Au Camp des Loges… (6)

Bientôt deux mois déjà que les entraînements du PSG sont à huis clos.

Au départ du fait de la bulle, sous laquelle s’entraînait les joueurs, puis en raison de travaux, il est désormais difficile de connaître, faute de communication, la véritable raison de la mise à l’écart des supporters.

Malgré l’impossibilité de voir les joueurs en action, certains aficionados continuent d’arpenter les abords du centre d’entraînement parisien. Ce jeudi, une poignée d’entre eux avait fait le déplacement, dans le souci de montrer aux joueurs leur soutien, particulièrement un lendemain de défaite. Une attention forcément très appréciée par les joueurs !

Comme d’habitude, nombreux sont ceux à s’être montrés disponibles. Premier d’entre eux, Kevin Gameiro, toujours en pool position pour sortir du Camp des Loges.

Quelques instants plus tard, le petit groupe a reconnu au loin le vrombissement de l’Audi R8 de Javier Pastore. Surprise, alors que personne ne pensait qu’il arrêterait sa machine, El Flaco a stoppé net en plein milieu de la route : et c’est au volant de son bolide qu’il s’est prêté aux sollicitations des supporters, sourire aux lèvres.

Ce fut ensuite au tour de Néné, toujours aussi chaleureux avec le public. Puis Thiago Motta. Si le brésilien s’était montré un peu nerveux sur le terrain la veille, c’est un tout autre personnage qui est apparu aux yeux des supporters. Décontracté, il a joué avec une petite fille… pendant que la sienne l’appelait depuis son véhicule.

Tout aussi accessibles, ce sont ensuite Christophe Jallet, Guillaume Hoarau, Peguy Lyundula, Zoumana Camara, le gang des brésiliens avec Alex, Sherrer Maxwell et Marcos Ceara, Siakha Tiénè, Blaise Matuidi, Salvatore Sirigu, et enfin le charmant Momo Sissoko qui se sont succédés au parcage.

Derniers à sortir, mais toujours là pour répondre, la jeune garde du PSG avec Alphonse Aréola, Neeskens Kebano ou encore Jean-Christophe Bahebeck.

Enfin, c’est une fois tout le monde parti qu’est arrivé Diego Lugano. Blessé, il s’est toutefois arrêté pour répondre aux sollicitations des dernières supportrices présentes.

Mais la plus belle image de cette rencontre entre le PSG et ses supporters reste sans conteste celle du capitaine Mamadou Sakho. Dans ses lunettes se réfléchissaient les supporters : les joueurs du PSG et leur public, symbole de cette journée !

Toutes les photos des joueurs

Duel au soleil

© C.Gavelle/PSG

La nuit a été calme, tout le monde s’est couché tôt en perspective du match. Ce matin, au petit déj, tout le monde a la pêche. Les joueurs comme le staff attendent impatiemment le choc avec Milan.

Au programme de la matinée, un petit réveil musculaire sur le terrain, histoire de se mettre en jambes pour le match de ce soir. Les garçons sont au taquet, ils mettent une grande énergie à sauter des petites barrières jaunes et autres jeux en tous genres. Puis séance de photos, de dédicaces, repas et sieste, avant le départ pour le stade.

Après un petit tour de terrain, les garçons rejoignent les vestiaires, un lieu qui m’est interdit. Question de concentration. Leonardo m’indique que si je suis sage, je pourrai y aller après le match. Enfin, si je suis prête à courir le risque de me faire sauter dessus par une trentaine de mâles en rut, en pleine forme, et qui n’ont pas vu leur nana depuis plus de trois jours. Dit comme ça, ça ne fait pas très envie. Fear.

Pour l’avant-match, et comme c’est un match amical, j’ai le droit de rester en bordure du terrain. Ménez me présente à Mexes : « C’est notre nouvelle Zahia ». Je balance à Mexes : « De toutes façons Jerem est dans un trip Emilie du 59153 alors Zahia, c’est un peu la Champion’s League qui fait rêver un mec de CFA ». Je me retourne vers Ménez et l’achève d’un tacle: « Rep à sa bo loulou ». Chantôme glousse. Gameiro applaudit. Menez pleure. Mexes me file son 06. Je ne sais pas comment je dois le prendre.

Le match est sur le point de commencer, je me joins à Chantôme, Ménez, Matuidi, Gameiro et Armand dans les tribunes. Les joueurs sortent du tunnel. Je chante à tue-tête l’hymne du PSG. Lugano se gratte les couilles. Classe… Sur la pelouse, Néné discute le bout de gras avec son compatriote Pato, pendant que le gang de Palerme –Sirigu, Pastore, Nocerino- fait de même un peu plus loin. L’arbitre siffle : c’est parti pour ce match de gala entre le PSG et le Milan AC !

Et là, c’est le drame. A la quatrième minute, Sirigu se prend un but. Je fais une syncope. Puis je pleure. Vraiment. A chaudes larmes. Chantôme me passe un mouchoir. Puis la boîte. Je finis de chialer dans son maillot. Gameiro me console : « C’est pas de sa faute, c’est un csc de Pato ». A de nombreux millions près, c’est pas faux. C’est vrai que lui aussi joue à la Foot Academy…  Néné tente la frappe de 25 mètres. Puis Jallet. Je passe par toutes les couleurs de mon maillot : rouge, et bleu. Debout sur mon siège, j’encourage mes petits. Mention spéciale à Jallet. J’ai toujours aimé Jallet.

Un type accroche Bodmer. J’hurle « Touche pas à Joli Cul ! ». Matuidi me dit que je vais finir par le déconcentrer. Tu parles, rien n’arrête notre armoire normande, on dirait un tsunami à lui tout seul. Qui rentre dans Pato. Et un canard laqué, un ! Hoarau met le gardien dans le but, celui-ci est donc refusé. Je trouve le concept intéressant et malin. De son côté, Jallet est toujours au taquet. Sirigu, pour contrôler, se met à dribbler. Je cache mes yeux avec mes mains. Mais en écartant les doigts, pour voir quand même. Fear.

La deuxième mi-temps est sucrée-salée. A la fois ennuyeuse et relevée. Ca dépend des moments. Douchez arrête deux tentatives. Mais se troue sur la troisième, heureusement sans conséquence au score. Pour le reste, c’est toujours un festival de Jallet, et surtout, de Néné. Mais notre brésilien joue de malchance, butant sans cesse contre le portier milanais et ça ne rentre pas. Pire, quand ça rentre, on lui refuse le but. Groumpf. Le score en reste là, Milan remporte ce match amical par 1 à 0.

Sur la pelouse, l’ambiance est bonne. Les joueurs échangent leurs maillots, occasion unique pour Tiéné de porter le maillot du Milan AC. Les deux équipes passent d’un vestiaire à l’autre, moments d’échanges entre potes des sélections nationales qui font plaisir à voir. On fait la hola dans les vestiaires. Armand fait tourner les serviettes. Comme à son habitude, Sirigu arrose tout le monde avec des bouteilles d’eau. Et plus particulièrement moi : il prétend qu’il faut me baptiser. Forcément, je me retrouve très vite trempée et grande gagnante du concours de T-shirts mouillés, à l’insu de mon plein gré… Leonardo avait raison : il est temps de fuir la testostérone !

Le temps de passer un maillot sec, et Ancelotti me demande quels sont les joueurs que j’ai préféré sur ce match. Il paraît qu’il fait passer cet oral à tout le staff, pour évaluer le niveau. Je joue Néné gagnant avec Jallet et Bodmer placés. J’enchaîne : « Très gros Néné ce soir, ne pas lui retirer ses prothèses PIP ». Hoarau se marre. Sirigu traduit. Ancelotti le tweete et se fait RT 466214 fois. Je n’ai pas besoin de transcrire en Ribéry : dès que ça parle nichons, comme par hasard, tout le monde comprend.

Quelques garçons répondent aux interviews d’après matchs, dont Sissoko qui se prend une question sur Kombouaré. Armand, Chantôme et Jallet lui proposent de signer la carte qu’ils vont lui envoyer ce soir de Dubaï. Je suggère qu’on lui adresse plutôt un Tiéné de jardin, ça fera une petite référence à Amélie Poulain. Honnêtement, tout le monde a une pensée pour Antoine. Même si personne n’a rien contre Ancelotti. Dures lois du foot !

De retour à l’hôtel, Leonardo se prépare pour son rencard avec Pato. Je lui glisse discrètement : « Proposez lui un magret de canard. Ou du foie gras de canard. » Leo rit. Il me dit que je lui rappelle Barthez. D’un coup, j’ai vaguement l’impression d’avoir échangé mon rôle de nounou contre celui de bouffonne… Pastore me rejoint au bar lounge, et on commence à discuter.  « Tu ne sais pas prendre Salvo », me dit il. Nan mais de quoi elle se mêle la mère Maquerelle ???  « C’est un intello et toi tu vas jouer dans une piscine avec Lugano. Ca ne fait pas très sérieux ». Oh le coup bas, il était avec nous le Javier ! Et c’était pas le dernier !

« Et puis d’abord je n’ai rien fait ! C’est mon week-end d’intégration… Dis Javier, tu crois vraiment que me mouiller le T-shirt avec de l’eau pour que tout le vestiaire mâte mes seins, c’est malin ??? ». Javier reconnaît que bon, là, je marque un point. Terriblement agacée, je rétorque : « Nul, l’argument de l’intello. Ca reste un footeux qui court après la baballe hein ». Javier me reprend « Euh, lui, il ne court pas après la balle… ». Pas faux. « Mais il cherche à l’attraper, comme mon chien.» Javier devient blême. Gros silence gêné. Je commence à douter, là. Y’a un mauvais karma. Je me retourne. Ah, Sirigu était là. Il a attendu que je le constate sa présence pour tourner les talons, me plantant ainsi un pénalty en pleine lucarne. Crash en flammes.

Arrive l’heure de dîner. L’ambiance étant glaciale entre Sirigu et moi –on se double snobe- Lugano passe à l’offensive : « Hey Poupette, t’as vu l’escalope que j’ai mise ? ». Ouais, j’ai vu. J’ai kiffé. « Je te l’avais promis, c’était pour toi ». Comment il attaque le défenseur ! Enfin défenseur, ça se discute, hein. Douchez ne veut pas rester sur le banc et tente sa chance dans la conversation : « Et moi j’ai arrêté des boulets ». Depuis quand ça compte, les tirs de vétérans du Vietnam ? Inzaghi a 108 ans !!! Sakho compte les points. Sirigu ne peut s’empêcher de sourire. Homme qui rit…

Pour réchauffer l’ambiance entre nous, il me propose de le rejoindre après le dîner pour jouer à Fifa 12. Je décline : « Salvo, tu t’es déjà pris un but tout à l’heure, pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? ». Gameiro et Hoarau, qui l’ont tous les deux écrasés dans le championnat Fifa Pros, confirment. Sirigu pleure. Pastore a raison, je ne sais pas m’y prendre… Je pleure. Et je pars noyer mon chagrin dans le champagne, à l’invitation de Néné, qui veut me présenter Pato. Mais c’est pour le boulot : requête spéciale de Leonardo. Mercato, quand tu nous tiens…

Après un dernier verre, je rejoins ma chambre pour bouquiner dans l’optique de dormir rapidement vu que demain, notre avion décolle à 7h55 heure locale. Ce qui s’apparente à de la torture. Je prend un livre au hasard au fond de mon sac… et tombe sur « L’enfer », de Dante. Là tout de suite, je n’ai pas vraiment envie de découvrir à quel cercle de l’enfer j’appartiens, probablement aux 9 d’ailleurs. Mais très envie d’en défier le gardien. Et pour l’instant, c’est mal barré… A ce stade de loose, j’hésite entre pleurer ma mère et me suicider par overdose de smarties.

Mon portable se met à vibrer, un texto s’affiche  : « T’as vu l’effet que ça fait de se prendre un but ? Buona notte Poupée. Il cane che acchiappa dei palloni ». C’est Sirigu. Je suis perplexe sur le sens à donner à ce message, qui souffle le chaud et le froid.  Pas le temps de tergiverser, le portable vibre de nouveau : « Nota Bene : La prochaine fois, tu tourneras sept fois ta langue dans ma bouche avant de parler ». Cap ou pas cap ? Suite au prochain épisode…

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En attendant Milan…

© @psg_inside

La séance de ce matin est assez physique. Les garçons font un match à 9 contre 8. Mais c’est équilibré, vu que Sakia Tièné joue. Ancelotti donne ses consignes, et Sirigu fait le traducteur. Ah ah, ça lui apprendra à être devenu bilingue en moins de deux mois !

Makelele me fait signe : pas question de glander, je dois traduire en Ribéry. Je lui réponds que mes élèves Ménez et Gameiro sont dispensés de séance, mais il insiste parce qu’au contrôle surprise, il a trouvé une quantité industrielle de morceaux de rap dans les MP3 de l’équipe, et craint que le niveau ne baisse encore. Euh, on est déjà en points négatifs, là…

Sirigu se propose pour traduire en Ribéry. Hey mais tu vas te calmer, Reverso ???  Je suis vexée. S’il veut me remplacer, il faudra me passer sur le corps ! Bien décidée à ne pas me laisser impressionner par son mètre 92 alors que je lui arrive à peine au niveau des pecs, je m’exprime dans un mélange d’argot, de verlan, et avec quelques mots de picard : largué, le Sirigu ! Incapable de traduire ! Alors, c’est qui la patronne ? Les yeux noirs, je lui balance : « Si tu veux te rendre utile, tourne sept fois ta langue dans ma bouche ! ». Lapsus révélateur. Néné est vexé. Je fais comme si de rien n’était.

C’est sans compter sur ce petit malin de Gameiro, qui se souvient du coup du faucon, et me balance : « J’aime bien ton petit style amour vache ». Pastore, qui a capté depuis un moment mon petit faible pour son pote de Palerme, m’explique que Salvo tentait une approche, en voulant m’aider. Javier qui fait sa mère Maquerelle, on aura tout vu. Je passe prudemment en retrait, en haussant simplement les épaules. Nier farouchement m’aurait définitivement cramée. Ni vu ni connu je t’embrouille… Sauf Sirigu, qui m’adresse un petit clin d’œil complice. Reste que le dossier n’avance pas : à ce rythme, on n’est pas près de faire bunga-bunga.

Refroidie par cet incident, je rejoins mes potes Joli Cul Bodmer et La Menace Chantôme. Oui, Bodmer a un joli cul. Des abdos Mc Do, mais un joli cul. Il me demande ce que dit Ancelotti. « Que tu arrêtes le Toblerone, que tu bouges ton cul, et que tu remettes des reprises de volée comme pendant PSG-Salzbourg ». En traduisant, je me rends compte que le coach SAIT. Mais comment est-ce possible ? Ca fait marrer Chantôme.

Ancelotti embraye : « J’attends de vous un comportement irréprochable ». Hum, je crois que pour notre petit deal de bouffe, ça sent le cramé. Bodmer pleure. Et ça n’est pas tout : « Je serai très strict par rapport à tout retard à l’entraînement, à votre investissement pendant les séances, à votre état d’esprit. » Néné pleure, il va devoir se calmer sur les sorties. Tout ça me fait plein de boulot. Pour les consoler, je leur propose de mettre une raclée à Sirigu sur Fifa 12.

Pendant ce temps, Ancelotti et Captain Sakho sont en conférence de presse. Juste après, on apprend que finalement, le Spice Boy Beckham, star interplanétaire du ballon rond, ne viendra pas au PSG. Les journalistes du monde entier se perdent en conjecture pour trouver une explication rationnelle, alors que d’un point de vue purement féminin, c’est assez évident : après avoir vu les coupes en crête de Ménez, Kebano, et dans une moindre mesure de Pastore et Sakho, la déesse de la mode Victoria a interdit à David de venir mettre en péril sa précieuse chevelure, et a mis son veto en mode Fashion Police !

La presse française s’enflamme alors sur les potentielles arrivées de Kaka et Pato. Entre les vannes scatos et celles sur le magret de canard, je sens qu’on n’en a pas fini… Le mercato n’intéresse pas vraiment le groupe : trop de noms circulent pour y attacher un quelconque crédit. Pour l’heure, chacun rejoint le car, qui prend la direction l’aéroport : on quitte le Qatar pour rejoindre Dubaï, où se jouera le match amical de demain.

Dès l’arrivée, on fait des photos tous ensemble, et Ancelotti les tweete. Je RT dans la foulée. Amusé, il me fait un give me five. Ménez, qui n’a pas compris, se met à chanter Parle à ma main. Make m’adresse un sourire, et lève le pouce façon I Like de Facebook ou empereur romain -selon les références culturelles de chacun- et je respire : l’histoire du Toblerone semble derrière nous. J’suis pas virée !

Dîner à l’hôtel. Je suis à la table de Sakho et en bon capitaine, il me demande ce que je souhaite. « Une escalope milanaise ». Lugano me promet de m’en offrir une demain, pendant le match : ça va tacler sévère ! Enfin un qui comprend mon humour. Hoarau est vexé. Ca fait marrer Jallet. Sur ce, je vais me coucher : demain, on rencontre le Milan AC !

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Sous le soleil…

© C.Gavelle/PSG

La nuit a été courte pour tout le monde, et l’entraînement a été décalé d’une heure pour préserver les organismes des joueurs. Encore un peu embrumée, je sors ma tenue du jour : mini-jupe bleu marine et T-shirt moulant siglés PSG, et crampons aiguilles. Sérieux ?

Pas de doute, on en veut à mes chevilles. A la place, je chausse une paire de tongs, histoire de mettre en valeur ma pédicure. Dans le hall de l’hôtel, une forêt de caméras et d’appareils photos nous assaillent. Le gars d’I-Télé est surexcité par notre descente de l’escalator. Ambiance l’ai-je bien descendu ? : WTF ?!

Ancelotti, en survêt de compet’, est en grande discussion avec le cheik en blanc qu’il a reçu pour Noël. Les garçons ont mis leur petit short pour rejoindre le terrain et surprise, Sirigu a utilisé le rasoir que je lui ai offert. Je prends ça pour une touche. Pendant que les joueurs font un petit footing, je m’allonge dans l’herbe. Au soleil / M’exposer un peu plus au soleil / Quand le PSG s’’entraîne sur le complexe Aspire / J’ai le temps de bruniiiir. Leonardo trouve que je chante bien. Mais préfèrerait que je garde mes vocalises pour ma salle de bains. Vincent a tout filmé et me promet un passage dans le zapping de PSG TV. Je suis vexée.

Dans l’après-midi, on sort enfin les ballons. Néné me demande si j’aimerais bien attraper le ballon. Je lui réponds que c’est la raison de ma passion pour les gardiens, ça nous fait un point commun. Il est vexé.  Ancelotti me demande qui est Erding. « Celui avec le chapeau rond ». Parce qu’ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne… Bah quoi, on essaie bien de le refourguer à Rennes, non ? Erding, c’est un peu ma tête de turc, ah ah. Je sens que côté humour, j’ai le Hoarau qui pousse.

En fin d’après-midi, comme on a été sages, tout le groupe a droit à une sortie au tournoi de tennis de Doha. Moulée dans ma robe rouge de cocktail et Louboutin aux pieds, je suis l’objet de toutes les attentions des mâles qui m’entourent. Tout à coup, je regrette moins d’avoir vendu un rein pour me les offrir. Le type de PSG TV filme Hoarau qui me filme. C’est drôle deux minutes mais ça devient vite agaçant. Je réalise tout à coup que je suis la seule fille du déplacement. Je pleure. Ménez me demande ce qu’il y a. Je veux bien qu’il me console, mais je ne trouve pas comment lui expliquer en phrases courtes de type Sujet / Verbe / COD.

Au village VIP, nous sommes conviés à assister à une animation avec un faucon. Hoarau sort : « Mais qui est le vrai ? ». Mentalement j’ai déjà 533188 réponses possibles, quand Galimeiro m’envoie un sms en kikoolol : « hey zyva, c çui ki di ki yai ». Belle tentative de répartie de la part de notre petit merlu, que j’adore, mais mon job m’impose de le corriger : « C’est celui qui le dit qui y est ». Tour à tour, les joueurs apprivoisent le volatile. Sirigu le prend et la tête dans les nuages, je dis tout haut ce qui me passe par la tête : « Il ucello vola ». L’oiseau vole, en italien.

Le temps s’arrête. Le portier parisien me transperce de ses yeux bleus azur : « Si. Parli italiano Poupée ? ». A côté, les rayons laser de Superman, c’est de la gnognotte. Il me demande si je parle italien… et il m’appelle Poupée !!!  Je le regarde béatement et c’est l’instant love de la journée : on croit entendre au loin la Nocturne en mi majeur de Chopin.

Je me vois mal lui répondre que j’ai l’appli Reverso sur mon Iphone, ça tuerait l’ambiance. Hélas, je n’ai pas le temps de laisser un filet de bave s’échapper ma bouche que déjà, je suis brusquement rappelée à la réalité. Derrière Sirigu, les mômes Ménez, Chantôme, Armand, Erding, Bodmer et Gameiro font des petits cœurs avec leurs mains. A contre-coeur, je botte en touche et snobe le gentil Sirigu. VDM.

Après le dîner, chacun rejoint ses pénates. Du moins, en théorie. Erding et Ménez font un baby-foot. Hoarau joue avec les geek gadgets de sa chambre. Bahebeck, Jallet et Armand écrivent une carte postale à Kombouaré. Sirigu tweete encore avec ses fans du monde entier. Je crée un fake compte AncelottiIsWatchingYou et lui intime en DM l’ordre d’aller se coucher. Flippé, il coupe la connexion.

J’ai du mal à me souvenir de la suite de la soirée. Néné a voulu qu’on aille prendre un verre au bar de l’hôtel, et il a fallu éviter tous les contrôles du staff. D’autant qu’il a découvert mon point faible : le champagne. Lugano nous a rejoint à la piscine avec Pastore. Les sud américains savent faire la fiesta ! Puis Bodmer est venu réclamer sa ration de Toblerone : à ce propos, j’ai peut-être vu un peu juste sur les quantités.

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Première étape du Paris-Qatar !

© C.Gavelle/PSG

En lisant la convocation pour mon week-end d’intégration le stage de reprise au Qatar, Ménez m’a demandé si j’allais prendre un sac à dos. Parce que Doha l’exploratrice.

Si Ménez se met à faire du Hoarau à l’insu de son plein gré, je ne vais jamais m’en sortir…

De toutes façons, pas la peine de m’en faire pour les fringues, le PSG fournit toute la tenue, jusqu’au string. Siglé PSG. WTF ?!

Le rendez-vous est donné au Camp des Loges à 11h, pour qu’on prenne le car jusqu’à Roissy. Manifestement, certains n’ont pas dessaoulé du réveillon. Sirigu, lui, a oublié de retirer son costume de Chewbacca. Sur la route, Gameiro montre son cul, et son caleçon au mélange improbable de couleurs fluos : Kebano vomit. Je balance à Galimeiro que s’il le mettait sur la tête, Pastore verrait mieux ses appels pendant les matchs. Sirigu tweete ma connerie. Ancelotti la RT. Je gagne 123654 followers.

L’avantage d’être en VIP, c’est que les formalités sont faites à l’avance. Une fois à l’aéroport, on a donc  tout le temps de dévaliser les boutiques sauf Bodmer et Armand, qui préfèrent se goinfrer au buffet. Au duty-free, j’achète un Toblerone géant. Ancelotti a mis les garçons au régime et imposé le recrutement d’un diététicien. En conséquence, le cours du Toblerone va grimper en flèche : selon mes calculs boursiers, je dois pouvoir me faire un mois de salaire par triangle vendu à Bodmer. Et puis sinon, je jouerai au Toblerone-Scrabble avec Ménez : 9 lettres, l’idéal pour se faire l’intégrale des onomatopées. J’achète aussi un rasoir à Sirigu et un Rubik’s cube pour Erding. Ca lui donnera de quoi s’occuper vu le temps qu’il passe à cirer le banc de touche.

Dans l’avion, Ménez se plaint de ne pas arriver à dormir. Je lui prête mon dictionnaire de poche, et il s’endort comme un bébé au mot abracadabrantesque. Efficace, je dois pouvoir vendre le concept aux laboratoires Servier. Sirigu découvre qu’il y a du Wifi dans l’A380 de notre sponsor qui nous emmène à Dubaï. Aussitôt, il se met à Twitter, en version originale italienne sous titrée en français. Je RT, en traduisant en Ribéry. Peu à peu, la footballaille, version en short et avec des poils de la marmaille, s’endort.

Enfin un peu de répit. Sur mon PC, je regarde quatre épisodes de Dangers dans le ciel à la suite. Jallet adore et en redemande. J’ai toujours aimé Jallet. Je me retourne vers Hoarau, et lui demande ce qui tient un avion en l’air. Ma vanne ne le fait pas rigoler. Pour mettre un peu d’ambiance, il propose à Tièné d’aller jouer à Ozone sur les ailes de l’A380. « Dommage, on n’est pas dans l’avion de Barbie », je réponds, « on aurait pu rabattre les ailes ». Hoarau me trouve drôle.  Je pleure.

L’avion se pose à Dubaï. On débarque, et de petites voiturettes nous trimballent dans l’aéroport. Pastore et Sirigu filment avec leur portable, en ricanant bêtement.  Hasard ou coïncidence, Sakia Tièné choisit le siège sous lequel il y a le sigle pour handicapés. Tout le groupe pose ses fesses dans le salon First, en attendant la correspondance pour Doha. C’est le moment que choisit Bodmer pour négocier un premier triangle de Toblerone. Je deale discrètement l’affaire aux pipirooms, et il consomme sur place. Par prudence, je l’oblige à se laver les dents. Des fois qu’il se prendrait un contrôle buccal.

Pour ce vol court, le hasard m’a placée à côté de Makelele, qui en profite pour parler boulot et bilan de cette première journée. Pour un retraité rangé des ballons, il est vraiment au taquet. Avant de répondre, je prête mon PC à Jallet qui réclame un autre épisode de Dangers dans le Ciel. Maké trouve que je m’en sors bien, et pense que les garçons m’ont adoptée. Bruno, le dircom, en profite pour me proposer de lancer un site internet à ma gloire, sobrement intitulé Adopte une PSG Girl.com. WTF ?!

Moi, je veux juste un bain bien chaud aux huiles essentielles. Je suis finalement exaucée à 4h du matin (heure locale), lorsque nous franchissons la porte de l’hôtel. Exit le bain, je m’effondre lamentablement sur le lit. A demain !

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