La République des Citoyens : ensemble, modernisons la vie politique !

bannerQuatre jours après le scrutin, et en dépit de la déferlante Star Wars, tout le monde a encore en tête ces Régionales. Le score du FN, tant au national que dans les régions où il a été si près de l’emporter. L’abstention, qui marque la désaffection des citoyens pour la politique. Les réactions de certains irresponsables politiques, nettement plus préoccupés par leur intérêt particulier que par l’intérêt général qu’ils ont pourtant mandat de défendre.

Aujourd’hui, nous sommes nombreux à faire le constat d’une France en fin de régime, marquée par une classe politique envenimée dans une logique de communication plus que d’action, finissant par se rendre illisible à force d’abuser des effets d’annonce non suivi de réformes et de résultats, et de buzz politique souvent à côté de la plaque et sans impact sur la chose publique. Le système est mort, il faut se renouveler.

Alors, que faire ?

La République des Citoyens, composée de citoyens d’origine diverses qui ne sont pas des professionnels de la politique et surtout qui ne sont au service de personne, propose de s’unir pour changer la vie politique en profondeur. Cela implique d’importantes modifications institutionnelles, qui permettront de faire émerger une nouvelle mentalité que nous appelons tous de nos vœux, afin de renouveler l’offre politique dans une organisation démocratique modernisée :

  • Sortir du système des partis, totalement sclérosé, incohérent et dépassé : droite et gauche, aujourd’hui, ne sont plus des références pertinentes
  • Réduire le nombre d’élus
  • Limiter strictement les mandats dans l’espace et dans le temps
  • Définir un statut de l’élu, indispensable pour déprofessionnaliser la vie politique et lever les freins qui empêchent aujourd’hui certaines catégories de s’engager
  • Instaurer le scrutin à la proportionnelle, seule gage d’une véritable représentativité.
  • Instaurer une stricte parité
  • Renforcer les pouvoirs du Parlement

Ces propositions visent à rénover complètement la manière de penser et de faire de ma politique : en permettant d’échapper au régime des partis, de renforcer le rôle et l’efficacité des élus tout en réduisant leur coût, et d’assurer une véritable représentativité de tous dans les instances politiques tout en cassant le concept de classe politique et en évitant que l’engagement public ne soit un métier, elles permettront d’instaurer à nouveau le lien de confiance entre le peuple et ses élus et de rendre à l’action politique la sincérité qui lui est nécessaire.

La République des Citoyens propose de mobiliser ceux qui se sentent concernés pour inventer la France de demain. Alors, on se bouge ?

Appel de La République des Citoyens

Rejoindre La République des Citoyens

Sarko m’a tuer

Glaçant. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Sarko m’a tuer.

Le concept est simple : raconter par le menu les coups bas menés par la Sarkozie sur un échantillon représentatif de 27 personnalités kärcherisées : hauts fonctionnaires, élus, anciens ministres, magistrats, journalistes, grands patrons… Aucun corps n’a été épargné.

Pour chacun, l’objectif de la Sarkozie est simple : les neutraliser. Ou acter la mort, non pas physique, mais professionnelle ou politique de la cible.  Car il ne fait pas bon s’opposer au Président. Hyper coléreux, il peut assez vite péter les plombs lorsqu’il s’estime menacé. Et déchaîner ses foudres, en usant de toutes les ficelles que lui offrent le pouvoir. Ou le fait du Prince.

Pourquoi tant de haine ? Comme le dit Daniel Bouton, ex-patron de la Société Générale au moment du scandale Kerviel, fustigé pour avoir caché la crise pendant 4 jours afin d’y trouver une solution sans embraser les marchés : « Il a la même réaction à chaque mauvaise nouvelle : il fait tomber une tête, et voter une nouvelle loi. Il ne peut pas s’en empêcher, il a besoin de trouver un coupable ; tout événement désagréable provient de l’erreur de quelqu’un ».

Le sarkozysme, c’est une méthode : on est avec ou contre Sarkozy. Et si on est contre, on en subit les conséquences : tout crime de lèse Sarkozy est sévèrement puni. Car la Sarkozie sait s’acharner, que ses cibles soient puissantes ou misérables. Tous les moyens sont bons : pressions, manipulations, dossiers, fuites dans la presse, utilisation de la vie privée, mutations en forme de placards, …

En ce sens, cet ouvrage est passionnant, parce qu’il décrit précisément les moyens qui ont été utilisés contre chacune des personnes dont l’histoire est relatée dans ce libre. Mais ce livre est rude : à chaque page, le lecteur ressent la violence du rouleau compresseur Sarkozy, et des méthodes utilisées par ses sbires. Effroyable. Et donc, indispensable à lire !

Bourgi ou l’art du service commandé

Plus c’est gros, plus ça passe, disait Jacques Chirac sur le ton de la boutade. En ce dimanche, Robert Bourgi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, mais plutôt avec le tank.

Dans ses révélations au JDD, bien opportunes, il a en effet affirmé avoir été porteur de valise pour Chirac et Villepin, leur apportant l’argent liquide des dirigeants africains, pour financer la campagne de Chirac en 2002.

La Françafrique, les réseaux Foccart, c’est un sujet en soi, que je ne vais pas traiter faute d’info réellement fiable sur le sujet : le vrai se mêle à l’intox depuis des décennies, loin de moi l’envie de m’y brûler les ailes. Non, ce qui m’intéresse plutôt, c’est le jeu joué par Robert Bourgi, et la campagne orchestrée contre les réseaux chiraquiens.

Bon, déjà, on peut rire de quelques formules de cette interview. Robert Bourgi nous apprend ainsi que le nom de code de Villepin était « Mamadou ». Franchement… il aurait pu trouver un prénom africain moins cliché, ça m’aurait paru plus crédible. Parce que celui-là, je pouvais l’inventer moi-même. La loi de la proximité ne fonctionne pas sur tout, Bob…

Sur l’info ensuite, Bourgi nous apprend qu’il a présenté Villepin aux chefs d’Etat africains en 1997. Ah parce que Villepin, entre 1995 et 1997, il se grattait les couilles ? Dis Bob, révise un peu : Villepin a été Secrétaire Général de l’Elysée dès 1995, et donc au cœur de la machine élyséenne et de sa politique africaine dès cette époque. Pour qu’on croit à cette pseudo info, il faudrait que les dates soient cohérentes…

Sur la méthode, ensuite. Je comprends l’envie de Bourgi de se faire un peu de promo dans la presse. Ce que je comprends moins, c’est pourquoi, s’il a des preuves de ce qu’il avance, il n’en parle pas à la justice. Sérieusement, c’est pas comme si en France on respectait le secret de l’instruction ! En parlant à un juge, ça se serait aussi retrouvé en Une. Alors, Bob, pourquoi ? T’as rien, c’est ça ?

D’autre part, si Bourgi a vraiment du biscuit, pourquoi ne pas l’avoir révélé plus tôt, par exemple lorsqu’il a tourné le dos aux chiraquiens pour mieux assurer sa survie en se vendant à Nicolas Sarkozy ? Les révélations tardives, qui plus est sans le moindre début de commencement d’une preuve, c’est toujours suspect.

D’autant que la dernière fois que quelqu’un a dit avoir vu quelque chose devant Villepin, y’a tellement pas eu de quoi fouetter un chat qu’il a été relaxé, malgré Courroye et le fait qu’il ait été présumé coupable par l’actuel locataire de l’Elysée himself -qui, par là même, se torchait avec la présomption d’innocence et la séparation des pouvoirs, un principe qui aurait nécessité qu’il la ferme sur une affaire judiciaire en cours, mais bon, ça doit être un détail ça, hein. C’était Clearstream, dont l’acte II s’est joué au printemps, et trouvera son issue mercredi prochain. Cette nouvelle affaire fleure bon le croc de boucher…

Enfin, sur toute boule puante sorti en pré-campagne présidentielle –et en toutes circonstances, de toutes façons- il convient de se poser une question : à qui profite le crime ? Et là, le lien avec Sarkozy est immédiat. Et ce même si le JDD oublie opportunément d’en parler, ce qui discrédite un peu plus ce journal. En effet, Bourgi n’est-il pas son conseiller officieux sur la politique africaine ? Manifestement, en la matière, la jurisprudence Bettancourt n’aura pas fonctionné : si Mamie Gaga avait laissé un gode en or sur sa table de chevet lorsqu’elle avait été interrogée par TF1, Robert Bourgi aura, lui, oublié de retirer le joli portrait de Sarko*.

Qu’une telle bombe sorte de la bouche d’un conseiller du président en exercice pose vraiment question : peut-on sérieusement imaginer que Bourgi parle sans son aval ? Soit l’actuel président n’a pas donné son accord, et dans ce cas il est incapable de contrôler ses conseillers –fussent-ils occultes-, ce qui témoigne de sa profonde incapacité à diriger le pays.

Soit il les instrumentalise, usant de la presse au lieu de s’adresser à la justice, ce qui est gravissime. L’article 40 du Code de Procédure Pénale est en effet clair à ce propos : Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. A ce que je sache, la Présidence de la République est une autorité constituée. Non ? Dans les deux cas, j’ai mal à la République.

D’autant que la boule puante a un double effet kiss cool : elle sert à affaiblir un adversaire… mais aussi à protéger son obligé. En la matière, le bouquin de Péan –La république des mallettes, qui sort par le plus pur des hasards le 14 septembre, jour du verdict dans l’affaire Clearstream- ne sera pas sans effet, les relations de la Sarkozie avec Ziad Takieddine étant franchement gênantes dans l’optique de 2012… et bien au-delà. En effet, elles ramènent bien vite aux contrats Sawari II et Agosta. Et donc à Karachi, dont l’ombre plane au-dessus de Sarkozy. De plus en plus bas…

[Edit : A la suite de cet article du JDD et au regard des accusations qu’il contient, Jacques Chirac porte plainte pour diffamation. A noter que l’ancien Président n’avait jamais usé de cette arme. Y’a un début à tout…

Deux heures plus tard, Dominique de Villepin annonce au journal de 20 heures de France 2 faire de même. Réaction sur Twitter de Bruno Jeudy, rédacteur en chef au JDD ci-dessus. Sérieusement, qu’espérait-il ?]

Tout ceci donne bien le ton de la campagne de 2012, et l’état d’esprit du président sortant. Au plus mal dans les sondages -quel que soit le candidat sortant des primaires, il ne tire aucun bénéfice de leur différence de score, et stagne à 22-23%- il a bien conscience que ce sera difficile pour lui de rempiler. Et comme toujours lorsque l’alarme sonne, Sarko perd ses nerfs.

Vision de court terme… et oubli de l’effet boomerang qui ne manquera pas de le frapper un jour. Ainsi va la politique politicienne. Et sinon la politique, on en fait quand ?

* Merci @The_M1 pour la Twitpic !

Villepin : un projet ambitieux

Jeudi 14 avril, Dominique de Villepin a présenté le projet de République Solidaire qu’il entend incarner. Ces idées ambitieuses et financées se veulent porteuses d’un véritable projet de société. Pour refonder la Nation, le président de République Solidaire entend responsabiliser et impliquer les citoyens comme les acteurs économiques, politiques et institutionnels dans un effort conjoint pour réformer notre pays.

REMETTRE LE CITOYEN AU CŒUR DE LA CITE

Devant la disparition du lien social et la montée du sentiment de solitude de l’individu, République Solidaire souhaite rendre au citoyen toutes ses dimen­sions de dignité, de solidarité et d’engagement au quotidien, en construisant une société où chacun puisse trouver sa place. République Solidaire estime que c’est en replaçant le citoyen au coeur de la cité, et en le responsabilisant, qu’il peut s’impliquer et se sentir partie intégrante de la communauté nationale.

Assurer la dignité de chacun

République Solidaire propose la mise en place d’un revenu citoyen, pour garan­tir à tous la dignité nécessaire au plein exercice de la citoyenneté. Accessible à tous les français majeurs, par une simplification des allocations existantes, le revenu citoyen permet, en prévoyant des contreparties à son versement, de dépasser la logique d’assistanat et d’encourager les initiatives.

Oser le choix de la responsabilité

République Solidaire propose la création d’un statut citoyen, consacrant les droits mais aussi les devoirs et responsabilités de chacun. Cet équilibre permet une meilleure implication dans la société, et passe aussi bien par l’instaura­tion du droit de vote obligatoire avec la reconnaissance du vote blanc que par le paiement par tous de l’impôt, en fonction de ses capacités, même à titre symbolique. Payer l’impôt, c’est un engagement civique. En retour, République Solidaire s’engage à une refonte fiscale qui soit juste : un euro de revenu doit être taxé dès le premier euro.

Assumer le choix de l’engagement

Etre solidaire, c’est être tourné vers les autres. La loi de 2006, sous le gouver­nement Villepin, ouvrait la création du service civil volontaire. Il faut l’élargir et le rendre obligatoire pour les jeunes et ouvert à tous. République Solidaire pro­pose donc d’institutionnaliser le service de solidarité par la mise en place d’un service citoyen, obligatoire pour les jeunes de 18 à 25 ans, dans des conditions souples pour ne pas interrompre les parcours des jeunes, et ouvert à toutes les autres classes d’âge, en contrepartie du revenu citoyen.

REFONDER LA REPUBLIQUE

Pour moderniser la France, et lui donner sa place dans l’Europe et le monde, nous avons besoin de moyens d’actions performants. Il convient de simplifier les institutions et de les rendre plus efficaces.

Refonder les pouvoirs

Une démocratie, pour être moderne, doit se donner les moyens d’exister. Cela passe par une véritable séparation des pouvoirs, en coupant tout lien entre justice et politique, par la dotation de véritables moyens pour un travail plus ef­ficace du Parlement, par le respect des sensibilités politiques, par une politique assumée de décentralisation, et par la garantie d’expression des citoyens au moyen de consultations par référendum.

Restaurer l’autorité de l’Etat

République Solidaire prend le parti de donner les moyens d’agir à l’Etat, en ren­forçant le rôle de ses agents par l’unification de leur statut, en légitimant l’appa­reil judiciaire, par une meilleure application des lois et en mettant un terme au millefeuille législatif. République Solidaire souhaite rendre l’Etat plus efficace, resserrer ses effectifs de manière rationnelle sans logique comptable et impli­quer les entreprises. Enfin il convient d’assurer la tranquillité publique au moyen d’une nouvelle relation entre police et population.

Réformer la Justice

Pour rendre la justice efficace, il faut la moderniser, la rapprocher des citoyens, et éviter le recours systématique au tribunal. République Solidaire propose de considérer la justice dans sa globalité, et de la repenser pour parvenir à un en­semble cohérent, simplifié, plus proche des citoyens.

Autonomiser les médias

Les médias constituent le quatrième pouvoir. Pour leur permettre d’exercer leur rôle en toute liberté, République Solidaire propose de les rendre indépendants des pouvoirs publics et de pérenniser les supports d’information en les viabili­sant dans la durée.

Faire de l’école un vecteur de l’égalité des chances

République Solidaire entend rétablir l’unité, l’égalité, et la primauté des savoirs, pour faire de l’école le socle de l’égalité républicaine. Ce projet ambitieux né­cessite de rompre avec le collège unique et avec une logique de zonage qui a montré ses limites, de renforcer la cohérence de la chaîne éducative et des programmes, de mettre les moyens en fonction des besoins du terrain, et de lutter contre les inégalités. L’enseignement supérieur, qui doit rester accessible à tous les étudiants, doit être refondu en grands pôles universitaires intégrant les différentes structures et s’ouvrir sur le monde.

Faire de l’Europe une chance

Au sein des 27 Etats membres, la France doit faire de l’Europe un levier efficace pour son action. République Solidaire propose de consolider l’axe franco-alle­mand. de repenser l’Union pour la Méditerranée en fonction des convergences démocratiques nées du Printemps Arabe, de renforcer la coopération au sein des 27. Enfin République Solidaire souhaite l’élection duprésident du Conseil Européen au suffrage universel, afin de rapprocher les citoyens des institutions européennes tout en dotant celles-ci d’un visage politique.

PROPOSER UNE ECONOMIE INNOVANTE

Maintenir la France dans la compétition mondiale impose de faire naître un nouveau modèle économique, tourné vers l’avenir, capable d’anticiper les mu­tations, et pionnier de la révolution économique et énergétique.

Moderniser la fiscalité

Maintenir l’emploi exige de repenser la fiscalité, pour faire baisser le coût du travail. Cette nouvelle fiscalité doit tenir compte des impératifs environnemen­taux, et faciliter les exportations. République Solidaire propose d’utiliser la TVA modulable sans toucher aux biens de première nécessité, et d’impliquer les entreprises dans cet effort national.

Instaurer un effort collectif et juste

Chacun le sait, notre pays doit réaliser un immense effort d’assainissement des finances publiques. Entre 2005 et 2007, Dominique de Villepin avait obtenu des résultats probants, en réduisant de 2 points le déficit public et en réalisant une réduction inédite du poids de la dette à 65% (aujourd’hui 82%). Cet effort doit être partagé par les citoyens, les acteurs économiques, et les politiques en faisant appel à l’épargne des français, en imposant une règle budgétaire consti­tutionnelle. Un effort doit également être réalisé en matière de compétitivité.

Mettre en place un pilotage de l’action économique

Pour être efficace, les mesures prises doivent être concertées avec les par­ties concernées. République Solidaire souhaite que chacun se sente impliqué : mise en place d’un Conseil National Stratégique, mise en oeuvre d’un vaste Plan Vert permettant de collecter les ressources de la contribution énergie car­bone, gérée par une banque verte permettant le financement de projets liés aux technologies environnementales, programmation d’un Grenelle de l’énergie qui aboutira à un référendum sur la politique énergétique à horizon 2030. L’avenir s’envisage dès aujourd’hui, aussi République Solidaire entend consacrer 3% du PNB à la recherche et au développement.

La mère des batailles sera celle de l’emploi. Celle menée entre 2005 et 2007 par le gouvernement de Dominique de Villepin avait permis de faire baisser le chômage à 7,8 % (aujourd’hui à 9,2%). Pour aller plus loin, République Soli­daire propose un service public de l’emploi associant à l’indemnisation et à la recherche d’emploi le parcours professionnel, afin de permettre un suivi per­sonnalisé et une valorisation des parcours. Enfin République Solidaire entend assumer un véritable patriotisme économique, en favorisant l’exportation de produits français, et leur promotion sur le territoire français.

RESTAURER NOTRE MODELE SOCIAL

Face à la mondialisation, notre système social est notre principal atout. Il convient de lui redonner son exemplarité sur l’échiquier mondial.

Construire de nouveaux services publics

Notre société a montré les nouveaux besoins de la population en terme de services publics, pour répondre aux enjeux sociétaux. République Solidaire propose la mise en place :

  • d’un service public bancaire, permettant d’orienter des fonds vers les PME et d’assurer l’ouverture d’un compte à tous ;
  • d’un service public du logement destiné à rationnaliser les moyens et les actions, notamment par l’utilisation à vocation sociale d’une partie du secteur locatif privé et la modération des loyers dans les zones tendues ;
  • d’un service public de la consommation visant à favoriser les productions ré­gionales et maintenir les petites surfaces commerciales.

Mettre la personne au cœur du modèle social

Mettre l’égalité des citoyens au coeur du débat, c’est d’abord penser en terme de proximité, afin d’apporter une réponse personnalisée mais cohérente. En terme de santé, République Solidaire propose de repenser le maillage territorial en articulant l’hôpital en trois échelons, de préserver le maintien du finance­ment de la santé en le régionalisant et en le rationnalisant, d’assurer un meilleur pilotage du système de soins par l’instauration d’un régime unique d’assurance maladie, et de renforcer la prévention des risques sanitaires.

Enfin la société se doit d’offrir la liberté et le respect à chacune de ses composantes : incitation fiscale à l’instauration de la parité dans les entreprises, service public de la petite enfance, débats sur les grandes questions de société telles que l’homo­parentalité, mise en place du testing grâce au service citoyen.

Favoriser l’équilibre des territoires

L’égalité des chances implique l’équilibre des territoires. République Solidaire propose un nouvel ancrage régional des politiques publiques, notamment via la création des métropoles et, par ailleurs,l’élection des conseils de quartiers. Mais le changement va jusqu’à notre mode de vie, qui doit s’adapter aux muta­tions de notre société et intégrer la dimension environnementale, par la mise en place de quartiers écologiques, le développement des réseaux de transports, l’habitat durable ou encore l’instauration de critères environnementaux dans les plans locaux d’urbanisme.

Enfin la politique de la ville doit être repensée, en ajoutant à la loi de Cohésion Sociale et d’Egalite des Chances de 2006, l’Agence Nationale de Développement Economique, un troisième pilier à côté de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine et de l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances.

RECOUVRER UNE VOIX FORTE DANS LE MONDE

La France doit assumer dans le monde et ses atouts et ses spécificités.

Afficher une ambition culturelle mondiale

La culture française constitue un pôle d’attractivité : nous devons utiliser cet atout pour rayonner dans le monde, en affichant une politique culturelle ambi­tieuse, et instaurer une véritable économie de la culture. Affirmer l’exception culturelle française, se doter d’outils lisibles et efficaces, favoriser la fiscalité des artistes en dessous d’un certain plafond de revenus annuels, et instaurer la licence globale tout en assurant une juste rémunération des créateurs.

Retrouver notre compétitivité

Notre tissu économique étant mal structuré, notre compétitivité s’est dégradée. Les réglementations contraignantes n’ont pas permis d’enrayer ce mouvement. République Solidaire propose donc la réalisation d’un small business act à l’eu­ropéenne permettant de nous repositionner dans le paysage économique mon­dial. Les efforts devront porter vers les PME, avec de nouveaux dispositifs de capitalisation, la concentration du crédit Impôts Recherche sur les PME, et la création d’agences régionales à l’exportation.

Garantir notre indépendance

La France doit pouvoir porter dans le monde son message original, tout en travaillant de concert avec ses partenaires européens et mondiaux. Quelques pistes : sortie du commandement intégré de l’OTAN, proposition de mutualisa­tion de la dissuasion nucléaire à l’échelle européenne, refondation de la diplo­matie française en la dotant d’outils d’analyse modernes.

Valoriser l’Outre Mer

L’égalité des chances, c’est aussi permettre de tenir compte des spécificités territoriales, notamment en Outre Mer, afin que les ultra-marins puissent occu­per une place à part entière dans la vie de la Nation. Cela suppose d’avoir une politique de long terme, sur la base de la loi programme de 2003, favorisant l’investissement et l’emploi, pour offrir à la jeunesse d’Outre Mer de véritables perspectives d’avenir.

Assumer notre politique d’immigration

La France doit assumer sa vocation de pays d’accueil, et retrouver une poli­tique claire et cohérente sur l’immigration, au lieu de procéder par à coups. République Solidaire propose :

  • d’intégrer de la souplesse dans le dispositif en facilitant les aller-retours dans une perspective de co-développement avec les pays d’origine ;
  • de créer un parcours d’intégration ;
  • de simplifier le versant administratif par un titre de séjour unique progressif intégrant les droits et les devoirs ;
  • de clarifier la situation administrative des personnes en situations irrégu­lières durant l’examen de leur demande.

Faut-il organiser un débat sur la laïcité ? *

« Liberté, égalité, laïcité », pouvait on lire dans Le Monde [1], en titre d’une tribune d’Alain Juppé en faveur d’une loi contre le port de signes ostentatoires à l’école… le 29 octobre 2003. Il y a 8 ans, celui qui était alors président de l’UMP prenait la parole dans la presse, pour donner une suite au débat engagé par Dialogue et Initiatives, le club de réflexion de Jean-Pierre Raffarin, sous la houlette de François Baroin.

Ca n’était pas tout à fait un hasard si Alain Juppé avait alors choisi de parodier la devise nationale. L’objet était alors, il y a 8 ans, de réaffirmer l’attachement du gouvernement –et de l’UMP de l’époque- au principe de laïcité à la française. Et de rappeler qu’aussi loin que l’on remonte dans l’histoire de la République française, la laïcité est inscrite dans ses gênes.

Genèse du principe de laïcité

1789 a vu à la fois la disparition des ordres, dont l’emblématique clergé, la laïcisation de la royauté avec la perte de la notion de « charge divine », l’apparition du contrat civil de mariage, ect… La Révolution a voulu effacer les jougs de l’Ancien Régime et parmi eux, le poids oppressant de l’Eglise. Le principe de laïcité se veut alors le garant de la notion d’égalité : égalité entre les religions, égalité entre les opinions, …

Tout au long du XIXème et du XXème siècles, la France, fille aînée de l’Eglise, oeuvre à résoudre son complexe d’Oedipe, tournant chaque jour un peu plus le dos à sa mère l’Eglise. En matérialisant le principe de laïcité dans la société, notamment à l’école par le biais des lois Ferry, puis au coeur même de l’appareil d’Etat par la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, la République, a finalement réussi à s’affirmer dans le principe de laïcité voulu par ses pères révolutionnaires.

Cet équilibre, fragile, n’a pourtant jamais cessé d’être remis en question. On a vu la résistance de la chrétienté au XIXème siècle marquée par le retour de l’Empire et son florilège de faits religieux, dont le retour du sacre,  tout comme au XXème siècle, l’exemple le plus significatif étant le vote des lois dites « anti-laïques ». Que l’Islam, le judaïsme ou d’autres religions questionnent aujourd’hui ce principe n’a rien de surprenant, et n’est pas critiquable en soi.

Une valeur républicaine juridiquement réaffirmée

Aujourd’hui, la laïcité est toujours une des valeurs fondamentales de notre République, et est réaffirmé comme une valeur républicaine dans son inscription à l’article premier de notre Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

Cette définition pose clairement sa vocation : protéger les citoyens en réaffirmant leur liberté de conscience, en leur offrant la garantie de pouvoir croire et de pouvoir ne pas croire. C’est pour chacun la garantie que ses convictions seront respectées, mais aussi que celles des autres ne lui seront jamais imposées. C’est donc un double gage de liberté et d’égalité.

Evolution des mentalités

Avoir des principes ne dispense pas de reconnaître la réalité du terrain. Les nouveaux questionnements sur la laïcité sont apparus ces dernières années avec la résurgence de certains communautarismes. Le principe républicain d’universalisme s’est peu à peu dilué dans l’échec des politiques d’intégration, faute de se transmettre à l’ensemble des citoyens. La République ne tenant pas les promesses faites aux populations immigrées, certaines se sont enfermées peu à peu sur leur communautés, dont la religion est une des composantes de ce lien social, trouvant là le ciment que n’offrait plus la République.

Or, faute d’une définition suffisamment lisible par l’ensemble de la population, le terme de laïcité a été galvaudé, chacun faisant dire à cette notion ce qu’il voulait y trouver. Ainsi on observe aujourd’hui un glissement sémantique qui revient à considérer la laïcité comme le garant de la libre expression des religions. Les partisans de cette nouvelle définition trouvent leur bonheur dans le modèle anglo-saxon, axé sur la liberté communautaire : chaque communauté peut s’exprimer librement et exprimer ses coutumes, au nom de la liberté d’expression. C’est une conception parfaitement concevable et qui n’a rien d’intégriste.

Juridiquement, adopter cette conception n’est pas possible actuellement, car la laïcité dispose d’un très fort degré de constitutionnalité dans la République française. Cette notion est le fruit d’un choix juridique, qui s’est mué au fil des siècles en un mode de vie dans notre société. Or cette définition n’est pas à géométrie variable ; c’était le sens du propos de Jacques Chirac lorsqu’il disait que « la laïcité n’est pas négociable ».

Comment repenser la laïcité ?

Ayons le courage d’avouer que cette redéfinition correspond à une évolution des mentalités, et  pose en réalité une seule question : la laïcité est-elle encore une valeur de notre République, et est-elle encore un principe prévalent sur l’appartenance religieuse ?

Le projet de laïcité de notre République, né il y a deux siècles, portait en lui une volonté d’ouverture vers tous les citoyens, dans un esprit de tolérance. C’était un pas de géant vers le pluralisme et le vivre ensemble, chacun étant respecté dans sa différence. Pour mieux s’en souvenir, il pourrait être bon aujourd’hui de repréciser ce concept, pour en faire apprécier toute la portée. C’est le rôle des groupes du travail qui n’ont eu cesse, depuis des années, de faire des propositions réglementaires en la matière, sans pour autant remettre en cause la loi de 1905.

L’une des pistes évoquée pourrait être la proposition faite en 2003 par François Baroin [2], et reprise par les autorités religieuses, de créer un Code de la laïcité. Mais au delà, pour toucher le citoyen, l’école doit transmettre cette valeur mais aussi l’ensemble des valeurs républicaines, et retrouver enfin son principe premier : former des citoyens respectueux de notre pacte républicain.

Ca n’est pas le projet de débat proposé par l’UMP de 2011. En axant non pas sur le principe de laïcité (comme en 2003) mais sur la validité de certaines pratiques au regard de notre principe de laïcité, principe lui-même remis en question par ce même débat, le parti majoritaire surfe sur un terrain glissant, et réunit toutes les conditions pour un dérapage.

Résultat, la majorité se fissure sur ce thème. Il est d’ailleurs très intéressant de noter que ce sont les chantres du débat de 2003, ce débat qui a réaffirmé notre attachement au principe de laïcité tel qu’il existe dans nos textes, qui refusent de participer à ce débat… et à sa remise en cause. En ce sens, Fillon et Baroin sont parfaitement cohérents avec leurs valeurs, et non dans une opposition interne à Sarkozy ou Copé.

La voix de la sagesse sera venue des six grandes religions, qui ont rédigé conjointement une tribune très inattendue le 30 mars 2011 [3] :« La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous parait capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation. »

Si même les grandes religions appellent à respecter notre principe de laïcité, c’est bien la preuve qu’il fonctionne. Ecoutons les, et n’entrons pas dans des débats risqués qui finiraient par dresser les uns contre les autres, ce qui serait très exactement l’opposé de notre pacte républicain. A bon entendeur…

[1] Liberté, égalité, laïcité, tribune d’Alain Juppé dans Le Monde, 29 octobre 2003
[2] Pour une nouvelle laïcité, rapport rédigé pour Dialogue & Initiatives, remis au Premier ministre
[3] Débat sur la laïcité ? Sérénité, attention et réflexion appliquées, recommandent les responsables de culte !, dans Le Parisien, 30 mars 2011

*Cet article a été écrit pour Politiko et publié à cette adresse.