UEMedef14 : C’est bientôt !

IMG_1304Comme chaque été, j’ai surveillé ma boîte mail, dans l’attente de recevoir le sésame : l’invitation à participer à l’Université d’Eté du Medef.

Mon attente a été récompensée, et j’ai aussitôt confirmé ma participation : comment rater cet événement ?

Cette année, ce sera le mercredi 27 et le jeudi 28 août. Le lieu ne change pas, ce sera toujours au Campus HEC, à Jouy-en-Josas.

La plupart des gens imaginent le Medef comme la caricature qu’on connaît, les vilains patrons, et n’imaginent pas qu’on puisse apprécier de passer 2 jours avec eux.

IMG_1328Pourtant, l’Université d’Eté du Medef est loin de ces clichés.

Pendant deux jours, les conférences débats s’enchaînent dans plusieurs salles, autour d’intervenants de qualités et de membres du gouvernement.

La droite et la gauche sont représentés à la table. Chacun exprime sa vision. Et c’est plutôt de très bon niveau.

Plus les années passent, plus le participatif est pris en compte et depuis deux ans déjà, on peut commenter en direct les tables-rondes et voir apparaître ces messages sur l’écran géant de la salle de conférences. Certains sont relayés par le meneur de jeu, qu’il s’agisse d’observations ou de questions.

IMG_1347Mais l’UE, c’est aussi une ambiance. Un campus décontracté, à Jouy en Josas, où chacun peut échanger avec les autres participants autour d’un café-croissant, d’un déjeuner ou du dîner.

Car qui dit Université d’Eté dit soirée ! Et oui, les patrons aussi ont le droit de se lâcher. Chaque année, c’est le moment privilégié où je retrouve une de mes vieilles connaissances, un de mes anciens patrons.

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Enfin pour terminer, les blogueurs et twittos sont très bien accueillis, aussi bien que la presse, par Nicolas STOOP, Community Manager du Medef.

Une salle est mise à leur disposition, avec écran de retransmission des conférences de la salle plénière. Cet amphi est naturellement équipé de prises pour brancher les ordinateurs ou recharger les portables.

Afin que le blogueur/twittos ne manque de rien, il a à disposition boissons et sucreries, ainsi que la presse du jour. De quoi couvrir l’événement en toute sérénité !

IMG_1305Autant dire que j’ai hâte d’être à la semaine prochaine, pour y retrouver notamment mon fidèle @nobr_ (4ème UEMedef en duo !) mais aussi @sophie_cm ou pour la première fois mon frère @gilloux99.

Cerise sur le gâteau : on annonce Alain Juppé à la plénière du mercredi soir. Voilà qui annonce du très très haut niveau pour l’édition 2014 !

A suivre ici et sur twitter, bien sûr.

Résultats de l’élection : the Twitter Game

Twitter a inventé un nouveau jeu : rendre chèvre la commission des sondages. Oui, ce jeu est débile. Mais oui, on adore ça.

Pourquoi ? Parce que la commission des sondages a décidé d’interdire la diffusion des résultats sur Twitter et de menacer les contrevenants de poursuites judiciaires. Rien que ça.

Dis monsieur de « La Commission », on peut avoir le deux-tons si on se fait pincer ? On a droit aux menottes à la DSK quand on viendra nous chercher ? Au journal de 20h avec les « Breaking News » ? Dis monsieur de « La Commission », tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ?

Forcément, il y a des gens pour trouver que twitter les résultats avant l’heure fatidique -20h, qui correspond à la fermeture des derniers bureaux de vote- SAYMAL. Le problème, c’est que de toutes façons, la divulgation des résultats avant 20h existe. Fut même une élection –en 2002- où Canal + annonça bien avant 20h « une grosse surprise ». Ensuite, ça fait un bail que les sites internet des journaux belges et suisses balancent les résultats.

D’autre part, l’étude réalisée sur l’impact d’internet sur les choix politiques contredit l’idée selon laquelle Twitter pourrait avoir une véritable influence : elle précise en effet que le choix des électeurs ne se cristallisent pas grâce à internet, mais en premier lieu par la télévision et la presse écrite. Si l’on ajoute à cette étude le faible nombre de twittos, les modalités d’accès aux comptes -il faut être abonné à un compte pour le voir ou que le tweet ait été « retweetée par d’autres », ce qui en limite la portée- et que l’on mixe tout ça avec la proportion de gens allant voter après avoir lu le tweet… Bref, tout ceci relativise vraiment le poids de n’importe quel tweet potentiellement incriminé.

Enfin pour terminer, la loi de 1977 ne prévoit pas le cas de Twitter. Et désolé, mais on ne peut pas « estimer » qu’elle inclut ce réseau : il existe des différences entre médias, notamment sur le temps de parole (la télévision doit respecter l’équité parfaite, mais pas la presse écrite) et ce justement parce que le poids n’est pas le même.

Admettons que Twitter soit hyper méga giga influent sur l’intégralité du corps électoral… Quelqu’un peut-il expliquer à « la Commission » que si on est sur Twitter, on est obligatoirement un internaute suffisamment averti pour aller visiter D’ABORD lesdits sites de médias étrangers ? Oui, gars de « la Commission », Dès lors, comment pourrait-on estimer le pouvoir d’influence sur twitter par rapport aux informations diffusées sur ces sites ? Bref, on est dans l’ultra présomption (de culpabilité) uniquement parce que trois vieux mecs au look d’aéroports à mouches -même si j’adore les chauves- ont peur de l’internet mondial.

Ceci dit, il y a de quoi avoir peur, mais pas vraiment de la diffusion des résultats. Sache le, gars de « la Commission », l’internaute est plus malin que toi. Crois moi sur parole, les autorité de régulation, ça nous connaît. Tiens, Hadopi a tenté, et s’est déjà cassée le nez. J’en veux pour preuve les zéro dossiers passés à ce jour devant le juge. C’est bien de brandir les menaces, mais à force de crier au loup… Parce que vois tu, gars de « la Commission », à moins de tomber sur un crétin qui va publier tels quels les résultats, on sera forcément dans l’interprétation. Du coup, ça risque d’être très très compliqué d’appliquer « la règle ».

Comment pourrait-on condamner un internaute sur la base de sa liste de courses, à coup de 16 kgs de tomates ou de 500g de rhubarbe ? Car, cher ami de « la Commission », ce tweet peut-être sarcastique. risque-t-on pas de condamner des gens sur la base de rien, juste parce qu’ils auront voulu faire un peu d’humour ? L’applicabilité paraît donc fort compromise. Et si un twitto devait se faire pincer, il y aurait encore matière à poser de jolies questions prioritaires de constitutionnalité.

Non, gars de « la Commission », ce que tu dois plutôt craindre, ce sont les répercussions en terme d’images de toute cette histoire. Parce que mon gars, il faut qu’on t’explique : on se moque de toi et là, tu es ridicule. C’est le principe même de Twitter. Les geeks sont de petits animaux assez funky qui aiment se saisir d’un sujet, le faire buzzer, trouver les parades…. Jusqu’à avoir un autre jouet. C’est un grand terrain de jeu, Twitter.

Et là, pour l’instant, à J-2, on a envie de te faire tourner en bourrique, gars de « la Commission ». On veut que tu deviennes chèvre à te demander comment tu vas surveiller tous ces tweets qui vont s’échanger. Que tu scrutes les comptes sortis dans la presse en te prenant pour Chloe O’Brian, ce qui te permettra de vivre un instant ton fantasme d’être Big Brother.

On veut que tu deviennes parano derrière chaque message parce que nous autres, twittos, on n’aime pas trop les gens qui trouvent que l’internet mondial, SAYMAL. Ca nous amuse de te savoir tenter de décrypter des codes qui existeront finalement chez bien peu de twittos, faute d’accès à l’information de base. Un détail auquel tu n’as manifestement pas pensé.

Que veux-tu, la dérision est inscrit dans le code génétique du Twitto historique. Bref, on est en train de te faire une bonne blague de geek. Et toi, t’as encore rien compris à l’internet. Allez, courage…

Gignac abuse sur le cassoulet

Après Laure Manaudou, c’est un footeux qui a pris la parole sur Twitter, pour dénoncer à sa manière l’odieuse tuerie de Toulouse.

Alors qu’un serial killer se balade dans les rues pour tuer froidement, Gignac fait son serial hashtag-eur… croquant l’info à plein clavier, comme s’il se trouvait face à un stand de kebabs. C’est-à-dire sans le moindre recul. Un genre qui ne pardonne pas sur Twitter.

Une demi-heure après, le marseillais a supprimé son tweet et présenté des excuses pour s’être un peu laissé submerger par l’émotion. Ou comment le réseau social aura enfin réussi à mettre Gignac au régime !

Twitter et Frustration

Ce matin, le blogueur Mal Pensant a commis sur Atlantico un article exprimant toute sa frustration à l’égard du réseau social Twitter, qui serait selon lui le nouveau haut lieu du conformisme et de la « bien-pensance idiote », rien que ça, et où « l’indépendance est proscrite ».  Surprenant et faux, personne ne me dicte mes tweets…

Si d’habitude j’applique la règle qui veut que l’on ne nourrisse par le troll, il me semble toutefois nécessaire de me fendre d’un billet face à cette attaque démesurée et largement orientée, une partie de la droite ayant décidé de chouiner faute d’avoir réussi à instaurer un bon militantisme web.

Après tout ça lui fera un peu de buzz, car c’est bien ce qu’il cherchait. Mauvais buzz certes, qui lui donnera l’occasion de chouiner encore et de s’auto-convaincre qu’il a raison, mais je ne voudrais surtout pas lui faire encore plus de peine en ne lui accordant pas un peu d’attention en m’attardant quelques minutes sur cette magnifique bouse de campagne made in troll.

Parce que l’auteur n’est pas n’importe qui. Celui qui se permet de fustiger les haters en est un lui-même. A deux reprises, il a publié mon nom sur le réseau social, associé à diverses insultes, ce qui constitue une infraction caractérisée de ma vie privée. Faites ce que je dis et pas ce que je fais. Il est vrai qu’à chaque fois j’ai haussé le ton et qu’après avoir ri à mes demandes de retrait, il a finalement obtempéré en retirant les tweets incriminés. Reconnaissons lui au moins de ne pas persister dans ses comportements illégaux… Reste que l’auteur va chouiner sur Atlantico d’une attitude qu’il applique lui-même. Que de mauvaise foi dans le procédé…

Mais alors, pourquoi tant de haine à l’égard de Twitter –mais surtout des Twittos- de la part de l’auteur ? Parce qu’il est de droite. Et que pour lui, «il devient de plus en plus difficile d’être le porte-parole d’une opinion contradictoire face à une majorité de plus en plus écrasante de profils polluants, souvent anonymes, qui n’ont que ça à faire que de « trôller » et de jouer aux « haters », ou, presque aussi grave, qui s’envoient entre-eux mille politesses et mille hautes considérations esthétiques pour se faire bien voir et améliorer leur personnal branding branling. »

Amusant au passage de noter que l’auteur se permet de juger de qui est polluant ou non sur Twitter (Police du Tweet ?) tout en se livrant également à un personal branling en écrivant cet article, sans pour autant assumer ce statut alors que le simple fait de twitter revient à l’accepter. Mais revenons à nos moutons.

J’ai eu l’occasion de discuter récemment avec @deputeTardy, parlementaire de droite, à la suite du petit déjeuner Politique et Internet de l’APCO, lors duquel il avait évoqué la difficulté de twitter quand on est de droite, sous prétexte qu’aussitôt la branche entière s’en prend aux internautes de droite. Lors de cet échange personnel, j’avais livré mon analyse de cette situation à Lionel Tardy.

Premièrement, c’est faux : je suis de droite, et je suis rarement prise à partie par des internautes des autres partis. A l’exception de trois villepinistes qui m’en veulent d’avoir écrit ça, ça, et ça mais qui curieusement n’ont rien dit de ça, ça, ça et ça –alors que je suis membre de République Solidaire-, j’ai eu une ou deux fois maille à partir avec les Verts. Sinon, tout se passe bien. Bien que je sois affichée comme Twitto de Droite. Mais certes, anti-sarkozyste. Reste que mes opinions sont représentatives des valeurs traditionnellement classée à droite, à savoir notamment la liberté et la responsabilité, et que je me reconnais dans la charte des valeurs de l’UMP. Ce que je revendique sur Twitter.

Alors pourquoi ça se passe mal pour une bonne partie –mais pas tous- des Twittos de l’UMP ? Parce qu’ils sont agressifs. Rien que le terme de I-riposte pour l’équipe militante chargée de contrecarrer la gauche sur le réseau dénote un vocabulaire guerrier et sur la défensive. La riposte, c’est se placer en défense, pas en action. Ensuite, les membres de la i-riposte ne font pas dans la dentelle. Lorsqu’il en faisait partie –il a depuis quitté l’UMP- l’auteur était tout aussi clashant, et ses petits camarades ont persisté dans cette pratique : je ne compte plus le nombre d’entre eux que j’ai du bloquer pour cette raison. Quand on attaque, pourquoi se plaindre ?

Le e-militantisme n’est pas récent, il a existé dans d’autres structures de droite. Comme je l’ai expliqué à Lionel Tardy, j’ai participé à la fondation de deux mouvements militants qu’étaient Halte au blocage, pendant le CPE et qui visait à débloquer les facs, et Segostop. Pour ces deux opérations, j’étais déléguée nationale au militantisme sur le web. Et nous avions quelques principes. Au premier rang desquels un impératif : rester courtois.

Tous nos militants étaient dotés d’une fiche recensant les bonnes pratiques. Tout militant ne respectant pas les règles pouvait faire l’objet de sanctions, à commencer par une réaction désapprouvant son comportement sur le support même où il avait commis la faute. Ainsi, nous jouissions d’une bonne image. C’est tout de même simple à mettre en place ! Alors oui, ça prend du temps. Il faut savoir ce que l’on veut…

Sur Twitter, il n’y a pas, contrairement à ce que l’auteur annonce, de pensée unique. Chacun peut dire ce qu’il souhaite. La règle est juste la même que dans la vie : quand on exprime publiquement une opinion, il faut être capable de l’assumer et de la défendre, par un argumentaire. C’est là que pour l’UMP, le bât blesse. Dénué d’outils leur permettant de répondre, et disposant d’éléments de langage les prédisposant à la moquerie générale, ils se heurtent systématiquement au fact-checking effectué par les journalistes, militants des autres partis, et simples citoyens. Ce qui leur complique la tâche.

C’est là tout le problème de militer sur internet. A force de répéter comme des moutons les conneries transmises par le parti, ils sont forcément moqués s’ils les répètent sans prendre aucune distance : enfin soyons honnêtes, personne n’est à 100% d’accord avec les propos de son champion ! Ayant milité pour Villepin, il m’est arrivé de critiquer certains de ces propos ! Ca m’a d’ailleurs valu d’être trollée en internet par ses pom-pom girls. Pour autant, c’est aussi ce qui assure la crédibilité d’un e-militant.

Ainsi, d’autres voies existent. Je connais des Twittos de Droite qui survivent parfaitement sur Twitter, et qui y jouissent d’une excellente réputation. C’est le cas de @jb_r, de @romainbgb ou encore de @delphine_d. Largement suivis, ils ne sont pas conspués, et parviennent à faire valoir leurs arguments et discuter avec des gens de tous bords. C’est donc parfaitement possible.

Enfin, l’auteur prétend que nous pourrions tous nous reconnaître dans la moitié des situations qu’il décrit. Oui, l’auteur se permet de juger que nous sommes tous issus du même prétendu moule. Euh… non. J’ai tout de même joué à son petit jeu débile, et je ne me suis reconnue que dans 3 affirmations sur 12:

  • Je parle de politique étrangère : je parle de politique tout court, intérieure et étrangère, mais je LT aussi tous les matchs du PSG et Confessions Intimes. C’est grave Docteur ?
  • Je suis contre Hadopi : Twitter n’a rien à voir là dedans, c’est une position personnelle et j’ai d’ailleurs réalisé un dossier complet dessus. Et d’ailleurs, pour être un bon Twitter, faut être pour Hadopi ? Pour Ahmadinejad ? Je pose la question…
  • Je suis membre fondatrice et secrétaire du Club Bourbon et pour aggraver mon cas, j’ai inventé le LT des #QAG, ce qui fait de moi -et de ceux qui font de même- le diable aux yeux de l’auteur. Ah bon, le Twitto doit passer à la validation de l’auteur pour se voir décerner un brevet de bon Twitto ? Au nom de sa bien-pensance ?

Tiens, mais pourquoi l’auteur critiquerait-il les #QAG et le #ClubBourbon ? Pour comprendre, il faut revenir à l’historique. En février 2010, j’étais assistante parlementaire en remplacement d’un congé maladie depuis quelques mois, et mon député m’imposait de regarder les Questions au Gouvernement (#QAG). Cela m’ennuyait : les #QAG étant programmées les mardis et mercredis, je perdais 2h de travail par semaine pour écouter des députés évoquer en mode lèche-bottes l’actualité sur laquelle j’avais déjà fait une veille.

J’ai donc décidé de les live-twitter (#LT) histoire de rendre l’exercice un peu plus intéressant. Peu à peu, d’autres assistants parlementaires ont fait de même. Puis des militants et citoyens lambda se sont joints à nous. Depuis, c’est un rendez-vous, qui redonne un peu d’intérêt pour ce temps fort de la vie parlementaire, destiné à permettre au Parlement de contrôler le Gouvernement. Ce qu’il fait rarement.

Certains députés (le #LT couvre les #QAG de l’Assemblée Nationale, pas encore du Sénat) s’étant fait une spécialité de poser des questions visant à porter aux nues le travail du Gouvernement –questions parfois transmises par les cabinets des ministres interrogés-, ce qui contrevient à l’esprit même des #QAG, j’ai créé le hashtag #chupa, qui vise à signaler les députés qui se livrent à ce détournement de ce temps de la vie parlementaire. Et à la fin de chaque séance, les internautes votent par sondage pour désigner le député lauréat de la #Chupa du jour. Le tout dans un esprit bon enfant et plutôt marrant, qui ne retire rien à la marque ainsi porté sur le comportement du député ainsi récompensé.

Depuis maintenant 20 mois, ce LT des #QAG a permis d’intéresser des internautes à un moment de la vie parlementaire qui jusque là, était surtout suivi par les vieux sur France 3. Ce LT a d’ailleurs donné naissance à un LT dérivé, le #DirectAN : pendant les séances de l’Assemblée, des Twittos commentent en direct l’étude des projets de loi (PL) proposés par le gouvernement ou propositions de lois (PPL) proposées par les parlementaires. L’auteur se plaindrait-il de ces LT des #QAG et du #DirectAN , qui démontrent l’intérêt d’internautes pour le travail effectué par la représentation nationale qu’ils élisent ?

A force de commenter la vie parlementaire en direct sur Twitter, les Twittos ont souhaité se rencontrer pour échanger IRL (in real life, dans la vraie vie). On a commencé par organiser des Twitapéros en juin 2010, avant de fonder en juillet de la même année le Club Bourbon, histoire de se retrouver chaque mois pour parler politique. Ce lieu n’est pas une réunion formelle, mais justement un anti-club. Il réunit des Twittos passionnés de politique et actifs dans ce domaine sur Twitter, de toutes tendances, et en respectant un équilibre de la représentativité. Quitte à surprendre l’auteur, oui, il y a des gens de droite. S’y ajoutent des journalistes politiques, pour alimenter les échanges.

Avec le temps, le Club Bourbon a évolué, ouvrant ses portes aux politiques présents sur Twitter. Ainsi lors de certaines réunions, nous recevons un invité politique, en veillant à alterner les tendances. Pour rejoindre cette joyeuse bande et partager un verre avec nous le temps d’une soirée, le politique doit lui-même être sur Twitter. Jusque là, nous avons notamment reçu Jean-Paul Delevoye, Anne Hidalgo, Ali Soumaré, Valérie Pécresse, François Hollande, Eric Besson…

Faut il être in pour participer au Club Bourbon ? Non. Il faut être présent sur Twitter, régulièrement parler de politique, et adopter sur Twitter un comportement correct, la porte du Club Bourbon restant effectivement fermée pour les haters. Ce qui, au regard de ses exploits passés et récents –violation de la vie privée en outant la véritable identité des gens qu’il déteste, propos agressifs- exclut de fait l’auteur.

Doit-on comprendre que parce qu’il n’a aucune chance de venir une seule fois au Club Bourbon, il faudrait trouver que cette structure est un repaire de ce qu’il y a de pire sur Twitter ou pire, une secte dans la secte ? Au passage, n’y ayant jamais participé, ce qu’il en dit ne peut que relever du fantasme… Et c’est faire beaucoup d’honneur au Club Bourbon que de tenter de dézinguer un simple apéro entre amis autour de la politique. Comme il en existe d’autres pour les geeks, les modeuses, et même les juristes ! Bref, tout ça pour ça…

Tout ceci pour vous dire que Twitter n’est pas une communauté qui serait réservée à tel ou tel VIP, mais un réseau social, où chacun se suit (ou pas) selon ses centres d’intérêts. Il y a donc une vie politique sur ce réseau social… mais elle reste très embryonnaire. Oui, on commente la vie politique. Tellement que tous les partis investissent le réseau. Mais quel est le poids réel de Twitter ? Aucun.

Ici les gens parlent, mais comme l’ont très bien expliqués les intervenants du petit déjeuner Politique et Internet organisé par l’APCO, Twitter n’est qu’un lieu de débat. Autrement dit, ce n’est pas là que l’opinion se fixe. Les gens ne choisissent pas leur vote d’après ce qui se dit sur ce réseau social. En revanche, Twitter permet d’accéder à l’information et notamment au fact checking. Attribuer plus d’importance à Twitter relève du pur fantasme du militant en mal de conquête de terrain, ou du personal branling. Pour l’instant, le vecteur principal d’opinion reste la télévision, et le meilleur outil militant reste le terrain. Aussi, je crains que l’auteur ne surestime grandement ce réseau social… et ne verse dans ce qu’il prétend abhorrer.

Bref, une fois de plus la haine a été déversée. Reste qu’au nom de la liberté d’expression, et en contrepoint des autres espaces politiques mis à disposition par Le Post ou Le Plus du Nouvel Obs, c’est bien qu’Atlantico ait publié cette tribune, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de bien-pensance sur internet, contrairement à ce que cet article décrit.

Au passage, cette tribune relève de l’opinion et non de la moindre enquête journalistique, renvoyant donc au passage Atlantico à un simple blog et non au journal d’information en ligne qu’il prétend être. En effet, il n’est indiqué à aucun endroit que c’est une tribune et non un article émanant d’un journaliste qui aurait fait une enquête pour le rédiger : ennuyeux quand on place cet article dans la rubrique Décryptage, un terme qui induit dans l’esprit du lecteur une analyse découlant d’une enquête, et non un avis personnel !

Bref, sur Twitter, il n’y a que des opinions personnelles. Si l’auteur se plaint que les siennes ne soient point majoritaire sur le réseau, à lui de convaincre ceux qui pensent comme lui de venir y défendre leurs argumentaires et représenter leurs idées. Personne ne les en empêche. Ce qui n’est ni plus ni moins que de faire de la politique.

Politique et Internet : Tardy, député 2.0

Lors du petit déjeuner organisé par APCO Worldwide et La Revue Parlementaire sur le thème Politique et Internet : je t’aime, moi non plus ?, Lionel Tardy, député UMP de Haute-Savoie, plus connu sur la toile sous le nom de @DeputeTardy, son pseudo Twitter, était invité à intervenir sur ce sujet.

Elu en 2007, il a choisi dès le début de sa campagne d’utiliser massivement internet, faute de disposer de troupes militantes. Lionel Tardy a choisi de se présenter aux législatives après avoir lu Députés sous influence, dans lequel il a pu remarquer que le député de sa circonscription était classé parmi les trois derniers de l’Assemblée. Manque de travail…

Lionel Tardy n’a fait, lors de sa campagne, qu’un seul tract papier, et préféré mettre en place une stratégie internet, en utilisant principalement son blog et sa mailing-list, agrémentée au fil de ses rencontres. Depuis son élection, il a conservé ces pratiques, qui lui permettent de conserver le lien avec sa circonscription. S’il s’investit désormais moins sur Facebook, il reste très présent sur Twitter. Et reconnaît d’ailleurs avoir parfois cherché à faire du buzz pour avoir des followers, tout en ajoutant : « c’est de bonne guerre ».

Mouais, tout dépend sur quoi. Lorsqu’il avait été immonde avec Eva Joly –que pourtant je déteste- j’avais été choquée. Je crois même l’avoir, à ce moment là, temporairement unfollowé. D’autant que ce type de propos ne correspond pas à la ligne éditoriale de Député Tardy. Si parfois il fait un peu de retape pour son parti –ça, c’est de bonne guerre-, il n’est ni un godillot, ni une pom-pom girl tout juste bon à vociférer des éléments de langage préfabriqués. Aussi, je préfère quand il se tient à rester lui-même…

Ne disposant pas d’un mandat local, Lionel Tardy a fait le choix de passer un maximum de temps à Paris, et d’intervenir sur un maximum de textes. Pas en cosignant des amendements déjà validés par une multitude de députés, mais en proposant les siens… et en étant présent pour les défendre.

C’est pour lui une vraie décision politique que de ne pas se spécialiser, et de déposer des amendements sur tous les textes. Naturellement, cela implique une présence. Ainsi n’est il pas rare de le voir assister aux séances des autres commissions que la sienne, dans lesquelles il ne peut intervenir, mais qui lui permettent de travailler le texte en débat.

Cette stratégie lui permet de disposer aujourd’hui d’un bon réseau, et d’être régulièrement reçu dans les ministères pour défendre ses position. Forcément, sachant qu’il sera présent dans l’hémicycle pour porter ses arguments, les ministres ont tout intérêt à le rencontrer pour tenter un consensus…

Et donc, par ce choix, Tardy peut faire son job de parlementaire, à savoir représenter ses électeurs tout en respectant parfaitement la Constitution, à savoir sans mandat impératif : en intervenant sur tous les textes, il évite de tomber dans les interventions liées uniquement à sa circonscription. Bien vu.

Naturellement il serait de bon ton que tous ses petits camarades face de même, mais on risque de glisser sur le cumul des mandats, lui-même couplé à la question du statut de l’élu, et notamment du nombre d’assistants dont il peut disposer, et on sort du sujet Politique et Internet.

Reste que pour son équipe, et notamment l’assistant basé à Paris, la vie ne doit pas être facile tous les jours, notamment quand on sait que les délais de dépôts des amendements sont de plus en plus courts. C’est une question qui reste vraiment à résoudre.

Sur l’électoralisme, Tardy n’est pour autant pas né de la dernière pluie. Il connaît la composition de son électorat et considère que les aînés étant acquis, l’utilisation d’internet lui permet d’attirer les plus jeunes, notamment dans l’optique de 2012 et de son éventuelle réélection. A cette fin, il dispose d’un fichier de 20 000 adresses email dont 15 000 sur sa seule circonscription. Le ficher, nerf de la guerre !

Reste que Lionel Tardy est l’un des rares au parlement à pratiquer l’e-démocratie –lire ici son témoignage en la matière-, et d’ouvrir au tout venant la porte de l’Assemblée. Une vision d’avenir du travail parlementaire qui mérite vraiment le détour. A suivre de près… sur le web !