire à ton boss pour avant-hier. Et t’as même plus un rond pour t’acheter une boîte de Migralgine.

Parce qu’avec 6 euros, tu fais 3 repas. Home made. Par souci d’épargner un max parce que tu gagnes plus que 57,4% de ton ancien salaire et que tu n’as pas à ta disposition 42,6% de ton ancien salaire. Et tu ne sais pas combien ta rétention chez les chomistes va durer. Donc tu fais gaffe au fric, pour tenir la distance…

Chômeur, tu n’as pas bien conscience de ta situation. Hey, mais c’est pire que la grippe A ! Ta maladie ne s’attrape pas par contact physique ou expectorations… elle peut s’attraper par le simple fait de te parler. Même au téléphone. Même par mail. Du moins, c’est ce que semble penser un certain nombre de nos congénères qui EUX, travaillent. Et tout à coup, se met en place dans leur inconscient cette idée qu’en te fréquentant, tu pourrais les entraîner sur une mauvaise pente.

A force de ne rien faire, tu pourrais même parvenir à implanter dans le cerveau de leur Boss l’idée de les licencier. A priori, toi chômeur, tu pourrais réussir cette prouesse par une petite séance de télépathie inconsciente déclenché par les hormones du chômage. Oui, chômeur, tes hormones ont été génétiquement modifiées et grâce à des capteurs très sophistiquées, elles envoient de véritables bombes uniquement destinées à nuire à tes amis. Chômeur, tu es le Ben Laden de l’économie, so… Vade retro satanas !

Tu l’auras compris, Chômeur, pour une partie de ton réseau social, tu dois être enfermé à Guantanamo. Tu noteras que ton réseau ne sait pas que tu es DEJA à Guantanamo, puisque tu dépends du Pôle Emploi. En plus de cette torture, tu dois donc en plus subir une certaine quarantaine sociale. Et prière de revenir lorsque tu seras à nouveau un corps sain, à savoir un TRAVAILLEUR.

Heureusement Chômeur, il reste des gens qui pensent à toi. Et qui te veulent du bien. Si, si, vraiment. Il y a évidemment ceux qui aimeraient bien te contacter, mais qui ne savent pas comment. Ton statut de chômeur est un repoussoir, tu es forcément au fond du trou, il faut te prendre avec des pincettes… Ceux là hésitent longuement avant chaque appel, alors sois gentil, Chômeur, ne les envoie pas se faire biiip. Car pour eux, c’est dur, ils font un effort. Sois cool…

Il y a ceux qui, au contraire, ont décidé de te prendre en main. Comprendre, te bouger le c**. Parce qu’il ne faudrait pas que tu deviennes incollable sur Les Feux de l’amour ou que tu finisses par leur raconter la dernière émission des Chiffres et des Lettres. Ceux là t’expliquent que tu dois chercher du travail. Faire des lettres de motivation. Répondre aux annonces. Que parfois, ils t’envoient. Même si tu leur as expliqué que non, tu ne cherches pas un job dans la finance. Chômeur, arrête de les repousser : non, ce ne sont pas des espions du Pôle Emploi, mais TES amis, et ils veulent juste t’aider. Sois cool…

Variante de cette catégorie, ceux qui veulent t’occuper tout en en tirant un bénéfice. Ceux là te disent cash que « tu as du temps de libre », et tente de t’enroler pour refaire le papier peint de la chambre du petit dernier. pour eux, tu glandes toute la journée en pyjama -alors que je le répète, je dors à poil- et penses que tu devrais t’occuper un peu. Les mains, pas le cerveau, ouh là là… Pour eux, tu prétends faire des candidatures, dans le but d’arnaquer le Pôle Emploi, et sérieusement, ils ont besoin de toi… Chômeur, arrête de les repousser, contente toi de décliner poliment lorsqu’ils abusent, mais accepte -voir propose- tout de même de rendre service lorsque la demande est raisonnable. Ne suspecte pas tout le monde, on parle tout de même de tes amis ! Sois cool…

Il y a aussi ceux qui veulent te cajoler. Ils t’expliquent donc que « c’est la faute à la crise »[toi du n’emploies pas cette expression puisque tu parles en bon français, mais passons] mais ont cette propension à se la jouer un peu trop souvent Madame Irma, en ajoutant inmanquablement « et ça n’est pas près de s’arrêter ». Attention avec ceux là : tout contact prolongé pourra t’amener à accroître considérablement ta consommation d’anxiolytiques. Non, ce ne sont pas des VRP de l’industrie pharmaceutique. Ce sont juste TES amis. Et ils veulent juste que tu ne culpabilises pas. Sois cool…

Il y a aussi -et c’est la bonne nouvelle- ceux qui sont naturels. Qui se comportent exactement comme avant. Ils n’appellent pas tous les jours pour s’assurer que tu n’as pas oublié de fermer le gaz, et ne te fuient pas comme la peste. Lorsqu’ils appellent, ils te donnent de leurs nouvelles -ce que tu aimes- et te demande des tiennes en posant des questions non orientées. Donc avec eux, tu parles de ce que tu veux. Comme avant. Pour eux, tu traverses une passe difficile mais qui ne s’inscrira pas dans la durée, ce qui de toutes façons ne change rien à l’amitié qu’ils te portent. Ceux là, quand tu leur parles, ça te fait des vacances.

Parfois, si tu as de la chance, tu as aussi parmi cette dernière catégorie des soutiens plus concrets qui se trouvent dans ton secteur d’activité. Ceux qui t’appellent un peu plus souvent pour se tenir informé de tes recherches, mais sans pression. Qui t’envoient des annonces qui te correspondent ou des infos sur ton secteur. Avec qui tu fais des déjeuners de travail. Et pour qui tu n’es qu’entre deux missions, tu n’es pas au fond du trou, tu cherches activement, et tu n’as pas besoin d’une nounou. Bref : ils savent qui tu es, et font ce qu’ils peuvent dans la mesure de leurs possibilités. C’est à dire sans obligation, sans fausses promesses, et juste parce qu’ils t’apprécient.

Car oui, Chômeur, tu es quelqu’un d’appréciable, seuls ceux qui ne le savent pas t’ont déjà zappé. Ceux qui gardent le contact sont en général tes amis. Avec leurs qualités et leurs défauts. Si certains sont parfois maladroits, ils ne le font pas exprès. A toi de savoir au mieux les gérer… Oui, Chômeur, c’est vraiment des soucis :-)