Etre ou ne pas être… supporter parisien

20 minutes s’est fait l’écho des supporters du PSG, désoeuvrés que le club n’organise pas de déplacement pour le match de Ligue des Champions de demain à Zagreb.

L’article est plutôt intéressant, et Fabien (dont le prénom a été modifié) exprime une position ressentie par pas mal d’amoureux de l’équipe… jusqu’au faux pas : «Je ne vais pas partager ma tribune avec des mecs qui sont supporters depuis deux ans et qui crachaient sur le club quand il jouait le maintien…».

Voilà. Fabien tombe dans la caricature. Comme pour de nombreux « supporters », tous ceux qui n’ont pas pris leur abonnement avant eux –oui, pour eux, tu ne peux supporter le PSG qu’en étant abonné, et en virage s’il te plait- sont des sous merdes indignes de se revendiquer supporter du club.

C’est là que je ne suis pas d’accord.

De quel droit Fabien se permet-il d’associer les nouveaux supporters à ceux qui crachaient sur le PSG quand il jouait le maintien ? J’aimerais bien savoir ce que faisait Fabien en 1985, quand on a fini 13ème et qu’on s’est fait ltaper en coupe d’Europe ? Fabien peut peut-être me montrer son abonnement des années Borelli ?

Parce qu’à force de jouer aux concours de bites entre supporters-du-PSG-plus-légitimes-que-le-voisin, on finit par se heurter à la question de l’âge : il y a des gens qui sont supporters depuis 2 ans et qui avant étaient trop jeunes pour avoir pu cracher sur le PSG quand il jouait le maintien.

Ca a commencé à franchement devenir difficile à la fin des années Canal, lors de la saison 2005-2006, où l’on finit 9ème. Avec l’arrivée de Colony Capital, les difficultés s’enchaînent : les saisons délicates récentes restent 2006-2007, où on finit à la 15ème place, 2007-2008, où on finit à la 16ème place, et dans une moindre mesure 2009-2010 où l’on termine à la 13ème place après l’accalmie de la saison précédente.

C’est probablement à cette période que fait référence Fabien. Et je le comprends. On a mangé notre pain noir. Et alors, il pense qu’il a été le premier ? Désolé, mais je reviens à mon 1985. Et puis tant qu’à faire, parlons des années de milieu de tableau en championnat à la fin des années 90, parfois masquées par les succès en coupes. Là aussi c’était chaud. Quand j’étais à l’école primaire, en 1985, on s’est bien foutu de ma gueule. EH OUAIS.

Ensuite, pourquoi partir du principe que les nouveaux supporters crachaient auparavant sur le PSG ? Mais de quel droit ? Celui de tenter de se trouver une justification qui ne convainc personne ?

J’ai tenté de débattre de ce sujet sur Twitter, et les réponses de certains de ces « supporters » ont été édifiantes. Attention, ils ne sont représentatifs que d’eux-mêmes, mais en aucun cas de la mouvance « ultras » ou de la famille PSG. Décryptage.

La sécurité, ce sujet tabou

L’argument de la sécurité est rejeté en bloc, avec l’explication suivante : « tu n’y étais pas, tu te bases sur les médias (ces salauds) alors t’as rien à dire, y’avait pas de problème de sécurité, la preuve y’a toujours eu des enfants au stade ».

Des enfants ? En plein virage ? Dans les années chaudes ? Je crois qu’ils réécrivent un peu l’histoire, nos amis « supporters »… parce que sur les images magnifiques des tribunes pleines de fumis, je n’ai pas vu beaucoup de bouts de chou. Certes en latéral… mais en latéral, c’est le mal, non ? Surtout que moi je n’avais pas les moyens d’y aller, en latéral. On parle donc bien des virages.

Pourquoi occulter que certains ne venaient pas au stade auparavant ? Certes, ça ne fait pas plaisir aux supporters, mais pourquoi nier que certains ne venaient pas avant pour des raisons de sécurité ?

Oui, il y a toujours eu des familles, des femmes, des enfants au stade. Mais pas forcément en plein virage (la seule place revendiquée comme véritablement valable par ces supporters, car ils crachent aussi sur ceux qui osent aller en latéral).

Pourquoi nier les affrontements qui existaient entre Boulogne et Auteuil ?
Pourquoi nier que cette image –réelle ou supposée- ait pu faire fuir une partie du public, désireux de voir un match de foot en toute tranquillité ?

Je n’y étais pas. Certes. Mais pourquoi ? J’ai 38 ans. Je soutiens le PSG ardemment depuis mes 8 ans. Finale de coupe de France face à St Etienne. Mes larmes quand les parents ont ramené à la maison un cadeau pour moi : mon premier maillot de foot. C’était St Etienne. Jamais autant pleuré. Alors la passion PSG… Je n’ai rien à prouver à personne.

Et si je n’allais pas au stade, j’ai mes raisons. D’abord, j’ai grandi avec le drame du Heysel. A l’époque où l’on regardait le foot en direct sur les chaînes hertziennes. Dès lors pour mes parents, pas question que j’aille au stade. Et encore moins en virage. Jusqu’à pouvoir avoir mon premier CDI, c’était donc totalement exclu.

Autre raison, plus dramatique, mais néanmoins essentielle pour comprendre. Jeune femme, j’ai été agressée 5 fois. Dont une fois bien plus violemment que les autres. Ca m’a rendue peut être trop craintive aux yeux de ces supporters-là. Mais désolé, j’ai très longtemps évité tous les endroits définis comme un peu chauds, que cette définition ait été à tort ou à raison. Principe de précaution.

Lorsque le Plan Leproux a nettoyé les tribunes, j’ai assez vite compris que c’était une décision très dure, qui touchait bien au-delà des personnes concernées. Mais j’ai mis les pieds au stade. Et vécu mon rêve, celui de voir jouer mon équipe. Je ne dis pas pour autant que le Plan Leproux était la solution. D’ailleurs, j’aurais probablement fini par aller au Parc en latéral, accompagnée, sans le Plan Leproux. Mais le latéral, c’est le mal hein ? Pas le vrai Parc des Princes ?

Reste que la mythologie des échauffourées en virage, et les propos d’anciens abonnés de ces tribunes que je connais, font que jamais je n’y aurais mis les pieds de ce temps-là. Traitez-moi de chochotte si vous voulez. Que celui qui juge ça vive ce que j’ai vécu et on en reparlera. Personne n’a le droit de juger.

Cette réaction épidermique démontre en tout cas que le sujet est éminemment sensible. Les supporters refusent de voir en face une partie du passé –il y a tout de même eu un mort, les arrestations plus ou moins valables étaient régulières, comme les bastons- et pour cause : ils ne veulent plus du tout être associés à ce passé. Est-ce pour autant probant de nier qu’il a pu rebuter une partie du public ?

Un gigantesque « concours de bites »

Attention si l’on veut se définir « supporter » du PSG, il faut songer à dérouler son pédigrée sur 12 générations. Enfin un peu moins, le PSG datant de 1970.

Comme c’est récent, il conviendra de compenser, en veillant à afficher un nombre important de déplacements au compteur, sans oublier de tenir compte de la distance kilométrique. Plus tu alignes les miles, plus tu grimpes dans la pseudo hiérarchie ! Aujourd’hui y’en a un qui, dans la discussion, a pissé jusqu’à 1800 kms. Qui dit mieux ? Allez, on peut mieux faire !

Que tu puisses avoir un boulot qui ne te permette pas de prendre des jours pour aller au bout de l’Europe ou que tu n’aies pas les moyens n’a pas l’air d’être un argument. T’es juste pas un vrai. Et tant pis si t’as juste vibré devant ta télé.

Ainsi, si je reprends mon exemple, mon ancienneté de supportrice depuis 30 ans ne vaut rien sur le cours du supporter, parce que je n’ai mis les pieds au Parc des Princes qu’en 2009. Shame on me. Forcément, en tant que fille, je n’ai pas de service trois pièces. Damnit.

J’ai pleuré  quand on m’a offert le maillot de St Etienne en hurlant qu’on me voulait du mal -j’ai même trépignée et je me suis même roulée par terre en serrant mes petits poings musclés pendant que le frangin récupérait le maillot des Verts (qui pour moi, se limitaient à pisser en l’air)- j’étais amoureuse de Joël Bats et de Safet Susic, mais des gars qui n’étaient même pas nés m’expliquent que si je ne suis pas allée pogoter en virage, je ne suis pas une vraie supportrice. Euh, ça fait de plus en plus secte, là…

Et c’est bien là le plus surprenant : ces « supporters » estiment qu’on ne peut se prétendre supporter si l’on ne va pas au stade, je cite : « Comment on peut supporter une équipe derrière son poste de télé ???? Putain de football moderne de merde ».

Déjà football moderne… j’ai découvert le foot lors de la coupe du monde de 1978 en Argentine, inutile de dire que du haut de mes 4 ans j’étais devant ma télé…. C’était y’a quand même 34 ans. L’âge de Gigi Buffon. Et le type qui me dit ça est né en 1989. LOL.

Un supporter d’une autre équipe, qui s’en étonnait, s’est vu traiter de « tocard », avec une mention l’enjoignant de supporter SA ville. WTF ?

De quel droit ces « supporters » décident-ils de quelle équipe on doit supporter ? Si tu habites dans une ville sans club, t’as pas le droit d’aimer le foot ? Si tu es né à Paris, mais que tu as dû déménager à Evian pour ton job, t’es obligé de supporter Evian Thonon Gaillard ? Sérieux ? Nan parce que si tu habites Evian, tu vas avoir du mal à monter tous les 15 jours à la capitale…

Finalement, en 2h de « discussion », ces « supporters » n’ont jamais parlé ballon, système de jeu, composition de l’équipe. Ils se sont juste bornés juste à faire un concours de bites sur celui qui est le plus ci ou ça (abonné de plus plus longtemps, allé dans un plus grand nombre de déplacements, bref, tout ce qui à ses yeux représentent la passion parisienne, à LEURS yeux), en voulant en plus imposer aux autres leur manière de vivre cette passion.

Ce qui m’étonne, en tout cas, dans ces réactions, c’est de voir à quel point ces supporters là sont arc boutés sur des principes qui en deviennent quasi sectaires. Pourtant, si les « vrais supporters » sont si nombreux que ça à représenter le Parc des Princes, pourquoi sont-ils si peu nombreux dans les manifestations qu’ils organisent pour revendiquer ?

Et après ils s’étonnent de ne pas être écoutés par la direction… C’est pourtant simple de comprendre pourquoi : pas de représentativité, pas de poids, pas d’écoute. Basta. Et tout le monde y perd, à commencer par l’identité du PSG. Malin…

 

Paris multiple

Pourquoi ne pas tout simplement accepter que le public du PSG est protéiforme ?
Qu’il n’y a pas un type de supporter, mais des types de supporters ?
Qu’il n’y a pas un type de spectateurs au Parc des Princes, mais de multiples catégories ?
Finalement, le PSG, c’est un gigantesque jeu des 7 familles.

Alors oui, il y a la famille Ultra. Elle a son importance. C’est elle qui met l’ambiance, lorsqu’elle veut bien venir encourager son équipe. Et tout le monde (à de rares exceptions près qu’il ne faut pas nier) reconnaît l’importance des ultras, et comprend pourquoi, ultra ou pas, les abonnés ont été frustrés lorsqu’ils ont été virés du Parc par le Plan Leproux.

Mais il y a d’autres familles qui coexistent, que ce soit au sein des supporters –non, supporter ne signifie pas aller au stade- ou même au sein du Parc des Princes. Qu’on arrête de me faire croire que les gamins qui viennent au Parc sont des ultras. Qu’on arrête aussi de penser que le Parc se limite aux deux virages et que les latéraux ne viennent pas encourager leur équipe.

Qu’on arrête de vouloir uniformiser à tout prix le supporter du PSG, et qu’on le laisse vivre sa passion, au degré qu’il entend, aux moyens financiers qu’il peut mettre, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit, et surtout pas des gens qui s’inventent une petite mythologie perso juste pour se sentir exister.

Au contraire, on devrait se féliciter de voir le public s’élargir. De voir les yeux des enfants briller de nouveau en rouge et bleu. De voir les familles revenir, la proportion de femmes augmenter, et même un public moins fan revenir au stade.

Car c’est une histoire de ballon avant tout. Et ça ne me choque pas de voir des gens qui ne sont pas ultra spécialistes du PSG avoir envie de voir un match. Tout simplement parce que dans le monde, il y a des équipes que je connais bien moins que le PSG, et que j’aimerais aller voir jouer. Pour le plaisir du ballon rond.

Dernier point, lorsqu’on se définit supporter, on ne siffle pas son équipe. Or j’ai vu des soit disant « supporters historiques » -mais vous avez compris que c’est une étiquette que n’importe qui se colle pour un peu qu’il ait un abo en virage- siffler les joueurs.

Que ceux qui font ça ne me parlent pas de soutien pendant qu’on jouait le maintien… parce que le soutien, c’est tout le temps. Y compris par beau temps. La critique est permise, reconnaître quand on ne joue pas bien est même souhaitable, mais siffler son équipe, c’est d’une rare violence que je ne cautionne pas.

Alors vous, membres de la grande famille du PSG, faites votre introspection. Réfléchissez un peu sur ce que vous dites, et vous verrez rapidement que vous ne pouvez pas indéfiniment imposer des critères de supporters, dont d’ailleurs personne ne vous reconnaît aucune légitimité pour les déterminer.

Vous êtes ultras ? Très bien. Merci pour ce que vous faites.
Vous êtes abonnés depuis des lustres ? Très bien, merci pour ce que vous faites.
Vous êtes spécialistes du jeu ? Très bien.
Vous aimez le PSG ? Bravo, nous sommes frères.

Mais arrêtez de taper verbalement sur votre voisin parce qu’il n’a pas exactement la même manière que vous de vivre en rouge et bleu. Cessez votre trip de maman étouffante, on en a déjà une… Et ouvrez un peu votre esprit.

Soyez fiers qu’ensemble on vibre pour Paris.
Revenons à ce qui nous unit.
EN ROUGE ET BLEU ALLEZ !

PSG-OL : 2-0… le patron c’est Paris !*

C’est dans un Parc des Princes archi plein – le match se joue à guichets fermés- que Paris reçoit Lyon, pour le choc des titans : après la 8ème journée de championnat, les deux équipes sont au coude à coude, le PSG ne montant sur la plus haute marche du podium qu’au fair-play, l’OL ayant récolté plus de cartons.

C’est dire si le match promet d’être serré, et les supporters parisiens ne s’y sont pas trompés : de tous les coins du Parc montent les clameurs pour encourager les parisiens, les tifos sont de sortie, et les chants résonnent dans le stade. Au décompte officiel, 44 450 spectateurs sont présents dans le stade ! Ambiance des grands jours, et VIP en veux-tu en voilà dans les tribunes : Platini, Zidane, des politiques, des acteurs, des chanteurs… Définitivement, cette saison le Parc est The Place To be.

Poussé par son public, le PSG rentre très vite dans la partie, et se fait remarquer sur une très belle action collective, mais Gameiro échoue devant Hugo Lloris, toujours prompt à la parade (4’). Menez aussi, il se prend pour Tony Parker, et joue avec les mains. Hum… On lui dit que foot ça veut dire pieds ? Côté belles actions, Lyon n’est pas en reste, mais les Gones échouent également sur Sirigu (8’), ou sur Ceara (12’). L’arbitre s’embrouille avec Camara, et le corner, déjà tiré, est retiré. Mais le lyonnais est sympa : il le foire les deux fois.

Des deux côtés, ça joue très vite, même si l’ensemble manque un peu de précision. Pastore y va, y va, et non. Puis méchant tacle sur l’argentin. C’est pas beau ça… Juste derrière, Bastos se prend un pastis pour simulation. A la 19’, à l’autre bout du terrain, parti sur un contre favorable, Gameiro joue à saute-moutons avec Hugo Lloris. Décidément, le portier lyonnais fait office de pitbull dans sa cage… Une minute après, Gameiro, encore lui, frappe… Po-teau ! L’attaquant parisien, très en pointe, joue vraiment de malchance.

Les deux équipes offrent vraiment un beau jeu, plein de pression, et on sent l’envie de gagner. Côté lyonnais, Lacazette ne laisse pas passer une occasion de frapper, tout comme Pastore de l’autre côté : on sent que la recrue à 42 millions a bien envie de la mettre au fond. Pendant ce temps, le public continue de soutenir son équipe avec ferveur : « lalalalala Paris SG, lalalalala Paris SG ». Lyon persiste dans ces frappes, cette fois avec Gomis, mais sans aucun risque : elle n’était pas cadrée.

Techniquement, Paris assure. Pastore nous offre une talonnade qui ne surprend plus personne mais tout de même, ce type a les yeux dans le dos !

A noter que la paire Pastore Néné enchante vraiment : leurs une-deux réguliers sont de plus en plus fluides, et la rapidité dans l’action sert franchement le jeu du PSG… tout en rendant chèvre les lyonnais. Lancé, Pastore dribble deux défenseurs, arrive dans la surface, et est stoppé à l’entrée. L’arbitre ne siffle pas le pénalty, pourtant clairement indiqué. Le coup franc tiré par Ménez finit dans le mur.

Sur un corner de Bastos, Gonalons tente une tête piquée… mais Sirigu est là. Le score reste vierge au désespoir des lyonnais, qui tenaient là une belle occasion. Menez ratisse la cheville d’un lyonnais par derrière, et se prend un Pastis mérité. Pastore dribble, et croque la feuille… faute d’avoir vu Ménez sur sa droite. Encore une occasion d’ouvrir le score de manquée ! Verra-t-on un but dans ce match pourtant de fort bonne facture ?

Le temps pour Néné de se prendre un ballon en pleine face, et comme ce match n’arrête jamais, une énième surprise se trouve au pied… de Lugano.

A la 43’, le Petit Suisse –alors qu’il est uruguayen- tente la frappe pleine puissance de 35 mètres, qui oblige Hugo Lloris à un arrêt risqué. Fou, mais intelligent : elle était cadrée ! Joli Cul Bodmer s’offre une petite talonnade –mais il n’en faisait jamais l’an dernier ???- et ça repart de l’autre côté, avec une nouvelle occasion lyonnaise… stoppée sans difficulté par Sirigu. L’arbitre siffle la fin de la première période et déjà, ce match tient toutes ses promesses : on se régale !

La mi-temps arrive à point nommé : il est temps de punir fermement ceux qui ont osé défié la fashion police, et de leur attribuer quelques cartons. Parce que côté look, il y a un net relâchement. Carton jaune à Joli Cul Bodmer, qui a piqué les pompes jaunes fluo de Jolie Poupée Ménez, lequel s’est cru obligé de porter son dress code jaune jusque sur la tête, en arborant une crête type renard mort, mais jaune. Alors là, je dis Martini… pas question de lui refourguer un jaune ! Et du côté Lyonnais ce n’est guère mieux : mais qu’est-ce qui a pris à l’OL de transformer Hugo Lloris en technicien de la DDE ??? Ce maillot orange est du plus mauvais effet.

Après la pause, inutile de vous dire que l’intensité est montée d’un cran : dans le stade ou derrière l’écran, chaque spectateur n’attend plus que la cerise sur le gâteau de ce très bon match de Ligue 1 : des buts !

Gameiro est le premier à tenter sa chance, sans réussite. Idem pour Gomis qui ne cadre toujours pas. Ce soir, les G ont la poisse… Camara, lui, met des claques. Cissokho le lyonnais touche le Néné, limite obsédé. Quant à Tiéné… Bah Tiéné, quoi.

Mauvaise nouvelle, Matuidi se blesse aux adducteurs, et doit sortir à la 55’, remplacé par La Menace Chantôme. Joli Cul Bodmer se prend pour une moissonneuse batteuse, puis se reprend à la 59’ et frappe à l’issue d’une belle action collective… à côté. Le jeu est un peu plus lent qu’en première période, mais les deux équipes continuent de jouer. Le Parc, lui, entame l’hymne du PSG.

Et tout à coup, à la 64’, le génie de Pastore.

Lancé dans la profondeur par Joli Cul Bodmer, il peut passer en retrait, mais choisit de passer Lloris pourtant sur la trajectoire. Le placement dans un trou de souris relève juste de la magie. Ici c’est Pastore. Paris 1-0.

Après un moment de communion entre Pastore et le public du Parc, le match repart avec une nouvelle faute sur Néné, une réaction lyonnaise avec une frappe stoppée par Sirigu. L’OL a faim et aimerait bien ne pas repartir du Parc bredouille…

A la 70’, Gameiro tente encore sa chance, mais rate le break. Et en retour, Gomis se foire aussi, ratant l’immanquable. Et enrage. Décidément, ça n’est pas le soir des deux G… Mais le match continue sur un rythme de folie, et plus les minutes passent, plus l’on frise la crise cardiaque. A la 75’, Ménez est sublimement servi par Pastore et… frappe hors cadre. Mais pourquoi ? Pourquoi Paris rate tant de balle de break ? Et ça n’est pas fini.

A peine Bodmer sorti et remplacé par Sissoko, Néné sert Gameiro qui reprend de volée… au dessus. Et de l’autre côté du terrain, ça chauffe devant la cage de Sirigu !

Le portier parisien est furieux contre sa défense, et l’on espère pour le PSG que Bisevac et Sakho feront bientôt leur retour sur le terrain. On retraverse la pelouse et événement surprenant, l’arbitre se prend le chou avec Joël Bats, sur le banc. Pendant ce temps, les joueurs continuent tranquillou, sans arbitre.

Le match se poursuit par un énorme glouliboulga à quelques encablures de la surface lyonnaise, et au finish c’est Sissoko qui prend un pastis… pour un triple tacle. Du coup, il se marre. Gameiro est remplacé par Jallet, une option défensive pour défendre le score.

Mais Paris et Lyon jouent jusqu’au bout, bien décidés pour le PSG à enfoncer le clou, et pour l’OL à arracher le nul. A la 88’, Tiéné envoie une bombe, largement au dessus. En même temps, Tiéné…

Le temps pour Källström de se prendre un pastis pour une faute sur Pastore. Et à la 90’ un magnifique but de Jallet, une reprise de volée à bout portant à la Thierry Henry, délivre définitivement Paris. PSG, 2-0.

Outre les buteurs Pastore et Jallet, on notera la bonne attitude de Néné, qui ce soir a joué très collectif, et grandement apporté au groupe, en attaque comme en défense.

On regrettera la mauvaise soirée de Gameiro, toujours volontaire sur la frappe, mais mis en échec par Hugo Lloris, et la blessure de Matuidi qui nous enlève encore un joueur de talent après Hoarau, Sakho et Bisevac, toujours à l’infirmerie.

Reste le meilleur, une victoire amplement méritée pour le PSG, qui a clairement dominé durant toute la seconde période… et qui fait oublier le mauvais match de coupe d’Europe de jeudi. On déplorera les nombreuses occasions manquées, mais quelle équipe combattante, collective et conquérante ! Du très beau football qui rapporte trois points, et la première place sur le podium, trois points devant Montpellier, Lyon et Toulouse. Paris seul en tête, c’est qui le patron ?

*Article également publié sur Carnet Sport à cette adresse

Pastore est magique !

Pour cette quatrième journée de Ligue 1, Paris se déplace à Toulouse, pour un match annoncé comme difficile face à une équipe qui pourrait l’accrocher. Accroché, Paris l’est :au score d’abord, mais surtout au maillot et aux mollets.

La première période est ennuyeuse au possible. Le PSG est à la peine, malgré quelques tentatives de Gameiro ou de Menez. Jolie Poupée Ménez qui, d’ailleurs, joue d’une malchance terrible lorsque sa frappe fait double poteau. Quand ça ne veut pas… Parallèlement, le TFC s’est mis en mode garçons bouchers : tâcles sur Pastore, fautes multiples sur les joueurs du PSG… L’arbitre, lui, semble ne rien voir, et omet de siffler les fautes. Il y a des jours…

Toulouse tente sa chance à plusieurs reprises, sans succès. Heureusement d’ailleurs que le TFC cafouille beaucoup devant la cage de Sirigu : la défense parisienne se fait peur. C’est désormais le TFC qui met la pression sur le PSG. Renversement de vapeur. Après une énième faute non sifflée sur Pastore, attrapé à la gorge, Toulouse finit par marquer sur corner. Une autre occasion est arrêtée par Sirigu. Fin de mi-temps en demi-teinte. Toulouse mène au score, mais l’arbitrage pose question. Goût amer.

Sur Twitter, les footix se déchaînent. C’est un festival d’anti-Kombouaré. La rumeur du remplacement du kanak par Wenger enfle pendant la mi-temps. C’est de la folie : sur le feed #PSG, il faut composer avec les footeux du dimanche, ceux qui n’ont rien compris au projet du PSG… et qui ne supporte leur équipe qu’en fonction du résultat du match. Franchement insupportable…

Mais Paris est magique, et le prouve en seconde période. Dès la reprise, Néné montre combien il a faim de buts. Le PSG accélère, et Toulouse ne peut suivre. Dès la 49ème, Ceara tente une frappe cadrée, un magnifique tir qui atterrit juste sur la ligne. Faute de vitesse, Toulouse se contente de poursuivre le massacre : Néné, puis Pastore sont touchés. Toujours pas de cartons pour sanctionner.

A la 53ème, Pastore sert Gameiro, qui tente, mais contré. Après le premier carton de Toulouse, Gameiro retente, cette fois par une frappe de 25 mètres. Paris maintient la pression, et ces occasions manquées annoncent le but à venir : ce n’est qu’une question de temps. Et c’est à la 57ème que Paris, qui domine largement le TFC depuis la reprise, égalise par une frappe de Gameiro servi par Pastore. Game Héros !!!

Paris, récompensé par son bon jeu, ne relâche pas la pression, loin de là. Malgré le jeu très agressif des toulousains. A l’issue d’un bel enchaînement avec Menez et Gameiro, Pastore s’offre même de tenter une petite frappe enroulée! Pas de doute, cette équipe commence à trouver ses automatismes dans le collectif : un pur plaisir des yeux !

Néné tente à son tour, dans une action un peu trop solo, qui part dans les étoiles. C’est le moment que choisit Kombouaré pour le remplacer par Joli Cul Bodmer, et muscler le milieu de terrain parisien.  Immédiatement l’association se met en place : Pastore, passe à Bodmer, qui la donne à Menez. Cette frappe échoue au premier poteau.

Toulouse, obligé de jouer en contre, persiste dans son agressivité, et accroche Gameiro juste devant la cage toulousaine. L’arbitre siffle alors un coup franc intéressant obtenu pour Paris : tiré par Tiéné, le ballon s’envole au-dessus. Une nouvelle faute sur Chantôme nécessite la sortie du joueur. Kombouaré le remplace par Bahebek, et en profite pour remplace en même temps Gameiro par Erding.

Erding. L’homme qui valait les trois minutes. A peine entré, il est magnifiquement servi par Pastore, et offre au PSG son deuxième but. Quel symbole pour celui que l’on annonce partant à Rennes… si et seulement si Paris lui trouve un remplaçant. Et si on le gardait pour voir ce que donne son association avec Pastore ?

Pastore, justement. Deux passes décisives pour l’argentin ce dimanche, qui confirme l’énorme apport qu’il constitue pour le PSG : technique léchée, grand sens du collectif, associations fructueuses avec ses coéquipiers… Ses passes sont extrêmement intelligentes, ce qui témoigne d’une vraie capacité à analyser mais surtout anticiper le jeu dans un objectif collectif qui, associé à une vitesse de jeu, met l’équipe en nette position de marquer. Quoi qu’en disent les mauvais coucheurs, il vaut ses 42 millions : Pastore est Magique !

Cette fin de match est un festival. Toulouse étant aux abonnés absents, Paris continue de sortir le grand jeu. Et c’est Jolie Poupée Menez qui, sur le fil, contrôle de la poitrine la balle servie par Erding, et offre un troisième but au PSG. Voilà qui permet à Paris d’accrocher le podium, en remontant à la troisième place du classement.

Europa League : Paris se qualifie et sera tête de série !

Le PSG jouait ce soir à domicile le match retour des play-offs de l’Europa League, face au petit poucet Differdange. Au match aller, Paris l’avait emporté 4 à 0. Autant dire que le match de ce soir ne présentait pas vraiment d’enjeu… Ce que n’a pas compris le public du Parc des Princes. Conséquence direct, le match de ce soir m’a laissé un goût amer, malgré la victoire et la qualification.

Mais avant d’évoquer ce sujet annexe, revenons au jeu. L’équipe a plutôt bien débuté le match, avec une bonne possession de balle et des passes relativement propres. L’ensemble manquait toutefois de vitesse. Malgré tout, le jeu a quasiment toujours été en avant, permettant, malgré une équipe de Differdange jouant souvent presque entièrement en défense, d’enchaîner les occasions. Pas moins de onze durant la première période, comme l’a rappelé Néné en fin de match. Sans réussite, mais avec de l’envie.

Le premier quart d’heure de la seconde période aura été soporifique au possible, le PSG se laissant aller à de nombreux déchets.  Comme si ça ne voulait pas, Hoarau s’est blessé, sortant prématurément… remplacé par Maurice, directement hué par le public. Double tristesse. C’est le moment qu’a choisi Néné pour planter un magnifique but à 30 mètres du but, libérant ainsi le PSG. Requinquée, l’équipe a assuré. D’abord, par une magnifique passe du dos de Pastore, sur laquelle je reviendrai. Juste après, une faute sur Jolie Poupée Ménez aurait valu un pénalty, mais l’arbitre de touche a vu Ménez hors jeu… dans ses rêves. C’est ça aussi, le foot.

Après le remplacement de Néné par Gameiro, sous les doubles vivas du public, pour le buteur et pour le chouchou du Parc, une excellente passe de La Menace Chantôme a permis à Jolie Poupée Ménez de tirer. La frappe, déviée par le luxembourgeois Afoun, a fini au fond du but. Contre son camp, donc. Et de deux !

Au final, ce match n’était pas si mauvais. L’équipe a encore accru sa cohésion, ce qui est de bon augure, et comme le disait Antoine Kombouaré à l’issue du match, les joueurs se sont montrés « rigoureux et disciplinés en concédant très peu de situations à cette équipe de Differdange». N’oublions pas qu’il s’agit d’une équipe en pleine construction ! Le PSG s’impose donc 2-0, après le score de 4-0 à l’aller, et continue en Europa League… en tête de série !

Côté joueurs justement, on a pu voir un Joli Cul Bodmer en meilleure forme que sous la canicule dimanche, toujours très intéressant dans sa distribution des ballons. Dès les premières minutes, il a réussi une belle infiltration dans la défense, sans conclure. Et a tenté sa chance à plusieurs reprises, échouant souvent sur des contres. Si l’on excepte sa balle manquée sur un superbe service de Néné, qui lui est littéralement passé sous le nez –au niveau du genou-, il aura commis peu d’erreurs au cours de ce match, et bien souvent servi le collectif. Un joueur désormais indispensable à l’équipe parisienne.

Tout comme Chantôme, qu’on voit moins souvent monter que l’an dernier, mais qui là encore, sert l’équipe. Autre fait notable, on a vu ce soir un Hoarau conquérant, désireux de se faire une place dans l’équipe où il a jusque là peu joué. Ses têtes n’ont hélas pas atteint le but, mais sur ce coup, il convient de rendre hommage au gardien de Differdange. Pour Hoarau, le pire était à venir : il s’est blessé aux adducteurs… ce qui lui imposera au moins un mois de repos. Très mauvaise nouvelle pour l’attaquant parisien. Douchez, en revanche, aura eu une rentrée en douceur : le ballon n’a pour ainsi dire jamais effleuré sa cage. Pour celui qui espérait sans doute briller pour montrer ses capacités, il faudra attendre encore un peu…

Néné, quant à lui, aura été plutôt perso en première mi-temps, et bien plus intéressant en deuxième, lorsqu’il s’est mis à servir caviar sur caviar à ses coéquipiers. Il a d’ailleurs confirmé après le match que l’équipe commence à se trouver en insistant, sur le collectif et pas uniquement sur sa belle association avec Pastore. Car –et c’est à noter- ces deux là se sont trouvés les yeux fermés ce soir. Pastore, le magistral. Que ses gestes techniques ont pu me régaler ! Non seulement il réalise de magnifiques talonnades qui laissent souvent à penser qu’on lui a greffé des yeux dans le dos, sans parler de ses reprises de volée, mais en plus il s’est permis ce soir une magnifique passe du dos. Oui, vous avez bien lu, du dos. Cliquez sur le lien pour la revoir : un pur bonheur !

Celui qui n’aura pu briller ce soir est incontestablement Jean Eudes Maurice. Et une fois n’est pas coutume, ça n’est pas de sa faute. En effet, Maurice a été sifflé avant même de mettre un pied sur le terrain par un public qui s’est détourné de ce joueur –inconstant et sans succès ces derniers temps- et qui voulait Gameiro. Résultat, trop de pression : malgré une magnifique passe en sa direction, Maurice a poussé le ballon un peu loin… et l’a mis au dessus. Et les sifflets ont redoublé. A chaque ballon. Même motif, même punition : à la 85ème, Maurice a raté une nouvelle frappe. Le désamour du public était tel qu’en fin de partie, n’osait plus garder la balle. Comment peut-on dégoûter ainsi un joueur ?

Ce soir, le Parc m’a fait honte. Enfin une partie du Parc, mais hélas, ce sont ces veaux qu’on a le plus entendu. J’ai même eu une pensée pour Robin Leproux, présent dans les tribunes, qui a du ravaler son chapeau en découvrant le manque total d’effet de sa campagne en faveur du respect… et du fair-play. Etre supporter, c’est encourager son équipe. Et ses joueurs. Comment croire qu’en sifflant un joueur il peut améliorer son jeu ? Pourquoi prendre le risque de jouer mentalement à 10 ? Non, chers « supporters », car vous n’en valez même pas le qualificatif, le foot, ça n’est pas les Jeux du Cirque.

Déjà, en première période, le Parc m’avait mis la honte. Sur une action rapide de Pastore, le goal était sorti, et Pastore n’avait pu l’éviter, le touchant à la tête. Sonné, le gardien était resté quelques minutes à terre. Et là quelle fut la réaction du Parc ? Siffler ce pauvre gardien. Pourquoi ? Gratuitement. Parce qu’au Parc, comme je l’avais déjà raconté, on siffle toujours l’adversaire. Comme ça, sans raison. Parfois, on ajoute même « Marseille Enculé », même quand ça n’est pas Marseille en face. Et quand il y a un blessé, on chante « A l’ho, A l’ho, A l’hôpital ». Comme c’est sympa… Comme c’est fair-play… Bourrins va !

Alors quelques petits rappels pour ces idiots. D’une part, l’hymne du parisien est clair : « nos clameurs, sont pour vous pousser ».  Pas pour les stopper !!! Que ces pseudos supporters révisent un peu leurs classiques. Mais surtout, dans un stade, le public est le 12ème homme. Et non le Coach. OK, je n’étais pas enchantée quand j’ai vu Antoine Kombouaré choisir de faire entrer Maurice à la place d’Hoarau, sorti sur blessure.

Mais nous ne sommes pas décisionnaires. Nous n’avons pas de visibilité. Ce match était sans enjeu, Hoarau s’est blessé. Pourquoi prendre des risques inutiles ? D’autre part, le Coach a sa stratégie. S’il fait entrer Maurice, c’est qu’il a une idée en tête. Quel serait son intérêt d’handicaper son équipe alors qu’il dispose d’un stock de joueurs largement suffisant ??? Quand je pense que ce sont les mêmes qu’ils disent que Kombouaré va se faire virer, tout cela manque un peu de cohérence. De vrais Footix !

Tout ceci pour dire que si Leonardo veut s’acheter un public décent, je suis preneuse d’un abonnement que mes tous petits moyens m’empêchent de m’offrir. J’ose l’affirmer : j’aime mon équipe, et je la soutiens. Contre vents et marées !

Serais-je une PSG Girl ???

Oh mon dieu mais comment se fait-ce ???

Au commencement était le ballon rond…

Commençons par le début, j’ai toujours aimé le foot. Depuis toute petite. Quand j’avais 4 ans, mon frère s’est fait opérer de je ne sais quoi, amygdales ou appendicite, et mes parents, soucieux de réconforter le petit pendant son séjour à l’hôpital, ont cédé à ce qu’ils haïssaient le plus –enfin surtout ma mère, mon père s’en fichait éperdument : les albums Panini. Un pour le frangin malade, un pour la petite sœur pour-qu’elle-ne-soit-pas-jalouse. Mon frère a choisi Bernard et Bianca. Mouaaarrrrffff ! J’ai choisi Argentina 78. La classe…

Nous avons grandi au rythme des matchs de foot, notamment de l’équipe de France, et à cette époque, on mettait 7-0 à Chypre. Ouais, ouais. Nous avons eu nos premiers maillots d’équipes locales, pour moi ce fut Saint-Etienne. Allez les verts (qui pissent en l’air… dans les vestiaires…de ma grand-mère…) !

Et puis patatras, j’ai connu mon premier traumatisme footballistique pendant la célèbre demi-finale France Allemagne de la coupe du monde de 1982. Et découvert qu’au foot, il peut arriver que le goal prenne un joueur qui va marquer pour le ballon. Ou décide délibérément de faire cette confusion. Et envoie ledit joueur, Battiston, à l’hosto dans le coma. Ouais, ouais. Il s’appelait Schumacher et du coup je n’ai jamais non plus supporté le champion de Formule 1.

Et puis il y a eu le PSG version baba cool, avec plein de mecs aux cheveux longs. Genre Dominique Rocheteau. Et surtout Joël Bats !!! Ahhh Joël Bats… Bon, mon intérêt pour Joël Bats a cessé quand, à l’instar de Jean-Pierre François, il s’est lancé dans la chanson. Comme l’autre, il aurait du s’abstenir. Sacrée casserole avec un triple clavier Bontempi intégré ! Mais il n’en restait pas moins un excellent gardien…

Bon après j’ai grandi alors les mecs en short qui courent après la baballe, c’était vraiment beaucoup moins intéressant que les mecs en boxer qui me couraient après. A l’exception évidemment de David Ginola…. Que j’aurais toutefois préféré voir me courir après en boxer. Si je puis me permettre.

S’en est suivi une longue pause footballistique, si ce n’est pour l’équipe de France. En 1998, j’ai tout de même mis les pieds dans une boutique du PSG pour me ravitailler en maquillage bleu blanc rouge. Oui, je le confesse, j’ai mis les pieds dans la boutique du PSG.

Il restait tout de même en moi quelques signes PSGtitude, et notamment le plus célèbre d’entre eux : quels que soient les résultats de Paris, j’ai toujours été anti-OM, et fervente supporter de PSG lors de chacun des chocs entre ces deux équipes. Ici c’est Paris !!!

Acte I : remise en jambes…

Ce qu’il y a d’amusant, pour les parisiens, c’est que nous avons tous des supporters du PSG dans notre entourage. Vu la réputation du club et de ses supporters, c’est une source d’inspiration intarissable pour les moqueries et autres quolibets !!! Pour l’un d’entre eux, tout a commencé par des vannes pendant ou après les matchs, que j’ai enchaîné  à un rythme effréné. Histoire de rester crédible et non uniquement dans la blague facile, j’ai donc recommencé à voir les matchs, et à les commenter en direct par sms.

Le problème, si on peut appeler ça un problème, c’est que je me suis prise au jeu. Et que peu à peu, j’ai constaté que je me débrouillais toujours bien sur les commentaires, récoltant là le fruit d’une éducation footballistique qui me permet non seulement de connaître les règles du jeu –et même la règle du hors jeu mieux que les joueurs !- mais aussi d’apprécier la technique et la construction du jeu.

Au fil des matchs, mon pote a constaté qu’à chaque fois que je lui LT la rencontre -live textos, ou commentaires en direct par textos- le PSG gagne ou fait match nul. Et lorsque je ne le fais pas, le PSG perd. Mon pote m’a donc attribué –par jeu- le statut de « patte de lapin » du PSG ! Ce LT privé est devenu un rituel et c’est assez amusant.

Je dois donc bien reconnaître que s’il reste facile de vanner le PSG, ils ne se débrouillent pas si mal cette saison. En gros, fidèle à la devise de la capitale, Paris flotte mais ne sombre pas (ah ah). Alors oui bien sûr, l’équipe repose un peu trop sur Néné, les attaquants Hoarau et Erding peinent à trouver leurs marques, et surtout, le gardien Edel est capable du moins bon et surtout du pire. Mais quand on regarde les matchs, on se rend bien compte, en toute objectivité, que c’est une équipe d’un très bon niveau technique. Finalement, le PSG récolte le tribu des grands : un club vecteur de la passion foot, qu’on soutient dans la victoire, et qu’on adore détester lorsque le groupe fonctionne moins bien.

Au rang de mes griefs, sur un créneau plus léger, il y a aussi la tenue des joueurs. Je dis non au fluo de la tenue des gardiens pour les matchs à l’extérieur. En revanche, je dis oui à la nouvelle politique du PSG envers ses supporters. Je fais clap clap des deux mains pour avoir réservé une partie des virages bleus aux familles, et pour offrir la gratuité dans les virages pour les femmes. Autant de raisons qui donnent envie d’aller au stade en toute sécurité… C’était pour moi le meilleur moyen de me faire une idée sur le PSG.

Acte II : direction le Parc des Princes

Très vite, je me renseigne sur les modalités d’accès. Pour profiter des avantages, il faut être titulaire de la carte « Tous PSG », gratuite, qu’il faut aller chercher au Parc. J’apprends par les supporters que ce n’est pas bien, qu’il faut boycotter parce que le président a fait le ménage, et si je comprends tout, le coup de balai a été tellement large qu’il a emporté dans ses filets des supporters qui se tenaient bien. Oui, bon, je ne connais pas le dossier, selon la police il y avait entre 400 et 800 supporters violents et 13000 abonnements auraient été supprimés. Certes, mais pour les 12200 à 12600 qui se tiennent bien, pourquoi ne pas retourner au match ? Très franchement, la réputation des supporters et la violence de certains hooligans écartaient du stade les gens comme moi.

Je prends donc ma carte, et aussitôt des places pour le match retour du seizième de finale de l’Europa League : PSG – Bate Borisov. J’avais vu le match aller sur le petit écran, et j’avais été impressionnée par la qualité de jeu, malgré le score de 2-2. Je me dis donc que ça peut être sympa d’assister à la qualification de l’équipe, qui se trouve en ballotage favorable, et j’en parle à une copine. Comme moi, elle n’est jamais allée au stade, et trouve amusant d’y aller « entre filles ». Nous voilà donc parties pour tenter l’expérience !

Le placement aléatoire nous colle en « Virage Auteuil Rouge ». On me fait savoir que ce sont de « vrais supporters ». Hum, nous allons être au parfum pour cette plongée « en immersion » dans l’univers du PSG… Mais les supporters me disent qu’il n’y a plus aucune ambiance, je me dis donc que ce sera calme.

Nous nous retrouvons donc Porte de Saint-Cloud, un peu angoissées par l’impressionnant dispositif policier. On n’accède aux abords du Parc des Princes que muni d’un ticket, la vente d’alcool est interdite dans un périmètre assez large autour du Parc, et il est interdit d’en amener dans le stade. Nous nous trompons d’accès, mais les CRS sont adorables avec les deux filles que nous sommes. Nous arrivons enfin devant les portes et passons un sérieux contrôle : fouille des sacs… et palpation longue et précise. Hum, ça ne rigole vraiment pas…

Immédiatement, nous faisons une pause pipi. Premier mauvais point : les toilettes ne disposent ni de papier ni de savon. Ca, c’est nul : aller au stade n’empêche pas un minimum d’hygiène !!! Nous nous dirigeons ensuite vers le bar pour constater avec ravissement qu’il est possible d’acheter des bières, remises en gobelet : nous n’imaginions pas voir un match de foot sans une petite binouse !! Sans alcool, certes, mais une petite bière quand même. Les garçons, eux, préfèrent le Red Bull ou le Powerade.

Nous sommes ensuite placées par de charmantes hôtesses, au deuxième rang. Très vite nous déchantons : les supporters se placent devant le premier rang, ce qui nous gâche la vue. Nous prenons donc rapidement un peu de hauteur… Dans le coin ça pue déjà le mauvais shit. C’est le moment que je choisis pour me fondre dans la masse et arborer fièrement mon écharpe PSG : quitte à aller au stade, autant respecter la coutume en adoptant -en partie- le costume traditionnel local !

Très vite, nous découvrons le « protocole » :

  • A l’entrée des équipes, tout le monde se lève
  • A l’entrée du PSG, les porteurs d’écharpes agitent leur écharpe. Mais pas façon « tournez les serviettes », en la tenant bien droite au dessus de la tête.
  • Les chants « Allez Paris Saint Germain » et autres sont entonnés. Toi aussi apprends à chanter le PSG : pour l’air et les paroles c’est par ici… Dommage que ce soit parfois à base d’« enculés ». A noter que ce florilège oublie le « qui ne saute pas est marseillais », un grand classique. On en viendrait presque à regretter qu’il manque la choré :-)
  • Chaque belle action du PSG suscite des tonnerres d’applaudissements
  • Tout au long du match, les spectateurs soutiennent le PSG avec des chansons ou des slogans type « Ici c’est Paris » « Paris est magique »ou, les catchlines du club.
  • Parfois les supporters crient « Paris » en tendant les deux bras comme pour embrasser fraternellement les joueurs

D’autres gestes sont malheureusement moins appréciables :

  • A l’entrée de l’équipe adverse, les supporters parisiens sifflent, voire crient« Enculés ! »
  • Le Virage Auteuil fait des doigts et bras d’honneur à l’équipe adverse, en criant« Enculés »
  • Régulièrement les supporters crient « Paris » en tendant uniquement le bras droit : que ce soit lié à la référence douteuse ou pas du tout, ça reste surprenant…
  • Les supporters sifflent les belles actions de l’équipe adverse
  • Les supporters crient « arbitre Enculé » dès qu’il siffle une faute même lorsque c’est justifié
  • Les supporters se laissent aller à crier « Marseille enculés » alors que ce n’est même pas Marseille en face
  • Lorsqu’un joueur de l’équipe adverse est à terre, les supporters crient « A l’ho, à l’ho, à l’hôpital ». Charmant… Au delà de la méchanceté gratuite, mon souvenir de Battiston à terre ne me permet pas de trouver cela décent.
  • Certains supporters se permettent de cracher sur les remplaçants du camp adverse qui s’entraînent pendant la pause. Heureusement, grâce aux caméras, pour ceux-là la sanction est immédiate : expulsion par les stadiers. Un bon point pour le PSG !

Ces agissements m’ont, je dois dire, un peu gâché le spectacle. D’autant que des panneaux portant la mention « Respect »sont positionnés tout autour du terrain, et qu’avant le match, un message rappelle qu’il convient de bien se comporter et de faire preuve de fair-play.

Je venais voir du sport, et j’étais plutôt enjouée à l’idée de voir « en vrai » les athlètes et le jeu, que mes connaissances me permettent d’apprécier. Mais apprécier le jeu, c’est aussi apprécier les belles actions, d’où qu’elles viennent, aussi j’aurais aimé voir applaudir certaines belles tentatives de l’équipe adverse. J’aurais aussi aimé moins de mauvaise foi sur les fautes : oui pour siffler l’arbitre quand il commet une erreur –et sur ce plan ouuuuhhhh à l’un des arbitres de touche !- mais non aux « arbitre enculé ! » lorsque le PSG se faisait sanctionner pour de vrais fautes : c’est le jeu ! Enfin côté vocabulaire, je trouve l’emploi intempestif du terme« enculé(s) » un peu limité. Le PSG lance d’ailleurs aujourd’hui une campagne en faveur du respect. Heureusement j’ai eu de quoi rire un peu en entendant cette phrase : « va droit au but ! » de la part d’un supporter habillé PSG des pieds à la tête. Quand on sait que« Droit au but » est le slogan de l’Olympique de Marseille, c’est priceless.

Le match, quant à lui, n’était pas d’une bonne facture. Antoine Kombouaré -le coach parisien- avait prévu de reposer ses têtes d’affiches, et il faut bien dire que sans Néné en pivot, le jeu a été longtemps désorganisé, l’équipe a perdu trop de ballons et s’est montré mauvaise à la récupération, et l’attaque était un peu à la masse… même si elle s’est bien reprise en fin de match. Edel s’est plutôt bien défendu, il s’est même offert un extraordinaire coup de bol sur une frappe vraiment dangereuse à la 68′ qui m’a fait comprendre pourquoi la sono avait diffusé Thriller à la pause. Mais l’entrée d’Hoarau n’aura pas permis le rebond tant attendu et le match s’est achevé sur un nul… mérité. Grâce au bon nul arraché à l’aller dans des conditions extrêmes (-20 degrés sur un champ de terre !), ce score aura été suffisant pour décrocher la qualification. Rendez-vous donc dans 15 jours face au Benfica ! Grâce à mon live textos en direct du Parc ?

Malgré un bilan en demi-teinte, je n’ai pas été découragée, et si je ne deviendrai certainement jamais une supporter au sens où ils l’entendent, mon intérêt pour le ballon rond l’emporte : je retournerais bien au stade, mais dans une tribune plus calme. J’ai regardé le calendrier, et il y a un PSG – Lorient le jour de mon anniversaire. Alors, qui m’invitera en tribune présidentielle pour l’occasion ? Mais ce que j’aimerais vraiment, à cette date, c’est faire partie du staff du PSG… J’ai en effet vu une annonce qui me correspond parfaitement, et j’ai bien évidemment candidaté. Pour que je puisse écrire l’acte III, que Paris soit magique !