Villepin : un projet ambitieux

Jeudi 14 avril, Dominique de Villepin a présenté le projet de République Solidaire qu’il entend incarner. Ces idées ambitieuses et financées se veulent porteuses d’un véritable projet de société. Pour refonder la Nation, le président de République Solidaire entend responsabiliser et impliquer les citoyens comme les acteurs économiques, politiques et institutionnels dans un effort conjoint pour réformer notre pays.

REMETTRE LE CITOYEN AU CŒUR DE LA CITE

Devant la disparition du lien social et la montée du sentiment de solitude de l’individu, République Solidaire souhaite rendre au citoyen toutes ses dimen­sions de dignité, de solidarité et d’engagement au quotidien, en construisant une société où chacun puisse trouver sa place. République Solidaire estime que c’est en replaçant le citoyen au coeur de la cité, et en le responsabilisant, qu’il peut s’impliquer et se sentir partie intégrante de la communauté nationale.

Assurer la dignité de chacun

République Solidaire propose la mise en place d’un revenu citoyen, pour garan­tir à tous la dignité nécessaire au plein exercice de la citoyenneté. Accessible à tous les français majeurs, par une simplification des allocations existantes, le revenu citoyen permet, en prévoyant des contreparties à son versement, de dépasser la logique d’assistanat et d’encourager les initiatives.

Oser le choix de la responsabilité

République Solidaire propose la création d’un statut citoyen, consacrant les droits mais aussi les devoirs et responsabilités de chacun. Cet équilibre permet une meilleure implication dans la société, et passe aussi bien par l’instaura­tion du droit de vote obligatoire avec la reconnaissance du vote blanc que par le paiement par tous de l’impôt, en fonction de ses capacités, même à titre symbolique. Payer l’impôt, c’est un engagement civique. En retour, République Solidaire s’engage à une refonte fiscale qui soit juste : un euro de revenu doit être taxé dès le premier euro.

Assumer le choix de l’engagement

Etre solidaire, c’est être tourné vers les autres. La loi de 2006, sous le gouver­nement Villepin, ouvrait la création du service civil volontaire. Il faut l’élargir et le rendre obligatoire pour les jeunes et ouvert à tous. République Solidaire pro­pose donc d’institutionnaliser le service de solidarité par la mise en place d’un service citoyen, obligatoire pour les jeunes de 18 à 25 ans, dans des conditions souples pour ne pas interrompre les parcours des jeunes, et ouvert à toutes les autres classes d’âge, en contrepartie du revenu citoyen.

REFONDER LA REPUBLIQUE

Pour moderniser la France, et lui donner sa place dans l’Europe et le monde, nous avons besoin de moyens d’actions performants. Il convient de simplifier les institutions et de les rendre plus efficaces.

Refonder les pouvoirs

Une démocratie, pour être moderne, doit se donner les moyens d’exister. Cela passe par une véritable séparation des pouvoirs, en coupant tout lien entre justice et politique, par la dotation de véritables moyens pour un travail plus ef­ficace du Parlement, par le respect des sensibilités politiques, par une politique assumée de décentralisation, et par la garantie d’expression des citoyens au moyen de consultations par référendum.

Restaurer l’autorité de l’Etat

République Solidaire prend le parti de donner les moyens d’agir à l’Etat, en ren­forçant le rôle de ses agents par l’unification de leur statut, en légitimant l’appa­reil judiciaire, par une meilleure application des lois et en mettant un terme au millefeuille législatif. République Solidaire souhaite rendre l’Etat plus efficace, resserrer ses effectifs de manière rationnelle sans logique comptable et impli­quer les entreprises. Enfin il convient d’assurer la tranquillité publique au moyen d’une nouvelle relation entre police et population.

Réformer la Justice

Pour rendre la justice efficace, il faut la moderniser, la rapprocher des citoyens, et éviter le recours systématique au tribunal. République Solidaire propose de considérer la justice dans sa globalité, et de la repenser pour parvenir à un en­semble cohérent, simplifié, plus proche des citoyens.

Autonomiser les médias

Les médias constituent le quatrième pouvoir. Pour leur permettre d’exercer leur rôle en toute liberté, République Solidaire propose de les rendre indépendants des pouvoirs publics et de pérenniser les supports d’information en les viabili­sant dans la durée.

Faire de l’école un vecteur de l’égalité des chances

République Solidaire entend rétablir l’unité, l’égalité, et la primauté des savoirs, pour faire de l’école le socle de l’égalité républicaine. Ce projet ambitieux né­cessite de rompre avec le collège unique et avec une logique de zonage qui a montré ses limites, de renforcer la cohérence de la chaîne éducative et des programmes, de mettre les moyens en fonction des besoins du terrain, et de lutter contre les inégalités. L’enseignement supérieur, qui doit rester accessible à tous les étudiants, doit être refondu en grands pôles universitaires intégrant les différentes structures et s’ouvrir sur le monde.

Faire de l’Europe une chance

Au sein des 27 Etats membres, la France doit faire de l’Europe un levier efficace pour son action. République Solidaire propose de consolider l’axe franco-alle­mand. de repenser l’Union pour la Méditerranée en fonction des convergences démocratiques nées du Printemps Arabe, de renforcer la coopération au sein des 27. Enfin République Solidaire souhaite l’élection duprésident du Conseil Européen au suffrage universel, afin de rapprocher les citoyens des institutions européennes tout en dotant celles-ci d’un visage politique.

PROPOSER UNE ECONOMIE INNOVANTE

Maintenir la France dans la compétition mondiale impose de faire naître un nouveau modèle économique, tourné vers l’avenir, capable d’anticiper les mu­tations, et pionnier de la révolution économique et énergétique.

Moderniser la fiscalité

Maintenir l’emploi exige de repenser la fiscalité, pour faire baisser le coût du travail. Cette nouvelle fiscalité doit tenir compte des impératifs environnemen­taux, et faciliter les exportations. République Solidaire propose d’utiliser la TVA modulable sans toucher aux biens de première nécessité, et d’impliquer les entreprises dans cet effort national.

Instaurer un effort collectif et juste

Chacun le sait, notre pays doit réaliser un immense effort d’assainissement des finances publiques. Entre 2005 et 2007, Dominique de Villepin avait obtenu des résultats probants, en réduisant de 2 points le déficit public et en réalisant une réduction inédite du poids de la dette à 65% (aujourd’hui 82%). Cet effort doit être partagé par les citoyens, les acteurs économiques, et les politiques en faisant appel à l’épargne des français, en imposant une règle budgétaire consti­tutionnelle. Un effort doit également être réalisé en matière de compétitivité.

Mettre en place un pilotage de l’action économique

Pour être efficace, les mesures prises doivent être concertées avec les par­ties concernées. République Solidaire souhaite que chacun se sente impliqué : mise en place d’un Conseil National Stratégique, mise en oeuvre d’un vaste Plan Vert permettant de collecter les ressources de la contribution énergie car­bone, gérée par une banque verte permettant le financement de projets liés aux technologies environnementales, programmation d’un Grenelle de l’énergie qui aboutira à un référendum sur la politique énergétique à horizon 2030. L’avenir s’envisage dès aujourd’hui, aussi République Solidaire entend consacrer 3% du PNB à la recherche et au développement.

La mère des batailles sera celle de l’emploi. Celle menée entre 2005 et 2007 par le gouvernement de Dominique de Villepin avait permis de faire baisser le chômage à 7,8 % (aujourd’hui à 9,2%). Pour aller plus loin, République Soli­daire propose un service public de l’emploi associant à l’indemnisation et à la recherche d’emploi le parcours professionnel, afin de permettre un suivi per­sonnalisé et une valorisation des parcours. Enfin République Solidaire entend assumer un véritable patriotisme économique, en favorisant l’exportation de produits français, et leur promotion sur le territoire français.

RESTAURER NOTRE MODELE SOCIAL

Face à la mondialisation, notre système social est notre principal atout. Il convient de lui redonner son exemplarité sur l’échiquier mondial.

Construire de nouveaux services publics

Notre société a montré les nouveaux besoins de la population en terme de services publics, pour répondre aux enjeux sociétaux. République Solidaire propose la mise en place :

  • d’un service public bancaire, permettant d’orienter des fonds vers les PME et d’assurer l’ouverture d’un compte à tous ;
  • d’un service public du logement destiné à rationnaliser les moyens et les actions, notamment par l’utilisation à vocation sociale d’une partie du secteur locatif privé et la modération des loyers dans les zones tendues ;
  • d’un service public de la consommation visant à favoriser les productions ré­gionales et maintenir les petites surfaces commerciales.

Mettre la personne au cœur du modèle social

Mettre l’égalité des citoyens au coeur du débat, c’est d’abord penser en terme de proximité, afin d’apporter une réponse personnalisée mais cohérente. En terme de santé, République Solidaire propose de repenser le maillage territorial en articulant l’hôpital en trois échelons, de préserver le maintien du finance­ment de la santé en le régionalisant et en le rationnalisant, d’assurer un meilleur pilotage du système de soins par l’instauration d’un régime unique d’assurance maladie, et de renforcer la prévention des risques sanitaires.

Enfin la société se doit d’offrir la liberté et le respect à chacune de ses composantes : incitation fiscale à l’instauration de la parité dans les entreprises, service public de la petite enfance, débats sur les grandes questions de société telles que l’homo­parentalité, mise en place du testing grâce au service citoyen.

Favoriser l’équilibre des territoires

L’égalité des chances implique l’équilibre des territoires. République Solidaire propose un nouvel ancrage régional des politiques publiques, notamment via la création des métropoles et, par ailleurs,l’élection des conseils de quartiers. Mais le changement va jusqu’à notre mode de vie, qui doit s’adapter aux muta­tions de notre société et intégrer la dimension environnementale, par la mise en place de quartiers écologiques, le développement des réseaux de transports, l’habitat durable ou encore l’instauration de critères environnementaux dans les plans locaux d’urbanisme.

Enfin la politique de la ville doit être repensée, en ajoutant à la loi de Cohésion Sociale et d’Egalite des Chances de 2006, l’Agence Nationale de Développement Economique, un troisième pilier à côté de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine et de l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances.

RECOUVRER UNE VOIX FORTE DANS LE MONDE

La France doit assumer dans le monde et ses atouts et ses spécificités.

Afficher une ambition culturelle mondiale

La culture française constitue un pôle d’attractivité : nous devons utiliser cet atout pour rayonner dans le monde, en affichant une politique culturelle ambi­tieuse, et instaurer une véritable économie de la culture. Affirmer l’exception culturelle française, se doter d’outils lisibles et efficaces, favoriser la fiscalité des artistes en dessous d’un certain plafond de revenus annuels, et instaurer la licence globale tout en assurant une juste rémunération des créateurs.

Retrouver notre compétitivité

Notre tissu économique étant mal structuré, notre compétitivité s’est dégradée. Les réglementations contraignantes n’ont pas permis d’enrayer ce mouvement. République Solidaire propose donc la réalisation d’un small business act à l’eu­ropéenne permettant de nous repositionner dans le paysage économique mon­dial. Les efforts devront porter vers les PME, avec de nouveaux dispositifs de capitalisation, la concentration du crédit Impôts Recherche sur les PME, et la création d’agences régionales à l’exportation.

Garantir notre indépendance

La France doit pouvoir porter dans le monde son message original, tout en travaillant de concert avec ses partenaires européens et mondiaux. Quelques pistes : sortie du commandement intégré de l’OTAN, proposition de mutualisa­tion de la dissuasion nucléaire à l’échelle européenne, refondation de la diplo­matie française en la dotant d’outils d’analyse modernes.

Valoriser l’Outre Mer

L’égalité des chances, c’est aussi permettre de tenir compte des spécificités territoriales, notamment en Outre Mer, afin que les ultra-marins puissent occu­per une place à part entière dans la vie de la Nation. Cela suppose d’avoir une politique de long terme, sur la base de la loi programme de 2003, favorisant l’investissement et l’emploi, pour offrir à la jeunesse d’Outre Mer de véritables perspectives d’avenir.

Assumer notre politique d’immigration

La France doit assumer sa vocation de pays d’accueil, et retrouver une poli­tique claire et cohérente sur l’immigration, au lieu de procéder par à coups. République Solidaire propose :

  • d’intégrer de la souplesse dans le dispositif en facilitant les aller-retours dans une perspective de co-développement avec les pays d’origine ;
  • de créer un parcours d’intégration ;
  • de simplifier le versant administratif par un titre de séjour unique progressif intégrant les droits et les devoirs ;
  • de clarifier la situation administrative des personnes en situations irrégu­lières durant l’examen de leur demande.

Oui pour la France !

Il ne reste plus que quelques jours pour faire campagne. C’est le moment de dire aux Français, droit dans les yeux, la réalité sur l’enjeu de ce scrutin. Si nous disons oui, nous ouvrons de grands opportunités à la France. Si nous disons Non, nous nous fermons des portes. L’économie de la France et notre avenir passent par l’Europe. Il est temps d’en prendre conscience, et de le faire savoir.

Que se passera-t-il si le Non l’emporte ? Comme le disait Jean-François Copé mardi dernier, il y aura « à l’évidence pour les mois ou les années qui viennent un climat d’incertitude qui pèsera beaucoup sur les décisions économiques prises par les grands acteurs et notamment les entreprises, mais aussi par les ménages. » Il n’est pas nécessaire d’avoir une boule de cristal pour imaginer que les marchés vont réagir timidement, idem pour les entreprises et les ménages. Par conséquent, on entrera dans une péri od e d’incertitude économique, dans laquelle chaque acteur de la vie économique française attendra de visualiser les conséquences avant de prendre la moindre décision.

Soyons sérieux : si le Non l’emporte, nous ne savons pas exactement ce qu’il se passera. Nous ne pouvons rien prédire. Mais ayons tout de même un peu de bon sens : même sans dramatiser en envisageant le pire, nous pouvons tous reconnaître qu’au mieux, nous perdrons du temps, et cela se compte en années. En confiance vis-à-vis de nos partenaires européens, et dans le monde, car nous perdrons fatalement en crédibilité. Si tel n’était pas le cas, pourquoi nos partenaires européens auraient-ils autant les yeux rivés sur la France, et pourquoi s’investiraient ils autant dans la campagne en faveur du Oui ?

Eux-mêmes le disent : « Il n’y a pas l’ombre d’une chance de rouvrir le processus constitutionnel (…) ou bien il faudra se contenter de beaucoup moins que cela » a déclaré jeudi matin le Chancelier Allemand Gerhard Schröder, ajoutant : « L’idée de l’Europe a vu le jour ici en France. La France a la responsabilité de ne pas laisser tomber les autres Européens. C’est la requête que nous vous adressons aujourd’hui, avec humilité ». Propos à l’unisson du président Polonais, M. Kwasniewski, qui a déclaré : « Nous avons besoin de la France en tant qu’architecte de cette construction européenne ». Nos partenaires européens sont venus à Nancy rappeler une évidence aux Français : on ne peut pas se dire pour l’Europe, et refuser ce texte. Parce que ce projet de Constitution s’inscrit dans la continuité des efforts réalisés depuis 60 ans sur notre continent pour réaliser cet espace d’échange et de paix. A nous de savoir si nous voulons poursuivre l’aventure…

Ce n’est pas par hasard que plus de cent entrepreneurs ont appelé mercredi dernier à voter Oui, estimant que la France « commettrait une grave erreur  en contrariant, pour cause de malaise existentiel », une construction européenne qui représente le « meilleur futur possible. ». Face aux craintes de certains, rappelons que la France représente 6% des échanges mondiaux, dont 60% au sein de l’Union européenne. Au deuxième rang des investisseurs mondiaux après les Etats-Unis, notre pays est la quatrième destination des investissements internationaux créateurs d’emplois et de croissance. Aujourd’hui, la France occupe une place de choix en Europe et dans le monde.

Rappelons un exemple concret parmi tant d’autres : le projet ITER. La France était en concurrence avec le Japon pour accueillir ce réacteur nucléaire nouvelle génération, générateur de milliers d’emplois hautement qualifiés, et véritable manne financière. Aujourd’hui la France devrait accueillir le site d’ITER, malgré le soutien des Etats-Unis au Japon, et grâce aux efforts de l’Europe. Alors bien sûr, ce n’est pas grâce à la Constitution, ce n’est qu’un exemple de l’apport de l’Europe à la France, et du poids de la France en Europe. Car l’Europe a voulu avoir ce réacteur sur son territoire. Et pour ce projet, l’Europe soutient la France. Et demain ?

Allons nous nous replier sur nous-mêmes, et choisir de rester seul, face aux ensembles géants que sont les Etats-Unis, la Chine, et les autres grands pays émergents ?

Allons nous refuser ce projet de Constitution, qui au-delà de nous permettre de rester dans la course mondiale, reconnaît parallèlement les droits des salariés et assure la pérennité de nos services publics ?

Allons nous choisir de poursuivre en tant que grande puissance économique, ou choisir de nous tirer une balle dans le pied, et générer la sinistrose dans notre pays ? Allons nous choisir de rester dans ce peloton de tête, de poursuivre en tant que moteur de l’Europe, de continuer à faire entendre notre voix en Europe et dans le monde ?

« Le 29 mai, c’est un choix historique que nous avons à faire, un choix qui engage chacun d’entre nous. Ne cédons pas à la tentation du repli. Faisons le choix du rayonnement de la France. Portons haut les intérêts des Français. Faisons le choix d’une Europe juste et d’une Europe puissante », a dit le Président de la République Jacques Chirac jeudi dernier, rappelant que « ce qui est en jeu, c’est l’avenir de la France, c’est sa place en Europe, c’est l’avenir de l’Europe ». Nous avons tout à gagner à poursuivre la construction européenne. Il ne reste plus que 6 jours pour décider. Le 29 mai, ce sera nôtre dernier mot : Oui ou … Non.

En campagne Simone !

J-27. Plus que 4 semaines avant le référendum… 4 petites semaines de campagne. Face à cet enjeu européen, la France se cherche : Oui ou non ?

Les derniers sondages indiquent tous une remontée du Oui, à 48%. Il reste tout de même encore beaucoup d’indécis, entre 25 et 30% des personnes certaines d’aller voter.

Voilà une bonne raison pour faire campagne à fond, expliquer le texte, et convaincre. C’est ce qu’a décidé Simone Veil, éminente figure de la classe politique française et européenne -rappelons qu’elle a présidé la première législature du Parlement Européen de 1979 à 1982. Simone Veil, aujourd’hui membre du Conseil Constitutionnel, sait bien que ce mandat de juge de la haute juridiction est incompatible avec une entrée en campagne. Elle a donc effectué l’ensemble des formalités préalables à son investissement dans la campagne, en sollicitant auprès du Président du Conseil Constitutionnel un congé de la haute juridiction. Celui-ci lui a donné son feu vert.

Plus rien ne s’opposait alors à son investissement en faveur du Oui. Ce qui aurait du être un non-événement a pourtant alimenté la campagne des ténors du Non, cette semaine. De Montebourg à De Villiers en passant par Chevènement, tous ont brocardé le choix de Simone Veil. Las ! Le Président du Conseil Constitutionnel, personnage le plus compétent en la matière, ne semble pas une autorité suffisamment fiable pour les tenants du Non. Mais pour qui se prennent-ils ?

Au nom de quelques motifs purement électoralistes, ces derniers n’hésitent pas à traîner l’institution dans la boue, au motif que le seul article évoquant la mise en congé d’un « sage » ne pourrait être applicable que dans le cas où celui-ci possède un mandat. La réalité est toute autre : le cas de la campagne référendaire n’est pas prévu par les statuts du Conseil Constitutionnel, et l’article 4 du décret de 1959 est le suivant : « Tout membre du Conseil constitutionnel qui entend solliciter un mandat électif doit demander sa mise en congé pour la durée de la campagne électorale. La mise en congé est de droit. ». Il reste logique qu’il s’applique à tout processus électoral, vu que les sages sont amenés à en valider les résultats ! Sage décision d’un « sage », pourtant pleine de bon sens…

On retrouve bien là les arguments des tenants du Non. Pour eux, le droit devrait tout prévoir. Pire qu’un contrat d’assurances. Ils ont simplement oublié que le droit se construit constamment et qu’il existe, lorsqu’un cas n’est pas prévu, de hautes autorités pour trancher. Dont il ne font pas partie…

Espérons que ces quatre dernières semaines de campagnes ne produiront plus ce genre de dérapages. Rappelons que de nombreux français se plaignent de ne pas comprendre la Constitution, qu’ils trouvent trop complexe. N’allons nous pas décourager les électeurs, en ramenant le débat sur un thème juridiquement pointu et totalement délié de la Constitution ?

Pour dire Oui à la Constitution, engageons nous à dire Non aux campagnes de bas étage. Que chacun prenne un peu ses responsabilités, et se consacre enfin au thème de la campagne. Pour mémoire, la question qui vous sera posée le 29 mai est la suivante : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? ». Faisons campagne : plus que 4 semaines pour convaincre !

Pour un oui exigeant

Il va falloir arrêter d’être timide, et affirmer un peu plus clairement les convictions du Oui. Je défends le Oui. Mais pas parce qu’on m l’a soufflé dans l’oreillette … Mon Oui n’est pas timide, mon Oui est clair, net, et engagé : en un mot, à notre image.

Je lis ci et là, dans les réactions au billet de la semaine dernière, que nous n’apporterions rien de neuf… Mais au contraire ! Nous voulons bouger, nous voulons avancer, nous voulons une Europe en rupture avec ce que nous avons connu par le passé, et qui n’est plus adapté à l’Europe d’aujourd’hui. Les tenants du Non voudraient nous faire croire que le changement serait de voter Non. Et bien désolé, mais voter Non, ce serait appliquer le Traité de Nice, autrement dit : s’enliser dans la continuité. Est-ce ça que nous voulons ? Résolument, NON.

Cessons ces enfantillages digne d’une cour de récré, arrêtons de babiller sur le nom des politiques pour ou contre la Constitution ou sur les sondages, soyons un peu plus responsables, prenons de la hauteur en nous recentrant sur le texte, car c’est bien la question qui est posée aux français.

Nous reprochons à Bruxelles d’être trop technocratique et à la commission européenne de décider toute seule dans son coin comme l’ont brocardé les souverainistes qui se sont exprimés sur ce blog, et qui réclament une Europe qui sera « décidées par les gouvernants et non par les technocrates de Bruxelles ». ?

Et bien c’est justement le Oui qui donnera ce visage à l’Europe.  Grâce, par exemple, à l’élection du Président, qui ne sera plus, comme aujourd’hui, désigné pour 6 mois et à tour de rôle, mais élu par le Parlement pour une durée de 2 ans et demi, renouvelable une fois. C’est le Oui qui donnera une véritable visibilité à l’Union Européenne.

La Constitution assure également le renforcement du rôle des parlements nationaux, l’affirmation du droit de pétition, la transparence des décisions, et j’en passe… Le texte accroît ainsi fortement le rôle du citoyen en lui conférant un pouvoir de décision, d’information, et d’influence. Ce que ne propose pas le Traité de Nice, actuellement en vigueur, et qui fera loi si le Non l’emporte.

Dire Oui, c’est se donner enfin les moyens de d’améliorer le fonctionnement actuel de l’Europe, et de rompre enfin avec une Europe vieillotte qui vivote avec des mécanismes conçus pour travailler à 6, alors que nous sommes désormais 25.

Cette Constitution nous permet d’avancer, alors pourquoi choisir de stagner ???? Pourquoi vouloir nous mettre au ban de l’Europe en rejetant un texte qui va de l’avant et qui structure l’Europe, pourquoi vouloir rester à la traîne en grommelant comme des sales gosses ???

Notre ambition pour la France, c’est d’être un moteur, une énergie dans la construction de l’Union européenne, ou de rester planqué au fond de la classe à côté du radiateur ???  Sortons de notre complexe d’Astérix, et regardons en face l’Europe dans laquelle nous vivons, et ce que nous voulons.

Notre oui, c’est celui de la rupture, du changement, de l’efficacité.
C’est un Oui dynamique, ambitieux, et tourné vers l’avenir.
Le 29 mai, Osons le Oui !

Voter, c’est être un citoyen responsable !

Mardi 12 avril, publication d’un nouveau sondage CSA pour l’émission France Europe Express (France 3) et France Infos. On y apprend que 36% des personnes interrogées souhaitent « au fond d’eux-mêmes » que le Oui l’emporte, contre 30% pour le Non. Plus intéressant, 34% jugent que « cela n’a pas d’importance ».

On a tout dit sur les sondages et la nécessité de s’en méfier, chacun sait qu’ils n’ont pas vocation à annoncer les résultats du vote, format boule de cristal. Néanmoins, on peut s’interroger sur ce qui ressort de cette mini consultation. Comment 1/3 des personnes interrogées peuvent se sentir aussi peu concernées par les enjeux de ce référendum ?

Pour nous, Jeunes Populaires, jeunes de l’UMP, qui plaçons la responsabilité au premier rang de nos valeurs, cette attitude est totalement surréaliste. Ce sont autant de pierres dans le jardin du concept même de référendum. Notre Constitution prévoit la consultation du peuple, contrairement à nos voisins allemands, qui nous envient beaucoup sur ce point. Et que font ce tiers des personnes interrogées de la responsabilité que leur confèrent nos politiques, en leur accordant la parole ? Ils la mettent au panier. C’est totalement irresponsable !

Evidemment, on peut s’interroger sur les raisons d’un tel désintérêt. Traditionnellement, les scrutins européens attirent peu les foules, et réalisent des records d’abstention. L’Europe paraît peu visible à nos concitoyens, pour qui Bruxelles, « c’est loin ». Peut être. Et en ce sens les politiques, et plus particulièrement à nous, politiques de demain, de fournir un réel effort de pédagogie, pour expliquer l’Europe à nos concitoyens.

Mais parallèlement, n’est-ce pas aussi aux électeurs de s’engager dans la vie de la cité ? De s’intéresser à la chose publique qui détermine leur avenir, chaque fois qu’on leur donne la parole ? Pas un média qui ne fasse l’impasse sur le sujet, pas un journal qui ne publie des fiches pratiques pour aider nos concitoyens à se faire une idée sur le traité, pas un parti qui ne batte la campagne pour expliquer le traité. L’effort doit se poursuivre, mais personne ne peut décemment dire que les citoyens n’ont pas les moyens de s’informer. La vraie question : le veulent-t-ils vraiment ?

Le référendum n’est pas une pratique courante, mais elle est emblématique, puisque c’est le peuple qui s’exprime directement. Il en va de la bonne marche de la démocratie que chacun prenne ses responsabilités. Le 29 mai, Votez !