Rome Antique (1)

Mardi 7 août. C’est parti pour la première journée de ce périple de trois jours et demi dans Rome. Aujourd’hui, la Rome Antique, première partie !

08h30. Petit déjeuner. Pas terrible. Les croissants locaux made by Mercure sont juste infects. Le pain est moyen, seule la confiture est acceptable. Pêches en conserve, un peu de melon. Un jus d’orange qui doit être du Tropicana. Quelques mini-muffins industriellement parfumés à la vanille. Et un café. Caffèèèèèèè !

Une heure plus tard, je quitte l’hôtel. Direction le Colisée, à 200 mètres à pied, pour acheter dans une petite guérite située à ses pieds les titres de transports qui me seront nécessaire tout au long de ce voyage, et notamment le Roma Pass.

Touriste, si tu restes au moins 3 jours, cette carte est ta nouvelle meilleure amie. Pour 30 euros, tu peux voyager gratuitement dans Rome (bus et métro) et bénéficier de deux visites gratuites parmi celles proposées dans la liste.

Si tu es malin –et tu l’es- tu choisis les deux les plus chères. Ainsi, avec deux visites à 12 €, la carte de transport pour 3 jours te revient à 6 €. Le billet pour une journée, lui, coûte 4 €. C’est donc très économique. Mais là n’est pas le seul avantage du Roma Pass. Ce qui lui vaut tout l’amour des touristes, c’est sa qualité de « coupe-file », qui permet de griller tout le monde à l’entrée des monuments les plus visités. Dont le Colisée.

Le sport principal à Rome consiste à attendre le bus, qui passe un peu quand il veut. On peut l’attendre très longtemps, et en voir deux ou trois arriver en même temps. La légende locale veut que les retards soient liés au souhait des chauffeurs de terminer leurs parties de cartes… ce qui explique du coup les bus arrivant en même temps.

D’ailleurs, à Rome, il n’y a pas d’horaires aux arrêts. Juste de grands panneaux recensant la liste des arrêts par ligne. Autre spécificité locale : les arrêts portent souvent le nom des rues, et le parcours de la ligne indique combien il y a d’arrêts dans cette rue. Oui, vous pouvez avoir trois arrêts qui portent le même nom : à vous de savoir lequel est le bon ! Si vous vous trompez, ça n’est pas très grave : à Rome, tout est à proximité, vous n’aurez donc pas beaucoup à marcher.

Première visite, les forums impériaux dont le plus grand, le forum de Trajan et la célèbre Colonne Trajane.

Si les bâtiments sont plutôt bien conservés, il ne reste plus grand chose de la place. Heureusement le livret de la Rome Antique permet de se faire une idée pour imaginer à quoi pouvait ressembler ce haut lieu de la vie romaine, extension du Forum Impérial.

Sur la gauche du Forum de Trajan, juste derrière les forums de César et d’Auguste, se trouve Il Vittoriano.

Situé sur la Piazza Venezzia, cet édifice imposant de marbre blanc, ressemblant à une machine à écrire, a été érigé en 1885 pour célébrer l’Italie unifiée et rendre hommage à son premier roi, Victor-Emmanuel II. Egalement connu sous le nom d’Altare della Patria (Autel de la Patrie), il est adulé par les uns, et détesté par les autres. Outre une gigantesque statue du souverain, on peut y voir la tombe du soldat inconnu, sur le haut du bâtiment, entre les deux statues de Victoria conduisant un quadrige.

Après avoir fait le tour du bâtiment, j’accède au Capitole par le côté droit du Vittoriano. Sur le flanc de la colline se trouvent les vestiges de l’Insula dell’Ara Coeli.

Découverts en 1926 au pied du Capitole, ces restes de l’insula Romana sont l’unique exemple d’habitations plébéiennes collectives restant de l’Empire.

J’en fais le tour pour accéder au Capitole.  Au pied de la colline, de chaque côté de la Cordonota, l’escalier qui monte depuis la piazza d’Aracoeli, deux lions crachent l’eau de leur fontaine.

En haut des marches, la piazza del Campigliano, dessinée par Michel-Ange, est bordée par trois palais : le Palazzo Nuovo à gauche, le Palazzo dei Conservatori à droite, et le Palazzo Senatorio tout droit. Les Musées du Capitole ont été aménagés dans les deux premiers, qui se font face. Dans le troisième siège le Conseil Municipal. Au centre trône la copie de la statue de Marc-Aurèle, dont l’original est exposé dans le musée du Capitole.

La visite du Musée du Capitole me déçoit. Hormis la louve capitoline et la statue équestre de Marc-Aurèle (datant du IIème siècle), peu de pièces sont vraiment intéressantes.

Les peintures ne valent pas le détour –tout juste deux petits Le Caravage- et j’avoue ne pas être du tout fan des bibelots. Finalement, seules les antiquités de la cour justifient le déplacement, notamment les fragments de l’immense statue de Constantin, haute de 12 m, qui ornaient la basilique de Maxence sur le Forum.

La véritable surprise de la visite, c’est l’exposition temporaire Lux in Arcana, les archives secrètes du Vatican.

Créée pour le quatrième centenaire de la fondation des Archives Secrètes du Vatican, elle propose aux visiteurs de découvrir 100 documents originaux et précieux jusqu’à présent conservées dans les près de 85 km linéaires des Archives Secrètes Vaticanes.

Une mine de trésors ! L’exposition me laissera un seul regret : les photos étant interdites, j’aurais aimé pouvoir disposer du catalogue. Hélas, il n’était disponible qu’en italien et en anglais. Etant donné la qualité des pièces présentées, il est dommage de ne pouvoir disposer de cet outil dans plusieurs langues.

Les visites terminées, j’ai poursuivi mes pérégrinations sur la colline du Capitole, à travers les ruelles et les jardins.

Il est midi et la canicule fait rage sur Rome : pas moins de 38° à l’ombre. En 2h, dont une dans le frais d’un musée, j’ai déjà avalé 1 litre d’eau.

Heureusement, la société civile distribue des bouteilles d’eau gratuites aux touristes, qui les conservent pour les remplir ensuite aux fontaines de Rome.

 

Sur le côté droit de la place, il est possible d’accéder gratuitement à la terrasse du Musée du Capitole par une entrée indépendante située sur le Piazzale Caffarelli.

Cette sympathique terrasse offre un joli panorama sur la ville, ses coupoles et ses toits. C’est également là que se trouve le Caffè Capitolino. Je choisis d’y déjeuner sur le pouce d’une pizzetta rossa à la pâte bien trop grasse (3 €) et d’une bouteille d’eau 50 cl bien trop chère (1,5 €). Ce déjeuner sur le pouce reste tout de même peu onéreux pour un musée (4,5 €), malgré son aspect trop industriel.

Hélas, il est impossible de descendre la colline du Capitole via ses jardins, fermés au public. Contournant le Capitole par sa droite, je descends alors la via di Teatro di Marcello, tout en observant les quelques ruines encore visibles sur le Capitole.

Je passe alors devant le Teatro di Marcello, dont l’architecture fait penser à un petit Colisée.

Construit sur le Champ de Mars à Rome, le théâtre fut commencé sous Jules César et terminé sous Auguste. C’est le plus ancien théâtre en pierre de Rome qui ait subsisté. Dédié au neveu d’Auguste Marcellus, il était formé de trois étages et pouvait contenir environ 13 000 spectateurs. Il reste une grande partie de l’édifice, car il fut utilisé comme palais au Moyen Âge : le palazzo dei Savelli domine les deux premiers étages d’arcades antiques.

Cette avenue débouche sur la piazza della Bocca della Verita, où se trouve le Forum Boarium et la chiesa Santa Maria in Cosmedin.

Pour accéder à la célèbre Bocca della Verità, qui se refermerait sur la main des menteurs, il faut patienter : pas moins d’une heure de queue !

Tour à tour, chacun met 0,5 € dans le nourrain, puis pose en mettant sa main dans la sculpture.

Une fois dans la basilique Sainte Marie in Cosmedin, je visite la crypte d’Hadrien –je vous déconseille d’y aller sans vous être renseigné avant sur cette crypte, vous pourriez avoir juste l’impression de visiter une vieille cave.

Puis je découvre  la basilique, qui renferme de magnifiques fresques, dont l’une représente l’épiphanie.

En sortant de la basilique, je prends la rue située à gauche, qui me permet de remonter jusqu’au Circo Massimo.

Ce grand pré elliptique, situé au pied du Palatin, servait autrefois aux courses de char. Le pré de Ben Hur, en somme !

S’il n’en reste qu’un peu d’herbe, les reconstitutions permettent de réaliser la grandeur de cet espace, qui pouvait accueillir jusqu’à 150 000 spectateur.

En théorie, j’aurais du visiter ensuite le Palatin voisin, le Forum et le Colisée. Ravagée par la chaleur -j’en viens à bénir l’eau chaude- je remets ces visites au lendemain. Faute de bus, c’est à pied que je rentre à pied l’hôtel après avoir bu un nouveau litre d’eau.

C’est le moment idéal pour profiter de l’air de la terrasse – la mer n’est qu’à une trentaine de kilomètres- et de la piscine, avec vue sur le Colisée.

Chauffée uniquement par le soleil, l’eau est un peu fraîche, mais quel cadre !

En début de soirée, je sors de nouveau dans les rues de Rome, pour dîner. Je choisis au hasard de m’arrêter chez Naumachia, un petit bar à vins situé Via Ostilia, à proximité du Colisée.

Ce premier dîner, composé d’un beignet de fleur de courgette, d’une bruschetta al pomodoro (pain frotté à l’ail et huile d’olive agrémenté d’une salade de tomates parfaitement assaisonnée au basilic), d’une pizza roquette, jambon de parme, tomates cerise et d’un coca, ne me coûte que 14,5 €.

En sortant du restaurant, sur le chemin de l’hôtel, je cède à la tradition de la glace italienne –la vraie, pas celle qui sort d’une horrible machine- pour déguster une grosse glace pistaccio/caffè (5 €) dans une vraie gelateria.

La dolce vita !

Circo Massimo

Le Cirque Maxime, avec son plan elliptique de 664 x 123 m, est situé dans le vallon qui sépare la colline du Palatin de celle de l’Aventin.

C’est le siège de jeux – courses de chevaux et de chars – depuis les débuts de la cité.

Les premières installations furent en bois et remontent probablement à l’époque des Rois Tarquins au VI ème siècle av-JC.

Sa construction fit passer Rome de village au rang de cité monumentale, à l’emplacement où, depuis Romulus, se seraient déroulées les rites et les jeux sacrés en l’honneur du dieu Consus et appelés consualia. C’est précisément au cours de l’un d’eux que serait survenu le rapt des Sabines auquel les Romains, selon la légende, se seraient livrés pour entreprendre l’accroissement démographique de la ville.

Les premières structures en pierre remontent au IIème siècle av-JC, elles concernaient surtout les équipements employés pour les compétitions. C’est sous Jules César que les premiers gradins en pierre sont construits, donnant à l’édifice sa forme définitive vers 46 av-JC.

Le monument fut restauré après un incendie et embelli par Auguste qui ajouta même un obélisque de Ramses II rapporté d’Egypte. Il fut déplacé au XVIème siècle par le Pape Sisto V sur la Place du Peuple (Piazza del Popolo). D’autres embellissements se succédèrent sous les empereurs Tibère et Néron et un arc fut érigé pour Titus en 81 ap-JC.

Après un incendie important, il fut reconstruit par Domitius et Trajan en 103 ap-JC : c’est de cette époque que remontent la plupart des restes qui ont traversé le temps jusqu’à nos jours.

Maintes fois embelli, en 357 ap-JC Constantin y ériga un second obélisque égyptien de Toutmosis III (aujourd’hui devant Saint-Jean du Latran).

Le cirque sera utilisé  jusqu’aux dernières compétitions organisées par Totila en 549.

Il pouvait accueillir, à l’époque d’Auguste, jusqu’à 150 000 spectateurs. Trajan porta ce nombre à 250 000 grâce à des travaux d’agrandissement.

Aujourd’hui diverses manifestations ont lieux sur le Cirque Maxime, dont un festival de musique qui se tient au début de l’été où des stars pop/rock sont invitées. C’est aussi là que se sont réunis les romains pour assister à la finale de l’Euro 2012.

 

 

 

 

 

Informations

Le Cirque Maxime est un parc à entrée libre, entre les collines du Palatin et de l’Aventin.

Santa Maria in Cosmedin

L’église Santa Maria in Cosmedin se situe sur la Piazza Boccà della Verità.

Comme peu d’églises à Rome, c’est un bel exemple de l’architecture médiévale, construite au Viè siècle sur les restes de l’ancienne annona romaine (où était gérés l’approvisionnement de Rome), les colonnes de cette dernière sont visibles dans le mur.

L’église fut agrandie et offerte au VIIIè siècle à l’église romaine orientale.

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L’harmonie des proportions de son campanile à sept plans en fait un des plus beaux de style roman à Rome, il fut érigé au XIIè siècle.

Sous le portique, se trouve la Bocca della Verità, Bouche de la Vérité, ancienne bouche d’égout. L’intérieur est formé de trois nefs, avec trois absides et chapelles closes du XIIè siècle.

Le sol est fait de marbre, dans le Choeur il y a des mosaïques du VIIIè siècle.

L’autel est tiré d’un ancien bassin en marbre. Le long des murs et sur l’arc de triomphe on remarque des restes de la décoration des XI et XIIè siècles.

Très suggestive, la crypte du VIIIè siècle, la sacristie conserve une belle mosaïque de 705,  fragment qui représente l’épiphanie.

La Crypte d’Adrien

Elle est composée, à l’image de l’église du dessus, de trois nefs séparées par 6 colonnes, avec des chapelles latérales.

La base des colonnes est enchâssée profondément dans le sol.

Un petit autel dans la nef centrale est creusé dans une colonne romaine, fragment de l’Ara Maxima Herculis, et contient les reliques de sainte Cirille. Il est surmonté d’une mosaïque du VIIIème siècle.

Connue sous le nom de crypte d’Adrien, en l’honneur du pape qui demanda sa restauration, elle date du IIIème siècle, époque des persécutions de Dioclétien, quand les premiers chrétiens décidèrent de profiter des fondations du temple païen de Cérès qui se trouvait ici, pour y édifier une petite église secrète. Des bouts de pierre, qui ressortent sur le revêtement du mur sont les restes du temple.

La Bocca della Verità

La Bouche de la Vérité (Bocca della Verità), disque très célèbre de marbre, d’aspect apotropique (qui sert à éloigner et à exorciser une influence mauvaise), exposé sous le portique de Sainte Marie in Cosmedin à Rome, doit son nom à une attribution populaire qui dit qu’elle peut mordre la main de celui qui ment.

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Cette oeuvre de marbre intéressante a inspiré de nombreuses légendes et théories.

Elle est définie de façon erronée comme «ancien couvercle de puits» ou de la Cloaca Maxima et elle représente, en superficie d’un marbre d’époque imprécise, un visage d’homme ou de divinité (le dieu Océan, un satyre, etc …).

Par de nombreux aspects historiques et archéologiques (symbolisme, religion etc …) convergents et aussi à cause du matériau dans lequel elle a été construite, on est parvenu à une confirmation de son identité.

En conclusion de cette expertise, cette oeuvre confirmerait la représentation symbolique spécifique d’une forme solaire du dieu Faune, divinité italique honorée d’un culte antérieur à Rome, souvent confondue avec le dieu Sylvanus, divinité des bois et des forêts ou avec le dieu grec Pan avec lequel, même s’il présente quelques caractéristiques communes, s’en différencie par divers pouvoirs divinatoires.

Faune était le fils de Picus, père de Latinus, descendant de Saturne et de la fille de Janus, Canente, divinisé après avoir été roi. Dieu solaire des champs et du troupeau, il était vénéré pour la force génératrice, pour la santé, pour la prédiction de l’avenir et pour tout ce qui était lié à la nature champêtre des bois et des eaux. Pour le dieu Faune, surnommé aussi « Lupercus » (celui qui éloigne les loups), il y avait un rite important le 15 février sur le seuil des «Lupercales », lieu décrit dans la légende des jumeaux Romulus et Remus, allaités par la louve Acca Larenzia. Rome dédia au dieu plusieurs temples (dont un circulaire, sur le mont Celius) et des fêtes propitiatoires, aux abords de l’Aventin (faunalies).

La plus importante tombait le 5 décembre et, en cette occasion, on sacrifiait un bouc et un mâtin (gros chien), avec des offrandes de lait et de vin, pour conjurer la divinité à tenir éloignés les loups des troupeaux, pour que les agriculteurs puissent faire une bonne récolte, et les chasseurs et les pécheurs d’abondantes prises. A cause de ses qualités divinatoires, entre autres, l’image de «Faune» était omniprésente dans les fêtes, les bacchanales et lors de plusieurs grands rites propitiatoires champêtres.

Du culte des fontaines et des sources, dont une jaillissait dans l’Ile Tibérine, et de l’union intime de Faune avec le culte de Janus, on édifia dans l’île un temple dédié à Faune «médecin» (Plutarque- Numa). Le dieu Faune, en plus d’être une divinité solaire et agreste, avait un culte propre dans l’île d’Esculape, où les malades dévots, pouvaient bénéficier, sous l’apparence de révélations du dieu, des connaissances médicales des prêtres préposés pour cela.

Après avoir été retrouvé en 1637, le grand médaillon de la Bouche de la Vérité fut alors placé sous le portique voisin de Sainte Marie in Cosmedin, ensemble unique de paganisme et de Christianisme à l’intérieur duquel sont bien visibles les colonnes puissantes du temple de Cérès (Ive av. l-C.) et, à l’arrière, l’ouvrage de maçonnerie de L’Ara maxima (VIlle av. J.-c.) d’Hercule, dieu de l’agriculture, de l’abondance et de 1a parole tenue (dans les légendes du Latium son nom est lié à celui d’Evandre et du dieu Faune).

L’énorme masque de la Bouche de la Vérité, œuvre d’aspect panthéiste et d’un contenu artistique, secret et très original, provoque encore aujourd’hui sur les personnes une émotion unanime d’une sensation païenne inhabituelle, par son aspect mystérieux et par ses symboles «étranges », n’étant presque plus reconnaissables à cause de la lente érosion boueuse durant les siècles de son enfouissement.

L’ oeuvre mesure en épaisseur 16 cm en haut et 22 en bas. Son diamètre est de 1,66 m. Son poids total est d’environ 43 quintaux. Les cavités sur les bords du grand disque de marbre, permettant la prise des crochets de fixation, l’identifiaient en position verticale et centrale sur un mur du fond La forme arrondie fut un symbole de propitiation solaire pour l’agriculture mais le plus particulier tient au grand nombre de symboles représentés sur l’effigie: un disque solaire au centre, sur le devant, appuie la thèse de l’entrée du cuité d’Isis et des divinités, égyptiennes dans le Latium archaïque.

Symbolique est le scrotum, sous forme sphérique en bas, représentant la glande bilatérale de la force génératrice, et en haut, parallèlement aux cornes en forme de pinces pour signifier la symbiose caprine et pastorale avec la fluviale et marine. Les profils de deux têtes de loups, faisant référence indubitablement aux «lupercales», sont visibles sur les côtés du visage. Cet énorme disque, sculpté avec des cavités percées dans une des diverses sortes de marbre de Carrare, veinée et à gros grain, était géologiquement un élément de superficie, certainement prélevé à une période précédant celle des extractions. Pour ce motif la réalisation de l’oeuvre remonterait avant le IVe av. J.-C.

Cette image du dieu Faune fut placée par les Romains selon toute probabilité à proximité du temple de Cérès, lieu de conjonction de trois collines: Palatin, Aventin et Capitole, où Rome a pris naissance.

GIORGIO MARLIN

En 1989, Giorgio Marlin, expert en sculpture grecque et romaine, enseignant au «Dipartimento di Romanistica» de L’Académie Pontificale Tibérine, identifia cette pièce archéologique connue, représentant «La Bouche de la Vérité», en définissant sa symbolique et tous les éléments représentés, sa datation et son identité.

Piazza della Bocca della Verità

La place prend son nom de la célèbre Bouche de la Vérité (Bocca della verità), masque placé dans le portique de l’église de Santa Maria in Cosmedina.

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Selon une célèbre légende romaine, la bouche de cette ancienne plaque d’égout mangerait la main de tous ceux qui en la plaçant à l’intérieur prononcerait un mensonge.

La place est située au centre de l’ancienne zone marchande de Rome, entre le port fluvial près de l’île Tiberine, et l’Emporio. Tombé sous l’influence byzantine après la chute de l’empire, elle fut le centre d’une colonie grecque. Trois églises chrétiennes y furent construites.

Elle fut décorée en 1715 par le Pape Clément XI qui y fit construire une fontaine baroque, oeuvre de Carlo Bizzaccheri. Deux tritons avec les queues tressées soulèvent deux coquilles, symbole de la famille Albani.

Jusqu’en 1868 il s’y tenaient les exécutions capitales par guillotine.

Forum Boarium

Sous les romains, c’était le forum Boarium, et aujourd’hui la place se vante d’un ensemble de monuments unique au monde : deux temples antiques bien conservés, une fontaine du XVIIIème, une église du haut moyen-âge avec un splendide clocher.

Le soi-disant temple de Vesta (ou temple rond) est un des plus anciens. Son plan est circulaire, il date du IIème siècle av JC. Attribué par erreur à Vesta en raison de sa ressemblance avec le temple homonyme situé sur le Forum romain, il est en réalité dédié à Hercule.

A côté on trouve le temple de Portunus, divinité du port fluvial, un exemple d’architecture gréco-romaine du IIème siècle av JC. Siège jusqu’au XIXème de l’église de Santa Maria Egiziaca, ex-courtisane, protectrice des femmes de mauvaise renommée.

De l’autre côté de la place, l’arc de Janus date du IVe siècle. Derrière la basilique San Giorgio in Velabro élevée au VIIe siècle contigüe à l’arc Arco degli Argenti.