Chef de gare d’un jour

Plus un jour ne passe sans que l’on ait droit à une nouvelle sarkozade, à croire que l’Elysée nous aurait concocté ce très spécial calendrier de l’avent.

Hier, c’était un spécial « Vis ma vie de Guillaume Pépy », et on a même eu deux bourdes pour le prix d’une, sur la thématique des transports. Noël oblige, le président est retombé en enfance, en déclarant que le trafic de l’Eurostar devait reprendre ce mardi. Ah, devenir chef de gare…

Si n’importe quel gamin peut décider de faire rouler son train électrique, c’est un peu plus compliqué pour les vrais. Il y a tout de même quelques impératifs techniques… Dans cette affaire, il aurait été plus inspiré de s’attaquer à ce qui a suscité la colère des usagers : le manque d’informations, et le traitement qui leur a été réservé.

Toujours dans le domaine des transports, une voiture a provoqué un incroyable accident ce dimanche. En glissant sur le verglas, elle a tapé sur un parapet, provoquant la chute d’un bloc de pierre qui a arraché les caténaires, avant que la voiture ne tombe elle même sur la voie et que la collision avec la motrice ne provoque le déraillement du train. Heureusement, seuls des blessers légers sont à déplorer… Mais aussi de très importants dégâts, qui perturbent fortement la circulation des trains.

Selon des sources policières, l’alcotest du conducteur serait positif… Ce qui fait dire à notre cher président que son comportement est inacceptable. WTF ???

Soit le président pense que ce comportement est inacceptable en raison des conséquences, et dans ce cas il est totalement stupide d’imputer cet enchaînement rocambolesque au conducteur : cela relève de l’accident.

Soit le président pense aux causes -l’alcool- un fait qui n’est pas encore confirmé, et dans ce cas, c’est le comportement de tous ceux qui conduisent en ayant bu, qui est inacceptable.

Une fois de plus, monsieur je-suis-le-chef-de-gare aurait mieux fait de se taire…

Chronique d’un nouveau jour de grève

Ce matin, comme tous les jours depuis mardi dernier, j’ai pris mon Vélib à 7h45, à la station Sentier. Rue Montorgueil, Forum des Halles, rue du Louvre, traversée du Louvre, traversée de la Seine, quais de Seine…

C’est après le musée d’Orsay que j’ai failli perdre la vie. A cet endroit, les vélos, s’ils veulent rejoindre le boulevard Saint Germain, doivent serrer à gauche pour tourner. Le bus, lui, reste dans sa voie de droite, et doit donc couper la route. Bien qu’ayant indiqué avec mon bras mon intention de tourner à gauche, et étant prioritaire à cet endroit là, le bus m’a coupé la route, à une vitesse absolument scandaleuse.

Je ne dois ma survie qu’à une infraction : j’ai carrément roulé sur l’autre voie… en sens unique et en franchissant une ligne blanche ! C’était ça, où passer sous les roues du bus. Merci au ***** de chauffeur de ce bus n°68 pour son irresponsabilité.

Fort heureusement pour moi, la suite de ce périple à vélo s’est bien passée. Boulevard Saint-Germain, boulevard Raspail, rue de Sèvres, et borne Vélib pour reposer le vélo. Oui, j’ai les cuisses bien fermes… Il faut positiver !

Puis café au Week-end, pour rejoindre mon chauffeur, et départ pour Mantes la Jolie. Plus d’une heure pour sortir de Paris –voilà pourquoi mon chauffeur ne vient pas me chercher chez moi, CQFD- et enfin les périphs, puis l’autoroute, complètement dégagés.

Grosse pensée pour les automobilistes qui empruntaient l’autoroute A13 en sens inverse, très fortement ralentis par un accident. J’ai fini par arriver à Mantes à 10h45… soit 3h après avoir pris mon Vélib. Record battu !

Et ce soir, je rentre en transports… Ca promet !

Stop la grève : je me déplace à Vélib et ça fait suer !

Marre des grèves. Comme beaucoup de mes concitoyens, j’en ai assez d’être prise en otage. Voici un énième témoignage, le mien, sur les galères des travailleurs souhaitant se rendre au boulot.

07h30. Ce matin, j’ai décidé de partir plus tôt. Première galère : pas de Vélib dispo à la station. Fine connaisseuse du quartier, je me dis qu’il en restera bien un rue d’Aboukir.

07h45. Oui, il en reste… UN. Le pneu arrière est bien dégonflé, mais il faudra que ça suffise. Je prends tout de même le temps de coller une affichette STOP LA GREVE à l’avant de mon panier.

Arrivée au bout de la rue, je n’ai d’autre choix que de prendre la rue Saint Denis à contre-sens… J’use de la plus grande prudence et j’ajuste ma vitesse. Une personne âgée me rudoie : « eh, c’est interdit de circuler sur les trottoirs« . Je lui réponds sur le même ton : « Remerciez-moi plutôt de me bouger les fesses et d’avoir les mains bleues pour aller au bureau à vélo au lieu de rester tranquillement au chaud dans mon lit, c’est ce qui permet de payer votre retraite !« .

Certains ne comprennent pas que nous autres, usagers des transports en commun, nous n’avons pas forcément l’habitude de pratiquer Paris à vélo ou en voiture, et donc, nous n’avons pas tous en tête les sens interdits… Les jours de grève, peut être vaudrait-il mieux être un peu souples, surtout que nous autres, trentenaires, nous savons bien que jamais nous ne toucherons ces pensions. Alors qu’on ne nous saoule pas !

C’est devant le Forum des Halles que je trouve enfin une autre station. Je rends le vélo-dont-le-pneu-est-encore-plus-à-plat, et je me paie le luxe de choisir le suivant. Un autre Vélibeur en descend gentiment la selle. Merci les mecs, c’est sympa d’aider les Vélibettes !

Je savoure mon bonheur de pédaler en repassant à l’intérieur du Louvre. Pour un peu, je m’arrêterais au Café Marly. Je poursuis mon chemin en chantonnant. Toujours pas de bus aux fesses, ambiance détendue…

08h15. Après ma petite demi-heure de sport, me voilà pile poil à l’heure au rendez-vous avec mon chauffeur. On se prend un petit café, et c’est parti ! Clairement, la circulation est beaucoup moins fluide qu’hier. Ca bouchonne beaucoup dans Paris, un peu moins sur le périph, et carrément pas sur l’autoroute.

10h00. Me voilà au bureau. Comme hier, j’ai mis 2h30 pour venir. C’est décidé : ce soir, je reste à Mantes la Jolie !

Encore un jour à pédaler !

08h00. Je quitte la maison. Dehors , tout est calme. A cette heure, la rue Réaumur est traditionnellement déjà bouchée. Pour le moment… pas grand monde. Rollers aux pieds, je fais 50 mètres… avant de me raviser. Je suis certes excellente en quad mais vraiment nulle en rollers en ligne, et je n’ai pas prévu de me casser la jambe ce matin.

Direction la station Vélib la plus proche. Surprise : il reste des vélos. Enfin il reste UN vélo. Avec la selle de travers, et mes petits doigts n’arrivent pas à desserrer la manette, ça fera donc l’affaire. Je ne tergiverse pas et prends rapidement l’engin, sous les yeux de mon voisin, arrivé quelques minutes trop tard… Je lui souhaite bon courage, et c’est parti pour la grande aventure !

Première embuche 100 mètres plus loin. Comme il n’y a personne dans les rues, les camions se croient tout permis. Là, ils sont deux à boucher la route : impossible de passer… je choisis donc de rouler sur le trottoir. Première infraction !

Rue de Turbigo, rue Etienne Marcel, rue du Louvre… Pas un bus pour me coller à la roue. Ce périple devient vraiment sympa. Toute joyeuse, je m’enfile dans la cour du Louvre, et je traverse le musée, désert à cette heure. Paris est vraiment une belle ville !

Le passage du pont et l’arrivée sur la rive gauche me ramène à la dure réalité vélibienne : pas si simple de gérer les changements de voies ! Ceci dit, j’arrive détendue à Sèvres Bab : je gare mon Vélib, et je file au café rejoindre mon chauffeur pour l’étape 2 : le covoiturage.

Après un bon café et les quelques clopes qui vont avec, nous nous armons de courage pour affronter la circulation. Bonne nouvelle, c’est relativement fluide, seule la traversée de Paris est légèrement encombrée.

10h30. J’arrive enfin devant mon bureau. 2h30 de transport au lieu d’une heure, c’est toujours très agréable.

18h45. Voyage retour dans une circulation fluide jusqu’au Louvre. Par contre, la rue Réaumur est complètement bouchée.

20h15. Je suis enfin chez moi. Au total, j’aurai donc fait 4h de transport aujourd’hui. Merci qui ?

Pauvre France

Par ce titre de note, je n’évoque pas la pièce de théâtre dans laquelle s’illustra Jean Lefèbvre. Non, je parle de notre pays, la France. Ce matin, j’ai vu le moteur se gripper, et la vie économique s’arrêter.

8h00, Caramel me réveille pour sa sortie du matin. L’occasion de faire un premier tour dehors. Personne dans la rue. Le boulevard, d’ordinaire déjà bouchée à cette heure, est complètement vide. La vois de bus, d’ordinaire prise d’assaut par les cars RATP, mais aussi les deux roues et autres vélib, est vide également. Ni bus, ni voitures, ni taxis, ni deux roues : la vie se serait-elle arrêtée ?

Je me dirige vers le métro. Surprise, les grilles sont carrément abaissées… ce qui signifie que la ligne 3 est fermée. Au pied de l’escalier, incroyable, il reste encore des exemplaires de 20 minutes ! J’en attrape un, et devinez ce qui fait la Une ? La galère dans les transports ? Nan, la Rupture façon Cécilia. Une bonne manière de détourner le sujet… Bravo pour le plan com, même si il était un peu téléphoné.

Je me retourne pour voir au loin la station des vélibs : plus aucun vélo disponible à l’exception des quelques vélos hors service. La rue Montorgueil semble fantomatique. D’ordinaire, elle grouille de monde. Ce matin, seuls les enfants se rendant à l’école l’animent. Je me rends chez le boulanger, qui fait grise mine : l’absence de clientèle nuit bien évidemment à son activité économique.

8h30, je branche I-Télévision. Un syndicaliste représentant les cheminots explique que c’est terrible, mais la plupart des cheminots retraités ont moins de 1500 euros bruts de pension…

Mon dieu, quand je pense à tous ces retraités mantais qui ont à peine 700 euros de pension et qui ne se plaignent pas. Et à tous ces gens qui gagnent en travaillant moins de 1500 euros bruts.

Comment peuvent ils tenir ce discours et appeler à les comprendre, à la solidarité ? Il serait temps que les cheminots et autres réalisent à quel point ils sont en dehors des réalités…