Villepin : un projet ambitieux

Jeudi 14 avril, Dominique de Villepin a présenté le projet de République Solidaire qu’il entend incarner. Ces idées ambitieuses et financées se veulent porteuses d’un véritable projet de société. Pour refonder la Nation, le président de République Solidaire entend responsabiliser et impliquer les citoyens comme les acteurs économiques, politiques et institutionnels dans un effort conjoint pour réformer notre pays.

REMETTRE LE CITOYEN AU CŒUR DE LA CITE

Devant la disparition du lien social et la montée du sentiment de solitude de l’individu, République Solidaire souhaite rendre au citoyen toutes ses dimen­sions de dignité, de solidarité et d’engagement au quotidien, en construisant une société où chacun puisse trouver sa place. République Solidaire estime que c’est en replaçant le citoyen au coeur de la cité, et en le responsabilisant, qu’il peut s’impliquer et se sentir partie intégrante de la communauté nationale.

Assurer la dignité de chacun

République Solidaire propose la mise en place d’un revenu citoyen, pour garan­tir à tous la dignité nécessaire au plein exercice de la citoyenneté. Accessible à tous les français majeurs, par une simplification des allocations existantes, le revenu citoyen permet, en prévoyant des contreparties à son versement, de dépasser la logique d’assistanat et d’encourager les initiatives.

Oser le choix de la responsabilité

République Solidaire propose la création d’un statut citoyen, consacrant les droits mais aussi les devoirs et responsabilités de chacun. Cet équilibre permet une meilleure implication dans la société, et passe aussi bien par l’instaura­tion du droit de vote obligatoire avec la reconnaissance du vote blanc que par le paiement par tous de l’impôt, en fonction de ses capacités, même à titre symbolique. Payer l’impôt, c’est un engagement civique. En retour, République Solidaire s’engage à une refonte fiscale qui soit juste : un euro de revenu doit être taxé dès le premier euro.

Assumer le choix de l’engagement

Etre solidaire, c’est être tourné vers les autres. La loi de 2006, sous le gouver­nement Villepin, ouvrait la création du service civil volontaire. Il faut l’élargir et le rendre obligatoire pour les jeunes et ouvert à tous. République Solidaire pro­pose donc d’institutionnaliser le service de solidarité par la mise en place d’un service citoyen, obligatoire pour les jeunes de 18 à 25 ans, dans des conditions souples pour ne pas interrompre les parcours des jeunes, et ouvert à toutes les autres classes d’âge, en contrepartie du revenu citoyen.

REFONDER LA REPUBLIQUE

Pour moderniser la France, et lui donner sa place dans l’Europe et le monde, nous avons besoin de moyens d’actions performants. Il convient de simplifier les institutions et de les rendre plus efficaces.

Refonder les pouvoirs

Une démocratie, pour être moderne, doit se donner les moyens d’exister. Cela passe par une véritable séparation des pouvoirs, en coupant tout lien entre justice et politique, par la dotation de véritables moyens pour un travail plus ef­ficace du Parlement, par le respect des sensibilités politiques, par une politique assumée de décentralisation, et par la garantie d’expression des citoyens au moyen de consultations par référendum.

Restaurer l’autorité de l’Etat

République Solidaire prend le parti de donner les moyens d’agir à l’Etat, en ren­forçant le rôle de ses agents par l’unification de leur statut, en légitimant l’appa­reil judiciaire, par une meilleure application des lois et en mettant un terme au millefeuille législatif. République Solidaire souhaite rendre l’Etat plus efficace, resserrer ses effectifs de manière rationnelle sans logique comptable et impli­quer les entreprises. Enfin il convient d’assurer la tranquillité publique au moyen d’une nouvelle relation entre police et population.

Réformer la Justice

Pour rendre la justice efficace, il faut la moderniser, la rapprocher des citoyens, et éviter le recours systématique au tribunal. République Solidaire propose de considérer la justice dans sa globalité, et de la repenser pour parvenir à un en­semble cohérent, simplifié, plus proche des citoyens.

Autonomiser les médias

Les médias constituent le quatrième pouvoir. Pour leur permettre d’exercer leur rôle en toute liberté, République Solidaire propose de les rendre indépendants des pouvoirs publics et de pérenniser les supports d’information en les viabili­sant dans la durée.

Faire de l’école un vecteur de l’égalité des chances

République Solidaire entend rétablir l’unité, l’égalité, et la primauté des savoirs, pour faire de l’école le socle de l’égalité républicaine. Ce projet ambitieux né­cessite de rompre avec le collège unique et avec une logique de zonage qui a montré ses limites, de renforcer la cohérence de la chaîne éducative et des programmes, de mettre les moyens en fonction des besoins du terrain, et de lutter contre les inégalités. L’enseignement supérieur, qui doit rester accessible à tous les étudiants, doit être refondu en grands pôles universitaires intégrant les différentes structures et s’ouvrir sur le monde.

Faire de l’Europe une chance

Au sein des 27 Etats membres, la France doit faire de l’Europe un levier efficace pour son action. République Solidaire propose de consolider l’axe franco-alle­mand. de repenser l’Union pour la Méditerranée en fonction des convergences démocratiques nées du Printemps Arabe, de renforcer la coopération au sein des 27. Enfin République Solidaire souhaite l’élection duprésident du Conseil Européen au suffrage universel, afin de rapprocher les citoyens des institutions européennes tout en dotant celles-ci d’un visage politique.

PROPOSER UNE ECONOMIE INNOVANTE

Maintenir la France dans la compétition mondiale impose de faire naître un nouveau modèle économique, tourné vers l’avenir, capable d’anticiper les mu­tations, et pionnier de la révolution économique et énergétique.

Moderniser la fiscalité

Maintenir l’emploi exige de repenser la fiscalité, pour faire baisser le coût du travail. Cette nouvelle fiscalité doit tenir compte des impératifs environnemen­taux, et faciliter les exportations. République Solidaire propose d’utiliser la TVA modulable sans toucher aux biens de première nécessité, et d’impliquer les entreprises dans cet effort national.

Instaurer un effort collectif et juste

Chacun le sait, notre pays doit réaliser un immense effort d’assainissement des finances publiques. Entre 2005 et 2007, Dominique de Villepin avait obtenu des résultats probants, en réduisant de 2 points le déficit public et en réalisant une réduction inédite du poids de la dette à 65% (aujourd’hui 82%). Cet effort doit être partagé par les citoyens, les acteurs économiques, et les politiques en faisant appel à l’épargne des français, en imposant une règle budgétaire consti­tutionnelle. Un effort doit également être réalisé en matière de compétitivité.

Mettre en place un pilotage de l’action économique

Pour être efficace, les mesures prises doivent être concertées avec les par­ties concernées. République Solidaire souhaite que chacun se sente impliqué : mise en place d’un Conseil National Stratégique, mise en oeuvre d’un vaste Plan Vert permettant de collecter les ressources de la contribution énergie car­bone, gérée par une banque verte permettant le financement de projets liés aux technologies environnementales, programmation d’un Grenelle de l’énergie qui aboutira à un référendum sur la politique énergétique à horizon 2030. L’avenir s’envisage dès aujourd’hui, aussi République Solidaire entend consacrer 3% du PNB à la recherche et au développement.

La mère des batailles sera celle de l’emploi. Celle menée entre 2005 et 2007 par le gouvernement de Dominique de Villepin avait permis de faire baisser le chômage à 7,8 % (aujourd’hui à 9,2%). Pour aller plus loin, République Soli­daire propose un service public de l’emploi associant à l’indemnisation et à la recherche d’emploi le parcours professionnel, afin de permettre un suivi per­sonnalisé et une valorisation des parcours. Enfin République Solidaire entend assumer un véritable patriotisme économique, en favorisant l’exportation de produits français, et leur promotion sur le territoire français.

RESTAURER NOTRE MODELE SOCIAL

Face à la mondialisation, notre système social est notre principal atout. Il convient de lui redonner son exemplarité sur l’échiquier mondial.

Construire de nouveaux services publics

Notre société a montré les nouveaux besoins de la population en terme de services publics, pour répondre aux enjeux sociétaux. République Solidaire propose la mise en place :

  • d’un service public bancaire, permettant d’orienter des fonds vers les PME et d’assurer l’ouverture d’un compte à tous ;
  • d’un service public du logement destiné à rationnaliser les moyens et les actions, notamment par l’utilisation à vocation sociale d’une partie du secteur locatif privé et la modération des loyers dans les zones tendues ;
  • d’un service public de la consommation visant à favoriser les productions ré­gionales et maintenir les petites surfaces commerciales.

Mettre la personne au cœur du modèle social

Mettre l’égalité des citoyens au coeur du débat, c’est d’abord penser en terme de proximité, afin d’apporter une réponse personnalisée mais cohérente. En terme de santé, République Solidaire propose de repenser le maillage territorial en articulant l’hôpital en trois échelons, de préserver le maintien du finance­ment de la santé en le régionalisant et en le rationnalisant, d’assurer un meilleur pilotage du système de soins par l’instauration d’un régime unique d’assurance maladie, et de renforcer la prévention des risques sanitaires.

Enfin la société se doit d’offrir la liberté et le respect à chacune de ses composantes : incitation fiscale à l’instauration de la parité dans les entreprises, service public de la petite enfance, débats sur les grandes questions de société telles que l’homo­parentalité, mise en place du testing grâce au service citoyen.

Favoriser l’équilibre des territoires

L’égalité des chances implique l’équilibre des territoires. République Solidaire propose un nouvel ancrage régional des politiques publiques, notamment via la création des métropoles et, par ailleurs,l’élection des conseils de quartiers. Mais le changement va jusqu’à notre mode de vie, qui doit s’adapter aux muta­tions de notre société et intégrer la dimension environnementale, par la mise en place de quartiers écologiques, le développement des réseaux de transports, l’habitat durable ou encore l’instauration de critères environnementaux dans les plans locaux d’urbanisme.

Enfin la politique de la ville doit être repensée, en ajoutant à la loi de Cohésion Sociale et d’Egalite des Chances de 2006, l’Agence Nationale de Développement Economique, un troisième pilier à côté de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine et de l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances.

RECOUVRER UNE VOIX FORTE DANS LE MONDE

La France doit assumer dans le monde et ses atouts et ses spécificités.

Afficher une ambition culturelle mondiale

La culture française constitue un pôle d’attractivité : nous devons utiliser cet atout pour rayonner dans le monde, en affichant une politique culturelle ambi­tieuse, et instaurer une véritable économie de la culture. Affirmer l’exception culturelle française, se doter d’outils lisibles et efficaces, favoriser la fiscalité des artistes en dessous d’un certain plafond de revenus annuels, et instaurer la licence globale tout en assurant une juste rémunération des créateurs.

Retrouver notre compétitivité

Notre tissu économique étant mal structuré, notre compétitivité s’est dégradée. Les réglementations contraignantes n’ont pas permis d’enrayer ce mouvement. République Solidaire propose donc la réalisation d’un small business act à l’eu­ropéenne permettant de nous repositionner dans le paysage économique mon­dial. Les efforts devront porter vers les PME, avec de nouveaux dispositifs de capitalisation, la concentration du crédit Impôts Recherche sur les PME, et la création d’agences régionales à l’exportation.

Garantir notre indépendance

La France doit pouvoir porter dans le monde son message original, tout en travaillant de concert avec ses partenaires européens et mondiaux. Quelques pistes : sortie du commandement intégré de l’OTAN, proposition de mutualisa­tion de la dissuasion nucléaire à l’échelle européenne, refondation de la diplo­matie française en la dotant d’outils d’analyse modernes.

Valoriser l’Outre Mer

L’égalité des chances, c’est aussi permettre de tenir compte des spécificités territoriales, notamment en Outre Mer, afin que les ultra-marins puissent occu­per une place à part entière dans la vie de la Nation. Cela suppose d’avoir une politique de long terme, sur la base de la loi programme de 2003, favorisant l’investissement et l’emploi, pour offrir à la jeunesse d’Outre Mer de véritables perspectives d’avenir.

Assumer notre politique d’immigration

La France doit assumer sa vocation de pays d’accueil, et retrouver une poli­tique claire et cohérente sur l’immigration, au lieu de procéder par à coups. République Solidaire propose :

  • d’intégrer de la souplesse dans le dispositif en facilitant les aller-retours dans une perspective de co-développement avec les pays d’origine ;
  • de créer un parcours d’intégration ;
  • de simplifier le versant administratif par un titre de séjour unique progressif intégrant les droits et les devoirs ;
  • de clarifier la situation administrative des personnes en situations irrégu­lières durant l’examen de leur demande.

La santé est gratuite*

Je ne connais rien aux questions de santé. Si vous voulez lire une spécialiste du sujet, je vous conseille le blog de l’excellente Cécile Renson. Mais en ce qui me concerne, n’attendez rien d’autre qu’un point de vue de néophyte… de simple citoyenne.

Hier, j’ai écouté le président de tous les français faire son énième SarkoShow. Et j’ai surtout entendu le président des plus riches, celui qui laisse les plus démunis sur le bord de la route. Quant on sait que personne n’est à l’abri d’un accident de vie –au chômage depuis 8 mois, j’ai une petite idée de la vitesse à laquelle on peut devenir pauvre- c’est carrément indécent car tout le monde est concerné par la solidarité. Ou devrait l’être.

Revenons à nos moutons, les questions de santé. Hier, notre très cher (en deniers) président nous a donc sorti LA phrase qui m’a faite bondir : « la santé est gratuite ». Gné ? Du forfait sur les consultations aux dépassements des plafonds de soins non remboursés en passant par les franchises de plus en plus importantes sur de plus en plus de médicaments, la santé est devenue chère, très chère.

Certes, nous avons un système de sécurité sociale que de nombreux pays nous envient. Mais de là à dire que la santé est gratuite, il ne faudrait pas pousser le bouchon. De plus en plus nombreux sont nos compatriotes à retarder certains soins, faute de pouvoir en assumer le coût. Cela m’est arrivée et ce bien que j’ai une excellente mutuelle, que je parviens encore à payer. Pour combien de temps ?

Souffrant de problèmes de dos, je dois régulièrement passer des radios pour suivre l’évolution du mal qui me touche, et en théorie, je devrais mon médecin pour une autre affection pérenne qui demande de nombreuses consultations. Je ne le fais plus. Motif : au chômage, touchant 43% de moins que mon dernier salaire, je ne peux avancer ces sommes et en attendre le remboursement. J’ai également renoncé aux soins dentaires, et j’entretiens mes quenottes avec les moyens du bord, c’est-à-dire une hygiène irréprochable qui frise la maniaquerie. Ces soins là, en plus d’être hors de prix, sont trop mal remboursés pour que je puisse me les offrir. Si on part dans les soins plus luxueux, j’aimerais aussi arrêter de fumer. Vraiment. J’ai même déjà tenter de le faire seule mais vu les effets sur mon comportement, on m’a supplié de reprendre. Il paraît que ça me rend irritable. J’ai cédé à chaque fois… Donc j’ai besoin de soutien médical. Mais hélas, le traitement coûte plus cher que les clopes. Donc je continue de fumer. Le choix est purement financier… Débile, hein ?

Problème aussi du côté de l’administration. Admise aux urgences en fin d’année dernière, j’ai pu présenter ma carte vitale et ma carte de mutuelle à la réception. L’hôpital dans lequel j’étais permet,  que je connais bien, pratique, en vertu d’un accord avec ma super mutuelle, l’avancée des frais et donc, en théorie, je n’aurais rien du avoir à débourser, comme ce fut le cas lors de mes précédentes visites. Encore aurait-il fallu que lors de l’enregistrement, ma carte de mutuelle soit bien prise en compte, ce qui n’a pas été le cas. Dois je préciser que j’étais l’unique patiente des urgences ce soir là et que donc, c’était possible ? Nan, nan, il a fallu que je reçoive une facture au pied du sapin de Noël, facture que j’ai eu toutes les peines à honorer. Inutile de dire que la prochaine fois, je me passerai aussi des urgences…

Et la situation ne va pas s’améliorer. La dernière lubie de Xavier Bertrand consiste en effet à faire payer un malus aux patients qui ne présenteraient pas leur carte vitale chez le médecin. Cher Xababa, il y a quelques mois, j’ai été victime du vol de mon portefeuille, lequel contenait ma carte vitale. Dès le lendemain, j’ai fait opposition, réclamé une nouvelle carte vitale, fait toute la paperasserie qui allait avec dans un temps record… tout ça pour recevoir le formulaire de demande 2 mois plus tard et la carte vitale encore un mois après ! Soit 3 mois pour refaire ce bout de plastique ! Dis moi Xababa, vais-je devoir payer de ma poche ton malus alors que j’ai subi une agression  et supporté la lenteur de tes services ??? Double peine ! Belle conception de la solidarité où le patient doit payer, payer, et encore payer !

Quant à la cinquième branche de la sécurité sociale, destinée à la dépendance, nouvelle marotte du gouvernement, laissez moi rire… Qui a les moyens de prendre encore une complémentaire ? Pas moi… La question ne m’intéresse même plus : je m’en sens exclue, faute de moyens. Tu parles d’une perspective pour la trentenaire que je suis ! Tiens, je prendrais bien un Prozac moi. Ah non, pas possible : il faudrait que je consulte, et je ne sais même pas si ce médicament est remboursé convenablement. Face à une telle politique, qui vise à déréguler notre système de santé, je suis de moins en moins patiente, dans tous les sens du terme !!!

* Conditions générales de vente relatives à la nouvelle définition de la gratuité : gratuit, oui, mais tu payes quand même hein !